Un Hylien dans les Bois Perdus est un Hylien de moins.

[RP non combat]

[ Hors timeline ]

Dun Loireag Dragmire


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(vide)

[RP non combat. Et prochain posté destiné à Saria]

Le vent parcourait les feuilles des arbres du Bois Perdus et la vie emplissait la Forêt comme à son habitude : Outre ses habitants normaux comme les Pestes Mojos ou les animaux typiques d’un tel environnement, l’on pouvait y trouver quelques visiteurs inhabituels : Un Saigneur égaré - peut-être n’avait-il pas pu retrouver la route vers sa grotte avant le lever du jour ? - ou encore un Moblin déboussolé dont la population qui s’était jadis installé dans ces Bois avait du jour au lendemain diminué de façon drastique, et voilà qu’il en était maintenant réduit à se saouler au Jus Mojo ! Mais laissons là ces êtres qui ne demandaient maintenant plus qu’à jouir de la musique de ces Bois car un autre individu pour le moins atypique approchait : S’enfonçant toujours plus dans la forêt et cherchant visiblement quelque chose, le jeune homme avait le teint légèrement tanné par le soleil féroce du Désert.

Il n’y avait plus vécu depuis bien des années - depuis son enfance à vrai dire - mais Dun s’était rapidement habitué à la vie de cette infinité de sable chaud depuis son intégration au Trône des Dragmire. Il y jouissait d’une certaine liberté, et ordre avait été donné aux Enfants de Ganondorf de reprendre une vie un tant soit peu normale en attendant de se renforcer. La Citadelle Sombre était perdue pour le moment, mais le campement possédait tout le nécessaire afin que la vie de chacun soit tout de même confortable : Eau fraîche à volonté, ombre, et compagnie; que demander de plus ? C’était sans doute ce que s’était demandé l’une des gardes lorsqu’elle avait vu la Folie passer les portes et s’engager en direction de la plaine verte d’Hyrule. Celui-ci l’avait notifié de son absence dans les prochains jours tout en lui concédant son lieu de destination : Les Bois Perdus.

Et l’y voilà enfin comme si de rien n’était, quelques jours après le retour des troupes du Château ! Les évènements du monde extérieur ne semblaient pas troubler la Forêt Kokiri d’où il avait tout de même dû se faufiler en douce, et encore moins les Bois Perdus où le temps ne semblait pas avoir d’emprise.


♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫
[scroll]Qui es-tu ?[/scroll]
[updown]D’où viens-tu ?[/updown]
[scroll]Nous attendons ! Non,[/scroll]
[updown]Nous t’attendions ![/updown]
[scroll]Tout Hylien en ces Bois,[/scroll]
[updown]Est un Hylien de Moins.[/updown]
[scroll]Nous jouons,[/scroll]
[updown]Nous dansons,[/updown]
[scroll]Jusqu’à la fin du Jour.[/scroll]
[updown]Pour qu’à la Nuit,[/updown]
[scroll]Nous t’entraignions[/scroll]
[updown]Dans la danse de la perdition,[/updown]
[scroll]Tout en rond.[/scroll]
♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫ ♪ ♫


L’on dit que les paroles de cette musique jouée par les Skullkids étaient perçues différemment pour chaque personne entrant en ces lieux. Certains juraient qu’elles concernaient l’être aimé qu’ils avaient laissé derrière eux, d’autres leur ville natale tant regrettée, et il paraîtrait même qu’un voyageur entendit un jour la voix d’un Goblin lui chanter des mots doux !

Néanmoins, pour Dun, ce n’était pas le cas... Peu importe combien il tendait l’oreille ou progressait dans les méandres des Bois, l’ex-Prince ne percevait que le silence le plus total. C’était comme si les Skullkids eux-mêmes prenaient peur de lui, et pire que tout : Dun ne se perdait absolument pas. Telle était la vraie raison pour laquelle il était venu ici et continuait à marcher, se perdre dans cet océan de verdure et oublier. L’oublier. La sueur perlant sur son visage, le jeune homme continua d’avancer.

