Une nouvelle Peste

[PV - Jeff et Tükrak]

[ Hors timeline ]

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La tête de Jeff penchait mollement sur le côté alors que son esprit voyageait à travers la forêt. Dans l'air se mêlaient différentes effluves au doux parfum : l'aveugle sentait l'odeur de la sève des arbres se mêler à celui des fleurs nouvelles qui étaient arrivées avec le printemps. Il remplit ses poumons de cet air pur : qui aurait cru que ce monde était menacé par de viles créatures ? A ce moment précis, personne n'aurait pu se sentir en danger.

L'esprit de Jeff survola la forêt, se mêlant aux étoiles perdues dans le ciel. Il adorait cette sensation de liberté qu'il éprouvait lorsqu'il se sentait bien. Il avait alors l'impression que tout était possible, même pour lui. Le garçon pensait qu'il pourrait alors se défaire de sa cécité, et des liens qui l'entravaient. Malheureusement, il revenait bien vite sur terre. C'est ce qu'il se passa quand il entendit son frère ruminer à travers la maison.

Jeff était adossé au mur de la maison de son frère et lui. Il était dehors car il ne voulait pas gêner Liu dans ses affaires, et de toute façon, il se sentait toujours de trop dans la maison. Ce n'était pas à cause de son frère, loin de là ! C'est juste qu'il préférait être dehors. Jeff éprouvait toujours le besoin de ressentir une certaine liberté : cette même liberté qui avait effleuré sa peau et parcourut son corps lors de sa sortie de prison.

Jeff se sentait doucement glisser vers le sommeil quand une voix retentit près de son oreille. Il sursauta et tenta de l'analyser : cette voix était masculine mais ça ne pouvait être son frère. L'homme avait parlé si bas qu'il n'avait pas compris les mots qu'il avait prononcé. Écartant la possibilité que ce soit une vraie personne qui ait parlé, Jeff pensa alors que c'était simplement le fruit de son imagination. Oui, ça ne pouvait qu'être ça : les autres sens du garçon étaient si développés depuis qu'il était devenu aveugle qu'il aurait entendu la personne venir. Rien que par le crissements des feuilles et le bruit de son souffle.

L'aveugle soupira. Il était victime d'hallucinations assez dérangeantes en ce moment. Il priait pour que ça ne soit pas trop grave. Pour l'instant, il avait gardé ça pour lui, de peur d'effrayer Liu.


