Un sceau brisé, un corps piégé mais un esprit libre.

[Geôles]

[ Hors timeline ]

John Doe


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(vide)

« Huuuuuh … »[/b]


La poigne était puissante car elle lui pinçait la peau. On sentait une relative hargne dans la manière de serrer les vêtements maintenant beaucoup trop larges pour le vieillard. Ses pattes molles glissaient sur la pierre glacée. Bien plus angoissante était l’absence de lumière, à peine contredite par une pitoyable flammèche au bout d’une bougie exsangue, bientôt il ferait nuit noir. Il ne savait exactement si c’était l’humidité ou la peur qui trempait son corps, surement beaucoup des deux puisqu’il était en nage.

Ses bourreaux, deux molosses à l’intelligence anecdotique, le trainaient sans ménagement aucun. Ils semblaient ne pas aimer le contact avec ce malade moribond. Comment une loque pareille avait pu tuer un homme musculeux, devaient ils d’ailleurs se demander. S’il en était seulement capable, Arkhams leur aurait bien montré quelque estoc pour contredire leur incrédulité. Mais là, il était réduit à l’état de nourrisson bavant et débile. Les soldats s’arrêtèrent devant une cage creusée à même la pierre. Un grincement pénible et la porte rouillée aux barreaux rongés de calcaire s’ouvrit sur un monde sordide. Deux rats joutaient de concert dans un coin pour le titre suprême de Roi de la geôle. La destinée en avait toutefois décidément autrement et c’était un autre type de vermine qui allait supplanter le suzerain en devenir après cet affrontement de crocs et de griffes : Lord Arkhams, noble s’il en était.

Sa rencontre amoureuse avec le sol laissa un gagnant : la pierre. En effet la joue du Traitre venait d’éclater par terre, sous les rires tantôt moqueurs tantôt dégoutés du duo bourreau. Le prisonnier se glissa comme une larve aveugle vers le mur le plus proche. Ses mains parcheminées tâtèrent la roche rugueuse, scarifiée qu’elle était de multiples inscriptions plus ou moins optimistes. Le Kokiri ne sut les déchiffrer, mais il savait qu’il aurait tout le temps nécessaire pour tenter d’apprendre à lire avec les doigts. Avec effort Arkhams pu s’adosser à la pierre, laissant à ses yeux fatigués le privilège de contempler la face des deux gardes. Un lien de parenté dans l’absence d’intelligence liait ces deux êtres. Des jumeaux débiles, à n’en point douter. Une paire d’attardés trop inutile à la guerre, mais assez efficace pour garder un sous-sol pénitencier.

Arkhams soupira et tenta de relativiser. Le lieu où il se trouvait était d’une certaine manière le sanctuaire de tout voyou qui se respecte. C’était l’arrêt obligatoire des plus grands bandits, si tant est qu’ils n’y restent pas trop longtemps pour ne pas voir écourter leur glorieuse carrière du crime. Le Mille-Casaque se leva, faisant craquer ses os. Sa peau n’était plus qu’écailles, d’un vert luisant tout à fait abjecte et craquelées de rides aussi profondes que les gorges gérudos. Ses doigts étaient quant à eux couronnés d’ongles torsadés et noirs. Voilà une stature qui seyait mieux à une crapule de son espèce. Enfin en accord avec lui-même ! Pensa-t-il joyeusement. Son meurtre et donc la rupture du pacte d’avec Saria ne l’avait pas tué, une aubaine. Les Déesses voulaient peut-être encore rire de sa décrépitude et de sa pathétique existence. Quelle ironie cela formait, d’habitude c’étaient les garces prostituées qui devaient divertir les hommes, et non pas l’inverse !

Le Mille-Casaque s’approcha de ses barreaux, sourire dégoulinant sur des lèvres fines. Sa face serpentine aurait pu faire pleurer n’importe quel gamin. Dorénavant il prendrait la vie avec humour, c’était décidé !



