Prisonnier un jour, prisonnier toujours

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Dun Loireag Dragmire


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(vide)

Une prison, quel lieu sordide... Dun n'avait jamais vraiment eu l'occasion de s'en apercevoir, car jamais il ne s'était fait emprisonner. Dire qu'il faut que cela arrive maintenant, alors qu'enfin le jeune homme a des pistes, des indices qu'il a mit si longtemps à obtenir. Tout était sordide ici, et seul le bruit de la goutte d’eau tombant perpétuellement du plafond accompagnait les soupirs des prisonniers. Ceux-ci avaient d’ailleurs perdu toute envie de crier depuis bien longtemps. Ils attendaient, oui c’est ça, ils attendaient jour après jour qu’on vienne leur annoncer leur délivrance.
Dun, lui, n’était pas encore amorphe, et il avait cherché à se débattre lorsque les Gardes l’avaient emprisonné dans les geôles. Cela n’avait d’ailleurs pas plu à ces derniers qui l’avaient passé à tabac, ne laissant plus que derrière eux un corps inconscient enchaîné au mur. Ce n’était que quelques heures plus tard que le jeune homme ouvrit enfin les yeux, et il mit à ce moment-là quelques secondes à se souvenir de la raison qui l’avait conduit ici.


*Ah oui, cette altercation avec ces Gardes… Dire qu’ils ont laissé échapper ce voleur.. Héhé… Héhéhé…*

Cela le faisait rire : Non seulement il était innocent, mais en plus le voleur était encore libre… Il n’en voulait pas à ce dernier, car Dun avait dû lui-même voler avant ; ce qui l’énervait, c’était l’attitude de cette soi-disant ‘Justice’. Douloureusement, le jeune homme souleva la tête pour regarder le mince rayon de soleil qui le narguait en passant par les barreaux. Cela eut don de l’énerver, et il donna un coup de pied rageur sur le mur, comme s’il espérait que ce dernier s’écroulerait. Mais tout l’effet obtenu ne fut qu’un peu de poussière soulevée… Eh bien, ce château avait eu un bon architecte dirait-on !

*Bah, au moins, je puis enfin.. me reposer..*

En effet, sans vraiment savoir pourquoi, cette ambiance lui faisait oublier sa malédiction du Temple, ou peut-être était-ce que la douleur infligée par les Gardes était supérieure à celle des marques ? Il n’en savait rien, et ce n’était pas ce qui l’intéressait pour le moment… Une seule chose était dans son esprit, une seule personne à vrai dire… Si seulement quelqu’un pouvait lui retirer ses chaînes, pour qu’enfin, ô dieu du futur, il puisse se gratter l’arrière de la tête !


Zelda Nohansen Hyrule

Princesse de la Destinée. ∫ Édile de Nayru.

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(vide)

Une journée monotone et semblable à toutes les autres, remplie de réunions, d'audiences et autres formalités. Une seule chose avait changé dans l'esprit de la Princesse. Elle avait prévu d'aller prendre à nouveau des nouvelles de Dun. Elle n'arrivait pas vraiment à savoir pourquoi elle tenait tellement à lui rendre visite. Au début elle avait absolument voulu se faire pardonner pour ce qu'elle lui avait fait subir indirectement, mais n'y avait-il vraiment que ça? La compagnie du jeune homme lui plaisait en tout cas, et l'ennui de ses journées s'en trouvait diminué.

"Princesse?"

Elle tourna son regard qui trainait vers la fenêtre en direction de son interlocuteur.

"Vous.. Hem, vous avez entendu..? Notre Chancelier des Sciences et de la Magie nous a quitté, il nous en faudrait un nouveau, c'est à vous que revient la décision..."

Dernière réunion de la journée, et il avait fallu qu'elle relâche son attention au dernier moment. Mais heureusement ce n'était pas comme quand, étant encore enfant, elle suivait des cours. Cette fois on ne lui avait pas demandé de répéter pour vérifier qu'elle avait bien été attentive, elle n'aurait pas de mal à cacher le fait qu'elle avait rêvassé.

"J'y réfléchissais... Je pense avoir une idée de la bonne personne, mais je dois vérifier l'avis de l'intéressé avant d'officialiser sa nomination."

À vrai dire, elle n'avait encore jamais rencontré quelqu'un qui semblait s'intéresser autant à ce domaine que lui...

"Evidemment... Eh bien je crois que c'en est terminé pour les sujets à aborder aujourd'hui."

Après avoir salué toute l'assemblée, Zelda quitta la pièce et se mit à la recherche de Dun, sans succès. Elle fut plus que surprise de ne pas le trouver à la bibliothèque. Par dépis, après avoir fouillé presque tout le château, elle demanda à un garde s'il n'avait pas vu le jeune homme, et voyant qu'il ne le connaissait pas, elle lui expliqua ce qu'il avait fait et le décrivit physiquement. Elle fut plus que surprise en entendant le garde éclater de rire.

"Non je n'ai pas vu votre héros! Mais votre description me fait repenser à un jeune homme que nous avons arrêté pour tentative de vol à l'auberge de NuttyK aujourd'hui. Il avait le fruit de son vol en main et pourtant il osait nier les faits!"

