A la frontière des mondes, je meurs.

Libre. Solitaire si aucun participant.

[ Hors timeline ]

John Doe


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(vide)

Je venais sans doute à cet instant d’être passé au travers d’un voile de satin dimensionnel, léger comme le vent entre les robes d'une femme, doux comme un pelage de félin et frais comme la rivière qui lèche les pans d'une colline . Rien n’indiquait cependant que j’avais franchi une quelconque barrière entre les univers. Mais derrière moi, mon tendre monde montagneux s’était dissipé. Il avait fondu pour laisser place à un bois qui ne semblait pas avoir de limite.

L’impression d’étouffer parmi ce peuple de feuillus, de fougères denses et de poussière dorée surnaturelle bloquait ma gorge. Les rayons de soleil ne parvenaient pas à se faufiler au travers de ce véritable plafond végétal. Immobilisé par la sensation de faire partie d’un tableau de conte de fées, je me contentais d’apprécier les décors.

On atteint une sorte d’extase lorsqu’on oublie son propre corps pour admirer ce qui nous entoure et c’est à cette condition qu’on arrive à percevoir ce qui est invisible à l’homme. Bruit discret d’animaux timides, respiration lente mais millénaire des arbres, odeur de centaines de plantes … Tout cela caressait mon esprit. Le bois n’était donc pas figé comme une toile de peintre, je ne rêvais pas. N’ayant plus le droit de retourner sur mes pas, je décidai d’avancer avec prudence pour ne pas briser la quiétude de ce monde sylvain.

Des heures que je marchais dans la pénombre, le paysage défilait sans pourtant changer. Je débutais une réflexion sur ma situation. Le renard, qui avait dut être la perverse Divinité responsable de mes maux, m’avait peut être transporté dans un des cercles de l’Enfer. Un subtile Tartare dont les prisonniers, humains à l’esprit limité, n’arrivaient même pas à pressentir ce qui serait l’objet de leur torture. Sans paniquer outre mesure, n’étant toujours pas victime d’une quelconque punition infernale, je me forçai à courir droit devant. A moins que cette damnée forêt ne fusse circulaire, mouvante et me forçat à errer éternellement ?

Je senti durant ma course folle une désagréable sensation de fraicheur à la jambe, suivant d’une douleur sourde. Je m’étalai par terre, parmi les humus et les feuilles mortes. Une chose blanche accrochée à ma cheville me regardait avec gourmandise. Elle grogna, mettant à jour ses puissants crocs plantés en mon corps. Et si je laissai cette bête à la chasse silencieuse me dévorer, sur ce lit de verdure, l’esprit libre de rejoindre le repos ?
L’âme cherche peut être la tranquillité de la mort, mais le corps lui est en quête de la survie. C’est mécaniquement, sous les horribles mâchouillements d’os du loup géant, que je sorti mon sabre du fourreau. Du dégainement, je parvins à entailler la truffe du monstre. Il jappa, mais tint bon. L’arme en l’air après cette coupe en écharpe, je redirigeai la pointe vers le féroce canidé. D’un sec mouvement d’estoc, je fis entrer en sa gorge une bonne longueur d’acier. Il hurla et vomit du sang sur ma jambe, s’écroulant aussitôt. L’abjecte tâche de briser sa gueule pour en dégager ma cheville s’imposa à moi.

La douleur, insidieuse créature rampante, gagna du terrain en moi. Elle finit par se répandre partout, tétanisant mes muscles, givrant mes os, engluant ma conscience dans une funeste fièvre. Autour de moi, la sordide forêt immobile. Elle contemplait ma mort sans signe de tristesse, ni même de pitié. Mon esprit en proie au délire se mit à personnifier ces bois comme un Démon figé, qui faisait mourir dans la surprise ceux qui crapahutaient en son sein. La haine me parvint, dernier sentiment identifiable dans ce corps qui déchante. Mes mains s’agitèrent nerveusement, se gavant de ma colère comme une truie, même après mon coma. Mon âme elle, tâtonnait déjà dans le sombre univers de l’inconscience, cherchant quelque portail vers le Paradis.


