Posté le 17/08/2010 18:38
En entendant la voix du kokiri, la jeune femme se retourna pour lui faire face, le visage marqué de surprise, peut-être de gêne aussi, il n'en savait rien, même si elle s'en était rapidement débarrassé rapidement pour le regarder confiamment dans les yeux, puis s'adresser à lui d'un ton rempli d'une assurance qu'il ne lui avait jamais connue, peut-être trop habitué à la timidité dont Wakusei faisait habituellement preuve.
" - ... Non. Je n'arrive plus à dormir depuis quelques temps. Donc, moi et Spectre avons décidé d'aller nous promener, et je suis arriver ici."
Sans qu'aucune expression ne vienne déranger la froide indifférence sur le visage du jeune homme, ni qu'aucun son ne daigne franchir ses lèvres, il cligna mécaniquement des yeux et continua de fixer la jeune fille d'un regard toujours aussi vide d'émotion, attendant la suite de son discours qui ne tarda pas à venir.
" - Ce garçon... C'est toi ? N'est ce pas ? Et tout ces gens, ce sont tes amis ?"
Lorsqu'il comprit enfin le sens de ces mots et du ton compatissant qu'il aurait préféré ne jamais entendre, il crispa sa main sur le bas de sa chemise et se mordit doucement la lèvre inférieure en sentant un pincement au cœur. Non pas dû à la représentation sur le mur envers laquelle il n'eut aucun sentiment, mais étrangement, la voix désagréablement douce de son amie le troublait, et encore une fois, les mots qui se bousculèrent dans sa gorge ne purent passer à travers ses lèvres définitivement et désespérément closes. Il voulait répondre, mais il n'y parvenait pas ; il doutait même de pouvoir aligner des termes dans une phrase correcte et sensée, et lorsque Wakusei essaya de déceler un quelconque sentiment dans ses yeux, il ne put s'empêcher de se perdre lui-même dans ceux de l'hylienne, comme fasciné par leur chaleuereuse couleur rouge qui contrastait fortement avec la froideur de son bleu. Le regard du pantin glissa alors sur ses traits fins et candides, son front balayé par une mèche inégale mais symétrique, ses cheveux blancs et soyeux, puis descendit sur la main qu'elle avait posée sur son cœur en signe de... Bien qu'il sentît ce geste sincère, il ne put saisir sa réelle signification, mais il n'en eut pas besoin car la jeune femme se chargea de le lui faire comprendre par ses mots.
" - Syrma... Je sais qu'on ne se connait pas depuis longtemps... Mais... Tu peux me le dire, tu sais ?"
Le kokiri soutint avec peine le regard de la magicienne du Temps, la pénombre n'aidant que très peu, et lorsque la jeune femme s'avança vers lui, tout en gardant les yeux ancrés dans les siens, il ne put s'empêcher de reculer d'un pas mais, maladroitement, il faillit perdre l'équilibre et se rattrapa de justesse, entrouvrant à peine les lèvres. Et sans qu'il ne comprenne comment, sa réponse passa entre ses lamelles de chair écartées :
-Non, ce n'est absolument pas ça. D'ailleurs, je n'ai rien à confier.
Son ton était froid, beaucoup plus qu'il ne le voulait lui-même et, le regrettant un peu, essaya de se rattraper, sa consœur ayant fait suffisamment d'effort, bien que cela le gêne plus qu'autre chose. Il soupira un peu en baissant la tête, puis en l'inclinant légèrement du côté, il murmura faiblement, mais néanmoins avec une douceur qui l'étonna lui-même :
-Enfin... Tu sais Wakusei, aussi loin que je me souvienne, je ne me suis jamais senti seul ou triste, je n'étais peut-être pas apprécié, mais ça ne m'affectait pas plus que ça.
Puis il s'avança vers le dessin désigné, avant de passer un doigt sur le visage ce qui le représentait pour en effacer quelques expressions sans en paraître réellement conscient.
-Je ne me souviens pas réellement de ça, mais... commença-t-il alors que ses lèvres commençaient à peine à s'étirer dans un leger sourire Ça devait être un délire relativement ancien. J'aurais pourtant voulu me rappeler de ce jour...
Il ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, c'était la première fois qu'il parlait à quelqu'un d'une telle façon, d'autant plus que la personne à côté était presque une inconnue pour lui. Et alors qu'il continuait d'effacer de son doigt son lui dans le dessin qui n'était pratiquement plus visible à présent, il se tut en reprenant son expression habituelle, comme si rien ne s'était passé, jusqu'à ce qu'il sente une main lui saisir vivement l'avant-bras. Surpris, il tourna la tête vers l'hylienne, et fut troublé par leur proximité qui, bien qu'elle ne soit pas exagérée, était suffisamment destabilisante pour le jeune homme qui commençait à redouter la sympathie qu'il éprouvait pour la jeune femme.