"Entends nous rugir" : Palier 3.

début de l'automne - 1 an 6 mois avant (voir la timeline)

[Suite aux conseils de Traqueur, j'ai entamé un nouveau sujet qui relate quand même les évènements du sujet précédent du point de vue des sorcières.]

Telles deux spectres gémellaires, elles avançaient dans la nuit à quelques pieds du sol. Elles avaient laissé leurs balais au placard.
L’astre de la nuit régnait en maître sur le désert et dans les recoins où il ne pouvait régner, s’insinuait le froid. Tout était calme, vide, triste. Cela manquait de feu. Cela manquait de glace. Mais patience, le moment viendrait où elles illumineraient ce triste désert de la nuit. Elles refermaient la marche de la longue procession, surveillant qu’aucune des recru -assaillies par la peur- ne fassent demi-tour.
Tous s’étaient arrêtés pour être dissimulés par la dernière dune avant la forteresse.
L’heure de la vengeance était proche.

Quelques années auparavant, elles avaient trépassé devant la traitresse, mais en cette nuit, il n’était nulle possibilité de défaite. Plus jamais cette jeunette n’aurait le dessus. Elles avaient depuis longtemps prévu leur entrée spectaculaire. Laissant la nouvelle recrue s’occuper de masquer le bruit de la herse remontante, précédée par une femme qu’elles n’avaient jamais vue mais qui était censé évincer la vigie sans aucun bruit.
Après cela, Ganondorf avait à son tour fait son entrée en matière, ressuscitant au prix d’un pacte machiavélique une centaine d’hommes morts au combat, puis lançant la foule d’une phrase mystique comme il avait toujours su faire en bon orateur qu’il était.
Et maintenant c’était à elles, c’était à leur tour de briller. Elles avancèrent à toute allure, prenant soin de ne pas devancer leur fils, car la gloire de cette nuit devait lui revenir.
Elles arrivèrent dans la cours intérieure tout juste derrière le Roi des voleurs, puis s’élevèrent à une vitesse fulgurante dans les airs afin d’atteindre le dernier étage du bâtiment.
La rage bouillonnait en elles. La vengeance, se déversait dans leurs veines. Ce peuple payerait cher sa traitrise.

Elles passèrent par une des fenêtres restée ouverte et débouchèrent sur une chambre. Kotake glaça la propriétaire avant qu’elle ne puisse s’agiter et prévenir ses compères. Elles sortirent de la chambre, se retrouvèrent dans le couloir, et ainsi naquit le chef d’œuvre qu’elles avaient minutieusement concocté. L’une se tenant d’un côté du corridor, la deuxième se trouvant en face, elles avançaient lentement et à la même allure, ouvrant les portes de leur hôtes tantôt les brûlant tantôt les glaçant dans leur sommeil. Le duo maléfique sévissait sans scrupules. Rien n’importait que la victoire. Qu’elle fût perfide et peu honorable ou non.

Par le passé, jamais elles n’auraient commis pareil acte, se battre contre le peuple auquel elles appartenaient et de surcroit, les abattre pendant leur sommeil, mais bien des choses avaient changé. N’était-ce pas les Gérudos elles-mêmes qui avaient amorcé la trahison les premières ? Ce n’était qu’un juste retour des choses. Se rebeller contre les déesses n’était assurément pas la meilleure conduite à suivre si elles avaient voulu demeurer dans la paix. Par leur acte déloyal, c’était comme si elles avaient injecté directement de la haine à l’état pur dans les veines des mères de l’infamie. Et celle-ci avait attendu des années, paisiblement, jusqu’à ce jour où elle se déversait à travers leur magie.

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



Lloyfell


Inventaire

0,00


(vide)

Le vagabond n'était pas tranquille, assurément. Cela faisait trois semaines qu'il croupissait dans sa cellule, bien trop grande pour sa seule personne. Celle-ci était vide, pas un tabouret, pas un tas de foin sur lequel il pouvait rejoindre les bras de Morphée. Son corps demeurait inlassablement au contact du sol, formé par les dalles de pierres. Pierres omniprésentes dans cette pièce dans laquelle il résidait depuis bien trop longtemps. Son dos et ses bras souffraient, en plus d'être glacés par la froideur de la nuit du désert. Malgré cette condition peu accommodante, Lloyfell était nourri -peu, certes- et n'avait pas à dormir dehors, où il aurait pu être la proie des monstres et victime des tempêtes de sable.

Cette soirée était quelque peu agitée, contrairement aux nuits précédentes où tout était calme. Ce soir, et comme depuis trois semaines, il avait beaucoup de mal à dormir, et les chahuts ne l'aidaient en rien.
Au milieu de ce tapage nocturne sonnait une note particulière, peu récurrente mais connue de tous. Un instrument utilisé pour quelques occasions seulement, et pas des meilleures : le cor. Il sonna une fois. Puis une seconde fois. Et pour terminer, une troisième fois.

De ce dont se souvenait le paladin, un souffle de cor signifiait en général la présence d'intrus ou d'incident, dans une citadelle ou n'importe quel autre lieu du genre. Deux souffles prévenaient une attaque ennemie. Ici, le cor avait sonné trois fois. Le Sans-Visage avait l'ouïe fine, et les chahuts extérieurs se firent de moins en moins discrets à l'écoute de ce troisième souffle. L'agitation augmentait, et il entendait des cris de douleur, d'agonie.