Lord Arkhams roucoula une question idiote à l’encontre de l’Officier dont il n’avait pas encore découvert le visage. Seul son habit hors de prix laissait penser qu’il était un gradé.


« Alors, c’est quoi le programme, Chef ? »[/b]




Llanistar van Rusadir


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La mort empestait les lieux. De toute la chambre semblait rejaillir l'horreur qui y avait été perpétrée, des murs comme du sol. Lorsque Llanistar fit un pas sur les planches calcinées, il sentit un grincement et eut un mouvement de recul instinctif. Comment savoir si le plancher ne pouvait pas s'écrouler sous lui ? Après tout, le bâtiment cruellement souffert de l'explosion et personne n'y avait retouché depuis, sur son ordre. C'était son affaire, une affaire personnelle, dans laquelle il comptait bien s'investir. Cela sortait de son rôle de général mais pas de son serment de protéger Hyrule. Le désastre de ce lieu, qui avait vu périr une jeune femme et plusieurs soldats, était l'un de ses pires échecs depuis des mois. Zelda lui avait pardonné, mais lui n'avait pu s'excuser de pareille faiblesse. Une assassin s'était introduite dans le château royal, avait manqué de peu de tuer la princesse, s'était enfuie et avait emporté avec elle plusieurs innocents. La confusion avait entouré cette fuite pendant un certain temps. L'explosion et le corps de la jeune fille avait fait croire à sa mort mais Llanistar n'y avait pas cru. Il ne voyait pas l'intérêt pour elle de s'enfuir du château pour mieux se suicider ensuite. Cette femme, il ne l'avait pas vu longuement mais son image s'était gravée en lui, et un regard lui avait suffit pour savoir que le cadavre calciné ne correspondait pas. Retrouver la trace d'une jeune femme enlevée peu avant n'avait pas été difficile, à partir de là. Et ainsi, il avait eu cette certitude : l'assassin vivait encore. Et il allait la retrouver.

"Général ?" La voix était celle de son premier capitaine. "Peut être pouvons nous y aller ?

Avait il peur, pour trembler autant ? Sans doute était il dans son droit. La puanteur de mort, les cendres et les traces de la déflagration, les résidus de sang sur le sol...Tout cela était d'un macabre à en faire des cauchemars. Ce meurtre n'avait rien de banal. Il constituait une abomination. Soucieux de ne pas trop en infliger au soldat, Llanistar se retourna et sortit de la pièce. Il avait secrètement espéré que revenir sur ce lieu lui permettrait de repérer un détail, un indice, qui l'aurait mit sur la voie...Mais non, rien ne l'avait frappé. Sans doute un élément crucial lui échappait il encore mais il ne parvenait pas à le percevoir. Ruminant sa mauvaise humeur, il descendit l'escalier et sortit rapidement du bâtiment en ruine. Son escorte l'attendait dehors. Une vingtaine de soldats en armures complètes. Sans doute un peu excessif aux regards des risques faibles qu'il soit agressé mais après de tels évènements, aucune précaution n'était plus inutile. Le général remonta sur son cheval et donna le signe du départ. Aussitôt, son capitaine vint à sa hauteur, tandis que les autres cavaliers les entouraient. Holon lui demanda alors, la voix plus assurée qu'à l'intérieur,

"Ser, vous a t'on prévenu pour le nouveau prisonnier ?"

"Encore un ?" pensa Llanistar, tout en s'abstenant de s'exclamer à voix haute. Tant mieux si ses soldats faisaient bien leur travail. Il aurait bien sur préféré qu'il n'y ait pas de criminels mais c'était faire preuve de trop de naïveté. Les Hyliens n'étaient pas guerriers mais ils n'en restaient pas moins humains. Il se contenta donc de demander,

"Non. Qui est il ?"

"Arkhams, le tourne casaque. Il doit être transféré dans la prison aujourd'hui."

