Un rayon de soleil

Suite au RP "La patience amène à la sagesse" [Privé]

[ Hors timeline ]

Eckard Falskord


Inventaire

0,00


(vide)

Le garçon avait tenu bon lors de son dur voyage dans le désert avec la brune dans ses bras, inconsciente. Il parvint à atteindre la Forteresse Gerudo sans trop d'encombres durant le début de la nuit. En effet, la météo fut généreuse avec lui, et tant mieux, car il était plus qu'exténué. Tout ce que désirait le blondinet, c'était une longue sieste réparatrice. Toutefois, il n'allait certainement pas l'obtenir cette nuit.
Les Gerudos avaient accepté de lui venir en aide, ou plutôt de venir en aide à Cecilia, qui était encore dans un profond coma. C'était un prêté pour un rendu, on pouvait plus ou moins le voir ainsi. Les deux amis furent dirigés dans une petite pièce ne comportant qu'un unique lit et un tabouret de bois. Le seul autre détail que l'on put distinguer fut la présence d'une fenêtre, ressemblant d'ailleurs plus à une meurtrière qu'à autre chose.
Enfin, il faisait nuit noire dehors, donc peu importait ce petit rectangle taillé dans le mur d'en face. La pièce, toute de pierres faite, était assez froide, ce qui contrastait avec la chaleur du désert. Et même cette nuit-là, le désert était encore étrangement chaud.

Les Gerudos emmenèrent donc Cecilia dans le lit en question, relayant Endë à la tâche qui n'en pouvait déjà plus -et son effort fut considérable-. On la borda avec deux épaisses couvertures, l'une en une matière semblable à du lin, et l'autre en fourrure d'animal. Ses blessures furent pansées juste avant, ainsi que celles du garçon. Celui-ci avait refusé de dormir dans une autre pièce malgré sa fatigue. Il ne souhaitait qu'une chose : veiller sur son amie toute la nuit. Trop inquiet pour la laisser seule, se sentant responsable d'un abandon s'il partait dormir ailleurs, ou s'il partait dormir tout court. Non, le blond voulait assister au réveil de Cecilia, si elle se réveillait un jour, ce dont il était persuadé. Son coeur battait encore en elle, et c'était bien la seule chose qui faisait espérer le garçon. Autrement, il était en proie à une inquiétude assez importante. Suffisamment pour que même sa fatigue ne lui fasse aucunement cligner des yeux.

Heureusement que la lumière de la lune passait au travers de ce qui servait de fenêtre, cela permettait à Endë de pouvoir admirer le visage endormi de Cecilia. Et bien que cette occupation semblait peu intéressante à première vue, c'est ce qu'il fut pendant la totalité de la nuit, sans s'en lasser.
Le visage de la danseuse semblait serein, apaisé. Le garçon pensait qu'elle devait certainement faire de bien beaux rêves. La nuit commençait à s'éclaircir peu à peu. La lune disparaissait afin de laisser la place à un rayon de soleil perçant lui aussi, au travers du trou dans le mur. Ce fut certainement l'instant où le garçon commençait enfin à ressentir la fatigue peser sur son corps. Les yeux rougis par la nuit blanche, et sûrement plus qu'humides aussi. Ses paupières se faisaient aussi lourdes que des Gorons, mais il résistait du mieux que ses limites ne le pouvaient.

L'aube venait de pointer le bout de son nez, et Endë n'avait toujours pas quitté son amie des yeux.


Cecilia Iole Mentina


Inventaire

0,00


(vide)

Le désert semblait infini et calme. Marchant au milieu de ruines, Cecilia n'avait pas le souvenir d'être venue dans cet endroit par le passé, ni même comment elle s'était retrouvée dans cet endroit. Les flammes dévastaient les derniers bâtiments du village encore debout. Ce ne fut que lorsqu'elle arriva sur les restes de ce qui semblait être la place de la ville qu'elle se souvint de tout. Ce lieu, elle l'avait déjà vu et il avait été détruit il y a bien longtemps, pourquoi le voyait-elle à ce moment précis ? La seule chose qui différait était le fait qu'il n'y avait aucun cadavre dans les rues, peut-être était ce donc simplement un mauvais rêve et que tous les habitants du village était sains et saufs.