Zelda sentit un noeud se former dans son estomac. Laissant là le garde et ses éclats de rire, elle emprunta des chemins dont elle n'avait pas l'habitude cette fois et descendit jusqu'aux sous-sols où se trouvait la prison. Tout de suite elle sentit le froid glacial de l'endroit, aussi bien au sens propre qu'au sens figuré. Elle s'avança rapidement dans l'allée qui circulait entre les cellules, lançant des regards dans chacune de celles-ci et feignant d'ignorer les interpellations des prisonniers, souvent assez vulgaires. Finalement elle s'arrêta devant l'une des cellules, ayant enfin trouvé ce qu'elle cherchait. Les prisonniers, réjouis d'une visite dont ils n'avaient pas l'habitude, ne s'étaient toujours pas tûs, mais cette fois Zelda n'y prêtait réellement plus attention. Elle se contentait de regarder tristement la personne qu'elle venait de chercher dans tout le palais, sans savoir exactement comment réagir.


Dun Loireag Dragmire


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« Qu’est-ce qu’il fait là, lui ? »

Un prisonnier qui jouait aux cartes avec ses compagnons de cellule venait de remarquer Dun, enchaîné aux murs de sa cellule. Cela l’avait marqué, car lorsqu’on attache un ‘résident’, c’est souvent parce que ce dernier s’est particulièrement montré hostile. Le jeune homme semblait mal en point, et Janus, de son nom, se demandait ce qu’il avait pu faire pour en arriver là. Il voulait le savoir, car lui-même croupissait ici parce qu’il n’avait pas payé un œuf dur à un aubergiste, et qu’étant revenu des années plus tard ce dernier avait réclamé beaucoup plus que la somme initiale. Bien sûr, Janus ne pu pas payer et fut jeté en Prison par les Gardes champêtres.
Il n’avait pourtant pas l’air bien vieux cet homme, se disait-il, et n’avait pas vraiment la tête d’un criminel ; tête qui portait les marques des défoulements des Gardes de la Prison. Et, abandonnant sa partie de cartes au grand désappointement de ses amis, le prisonnier s’approcha des barreaux pour tenter de parler avec Dun, sans grand succès hélas. En effet, ce dernier semblait s’être évanoui –ou endormi- malgré le bruit environnant, toutefois, il semblait parler dans son sommeil car ses lèvres remuaient, mais à cette distance, impossible de comprendre ce qu’il disait.
Toutefois, un évènement encore plus étonnant se produisit, Janus remarqua que les cris de prisonniers s’intensifiaient, et lorsqu’il tourna la tête pour voir ce qui se passait, il n’en cru pas ses yeux. La Princesse Zelda elle-même était là, recherchant apparemment quelque chose ou quelqu’un dans chacune des cellules, elle lança même un regard dans celle de Janus. Quand soudain, elle s’arrêta devant le jeune homme enchaîné au mur, il comprit à ce moment-là, que c’était lui qu’elle était venue chercher...

__________

Des cris… Encore des cris, toujours des cris, cela n’en finissait pas, et pourtant cela n’empêchait pas Dun de commencer à perdre conscience. La journée avait été rude, et ses yeux se fermaient tout seul malgré l’environnement hostile, c’est ainsi que le jeune homme s’endormit avant de s’en rendre compte lui-même. Ce cauchemar… Il l’avait fait si souvent, et à chaque fois, un détail, un souffle ou même une parole se laissait découvrir à nouveau. Dun aurait tant aimé pouvoir enfin faire un rêve comme les autres, plutôt que de voir éternellement la même scène se répéter inlassablement sous ses yeux.
Mais, avant que nous ne puissions décrire ce dernier ici, les bruits du monde réel s’étaient intensifiés, et Dun fini par ouvrir à nouveau les yeux en étant surpris par l’apparition d’une personne : Zelda se tenait là, devant lui, à le regarder sans dire un mot. En effet, dans son fort intérieur, le jeune homme se dit qu’il offrait un spectacle bien pitoyable à la jeune fille. Mais, après quelques secondes passées à la regarder dans les yeux, le jeune homme se décida à parler, sans pour autant y parvenir. En effet, les prisonniers faisaient un tel vacarme maintenant qu’il entendait à peine sa voix !

__________

Il s’était réveillé ! Même s’il se doutait que la raison était plutôt due au capharnaüm ambiant, Janus prenait plaisir à croire que le jeune homme s’était éveillé grâce à la présence de la jeune femme. Ils étaient toutefois restés silencieux durant quelques instants, mais le prisonnier enchaîné avait puisé dans ses forces pour parler apparemment. Effort vain, puisque les autres détenus criaient de plus en plus fort… Injures, blasphèmes envers les déesses, perversions envers la Princesse, tout cela fini d’ailleurs par taper sur les nerfs de Janus.

« VOUS ALLEZ LA FERMER OUI ?! »

Miracle ou talent de persuasion ? Sa voix avait pu couvrir celles du reste des prisonniers, et si les gardes eux-mêmes ne pouvaient y arriver, tous savaient ici que Janus pouvait s’énerver dans de rares moments, c’est pourquoi ils finirent par se taire. En réalité, il y avait du respect dans tout ça, car s’ils injuriaient la Princesse et ne la respectait donc pas, il n’en était pas de même pour leur co-détenu. Ceux qui avaient mangé dans le plat étaient liés, et c’est ainsi qu’un silence succéda rapidement aux cris.
Voyant cela, Janus retourna sa tête pour se focaliser sur Dun, et, d’un geste de la main, l’encouragea à parler. Pourquoi faisait-il ça ? Dans un premier temps, il avait cru qu’il s’intéressait à leur conversation, mais à peine eut-il indiqué au mercenaire qu’il pouvait prendre la parole que Janus s’était déjà retourné pour aller s’allonger. En fait, il était juste curieux de voir à quoi tout cela aboutirait ; car la Princesse venant voir elle-même l’un des détenus était quelque chose qu’il n’avait jamais vu depuis son arrivée, et sans doute était-ce même la première fois qu’une chose pareille se produisait.