À présent debout, attentif à ce qui pourrait se passer près de lui, des bruits de pas vinrent chatouiller ses tympans. Des pas légers et rapides, et d'autres pas brusques et lourds. Les sons se rapprochèrent, et une jeune Gerudo haletante fit son apparition, poursuivie par un Stalfos. Le vagabond se cacha derrière le rideau qui couvrait la porte de sa cellule, afin de ne pas être vu pas le meurtrier squelettique. Son angle de vue lui avait laissé voir la jeune Gerudo trébucher, et tomber au sol. Cette dernière dégaina de sa taille une épée courte et fine, qu'elle pointa contre son ennemi. Le Stalfos, toujours debout, ne tarda pas à donner un coup de pied dans la main de la jeune femme pour la désarmer. Il attrapa le maigre cou de son opposante, la plaqua violemment contre les barreaux de la cellule et l'embrocha au coeur de sa lance grande de deux mètres. Le corps de la rousse tomba au sol, inerte.
Toujours dans l'ombre, ni la défunte Gerudo ni la créature maléfique ne remarquèrent la présence de l'homme captif. Le Stalfos continua sa course en allant de l'autre côté de la pièce. Il aurait pu tuer Lloyfell s'il l'avait vu, mais il lui avait été en vérité d'une grande. De toute sa force il avait embroché la Gerudo contre les barreaux, qui se retrouvèrent complètement déformés. La serrure avait aussi été abîmée, le Sans-Visage n'eut que peu de peine à ouvrir la porte de sa geôle. Il observa la jeune femme au buste complètement détruit et s'empara de l'arme de cette dernière un peu plus loin.

Le vagabond s'engagea sur le chemin d'où venait la Gerudo et le Stalfos. Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas mis les pieds dehors ! Il se retrouva donc à l'extérieur de la forteresse, légèrement en hauteur. Il vit quelques combats çà et là et en déduit que l'ennemi s'était introduit par surprise dans le bastion. Il se souvenait qu'en général, deux coups signifiaient une intrusion ennemie. Que pouvait-donc prévenir trois souffles ?
Décidé d'en savoir plus, il s'agrippa au lierre afin d'atteindre le sommet de la forteresse, avant d'entrer à nouveau dans celle-ci. En grimpant, son dos lui rappela qu'il souffrait énormément de ses trois semaines de captivité. Ses jambes étaient engourdies, lui donnant beaucoup de mal à courir.

Arrivé à destination, il entra enfin à l'étage supérieur. C'était avec surprise qu'il y découvrit que le feu et la glace se mêlaient pour former en ces lieux un chaos innommable. Ici régnait une atmosphère à la fois revigorante et somnolente.
Il comprit vite qui était derrière tout ça. Ça ne pouvait être une autre personne que les sorcières Gerudo. Visitant chacune des pièces enflammées pour une part et gelées d'une autre, il stoppa sa course quand il tomba sur le duo maléfique.


« Ainsi donc, trois souffles signifiaient la venue du Roi Gerudo et de ses acolytes... J'espère que je vais pouvoir en découdre avec vous cette fois-ci, car votre tempête de sable sur la forteresse m'a bien embêté. »


Elles continuaient leur dévastation lorsqu’une vieille connaissance vint les interrompre. Elles avaient déjà fait face à cet homme lors de l’enlèvement du Prince à la citadelle. Le gaillard leur faisait de nouveau face, les empêchant de terminer leur carnage.

« Ainsi donc, trois souffles signifiaient la venue du Roi Gerudo et de ses acolytes... J'espère que je vais pouvoir en découdre avec vous cette fois-ci, car votre tempête de sable sur la forteresse m'a bien embêté. » Leur dit-il décidé.

Ainsi elles avaient été démasquées. Une seule solution s’imposait : la fuite. En effet avec sa voix portante, l’homme avait dû réveiller toutes les gérudos du corridor et elles ne tarderaient pas à sortir des chambres pour voir ce qu’il se passait. D’autant que l’ouï d’une voix d’homme les mettrait forcément en alerte.

"Vous pouvez toujours espérer très cher! Gnihihahaha!"

Elles se mirent alors à prendre la fuite, volant à quelques pieds du sol. Elles ne doutaient pas que l’homme se lancerait à leur poursuite, mais elles espéraient avoir soit le temps de rejoindre Ganondorf, soit que les gérudos captureraient l’homme.

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



Lloyfell


Inventaire

0,00


(vide)

Les deux vieilles femmes s'étaient mises à courir après avoir entendu la voix du vagabond. Ni une ni deux, Lloyfell se lança à leur poursuite. Par chance, il courait assez rapidement pour espérer pouvoir les rattraper, bien que la totalité de son corps était engourdie. Les douleurs que lui provoquait son corps le faisait gémir à chaque pas qu'il effectuait, manquant de tomber à plusieurs reprises.

Courant à travers couloirs, escaliers et chambres, le Sans-Visage commençait à ne plus en pouvoir. Il s'arrêta net sur son chemin, attrapa un tabouret enflammé qui traînait dans un couloir et le lança sur les viles soeurs. Les flammes qui dansaient sur le tabouret ne manquèrent pas de venir s'installer sur le gant gauche de Lloyfell, qui le retira sans attendre. Ses mouvements s'en retrouveraient certainement plus précis et rapides, mais n'ayant pas pratiquer l'escrime depuis quelques temps déjà, cloques et autres blessures seraient prochainement au rendez-vous.


[HRP : Désolé pour la médiocrité du post, et du retard.]