Posté le 11/12/2011 14:48
Saviez vous que la Citadelle d'Hyrule, château de la Princesse et bourg citadin compris, était polluée par une air viciée ? Hé bien oui, la ville était chargée d'un oxygène bas de gamme. Les molécules vitales pour tout être terrestre furent chargées toxiquement de la bêtise humaine ! Les citadins, hautains et insatisfaits, détruisaient la saine atmosphère de la ville par leur ignorance. En somme, l'Hylien est un gueux. Fol s'y sentait donc tel un étranger. Un être cultivé au milieu de paysans.
Alors quoi de mieux pour un intellectuel que d'aller chercher retraite et sérénité dans l'endroit le plus reculé du Royaume ? Il irait se ressourcer au fin fond du Désert Gérudo !
Chevauchant son âne, obèse et lent, le fou se dirigeait calmement hors du Château. Il arborait avec beauté un chapeau incroyable constitué de plumes roses. C'est alors qu'une effroyable constatation lui frappa le crâne. Il fit arrêter sa monture, ce qui n'était pas compliqué, tellement la bête était rapide ...
Il cogita sur sa découverte. Il était maquillé de frais. Une fine couche de peinture naturelle masquait sa peau blafarde. Aller dans l'endroit le plus bouillant d'Hyrule n'était pas une bonne idée, jamais Fol n'irait quelque part démaquillé, question de standing ! En plus, deux siamoises bien connues pour avoir enfanté le Diable ne cessaient de le harceler pour boire le thé. Chose qu'il n'avait pas envie car il craignait trop d'être lui même transformé en infusion humaine ! Elles étaient rusées, les harpies.
L’Imbécile et son âne partirent alors vers une autre direction, plus lointaine cette fois : La Forêt Kokiri. Un havre de paix afin de méditer sur la Politique et les Arts. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la petite sentinelle sylvestre laissa passer de bonne grâce le Fol. En effet, le Bouffon portait la sympathie même sur son visage. Il laissa sa stupide monture brouter dans le village, attirant la curiosité des Enfants éternels.
Que ce peuple était sage ! C'est alors que Fol eut une idée brillante. Quoi de plus cocasse que d'organiser une rencontre entre le plus ahuri des Hyliens et le plus vénérable des Kokiris ?
Il se dirigea vers le Bosquet sacré, où reposait paisiblement l'Arbre Mojo.
Niché au coeur d'un bois anormalement magnifique, trônait un chêne aux dimensions incroyables, magiques. Une sorte de poussière luminescente éclairait la clairière. Fol sentait déjà le calme lui engourdir le cervelet. Cet état de transe ne durera que jusqu'à ce qu'il découvrit l'accoutrement festif mais non moins ridicule du plus grand des Mojos. Il esquissa un sourire moqueur et lisait la honte sur la face de l'Arbre. Une honte enfantine. Celle qui gagne les petits lorsqu'il se rendent compte que leur incroyable idée de se déguiser était au final ridicule !
Sans un mot, le Fol s'assit sans bruit à l'ombre du géant, tout en fermant les yeux. Après plusieurs minutes, il brisa le silence de sa voix aiguë et dégoulinante de moquerie.
« Alors c'est vous que les Kokiris nomment curieusement " Vénérable " ? Ah ! Vous amis sylvestres m'ont l'air bien espiègles et taquins. »
Aucun des deux ne parlèrent ensuite. Il savait que ce sapin hivernale attendait sans doute d'autres personnes afin de festoyer. Quelle idée de se peindre le tronc en rouge pour attirer le peuple vers lui ! Ils attendirent alors que d'autres Hyliens perturbent leur méditation, au coeur de la forêt.