Tükrak


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La panique l'avait envahi alors qu'il courrait au travers des bois. Son frère avait disparu, il lui fallait tout faire pour le retrouver, mais il ne pouvait se permettre de quitter la protection de la forêt sans prendre quelques précautions.
Trottant à travers les racines centenaires, le Mojo parvint enfin à la cachette secrète qu'il partageait avec son jumeau. Pendant un instant, un bref instant, il aurait crut le retrouver là, à l'attendre et à se moquer de sa terreur, mais le retour à la réalité ne se fit pas attendre : il était seul. Il ne prit pas plus de temps à pleurer sur son sort. Aussi vif que son corps de bois le lui permettait, il attrapa un petit sac fait d'écorce et de feuilles qu'il avait chippé à un Kokiri en vadrouille. Une petite bouteille d'eau – chippée elle aussi –, quelques graines et une noix mojo aveuglante. C'était tout ce qu'il pouvait faire rentrer dans le sac, aussi, il le referma rapidement avant de reprendre sa route en sens inverse.
Sautant ou glissant entre les racines et les basses branches, Tükrak n'était plus certains d'avoir prit le même chemin que lorsqu'il était avec son frère. A nouveau, la panique l'emporta sur son bon sens et il finit par faire du surplace en tentant de se repérer. La forêt était grande, mais il pouvait se gausser d'en connaître une bonne partie par cœur, aussi, il essaya tant bien que mal de reconnaître son chemin. Peine perdue, il n'était sûr que de deux choses, la première, il se dirigeait bien vers la lisière du bois, la deuxième, il n'allait pas du tout atterrir là où il avait perdu son frère. Il aurait put rester là encore longtemps à paniquer, à pleurer sur son sort, mais son instinct d'aîné reprit le dessus et le força et reprendre sa course. Vite plus vite, trop vite pour ses petites jambes de Mojo, il finit par trébucher et roulé-bouler sur la terre humide.
Grognant, gémissant, il se releva en pestant sur la douleur qu'il pouvait ressentir – qui a dit que le bois n'avait aucune sensation ? -. D'un geste vif, il récupéra son chapeau champignon d'un geste rageur avant de l'enfoncer à nouveau sur son crâne feuillu. Un soupir lui échappa alors qu'il se rendit compte que sa précipitation pourrait lui être fatale, même dans la forêt qu'il connaissait comme le dos de sa main... Ou pas ?
Un regard lui apprit que cette partie là de la forêt, si elle lui semblait vaguement familière, ne lui disait pas grand chose, et ses deux certitudes d'un peu plus tôt s'envolaient peu à peu. S'il avait put pincer les lèvres de frustration, il l'aurait fait, mais comme il en était incapable, il secoua simplement la tête pour reprendre son chemin plus prudemment. Ce fut à ce moment qu'il fit une bien étrange rencontre. Il n'avait jamais vu d'humains dans la forêt. En réalité, il en avait vu, mais de loin, car ceux-ci étaient réputés dangereux et mauvais. Seuls les enfants étaient tolérés. De temps à autres, les Mojos s'amusaient à les perdre pour en faire des Skull Kids, Tükrak appréciait grandement la compagnie farceuse des Skull Kids, mais ce n'était pas le moment d'y penser.
En face de lui, une singulière créature se tenait. Adossé au mur d'une construction bien trop sophistiqué pour être l'oeuvre de Kokiris, il semblait se reposer.
Perplexe, la peste s'avança avec une grande précaution. Sa curiosité prenait le dessus sur la panique qui l'avait envahi un peu plus tôt... Et puis, cette créature, ni adulte ni enfant lui semblait bien inoffensive vue comme ça, il ne risquait certainement pas grand chose, encore moins dans son habitat naturel, n'est ce pas ?
Doucement, très doucement, il se rapprocha du jeune hylien jusqu'à se retrouver à ses côté pour l'observer. Il était pâle, très pâle, et un bandeau occultait ses yeux. Curieux, le Mojo en oublia presque le danger que les humains pouvaient représenter pour son peuple. « » tenta t-il « Qu'est ce que tu fais dans la forêt ? ».
Aucune réponse, il crut même que cet humain l'ignorait par un fait exprès. Un peu vexé, le Mojo hésita sur la marche à suivre. Dans son esprit enfantin, il était impossible de se concentrer sur plusieurs chose à la fois, et lentement, l'image de son frère laissa place à un plan pour se venger d'un affront qu'on ne lui avait pas fait.
Convaincu qu'il trouverait de l'eau plus tard, il déboucha sa bouteille pour... La renverser sur la tête de l'inconnu. Son forfait accompli, il éclata d'un rire caractéristique au Mojo, d'une voix enrouée et étouffée sous le bois, avant de courir se réfugier un peu plus loin. Il se posta au pied d'un arbre et se cacha sous son champignon, le gardant plus ou moins relevé pour observer la scène, étouffant ses moqueries au maximum, serait-ce suffisant pour passer inaperçu désormais ?


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Jeff entendit de légers frottements sur le sol, trop légers pour être l'oeuvre de pas humains. Il haussa des épaules et ignora les bruits parasites. C'était sûrement un animal. L'aveugle se perdit à nouveau dans ses pensées alors qu'il tentait de se faire une image de l'animal. Aussi loin qu'il s'en souvenait, la dernière fois qu'il avait vu un animal... oui ! C'était les chevaux de l'écurie qui était située près de l'orphelinat. Rares étaient les enfants qui obtenaient la permission d'y aller : seuls les plus sages y allaient. Et l'aveugle faisait partie de petit groupe de personnes...

[h3]Flash Back[/h3]

Jeff se tenait assis sur son lit respectif, dans le dortoir de l'orphelinat. C'était en début d'après-midi. Le garçon discutait avec ses quelques amis. Soudain, deux hommes arrivèrent dans la grande salle : un homme de l'orphelinat, et un autre qui lui était inconnu et qui portait des vêtements et accessoires propres aux cavaliers. Jeff sursauta quand l'homme de l’orphelinat -nommé Eldius- le pointa du doigt. Alors que ses amis le fixaient aussi, le garçon croyait qu'il allait enfin obtenir la permission d'aller à l'écurie. Son rêve devint réalité lorsque les deux hommes l'attièrent en dehors de l'orphelinat, vers l'écurie. Il était si heureux de s'y rendre ! Lui qui adorait les animaux, toucher un de ces immenses chevaux lui procurait une joie immense.
Lorsqu'il se retrouva devant un des chevaux de l'écurie, il poussa un soupir d'émerveillement. Amusé, le cavalier le surveillait de loin et pouffait de rire sans vraiment se cacher. Jeff passa sa main dans la crinière du cheval, se délectant de la chaude sensation sous ses doigts. L'animal secoua la tête, comme sil la main du garçon le gênait. Jeff déplaça sa main le long du flanc du cheval, admirant les reflets dorés qui apparaissaient dans sa robe brune. Jamais il ne s'était sentit aussi proche d'un animal si banal...

