Prières de Force

RP privé avec la PDD ^^

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L'infirme sentit une force innommable dans l'Avatar de Din.

"Lève-toi."

Elle frissonna à ces paroles mais hésita à se lever. Les deux femmes la bernaient peut-être ? Son cœur lui dictait que non, mais elle n'était plus sûre de rien. Elle ferma les yeux, les poings et se concentra.

La Prêtresse semblait lui manifester autre chose, un autre sentiment... elle essaya de fouiller les pensées de la jeune fille mais une barrière protectrice semblait isoler ses pensées. Elle sonda son esprit et décela une faible présence de... respect ? Elle recula mentalement et se cogna à un autre mur temporel. Elle hurla inconsciemment mais poussa un faible gémissement réellement.

Victoire prit une grande inspiration quand elle reprit son enveloppe corporelle. Elle redressa la tête, le sourire aux lèvres, des flammes dansant dans son regard. Elle prit appui sur son genou et se redressa, droite comme un I. Elle s'inclina devant la Gerudo.

"Tu es supérieure à moi, je ne t'arrives pas à la cheville et j'admire ton talent."

Victoire s'inclina encore plus bas devant la Prêtresse.

"Que me voulez-vous ?"


Helrym observa l'aveugle, légèrement hésitante. Tout son corps était crispé, ses poings serrés. Elle fixait le sol devant elle, ses pensées tournés vers un endroit éloigné de la présence physique. Son étole toujours passée autour de son cou, on voyait un cou blanc à la peau douce, effilé comme celui d'un signe. Une très belle jeune fille ; malgré son défaut physique, maintes hommes devaient poser leurs yeux sur une créature aussi mignonne et facile à avoir. Ce petit cou était si facile à rompre... en apparence, du moins. Dans toute âme se dressait une force que seul ceux prêtant intérêt aux champs éphémère des éléments pouvaient distinguer ; une force qui ne s’arrêtait pas au simple seuil de la vie humaine.

Helrym fit volte face et se dirigea vers le Temple de l'Esprit qui surplombait tout leurs êtres. Elle marchait avec lenteur, s'attendant à ce que les deux femmes qui l'accompagnait la suive, la Gerudo suivant son pas. Elle sentit un souffle glacé passer sur sa peau, un souffle qui n'avait rien avoir avec la chaude torpeur qui envahissait l'air tout autour d'elles. Non. Ce souffle-là venait du plus profonds de l'esprit. L'avatar de Din se retourna d'un coup, balayant d'un geste toute intrusion. Son regards encore gluant se mélangea à celui de la sans-vue, qui elle aussi rayonnait de la puissante énergie de Din. Son accès à l'énergie était cependant restreint par sa condition humaine, un state que la prêtresse pouvait dépasser si elle le désirait, au prix de sa vie, certes. Elle n'allait pas s'y risquer pour le moment.

La Gerudo reçu avec beaucoup de zèle les compliments de l'aveugle, bien qu'elle essaya de cacher sa complaisance face à l'avoue de ses grandes capacités en maintenant une posture droite aussi solide qu'inutile. Son sourire était bien supérieur quand elle se hissa sur toute sa grandeur, de maintes fois supérieurs à celle de la fille blanche de peau, et de corps sans doute. D'esprit aussi, car si elle avait une rage folle bouillonnant en elle, l'aveugle n'avait pas cette assurance des âmes qui prirent la vie.

La blanche s'inclina ensuite devant l'avatar et celle-ci ne fit qu'une moue vague ; à sa question, contre sa démonstration ridicule, il fallait trouver mots appropriés. La fillette se redressa et croisa les bras. Aucune inflexion dans son jeune visage de poupée. Seuls ses yeux étaient signe de vie. Elle prit la parole, sa voix passée au grès des vents sonnant d'une intonation qui n'était guère celle de son âge.  


"Toi seule peut savoir ce que tu dois faire. C'est la liberté que t'offre tes choix."