Une bien agréable journée pointait le bout de son nez à travers les feuillage. Et, lorsque cette dernière débuta en dardant ses petits rayons, la sage était levée depuis un moment déjà et arpentait, la mine joyeuse les broussaille des bois perdus. L'odeur des bois qui s'éveille est bien particulière, et Saria en profitai, gambadant entre les troncs centenaires, si ce n'est plus, et les fourrets.
Une parfaite zénitude habitait la forêt et la promeneuse matinale. Elle s'était par ailleurs quelque peu éloigner du village, cherchant le calme. Mais à ce moment précis, même ses compagnons feuillu le lui refusait. Un murmure le parcourait. Mais pas celui que les arbres avaient l'habitude de prononcer. Pas cette petite ritournelle plaisante à l'oreille pour qui sait l'entendre.
Un autre genre de chuchotement. Plus sombre.
La forêt est habitée par une âme autre que celle de la faune et de la flore habituelle. Une âme jusqu'alors inconnue, et faible. Une âme que les bois sont sur le point de dévorée. Cela, Saria le sentai, et suivant le brouhaha de ses amis, elle se laissa alors guider à cette âme.

Au détours d'un petit bosquet, un homme gisai à terre. Cheveux blanc et tenue particulière, la sage ne le reconnaissai pas, mais couru quand même vers ce damné étalé sur la mousse du sous bois. Du sang sur le sol affola la Sage qui ni une ni deux s'empressa de lui apporter ses soins. Mais cela n'empêchai pas les lieux de vouloir dévorer l'essence de l'inconnu encore faible, et de plus, évanouit.
La solution s'offrai d'elle même, il fallait ramener cette homme au village. Entamant une douce mélodie, la sage transmit sa volonté à la forêt qui sur le champ lui obéit. Et transporter par branches et racines, au bout d'un long moment, les deux finirent par atteindre la petite place kokiri.
Les quelques passants jetaient un regard assez circonspect au compagnon de Saria.

" Mais restez pas plantez là et aidez moi ! "

Aidez de quelques enfants des bois, l'inconnu fut emmener dans la petite maisonnette boisé de la kokiri qui attendit alors l'éveil de l'inconnu du bois dormant.

[ désolée si le post est moyen, j'ai un peu de mal à m'y remettre >_<' ]

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La cage de verre emprisonnait mon voyage vers le paisible ailleurs. Ses parois noires et denses étaient froides, cruelles et moqueuses. « Jamais tu ne passeras, tu es éternellement condamné à errer dans cette boite sans fond. » Semblait-elle me murmurer. La panique de l’emprisonnement aurait pu saisir mon cœur si un enfant au timbre glauque ne ricanait pas au loin. Sa voix n’était que tintement de clochette au vent, que flutiaux de bois aux notes funèbres. C’est alors qu’apparut le géant garnement, Dieu infantile et sans pitié. Son absence de visage, sa tribale tenue, son rire épouvantable me dégoutaient. Mais que faire ? Je devais le laisser m’attraper de ses fines griffes. Il était le maitre de ce lieu, après tout.

Ses ongles d’écorces centenaires plantèrent, autant que faire se peut, mon corps éthéré. Son poison gagna ma conscience. Ses souffrances qui étaient constituées de solitude, de moquerie, de jalousie, de tristesse, de hargne, de cruauté, pourrirent mes sens. Ma vie de philosophie, de sérénité, fut broyée dans la divine poigne de ce malheureux enfant. Il m’accueillait dans son désespoir. Haineux d’être le seul à pleurer sa misère, il faisait de moi son frère de tristesse.

Au creux de sa main, vulnérable marionnette humaine, j’attendais le début de ma damnation. Il ne vint jamais, car il grimaçait de son hideuse et lumineuse bouche. L’enfant géant me détesta pour une raison inconnue, il ne voulut plus de mon âme, ne semblait plus désirer jouer avec moi. Peut-être la douce mélodie, apaisante suite de notes, nouvellement apparue, l’avait dissuadé de me torturer. Je le dégoutais comme une femme exècre son mari saoul. Le Dieu des pleureuses forêts me jeta vers le bas. La chute fut intense, l’atterrissage agréable.


Mes paupières, réelles et non plus éthérées cette fois, levèrent le voile sur un monde de verdure douce. Le plafond était d’un bois encore vivant, ses veines étaient gorgeaient de vitalité, son teint remplie de soleil. Le matelas, à l’odeur, devait être un tapis de mousses compact mais toujours frais. Je découvris l’architecture, petit à petit, de la cabane où j’avais était transporté par je ne sais quoi, je ne sais qui. Je fus impressionné, saisi par la magnificence et la sérénité de l’endroit. J’étais dans le cœur d’un arbre encore en vie, choyé par ce dernier comme un écureuil effrayé par les frimas de l’hiver au dehors. Le bois me couvrait la peau d’une chaleur et d’une atmosphère protectrices. Le chêne était comme un parent aimant, une délicieuse maman.