Un bruit sourd suivi d'un cri interpellèrent la danseuse qui se tourna brusquement vers leurs origines. Sans hésitation, elle se précipita dans leur direction avant de voir deux silhouettes au loin, deux silhouettes assez familières... L'une d'entre elles venait de s'effondrer au sol, l'autre était à côté tenant une sorte de lance qui laissait s'échapper un liquide rouge. Sur cette vision, Cecilia sentit les larmes monter aux yeux, cette personne allongée à terre était son amie. Mais ce ne fut que lorsqu'elle croisa le regard du meurtrier, ou plutôt le monstre qui lui avait tout prit durant ces dernières années. L'homme commença à se diriger vers elle avec un sourire à faire froid dans le dos.


"Finalement, je t'ai retrouvé..."

[...]


Sous l'effet de la peur, Cecilia ouvrit brusquement les yeux et se redressa, en sueur. Il ne lui fallut que peu de temps avant de réaliser que ce qu'elle venait de voir n'était pas la réalité, elle se trouvait assise dans un lit recouverte par deux couvertures. Mais elle n'eut pas le temps de se pencher davantage sur le problème car sa tête commença à lui faire mal. Sous la douleur, la jeune femme porta ses mains sur ses joues puis dans les cheveux. Ses bras semblaient un peu engourdis et elle finit par remarquer les bandages qu'elle avait au bras. Tout était vague et elle ne comprenait plus rien. Retirant doucement ses mains pour les poser sur le lit, la danseuse observa l'endroit où elle se trouvait. Le soleil commençait à éclairer petit à petit la salle dans laquelle elle se trouvait mais de nouveau, plusieurs interrogations lui vinrent à l'esprit. Pour qu'elle ait un mal de tête intense et qu'elle ne se souvienne pas dans l'immédiat de ce qui c'était passer, cela devait sûrement dire qu'elle avait encore tenté quelque chose qui avait du l'épuiser pour ne pas changer.

Cecilia finit par croiser le regard d'un jeune homme blond assis sur une chaise. Il était tourné vers elle et semblait l'observer depuis un long moment. Les souvenirs commencèrent à lui revenir petit à petit, le désert, la tempête, le monstre... et puis cet homme.


"Endë..."

Comment aurait-elle pu oublier son prénom ? Elle l'avait déjà vu une fois au temple du temps lors de la bataille contre les dragmires, puis une nouvelle fois dans le désert dans cette tempête de sable. Ce désert, c'était d'ailleurs la dernière chose dont elle se souvenait avant que les ténèbres ne s'emparent d'elle.

"Où.. Où sommes nous ? Et que s'est-il passé ?"

Ce fut à ce moment là qu'elle se rendit compte de l'état de Endë. Ses yeux avaient pris une teinte rouge et il semblait épuisé, comme s'il luttait contre le sommeil. En y repensant, depuis combien de temps avait-elle perdu connaissance et depuis de temps était-il éveillé à la surveiller ? Plus le temps passait et plus les questions s'accumulaient mais elle pouvait avoir ses réponses plus tard. Son ami semblait être à bout de forces et elle était quasiment certaine que cela était de sa faute.

"Tu... Tu es resté éveillé depuis que nous avons vaincu ce monstre... ?" Se sentant honteuse d'avoir mis son ami dans un tel état, la danseuse baissa la tête et détourna le regard, n'osant plus le regarder. "Tu n'aurais pas dû... te mettre dans un tel état... pour moi..."

Il y avait bien une chose que la jeune femme ne supportait pas : l'aide des autres. Endë était déjà bien amoché, il aurait du s'occuper de lui. Il semblait être prêt à s'évanouir au moment même où il saurait qu'elle ne craignait plus rien. Pourquoi, pourquoi faisait-il cela ? Sous le coup de la fatigue et de l'incompréhension, Cecilia ne put retenir davantage ses larmes puis se mit à pleurer. Une nouvelle fois, à cause d'elle, quelqu'un avait souffert et cela devenait un poids trop lourd sur ses épaules. Elle ne voulait pas lui faire de mal, surtout pas à lui...