Alors qu'il semblait revivre ce souvenir, il n'entendit pas la voix fluette du Mojo. Jeff esquissa un sourire, effrayant et dérangeant. Ce chaleureux souvenir lui mit du baume au coeur, et il se rendit compte qu'à cette époque, il n'avait pas besoin de Liu, son frère. Maintenant, cela n'était plus possible.

L'aveugle soupira et sursauta lorsque de l'eau se déversa sur sa tête, coulant sur son visage, ses cheveux et ses vêtements. Il poussa un cri strident et il se releva en un sursaut. Jeff marcha sur sa canne qui roula et donc, qui le fit trébucher. Jeff tomba au sol et il se fracassa le menton. Il entendit un rire sournois près de lui. Fou de rage, il tenta de se relever : ses jambes s'étirèrent l'une après l'autre alors qu'il se tenait au dessus de sa canne. Il se releva en vitesse et il tendit les oreilles pour percevoir les bruits d'une quelconque fuite.

« - Reviens là, enfoiré de Mojo ! »

Jeff se rendit soudain compte que sa réaction avait été des plus enfantines et des plus ridicules. Sa chute a dû être spectaculaire et hilarante pour le Mojo : frustré et honteux, il baissa la tête et serra les poings. Il se sentait si faible, il n'arrivait même pas à tenir tête à cette créature...


Tükrak


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Le résultat ne se fit pas attendre, la chute qui s'ensuivit de sa petite farce fut des plus spectaculaires, et le Mojo avait eut du mal à réprimer un fou rire. L'appel menaçant et sifflant de l'humain aussi l'amusa au plus haut point.

« - Reviens là, enfoiré de Mojo ! »

Il n'espérait tout de même pas qu'il s'exécute, si ? Ravie de sa farce, Tükrak resta bien à l'abri de son champignon, convaincu qu'il était invisible aux yeux humains. En réalité, ce qu'il ignorait, c'est qu'il n'avait même pas besoin de se cacher pour se dissimuler à la vue de sa victime, celle-ci étant aveugle.
En fait, il ne se rendit compte qu'il y avait un problème lorsque l'humain ne le poursuivit pas ni ne tenta de l'attraper. Perplexe, et avec grande précaution, il s'était redressé, réajustant son couvre-chef bien sur sa tête, légèrement penchant vers l'arrière.
Si Tükrak était farceur et moqueur, il n'était pas foncièrement mauvais, en revanche, il était bien trop curieux. Gardant un semblant de méfiance, il s'approcha de l'hylien à petits pas de mojos et fit le tour à distance respectable. Prêt à s'enfuir au moindre geste qu'il jugerait dangereux, il se rapprocha doucement, tout doucement. Avec précaution, il récupéra le bâton qui avait provoqué la chute de l'humain. Il le regarda avec attention avant de le tendre vers la main de l'humain avant de le lâcher sans se préoccuper de s'il avait été attrapé ou non. Pourquoi ? Car il s'enfuit vers l'arbre auprès duquel il avait trouvé refuge quelques minutes plus tôt pour observer. Il hésita à aller plus loin maintenant qu'il avait accompli son méfait, mais il se sentit coupable en se rappelant le bandage qu'il avait vu un peu plus tôt.
D'une voix fluette, et restant toujours à distance respectable, il tenta d'entamer le dialogue, se sentant plus ou moins en sécurité.