« …Mère ? »


Parvins-je à éructer d’une voix brouillée et brisée par mon séjour dans les limbes. Je ne sentis et ne vis pas mon corps, ma nuque était trop sclérosée pour cela. Au sein d’un tronc, dorloté, je pensais être devenu un animal des bois. En quoi les Dieux m'avaient ils réincarné ? En hirondelle, messagère du printemps, peut-être ? Je l’espérais de toute mon âme. Croyant à cela, je pleurai d’une joie mystérieuse.


[ pardon du retard >_< ! je n'avais pas vu ta réponse... ]

Tandis que son invité dormais Saria entreprit de se retrousser les manches. Le pauvre homme aurait surement faim à son réveil. Jetant un dernier coup d'oeil à cet être étrange, la petit kokiri ferma doucement sa porte et fila en trottinant vers son petit potager. Se baladant au milieu de ses quelques plans, son choix se fit sur ces quelques belles tomates cerises gorgée de soleil. Elle en cueillit une petite poignée qu'elle mis dans un torchon qu'elle avait pris avec elle. Pour accompagnée cela quelques carottes, et sur le chemin du retour elle se procura chez l'un de ses amis une belle cuisse de lapin.

Ne voulant pas réveillé son inconnu endormi, elle emprunta la cuisine d'un de ses congénère. Les tomates, elle les lava et les laissa tel quel, se contentant de faire une petit sauce à base de plantes pour accompagné le met.
Les carottes finirent en tranche, épicées et cuite à la vapeur avec la cuisse de lapin. L viande elle avait été recouverte d'une pâte jaune à la senteur puissante. Senteur tout aussi puissante que son gout.

La sage attendit un bon moment que tout fut prêt, puis aidée par son ami, elle apporta le repas jusqu'à chez elle. L'homme dormait encore, aussi pénétra-t-elle sa demeure sur la pointe des pieds, déposant le repas encore chaud sur la table, le recouvrant d'une cloche pour qu'il ne refroidissent pas trop vite. Au pire, se dit-elle, elle le ferait réchauffer.
En attendant, la sage alla farfouiller parmi ses pots de plantes. Un thé lui ferai du bien, a elle, et à lui. Tandis qu'elle surveillait l'eau qui chauffait sur les braises, le son d'une voix la sortit de sa rêverie.


" Ah, vous êtes réveillé ? Comment vous sentez vous ?"

Sortant la bouilloire de son lit chaud pour la mettre sur la table elle se dirigea vers lui pour l'observer. Des larmes coulait sur son visage qui l'espace d'un instant lui sembla on ne peux plus serein.

" Je suis Saria, enchantée de faire votre connaissance. Vous m'avez fait une belle peur vous savez ? Mais nous parlerons de ça plus tard, je ne vais pas vous assommez de question, après la sieste que vous avez fait. " Elle lui sourit gentiment.

Posant son petit repas sur un petit plateau en bois, elle lui apporta, le plaçant à côté de lui, avant de se rendre compte qu'elle avait oublier de lui donner des couverts. Alors elle le laissa là et alla fouiller ses tiroirs à la recherche de ces derniers pour les lui apporter.


" J'espère que vous avez faim, et que vous aimerez. "
Elle lui jeta un dernier regard poli et partit s'occuper de leur servir une tasse de thé chacun. Le laissant prendre connaissance de son environnement, et de son déjeuner.

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[Ne t'en fais pas =) ]