Eckard Falskord


Inventaire

0,00


(vide)

Le garçon oscillait de la tête. Les membres encore quelque peu tremblants indiquaient par-dessus tout son état de fatigue plutôt poussé. Lors du voyage pour ramener son amie à la forteresse, il n'avait pas lésiné sur l'usage de la magie, au cas où un monstre s'approchait, c'est pourquoi ses sens de perception étaient constamment activés. Le pauvre n'en pouvait plus. Mais le courage le faisait tenir bon, comme à l'accoutumée, d'ailleurs. Le soleil se levait et contre toute attente, c'est cet instant que choisit Cecilia pour ouvrir les yeux.
Le blondinet n'en revenait pas, enfin, c'est comme s'il n'avait pas remarqué qu'elle venait de se redresser et de poser déjà deux questions. Questions auxquelles il n'avait pas répondu tant il était dans les vapes. Mais soudain, il réalisa. Son amie se trouvait à même hauteur que lui, en train de lui parler. Alors son visage reprit étrangement des couleurs. Un grand sourire se dessina sur sa bouche et il aurait certainement sautillé de joie si son corps le lui avait permis.

Mais il n'en fit rien pour le moment. Et alors que la danseuse se mit à pleurer à chaudes larmes, Endë la prit dans ses bras, la serrant du plus fort qu'il pouvait contre lui.


" Je me suis volontairement mis dans cet état... mais ce n'est rien de bien grave, je pense avoir vécu pire. commença-t-il, en tentant de la rassurer du mieux qu'il pouvait. Je voulais surtout... avoir la chance d'être le premier à voir tes yeux se rouvrir de nouveau. " termina le garçon, hésitant.

L'instant qui suivit fut des plus silencieux. Les deux protagonistes n'échangèrent plus un mot, le moindre. Et même les couloirs à l'extérieur paraissaient vides de sons, vides de présences, vides de tout. Si une seule chose pouvait encore se faire entendre, ce fut les battements du coeur du garçon, se faisant accélérés et puissants. D'ailleurs, il n'était pas à exclure que Cecilia les ressentait frapper contre sa poitrine, au milieu de cette étreinte passionnée.

Ses bras se desserrèrent lentement et se laissèrent glisser jusqu'aux mains de Cecilia.


" Et puis, je... "

À partir de là, les mots ne sortaient plus. Le jeune homme avait attrapé l'une des mains de son amie sans même y faire attention. Peut-être ne fut-ce qu'un automatisme, peut-être la fatigue, peut-être quelque chose d'autre...
Doucement, ses lèvres vinrent rencontrer celles de Cecilia.


Cecilia Iole Mentina


Inventaire

0,00


(vide)

Avant même que Cecilia ne puisse réagir, Endë la prit dans ses bras. Son étreinte était chaude et forte, comme s'il souhaitait la réconforter et la rassurer. A ce moment là, la jeune femme ferma les yeux, souhaitant que cet instant ne s'arrête jamais. Distinguant à peine les paroles de son ami, elle était comme bercer dans ses bras et même si elle avait déjà dormi pendant plusieurs heures, elle aurait pu s'endormir de nouveau. Néanmoins, lorsqu'elle entendit sa dernière phrase, la danseuse ne put s'empêcher d'ouvrir les yeux, l'air surprise. C'était bien ce qu'elle pensait, il avait veillé sur elle pendant tout ce temps, même si la fatigue s'emparait de lui. Elle se sentait vraiment coupable de lui avoir infligé tout cela et pourtant, il continuait d'être gentil avec elle.

Ce sentiment de culpabilité augmenta beaucoup plus lorsque Endë desserra son étreinte avant de l'embrasser, allant de surprise en surprise. Tout cela dépassait la jeune femme, même si ce geste ne lui était pas désagréable. Sur le coup, elle aurait voulu pleurer pour évacuer toute cette soudaine douleur qu'elle éprouvait au fond d'elle mais elle prit sur elle-même et resta forte. Tout ce qu'elle voulait, c'était profiter de ce rare moment de tendresse qu'elle avait, car elle ne savait pas si cela allait vraiment se reproduire un jour, elle ne pouvait pas se le permettre.