__________

Dun n’y arrivait pas, il avait beau se forcer, ses paroles n’atteignaient pas la jeune femme. Et alors qu’il allait laisser tomber sa tête par dépit, un prisonnier situe en face ordonna –ou plutôt cria- aux autres de se taire. Au comble de l’étonnement, Dun pu voir que les autres obéirent, et alors qu’il jetait un regard interrogatif vers Janus, ce dernier lui fit signe qu’il pouvait parler, avant de s’allonger au fond de la cellule.
Cela eut le mérite de laisser le champ libre à Dun pour s’accomplir, ce qu’il fit dès qu’il se retourna vers Zelda.


« Bonjour… Drôle d’endroit pour se rencontrer, n’est-ce pas ? »

Dun ne savait pas quoi dire en fait, il ne s’attendait pas à voir Zelda ici, dans la prison, et en vérité, une autre question restait dans son esprit :

« Pourquoi… êtes-vous ici ? »

Il avait chuchoté, car ses paroles résonnaient dans toute la prison dans le cas contraire, et, comprenant pourquoi l’autre individu était parti se recoucher, le jeune homme ne faisait que murmurer.


Zelda Nohansen Hyrule

Princesse de la Destinée. ∫ Édile de Nayru.

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Le silence faisait un tel contraste avec le boucan qui avait régné quelques minutes plus tôt. Un boucan qui tapait sur les nerfs d'ailleurs, mais sans trop savoir pourquoi, Zelda s'était contentée de regarder le jeune homme en face d'elle essayer de parler... Pourquoi n'avait-elle pas essayé d'obtenir le silence elle-même? Sans doute était-elle trop lasse en ce moment, et elle n'était pas sûre de vouloir exactement savoir ce qu'il avait fait pour se retrouver dans un tel endroit, parce que c'était si horrible qu'il fallait bien avoir fait quelque chose de terrible pour se retrouver là?
Heureusement cependant, un des prisonniers s'était chargé de réclamer le silence. La princesse l'avait regardé avec surprise car c'était la dernière chose à laquelle elle s'attendait, mais elle avait bien vite reporté son regard sur Dun dès que ce dernier s'était mis à parler.


« Bonjour… Drôle d’endroit pour se rencontrer, n’est-ce pas ?
...
Pourquoi… êtes-vous ici ? »


Suivant l'exemple du jeune homme avant elle, par respect pour l'homme qui leur avait rétabli le silence, Zelda n'éleva pas la voix, mais sans qu'elle puisse le contrôler, sa voix avait maintenant pris un ton déçu.

"Pourquoi!? Comment suis-je supposée réagir lorsque j'apprends qu'une personne à qui j'avais accordé ma confiance.. et que j'ai cherché dans presque tout le château pour prendre de ses nouvelles, se trouve en fait dans... Dans ce genre d'endroit!? Pour... Vol, c'est bien ça?"


Dun Loireag Dragmire


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Dun ne répondit pas tout de suite à Zelda, il était en effet abasourdi par la réaction de la Princesse. Tout d’abord, il ne comprit pas la première partie de son discours… Pourquoi l’avait-elle cherché ? Il aurait été plus commode pour elle d’envoyer un garde afin de le trouver, comme on aurait pu le faire avec n’importe quel individu. Et même, elle allait jusqu’à dire qu’elle lui avait accordé sa confiance ? Face à cela, Dun ne su pas vraiment quoi répondre, car il ne s’attendait pas à ce qu’elle fasse tout ça. Jusqu’à maintenant, le mercenaire croyait qu’elle ne voulait pas vraiment le voir et ne le faisait que pour se tenir informé de ses recherches.
Mais, alors qu’il s’apprêtait à sourire et à lui dire ce qui s’était passé, la jeune femme enchaîna avec la seconde partie de son discours.
Ces paroles furent comme des coups de poignards, et l’envie de parler de Dun s’effaça, puis doucement, tout doucement, il baissa la tête de sorte à ce qu’on ne puisse pas voir son regard. Il se contenta juste de sourire par dépit et d’adresser la parole à Zelda.


« Ainsi donc… Vous êtes aussi une de ces personnes qui ne jugent que par les apparences… »

Sa voix s’était faite grave, et lourde d’insinuations, un fossé semblait maintenant s’être creusé entre lui et la jeune femme de son point de vue. Néanmoins, il continua à parler, pour tenter de clarifier la situation qui avait provoqué ce quiproquo.

« Vous n’avez qu’à aller demander aux personnes qui ont assisté à la scène, le coupable a pu s’échapper. Pourquoi aurais-je volé ? J’ai un toit, de la nourriture, et j’ai obtenu ce que je voulais grâce à vous ; même un gueux tel que moi peut avoir de l’honneur et de la reconnaissance vous savez… »

Il avait mal, partout, sur le corps, sa malédiction et les ruades qu’il avait eu à supporter ne lui laissait pas de répit. Pourtant, Dun s’en fichait totalement, il aurait voulu rester là, suspendu à ces chaînes, et réfléchir dans l’obscurité. Finalement, il avait été fou de croire…


Zelda Nohansen Hyrule

Princesse de la Destinée. ∫ Édile de Nayru.