Je revenais peu à peu en mon corps meurtri. C’est avec un regret immense à l’âme que je ne découvris pas de fines ailes noires à la place de mes bras. La réincarnation n’était ainsi pas au menu. Je me relevai alors de mon lit de mousses pour découvrir l’endroit niché au cœur d’un arbre. Tout était de si petites tailles … De même que l’hôte. Un petit bout de fille aux cheveux aussi verts qu’une sauterelle. Elle fourbissait, sourire angélique aux lèvres, dans la pièce unique. Des mets colorés aux senteurs de nature vinrent bientôt garnir la table ronde. De sa voix fluette et joyeuse, elle ne cessait de parler, sans même attendre de réponse. Cette avalanche de bonheur dans cette enfant me charmait beaucoup, je vacillais et étais presque prêt à renoncer à la Voie du sabre pour vivre éternellement dans ce lit.
D’un mouvement douloureux je me dégageai de la couche pour porter à mes lèvres desséchées les tendres légumes cuits. Leur gout n’était pas exceptionnel, mais qu’importait ? C’était le parfum de bonté et de l’amour de son prochain s’échappant de la chair de la nourriture qui firent monter les larmes aux yeux du guerrier fatigué que j’étais à cet instant-là. Le regard vif et brillant de mon hôte me scrutait. Le thé qu’elle me servit était par contre une merveille de sensations. La chaleur du breuvage réveilla mon esprit et vivifia tout mon être. Pourquoi la Maléfique Renarde m’avait conduit dans un monde si merveilleux ? Soudain, je me souvins.



«Dans cette forêt, quel était l’enfant-démon qui me pourchassait ? Il voulait que je partage sa peine, lui qui n’avait plus de visage. »


Instinctivement je portai mes mains sur la figure, vérifiant que tout était toujours là. Je m’inclinai alors devant l’enfant, me rendant compte de ma grossièreté. Tout honteux, je me laissai glisser au sol et tentai de me prosterner devant elle, malgré l’incroyable douleur qui cisaillait mon mollet. Je débitai alors des excuses en cascade.


«Mille pardons, je suis bien grossier de vous interroger sur mes malheurs sans importance. Vous m’avez sauvé la vie, je suis votre obligé à jamais. Mes modestes talents à l’épée pourraient servir à vous protéger pour toujours. Je puis également travailler au potager pour vous, ou vous peindre quelques aquarelles pour exprimer ma joie et ma reconnaissance. »


Alors que je débitai ma repentance, mes mains furent prises de spasmes terribles. Aplaties au sol, avec ma prosternation devant ma sauveuse, elles ressemblaient à de petites araignées pâles qui tressaillaient dans les flammes. Il fallait que je calmasse mon âme, que je rétablisse l’harmonie intérieure pour chasser cette malédiction de mon corps. Je vibrai de peur à l’idée de devenir incontrôlable et d’étrangler cette douce enfant des feuilles. Mais prosterné, je pus cacher la grimace effrayée de mes lèvres paniquées. Je suppliai les Dieux, s’ils s’existaient en ce Royaume de fous, de me donner la force de contenir le mal le temps que Saria répondît. Car il serait impardonnable que je fuisse comme un bandit.


Tandis qu'il profitait du maigre repas préparer, des larmes coulaient doucement sur ses joues. Son air et ses cheveux blancs. D'un coup il parut bien vieux aux yeux de Saria. Aussi vieux que l'arbre mojo lui même.
Elle ne savait pas trop comment réagir, ne le connaissant pas personnellement, elle n'aurait pas trouver les mots juste pour apaiser ses tourments. Aussi se contenta-t-elle de lui sourire le plus affectueusement possible, pour lui montrer qu'elle était là et qu'elle compatissait à la peine qui pouvait saisir son cœur à ce moment.
Puis, après s'être nourri et avoir profiter de son thé, il esquissa quelques paroles. Ravie qu'il s'exprime enfin, elle se fit une joie de lui répondre.


" Skull kid... Les enfants qui se perdent dans ses bois, du moins, les enfants non kokiri, sont maudis. Ils perdent visage et mémoire pour devenir ce que l'on appele un skull kid. Pour les adultes c'est différent, ils... "

Puis son invité fit quelque chose qui la surprit et la coupa dans sa réponse. Désormais à genoux, prosterner devant elle il déversait un flot d'excuse dans un ton qu'elle trouva soutenu. Lui proposant des sortes de récompense. La petite kokiri attrapa son bras droit et tenta de le relever.

" Non mais ça ne va pas bien ? Ça ne tourne pas rond chez vous ! Relevez vous de suite, vous allez vous faire mal ! Aller ! " Sa corpulence, sa taille et sa force étant largement moindre que celle de l'homme agenouillé sur son sol, elle n'arrivait pas à le relever. Alors elle se stoppa et épousseta sa salopette avant de continuer sa petite réprimande, un sourire malicieux sur son visage.
" Allons, nul besoin de me remercier monsieur le voyageur ! Je ne vous ai pas apporter mon aide pour ça, mais je vous l'ai apporter par ce que vous en aviez besoin, c'est tout naturel. Relevez vous maintenant, vous allez vous faire du mal à rester dans cette position. Et de plus, je ne connais toujours pas votre nom, l'ami. "

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La réponse vint finalement et grâce aux dieux inconnus de cet univers je pus l’entendre. Ou plutôt, à cause d’eux. Car j’aurai damné toutes les dimensions pour ne pas avoir entendu cette fillette me rétorquer de telles choses.


