Des lions en cage

[Privé avec Dreack, Dragmires peuvent venir]

[ Hors timeline ]

« JE VAIS LES MASSACRER ! RASSEMBLEMENT ! TOUS... TOUS EN SELLE ! »

D'un geste empli de la même rage qui faisait vibrer son rugissement, Ganondorf retourna la table en bois sur laquelle était déplié un morceau de parchemin. La colère lui fit donner un nouveau coup, de pied cette fois, sur le malheureux meuble qui se rompit en deux, à l'impact. Les salauds avaient eu Swann. Il aurait dû s'en douter en la voyant pas revenir à la forteresse, mais il avait longtemps gardé espoir qu'elle se soit enfuie et cachée le temps de pouvoir le rejoindre sans risque. Seulement, le message était sans appel. Capturée. Elle et la prêtresse ! Un coup dur, sans aucun doute. Cocirco pouvait avoir souffert, le clan était amputé de deux membres d'importance. Le bilan de la défaite s'alourdissait, et au même rythme, la fureur du roi du désert devenait explosive. Et dangereuse.
Aveil, elle, ne bougeait pas d'un pouce tandis que son roi laissait libre court à sa furie violente. L'avoir côtoyé pendant de nombreuses années lui servait, sans doute, à rester parfaitement immobile tandis que le Lion éructait et déchaînait sa force contre les murs de la pièce, transformés aux yeux de ce dernier en barreaux d'une prison. Et le gérudo haïssait plus que tout les cages. Son poing vint percuter l'un des piliers, qui s'ébranla aussitôt et chuta lourdement sur les dalles de pierre. Ganondorf contempla un instant son oeuvre, et sembla prendre très difficilement sur lui pour enfin encaisser le choc et essayer de se calmer.
Seulement alors, sa lionne s'approcha à pas feutrés, avec cette sensualité qu'elle avait étudié pour lui plaire, et prit le visage du roi entre ses mains.


« Tout ne va pas pour le pire. As tu lu tout le message ? »

Le regard toujours embrasé par la colère, Ganondorf lui répondit en hochant négativement la tête. Aveil se pencha alors pour récupérer la missive griffonnée au charbon sur un morceau de parchemin, et signée par un sceau de cire marqué d'un lion. Elle lut alors au fauve toujours prêt à se déchaîner, insistant sur les derniers mots,

« Swann et Prêtresse capturées. Ramenées à la citadelle. Songe oeuvre à libération. »

Ganondorf répéta mécaniquement ce nom, « Songe ». L'information transmise par l'espion l'étonnait grandement. Il avait senti que la sorcière s'éloignait, dans les temps qui précédaient l'attaque sur Cocorico. Elle semblait vouloir se détacher, ce à quoi il hésitait à consentir. Le passé lui avait apprit que retenir ses enfants ne servait à rien, mais les talents de Songe s'avéreraient difficilement remplaçables, et il restait le risque qu'elle passe complètement à l'ennemi. D'autant qu'elle serait toujours recherchée par Zelda. Mais de fait, la sorcière semblait prête à aider sa soeur... Le visage du Lion se dérida. Songe en avait dans le ventre, et dans la tête. Elle saurait quoi faire, s'efforçait il de s'en convaincre.

Son regard dériva d'Aveil, qu'il entoura d'un bras en un geste presque tendre qui trahissait sa gratitude, vers la carte qui était lentement retombée sur le sol après le malheureux sort fait à la table de bois. On y voyait Hyrule représenté, avec sa plaine, sa forêt, ses villages, sa capitale... Lentement, Ganondorf ramassa un pion en forme de démon et le plaça sur le château de son ennemie, tandis qu'un fin sourire vint illuminer son visage marqué par la fatigue. Puis, il observa l'Ouest du royaume, celui où trônait auparavant la plupart de ses pions, à lui. Son expression se fit plus dure, digne d'un chef de guerre, tandis qu'il déclarait,


« Le moment est venu de repartir à l'offensive. »

A ce moment là, les portes de la pièce s'ouvrirent en grand sur les plus gradées de ses gérudos, ses Lionnes de guerre, comme il aimait les appeler, toutes en armes et prêtes à partir. Aveil leur fit signe d'une fausse alerte. Ganondorf comprit alors que son rugissement furieux de tantôt avait été très sérieusement considéré par son armée et leur confirma le geste de sa favorite. Néanmoins, au moment où ses soeurs et filles s'en retournaient, visiblement déçues de ce faux départ, une d'entre elles s'attarda. Le Lion se demanda ce qu'elle pouvait bien attendre et le lui fit comprendre. Que ne fut sa surprise lorsqu'elle annonça,

« Un de vos fidèles est arrivé. Dreack. »

Elle avait prononcé son nom avec un léger dégoût et Ganondorf vit aussitôt de qui elle parlait. Il ramassa une nouvelle petite sculpture ; un autre démon, et dit,

« Accueille le comme il se doit. Et dis lui que je souhaite m'entretenir avec lui dés qu'il le pourra. »

Or, tout le monde savait cela, un lion ne brille pas par sa patience.