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Zelda sentit à nouveau son coeur lui serrer... Soit le garde lui avait menti, soit c'était le jeune homme qui avait si vite gagné sa confiance qui lui mentait... Pouvait-elle croire qu'un garde avait emprisonné un innocent? Ou qu'il avait menti en prétendant l'avoir pris sur le fait? Elle croyait en la justice... Mais elle n'arrivait pas malgré tous ses doutes à imaginer Dun commettre un tel méfait, il n'avait aucune raison de le faire comme il le disait, et elle ne voulait pas non plus penser qu'il pouvait lui mentir... Après un moment de silence à réfléchir et s'emmêler dans un noeud de pensées, Zelda se décida enfin à reprendre la parole, sur un ton plus calme, mais avec un regard presque suppliant, comme si elle espèrait qu'il pourrait la contredire.

"C'est un garde qui m'a renseignée, un garde qui d'après ses dires étaient sur les lieux... Il a dit.. Que le jeune homme qui a été enfermé osait nier alors qu'il avait le fruit de son vol en main..."

La princesse détourna le regard, elle se sentait mal à l'aise maintenant, ce qui était une première en présence du jeune homme, tout d'un coup sa journée perdit le sens qu'elle lui avait donné et qui lui avait fait supporter ces réunions. C'était sûrement à cause du ton qu'il venait d'employer... Il lui avait semblé tellement.. loin...
Mais quelque chose d'autre la tiraillait, et finalement elle cessa de résister. Tournant les talons, elle repartit rapidement en sens inverse et traversa à nouveau le couloir de la prison, dans le silence cette fois. Une minute plus tard, elle était de retour, un trousseau de clefs à la main. Sans dire un mot, elle ouvrit la cellule pour se rendre à hauteur de Dun. Elle hésita quelques instants avant de poser ses mains sur lui comme elle l'avait fait pour son bras, mais cette fois aux endroits où il avait été blessé. Gênée, elle avait à nouveau détourné la tête.


"Coupable ou pas, aucun prisonnier ne mérite un tel traitement.. Ce ne sont pas les gardes au moins...?"


Dun Loireag Dragmire


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Lorsque Zelda parla, Dun releva la tête rapidement, et regretta amèrement le ton qu’il venait d’user. En effet, il n’avait pas pensé que ses paroles seraient si blessante pour la Princesse, mais pire encore, voici que celle-ci l’évitait du regard. C’était la première fois qu’elle le faisait avec Dun, et il ne su que dire sur le moment. Toutefois, lorsque celle-ci alla prendre les clés de la cellule, pour ouvrir cette dernière et s’approcher du jeune homme, ce dernier écouta ses paroles qui n’étaient plus aussi enjouées qu’avant.
Cela eut d’ailleurs pour effet de le faire revenir à la réalité, et il tenta de se relever pour rassurer Zelda quant à son état. Bien sûr, ses chaînes l’empêchaient toujours de se mouvoir comme il le désirait, mais ce n’était plus vraiment le moment d’y faire attention.


« … Désolé… »

C’était la première fois lui aussi qu’il s’excusait à la Princesse, mais plus encore, qu’il s’excusait auprès de quelqu’un. C’est dire l’état d’esprit dans lequel il se trouvait. Toutefois, alors qu’il avait laissé un silence gênant s’installer, Dun continua de parler tout en regardant ailleurs, comme s’il avait à nouveau peur de voir que la Princesse était gêné… d’être en face de lui.

« Si, ce sont les Gardes, mais c’est de ma faute en réalité… Pendant mon arrestation, je ne me suis pas vraiment laissé faire, et j’ai assommé un des geôliers, pour m’immobiliser, ils ont été obligés d’utiliser la force. »

Sans vraiment comprendre pourquoi, Dun prononça ses paroles, mais c’était comme s’il se condamnait lui-même. En fait, il se doutait que la Princesse pourrait le croire s’il disait que les Gardes étaient tyranniques. Mais le jeune homme redoutait encore plus la déception que cette dernière pourrait avoir en découvrant la vérité.
Toutefois, sans pour autant laisser le temps à Zelda de réagir, le mercenaire expliqua les circonstances de son arrestation.


« En réalité, lorsque j’étais au Village Cocorico, un homme a été attaqué et détroussé ; le voleur se confronta à moi ainsi qu’à d’autres personnes, mais je ne pu que récupérer la bourse vide du malheureux, c’est à ce moment là que les gardes arrivèrent, toutes les apparences m’accablaient, ils n’ont fait que leur travail, et fort bien. »

Ce n’était pas du tout son avis en fait, car contrairement à la Princesse, le jeune homme ne possédait pas une notion de Justice aussi utopique qu’elle. Sa devise était plutôt ‘œil pour œil, dent pour dent’. Et c’était pour cela que le jeune homme s’était confronté au voleur : Pas pour récupérer la bourse ou faire régner la Justice, mais uniquement parce que ce dernier l’avait provoqué. Néanmoins, aller chercher une personne dans une prison et douter des hommes qui risquent leurs vies pour vous devait déjà être bien assez éprouvant pour Zelda.

« Vous ai-je déçu.. ? »

Pourquoi lui demandait-il cela ? Avant, tout aurait été si simple : Le trousseau étant à sa portée, Dun aurait pu assommer la Princesse, prendre possession des clés, et s’en servir pour s’enfuir. Alors… Alors pourquoi diable ne le faisait-il pas ? En réfléchissant à moitié sur cette perspective, le jeune homme se dégoûta lui-même et chassa bien vite cette idée de sa tête, même s’il restait perplexe.


Zelda Nohansen Hyrule

Princesse de la Destinée. ∫ Édile de Nayru.