Elle tourna à nouveau les talons, disant suis-moi, son pas décidé entrainant à l'intérieur du Temple les fidèles du Feu. Arrivées à l'intérieur de l'antique temple constuite à travers le temps, elle ôta tout vêtements encombrant, ne gardant que sa légère tunique, sa dague saillant sur le côté, et attendit l'aveugle. Aucune intention ne se lisait sur sa face de marbre quand elle continua le chemin jusqu'aux endroits les plus reculés. Elles arrivèrent devant cette immense statue d'une femme tenant dans ses mains écartés le monde même. L'avatar de la force ne regarda pas en face l'aveugle, quand elle s'adressa à elle.

"Laisse les esprits t'indiquer la voie, écoute bien leurs chant. "

Elle alla devant la statue même, s'agenouillant devant la Dame ses deux paumes posés à même le sol. Elle laissa l'énergie la pénétrer mais ne ferma les yeux que quand le décor devant elle commença à glisser dans le néant. Alors, elle interdit à sa vue de voir le monde plus longtemps et oublia un instant cette cavité torturé, son esprit tournant en transe. De ce que faisait la blanche fille, elle n'avait aucune conscience.

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L'Aveugle sentit l'hésitation de la Dame de Feu et se sentit défaillir à son tour. Elle se dandina d'un pied sur l'autre, gênée. Avait-elle fait quelque chose de mal ? Victoire souffla un bon coup et demanda.

"Ais-je fait quelque chose de mal ?"

Apparemment non, car les deux femmes ne lui répondirent pas. Un silence glacial s'installa entre elle. Pas même un corbeau ne croassait au loin. Victoire n'avait pas l'habitude d'un silence aussi inquiétant, et frissonna. Quelque chose lui chatouilla le nez. Victoire éternua. L'Aveugle devint rouge comme une tomate. Elle toussota, gênée. La chose ne fit qu'empirer, sentant l'indifférence des deux femmes.

"Calme toi Victoire." murmura-t-elle. Consciente que les deux femmes ressentirait sa gêne, Victoire préféra ne rien ajouter.

Victoire leva les yeux au ciel. Le soleil se faisait éclatant, même étouffant. La chaleur était son domaine, son élément. Elle ne la craignait pas. Mais la sans-vue ne put réprimer un faible gémissement. Le soleil la dardait de ses rayons et ses yeux ne devaient pas être trop exposés. Elle ferma les yeux et se mit en chemin, tête basse. L'Aveugle se fiait aux crissements du sable sous les pas de ses consœurs et à leurs souffles. Elle aurait tellement honte si elle déviait du chemin ! En pensant à cela, son cœur ne fit qu'un bond dans sa poitrine. Elle pressa le pas, pressée d'arriver au Temple. Et même si elle se perdait, elle saurait retrouver le sanctuaire, le lieu l'attirait comme un aimant.

Arrivées au Temple, Victoire ne put réfréner un cri d'excitation. Elle se mit une main devant la bouche, consciente de ses enfantillages. Elle inspira un bon coup et suivit l'Avatar au fond reculé du Temple. Elle sautilla quand elle fut arrivée et écouta les paroles de la Prêtresse.

"Laisse les esprits t'indiquer la voie, écoute bien leurs chant."

Victoire ferma les yeux et prit une grande inspiration. Des voix lointaines et envoûtantes résonnèrent à son oreille. L'Aveugle tomba au sol. C'était un prodige spirituel ! Elle tendit l'oreille à nouveau et perçut milles voix. Des lamentations, des prières, des chansons, des psaumes... Victoire aurait voulu s'imprégner de cette marque religieuse, mais en simple mortelle qu'elle était, elle ne pouvait y parvenir. Elle passa ses doigts dans les encoches des parois. L'Aveugle ressentait sous sa peau les vibrations des voix des siècles de prières...

La honte envahit le cœur de la sans-vue. Était-elle aussi dévouée qu'elle le prétendait si auparavant elle n'avait jamais ressentie ses voix ? Victoire retourna auprès de la Prêtresse et l'observa dans toute sa splendeur. Elle devait avoir la force d'une Lionne, la sagesse d'un mage et la beauté d'une Déesse. Elle aurait tant voulu toucher son visage, découvrir cette femme qui était l'incarnée de celle qu'elle adorait; Din. Elle était sûre que sous ses doigts, elle aurait pu ressentir la Force, source de toute vie, au sens de l'Aveugle.
Elle se contenta donc de fermer les yeux et d'exprimer tout haut ses craintes.

