Hyrule's Journey

Le village avait brûlé sous ses yeux. Elle n'arrivait toujours pas a y croire. De même que le passé qu'elle connaissait se mettait a changer, a se mouvoir autrement. La victoire du Bien sur le Mal était le premier pas pour sortir le destin de sa charnière maudite. Pour la métisse c’était déjà un début, un petit pas vers un demain meilleur.

Navi la petite fée qui l'accompagnait depuis son réveil dans la foret avait choisi ce moment pour mettre les voiles. Eorah ne lui en voulait pas. Elle savait qu'un lien entre une personne et sa fée dépassait les limites de l'entendement et de la compréhension. "Retrouve le ..." avait souhaité la métisse a la petite boule de lumière bleutée.

Puis un flash l'avait aveuglée, suivit d'une violente douleur a l'arrière de sa tête, déjà bien cabossée. La jeune femme était tombée en avant, le nez dans la boue de la montagne. Elle n'avait pas eu le temps de voir son agresseur, de sentir sa présence. Pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait que déjà le noir se refermait sur elle.

Eorah avait ainsi vogué pendant plusieurs jours, entre conscience et inconscience. Elle avait perçut une langue brutale, hachée, qu'elle ne connaissait pas. Impossible pour la métisse de savoir qu'une troupe de Gerudos l'avait prise en otage, et jetée telle un fardeau dans une des charrettes volées, entassée parmi les autres victimes de cette sanglante nuit. La fille de Lenneth avait sérieusement été blessée elle aussi par le Dogondo, et son corps brisé gisait au milieux des mourantes du désert. Pas, voire peu d'eau lui fut donné, réservées aux sœurs d'armes, bien plus précieuse que l'ennemie.

Puis retour à l'ombre, étouffante, des cachots du désert. La chaleur étouffante eu presque raison des dernières force de l'enfant du futur. Ses lèvres craquelées, sa langue séché n'aspiraient qu'a retrouver un peu d'humidité. Elle repris complètement conscience par une journée de chaleur plus intense que les autres, avec en tête une question : "Pourquoi?" pourquoi avoir conservé en vie une ennemie? Pourquoi avoir mis en danger les autres femmes du désert et les blessées pour trainer sa carcasse inutile ici, au milieu du sable et du vent?

La porte de sa cellule s'ouvrit en grinçant et en faisant voler un peu de sable autour de ses gonds. Peut être que la réponse a ses questions se tenait dans l'espace d'ou Eorah pouvait sentir lui parvenir un peu de vent? La porte se referma, coupant le faible courant d'air. Elle poussa un gémissement de dépit. Pas question de continuer a secher ainsi.

"Qui etes vous?" croassa la métisse.

« - Qui je suis ? Cela n’a aucune importance que tu connaisses mon nom. » répondit-il. Il avait sauté sur l’occasion. Dès lors qu’on lui avait annoncé avoir capturé l’un de ces chiens, il avait cherché à être le premier à l’interroger. Pourquoi ? Tout simplement car il s’en voulait. Qui aurait cru qu’un jour, une Ombre puisse avoir des regrets ? Eh bien, il en avait. Car sa chère, sa petite, toute petite Prêtresse avait été enlevée par ces ingrats. La Sainte des Flammes avait échappé à son attention et s’était fait enfermer. Comment avait-il pu ? Son seul rôle dans cette bataille, outre vaincre l’ennemi et défendre le Maître, avait été de protéger cette jeune demoiselle à la présence si précieuse dans les rangs du Seigneur ! Et il fallait maintenant tout faire pour la récupérer, pour réparer son erreur. Et lorsqu’il était entré, ce n’était pas un chien qu’il avait trouvé, mais bien une vulgaire chienne. A la regarder de plus près, il reconnaissait la tignasse argentée de la donzelle l’ayant ennuyé pendant l’attaque au Mont. Bah… Ca ne serait que « justice » qu’il puisse s’amuser un peu avec elle, pas vrai ? « - Je suis celui à qui les tiens ont pris quelque chose. Quelque chose de précieux… » Il s’approcha pour se pencher vers elle. « - Je compte bien le récupérer. Et tu vas m’y aider. »