Posté le 06/03/2013 18:10
Se frayant habilement un chemin entre les branches des arbres, les rayons du soleil câlinaient tendrement le pelage de la louve assoupie, l’entourant d’une chaleur doucereuse. C’était l’après-midi. Le printemps revenait tout doucement. La mort et les ravages des flammes s’en allaient sous les rayons de l'astre du jour. Et même si la vie n’était pas encore réellement là, l’espoir de la voir arriver bientôt emplissait le cœur de la louve. Son poitrail se soulevait délicatement à chacune de ses inspirations, puis retombait abruptement lorsque l’air quittait ses poumons. Elle profitait de cet instant de répit sachant pertinemment que quelque part au loin, l’orage arrivait. Les oiseaux chantaient cette douce mélodie qui l’avait poussée à s’endormir. La vie coulait à flot dans ses veines. Puis, brusquement, sans prévenir, tout se mit à ralentir. Son cœur se serra fort comme s’il était roué de coups. Elle suffoquait. La douleur était là, intense.
Faiblement, mais fermement, elle ne sut si c’était quelques secondes ou quelques heures après, une voix l’appela :
« Sa chevelure est d'ébène, ses yeux sont de sang. Le disciple du loup blanc requiert la présence du Maître ! »
La douleur était partie et avec elle une partie de l’âme de la louve. Cette tendre moitié qu’elle chérissait de tout son être. Elle ouvrit alors les yeux, sachant que quelque chose de grave était arrivé. Elle se mit à tituber vers l’écho de la voix qui se répercutait inlassablement dans sa tête. Après plusieurs longues minutes, une silhouette trouble se dessinât entre les arbres. Elle se forçat alors à reprendre ses esprits, changeât d’apparence et enfila ses vêtements afin de préserver sa Dignité devant l’annonciateur du malheur.
Kuro était là, un genou en terre.
« Parle, Kuro. Dis-moi ce que tu as vu et entendu. Je ne sais encore quelle est la nature du malheur qui est arrivé mais je ne doute pas que tu vas me le dire. »