Et c’est ainsi, qu’au détour d’un chemin qu’il n’avait pas encore pris jusque là, la Folie arriva tout à coup dans un labyrinthe de verdure et de félicité. Chose rare chez lui, il en resta bouche bée. Il s’agissait là d’un véritable sanctuaire que l’homme n’avait que très peu foulé. Nombre de lucioles y volaient tout en laissant derrière elles une trainée dorée tandis que la clairière ainsi dévoilée arborait un ciel bleu et vierge de toute corruption.

Il y était déjà venu bien sûr, notamment lorsque Litiana chercha autrefois à pénétrer dans les profondeurs du Temple de la Forêt. Mais alors, Dun s’était plus attardé sur la bâtisse que le sanctuaire qui l’entourait. Et alors qu’aujourd’hui il le voyait d’un regard nouveau et s’y avançait, le jeune homme aperçu l’autre raison de sa présence ici.


“Bonjour Fille de la Forêt, ou puis-je vous appeler Saria ? Nous n’avons jamais vraiment eu l’occasion de discuter, du temps où je ne vous voyais qu’en cérémonie officielle... Je suis ici pour rattraper cette erreur.”

Cela, au moins, avait le mérite d’être direct.


Son retour en Hyrule et ses affaires s'était fait depuis un certain temps déjà et Saria avait eut beaucoup à faire. Et beaucoup d'évènements avait rempli le quotidien de la sage, si bien qu'elle n'avait presque plus mis les pieds dans son havre de paix, son bosquet. Mais enfin elle avait trouver le temps. Heureuse et souriante elle avait parcouru le dédale verdoyant qui menait jusqu'à son petit trône de bois, fièrement posé non loin de son temple. Il lui avait été si longtemps étranger, et désormais il était tellement familier... Mais ce n'est pas là qu'elle allait aujourd'hui. Elle profiterai simplement et purement des rayons qui filtrait à travers l'imposante masse de feuille au dessus de sa tête.

Assise sur sa souche la petite kokiri se plaisait à admirer le paysage si familier autour d'elle, même si elle le connaissait par cœur, les souvenirs qu'il évoquait chez elle, jamais elle ne s'en lassait. Et bien que le silence était omniprésent, des voix résonnaient aux oreilles de Saria. La sienne, celle de ses amis, celle de son frère. Elle soupira. Et maintenant une autre voix, inconnu... Celle ci n'émanait pas de ses souvenirs mais de la bouche d'un jeune homme qui venait de faire irruption.

Il savait exactement à qui il parlait, et elle ne le reconnut pas tout de suite. Elle se rendit compte de qui il était lorsqu'il évoqua les cérémonies officielles. Elle n'avait pas beaucoup assisté à ce genre de choses, mais elle se souvint malgré tout du visage de l'homme. Dun. Ancien prince, désormais sbire, certains disait main droite, de Ganondorf. Immédiatement l'image des cérémonies officielles se dissipa pour laisser entrevoir le visage de la princesse, apprenant la nouvelle, puis de son frère...
Qu'était venu faire cet homme ici ? Pas l'attaquer en tout cas, sinon ce serait déjà fait... Parler ? Oui, c'est d'ailleurs ce qu'il affirma. Même si elle était tentée de se montrer méfiante Saria laissa tout de même la chance à l'ex prince de s'exprimer. Faire une offensive, même verbale serait inutile. Et elle avait des questions à lui poser.

Se penchant délicatement, les mains croisées devant elle, elle salua Dun.


"Dun, que me vaux l'honneur de votre visite ? Après les dernières nouvelles, je n'aurait pas penser vous revoir. Ce n'est pas une mauvaise chose en soi cependant, je suis certaine que nous avons beaucoup à nous dire, n'est-ce pas ?"