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Dreack


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(vide)

Le soleil étaient en train caché ses rayons ardents derrière les falaises rougeatres. Les torches venaient de s'embraser pour chasser l'obscurité qui commençait à s'abattre sur la vallée. Le soleil de plomb avait laissé place à un vent frais qui faisait frissonner les guerrières Gérudo qui veillaient sur l'entrée de la vallée. Le bruit des insectes nocturnes venaient s’harmoniser avec le fracas de la cascade et de la rivière en contrebas de l'unique accès aux territoires du Lion et de ses lionnes.

Le crépuscule grandissant continuait d'étendre son influence sur l'entrée de la vallée. Puis vint le silence. Le crépitement des flammes semblaient perdre en intensité alors que les insectes et les oiseaux de la nuit se faisaient silence. Seul le bruit de la cascade se fracassant en bas de la vallée venait rompre le silence de plomb. Une vigie hurla en direction de l'entrée de la vallée, désignant quelque chose ou plutôt quelqu'un se rapprochant de la herse gardant l'entrée du domaine du Malin.

Les hallebardes se dressèrent et les arcs se bandèrent en direction de l'étranger qui osait s'introduire sur les terres de Ganondorf. Il avançait lentement, les ténèbres semblant se rassembler autour de ses vêtements d'un noir intense. Bientôt, il fut à porté de tir et les vigies lâchèrent une volée en direction de l'étranger. Les flèches atterrirent à ses pieds. Et malgré un prompt arrêt, l'étranger continua sa route, arpentant à présent le pont, accueillit par les hallebardes des femmes du désert.

Les Gérudos n'étaient pas réputé pour être des poltronnes et pourtant, la présence de cet étranger semblait les mettre à l'aise. L'air avait quelque chose de pourri en sa présence et un sentiment d'inconfort et d’oppression semblait se dégager de chaque parcelle de son être. L'officier en charge de la garnison de la porte fit son apparition, regardant les femmes sous ordres tenir leurs hallebardes comme elle craignait de les faire tomber. L'esprit vif de la femme du désert comprit immédiatement qui était l'étranger. Il n'y avait que deux personnes à sa connaissance que deux être en Hyrule qui inspirait de tel chose et l'une d'entre elle faisait bien le double de sa taille. D'un ordre simple, elle ordonna à ses guerrières de baisser leurs armes et d'ouvrir la porte.

Lorsqu'il passa à coté des Gérudos, l'étranger ne fit aucun bruit et ne leur adressa aucun regard. Il continua sa route vers son objectif, silencieux comme un spectre alors que la tension qui avait envahi les épaules commença à s'évanouir au fur et à mesure qu'il s'éloignait. La capitaine lui jeta un dernier regard avant de cracher là où le Sorcier Noir était passé alors que les bruits de la nuit revenaient envahir l'entrée de la vallée.

Les patrouilles pressaient le pas lorsqu'il passait à coté de lui, ce qui n'était pas pour déplaire à Dreack qui ne supportait pas leurs présences. Pourtant, il devait faire avec. Il ne comprenait pourquoi le seigneur Ganondorf continuait de s'enticher de ces femmes alors que ses pouvoirs pouvaient lui permettre de s'assurer la main mise sur tout les monstres peuplant Hyrule. Mais ce n'était pas à lui de décider. Ses pas l'avaient amené à la demeure du Seigneur du Malin. Même si il était le moins important de la fratrie des Dragmires, il se devait au moins de se présentait au patriarche lorsqu'il était en sa demeure.
Contrairement aux sentinelles veillant sur l'entrée de la Vallée Gerudo, les gardes de la Citadelle connaissait tous Dreack et c'est pour ces raisons que son entrée dans les quartiers de son Seigneur se fit sans heurt et suspicion. Évidement, son escorte n'était pas ravi d'avoir à veillé sur lui, inutile de s'introduire dans leurs esprits pour savoir ça. Elles lui ordonnèrent de rester dans une pièce, le temps que leurs maitre lui accorde une audience.

