Posté le 01/04/2011 19:52
[Le rp est libre, mais les deux posts qui suivent sont reservés à Navi et l'Arbre Mojo -cet ordre me parait être le plus logique, mais il peut être modifié ^^]
Il était éreinté, harassé, reclus de fatigue. Ses membres raides lui faisait mal, et son souffle se faisait court. La sueur perlait sur son front, et ses cheveux étaient quelques peu humides. Sa cape était restée au temple, tout comme l'écu que lui avait confié la Princesse de la Destinée. Celui-ci n'avait pas résisté aux assauts répétés qu'avait porté Ganondorf.
Ils s'étaient revus. Recroisés. Et dans les yeux de son ennemi devant l’Éternel brillait une lueur plus inquiétante encore qu'auparavant. Par le passé ses pupilles ne s'illuminaient que d'une lueur rouge sombre, d'ambition, d'avidité face au pouvoir, intelligence malsaine. Désir de tuer ? Sans doute. Mais Link avait l'impression que désormais son ennemi était plus dangereux qu'il ne l'avait jamais été. Ce qui ne faisait que confirmer ses ressentis. L'avenir qui se profilait lui apparaissait comme plus ombragé, sournois, torturé, que celui qui leur avait été donné d'affronter, à Zelda et à lui.
Il s'accorda une pause, pour reprendre son souffle, et restructurer son esprit, mettre de l'ordre dans sa tête, trouver un fil directeur à ses pensées. Il était revenu, et personne ne pouvait plus le nier. Il avait saccagé le Temple du Temps, massacré tous les prêtres. Link ferma subitement le poing, allant jusqu'à faire craquer ses jointures, à la pensée de tous les hommes de fois tombés pour une cérémonie macabre. Il ne pouvait pas supporter que Ganondorf s'autorise le droit de choisir ainsi qui devait vivre de qui ne le devait pas. Il pesta contre lui même, rageur. Il n'aurait pas du s'absenter. Jamais. Mais il ne pouvait plus rien pour le passé. Il lui fallait agir vite.
Posant les mains sur ses genoux, il courba son dos, et souffla, fortement. Il n'allait pas pouvoir continuer comme ça. Courir sur toute la longueur du Royaume de la place d'Hyrule au village Kokiri lui était tout bonnement impossible. Ce n'était pas humain.
Il se laissa tomber sur les fesses, fatigué. Le temps s'écoulait, il en avait conscience, et s'attendait à se faire remonter les bretelles par une Navi mécontente, dans les instants qui suivaient. Elle, qui tranquillement installée sur son bonnet n'avait pas à bouger l'orteil.
Un petit sourire discret et amusé étira ses lèvres. Cette fée était vraiment incorrigible. Après qu'il eut récupéré assez de souffle, il se mit à la recherche d'un objet particulier. Fouillant ses poches, il finit par mettre la main sur ce qu'il cherchait : son ocarina. Celui que Saria lui avait offert en cadeau, à son départ de la Forêt, plus de sept longues années plus tôt.
Link porta l'instrument à sa bouche, et lança quelques notes en l'air, au hasard, pour s'échauffer, et s'assurer qu'il avait assez de souffle pour faire sonner son ocarina. Satisfait du résultat, il posa la main droite sur l'herbe de la plaine, et se releva, l'instrument dans la main gauche. l'Hylien s’épousseta un instant, avant de poser à nouveau ses lèvres sur la faille présente dans le bois. Un instant après, il souffla, et ses doigts guidèrent presque mécaniquement la mélodie vers le Chant d'Epona. Il connaissait l'air par coeur, et ses doigts bougeaient tout seuls, sans que son cerveau n'ait à commander quoi que ce soit.
Les notes, portées par l'air, raisonnèrent longuement. La soirée était avancée, et le Héros aurait aimé arriver à destination dans la matinée. Un deuxième sourire se dessina sur son visage quand sa jument arriva, fonçant toute balle sur lui, avant de freiner au dernier instant. Il flatta rapidement la bête, avant de monter en selle.
"Navi, Epona, allons-y !" Lâcha-t-il à l'attention de ses deux amies, avant de taquiner l'animal de son talon, serrant fort les brides. Il était mort de fatigue, et parti pour chevaucher toute la nuit. Réjouissant.
Et en effet, la ballade équestre dura toute la nuit. Si le Héros du Temps aimait sentir l'air caresser son visage lors de promenade nocturne avec Epona, harassé comme il était, il n'en profita nullement. Au première lueurs de l'aube se dessinèrent devant lui les frontières de la plaine, qui laissait place à la Forêt Kokiri. Son enfance.
La jument s'arrêta. Il savait très bien qu'elle ne continuerait pas plus loin. Aussi, il mit tranquillement pied à terre. Link s'étira un instant, moulu de courbatures, avant de pénétrer dans l'enceinte de la forêt.
Une chance pour lui, le Village se trouvait à l'entrée de celle-ci, et il n'eut pas à marcher longtemps. Différentes sensations le ramenaient sensiblement à son enfance, et une puissante nostalgie le gagna. Il se rappelait par exemple avoir joué avec Saria au pied de ce grand arbre, avoir mangé des fraises pour la première fois, assis sur cette pierre... Bref. Tout lui jetait en mémoire son passé. Si bien le visuel, que l'auditif, l'auditif que l’ouïe. La mélodie des Skulls Kids ne s'était pas arrêtée, et ce sanctuaire boisé offrait toujours milles et unes odeurs; en provenance de milles unes fleurs, plantes, arbres fruitiers.
Il soupira, joyeux de revenir à la maison. Joyeux de constater que malgré toute l'influence que gagnait Ganondorf, il ne parvenait pas à anéantir la joie, et l'insouciance partout en Hyrule.
Mais Link n'avait pas le temps de s'attarder. Il lui fallait continuer. Il s'avança, alors, dans un silence presque total. Le village dormait encore, et l'Hylien n'avait aucune envie de réveiller ses vieux amis.
"Vénérable !"
Il était arrivé. Enfin, face à l'Arbre Mojo, Doyen de la Forêt, protecteur et père des Kokiris. Enfin, ils allaient tous trois, L'Arbre, Navi et lui même, s'entretenir.