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Zelda écouta attentivement la justification du jeune homme. C'était le genre d'histoire dont le protagoniste se trouvait pile au mauvais endroit, au mauvais moment, et n'importe qui aurait pu en rire. Mais non, Zelda le croyait. Elle ne savait pas trop pourquoi, mais pour elle, tout ce qu'il disait ne pouvait être que vrai. Elle avait douté un moment, ne voulant mettre en doute la parole d'un garde, mais maintenant cette version des faits clarifiait tout pour elle.

« Vous ai-je déçu.. ? »

Sans s'apercevoir elle-même du changement, elle pouvait à nouveau le regarder en face, et elle reprit le tutoiement qu'elle avait abandonné inconsciemment.

"Non, tu te trouvais au mauvais endroit, au mauvais moment. Ca peut arriver à n'importe qui. Je.. Je suis même fière que tu aies réussi à endurer ça..."

Elle se dit en effet qu'après s'être fait arrêter injustement, il aurait été justifié de haïr les gardes, et même la princesse elle-même, qui indirectement, était responsable de ce qui se passait dans le royaume et sa justice. Elle cessa les soins qu'elle lui prodigait pour reprendre les clefs et défaire les chaînes, qui le retenaient, elle s'en doutait, de manière fort inconfortable. Ce faisant, elle parla, sans trop savoir pourquoi. Sans doute pour éviter qu'un silence gênant ne s'installe.

"C'est la première fois que je viens ici... Ce n'est pas.. pas le genre d'endroit où on aimerait se trouver, enfin c'est fait exprès je suppose... Mais j'ose espèrer que d'autres innocents ne s'y retrouveront pas..."


Dun Loireag Dragmire


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Dun retint son souffle intérieurement en attendant la réponse de la Princesse, et lorsque celle-ci lui dit qu’elle ne lui en voulait pas le moins du monde, ce dernier fut soulagé. Il n’aurait en effet pas su comment réagir dans le cas contraire. Pourtant, le tutoyer fut un évènement qui le marqua bien plus encore, et apparemment il n’était pas le seul. Certains chuchotements reprirent jusqu’à ce que Janus foudroie du regard les auteurs de ces derniers.
Pensant qu’il pouvait à nouveau tutoyer comme il le faisait à l’extérieur du Bourg, Dun remarqua avec surprise que ses blessures physiques ne le faisaient plus mal. Décidemment, Zelda le surprendrait toujours avec ses talents de guérison. Toutefois, fait rare dans sa vie, le jeune homme oublia son don magique lorsqu’elle lui fit part de ses inquiétudes quant aux innocents qui pourraient être enfermés dans ses prisons.


*Des injustices hein ?...*

Jetant un regard sur l’ensemble des cellules, Dun se dit qu’il ne valait mieux pas briser l’image que la Princesse se faisait des lois de son pays, pourtant, tenter de lui cacher la vérité n’était pas à faire non plus. C’est pourquoi il reprit la parole, en prenant un ton léger.

« Bien sûr qu’il doit y en avoir, mais tranquillisez-vous, apparemment, les innocents sont rapidement relâchés, regardez-moi, je n’étais ici que depuis quelques heures ! De plus, contrairement aux autres pays qui prônent la peine de mort, le vôtre... »

Il ne finit pas sa phrase, honteux, manifestement, le jeune n’était pas du tout doué pour rassurer les jeunes filles, même quand il le voulait. A vrai dire il n’en avait jamais eu l’occasion avant et il était prit de cours. Néanmoins, Dun avait très bien comprit qu’il ne fallait mieux pas rester plus longtemps dans cet endroit pour la jeune fille, et il prit cette dernière par la main, sans se soucier de l’étiquette.
Traversant ainsi la prison de part en part, le jeune homme adressa un signe de tête afin de remercier Janus. Ce dernier fit à peine attention à lui en apparence, mais si on se rapprochait un peu plus, on pouvait voir que ce dernier souriait : Pour une fois, il y avait eu de l’animation en prison, et cela avait brisé sa petite vie monotone, et en cela il remerciait Dun. Plus tard, ils auraient à se rencontrer à nouveau pour sceller le destin de leurs vies respectives.
________

Arrivant au dehors, le soleil aveugla temporairement le jeune homme qui lâcha la main de Zelda pour se couvrir le regard. Prenant quelques minutes pour s’habituer à la luminosité plus forte, Dun fini par parler à la Princesse tout en clignant des yeux frénétiquement sous la lumière.


« Je suis désolé de vou.. t’avoir imposé cette visite forcée. »

Cherchant et trouvant un peu à l’aveuglette un arbre, Dun s’assit à l’ombre de celui-ci, pour finir par se rendre compte qu’il était de nouveau dans le jardin royal. C’était apparemment son endroit préféré du château, et ses pas l’y avaient guidé seuls. Laissant la petite surprise se dissiper, le jeune homme fini par se retourner à nouveau vers la Princesse afin de reprendre la parole.

« Dis, finalement, pourquoi m’as-tu cherché dans tout le château ? »

C’était l’une des choses qui l’avaient turlupinné dans le discours de Zelda, à la prison. Elle s’y était retrouvée après avoir demandé à un Garde où Dun aurait pu se situer ?


Zelda Nohansen Hyrule

Princesse de la Destinée. ∫ Édile de Nayru.

