Posté le 24/11/2012 20:54
Cet instant était magique, il fallait le dire. Mais voir son ami lutter contre le sommeil n'était pas un spectacle réjouissant. Heureusement pour Cecilia, la scène prit fin rapidement et Endë finit par tomber sur ses jambes. D'abord surprise et inquiète, elle se mit très vite à sourire lorsqu'elle se rendit compte qu'il ne s'était qu'endormi. Il méritait maintenant de prendre du repos après tout ce qu'il avait fait et de toute façon, son corps avait décidé de n'en faire qu'à sa tête. La jeune femme le regarda pendant un long moment comme si elle ne pouvait pas détacher son regard. A vrai dire, cette situation semblait irréelle et elle avait peur qu'en le quittant des yeux ne serait-ce qu'une seconde, ce rêve prenne fin pour laisser de nouveau la place à un nouveau cauchemar.
Plusieurs minutes passèrent avant qu'elle entende du bruit à proximité. Par réflexe, la danseuse posa son regard vers l'entrée de la pièce jusqu'à ce qu'une gerudo apparaisse. Il lui fallut peu de temps pour comprendre que les gerudos commençaient à s’inquiéter de ne pas avoir de nouvelles de leurs deux invités. En y repensant, elle tourna la tête vers une sorte de fenêtre, combien de temps avait-elle perdu connaissance ? Seul Endë le savait mais elle n'aurait pas la réponse à sa question avant un long moment. A nouveau, Cecilia regarda son ami avant de demander un petit service à la gerudo avec une voix calme.
"Est-ce que vous pourriez m'aider à l'allonger sur le lit ? Il est temps qu'il se repose enfin..."
Finalement, les rôles étaient inversés. Endë était endormi dans le lit qu'occupait la danseuse quelques minutes avant et c'était elle maintenant qui s'occupait de veiller sur lui. Elle remercia la gerudo pour son aide avant que cette dernière quitte la pièce. La jeune femme s'assit au bord du lit, les rougeurs que son ami avaient disparu. Elle avait pensé plusieurs fois à quitter cet endroit lorsqu'il serait enfin endormi mais au final, sa raison était plus forte que sa volonté. Après tout ce qu'il avait fait pour elle, elle ne pouvait pas partir comme une voleuse sans être vraiment sûre qu'il soit rétabli. Au final, elle qui avait été une grande manipulatrice par le passé, voilà qu'elle avait magnifiquement baissé sa garde et que le destin en avait décidé autrement.
Les heures passèrent, Cecilia n'avait plus la notion du temps, ne sachant même pas quel jour il était. Ce fut la légère brise qui venait de s'engouffrer par la fenêtre qui la fit redescendre sur terre. Ce fut à ce moment là qu'elle décida enfin d'explorer les environs pour savoir réellement où ils étaient. Étant donné qu'elle avait croisé une gerudo, ils devaient être sûrement à la forteresse gerudo mais elle préféra aller voir par elle-même, histoire d'en être sûre et de se rassurer. Une fois debout, elle fut très vite stoppée dans son élan lorsqu'elle se tourna vers son ami. Elle n'avait pas vraiment envie de l'abandonner. Ayant récupérée toute son énergie, la jeune femme utilisa sa magie pour invoquer un petit élémentaire. Si jamais il y avait un problème, elle pourrait le savoir rapidement et revenir s'il le fallait et lorsque Endë se réveillera, l'invocation pourra toujours le mener à l'endroit où elle se trouverait. Enfin de toute façon, elle n'était pas loin et elle allait continuer de veiller sur lui à son tour jusqu'à ce qu'il se réveille. Avant de partir, elle s'approcha du lit du jeune homme avant de faire apparaitre un petit pendentif en cristal représentant une sorte de tigre, un signe de protection là où habitait Cecilia. Ce bijou l'avait protégé depuis qu'elle était arrivée à Hyrule et elle avait décidé de le confier à son ami en espérant qu'il lui apporte bonheur et protection et qu'il ne lui arrive rien.
La danseuse quitta finalement la pièce. Les couloirs semblaient infinis mais par chance, elle put sentir un léger courant d'air qui la guida jusqu'à l'extérieur de la forteresse. Comme elle le pensait, ils avaient trouvé refuge dans cet endroit, ce qui l'étonna car les gerudos étaient un peuple essentiellement constitué de femmes, les hommes n'étant pas la bienvenue dans cet endroit. Et pourtant à son réveil, il était là, à veiller sur elle. Peut-être les connaissait-il ? Elle ne put s'empêcher de rire, se rendant compte de cette situation dans laquelle elle s'était mise. Elle venait de s'enticher de quelqu'un qu'elle connaissait à peine et en y repensant, elle savait qu'elle pourrait faire n'importe quoi pour lui, chose qui l'effraya rapidement. Et pour ne pas arranger les choses, ce cauchemar qu'elle avait fait revint la tourmenter. Sous l'effet de la colère et de ce souvenir désagréable du personnage qui s'y trouvait, Cecilia avait serré les poings jusqu'à sentir quelque chose couler le long de ses mains. Maline comme elle était, elle avait réussi à se blesser toute seule et la vue de son sang l'agaçait encore plus. Elle n'en pouvait plus de voir ce liquide rouge, il avait déjà tellement recouvert ses mains qu'elle aurait juste voulu fermer les yeux et disparaitre.
A nouveau, ce fut le vent qui la calma. Elle se sentait vraiment bête d'être aussi sensible et de se laisser déborder facilement par les sentiments. La jeune femme s'approcha du bord d'une bâtisse avant de s'asseoir et de regarder l'horizon. D'après la position du soleil dans cette mer bleue, la journée avait déjà bien commencé. Ayant envie de détendre un peu l'atmosphère, elle fit apparaitre un étrange instrument de musique. Elle se souvenait de ce temps où elle jouait de la musique avec son amie pour oublier tous les malheurs : Amandile avec sa flûte et Cecilia avec son violon d'orient -plus communément appelé erhu-. La danseuse prit l'archet dans sa main gauche, la main droite posée sur les cordes, puis elle ferma les yeux avant qu'une douce mélodie se fasse entendre. Même si ses mains la faisaient souffrir suite à la récente blessure qu'elle s'était infligée, elle continuait de jouer et de se laisser guider.