« Qu'est ce qu'un humain fait dans la forêt ? Ce n'est pas votre domaine ici. »

Il n'y avait aucun reproche et aucune menace dans sa voix. D'aucun aurait put croire qu'il tentait d'intimider le jeune homme en lui affirmant qu'il n'avait pas sa place ici, mais ce n'était pas le cas. C'était de la pure curiosité, tout simplement.
D'un autre côté, il avait peut être oublié un peu vite qu'il l'avait arrosé quelques minutes plus tôt, et qu'il méritait certainement un bon coup de bâton... Mais Tükrak restait Tükrak après tout : son instinct de grand frère reprenait légèrement le dessus sur sa nature farouche et facétieuse.


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Jeff sentait les mouvements de la Peste et il arrivait sans mal à déceler sa position. Lorsque le Mojo décrivit un arc de cercle autour de lui, il tenta de le faire tomber d'un coup de pied mais la distance l'en empêcha. Il le laissa faire, attendant la bonne occasion pour l'attaquer. Jeff entendit le bruit sourd de sa canne qui tomba au sol. En même temps, il entendit les pas affolés du petit Mojo qui fuyait.

« - Reviens ! »

Jeff ne se doutait pas encore de la distance qui le séparait du Mojo, il le pensait loin. Il soupira et il se pencha pour ramasser sa canne. Sa précieuse canne qu'il gardait depuis si longtemps... l'aveugle s'en souvenait parfaitement, c'était Liu qui le lui avait donnée. Il la prit d'une main et la brandit, prêt à attaquer le Mojo avec si jamais il s'en prenait encore une fois à lui. Il sursauta quand la créature se mit à parler. Hors de lui, il répliqua.

« - J’habite ici, ce n’est pas ton domaine ! Les humains ont le droit de vivre dans la forêt ! »

Jeff posa le bout métallique de sa canne au sol pour se faire une idée de l'endroit où il était : les aiguilles de pin formaient une couche moelleuse au dessus de la terre. Il balaya un endroit avec sa canne, sans doute un tic nerveux. Il la brandit à nouveau en avant et il fonça tête baissée devant lui : il était si sûr de lui car il perçut d'où venait la voix, et il avait réussi à se faire une idée de l'endroit où le Mojo était terré.

Un gémissement s'échappa de ses lèvres lorsqu'il tomba dans un buissons de ronces. Manqué... il se releva en vitesse et il tenta un nouvel assaut, en direction du Mojo : la créature devait sûrement se déplacer, car il ne parvenait pas à la toucher. A chaque fois, il tombait dans des buissons, des ronces, ou des arbres. Loin de vouloir abandonner, il continua jusqu'à ne plus pouvoir. Jeff fit demi-tour et il se rapprocha de la maison, après avoir fouillé soigneusement le terrain avec sa canne.


Tükrak


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« - J’habite ici, ce n’est pas ton domaine ! Les humains ont le droit de vivre dans la forêt ! »

Apparemment, sa question avait été mal interprétée, mais la réponse le fit pouffer de rire. Au moins, il savait désormais pourquoi l'humain était ici, quoiqu'il trouvait l'idée saugrenue avec tous les dangers que la forêt pouvait apporter : il avait toujours compris que les humains évitaient cette endroit au risque de se perdre et de se convertir en Stalfoss ou Skull Kids, apparemment, certains ne s'en préoccupaient pas.
Perdu dans ses pensées, Tükrak ne remarqua qu'un peu tard que l'humain lui fonçait dessus tête baissée. Heureusement, sa condition légère de Mojo lui permit de s'en tirer sans trop de casse même s'il manqua de trébucher à cause de son sac. A plusieurs reprises, l'hylien tenta de le coincer, mais tous ses essais se soldaient par le même échec : une chute douloureuse dans un buisson, qu'il soit épineux ou pas.
Comme la scène lui paraissait cocasse, il prit ça pour un jeu et ne pouvait s'empêcher de ricaner à chaque nouvel assaut. Il remarqua par la même occasion que malgré le handicap que l'humain avait, celui-ci n'avait pas tant de mal que ça à le repérer, c'était assez impressionnant en y repensant.
Et puis, finalement, l'humain se lassa. Il se détourna du Mojo pour tâter le terrain de son bâton et se diriger vers son foyer. Oh, Tükrak était un peu déçu, il ne fallait pas se cacher, il s'amusait bien. Il pensa un instant à se retourner lui aussi, pour reprendre sa mission, mais encore une fois, sa curiosité l'en empêcha, et il se découvrit une certaine obsession pour ces êtres si grands et bien plus ronchons que les Kokiris.