"... Il a été arrêté ? Quand ? "

"Ce matin même. Il se serait rendu coupable d'un meurtre, à la suite d'une rixe dans une auberge."

"Surprenant..."

Bien entendu, Llanistar avait entendu ce nom, comme tout Hyrule certainement. Difficile d'oeuvrer pour la paix et l'ordre dans cette contrée sans être un jour confronté ce nom. Un criminel de toujours, surnommé le Mille-casaques. Un temps chez Ganondorf même. Drôle d'oiseau que cet homme. L'avoir en prison était inattendu...Et bienvenu ! La question serait de savoir que faire de lui. Le général connaissait l'indulgence de la princesse et il craignait qu'elle ne soit trop grande. Peut être fallait mettre fin aux agissements d'Arkhams. Il allait pouvoir en décider, après leur rencontre.
* * *

Lorsque Llanistar franchit la porte du couloir de la prison, flanqué de deux officiers comme à son habitude, il avait du mal à ne pas se boucher les narines. L'homme que traînaient les deux soldats tenait plus de la loque avinée que du grand criminel mais pourtant...Il s'agissait bien d'Arkhams. Le général avait eu du mal à le croire lorsqu'il avait rejoins la prison et les hommes qui se chargeaient du transfert. Difficile de voir derrière cette chevelure hirsute et cette odeur nauséabonde un individu qui avait tant fait trembler. Mais la réalité était bien là et le doute n'était pas permit quand à son identité. Cette apparence misérable avait poussé Llanistar à ne pas pousser la cruauté trop loin. Au lieu des cellules les plus sombres et les plus inconfortables, il avait choisit une cellule fermée par de lourds barreaux et garnie d'une paillasse pour dormir...Un certain confort pour un prisonnier. Néanmoins, il s'agissait de faire comprendre à ce criminel qu'il n'était pas en vacances. Aussi, lorsqu'ils furent arrivés, Llanistar fit signe aux officiers de l'y jeter sans ménagement, ce en quoi ils s'exécutèrent. Après un léger temps comme d'absence, Arkhams remua et les soldats refermèrent la grille. Mais tandis qu'ils semblaient près à s'en aller, le général resta là. Il observa le criminel remuer, se relever et rapprocher son visage des barreaux. Un sourire étrange et malsain aux lèvres, il demanda avec un humour plutôt hors de propos mais qui ne manquait pas de culot,

« Alors, c’est quoi le programme, Chef ? »[/b]

Llanistar pouffa et il eut à son tour un sourire ironique.

« Allons donc ! Vous devez bien vous en douter, Lord Arkhams ! »

L'appeler ainsi n'était pas autre chose qu'une moquerie, surtout dans la condition qui était à présent la sienne.

« La Justice attends de vous avoir entre ses mains depuis trop longtemps ! Il me semble qu'il est temps de vous soumettre à son jugement, ne croyez vous pas ? J'espère que cette perspective ne vous empêchera pas de dormir ! Tous ici, nous vous voulons au meilleur de votre forme pour votre procès ! »

Les deux soldats ricanèrent avec lui. Tous prenaient un plaisir intense de se trouver dans une telle position, après qu'Hyrule ait tant souffert sous la main de cet homme.


John Doe


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Un fond de bile parvint jusqu’à ses molaires, acide et corrosif, sécrété par la si douce haine d’autrui. Le Commandant des Forces d’Hyrule, auréolé d’une gloriole illusoire se permettait quelques traits d’humour. Arkhams en fut ravi, il avait su tirer de ce personnage au colon bouché par un balai un brin de personnalité. Le Traitre se tenait toujours fermement aux barreaux de sa cage tant méritée, le sourire d’ange en moins. Il haussa les épaules quant à la volonté du ‘Llannistar-en-chef de voir son prisonnier propre pour la potence. La raillerie qu’il fit d’ailleurs à propos du titre de noblesse volé d’Arkhams le persuadait qu’il n’aurait pas droit au supplice des biens-nés, c’est-à-dire la saine guillotine. Non, non, seule la corde l’attendrait au bout de ce tunnel humide. Fort heureusement, le public à son exécution future serait récompensé d’une dernière grimace, toute langue rosâtre dehors. C’était toujours ça de prit.


