Posté le 25/05/2012 20:24
Arkhams laissa la bise nocturne s'exprimer à sa place. Il leva sa main et écarta les doigts pour sentir ce souffle pur les balayer, un sourire de satisfaction au coin. D'un geste vif de son autre dextre, il dégaina son arme brillante et trancha nette la cime des hautes herbes qui les entouraient. La douce rosée habillant ces poils sylvestres soyeux fut projetée en l'air. Enfin, le léger vent ramena les goutes étincelantes vers sa main dressée, encore occupée à profiter de la bise.
La rosée tourbillonna autours de ses doigts dans une valse lente et apaisante. Arkhams jouait, car il aimait l'eau. Maitrisant cet élément avec grâce, il continua son ballet, les yeux dans le vague. Son regard se porta sur sa Moitié et le liquide finit de danser, il s'écroula sur sa main. D'un mouvement de doigts rapides, il projeta les gouttes sur Tsubaki. Il sourit, heureux de sa blague puérille et pourtant si simple, si ... amusante.
« Plus loin, fit il avec lenteur, j'ai trouvé ma fontaine de jouvence. Et voilà que, après ceci, je tombe nez à truffe avec la partie manquante de mon âme. »
Arkhams rangea enfin son épée, odieuse objet de mort dans cet instant de vie. Il la jeta dans l'herbe. Peut être venait il de perdre des milliers de rubis, s'il ne la retrouvait pas. Qu'importe ?
Le visage de l'Illusion Dépravée se durcit. La mine sérieuse plantait le décor de ce qu'il allait annoncer.
« Tu m'as suivi, folle que tu es, dans ma déchéance. Et ce, sans rechigner à la tâche. Je sais pourquoi Louve. Mais je te demanderai de me le prouver encore une fois. »
Arkhams tata fébrilement son sceau des Damnés. Ses paroles le montraient serein et sûr de lui. Il semblait dominer totalement Tsubaki, comme si, soumise, elle attendait l'ordre sans broncher. Mais lui, il tremblait de l’intérieur. Il doutait. Peut être faisait il là la pire erreur de sa vie et celle qui scellera déjà son tout nouveau départ. Longtemps, sur le chemin depuis le Temple, il avait réfléchi à la possibilité de partir d'Hyrule. De laver son âme dans une vie anonyme et sans drame. Il faisait ici tout le contraire. Il avait peur de l'avenir et des conséquences de sa décision.
Il franchit le pas et ouvrit la bouche.
« Tsubaki. Deviens mes crocs qui trancheront les gorges, en mon nom. Je ne veux plus retirer la vie, fais le à ma place et retournons auprès de notre Seigneur. »