Avec effort, elle parvint tout de même à lui sourire un peu, pour pas que ses paroles ne soit trop froides et mal interprétée par l'homme venu lui rendre cette visite. Et bientôt, sa méfiance muta doucement en curiosité, malgré le nouveau statut de Dun. Elle mourrait d'envie de savoir ce qu'il avait à lui dire.

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



Dun Loireag Dragmire


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(vide)

De tous les Sages, Saria était sans nulle doute celle qui réfléchissait le plus avant de juger le comportement d'une personne. Non pas par intelligence, car Rauru la détrônait de par son savoir, ni par méfiance, car chaque autre Sage avait pu en acquérir lors de leurs mésaventures avec le Seigneur du Malin 7 ans plus tôt. Non, cela venait du simple fait que Saria était aussi la "grande sœur" de tous les Kokiris, et que ces derniers se rapprochaient bien plus des enfants que des adultes : Nul camp auquel se rallier, nulle bataille jugée décisive sur laquelle se reposer. Ils voyaient le monde tel qu'il était, dotés d'une innocence depuis bien longtemps perdue par le reste des peuples d'Hyrule.
Ce fut d'ailleurs la raison pour laquelle Dun s'était mis en quête des Bois Perdus. Un contraste évident se présentaient ainsi aux yeux de la forêt : Saria, Sage de la Forêt et représentant de l'enfance la plus pure; et Dun, ancien Prince d'Hyrule aujourd'hui brisé par les complots de représentants divins.

Un silence pesant s'était installé depuis la réponse de Saria.

Les animaux de la Forêt eux-mêmes s'étaient tus.


"Je vous l'ai dit : Je suis venu vous voir et vous parler, non pas vous agresser, ni tenter de vous occire et encore moins de vous enlever."

Il avait répondu d'un ton agacé, et n'avait pas du tout cherché à convaincre Saria : Ce qu'il venait de dire était la vérité, un point c'est tout, il n'en doutait même pas ! S'il était un Dun cherchant complots et tactiques, il n'était pas présent. Et c'est pourquoi, afin de prouver ses dires, le jeune homme releva sa cape. Dévoilant deux dagues - elles ressemblaient à s'y méprendre à celles qu'il arborait lors de son Exil d'Hyrule, bien que plus sombre et lugubre dans le choix des ornements-, le jeune homme mis ainsi en évidence qu'il était impossible pour lui de chercher à s'en prendre à un Sage sur son propre terrain, armé de la sorte.

Néanmoins, le détail important était ailleurs : Il avait répondu non pas énervé mais agacé, comme lorsque l'on est concentré sur une tâche et que l'on répond sèchement à un ami qui tente de vous parler.

Le mal qui le tourmentait depuis ses premiers jours en Hyrule le faisait souffrir bien plus que d'habitude. Et "Elle" ne s'était plus manifestée depuis que le jeune homme fut vaincu au Duel aux Echecs au Château d'Hyrule. Non pas que cela le dérangeait bien sûr, mais ses pensées se bousculaient en une Folie délicieuse qui lui octroyait toutefois une douleur intense en permanence.
Vagabonder dans les Bois Perdus lui avait donné l'espoir d'apaiser ce mal, mais cela s'était révélé vain comme il pouvait le constater, c'est pourquoi le Dragmire s'était tourné vers l'Enfant de la Forêt.


"Je viens vous voir en ces jours sombres afin de trouver un peu d'appaisement[/color]. Et je suis sûr qu'il en est de même pour vous : En ces temps tourmentés, se retirer dans un sanctuaire tel que le Bosquet Sacré vous permet de cesser de penser au monde extérieure l'espace de quelques heures, j'imagine.

Vous pouvez refuser bien sûr, mais comprenez que je ne suis pas le Patriarche de mon Clan. Ne m'imputez pas des crimes uniquement de par ma nature; sinon... J'ai des raisons de croire que nombre de veuves et d'orphelins Stalfos souhaiteraient s'entretenir avec vous.