Les heures passent tellement rapidement quand le temps ne devient qu'une chose fugace. Pendant son attente, le Sorcier Noir avait égaré son être dans son esprit, dans une sorte de méditation transcendantale. Malgré tout, il en sortit lorsque le fracas résonna dans les couloirs de pierre. Il ressentit le déchainement d’énergie de Ganondorf Dragmire et se releva. Apparemment son tour viendrait prochainement. Lorsque la porte s'ouvrit, l'escorte ne trouva pas le Sorcier à l’intérieur.

Au lieu de ça, à quelques pièces du château, pendant que le Démon ramassait une statue à l'effigie de l'un de ses semblables, Aveil sentit un courant froid lui parcourir l'échine. Il était inutile de cacher sa présence ici et de toute façon, Dreack se doutait que des êtres comme Ganondorf et sa favorite ne pouvait la sentir. Sa forme se détacha des ombres de la pièce. Celle-ci semblait s'accrocher à lui comme les fils d'une toile d'araignée avant de se rompre.

Dreack se mit au centre de la pièce, toujours sans un bruit, la tête basse, son capuchon et son foulard couvrant son visage avant que son genou ne touche les pierres froides. Ses mains blanches vinrent se poser sur son genou dressé face au Lion alors que sa tête se baissa encore plus.

L'Horreur du Clan était là.


[spoiler="Info"]J'ai pris quelques libertés notamment sur la structure de la vallée. N'hésite pas à me dire si elle correspond ou pas à ta vision des choses.
Et encore une chose, j'ai plus trop le net en ce moment du coup, mes réponses risquent d'être lente :([/spoiler]


« Quelle sorcellerie est-ce... ? » éructa Aveil en tirant son sabre, avant que Ganondorf n'arrête et son geste impulsif et ses mots. D'abord interdit, le seigneur du désert observa le nouveau venu avec dans le regard cette étincelle d'intérêt qui ne brûlait que trop rarement en lui, mais ne se détendit qu'en constatant pleinement le geste de soumission auquel l'homme se soumit aussitôt. Pas un mot n'était sortit de ce visage ravagé, pas une formule de protocole. Nul besoin de cela, lorsque les actes suffisent.
Le Lion eut un sourire satisfait et fit signe à sa favorite de ne rien craindre. La gérudo restait, comme la plupart de ses soeurs, rétive, méfiante, à l'égard des arts noirs mais sa fidélité envers lui l'emportait en tout chez elle, et son sabre se baissa jusqu'à ce qu'elle se résignât enfin à ranger la lame au fourreau. Ganondorf tendit alors une main vers la désormais célèbre
Horreur du clan, l'invitant ainsi à redresser le front. Il avait toujours préféré ses fidèles la tête haute que la face contre terre, à l'inverse de ses ennemis.

Lorsque Dreack se releva, le gérudo attarda son regard sur son visage meurtri, profondément marqué par la corruption. A l'inverse d'Aveil, il n'eut pas ce mouvement de recul naturel chez les profanes, incultes aux horreurs qui peuplaient les espaces au delà des frontières du monde. Pourtant, si les plaies du mage noir lui étaient familières, lui même l'avait peu côtoyé. Ce à l'inverse de ses mères adoptives Koume et Kotake qui l'avaient choisi et formé comme leur premier disciple depuis que Ganondorf avait terminé son apprentissage. C'était là un immense honneur, ou bien la pire des malédictions, selon le point de vue. En l'occurrence, pour ce qui concernait l'hylien, sans doute un peu des deux. Ce dernier avait depuis prouvé sa valeur en participant au rituel qui avait ramené le Lion des abysses, puis lors de la bataille récente, en manipulant un portail d'une main de maître, malgré toutes les protections déployées par les Sheikahs dans leur berceau de Cocorico. Puissant donc, mais au prix d'une âme ravagée. Il y avait toujours quelque chose de dérangeant dans le regard de l'homme, la marque d'une sombre et meurtrière conviction. Même un homme au coeur consumé de haine et d'ambition comme Ganondorf pouvait le sentir. Nul besoin de se demander pourquoi les gérudos le craignaient, et s'en défiaient même comme de la peste.