"Suis-je aussi dévouée que je ne le prétend si auparavant, je n'ai jamais ressentie ses voix ?"

Elle avait dit ça sans détourner son regard de la Statue qu'elle ne pouvait voir mais dont elle ressentait les vibrations divines. Elle ferma les poings.

"Din est ma seule voie !"


La prêtresse de Din entendait. Écoutait. Les voix, qui hurlaient, riaient, criaient, pleuraient. Son esprit s'en trouvait infiniment éloigné de toute réalité, d’encrage avec le monde froid et cruel. Qui, quels esprits ingénu habitait cet endroit, elle n'aurait su le dire, mais ils étaient là, et ce depuis bien plus longtemps que les femmes du Désert ou ce royaume. Le frémissement des flammes, le souffle du vent, le grondement des fleuves s'en souvenaient, mais de mémoire d'hommes les secrets de la vie elle même était oubliée. L'homme était condamné à oublier la voie de celle qui était sa mère, la terre qu'il piétinait, l'eau qu'il rejetait. Déjà, il s'en détournait, alors que depuis des temps immémoriaux, il n'était tourné que vers Elle. L'originale, qui de son sein même engendra aussi bien le ciel, la terre que les hommes et les Déesses. Si elle existait, ce n'était qu'à travers les murmures de ses créations attentives. Et même ces mélodies inaudible, l'homme les avaient oubliées. Rejetée. Pas encore totalement, mais bientôt, très bientôt.

Et dans la destruction qu'ils entrainaient inévitablement, ils dirigeait leurs pertes sur des Déesses qu'ils n'essayaient même pas de voir ni t'entendre, tournés vers leurs propre désirs. Des péchés, la désolation, le mépris. Croyaient-ils qu'une simple colère tournée vers un bouc émissaire suffirait à tout effacer? Et pourtant ils veulent le bonheur, leurs désirs égoïstes réalisés contre ceux des autres. Les êtres humains sont si compliqués...

~

Une chute abrupte, le vide s'ouvrant sous elle. Elle tomba des hauteurs des rêves intouchables jusque dans son corps maudit ; un instant, elle le sentit pendant cette seconde pourir, faner et tomber en poussière autour d'elle, humaine. Humaine.

Helrym Dafiren. Fille de Feu. Fille de mort. Fille de désolation.

Elle ouvrit les yeux, les derniers reste de son étrange vision s’évanouissant dans l'air du temps. Elle leva les yeux sur Blanche. L'aveugle. Elle pleurait presque, toutes ses certitudes mises à mal. Elle avait écouté. Doutait à présent. Humaine, elle aussi. Elle douterait encore souvent, bien souvent, de la voie qu'elle devait emprunter, de ses choix et de son avenir. Personne ; il n'y aurait alors personne pour lui indiquer le chemin. De fille elle devait devenir femme et trouver elle même le bon chemin. Helrym se leva lentement et s'approcha de l'aveugle, dont elle prit la paume entre ses fins doigts.


"On ne peut prétendre être dévouée. Toi seule doit savoir. "

Elle lâcha sa main, et reporta son regards ardent tout en haut de la statue, vers son visage qu'on ne pouvait que deviner.

"Tu l'as toujours entendu. Seulement, tu n'y a pas prêté attention.

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L'Aveugle resta en suspens, n'osant pas bouger. Elle écouta les murmures du Temple et les vibrations divines dans son esprit. Elle passa ses doigts une deuxième fois dans les encoches et ferma les yeux. Les voix étaient déformés, les pleurs puissants, les rires euphoriques... tant de choses mêlées lui donnaient mal à la tête. Elle se porta la main à ses cheveux et soupira. Une question lui trottinait dans l'esprit; elle pourrait la poser. Ce dont elle avait toujours voulu savoir, elle le saurait. Tant d’excitation accumulée la firent trembler. Ses épaules se levaient nerveusement et ses jambes flageolaient sans le vouloir. Elle observa le Temple, essayant de mettre une image sur chaque parcelle de pierre, de statues, de sol. Elle s'accroupit au sol et tâta la pierre rugueuse. Des écritures ornaient même le sol ! Tant de personnes avaient foulés ce Temple... l'Esprit du sanctuaire lui donnaient des frissons. Elle jeta un regard au-dehors, vers la Gerudo. Pourquoi n'entrait-elle pas ?