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Après que Dun eut finit d'essayer de la rassurer, elle ne dit pas à haute voix ce à quoi elle pensait, mais si elle n'avait pas cherché à le retrouver, et qu'elle ne s'était pas renseignée auprès des gardes, il serait sans doute resté en prison bien plus longtemps. Elle ne savait même pas pour quelle raison étaient enfermés les gens tout autour d'eux. Mais alors qu'elle était plongée dans ces pensées, le jeune homme la prit par la main et elle fit son possible pour éviter qu'il ne voie qu'elle rougissait. Elle ne comprenait pas pourquoi, l'ayant elle-même prit plusieurs fois par la main.
_____________________

Zelda dut elle aussi se réhabituer à la luminosité du soleil, mais elle se fit la réflexion qu'elle était restée moins longtemps dans cet horrible endroit que Dun. Elle évita de préciser que c'était indirectement sa faute à elle si le jeune homme avait eu lui-même un séjour en prison, mais comment empêcher ce genre de choses à l'avenir?
Voyant qu'il s'était assis à l'ombre d'un arbre, elle alla se placer à côté de lui. Pourquoi n'avait-elle jamais profité du jardin alors que lui avait l'air d'apprécier tellement cet endroit... Elle qui souhaitait toujours sortir du château, elle aurait pu commencer par profiter pleinement de ce qu'elle avait à sa disposition.


« Dis, finalement, pourquoi m’as-tu cherché dans tout le château ? »

"Je voulais prendre de tes nouvelles, c'est tout... Et puis... J'ai pensé à toi aujourd'hui..., mais se rendant compte de ce qu'elle venait de dire, et un peu gênée, elle précisa ses paroles, bien que l'interprétation qu'on eut pu en faire était juste aussi, Enfin, je veux dire que j'ai quelque chose à te proposer! Tu t'intéresses vraiment à la magie non? Je dois nommer un nouveau chancelier des sciences et de la magie et j'avais pensé que peut-être tu pourrais..."


Dun Loireag Dragmire


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Les yeux de Dun commençaient à se réhabituer au soleil, et il pouvait maintenant les ouvrir sans crainte d’avoir mal. D’ailleurs, ce fut ce moment-là que la Princesse choisit pour s’asseoir. Mais, lorsque celle-ci répondit à sa question ; Dun, qui commençait à regarder un peu partout afin d’apprécier la lumière de ces lieux, se figea quelques secondes. Mais même si Zelda se rattrapa bien vite, le jeune homme regarda de l’autre côté des jardins pour ne pas montrer son étonnement.
Toutefois, alors qu’il croyait que la nouvelle de la journée était tombée, elle lui annonça la raison officielle pour laquelle elle le cherchait. Ayant peur de ne pas comprendre ce qu’elle venait de lui dire, Dun mit quelques secondes à réaliser.


*Chancelier.. ?*

Il avait entendu parler du précédent Chancelier, c’était un homme expérimenté en Magie, il était du niveau des Archimages. Il était vrai que Dun s’y connaissait aussi en ce domaine, mais sûrement pas autant que lui ; pourtant, la surprise passée, le jeune homme s’adossa sur le tronc d’arbre : Quelques questions venaient de lui traverser l’esprit.

« Ta demande me flatte mais, je ne suis qu’une personne du peuple, si j’accède à ce grade, les Mages Nobles de la cour ne seraient sûrement pas d’accord. De plus, je ne suis pas assez doué en magie pour cela… »

Cette phrase avait été amère à prononcer, car cette vérité était bien assez dure à accepter pour Dun. Si seulement il était plus instruit et plus fort, ‘elle’ n’aurait plus à attendre ! Préférant ne pas penser à cette sombre perspective, le jeune homme continua son discours tout en regardant la lumière qui filtrait à travers les feuilles.

« De plus, je veux accomplir un blasphème : Allier la science et la magie, et non pas les considérer comme deux arts séparés. »

Il avait prononcé cette phrase légèrement plus basse que la précédente. Comme s’il avait honte d’avouer cela à Zelda maintenant. En effet, pour beaucoup, la magie et la science n’étaient pas à allier, certains pays allaient même jusqu’à considérer cet acte comme hérétique à la Magie créatrice du monde.
Dun ne voulait pas vraiment avouer cela à celle qui lui donnait accès à la Bibliothèque, et à plus forte raison si c’était la jeune femme. Néanmoins, d’un autre côté, devenir Chancelier pourrait l’aider dans sa tache… Même s’il donnait des arguments allant à l’encontre de la demande, le jeune homme était hésitant.
Toutefois, vint une question à laquelle il n’avait pas pensé jusqu’à maintenant, et qui changea légèrement le reflet qu’on pouvait voir dans son regard.


« Mais… Dis-moi, quel serait le salaire escompté ? »


Zelda Nohansen Hyrule

Princesse de la Destinée. ∫ Édile de Nayru.

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Zelda fut pour le moins étonnée, non pas du refus parce que ce n'en était pas tout à fait un, mais de la contre-publicité qu'il lui exposa. Beaucoup de gens auraient sauté sur l'occasion sans attendre, mais elle savait depuis longtemps que le jeune homme était différent. La dernière question aussi la surprit, mais après tout c'était un détail pratique important...

"Pour le salaire je dirais que ça monte à 150 rubis par jour. Mais tu sais..."

Elle se pencha vers lui pour placer son doigt sur les lèvres du jeune homme.

"Si tu veux la place, tu devrais juste éviter de dire ce que tu viens de me dire aux autres membres du Conseil, ils n'ont pas besoin de le savoir, et pour le reste, quel que soit mon choix ils le respecteront."

Elle qui pratiquait la magie sans trop s'intéresser au côté théorique, elle n'était pas très au courant des théories qui pouvaient être en vogue, mais elle n'avait encore jamais pensé qu'il était possible d'allier magie et science. La science bien que représentée par un chancelier, n'était d'ailleurs pas très développée ni utilisée à Hyrule.