« Hé, tu fais quoi ? Tu arrêtes de jouer ? »

Oh, ce n'était peut être pas la meilleure chose à dire, mais il ne s'en rendit pas compte alors qu'il s'approchait un peu trop confiant de l'humain.

« Tu pourrais au moins me dire si tu aurais vu passer un autre Mojo ? »

Question idiote... Bien sûr qu'il n'en avait pas vu, mais la question pouvait se comprendre autrement, n'est ce pas ?


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Jeff fut pris d'une rage meurtrière, identique à celle d'autrefois. Il serra les poings en repensant au sang qui giclait du corps de son camarade lorsque la pointe du couteau avait transpercé son frêle corps.. cette pulsion meurtrière qui l'avait conduit à la prison, à la mort. Ce désir dérangeant que Jeff avait ressenti menaçait de revenir à tout moment devant la créature.

Jeff éait outré par les réactions moqueuses du Mojo. Vexé et blessé au plus profond de lui-même, il ne réagit pas à sa question. D'ailleurs... l'aveugle ne jouait pas ! Il voulait juste tuer de ses mains la Peste pour en finir avec ses rires railleurs.

« - Non, je l’ai pas vu, non… »

Jeff entendait la créature se rapprocher de lui en effectuant des petits pas et sauts saccadés. Elle était bien trop confiante... était-ce une feinte ? Jeff ne réagit pas plus : il fit volte-face, rapide comme l'éclair et il lui asséna un simple coup de canne. Il se mit à rire, fier de l'avoir touché. Son rire, démoniaque et incontrôlable, résonna dans la forêt.


Tükrak


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« - Non, je l’ai pas vu, non… »

Oh... Dommage, Tükrak prit bien la réponse au pied de la lettre, et non comme une remarque ironique sur son handicap. Un soupir déçu lui échappa, et sa garde, déjà faible, se relacha totalement, ce fut bien pour cette raison qu'un coup vif l'atteignit à la tête. Le choc le fit fit voler un peu plus loin, la légèreté des Mojos ne leur apportait pas que des avantages. Il ricocha une fois contre la terre meuble en laissant échapper un gémissement couvert par le rire dément de l'humain.
La réaction ne se fit pas attendre : trop confiant, Tükrak c'était prit une claque bien méritée, et désormais, il en payait les conséquences. Il lui semblait que sa tête résonnait, et autour de lui, les arbres semblaient tournoyer et danser. Il tituba un instant avant de cracher une noix Mojo sans réellement s'en rendre compte. Elle partit s'échouer dans un buisson, et Tükrak reprenait doucement ses esprits. C'est là qu'il se rendit compte avec horreur que non seulement il avait perdu son sac, mais également son chapeau champignon.
Paniqué, il courut un instant en cercle avant de repérer son bien et de se jeter dessus. Il réajusta son couvre chef avant de chercher son sac du regard. Quelle horreur lorsqu'il constata qu'il était désormais hors d'atteinte, dans la main de l'humain. Ce dernier semblait plutôt fière de son coup, et le sourire gravé sur ses joues faisait désormais froid dans le dos de la peste.

« C'est pas drôle » souffla t-il vexé en reculant « Moi je t'ai pas fait mal, tu es tombé tout seul... ».

Les mains sur sa tête, il hésita à tenter de récupérer son sac avant de décider qu'il n'avait rien à perdre, si l'humain faisait encore un geste, il l’assommerait grâce à son lancer de noix.

« C'est mon sac que tu as dans la main, j'en ai besoin pour retrouver mon frère. » Plaida t-il en décrivant des cercles prudents autour de l'hylien, cherchant certainement le meilleur angle pour lancer une noix Mojo.


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Jeff sentit le sac de la Peste Mojo sous ses pieds. Heureux de sa trouvaille, il se pencha et attrapa le sac de sa main libre. Il le tritura pendant quelques instants mais il ne l'ouvrit pas, persuadé de ne trouver rien d'intéressant dedans. Il écouta avec attention les piaillements de la créature en souriant, amusé. Il était si stupide, pensait-il vraiment qu'il allait lui rendre son sac ? Jeff leva le sac très haut et l'agita en tout sens.

« - Pourquoi je devrais te le rendre, au juste ? Donne-moi une bonne raison de te le redonner. »

Jeff ouvrit le sac et fit mine de fouiller dedans, pour énerver le Mojo. Il lui rendrait vraiment quand la créature aura trouvé un bon argument. Il eut une idée.