Victoire se rapprocha de l'Avatar de Din et ressentit un choc émotionnel l'envahir. La fillette était en plein songe, en pleine vision. Elle décida de la laisser pendant ses quelques moments. Elle la respectait trop pour l'interrompre. Elle s'assied au sol dans une position de prière. L'Aveugle joignit ses mains et commença une prière muette. Les voix qui résonnaient sonnait comme une réponse. Une réponse divine et profonde, qu'elle seule pouvait comprendre. Elle pouvait l'interpréter comme elle voulait, elle trouverait toujours la bonne interprétation. Elle se releva et prit appui sur son genou en adressant un dernier signe de tête à la Statue centrale.


"On ne peut prétendre être dévouée. Toi seule doit savoir."

L'infirme tourna son regard vers la Prêtresse qui semblait s'être réveillée de sa vision qui semblait être un peu violente. Elle la regarda, l'air sceptique. Victoire porta la main à son cœur et dit, en toute franchise.

"Je suis dévouée. Je le sais."

Cela semblait évident pour elle. Pourtant, si elle n'avait pas perçue les voix... dans ses pensées, la parole de l'Avatar sonna comme une réponse.

"J'aimerai rencontrer Ganondorf."

Entendre sa parole, sentir son pouvoir... ses émotions l'enivrait et elle serait facilement tombée dans les bras de la Prêtresse si elle se serait laissée aller.


La Grande Dame regardait les filles loin au sol, sa volonté haut perchée dans les plus grandes hauteurs de la salle, bienveillante, elle viellerait sur ses enfants maudits de son visage de pierre, jusqu'à la toute fin de toute vie, elle resterait, haute et fière, la mère et la Gardienne des Esprits qui en ce temple refluaient les vagues du Temps. Marques. Mains. Pleurs, rires. Tout, à son apogée, se tournait vers l'un et seul qui de vibrations emplissait les braises d'un vide inévitable. Le souffle enfuit au fond des vagues, dans les bruissements du vent, au cœur des flammes rongeant l'âme.

La Prêtresse de Din se leva. D'un rapide mouvement, elle se débarrassa des sandales de cuir qui protégeaient ses pieds du brulant sable, et foula de la plante des pieds ces dalles qui elles-même résonnaient des chants d'une éternité enfouie au plus profond de cette structure archaïque. Elle sentit au plus profond d'elle-même des vibrations résonner en harmonie, son cœur battant vite, tandis qu'elle tournait autour de la blanche aveugle. La fille de feu ressentait au fond d'elle même cette mélodie si familière dont elle connaissait chaque pas, chaque mouvement ; cette mélodie qu'elle savait dansée au clair d'une lune cruelle à la lueur d'un feu glacial par les filles de la Mère, qu'elle même souhaitait consacrer à sa voie. Elle accentua sa ronde, tout autour de l'aveugle, gracieuse.

La blanche figure posa ses doigts contre son cœur, où toute réponse à ses questions se trouvaient enfouis, où elle avait trouvée la voie. Et maintenant, sa volonté s'en trouvait altérée, ses désirs bouleversés. Peut être avait-elle maintenant une véritable dévotion ; cette certitude, en tous cas, l'aiderai à faire les bons choix par la suite, et surtout, à servir du mieux possible le Passeur, auquel elle devait encore bien plus que sa vie: toute ses actes devraient être tournés vers la réussite de son seigneur. Il n'y avait pas de retour pour qui engageait la voie que les réfractaires appelaient "Ténébreuse" mais qui en réalité était tout aussi lumineuse qu'une autre ; car aucune lumière n'est blanche ; La lumière est vide. La lumière n'est qu'un masque de vérités qu'on appelle mensonges. Tandis que les Ténèbres sont profondes, et parmi elle, toute les couleurs resplendissent, seule et unie. Le blanc garde tout pour lui. Le noir montre toutes les lumières.
Mais son chemin est son retour.