« N’ayez crainte car je vous l’assure mon Général, je suis aussi laid à l’intérieur qu’à l’extérieur ! »[/b]


Fit soudain le dégoutant larron en pointant d’un doigt sale son propre torse. Ouais, son âme était aussi immonde que son apparence le laissait croire. Et comme tout le monde le sait, ce n’est point le physique qui compte. Sourire carnassier à l’appui, Arkhams prouvait sa laideur avec conviction et crédibilité. Il intimait ainsi que le Général s'approche de lui, pour l'outrager de sa puanteur.


« La Justice est une gueuse que j’aime à trousser chaque jour de mon existence. Je permets à vous autres les Saints défenseurs du monde libre de prouver aux Déesses que vous êtes des héros au cœur d’or. Je suis un mal nécessaire, mon Général. »[/b]


C’est qu’il disait vrai, le maudit Lord Crapaud. Arkhams, comme tant d’autres d’ailleurs, fut peut être créé pour cela, pour être les faire-valoir des braves. Finalement, il était un élu des Trois Jumelles. Il en était de plus en plus convaincu.


« En tant que création divine, qu’épreuve pour votre bonté et courage, j’exige en dernière volonté de voir votre visage, Général. De plus, je souhaiterai expirer mon souffle sur le parvis du Temple du Temps que j’ai tant aimé souiller avec deux, trois collègues. Tenez, pendez donc à mes côtés Galastop. C’est un vieil ami qui fut heureux de prêter sa lame pour mes crimes religieux ! »[/b]


Lord Arkhams s’écarta un peu des barreaux de fer, tout en croisant les bras. Il commençait mentalement à numéroter ses abatis, à dresser son histoire personnelle et ses fugaces exploits. Il dit enfin après quelques secondes de silence ceci :



« Après quoi vous pourrez partir, Messire. Jusqu’à preuve du contraire, vous vous trouvez dans mes appartements privés. »


Le Tourne-Casaque n'avait que trop parlé.


Aurore


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[Comme Llanistar semble occupé j’ai pris la liberté de répondre puisque de toute façon mon poste n’affecte pas le sien étant donné qu’il se déroule avant et dans un autre lieu. Je ne souhaitais juste pas refaire un sujet pour n’y poster que 2 ou 3 post alors je poste ici ^^]

Ils cheminaient ensembles depuis un bon moment lorsqu’ils aperçurent enfin la silhouette du château se dessinant à l’horizon. La Dame Louve marchait devant, d’un pas décidé, tandis que Kuro la suivait, l’air plutôt morose. Ce ne fut qu’à ce moment que Tsubaki en pris conscience. Pris soudain de remords, elle lui dit tout en conservant son allure et sans se retourner.

« Je suis désolée Kuro. »

Elle soupira. Il était temps de lui dire ce qu’elle avait entrepris de faire depuis déjà un moment sans jamais en trouver le temps. Ce long voyage en était l’occasion.

« Je suis désolée de t’avoir embarqué dans toute cette histoire. Je ne fais décidément pas un bon maître et j’en viens à me demander s’il ne serait pas temps pour moi de te laisser voler de tes propres ailes… Je n’ai pas l’impression de t’avoir appris grand-chose depuis tout ce temps si ce n’est peut-être la haine.
»

Elle s’arrêta de parler car ces mots lui faisaient mal. Kuro avait toujours répondu présent pour elle. Mais elle, avait-elle été à la hauteur ? Avait-elle pu l’aider lorsqu’il en aurait eu besoin ? Elle avait préféré être présente pour des personnes qui l’avaient trahie, qui l’avaient fait souffrir alors que tout près d’elle se trouvait quelqu’un qui lui avait plus d’une fois prouvé à quel point il tenait à elle. Encore aujourd’hui, il la suivait pour secourir une personne dont il n’avait que faire et peut être même pire… qu’il détestait ?