« - Je te le rend si tu ne t’enfuis pas. »


Tükrak


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Les mots qui suivirent sa plaidoirie ne furent pas une grande surprise pour lui, l'humain le narguait avec un plaisir non dissimulé, ce qui eut l'effet escompté d'énerver le Mojo. Il se retint de lui crier qu'il dérangeait ses affaires pendant qu'il y mettait la main. Hurgh, il regrettait de ne pas y avoir mit des feuilles vénéneuses, il aurait moins rit !
Et puis, c'était quoi cette historie d'argument ? Ne venait-il pas de lui en donner un ? Fulminant, Tükrak sautait sur place, prêt à décocher une noix Mojo. En réalité, il aurait voulut en tirer une là, maintenant, tout de suite, mais il n'était pas capable de les lancer en rafale, il lui fallait attendre encore un peu que son corps en fabrique une nouvelle. En attendant, il attendit l'hylien lui proposer un marché.

« - Je te le rend si tu ne t’enfuis pas. »

Hurhg... Etait-il sérieux ? Pensait-il réellement que Tükrak allait resté après la volée qu'il s'était prise ? Non, il ne fallait pas rêver, mais il voyait là une opportunité de récupérer ses affaires sans avoir à attendre qu'une nouvelle noix soit prête à être tirée.

« D'accord » mentit-il éhontément. « Tu n'as qu'à le poser au sol, je ne m'enfuis pas. »

Mentir ne lui causait aucun problème d'éthique ou de moral, après tout, lui et son frère avaient basé leurs jeux sur la farce et le mensonge, alors bon...
Il fit donc quelques pas en avant, mais resta à une distance respectable, pas question de se reprendre un coup de bâton, il refusait de s'envoler à nouveau.

« Allez, j'en ai besoin pour retrouver mon petit frère ! » il s'impatientait légèrement, sa mission lui revenait en mémoire, et son inquiétude également.


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Jeff tritura encore le sac pendants quelques instants en souriant comme un enfant. L'impatience de la Peste Mojo était palpable dans l'air, et cela l'amusait énormément. Jeff voulait à tout prix faire durer ce moment encore quelques instants, juste pour s'amuser. Jamais il n'avait croisé un tel être, et s'éloigner un peu des humains ne lui faisait pas de mal.

Jeff décela le mensonge du Mojo et aussitôt, il se mit à rire. Il n'était pas dupe, la créature pensait vraiment que l'aveugle était naïf à ce point ? Quelle bête intéressante... Jeff ressentit le besoin de la toucher. Pour lui prouver qu'l ne lui ferait pas de mal, il posa sa canne au sol, derrière lui et il baissa un peu son bras qui tenait le sac.

"Je veux juste te toucher. Je peux ? Je te promet, je ne te ferai aucun mal."

Son sourire disparut -pas complètement, le sourire tatoué était toujours présent- alors qu'il inclinait la tête vers le sol, et vers l'endroit où se trouvait probablement la Peste Mojo.


Tükrak


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Le rire qui échappa à l'humain fit remonter un grognement le long de son corps de bois, il n'y avait rien de drôle dans cette situation, pas pour lui en tout cas. Et puis, il observa curieusement les gestes que l'hylien accomplissait. Ce dernier rejeta son bâton en arrière, ce qui attira une attention particulière du Mojo. Pourquoi faisait-il ça ? Puis, il rabaissa le sac, pourtant toujours trop haut pour Tükrak.

"Je veux juste te toucher. Je peux ? Je te promet, je ne te ferai aucun mal."

Pardon ? Un hoquet de surprise lui échappa alors qu'il voyait la main libre de l'humain se tendre vers lui. Pensait-il réellement qu'il allait accéder à sa demande et qu'il allait se laisser toucher ? Par reflexe, il passa ses mains sur son chapeau champignon et le plaqua bien contre son crâne.

« Tu es fou ? » souffla t-il en grognant. Puis, il réfléchit à la meilleure manière de récupérer son sac rapidement, et se dit que la meilleure solution, c'était de l'écouter... Hurgh, il n'arrivait pas à croire ce qu'il allait faire. « Si tu me frappes encore, tu te prends une noix ! » ronchonna t-il en s'approchant à petit pas. Lorsqu'il fut à distance raisonnable, il tendit sa propre main pour attraper celle de l'humain. Avec beaucoup de précautions, il laissa ses doigts sur la peau de l'hylien, avant de la retirer vivement comme s'il s'était brûlé. Ce n'était pas le cas, mais la proximité le rendait nerveux et il s'éloigna vivement.