Elle le savait ; aveugle. Mais pas face à son chemin. Peut être la route qu'elle empruntait de son corps n'était-elle pas sûre, mais celle qui se découpait devant elle devait être limpide. Elle devait remonter un courant doux, fougueux. Elle savait ce qu'elle voulait. Rencontrer le Seigneur du Désert. Celui qui attirait vers lui toutes les lumières dans les ténèbres. Évidement.  


"Tu ne peux forcer le destin... mais, même petite brin de femme que tu es, le temps viendra. Il te faut patienter, mais bientôt ton heure de gloire aussi viendra."

Elle le sentait. Le Passeur ne pouvait pas attendre aussi longtemps. Bientôt, il serrait temps de bousculer les dés, et d'avancer les pions. Et alors, chaque carte trouverait sa place.

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L'infirme effleura sa robe du bout de ses doigts. Elle passa sa main sur son pendentif bleu qui était sur son cou. Pour elle, il représentait le Ciel, palais des Grandes Déesses. Elle soupira ; elle aurait tant voulu toucher les cieux de ses doigts, effleurer de ses doigts blancs les Nuages et les Étoiles. La tête de Victoire était emplie de rêves que la Prêtresse pourrait ressentir. Elle passa ses mains vers ses hanches, où ses bottes montaient jusqu'aux cuisses. L'infirme passa ses doigts aux lames de son poignard et cacha un peu plus ses lames dans ses bottes.

Victoire entendit un mouvement : la Prêtresse venait de se lever. L'Aveugle garda ses bras le long du corps, les mains moites et froides. Elle fixa le visage de l'Avatar, sans piper mot. Une expression de bonheur s'afficha sur le visage de Victoire : entourée de ses deux femmes, elle se sentait vraiment chez soi. Personne ne la comprenait, personne ne comprenait son côté Dragmire. Ses femmes étaient comme elle, elle vivait pour le Gerudo et pour la Grande Puissante. Victoire tendit la main vers le ciel en faisant semblant de caresser les parois du plafond. Elle ramena précipitamment sa main le long de son corps, se rendant compte que la Prêtresse la regardait.


L'Avatar décrivait des cercles autour de l'Aveugle. Cette dernière avait l'impression de participer à un rituel. Elle déglutit en posant discrètement son doigt sur sa gorge. Que se passait-il ? Victoire sentit la profonde réflexion de la fille de Feu et préféra garder le silence. Elle osa faire un geste de salut à la Gerudo. Même si l'Aveugle était Hylienne, elle considérait ces Gerudos comme des consœurs, des femmes qui partageaient son sang, ses ambitions. Victoire jeta un coup d’œil inquiet à la Lionne à l'entrée. Que faisait la Prêtresse ? Elle tendit une main vers l'Avatar et effleura sa peau ; au contact, elle sentit immédiatement la Force s'infiltrer dans ses doigts, dans son corps. Victoire se redressa et écouta attentivement les paroles de la fille de Feu.

"Mon heure de gloire ?"

Que voulait-elle vraiment dire par là ? Son cœur commençait à battre la chamade. La question qui lui brûlait les lèvres allait pouvoir être posée. D'une voix fluette, Victoire demanda.

"Crois-tu que Din m'a enlevé la vue pour une raison ou est-ce une erreur de la Nature ?"


La fille de feu cessa sa ronde rythmée autour l'infirme debout, droite, fine, fragile, devant elle ; les voix s'étaient tues, et la mélopée lentement se dissimulait à nouveau dans la brume qui entourait sa conscience. Elle ne s'effacerait jamais. Une chose aussi profondément enfouie en elle que cette berceuse, cette danse dont elle connaissait chaque mouvement, qu'elle retrouvait à chaque fois que l'énergie en elle s'enflammait, tel un compagnon fidèle qui l'attendait à chaque croisement ; mais qui aussitôt évaporait dès qu'elle posait pieds dans la réalité terrestre et que la règle des hommes reprenait contrôle de son corps, que les évasions de son esprit envahissant l'espace et non le temps.