Et c'est sur cette note d'humour que Dun joignit le geste à la parole. Saria pouvait tout aussi bien s'en prendre à lui qu'il ne chercherait pas à se défendre, et c'est pourquoi il s'adossa à un arbre situé non loin de là. La Folie l'animait toujours autant en un tourbillon effréné, mais il réussissait à détacher ses pensées les unes des autres, tant bien que mal.

"Vous m'avez assuré que nous avions beaucoup à nous dire, qu'entendiez-vous par là... ?"

On ne parlait pas à un Fou sans mal, et les préoccupations de tout un peuple d'Hyrule n'étaient pas sans doute pas celles de Dun.

[Désolé du retard, je m'applique néanmoins à nous faire avancer en un post, je l'espère tout du moins ! Je passe en coup de vent et n'ai même pas le temps de passer vous dire bonjour, merci de me dire s'il y a quelque chose qui ne va pas. Et j'imagine que seuls ceux ayant joué à M'sM verront le clin d'oeil de ce post.. XD]


Saria attendait tranquillement la réponse de l'ancien prince. Le silence ne la gênait nullement elle y était trop habitué pour qu'il la dérange. Il était plus comme un compagnon pour la sage.
Puis vint la réponse de Dun. Il paraissait agacé. Agacé par elle ? Pourtant il lui semblait normal de se méfier, mais cet agacement apparent finit de convaincre la kokiri qu'il n'était pas venu en mal, ce qu'il tenta de justifier en lui montrant les dagues qu'il portaient. Peu dangereuse en effet, la sage n'aurait pas de mal à se protéger de tels lames.
Son sourire se fit plus franc et plus doux envers le jeune homme et sans un mot elle le laissa dévoiler ce qu'il avait sur le cœur.

Il y avait eut comme une mise en avant sur les mots "un peu d'apaisement". Le prince déchu était-il tourmenté ? Pourquoi ? Voilà une autre question qui venait s'ajouter à la liste de celles qui lui brûlaient déjà les lèvres.
Il lui sembla un instant que Dun avait lut dans son esprit. En effet, c'était exactement pour cela qu'elle était venu ici. Cet impression la troubla, mais rien n'en transparut sur son visage. Toujours silencieuse elle se contenta d'un hochement de tête pour signifier son accord avec son interlocuteur.
Il termina par une note d'humour qui donna naissance à un petit rire enfantin provenant de Saria. Le laissant poser une dernière question elle sortit enfin de son mutisme pour répondre, un sourire doux accroché à son visage.


" Ne vous en fait pas, je sais que vous ne me ferez rien, vous êtes le bienvenue ici, je ne refuse jamais de parler. Après pour ce qui est de vos crimes... Je crois qu'il n'y a que le fait que vous ayez trahis la couronne. D'ailleurs..."

Saria s'interrompit le temps de formuler sa question dans sa tête. Être clair et ne pas offenser Dun. C'est ce qu'elle voulait.

"Pourquoi vous être détourner du pouvoir, de votre femme, de votre vie de manière aussi radicale ? Je pense que pour vous la réponse est simple... Mais ne vous connaissant pas comme je le voudrait, elle est flou pour ma part et je préfère l'entendre de votre bouche que d'une éventuelle rumeur sans fondement à moitié affabulée."

Certaines par ailleurs faisait mention de l'enlèvement de Link par l'homme avec qui elle conversait. Elle voulait lui demander aussi, ce qu'il en était, comment il allait. Mais la réponse qu'elle risquait d'avoir lui faisait peur et l'empêchait de sauter le pas.


[ t'en fait pas, c'est parfait ! :3 pas de problème pour la longueur de réponse ^^ ]

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Dun Loireag Dragmire


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La Sage avait rit à la plaisanterie qu'il avait faite, ce qui était encourageant. Le jeune homme avait sans doute brisé la glace froide et dure qui les séparait depuis le début de leur rencontre, et elle lui souhaita même la bienvenue. La bienvenue? Cela fit chaud au cœur de Dun, ce qui lui permit de s'ancrer plus profondément dans la réalité. Peu lui importait si elle ne disait cela que dans le but de l'amadouer, toujours est-il qu'il pourrait -à priori- revenir en ces lieux en quiétude de repos.