« C'est bon, tu m'as touché, rends moi mon sac maintenant. »

Il piétina sur place, impatient de récupérer son bien.


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Jeff fit mine de rien entendre et il ne tiqua même pas sur les paroles acerbes de la Peste. Faire ça était plutôt difficile pour lui, qui s'excitait à chaque parole mal placée. Lorsque le petit Mojo le toucha, il sursauta au contact. Quelle étrange sensation... il n'avait jamais connu une telle chose ! Jeff laissa ses doigts courir le long de la "peau" de la Peste : il avait l'impression de toucher un arbre dont l'écorce avait été arrachée. C'était si étrange. Alors que l'aveugle se concentrait sur ses sens pour découvrir le corps du frêle Mojo, celui-ci se retira soudain sans demander son reste.

"Quand j'ai dit que je voulais te toucher, c'était pour me faire une image de toi ! Ce n'était pas seulement une demande stupide !"

Agacé, Jeff croisa les bras sur sa poitrine alors qu'il s’accordait quelques temps pour réfléchir. La Peste Mojo allait sérieusement s'impatienter et il ne lui obéirait même pas. L'aveugle se prendrait donc une noix Mojo dans la figure, et le tireur serait parti. Non ! Jeff ressentit le besoin d'en apprendre plus sur ce petit être des bois. Il tenta de paraître plus poli.

"S'il te plaît. Rapproche-toi de moi."


Tükrak


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Apparemment, la réaction du Mojo avait agacé l'hylien, et pour preuve, ce dernier sembla se renfrogner et se justifia sur sa curieuse demande.

"Quand j'ai dit que je voulais te toucher, c'était pour me faire une image de toi ! Ce n'était pas seulement une demande stupide !"

Oh... Malgré l'explication, ça lui paraissait tout de même une demande stupide, mais il pouvait concevoir que l'humain ait besoin de mettre une image sur lui, pourtant... Pourtant, le Mojo restait une créature farouche, déjà peu habituée au contact avec ses semblables – son frère mise à part -, et, pour ainsi dire, il n'avait aucune envie de se rapprocher de cet étranger.
D'un autre côté, lorsque celui-ci fit mine de se radoucir une certaine naïveté s'empara de Tükrak.

"S'il te plaît. Rapproche-toi de moi."

Le ton qu'il avait employé était plus conciliant sans être mielleux, et la Peste hésita à refuser pour de bon de se rapprocher de lui. A bien y réfléchir, durant leur court contact, il n'avait à aucun moment décelé une once d'agressivité. Tükrak hésitait furieusement. En réalité, il prit plusieurs minutes à se décider. Il pesait le pour et le contre, se demandant s'il avait vraiment besoin de son sac ou si ça valait réellement la peine de se faire toucher par un humain.
Finalement, et alors que l'humain avait certainement dû croire qu'il avait finit par faire fuir la créature des bois, cette dernière laissa échapper un soupir agacé prouvant sa présence.

« D'accord... » finit-il par concéder en se rapprochant à nouveau. « Mais ne froisse pas mes feuilles ! ». Pas qu'il prenait grand soin de son apparence, mais autant les feuilles qui couvraient son corps étaient juste là pour l'esthétique, autant celle de son crâne était réellement sensible, que ce soit aux changements de température qu'au toucher.

A nouveau à la hauteur de l'humain, il récupéra sa main et la posa sur chapeau champignon qu'il affectionnait énormément. De là, il lâcha la main pour laisser le temps à l'hylien de se faire une idée sur son apparence. Puis, comme il se considérait suffisamment intime désormais avec cet humain – après tout, celui-ci était bien en train de lui toucher l'écorce ! - il décida qu'il était peut être temps de mettre un nom sur cette singulière tête.

« Je suis Tükrak, et toi ? » Puis après une courte pause, il enchaîna avec une autre question. « Qu'est ce que tu fais seul dans la forêt, tu n'as pas peur des légendes ? » Il faisait bien sûr référence aux mystérieuses transformations qui avaient lieux dans les bois perdus. Un simple égarement suffisait à ce qu'il paraissait...