Maintenant, temps était venu de laisser le sang prendre la place de la parole. Les prières étaient prononcées, il n'en restait plus qu'une à achever en ce jour, dans ce sanctuaires de l'abandon où se reposent les âmes passées qui future seront. Peu à peu, les filles que la Dame avaient accueillies en sont sein devraient fermés les portes et laisser les mystères à leurs spectrales rondes et parades. Qui venait ici sans y être autorisé, le regard tourné vers ses propres désirs, recevait l'accueil hostile ; Qui demandait accès, le regard tourné vers les étoiles, recevait les honneurs de poser le pied sur ces dalles emplies de siècles. Il fallait cependant le quitter, respect au cœur, dès que son esprit serrait reposé.

La Gérudo à l'entrée se gardait d'y entrer tout simplement car elle n'avait aucune prétention, aucune prière particulière à adresser à la Dame. Elle était tournée vers les promesses de sang, et cela seul lui importait, le combat. D'offrandes, elle en faisait à chaque gorge transpercée, à chaque vie noyée.

La Prêtresse de la Force tourna vers l'Aveugle un regard attentif ; autant effacé que l'était une innocence mensongère qui jamais, non, ne l'avait habitée. Faux étaient les pucelles. Toutes avait l'esprit torturé, le jour même de leurs naissance. Il n'y avait pas de Juste, seulement de stupides prétendus, bien dérisoires. La fille devant elle était sauvage, rebelle, derrière un masque de velours et d'innocence enfantine. Elle se cachait derrière le mensonge, là où ses semblables prônaient une vérité qui n'avait de vrai que son prétendu. Fille du Désert.

Elle entendit la voix de la fille devant elle. Mais ses yeux voyageaient, loin de tout attaches, vers les hauteurs de la salle, là où se perdaient les fils d'un passé lointain et se dessinaient les fresques d'une genèse lointaine. Eau, Air, Feu : Terre. Et rivières, vent, flammes s'enchainaient. Une ronde infinie où chaque fragment avait sa place. La fillette patienta un moment, jusqu'à ce que remonte en elle l'emphase de ce monde passé, et elle redescendit jusqu'à toucher l'Aveugle du bout des doigts. Elle prit sa main, conduite à la surface d'un lien unissant l'être à la Terre même.

"Aucune pièce n'est inutile, Aveugle. Il n'y a aucune erreur, seulement la Voie ; La nature ne se trompe pas. Sois fière, car le Destin t'a élevé jusqu'au pilier d'une différence qui fait de toi une enfant du Désert et une pièce de ce monde."

Sa voix avait quelques chose d'étranges quand elle dit cela; Qu'avait-elle dit ? Les mots n'étaient pas tirés de sa langue, de sa conscience étrange plutôt. Mais c'était vrai : la pièce d'un jeu voué à la destruction, mais qui avançait, inexorablement, vers sa fin à travers maintes ères qui ne verraient plus les ombres des douleurs d'aujourd'hui.

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L'infirme sentit au mouvement de l'air et du souffle de l'Avatar que la ronde "macabre" avait pris fin. Quelque peu soulagée, Victoire se porta la main à son cœur, pressant ses doigts blancs sur sa robe légère. Elle reprit son souffle quelques instants, sentant un sentiment étrange l'envahir : un sentiment puissant qu'elle ne parvenait à décrire. Même la plus sombre de ses flammes n'auraient pu consumer cette émotion dérangeante. Victoire prit peur : que lui avait fait la Fille de Feu ? Les doigts de l'infirme où dormait sa magie semblaient engourdis. Elle secoua sa main dans tout les sens, comme pour en faire tomber des gouttes d'eau.

Victoire sentit à nouveau le besoin de tendre l'oreille pour écouter les éclats de voix divins et les chants mélodieux. L'Aveugle se tint droite comme un I, les bras ballants et prêta l'oreille aux voix célestes. Hélas, aucune voix ne lui parvint. Seul le crépitement des flammes de la Grande Dame parvenait à l'oreille de Victoire.
Le Temple de l'Esprit semblait en transe, comme absorbé dans le Temps. Le vent hurlant ne battait plus les immensités du Désert. Le lieu, les statues semblaient tourner son regard vers les trois fille de Din. Impressionnée par ce moment hors du commun, Victoire n'osa pas bouger, ni décrocher un mot bien que sa langue lui brûlait l'envie de poser une question.