"Je te fais confiance... Enfin, je veux dire que je ne connais personne d'autre qui semble autant s'intéresser à la magie que toi. Le précédent Chancelier était un homme plein de sagesse et de connaissance, mais il était vieux aussi et à son poste depuis longtemps. Je ne crois pas qu'il en savait autant le jour de sa nomination pour le poste. Du moment qu'on se tient au courant de ce qui se passe, être chancelier ne peut qu'être utile pour progresser."


Dun Loireag Dragmire


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Dun se rendit compte bien trop tard que ce qu’il venait de dire à propos du salaire attendu pouvait mener à un quiproquo, mais alors même qu’il allait ouvrir la bouche, la jeune femme s’avança vers lui pour poser légèrement son doigt sur ses lèvres. Cela eut l’effet escompté, et Dun ne dit mot, il se contenta d’écouter la Princesse qui venait de faire voler en éclats la dernière barrière qui le séparait de sa décision. Baissant la tête pour pouvoir réfléchir calmement, le jeune homme reprit toutes les données qu’il avait pour faire le point. Zelda avait raison, il aimait la magie, et étudier cette dernière le passionnait ; toutefois, s’il acceptait, cela signifiait-il qu’il pouvait dire adieu à sa liberté ?
En effet, jusqu’à maintenant Dun avait méprisé les Gardes Royaux, car ces derniers devaient toujours obéir aux ordres des supérieurs. Toutefois, le jeune homme avait entendu dire que l’Ordre des Chanceliers étaient directement assignée à la Princesse. Cette dernière ne s’était pas une seule fois comportée de façon despotique envers lui, alors pourquoi cela changerait-il maintenant ? Et si jamais cela ne lui plaisait vraiment pas, il n’aurait qu’à donner sa démission après tout… C’est ainsi qu’il parla d’une voix mal assurée :


« C’est d’accord… J’accepte cette offre Princesse, je prendrai la succession du précédent Chancelier. Mais je ferai tout de même passer mes propres études en premier plan, pour le moment. »

Après tout, l’une des raisons de l’accord était que ce poste lui permettrait d’accéder plus vite à son objectif, il était donc normal qu’il le fasse passer avant tout dans un premier temps. Mais, alors que Dun ne savait pas quoi dire quant à la proposition, il se souvint soudainement de son commentaire sur l’argent qu’il recevrait.

« Ah ! Quant au salaire, je n’ai pas besoin d’en recevoir pour le moment, jusqu’à maintenant j’ai eu le gîte et le couvert du château, alors… »

Plutôt que de parler, mieux valait agir, et c’est pourquoi le jeune homme finit par fouiller dans une de ses poches. Comme toujours, il avait un bout de parchemin, et une plume, afin de pouvoir noter quelque chose d’intéressant s’il venait à en découvrir alors qu’il n’était pas près de son bureau.
Prenant appui contre le sol, Dun y gribouilla quelque chose avant de tendre à Zelda le bout de papier ; il s’empressa d’ailleurs d’ajouter les explications de vive voix.


« J’aimerais que mon salaire journalier soit accumulé et expédié tous les mois à la femme vivant à cette adresse. Il suffira que le messager lui dise que je suis l’auteur de l’envoi, et elle saura quoi faire. »

Oui, elle saura quoi en faire, car Dun avait convenu qu’il enverrait la plupart de l’argent qu’il recevrait à cette personne. De toute façon, il avait pu jusqu’à maintenant se débrouiller pour avoir de quoi vivre, alors 150 rubis par jour était vraiment trop pour lui. Toutefois, le jeune homme finit par rajouter, en voyant que la journée était déjà fort avancée :

« Il faudra toutefois me dire quel sera exactement les taches que je devrai remplir… Mais tu as fini ta journée il me semble ? »


Zelda Nohansen Hyrule

Princesse de la Destinée. ∫ Édile de Nayru.

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Zelda fut ravie de voir que Dun acceptait sa proposition. Après tout, tant qu'il resterait chancelier, ça voulait dire qu'il s'engageait à rester dans les environs? Enfin surtout, près d'elle... Qu'il ne quitterait pas tout de suite le château après avoir trouvé ce qu'il voulait à la bibliothèque? Elle se demanda tout de suite pourquoi elle pensait à ça tout d'un coup. Elle avait trouvé quelqu'un de qualifié pour remplacer le précédent chancelier, et c'est tout ce qui devait la préoccuper. Elle allait cependant aussi devoir annoncer le rôle exact qu'il aurait à jouer, mais avant qu'elle n'ait pu le faire, il sortit de quoi écrire, griffona quelque chose et lui tendit un papier avec.. une adresse...?

« J’aimerais que mon salaire journalier soit accumulé et expédié tous les mois à la femme vivant à cette adresse. Il suffira que le messager lui dise que je suis l’auteur de l’envoi, et elle saura quoi faire. »

*Une femme.. "Sa" femme?*

"Ah ... Oui, d'accord, l'envoyer à cette femme... Je vois, ça sera fait."

Après tout, la question qui avait traversé l'esprit de Zelda était vraiment indiscrète, la réponse ne la regardait pas et elle renonça à la poser. D'ailleurs il lui demandait justement ce qu'elle avait prévu de devoir lui expliquer.

"Demain lors d'une réunion, je dois annoncer quel chancelier j'ai choisi, et ça serait mieux que tu sois présent, oh bien sûr tu ne devras pas assister à toutes les réunions, aucune ne sera vraiment obligatoire.. Mais pour celle-là ce serait préférable. Ensuite, le rôle d'un chancelier est celui de conseiller, ce qui veut dire que si j'ai une décision à prendre concernant la magie, la science, ou qu'il y a une tâche à accomplir en rapport avec eux, je viendrai te consulter, ou te demander si tu es d'accord de t'en occuper..."