Les secondes passèrent, l'instant magique semblait durer éternellement sans prendre de fin. Cecilia y mit finalement un terme en se reculant doucement et en détournant le regard. Son visage avait prit de jolies rougeurs, montrant que cet acte ne l'avait pas laissé de marbre.


"Je..."

N'ayant toujours pas réalisée ce qui venait de se passer, la danseuse n'arrivait pas à prononcer un seul mot. A vrai dire, c'était la première fois qu'elle se trouvait dans cette situation et elle ne savait pas vraiment comment réagir. N'arrivant pas à contenir ses émotions et sentant qu'elle commençait à rougir de plus en plus, elle baissa la tête, toujours sans prononcer un seul mot. Elle était gênée, c'était le cas de le dire, et elle se demandait bien ce que Endë pensait de son comportement à cet instant précis

Elle regardait la main de son ami qui était toujours posée sur la sienne et par réflexe, elle posa son autre main sur la sienne. Elle aurait tant voulu que les choses aillent plus loin mais de nouveau, le cauchemar qu'elle avait eu la perturbait. Elle savait qu'"il" était toujours en vie et s'"il" continuait de la chercher, Endë ne serait pas en sécurité à ses côtés. Il fallait qu'elle mette un terme à cette rencontre, qu'elle s'éloigne pour éviter que quelqu'un d'autre ne soit blessé.

La danseuse finit finalement par relever la tête et regarder le jeune homme avant de faire un sourire forcé, histoire de ne pas l'inquiéter davantage sur ce long silence.


"Et dire qu'il a fallu qu'on se rencontre dans le désert hanté et qu'on soit confronté à un monstre pour en arriver là... Ironique n'est-ce-pas ?"

La jeune femme se mit à rire avant de le regarder de nouveau et de perdre rapidement son sourire. Il était vraiment à bout de force et elle avait l'étrange sensation qu'il pouvait s'effondrer à n'importe quel moment. Le voir dans cet état l'attristait. Elle serra sa main très fort avant de prendre une grande inspiration et de continuer avec un air plus sérieux pour tenter de le raisonner.

"Tu... tu devrais te reposer maintenant. C'est maintenant à mon tour de veiller sur toi."

Il devait maintenant se préoccuper de lui-même étant donné qu'ils n'avaient plus rien à craindre. Cecilia n'arrivait pas à le quitter des yeux, même malgré ce pincement au cœur qui ne semblait pas vouloir partir, car elle savait au fond d'elle qu'il ne restait que quelques minutes avant que leurs chemins ne se séparent, sans savoir s'ils allaient se recroiser de nouveau.


Eckard Falskord


Inventaire

0,00


(vide)

Cet instant avait duré quelques secondes seulement. Une simple poignée de secondes qui semblaient s'être perdues dans l'espace-temps, procurant cette magique sensation de plénitude que l'on ne ressent que peu dans une seule vie. Captifs d'une situation éphémère et infinie à la fois, tous deux semblaient à présent perdus. Le blond ne savait même plus quel visage s'était approché en premier, le sien ou celui de son amie ? Avait-il seulement fait preuve de conscience dès lors ? Ou bien dormait-il déjà, et naviguait en plein rêve ? Les questions tournaient, s'enchaînaient sans trouver de réponses, remplacées par d'autres interrogations encore plus farfelues.
Cecilia se recula sensiblement, tous deux restant tout de mêmes très proches l'un de l'autre. Ce fut en cet instant que la magie prit brusquement fin. Mais le doux visage de la belle continuait d'hypnotiser le regard du jeune homme, crut-il encore se trouver dans ses plus beaux songes. Et une pression se fit sentir sur sa main gauche. Celle-même qui tenait la dextre de la brune. Une autre main se posa au-dessus, chaude et rassurante. La pression de celle-ci le ramena à la réalité. Ou plutôt lui fit prendre conscience qu'il ne rêvait aucunement. La voix s'échappant furtivement et timidement de la bouche de Cecilia ne le conforta que plus dans cette certitude d'être bel et bien éveillé.