« Nous t'attendions. » déclara t'il finalement, ses mots sonnant comme un reproche nullement dissimulé. Et de fait, le seigneur du désert n'attendait que le retour de ses fidèles pour relancer la guerre. Dire qu'il s'inquiétait pour la survie de tous aurait été excessif. Il souffrait surtout dans sa patience, à force de ne pas voir revenir à portée de sa main les pièces maîtresses de son jeu. L'absence de Swann et de la prêtresse venait d'être justifiée de la pire des manières, il avait remédié à celle de Négus et Abel s'était montré le plus fiable d'entre tous... A présent, à Dreack de se justifier. Ganondorf alla s'asseoir sur l'unique siège qui avait survécu à son excès de fureur de tantôt et poursuivit, posant la menace plus clairement, « Ta trace s'est évanouie avant la fin de la bataille, que s'est il passé ? »

Dans la grande composition qu'avait constitué cette bataille devenue défaite, ces quelques notes n'avaient pas un grand impact, mais le Lion devait s'assurer que son mage n'avait pas pris ses jambes à son cou. Si le portail était resté ouvert, peut être Swann aurait elle pu fuir. C'était une hypothèse hasardeuse, mais Ganondorf éprouvait le besoin de faire porter l'échec de sa fille préférée sur quelqu'un. Et si Dreack s'avérait convainquant, le gérudo n'aurait qu'à choisir un autre bouc émissaire. Si il s'avérait convainquant.

« Parle, j'écoute. », avec attention.

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Dreack


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(vide)

A l'invitation du Seigneur du Desert, le sorcier releva la tête pour faire face au visage de son maitre et de sa suivante. Si celle-ci avait le même regard que ses soeurs, celui de Ganondorf Dragmire était différent de ceux qu'on lui avait porté toute sa vie. Il savait lui, ce qui avait par delà le voile de la réalité. Lui aussi avait gouté à la douce mais terriblement amère caresse du vrai pouvoir. Il en portait la marque dans son âme et sur le dos de sa main. Un pouvoir que Dreack jalousait et enviait.

Il était inutile d'être télépathe pour savoir que le Roi des Lions était impatient de savoir ce que l'Horreur du Clan avait fait durant tout ce temps. Lui même aurait exigé des explications de ses subordonné dans le même cas. La présence écrasante du porteur des deux parties de la Triforce courbait son échine alors qu'il se redressa, la porte derrière lui s'ouvrant par la même occasion. Une gérudo s'approcha, seule, sans arme sous le regard médusé de sa camarade de garde. Sa démarche était hésitante et sa tête se balançait de gauche à droite au rythme de ses pas. Elle prit place aux cotés du sorcier qui tourna lentement sa tête dans sa direction avant de reposer son regard placide sur le Seigneur du désert et sa favorite.


- L'Horreur s'excuse de ne pas pouvoir vous parler directement mon Maitre, mais il craint que ce qu'il reste de sa voix ne soit pas suffisante pour vous expliquer ce qu'il a retardé.

La gérudo parla d'une voix claire, comme si elle tenait une conversation banale avec une de ses sœurs, ne semblant même pas réaliser où elle était ni à qui elle s'adressait.

- Vous racontez toute l'histoire en détail serait vous faire perdre un temps précieux mon Maitre, mais il est néanmoins des choses que vous devez savoir. Après avoir ouvert le portail, l'Horreur fut attaqué par deux ennemis. Ce qui semblait être un milicien du village et une mendiante aux pouvoirs proches des siens. Le milicien fut rapidement vaincu mais la sorcière ... La sorcière était bien plus puissante qu'il n'y paraissait.

Au moment où la gérudo lâcha ces paroles, Dreack inspira et expira d'une manière rauque traduisant son mécontentement. Bien qu'il avait du mal à l'admettre, cette mendiante avait des capacités rares. La donne aurait été différente si il avait été en pleine possession de ses pouvoirs, mais le résultat était le même, il avait été vaincu.

- Malgré ses efforts, l'Horreur ne put maintenir le portail contre les protections du peuple de l'Ombre et combattre la sorcière. Il fut vaincu et capturé par ceux qui se font appeler la Redemption d'Ambre. Mais dans ce malheur, l'Horreur pu obtenir une information qu'il pense importante à vous communiquer.

La tête de Dreack se baissa lentement, dans un signe d'approbation.

- Il semblerait que l'Ambre soit à la recherche du savoir de la Mort du Royaume. Comment ces cloportes sont-ils au courant d'une tel chose, l'Horreur l'ignore mais si des justiciers de pacotilles ont connaissance de ces écrits, alors la fausse Couronne aussi.