« Tu n’es pas obligé de me suivre. Pars si tu en as envie. Je ne veux pas… je ne veux pas que tu deviennes comme moi… » Dit-elle enfin, lui révélant par cette simple phrase plus que ce qu’elle n’avait jamais fait depuis qu’ils se connaissaient.
Elle s’arrêta de marcher les yeux plongés dans le lointain attendant qu’il ne lui réponde.


Kuro


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(vide)

« Je suis désolée Kuro. »

Il avait sourit dès que la voix de son maître s'était fait entendre, comme un réflexe, une marque spécifique à leur relation. Loin d’être imposée, cette expression était devenue une habitude d’elle-même. Il avait agis ainsi lors leur rencontre : sourire façonné à l’ opposé de l'obscurité qui émanait de cette femme au teint pourtant si clair. Ils étaient peu nombreux ceux qui comprenait cet attachement inconditionnel d’un jeune homme pour une femme qu’il n’avait vu qu’une fois : une seule et unique fois qui avait suffit pour qu’il n’en détourne le regard. Une destinée sombre magnifiée par les traits au combien attrayant de la belle qui avait certainement du saigner de nombreux « trop-audacieux » .

« Je suis désolée de t’avoir embarqué dans toute cette histoire. Je ne fais décidément pas un bon maître et j’en viens à me demander s’il ne serait pas temps pour moi de te laisser voler de tes propres ailes… Je n’ai pas l’impression de t’avoir appris grand-chose depuis tout ce temps si ce n’est peut-être la haine. »

« Tu n’es pas obligé de me suivre. Pars si tu en as envie. Je ne veux pas… je ne veux pas que tu deviennes comme moi… »

Il marqua un long silence. Le sourire qu’il affichait avec aisance en toute circonstance était à présent quelque peu forcé. Son aversion pour le Lord était une des rares choses qui lui déplaisait avec autant de plaisir sans qu’il n’éprouve le moindre doute. La Dame Louve l’avait certainement remarqué.

« Ce dont j’ai envie… Que je ne devienne pas comme vous … »

« Je ne me souviens pas avoir dit une seule fois que ma volonté était de vous ressembler mon très cher maître ! Je n'agirai donc pas comme vous et il y a une raison immuable à cela ! Soyez en certaine ! Non pas que je vous méprise ! Loin de là ! Il me serait impossible de suivre vos pas dans ce cas. Mais tout simplement que cela est infaisable de par ma nature même ! Et si tant est que vous ayez encore des doutes sur la raison de ma présence ici en ce jour ? C’est d’une simplicité enfantine ! Vous m’avez bel et bien appris quelque chose et je ne fais qu’en tenir compte… »

Il dépassa la Louve et continua à marcher comme si de rien n’était en élevant le ton pour qu’elle l’entende :

« Il y a bien des choses que je désire, mais chacune ayant sa propre valeur, certaines nécessitent des sacrifices... de grands sacrifices ! Cela je l’ai appris à vos côtés ! »

Il finit par se retourner et s’inclina légèrement le sourire aux lèvres :

« Je suis ici pour ce que je désire et ne vous quitterais que lorsque je l’aurai obtenu ! Dame Tsubaki ! »


Llanistar van Rusadir


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« N’ayez crainte car je vous l’assure mon Général, je suis aussi laid à l’intérieur qu’à l’extérieur ! »[/b]

Llanistar n'avait plus aucun doute à ce sujet. De toutes les rumeurs qu'il avait pu entendre sur cet homme, de tous les ragots immondes glanés à l'époque où il traînait sa carcasse fatiguée de taverne en taverne, aucun n'approchait la réalité. Le général n'avait qu'entrouvert son esprit que le dégoût l'avait envahit. Cet Arkhams ne ressemblait en rien aux figures du hors la loi héroïque, défendant les faibles contre l'oppression des grands. Il suffisait au nordique d'observer ces traits, de lire dans ces yeux la forme de folie qui y habitait, pour se rendre compte que ces histoires restaient dignes de livres et de contes. Comme souvent, la réalité s'habillait de haillons et sentait mauvais.