Et elle eut raison. Le Londëyantien était bien trop fatigué pour continuer à garder ses yeux ouverts plus longtemps. Mes ses yeux ne voulaient pas se fermer. Ils voulaient encore voir ce visage. Un peu comme une soif que l'on ne parvient pas à étancher. Oui, c'est ainsi qu'Endë le ressentait. Une soif de contemplation, une dégustation visuelle qui le firent s'acharner à rester éveillé toute la nuit durant, et maintenant encore. Lorsqu'il en serait repu, peut-être trouvera-t-il un sommeil apaisant. Son corps réclamait une longue sieste, suppliait même. Mais le garçon résistait, faisant face à la fatigue comme le dernier acte de bravoure à réaliser de sa courte vie.

Lui aussi avait rougi, sans s'en rendre compte, toutefois. Le visage momentanément réchauffé par ce qui fut son tout premier baiser l'avait sorti de la torpeur glaciale de cette nuit. Ses teintes rouges s'estompaient peu à peu, aussi persistantes que sa détermination somme toute, fut-il aisé de le distinguer du premier coup d'oeil.


" Je peux encore tenir quelques inst... "

Mais c'en fut trop. Contrairement à ses dires devenus plus qu'absurdes, ses yeux se fermèrent aussi rapidement qu'une porte que l'on claque. Le corps du blondinet chuta en avant, sur les jambes de Cecilia. Les limites furent franchies d'un pas minime. L'impact était hallucinant, le pauvre n'avait pas eu le temps de terminer son mensonge de phrase. L'on pouvait alors aisément le comparer à un enfant refusant de se coucher pour continuer à jouer ; quelles têtes de mules sont-ils ! Après tout, Endë n'était encore qu'un grand gamin.

Sa chute brutale aurait pu être assez inquiétante s'il ne s'était pas directement mis à ronfler -ou plutôt respirer un peu plus fort que d'ordinaire- arborant ce visage innocent qu'on les enfants lorsqu'ils dorment.


Cecilia Iole Mentina


Inventaire

0,00


(vide)

Cet instant était magique, il fallait le dire. Mais voir son ami lutter contre le sommeil n'était pas un spectacle réjouissant. Heureusement pour Cecilia, la scène prit fin rapidement et Endë finit par tomber sur ses jambes. D'abord surprise et inquiète, elle se mit très vite à sourire lorsqu'elle se rendit compte qu'il ne s'était qu'endormi. Il méritait maintenant de prendre du repos après tout ce qu'il avait fait et de toute façon, son corps avait décidé de n'en faire qu'à sa tête. La jeune femme le regarda pendant un long moment comme si elle ne pouvait pas détacher son regard. A vrai dire, cette situation semblait irréelle et elle avait peur qu'en le quittant des yeux ne serait-ce qu'une seconde, ce rêve prenne fin pour laisser de nouveau la place à un nouveau cauchemar.

Plusieurs minutes passèrent avant qu'elle entende du bruit à proximité. Par réflexe, la danseuse posa son regard vers l'entrée de la pièce jusqu'à ce qu'une gerudo apparaisse. Il lui fallut peu de temps pour comprendre que les gerudos commençaient à s’inquiéter de ne pas avoir de nouvelles de leurs deux invités. En y repensant, elle tourna la tête vers une sorte de fenêtre, combien de temps avait-elle perdu connaissance ? Seul Endë le savait mais elle n'aurait pas la réponse à sa question avant un long moment. A nouveau, Cecilia regarda son ami avant de demander un petit service à la gerudo avec une voix calme.


"Est-ce que vous pourriez m'aider à l'allonger sur le lit ? Il est temps qu'il se repose enfin..."

Finalement, les rôles étaient inversés. Endë était endormi dans le lit qu'occupait la danseuse quelques minutes avant et c'était elle maintenant qui s'occupait de veiller sur lui. Elle remercia la gerudo pour son aide avant que cette dernière quitte la pièce. La jeune femme s'assit au bord du lit, les rougeurs que son ami avaient disparu. Elle avait pensé plusieurs fois à quitter cet endroit lorsqu'il serait enfin endormi mais au final, sa raison était plus forte que sa volonté. Après tout ce qu'il avait fait pour elle, elle ne pouvait pas partir comme une voleuse sans être vraiment sûre qu'il soit rétabli. Au final, elle qui avait été une grande manipulatrice par le passé, voilà qu'elle avait magnifiquement baissé sa garde et que le destin en avait décidé autrement.