Le regard de l'Horreur du clan s'attarda alors sur le Patriarche.


Il y avait certainement quelque chose de malsain dans la démarche et l'attitude de la marionnette. Mais si Aveil semblait révulsée par le procédé et en proie à une colère sourde la rendant redoutable, Ganondorf, en bon connaisseur, appréciait plutôt le talent de l'horreur de son clan. Décidément, le mage noir appréciait la mise en scène, et le Lion ne pouvait qu'admettre qu'il n'en usait pas en pur novice. Ce surnom, cette réputation de terreur ne lui était pas attaché par hasard ; pour mériter un titre de popularité, encore fallait il l'entretenir. Dreack le savait visiblement.

Le seigneur du désert écouta presque distraitement les justifications de son fidèle. Après tout, qu'il soit parfaitement sincère ou non importait peu ; si Ganondorf décidait de lui faire endosser l'échec du village, aucune excuse ne pourrait lui éviter cela. Néanmoins, le gérudo avait à l'esprit de s'occuper de ses enfants captifs avant de poser la question des fautes et des responsabilités dans leur défaite. Quand à parler des siennes... C'est bien le privilèges des rois que de ne jamais devoir être confronté par d'autres à cette question.
L'attention du Lion s'éveilla cependant lorsque Dreack évoqua une sorcière qui l'aurait vaincu. Plus puissante qu'il n'y paraissait, déclara la gérudo, suivie par un son de gorge rageur du mage.
« Plus puissante que toi, donc. » Objecta alors le Roi, afin de déstabiliser son vis à vis. De fait, il savait bien ce qu'on pouvait ressentir devant un adversaire sous estimé se révélant largement à la hauteur. Le sien n'avait que huit ans sous son bonnet vert quand ils s'étaient rencontrés pour la première fois. Difficile de croire qu'un péril viendrait de lui, et pourtant...

Ganondorf se redressa néanmoins par la suite, en entendant le nom d'ennemis bien connus : les fameux auto-proclamés rédempteurs d'ambre. Leur simple nom l'insultait déjà, lui qui portait une ambre à sa couronne, mais il se souvenait également de leur entêtement à lui faire en plusieurs occasions. Que Dreack ait été capturé et revienne cependant en un seul morceau à la forteresse, voilà qui ne manquait pas de piquer sa curiosité.
En bon metteur en scène, le mage noir fit durer le suspens sur la fameuse information qu'il détenait. Pas longtemps, mais assez pour que le Lion ne s'agace. Puis, finalement, le couperet tomba. Le Roi sentit le regard de son fidèle peser sur lui, guettant sans doute sa réaction.

Il s'efforça de masquer au mieux tout ce qui le traversait. Le savoir de... Le titre en question ne laissait aucune place au doute ou au quiproquo. Dun. Le savoir interdit de ce cher ex-prince disparu. Ganondorf ne put empêcher son poing de se serrer, instinctivement. Cette main où était gravée en lettre divine deux triangles d'or, symboles de son pouvoir, mais où l'un brillait avec bien plus d'éclat que le second, pâle, terne. C'était le prix d'une usurpation, d'un vol devant la volonté divine ; le fruit de l'oeuvre achevée par l'homme qui portait le titre de Mort du royaume.
La voix lourde du gérudo demanda alors à Dreack,


« Les insectes d'ambre, as tu vu leurs visages ? Entendu leur véritable voix ? Saurais tu les retrouver ? » Il n'y avait plus rien dans son attitude de la légèreté ironique de tantôt, et de l'amusement du fauve qui joue avec une proie en attendant de décider de son sort. Le mage noir avait failli au village ? Il venait peut être de tout racheter d'un bloc. Un péril comme il le rapportait pouvait signifier une chute violente pour le gérudo, mais si il pouvait doubler ses ennemis, peut être y avait il moyen de tuer deux oiseaux avec une pierre. Soudainement fatigué des jeux de théâtre qui ne l'impressionnaient pas, Ganondorf établit un lien mental avec Dreack et lui intima, *Cesse donc, relâche la, nous devons parler de choses importantes* Sous entendu que personne d'autre ne devait pouvoir les écouter ni les entendre. *Viens donc, suis moi.*