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Jeff n'entendait aucune réponse de la part de la Peste Mojo. Déçu, il soupira alors qu'il s'imaginait le Mojo -trop impatient- se faufiler entre les arbres pour échapper à l'humain, abandonnant à regret son sac. Mais il avait beau tendre l'oreille, aucuns pas affolés provenant de la Peste ne venait troubler le silence inquiétant. Un soupir agacé rompit le silence, il provenait de la créature des bois. Rassuré, Jeff écouta attentivement les paroles du Mojo.

Jeff prit une profonde inspiration et laissa la Peste Mojo conduire sa man vers son corps de bois. Lorsque Jeff toucha à nouveau la surface dure, un frisson le secoua de tout part. L'aveugle souriait et laissait sa main parcourir l'écorce. Il tenta d'obéir à la Peste en évitant le moindre contact avec les feuilles. Jeff trouvait le chapeau particulièrement amusant, et bien qu'il ne pouvait pas voir comment il était exactement, il arrivait à peu près à déceler sa forme. C'était un sorte d'immense champignon... ce chapeau était sûrement utile pour se camoufler !

La main de Jeff quitta l'écorce du Mojo pour se placer le long de son propre corps. L'autre, qui tenait le sac, s'abaissa à terre. L'aveugle déposa le sac au pied du Mojo, et alors qu'il s'attendait à tout moment à la fuite du Mojo, des paroles provenant de la Peste retentirent. Alors il s'appelait Tükrak ? Original, comme nom... Le garçon ne put s'empêcher d'éclater de rire suite à la question du fameux Tükrak.

"Justement, tu le dis toi-même : ce sont des légendes. Donc ça n'existe pas !"

Jeff se reprit et il dit d'un ton détaché.

"Je m'appelle Jeff."


Tükrak


Inventaire

0,00


(vide)

L'humain avait déposé le sac fait de feuilles et d'écorce aux pieds de Tükrak. Ce dernier le toisa avant de récupérer son bien et de sursauter lorsqu'il entendit le rire de son vis-à-vis résonner dans la forêt. Un peu vexé, un peu mal à l'aise à cause de ce rire dérangeant, il passa la bandoulière de son sac autour de son cou en observant l'humain d'un air critique – action inutile vu qu'il ne pouvait le voir -.

"Justement, tu le dis toi-même : ce sont des légendes. Donc ça n'existe pas !"

La Peste émit un reniflement dédaigneux, bien sûr que si ça existait, il n'avait tout de même pas inventé les jeux des Skull Kids, et l'immense Stalfoss qu'il avait aperçut une fois alors qu'il errait dans les bois avec son frère.
Puis, l'humain sembla calmer son rire et finit par se présenter à son tour.

"Je m'appelle Jeff."

« Jeff ? » tenta de prononcer le Mojo « Quel drôle de nom... » énonça t-il à voix haute sans se douter que l'humain pensait la même chose du sien. Puis, alors qu'il réajustait nerveusement son sac autour de lui en vérifiant que rien n'avait été dérangé, il ajouta d'un ton plus mature qu'il ne l'aurait crut.

« Les légendes sont toujours tirées de faits réels. Les monstres de cette forêt existent bel et bien. »

Etait-ce une menace ? Non, plutôt un avertissement, une mise en garde, pourtant, le Mojo se doutait bien qu'avec son handicap, Jeff ne devait pas s'aventurer très profondément dans les bois.

« Qu'est ce que tu vas faire maintenant ? » le questionna t-il en reprenant ses distances, sans pour autant se tenir trop éloigné. « Tu peux rentrer chez toi seul ? ». Par cette question, il s'offrait indirectement à le guider, mais sa curiosité l'emportant sur tout autre chose, il finit par lui poser celle qui lui brûlait les lèvres – qu'il n'avait pas d'ailleurs -.

« Qu'est ce qui est arrivé à tes yeux ? »


Invité

Invité
Jeff fut secoué d'un frisson : bizarrement, il n'avait pas peur pour lui mais pour son frère. Ils étaient tout deux assez faibles, et si la Peste disait vrai, la Forêt était peut-être trop dangereuse pour lui... il secoua la tête de droite à gauche, comme pour oublier ses angoissantes pensées. IOl fut ramené à la réalité par la demande de la Peste.

« Je sais rentrer chez moi seul, je ne suis pas idiot non plus. »

Il soupira à nouveau et sursauta à la question de la Peste. Il se gratta l’arrière de la tête et s’étira.

« Pourquoi veux-tu savoir ça ? »