Les heures passèrent, Cecilia n'avait plus la notion du temps, ne sachant même pas quel jour il était. Ce fut la légère brise qui venait de s'engouffrer par la fenêtre qui la fit redescendre sur terre. Ce fut à ce moment là qu'elle décida enfin d'explorer les environs pour savoir réellement où ils étaient. Étant donné qu'elle avait croisé une gerudo, ils devaient être sûrement à la forteresse gerudo mais elle préféra aller voir par elle-même, histoire d'en être sûre et de se rassurer. Une fois debout, elle fut très vite stoppée dans son élan lorsqu'elle se tourna vers son ami. Elle n'avait pas vraiment envie de l'abandonner. Ayant récupérée toute son énergie, la jeune femme utilisa sa magie pour invoquer un petit élémentaire. Si jamais il y avait un problème, elle pourrait le savoir rapidement et revenir s'il le fallait et lorsque Endë se réveillera, l'invocation pourra toujours le mener à l'endroit où elle se trouverait. Enfin de toute façon, elle n'était pas loin et elle allait continuer de veiller sur lui à son tour jusqu'à ce qu'il se réveille. Avant de partir, elle s'approcha du lit du jeune homme avant de faire apparaitre un petit pendentif en cristal représentant une sorte de tigre, un signe de protection là où habitait Cecilia. Ce bijou l'avait protégé depuis qu'elle était arrivée à Hyrule et elle avait décidé de le confier à son ami en espérant qu'il lui apporte bonheur et protection et qu'il ne lui arrive rien.

La danseuse quitta finalement la pièce. Les couloirs semblaient infinis mais par chance, elle put sentir un léger courant d'air qui la guida jusqu'à l'extérieur de la forteresse. Comme elle le pensait, ils avaient trouvé refuge dans cet endroit, ce qui l'étonna car les gerudos étaient un peuple essentiellement constitué de femmes, les hommes n'étant pas la bienvenue dans cet endroit. Et pourtant à son réveil, il était là, à veiller sur elle. Peut-être les connaissait-il ? Elle ne put s'empêcher de rire, se rendant compte de cette situation dans laquelle elle s'était mise. Elle venait de s'enticher de quelqu'un qu'elle connaissait à peine et en y repensant, elle savait qu'elle pourrait faire n'importe quoi pour lui, chose qui l'effraya rapidement. Et pour ne pas arranger les choses, ce cauchemar qu'elle avait fait revint la tourmenter. Sous l'effet de la colère et de ce souvenir désagréable du personnage qui s'y trouvait, Cecilia avait serré les poings jusqu'à sentir quelque chose couler le long de ses mains. Maline comme elle était, elle avait réussi à se blesser toute seule et la vue de son sang l'agaçait encore plus. Elle n'en pouvait plus de voir ce liquide rouge, il avait déjà tellement recouvert ses mains qu'elle aurait juste voulu fermer les yeux et disparaitre.

A nouveau, ce fut le vent qui la calma. Elle se sentait vraiment bête d'être aussi sensible et de se laisser déborder facilement par les sentiments. La jeune femme s'approcha du bord d'une bâtisse avant de s'asseoir et de regarder l'horizon. D'après la position du soleil dans cette mer bleue, la journée avait déjà bien commencé. Ayant envie de détendre un peu l'atmosphère, elle fit apparaitre un étrange instrument de musique. Elle se souvenait de ce temps où elle jouait de la musique avec son amie pour oublier tous les malheurs : Amandile avec sa flûte et Cecilia avec son violon d'orient -plus communément appelé erhu-. La danseuse prit l'archet dans sa main gauche, la main droite posée sur les cordes, puis elle ferma les yeux avant qu'une douce mélodie se fasse entendre. Même si ses mains la faisaient souffrir suite à la récente blessure qu'elle s'était infligée, elle continuait de jouer et de se laisser guider.