Dans un même élan le Lion se leva, plein de la majesté du chef de guerre prêt à retourner au combat, à se jeter dans l'arène sanglante, dépassa Dreack et sortit de la pièce. Comptant sur le mage noir pour le suivre à la trace sans se perdre, il s'enfonça d'un pas rapide dans le dédale de la forteresse, jusque dans ses tréfonds, là où les gérudos ne vont jamais, refusent d'aller et s'amusent à se faire peur en imaginait des histoires sur les horreurs qui y résident. Ce jour là, ce lieu en abritait une de plus. Finalement, Ganondorf parvint à sa destination : un cul de sac, un couloir brusquement fermé. Qui donc s'intéresserait à un bête pan de mur quand des dizaines de portes attendaient d'être ouvertes ? Parfois, la meilleur protection se trouve être l'étroitesse d'esprit de l'adversaire. Le Lion concentra alors de l'énergie dans ses mains, une pour les ombres, l'autre pour la flamme, et les posa sur le mur. Un portail s'ouvrit en un instant, provoquant cet appel d'air caractéristique des failles dans l'ordre bien régi du monde.

Sans perdre un instant ni demander son avis à Dreack, ne l'imaginant pas craintif envers un tour de magie plutôt basique, Ganondorf traversa le passage et se retrouva bien loin de là, dans un bâtiment qu'il connaissait bien, depuis longtemps. Un édifice engloutit dans les sables mais suffisamment imprégné de pouvoir pour résister au poids des années sur ses murs et son plafond. En fait, le Lion et son fidèle se trouvaient dans un temple très spécial, qui avait eu son heure de gloire et reposait à présent dans les limbes de l'Histoire.
Presque intimidé, - presque ! - le lion s'approcha alors de la nef où trônait encore une statue monumentale de déesse. Il eut l'étrange impression de rendre visite à une ancienne maîtresse, peu désireuse de son retour. Mais Ganondorf ne s'embarrassait pas de ces broutilles et il avança droit vers l'autel. Sur celui ci trônait un parchemin, enroulé, scellé d'un sigle de lion. Le gérudo s'en empara et le montra à Dreack, avant de se décider enfin à l'informer des raisons de tout ceci,


« Depuis trop longtemps, ces imbéciles sont un caillou de trop dans ma botte. Il est temps de s'en débarrasser, et tu vas m'aider en cela. Tu as une revanche à prendre sur eux, n'est-ce pas ? Alors voilà ; ceci est la clé qui mène au livre de Dun. Il va falloir que les rédempteurs mettent la main dessus et l'utilisent. Or, ce qu'ils convoitent sera bien gardé. Et toute issue leur sera fermée. Une fin digne de ces gêneurs. »

Peu désireux d'objections, Ganondorf attendit néanmoins de voir la réaction du mage noir. Peut être avait il une idée sur un moyen concret pour mener le projet à terme.

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Dreack


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Visiblement, le Sorcier Noir n'aura pas à subir les foudres de son Maitre aujourd'hui. Après tout, il lui ramenait une information de premier ordre que ses précieuses filles au corps svelte et la démarche silencieuse n'auraient certainement pas été capable d'obtenir. Ces révélations s'étaient acquise dans la douleur mais elles étaient d'une importance stratégique pour le trône. Si son interrogateur avait sût que l'Horreur du Clan aurait put s'en sortir, il n'aurait certainement pas lâché une information aussi précieuse de leurs intentions.

Content de ses prouesses jusque là, l'Horreur se permit d'esquisser un sourire derrière son foulard jusqu'à ce qu'une expression de stupéfaction se lise dans son regard. Il avait presque oublier cette sensation, celle que son esprit ne pèse pas lourd face à quelque chose d’incommensurablement plus puissant. Aussi facilement qu'il aurait enfoncer une porte en bois vermoulu avec des chausses en plomb, le Seigneur du Malin avait pénétré son esprit et donné ses ordres. Le lien psychique avec sa marionnette s'était rapidement rompu, laissant la lionne du désert complétement hagarde à coté du sorcier, se demandant ce qu'elle faisait ici, hors de son poste avec une migraine de tout les diables. Mais alors que le maitre incontesté des lieux passa à coté de son serviteur, celui-ci avait déjà disparu lorsque l'imposante silhouette du chef de meute passa les portes.