« Ce serait bafouer mon honneur d’homme si je ne puis offrir remerciement à celle qui m’a sauvé. Ayez la gentillesse d’accepter, ou je m’ouvre séant les viscères afin de faire disparaitre l’opprobre de mon nom. »


Bien que Saria ait tenté de me relever, rien ne pouvait me désolidariser du sol. Ma volonté était de fer. C’est ainsi que j’évoquais mon nom. Un patronyme d’une modeste famille que je tentais de porter avec fierté. Engeance d’hommes doués pour le marchandage, j’eus l’improbable chance de porter le sabre, d’être formé à son art et de gouter à la culture et la science. Mais tout ceci devait être tu. Qui croirait mon histoire ? J’avais fui comme un lâche les ragots de ma province et je fus envouté pour une Renarde qui me projeta dans ce monde, les mains possédées de sa démoniaque volonté. Ce souvenir mit le feu aux poudres.

La trop forte bonté et gentillesse de l’enfant toute de vert vêtue détruisirent ma patience. La sombre malice qui agitait mes dextres s’étendit vers le reste de mon corps, je ne pouvais plus les contrôler davantage. Je me levai d’un bond pour fuir ma généreuse hôte, la bousculant légèrement.



« Je n’ai pas encore de nom, dans cette existence. »


Parvins-je à répondre, tandis que je sortais de la petite cabane. Une fois dehors, j’étais au beau milieu d’un bosquet sortit du rêve d’un poète. Tout était d’émeraude, tout gazouillait et flânait dans une quiétude stupéfiante. Tant de paix … Et j’allais en être un perturbateur malgré moi. Je bondis sans me soucier du regard curieux des dizaines d’autres enfants vers une pierre de la taille d’une tête d’homme. Je la soulevai de terre et tentait de la broyer avec ma poigne possédée par l’esprit de la Renarde. Fort heureusement aucune épée ne garnissait ma hanche gauche, ainsi je ne pouvais trancher ce qui me passer sous la main. Le spectacle que j’offrais, un homme qui essayait de briser un caillou, devait être exquis pour ce peuple souriant. Alors que mes muscles commençaient à faiblir et que la haine s’écoulait d’entre mes doigts, la fatigue m’étreignit. Ereinté je lâchai la pierre, soulagé d’avoir vomi cette anormale colère. Mes jambes se dérobèrent et je finis à genou dans l’herbe. Je fermai les yeux et me mis en tailleur. Je laissai les éléments caresser mon esprit reposé, l’univers me bercer de ses énergies. Telluriques, éoliennes, ardentes et aqueuses, ces puissances m’absorbaient tout entier. Je méditais alors, espérant rétablir une vaine harmonie en mon âme troublée.

Des réponses m’apparurent. Ce que je devais faire, comment je devais agir et me comporter dans ce monde, tout cela je le sus grâce à mon recueillement.


La réponse qu'elle reçu fut des moins inattendu et la déstabilisa. Rarement elle s'était vu répondre de la sorte. Elle paniqua un peu qu'il mette ses paroles à exécution, mais fut rassurée voyant qu'il ne portait aucune arme. Puis il se leva d'un bond et sortit promptement. Bousculée au passage, la kokiri se retrouva les quatre fers en l'air.

" Mais qu'est-ce que !? "

Se remettant bien vite sur ses courtes jambes elle sortit à la suite de son invité, qui ne lui avait toujours pas donner de nom par lequel l'interpeler.

" Hey... flute euh.. l'ami, attend ! "Saria n'avait pas trouver autre chose que ce petit mot pour le désigner. Il filait droit, mais vite, aussi dut-elle se mettre à courir pour le rattraper. Et elle fini par y arriver. Elle le trouva là, en train d'essayer de faire elle ne savait trop quoi à une pauvre pierre. Il semblait en colère. Pensant que c'était à cause de son refus, elle se sentit coupable et se mordilla la lèvre, comme une enfant que l'on puni.
La sage patienta quelque peu, le temps que son nouvel ami se calme et reprenne ses esprits. Une fois celui ci redevenu aussi tranquille qu'il y a quelques minutes, elle vint derrière lui et posa ses menottes sur ses épaules.