« La Justice est une gueuse que j’aime à trousser chaque jour de mon existence. Je permets à vous autres les Saints défenseurs du monde libre de prouver aux Déesses que vous êtes des héros au cœur d’or. Je suis un mal nécessaire, mon Général. »[/b]

Pensait il vraiment ce qu'il disait ? Avait il conscience de l'absurdité de son discours ? Espérait il convaincre quelqu'un d'autre que lui ? Llanistar n'aurait su le dire. Un malaise s'était emparé des officiers, comme si le poison qui quittait les lèvres du prisonnier les atteignait. Mais le général avait connu bien pire serpent et survécu à un venin bien plus dangereux. Il était un criminel, par delà les mers. Il savait ce que c'était d'être incompris... Mais il pensait profondément que rien ne saurait excuser un meurtre, pas plus que la moitié des horreurs dont s'était rendu coupable l'homme qui lui faisait face, malgré toute sa désinvolture.

« En tant que création divine, qu’épreuve pour votre bonté et courage, j’exige en dernière volonté de voir votre visage, Général. De plus, je souhaiterai expirer mon souffle sur le parvis du Temple du Temps que j’ai tant aimé souiller avec deux, trois collègues. Tenez, pendez donc à mes côtés Galastop. C’est un vieil ami qui fut heureux de prêter sa lame pour mes crimes religieux ! »[/b]

Un silence embarrassant suivit cette saillie. Llanistar dut admettre que Arkhams avait l'esprit habile. Il avait raison de rappeler que ce Galastop, garde royal, avait combattu pour l'ennemi du royaume, pour l'argent. Ce changement de camp, ce post obtenu au plus prés de la princesse elle même... Rien de tout cela n'avait jamais plu au général mais ça n'était pas à lui de juger des actes passés de l'homme...Tout comme il ne serait pas le juge de ceux d'Arkhams. Il hocha la tête néanmoins et répondit.

« Je me fiche de votre délire, Arkhams. Vous n'êtes rien d'autre qu'un pauvre hère que personne ne pleurera ni ne regrettera. Mais je serais présent, ce jour là. Après tout, vous avez suffisamment fait trembler les honnêtes gens. Je pense que le parvis du temple ne manquera pas d'attirer un large public. »

Aucune haine dans sa voix. Aucun agacement. Juste un ton froid, sentencieux. Llanistar ne doutait plus que ces paroles ne se réalisent prochainement. Mais il se refusait à laisser aller sa haine contre cet homme, même aussi méprisable qu'il put être. Peut être entrevoyait il là ce qu'il aurait pu devenir si sa peine l'avait laissé traîner dans la boue des tavernes et la chaleur des bordels. Lui, n'avait pas franchit cette frontière, mais il savait que tous n'avaient pas eu cette chance. Il allait s'en aller quand Arkhams ajouta,

« Après quoi vous pourrez partir, Messire. Jusqu’à preuve du contraire, vous vous trouvez dans mes appartements privés. »

« Puisse vos dieux avoir pitié de vous. »

Il soupira, soudain las, et fit signe aux officiers que le temps était venu de laisser le prisonnier à la solitude. Le temps viendrait de l'en déloger.

[hrp]Affreusement désolé pour ce retard impardonnable.[/hrp]


Aurore


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[Merci d'avoir participé =) Et t'inquiètes pas pour le retard =o]

Depuis qu’elle le connaissait il avait toujours eu cette attitude. Souriant en toute circonstance, voyant toujours le positif, il différait en tous points de ses autres amis. C’était cela que la Dame Louve appréciait chez son disciple.