L'Aveugle sursauta quand une main effleura sa peau. Elle cligna plusieurs fois des yeux, suivant difficilement du regard la main de la Prêtresse. Victoire leva la tête vers la fillette et but ses paroles, les yeux pétillants.
L'existence de la sans-Vue a été vécue dans les Ténèbres les plus sombres, les plus envoûtantes. Victoire contempla l'Avatar avant de se jeter à ses pieds en laissant les larmes couler le long de ses joues. L'infirme serra ses bras autour des mollets de la Prêtresse en souriant et pleurant à la fois.


"Cette question... je me la suis tant posée que j'ai fini par croire que le monde ne voulait pas de moi. Mais vous m'avez éclairci ma voie, ma route."

Une voix profonde semblait s'élever des profondeurs du Temple, devenant plus grave à chaque seconde.


L'Aveugle, pleine d'une reconnaissance infinie, se jeta à ses pieds ; La prêtresse de Din détourna le regards, et ses yeux mandarins se perdirent à nouveau dans les hauteurs célestes de la salle, dans des passés lointains et inatteignable de la seule volonté humaine. Elle entendait un murmure sourds, des profondeurs du temple, comme un grognement. Ou plutôt, l'expression d'une volonté distante mais proche, qui les avertissait de prendre gare ; méfiez vous des profondeurs !

La fillette reporta son attention sur Blanche. Elle sanglotait, éperdue. Pourquoi? Elle n'avait rien fait, n'avait aucun mérite. Elle n'était qu'une poupée, oui, une petite poupée douée de parole, entre les mains gracieuse de la grande déesse Din qui guidait chacun de ses mouvements. Après que tout ait été détruit, il ne lui restait plus qu'une seule chose: sa volonté. Celle de servir la déesse de la Force, d'être son avatar pour atteindre ce changement qu'attendait une terre lasse.

Elle prit les mains de l'Aveugle et la tira pour la remettre sur ses pieds ; puis fit aussitôt en sorte de reculer de quelques pas. Il n'y avait toujours aucune expression sur son minois. Elle leva la tête vers la grande Dame qui les contemplait de ses hauteurs.

"C'est Elle qui t'a donné ce présent, et non moi, ne te détrompe pas, jeune blanche. Maintenant, tu ne dois plus quitter cette route et aller droit et donner ta vie pour Elle.

Elle ne lâcha pas des yeux la statue. Au dessus d'elle, loin là bas dans le jour où on ne pouvait encore distinguer la nuit, Les étoiles qui se noient dans le ciel on étés englouties par cette Liberté mélodieuse... ce dessin divin qu'est la vie et d'où vient là mort. Un jour.


"Comment t'appelle-t-on, Hylienne? Histoire que je puisse l'écrire sur ta tombe ...

La Gerudo s'était rapprochée, visiblement narquoise, mais plus ce fut plus sous une taquinerie assez amicale qu'elle apostropha l'Aveugle. Elle s'était rapprochée car il était temps de partir, elle aussi le sentait. Maintenant, les filles du Désert devaient laisser les esprits en liberté.

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L'Aveugle inspira profondément et sécha ses larmes d'un revers de la main. Ce n'était pas le moment de pleurer. Ce moment qu'elle vivait, en compagnie de l'Avatar devait rester secret. Elle ne savait pourquoi cette impression de silence sur ce qui se passait prenait le dessus sur son côté extravertie. Elle haussa les épaules en fermant les poings.
Victoire écouta avec attention le Temple qui semblait murmurer. Un sentiment dérangeant envahit la conscience de la jeune femme. Elle leva la tête pour regarder le plafond et braqua son regard vers le visage de la Prêtresse. Elle semblait comprendre ce murmure et y prêtait une curieuse attention.

Victoire se redressa avec l'aide de la prêtresse qui semblait avoir fini son observation. Elle secoua sa robe pour en faire tomber la poussière accumulée et tourna sa tête autour d'elle. Elle sursauta quand la prêtresse l'appela : "Jeune blanche". Dans un mouvement brutal, Victoire braqua son regard vers les prunelles de la jeune fille et dit.


"Je ne suis pas aussi blanche que ça. J'ai été salie."