" Il ne faut pas vous fâcher ainsi, je ne voulais pas vous offenser vous savez... En fait, je crois qu'une aquarelle me plairait beaucoup. Même si je ne sais pas vraiment ce que c'est..."Elle laissa échapper un léger rire de ses lèvres." Je n'ai jamais entendu ce mot auparavant, mais, je suis sûre que c'est quelque chose de très joli ! "

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Les jours défilèrent dans une sérénité édifiante. La petite forêt ne changeait jamais, rien ne perturbait sa quiétude et ses habitudes, hormis peut-être cet étranger qui travaillait sur on ne savait quoi. Je passais mes premières journées à chercher des composants pour mes encres. Les fleurs abondaient dans ces bois, il suffisait de se baisser et de broyer leurs pétales aux vives couleurs pour en extraire des pigments. Je chassai également, maintenant que ma jambe était soignée, et trouvai quelques animaux étranges pour leur en voler quelques poils. Une branche taillée et voilà que tout était prêt : pinceau souple, encres teintées de myriades de ton et décors féérique.

Je sorti de mes manches un grand rouleau de parchemin immaculé. Je me mis assis près de l’éternelle et étonnante cascade du village Kokiri. Son murmure apaisant m’aida à me recueillir. Je ne peignai pas avec mes yeux mais avec mon âme et il fallait coucher ses sentiments sur le papier. Les pupilles closes, j’attendais que l’inspiration me vienne. Quelques fois, au bout de longue demi-heure de méditation, j’ouvrais mes yeux pour tracer quelques traits sur le vélin avant de reprendre ma relaxation spirituelle. Les enfants, très curieux de nature, fouinaient autours de moi, pensant que je dormais. Certains furent étonnés de ma lenteur et de l’étrangeté de mon travail.

Trois jours furent nécessaires. Une seule chose dominait mon âme durant cette période et il était alors évident que cela apparaissait sur mon œuvre. On y voyait sur le parchemin un paysage onirique. Une forêt d’un vert profond s’étalait sur une bonne partie du dessin, dominé d’une montagne gris acier. Entre ces deux univers, un voile de brume bleuté. Tout cela était couronné d’un ciel de matin mélancolique, tantôt azur, tantôt indigo. Les éléments étaient seulement suggérés, avec des traits de pinceaux timides. Il fallait du temps pour découvrir le décor et le comprendre. Le minimalisme du paysage représentait ma rêverie, mes doutes. Ce que je vivais était-il vraiment réel ? Peut-être était-ce un songe, un purgatoire onirique avant la mort que j’avais trouvée en suppliant une Déesse qui se révélait être un monstre.

Je posai enfin mon pinceau, sans prêter un regard de plus sur l’œuvre. Cela mettait trop à vif mon esprit en proie à des questionnements sur ma propre existence. Je laissai tout mon attirail sur place, le tableau trônant autours des huiles, des encres. Je finis par le signer, yeux fermés de mes initiales véritables avec de l’encre brune. E.I ; celles de ma précédente vie.

Je gagnai la petite cabane de Saria, repris tout mon équipement qui se résumait à un sabre, une dague et une tenue traditionnelle de mon pays natal. M’en habillant avec cérémonie, je mettais un terme à ma convalescence.

Faisant une dernière fois le tour du petit village peuplé d’éternels enfants, je trouvai Saria. Je courbai alors l’échine devant mon sauveur, le remerciement une énième fois.



« S’il vous faut durant un triste jour une lame contre un ennemi, faites-moi l’honneur de la porter. Je me dois cependant de vous quitter, ma place n’est pas ici. Je pars pour le Temple dont vous m’avez parlé. Je sens que c’est là que je dois me rendre. »


J’observais les prunelles incroyables de la Sage de la Forêt. Je percevais en ce petit être la puissance des Déesses.


« J’ai laissé l’aquarelle promise près de la cascade. Je n’ai pas de nom, alors appelez-moi John Doe, l’inconnu. »


Avec une exquise espièglerie, je posai ma main sur les cheveux émeraude de Saria et l’ébouriffa quelque peu. Après tout, c’était une enfant, non ?

Je fis ensuite volte-face, dans un tourbillon de mes soieries cyan. D’un pas assuré je me dirigeai vers la sortie de ces bois merveilleux qui avaient vu ma naissance en Hyrule.