"Après pour ce qui est de vos crimes... Je crois qu'il n'y a que le fait que vous ayez trahis la couronne. D'ailleurs... Pourquoi vous être détourner du pouvoir, de votre femme, de votre vie de manière aussi radicale ? Je pense que pour vous la réponse est simple... Mais ne vous connaissant pas comme je le voudrait, elle est flou pour ma part et je préfère l'entendre de votre bouche que d'une éventuelle rumeur sans fondement à moitié affabulée."

Alors que l'ex-Prince s'était complètement apposé contre l'arbre, la question eut pour effet de l'interpeler. Il se releva alors légèrement et fixa l'Enfant de la Forêt avec des yeux ronds, signe de l'incompréhension. Les raisons lui restaient floues... ?

"Je n'ai pas trahi."

La voix posée et déterminée, et il lui expliquerait ce qui relevait pourtant de l'évidence.

"Ou peut-être l'ai-je fait... Je ne sais pas."

L'instant d'après, cette évidence s'était volatilisée. Le Dragmire savait parfaitement ce qu'il en était, mais il ne pouvait le décrire; le tourbillon le hantait en permanence. Il ne pouvait répondre à Saria comme elle le désirait, mais essaya tout de même de le faire au travers d'autres mots au prix d'un énième mal de crâne : Ne lui avait-elle pas souhaité la bienvenue dans son propre foyer?

"Comment voyez-vous cette Forêt, Sage Saria? Verdoyante, luxuriante, et débordant de vie?

... Ce n'est pas mon cas.

Un instant, je la vois dévastée, remplacée par des rues et l'air empestée par les relents des forges que l'on y aurait bâti afin de repousser le Patriarche; privilégiant la race Hylienne aux êtres de la Forêt. L'instant d'après, j'y vois des Kokiris -en bien plus grand nombre qu'actuellement- courir joyeusement entre les arbres et sautant avec des parachutes de feuilles Mojo depuis la cime des arbres.

Depuis que je vous ai aperçu, j'ai eu 83 visions différentes de ces lieux; non des visions prédisant le futur, mais des visions de ce que ce Bosquet si cher à votre coeur pourrait être, transformé même par la Folie de ceux que vous défendez aujourd'hui."


Passant incessamment du sourire béat à la morosité la plus profonde, il se plongeait à nouveau dans le tourment afin d'expliquer une chose aussi insaisissable que la Folie.

"Vous, Fausse-Enfant, arrivez à vous ancrer dans une vérité... mais cette vérité n'est pas forcément la réalité; celle-ci se cache sous une couche encore plus épaisse que l'humus de ce bosquet ancestrale.

Vous, plus que tout autre, savez que le manteau verdoyant de la forêt n'est qu'un trompe-l’œil, que les troncs se cachant en dessous sont innombrables, et que leurs racines le sont plus encore."


Il était essoufflé. Tout comme pour les handicapés qui devaient faire preuve d'une grande détermination afin de réaliser un geste pourtant simple aux yeux de la majorité des personnes, décrire et expliquer étaient tout juste à sa portée.

"Vous m'affublez aujourd'hui du titre de 'traître' mais cela ne sera peut-être pas le cas dans cent ans, lorsque nos descendants hériteront de notre histoire et qu'ils bénéficieront du recul que nous n'avons pas aujourd'hui. Vous n'êtes pas pourvue du don d'omniscience, pas plus que je ne suis doté du don de prédiction... Si je n'avais pas fait ce que j'ai fait, sans doute ces terres seraient-elles recouvertes d'une Grande Mer aux jours d'aujourd'hui, et Hyrule attendrait patiemment la naissance du Héros du Vent; comme décrit dans l'une de ces foutues prophéties de la Bibliothèque..."

