Posté le 16/03/2013 23:09
Il se déplaçait avec une telle agilité qu’on aurait dit que ces pieds ne frôlaient même pas le sol, même les esprits auraient pu se tromper en le voyant. Angeel, vêtu d’une caracalla poussiéreuse, un long manteau pourpre couvrant tout son corps et qui venait jusqu’au sol. Il portait également la capuche de son habit et seules ses mèches blanches les plus longues tombaient en dehors.
Les rayons de la lune semblaient peiner toujours un peu plus à passer au travers des nuages amenés par le vent qui s’était levé un peu plus tôt, et Angeel dans le noir total se fondait, invisible, il atteignit la forteresse de pierre sans soucis et y pénétra comme dans un moulin.
Il posait adroitement chacun de ses pieds sur chaques pierres du pavé qui constituait le sol de la forteresse, en commençant par poser délicatement ses cinq doigts de pieds puis le reste au fur et à mesure jusqu'à ce que ce soit la plante de ses pieds qui touche entièrement, continuant son avancée tel un fantôme -ne s'étant toujours pas dévêtit et ayant toujours le visage couvert-, seul l'extrémité d'une petite lame argentée, celle d'un poignard, ressortait de ses manches trop longues.
Et c'est silencieusement qu'il passa plusieurs couloirs sombres et des salles vides sans qu'il rencontre âme qui vive. Tantôt il montait, puis il descendait et s'il ne se trompait pas il devait être au second étage. Il parcourait ce labyrinthe de pierre depuis deux minutes et c'est au tournant d'un énième couloir qu'il fit sa première rencontre, alerté par une faible lumière, il se mit dos au mur et sauta sur ce qui passa. Lame à la main, il égorgea la malheureuse avant de lui assener un second coup dans la poitrine pour être certain. Il avait également rattrapé sa lanterne -ayant pensé que sa chute ferait un grand boucan- et souffla dessus pour l'éteindre.
Il récita d'une voix basse, les yeux fermés et les mains liées, une incantation pour se faire lever le corps de la Gerudo décédée qui laissait s'échapper une flaque carmine, se faufilant dans les creux du pavé, « -Ô Hades, ô grandes déesses et grands dieux des enfers,
réalisez ma volonté. Que son corps devienne ma marionnette en échange de son âme.
Relevez-me. Ô grandes déesses et grands dieux des enfers, ô Hades, accordez-moi cette volonté. »
Après qu'une fumée noire soit entrée par ses yeux, son nez et sa bouche, la défunte se leva. Les deux perles jaunes qu'étaient autrefois ses yeux n'étaient plus habités d'aucunes émotions, le cadavre peinait à garder la bouche fermée -lorsqu'il l'ouvrait, du sang noir s'en écoulait-, et mis à part le détail de la poitrine perforée, du cou tranchée et des membres pendant, elle possédait encore tout de ce qu'elle avait lorsqu'elle était vivante.
Il continua son chemin au travers de la forteresse, ayant rencontré deux Gerudos dans une salle qui contenait grand nombre d'armes. La première s'était faite poignardée dans le dos puis égorgée, la seconde, qui l'avait vu sans avoir eu le temps d'émettre le moindre cri, avait eu la figure fracassée contre un rebord de pierre, si violemment qu'une partie du crâne était visible.
Et le nécromancien les avait ramenés à la vie sous la forme de deux spectres serviles qui obéirait au moindre de ses ordres. Et comme il n'avait pas eu besoin de créer les cadavres car il les avait eus sous la main, il n'avait pas eu besoin de trop d'énergie et il lui en restait bien assez pour se battre.
Il continua ensuite son exploration de la forteresse suivi par ses trois servantes. Il finit par tomber sur une cuisine, dans laquelle il y avait un énorme chaudron en fonte remplit d'une mixture verte que l'on faisait chauffer avec du bois, ainsi que deux autres Gerudos qui moururent, elles aussi poignardées. Ne voulant plus de serviteurs spectraux, il décida de jeter les corps dans cette « soupe » pour les cacher. Et comme s'était devenu une habitude, il souffla sur la lanterne qui éclairait la salle.
Et c'est accompagné de sa funèbre clique qu'il poursuivit son macabre forfait. Toujours au second étage, il tomba sur la cuisine en même temps que deux Gerudos dont il trancha la gorge. Dans cette cuisine, il y avait un chaudron en fonte que l'on faisait chauffer dans lequel chauffer une soupe de couleur verte.
N'ayant nulle part ou cacher les cadavres -celles-ci, il n'en avait pas besoin en esclaves-, il les jeta dans la soupe. Cela le faisait sourire, pour lui, c'était plus un acte de provocation que pour cacher son acte, il ne pouvait s'empêcher de sourire à l'idée de savoir qu'une Gerudo retrouverait peut-être l'une de ses soeurs dans son assiette. « Hin, hin, hin, hin... », il plongea la salle dans l'obscurité en éteignant la lanterne, puis il continua sa route, toujours caché par son manteau pourpre, laissant derrière lui des traces de pas rougeâtre...