[spoiler="thème"]
https://www.youtube.com/watch?v=MRrXKGQocCE&t=57s[/spoiler]
Une neige épaisse tombait du ciel. Elle recouvrait les toits et les faits comme un épais coton blanc. Les gens se pressaient pour rentrer chez eux. Car même si le spectacle était absolument fabuleux, il fallait - pour beaucoup- achever les taches du jour. Entamer celles de demain. Prévoir celles du surlendemain. Ça et la, on pouvait voir des hommes, balais et pelle a la main, qui déneigeaient le pas de leur porte. De leur bouche s'échappaient des volutes de vapeur. On devait être aux alentour de midi, mais il faisait aussi sombre que lors du crépuscule.
Eorah se tenait devant une boutique, a laquelle elle tournait le dos. Elle serrait ses bras autour de sa carcasse en frottant ses épaules pour essayer de se réchauffer. Ses dents claquaient les unes aux autres, entamant parfois la pulpe de sa lèvre inférieure. Quand ça arrivait, la jeune femme sursautait et passait son pouce droit sur la morsure avec vigueur. Sans s'en rendre compte, la métisse usait plus fréquemment son bras droit -elle qui pourtant peut écrire de la droite ou de la gauche sans distinction. Car même si ses plaies étaient refermées en surface, elles restaient très douloureuses et handicapaient beaucoup la Sheikah. Aussi, avait elle décidé de prendre les choses en main. D'autant plus que la présence d'un esprit malveillant a ses cotés n'aidait pas la belle aux cheveux d'argent a se remettre complètement. Sachant qu'en plus, Misère se montrait de plus en plus gourmand, et lui volait de plus grandes quantités d’énergie. Eorah pressentait sa mort prochaine si elle ne s'en délivrait pas très vite. Toutefois, la jeune femme était inconsciente de la présence de l'esprit. Elle était victime d'absence qui la laissaient parfois épuisée et dans des situations plus que dangereuses. C’était l'une des raisons, sinon LA raison, qui avait conduit la Sheikah dans ces rues froides.
C'est pourquoi, elle était revenue a la Citadelle. Durant ce long et éreintant voyage Eorah avait bien sur croisé la route de nombreux médecins, charlatant et autres sorciers. Plus d'une fois on lui avait promis la guérison instantanée et au final elle se faisait escroquée. D'autres fois, ceux qui souhaitaient sincèrement aider la jeune femme se trouvaient démunis face a l’énigme biologique et pathologique qu’était Eorah.
Elle avait rejoint la cité car on lui avait dit qu'un bon médecin y vivait. En même temps, et Eorah s'en rendit compte en déambulant, c'était facile a promettre, quand on sait que la Guilde des médecins siégeait dans les environs. La vieille qui lui avait glissé ces informations fronçât les sourcils devant l'état pitoyable dans lequel se trouvait la jeune femme présentement. Puis elle était rapidement rentrée chez elle, laissant la métisse les pieds dans la neige. Il faut dire qu'avec des vêtements en lambeau, un manteau élimé et des bottes troués, elle avait tout de la mendiante sans le sous.
Alors, la métisse s'était remise en route, allait toujours plus au Sud, mettant plusieurs jours pour traverser Hyrule. Il lui fallut presque cinq jours pour arriver a la Capitale de Nalm. Un trajet qui lui aurait demandé moitié moins de temps dans des conditions normales. Durant ce temps, la Sheikah eut a endurer des conditions climatiques toujours plus dures.
Elle était sur le point de renoncer, d'aller s’étendre dans le fossé et de laisser le mal qui la ronge gagner, quand les remparts de la Citadelle parurent enfin. Alors, Eorah sentit son cœur se gonfler d'espoir.
Mais maintenant, elle se demandait si tout cela n'avait pas été vain. Elle n'arrivait pas a localiser la demeure de Gottfried. Il faut dire qu'ils se ressemblent tous, tout ces hommes en tablier gris tacheté de rouge. Certains portaient des masques a bec, d'autres avançaient visage découverts. Eorah les trouvaient effrayant et se terrait contre les murs en les voyant passer, bras chargés de livres, de parchemins ou encore de paquets soigneusement emballés. Et puis de toutes façons, même si elle pouvait trouver l'homme sus nommé, elle n'avait pas d'argent pour payer ses soins. Dire qu'en des temps si troublés, seuls les Rubys pouvaient lui ouvrir les portes vers la guérison.
Eorah tapa du pieds dans une pierre pour exprimer sa frustration. Elle avait envie d'hurler a s'en briser la voix. Tout en sachant que ça ne l'avancerait pas. Ça soulagerait juste ses états d’âme .... peut être ...
Reprenant sa route, la métisse questionnait les passants. Durant son exploration, on lui parla d'hommes durs mais qui savaient soigner presque tout les maladies et apaiser presque tout les maux. Le nom de Gottfried n’était ressortit que tout récemment, des lèvres de la dernière passante questionnée. En désespoir de cause, la jeune femme cherchait donc cet homme. Elle avait mal partout et sa propre vision la dégouttait au plus haut point. Et même si elle ignorait tout du personnage, elle sentait que si on ne l'aidait pas ce voyage serait le dernier.
La métisse pouvait sentir sur sa nuque le souffle glacé de la faucheuse. Cette seule idée était insupportable pour Eorah qui sans vraiment regarder bousculait les passants. Dans son dos on râlait, lui lançait des injures. Des larmes d'impuissance brillaient dans son regard de braise. Ses épaules fragiles tremblaient sous l'effet de l'émotion et d'une nouvelle poussée de fièvre. Eorah haïssait son corps qui la trahissait. Elle n'en voulait plus, ne le supportait plus. Il la condamnait a l'aube de sa jeunesse et de ses plus belles années.
L'espoir revint encore une fois dans son cœur, alors que la jeune femme demandait pour la millième fois son chemin. Un homme aux yeux gris et a la mine sombre lui indiqua une bâtisse deux rues plus loin. Etant totalement étrangère a cette partie d'Hyrule (et aussi a cause des différences entre son Temps d'origine et celui ci) Eorah ne reconnu pas du tout l'endroit. Elle s’était attendue a un magnifique bâtiment, mais se trouvait confrontée a une bâtisse plutôt humble. Mais peut être s’était elle encore égarée. Ça a l'air de devenir une habitude.
Avisant un homme au masque en bec, Eorah le héla. Il était temps pour elle de prendre le peu de courage qui lui restait a bas le corps et de faire face a ses soucis. Personne ne viendrait la prendre par la main et lui donner toutes les solutions a ses problèmes. Et puis si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, le bec faisait partie intégrante de l'uniforme des médecins.
"S'il vous plait, je suis perdue. Je recherche un certain Brok-Fried. Pouvez vous m'aider?"