Elle avait presque trop insisté, un peu plus que nécessaire, sur le fait qu'il resterait libre.. Sans doute ne voulait-elle pas le voir détaler devant un manque de liberté, ou le priver de ce qu'elle-même recherchait. Elle pensa que s'il était absent à une réunion traitant de la magie ou la science, ce ne serait pas très sérieux, mais elle se promit de lui trouver elle-même une excuse le cas échéant.

"Mais oui, pour moi la journée est finie, je n'aurai plus de réunion avant demain."


Dun Loireag Dragmire


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Dun perçut une légère hésitation lorsque Zelda accepta d’envoyer l’ensemble de son salaire à l’adresse spécifiée. Pourtant, n’étant pas du tout habitué à parler des personnes qu’il connaissait, il cru bon de continuer à détailler, en croyant que celle-ci n’était pas sûre de la femme à qui les adresser. C’est ainsi qu’il finit par sourire très légèrement en pensant à cette personne, et qu’il la décrivit à Zelda.

« Elle et moi nous ressemblons beaucoup ! Tout devrait normalement bien se passer, et je la connais, si elle ne comprend pas pourquoi un messager royal frappe à sa porte, elle n’acceptera pas les rubis avant de comprendre la situation, cela t'éviteras des problèmes. »

Mais, avant même qu’il ne puisse s’étendre sur ce sujet, la Princesse lui décrivit les fonctions qu’il aurait à remplir en tant que Chancelier. A sa grande surprise, Dun trouva qu’il n’y avait pas vraiment de contraintes ? En fait, il avait bien remarqué que le seul Chancelier qu’il avait pu apercevoir ou dont il avait pu entendre parler était le doyen des magies. C’est pour cela qu’il se dit intérieurement que c’était à cause de cette liberté, si les autres Chanceliers n’étaient pas vraiment présents pour le moment. Bah, dans un sens c’était mieux pour lui, il ne se serait pas sentit à sa place dans le cas contraire.
Une question resta pourtant présente dans son esprit : Elle lui disait que les réunions n’étaient pas obligatoires, pourtant..


« Tu as l’air de prendre très à cœur ton rôle, je comprends mieux pourquoi ce pays se reconstruit si vite. »

En effet, depuis la date de son départ d’Hyrule et de son retour, le jeune homme avait pu voir des modifications, comme la maison des araignées, le ranch qui produisait des aliments autres que du lait, ces petites améliorations qui changeaient pourtant beaucoup. Dun comprenait mieux maintenant, pourquoi les habitants avaient si confiances en leur Princesse.
Toutefois, préférant ne pas s’étendre sur le sujet de la royauté, de peur que la barrière qui n’étaient plus présente entre eux ne ressurgisse, le jeune homme se leva, en tendant la main à la jeune fille.


« Si c’est le cas, ne voudrais-tu pas sortir un peu de ce château ? J’ai à faire au village cocorico, et le soleil n’est pas près de ce coucher… A moins que tu n’aies encore des choses à faire ? »

Il avait parlé naturellement pour une fois, comme si sortir de ce Château était quelque chose de normal, et que devrait faire la Princesse. Néanmoins, à aucun moment Dun ne s’était demandé si elle avait déjà des loisirs de prévu, et se rendit compte de sa maladresse sur le coup.


Zelda Nohansen Hyrule

Princesse de la Destinée. ∫ Édile de Nayru.

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La princesse ne réagit pas vraiment au compliment du jeune homme sur sa façon de gouverner, à vrai dire elle était plutôt préoccupée. Elle repensait à cette fameuse femme à qui elle devait faire envoyer les rubis et à la manière dont il en avait parlé. Elle ne savait pas pourquoi ce détail la perturbait autant. C'était normal après tout, le jeune homme avait une femme, et s'il devait voyager c'était parce qu'il recherchait quelque chose... Mais cela voulait aussi dire qu'une fois qu'il aurait trouvé ce qu'il cherchait, il retournerait auprès de cette femme, sa femme sans aucun doute...
Mais alors qu'elle était plongée dans ses pensées, il lui proposa de sortir du château. Elle regarda la main qu'il lui tendit, puis autour d'elle. Il n'y avait pas de gardes à l'horizon, mais tout de même... Elle avait tellement l'impression que des barrières invisibles la retenaient là... Néanmois, elle prit timidement la main que le jeune homme lui tendait.


"Je.. Je ne pense pas qu'ils aient encore besoin de moi aujourd'hui... Enfin à part une urgence..."

L'idée qu'elle aurait pu être occupée par autre chose que des obligations ne lui était pas vraiment venu à l'esprit. Depuis qu'elle était toute petite, elle s'ennuyait tellement au château qu'elle en avait pris l'habitude. Elle allait parfois lire des livres à la bibliothèque ou se promener dans les couloirs et jardins qu'elle connaissait par coeur, mais c'était tout. Ce n'était que récemment que l'envie lui trottait en tête d'en finir rapidement avec son travail pour ... voir le jeune homme, le jeune homme marié d'ailleurs... Mais pourquoi cet adjectif lui semblait-il si important?
Mais il l'invitait à venir avec lui, et au final elle ne voyait pas de raison de refuser. N'avait-elle pas attendu toute la journée de se retrouver avec lui? Elle en oublia même qu'il valait mieux qu'elle sorte incognito et ne pensa même pas à aller se changer pour des vêtements moins voyants.


"Oui, je viens... Ce ne serait pas de refus de sortir un peu d'ici."