Victoire décida de ne pas en dire plus. Son passé intéresserait-il vraiment la fille de Feu ? Elle en doutait. Victoire se tourna vers la Gerudo qui était à présent à leurs côtés. Un sourire narquois passa sur ses lèvres mais qui disparut aux paroles de la lionne. Pourtant, un petit ton amical imprégnait ses paroles, c'est ainsi que Victoire, bon enfant, se mit à sourire puis à rire doucement.

"On m'appelle Victoire !"

Elle avait dit ça avec un certain engouement et avait levé le poing en l'air.
Une nouvelle émotion envahissait la jeune aveugle, prenant le dessus sur sa crainte : le sentiment de Force infinie.


"Mais maintenant que je vous ai dit mon nom, je veux savoir le vôtre."


Derrière l'Horizon disparaissent les derniers espoirs, futiles. Humains, oui, mais pour autant que l'homme idiot ne rejette pas la faute sur autrui car c'est lui, et lui seul qui en ait l'origine. Mais il le fait si souvent que refuser la vérité serait perdre toute contenance face à une vie de misère, aussi l'homme rejette sur son voisin ce que lui ne peu endosser. Faibles, si faibles...

Le destin prend son élan. Chaque pièce s'assemble, et dans les aspérités d'un jeu sans scrupule, la cruauté repousse ceux qui ne peuvent se tenir à la hauteur de leur condition. Il disparaissent ; ils sont libérés. Libérés de tout ce qui les entraves, de leur chaines terrestres. Jusqu'à ce que la lumière perce à nouveau, et le monde tourne en rond, un ronde éternelle.

Helrym n'attendit guère la réponse de la fille pour tourner les talons. Elle sentait au plus profond de sa chair l'ordre que lui lançait des voix dispersées dans l'air lourd d'un encens que seul perçoit l'esprit: tu n'a que trop tardé, il faut aller désormais, ton chemin tout droit. La fillette entendit encore le cri de jouissance que poussa l'Aveugle, la Gerudo sur ses talons. Victoire ? Cela restait à démontrer.

La fille de feu avait observé, testé et inspiré la fille qui maintenant était derrière elle ; jusqu'à la moindre importance, elle savait maintenant tout ce qui pourrait lui servir sur cette Aveugle se prétendant vive et digne. Pas plus qu'une brindille, si facilement balayée par le vent. Ou consumée par le feu, car c'était bien ce qui, malgré une détermination certes équivoque, pourrait briser cette fille "Blanche", quoiqu'elle prétende.

La lionne dépassa la prêtresse de Din alors qu'elle se retournait une dernière fois, sur le seuil de la porte, tournée vers les ténèbres. Un souffle inspiré du plus profond du gouffre s'engagea jusqu'à elle et fit s'envoler ses cheveux dansant autour d'elle. Un dernier salut. Elle reviendrait.

La fille de feu abaissa son regards, conciliente. Une dernière pensée, un murmure, une prière. Elle attendit que s'achève l'union qu'au plus profond d'elle elle sentait encore rayonner. La terre lui parlait encore, alors que déjà elle refusait à ses enfants tout accès.

Puis elle leva ses prunelles vives vers l'audacieuse. Trop audacieuse pour une si petite aveugle. Helrym savait le nécessaire, le reste n'avait pas plus d'importance qu'une poussière balayée par le vent.

"Je suis fille de feu."

Sa voix aux intonations de braises froides n'était rien, qu'un murmure. Rien n'était plus vrai que ces mots. Elle tourna le dos à la Dame, tandis que dehors la Gerudo chassait d'un coup de lance un corbeau trop pressée de se délecter de chair morte.

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



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L'Aveugle poussa un soupir d'exclamatio alors que ses pas la dirigeait vers la sortie.

"Merci, merci Prêtresse."

Victoire tâta le sol de son pied et progressa au hasard à travers la mer de sable. On pouvait entendre quelques cris de surprises infimes.
Alors que l'Ombre de la jeune femme disparaissait, on pouvait encore entendre.


"Merci, Prêtresse, merci..."

[Scuse pour ce post bâclé mais Lana accoure == Merci beaucoup, même si ce RP a été vain, j'ai pu développer mes capacités grâce à toi. Merci. Merci pour ton aide et j'espère te recroiser, Prêtresse.]


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