Dun réalisa lui-même qu'il avait été vulgaire, et décida de s'arrêter là pour cette question : il deviendrait irritable s'il cherchait encore à décrire le tourbillon qui le hantait. A l'image de Cassandre et de Troie, le jeune homme savait qu'il était sans doute vain de parler et d'essayer de convaincre, car son esprit brisé par le Seigneur du Malin ne pouvait recoller ses propres morceaux. Les horreurs qu'il avait subi revenaient sans cesse, mais il aimait son Patriarche comme il avait aimé sa femme pour une raison qui lui échappait totalement; il l'aimait d'un amour différent, mais mourrait pour lui s'il le fallait.

On ne pouvait expliquer les pensées d'un Fou rationnellement, et jusqu'à ce qu'il guérisse -si jamais cela était possible-, Saria devrait s'en tenir là, point final. Fixant les rayons qui perçaient au travers du toit verdoyant, le jeune homme reprit d'un ton plus serein.


"Saria... Vous n'avez que faire de mes raisons et vous le savez. Seuls comptent mes actes à vos yeux, alors pourquoi ne pas poser cette question qui vous brûle les lèvres, qui vous met autant aux abois que moi; au point même de se retirer en ce sanctuaire sacré afin de retrouver un semblant de sérénité ?"

La nuque posée sur le tronc, il fixait la jeune fille d'un regard vide. L'ancre qu'il avait agrippée quelques secondes, le temps de ce brusque accès de lucidité, s'était de nouveau détachée...

[Je reprends du service ]


Dun lui paru fou. Tel est l'image que renvoyait son discours et son attitude. C'était un jeune homme perdu. Quand s'était-il ainsi égaré, quelle était la cause d'un tel égarement ?
Ganondorf. Voilà le nom qui donnait réponse à Saria, mais elle ne pouvait en être certaine, peut être cette folie louvoyait déjà dans l'esprit du jeune homme, et le gérudo n'avait fais que lui offrir la liberté de s'exprimer ? Personne ne pouvait savoir.

La sage tentait par les paroles de l'ancien prince de suivre le fil de ses pensées pour tenter de le comprendre, mais elle n'y parvint pas, seule l'image d'un tourbillon d'idées lui vint à l'esprit. Il lui parla de sa forêt et de l'avenir de celle ci. Un sujet qui touchait profondément la kokiri tant l'amour qu'elle portait à ce qu'elle appelait "son foyer" était grand. Cette image néanmoins lui permit de comprendre le point de vue de Dun. Point de vue légitime il est vrai. Mais elle ne le partageait pas, elle avait foi en Zelda, elle savait qu'elle ne laisserai rien arriver à son peuple et que si telles choses se produisaient, elle n'aurait pas une once de responsabilité. Par ailleurs, jamais Saria ne laisserai ces choses arriver, pas sans se battre, se rebeller et protéger ce qui lui est cher.
Même s'ils pensaient différemment, il était évident pour elle que tout deux partageait le même intérêt et la même affection pour les terres d'Hyrule.

Soudain un puissant frisson, comme un éclair, lui parcouru l'échine et elle ne put réprimer la surprise qu'affichait son regard, contrastant fortement avec son sourire calme. La fin du discours de Dun... De nouveau elle avait l'impression d'être un livre que l'ancien monarque lisait distraitement. Mais de toutes les façons, c'était évident, son inquiétude pour son frère.


"A mes yeux les actes comptent autant que les raisons qui les motives. Vos raisons comptent pour moi."

Saria avait parler sur un ton calme. Son sourire failli un instant, malgré elle, avant de poser cette fatidique question dont elle redoutait que trop la réponse, mais il fallait qu'elle sache. Que sa tourmente d'ignorance cesse. Elle respira un grand coup.

"Comment va Link, dans quel état se trouve t-il ?" Elle déglutit péniblement avant de pouvoir prononcer la fin de ses paroles. Sa voix tremblai un peu même.

"Qu'est ce qui lui a été fait ?"

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