« Je ne me souviens pas avoir dit une seule fois que ma volonté était de vous ressembler mon très cher maître ! Je n'agirai donc pas comme vous et il y a une raison immuable ! Soyez en certaine ! Non pas que je vous méprise ! Loin de là ! Il me serait dans ce cas, impossible de suivre vos pas. Mais tout simplement que cela m’est impossible de par ma nature même ! Et si tant est que vous ayez encore des doutes sur la raison de ma présence ici en ce jour ? C’est d’une simplicité enfantine ! Vous m’avez bel et bien appris quelque chose et je ne fais qu’en tenir compte… »

Sans doute n’avait-il pas compris ce qu’elle avait voulu dire mais elle ne releva pas. A la vérité elle ne voulait pas qu’il devienne cette personne brisée qu’elle-même était devenue à force de suivre des êtres chers.
Ce qu’il lui dit la rasséréna. Ainsi, il avait des projets. A présent elle se sentait bête d’avoir pu penser qu’il la suivait simplement comme un disciple suivait son maître.
Comment avait-elle pu penser cela de Kuro ? Il respirait la liberté bien plus que quiconque. Il avait toujours été libre de ses choix et de ses actions.

Elle sourit. Cet homme, elle avait envie de le connaître. Et elle se promit une chose : une fois que toute cette histoire serait terminée, elle prendrait du temps pour le connaître.
Ils continuaient d’avancer à un rythme soutenu. Ils traversèrent la place du marché sans prêter attention à ce qu’il pouvait s’y passer. Avant d’arriver aux portes du château la Dame Louve se tourna vers Kuro :


« Je vais me rendre. Ce sera la façon la plus rapide d’arriver en prison. »

Elle réfléchit à comment se débarrasser du garde qui l’escorterait. La réponse lui vint comme un éclair de fulgurance.


« Tu me suivras comme une ombre invisible et lorsque nous nous retrouverons seul avec le garde tu le neutralisera de façon rapide. Tu devras ensuite cacher son cadavre et revêtir son armure. Tu resteras à l’entrée du couloir qui mène aux cellules et tu monteras la garde et dissuadera toute personne de poursuivre son chemin. »

Elle fit une courte pause puis finit :

«De mon côté, je me chargerais du garde surveillant les cellules, je ne sais pas encore de quelle façon j’improviserais… Tu m’as bien comprise ? » lui demandât-elle enfin restant persuadée qu’il répondrait par l’affirmative.
Il confirma.

Ils arrivèrent devant les gardes surveillant la porte du château.

« Bien le bonjour Messire » leur dit-elle d’une voix enjouée, « je suis Dame Tsubaki et je viens me rendre de mon plein gré.»

Les deux gardes parurent étonnés. Ils semblaient indécis sur le sort de la Dame louve, si bien qu’elle en vint à se demander s’ils avaient au moins entendu parler d’elle.
Elle poursuivit donc par une phrase qui retiendrait à coup sûr leur attention.


« Je suis une ex Sbire de Ganondorf. » annonçât-elle triomphalement.

La réaction fût immédiate. Les deux gardes déblatérèrent pendant cinq bonnes minutes pour savoir qui aurait le privilège d’amener la Dame au cachot et d’en avertir par la suite leur supérieur. L’ex-sbire ricana intérieurement, « s’ils savaient le sort qui sera réservé à celui qui m’escortera, ils se battraient plutôt pour ne pas m’amener » pensât-elle.
Après avoir tiré au hasard, se fût finalement le garde de gauche qui lui passât les fers aux poignets et lui commandât d’entre dans le château.

Tsubaki espérait que Kuro n’aurait pas trop de mal pour mettre leur plan à exécution


[Kuro --> je te laisse le soin de conter ce que Kuro va faire =p]