Chaque recoins d'ombre à coté desquels passait le Seigneur du Désert semblait l'observer et la présence tapis dans les ténèbres ne se montra que lorsqu'il s'immobilisa. Silencieux comme une tombe, Dreack observa l'être aux deux fragments accomplir le rituel de portail. Seul la robe noire du sorcier virvolta lors de l'appel d'air. En matière de rituel et de magie, il ne qualifiait pas d'un amateur et savait pertinemment les effets secondaire de ce genre de pratique. Il observa son Maitre franchir l’éther et ne craignait pas de lui emboiter le pas.

Franchir un portail lui avait toujours un peu retourné l'estomac, bien que celui-ci fut mener d'une main de maitre. C'était peut être sa sensibilité accrue à la magie qui avait ce genre d'effet sur lui. Lorsqu'il sentit son estomac se remettre en place, il s'attarda à la contemplation des lieux. Et immédiatement, il eut l'impression qu'il n'aurait jamais dû être là. Il y avait quelque chose dans l'atmosphère qui semblait vouloir le chassé, comme si le caractère sacré du temple refusait que sa présence souille ce lieu. Il avait ressenti ça plusieurs fois, mais ici, c'était particulièrement puissant. La statue de la Déesse vénérée dans ce temple semblait le dévisager, comme si elle était consciente et courroucée de leur présence. Le Sorcier Noir espérait quitter rapidement ces lieux.

Le Seigneur du Desert se dirigea vers l'autel aux pieds de la statue et s'empara de son contenu avant d'exposer son plan à son sorcier. L'idée de vengeance trouva facilement un écho mais le fait d'exposer un savoir aussi précieux le rendait méfiant. Mais surtout, il savait que si il échouait, les conséquences serait terribles, autant pour le Trône que pour lui. Mais la réussite lui apporterait également un prestige sans précédent. Le Sorcier Noir prit un temps de la réflexion qui dura moins d'une minute.


- Si vous m'autorisez à parler librement, Seigneur, je pense qu'il est dangereux de laisser pareil artefact aux mains de ces insectes, même pour leur tendre un piège. Ils sauront que nous ne laisserons pas pareil savoir sans protection et seront préparé ...

Sa voix résonna dans tout le temple. Le Sorcier Noir avait profité du lien mental établit par Ganondorf pour l'utilisé. Il se rapprocha de l'Autel malgré le fait que le Temple semblait s'opposer à lui, ses yeux regardèrent le parchemin.

- Si nous battons simplement les ambrés, d'autres prendront leurs places. Ce que nous devons vraiment tuer ... C'est l'idéal, la conviction et l'espoir.

Son visage remonta lentement vers celui du Maitre du Désert.

- Et ça, c'est un domaine que je maitrise. Lorsqu'ils sortiront de mon piège la Redemption d'Ambre n'existera plus. De corps et d'esprit.

Son regard s'attarda sur le parchemin que tenait le Seigneur du Desert. Un semblant de frisson le parcourut à l'idée de parcourir lui même les écrits de la Folie de Royaume. Un homme qui avait réussit à arracher le cadeau des Déesses à un de leurs Elus rentrait tout à fait dans les standard de personne plus que respectable pour l'Horreur du Clan.


[HRP]Désolé du retard ! J'espère que le post va te plaire ; étant donné que je me permet pas mal de trucs, si tu trouve à y redire, hésite pas à me MP. J'espère que tu vas aimer ![/HRP]

Ganondorf savait, pourtant, qu'ils ne supportaient pas les inconnus. Il en avait déjà fait l'expérience, mais il se devait d'amener là Dreack. Non pas que ce dernier pouvait lui être utile en ce lieu : un roi n'est jamais menacé en son royaume. Seulement, il ne désirait presque aucun risque ; éviter de mettre en danger une de ses lionnes, par exemple. Il avait donné le change suffisamment longtemps à présent. Le renard était entré dans la cage. Néanmoins, le Lion fit durer son petit jeu un peu plus longtemps.

L'objection que le mage noir venait de lui opposer le conforta dans son idée. Le pensait il aveugle, ou idiot ? Sans doute ne pouvait il pas s'imaginer combien de fois le gérudo avait subit la morsure de la trahison, son goût âpre qui reste en bouche et ne s'estompe jamais vraiment. Cependant, Ganondorf joua la vexation, replia son bras tendu qui offrait le parchemin à son sbire, et fit une moue agacée. De fait, il ne faisait qu'à moitié semblant de ne pas apprécier la contradiction. Mais déjà, une première aura s'esquissait déjà, dans un coin de la grande salle. le Lion masqua au mieux un léger sourire mauvais, et se retourna vers l'autel, Dreack dans son dos. Alors, il déclara, sur un ton pensif,


« Un domaine que tu maîtrises... Hum. Tu t'avères être plein de talents. »

Le mage noir pouvait il déjà comprendre, saisir le danger ? Il fallait bien connaître le roi du désert pour cela, car son ironie tenait à peu de choses ; une légère inflexion, un rictus furtif, un doigt tremblant camouflée à l'intérieur d'une cape. Il poursuivit, neutre, « Les personnes talentueuses sont souvent de précieux atouts. Mais il est des gens qui les dépassent en utilité... » Cette fois, les auras étaient plus nombreuses. Elles approchaient de partout ; sans tenir compte des murs, du sol, du plafond, en bref des limites du monde matériel. Ganondorf les connaissait bien, il savait les écouter. Il reconnaissait leurs plaintes chargées de haine et de peine. Une détresse et une colère infinies qui les rendaient infiniment dangereuses. C'est alors qu'il ferma le portail de sortie, en y pensant. De ce monde, il était le maître. Alors, il acheva sa phrase, d'une voix grave, et tranchante, « ... les gens loyaux. »

Alors, les esprits fondirent sur le mage, entravant qui une jambe, qui un bras, qui une main. Ganondorf se retourna, le visage dur, pour observer des dizaines d'âmes scellées lui obéissant saisir leur victime et s'efforcer de l'immobiliser. Le Lion, quand à lui, de ses deux mains ouvertes, sapait la magie du sorcier, absorbait ses forces, abusait de ses pouvoirs dans ce monde où toutes les règles jouaient en sa faveur, pour la simple et bonne raison qu'il les avait toutes écrites. Et lorsqu'il put s'avancer vers un Dreack inoffensif, il lui posa un doigt sur le front, le força à le fixer dans les yeux et murmura, sa colère à peine contenue,

« Faut il que tu sois fier, pour avoir pensé me duper. » Après la bataille du village, le Lion n'avait que des doutes mais à présent, ses présomptions avaient fortement gagné en crédibilité. »

« La mort du royaume, hein ? Tu as un peu vite oublié la règle à propos de ça : Damnation Memoriae. L'oubli. Total. Personne n'était sensé savoir. Ceux qui l'ont su l'ont effacé de leur mémoire ou ils ont eux même disparus. Et voilà que l'art maudit du prince dégénéré refait surface... »

Son ongle s'était enfoncé dans la chair à mesure qu'il parlait, et que son ironie malsaine devenait plus flagrante. Au fond de lui, il commençait à réaliser à quel point sa volonté avait été trahie, bafouée. Que Link ait parlé du livre à ses alliés, ça n'avait rien d'extravagant. Mais si Dreack en avait apprit l'existence... Ganondorf se demanda, une fois de plus, ce qui pouvait bien se dire dans son dos. Puis, soudain, il se releva, dans un mouvement étudié qui fit claquer sa cape et le redressa de toute sa grandeur. Avec précaution, il reposa le parchemin scellé sur l'autel et poursuivit,

« Tu le désire, n'est-ce pas ? Ce savoir si puissant ? Inutile de nier après avoir tenté de me tromper. Un idiot aurait pu croire ta sincérité, et moi même j'ai bien failli le faire, surtout quand tu as parlé de détruire tes ex-ravisseurs. Mais tu n'aurais pas dû me demander cela. Il caressa de la paume la texture fatiguée du parchemin. Je te savais plein de haine envers moi. Envers le monde. Mais j'avais gardé des doutes jusque là. »

En se retournant, Ganondorf constata que l'une des âmes damnées ne se contentait pas de garder prise, mais cherchait à pénétrer dans le crâne et l'esprit de Dreack. D'un unique mais puissant cri, il remit l'ombre à sa place, résistant à la tentation de la détruire. « Attachantes, n'est-ce pas ? » Dit il au mage, en désignant ses bourreaux. « Elles savent servir avec ardeur, mais pour certaines, le caractère de leur ancienne vie a un peu rejailli sur leur éternel tourment. A une époque, je pouvais toutes les nommer. A présent, ma mémoire s'estompe un peu. Cela fait si longtemps que je les ai tuées...

Le Lion avait déclara cela sur le ton d'une conversation banale, comme un vieillard évoque ses amours d'entant ou un voyageur retraité ses voyages autour du monde. Mais oui, il reconnaissait effectivement la plupart de ces visages. L'un d'eux, tout en train d'obéir, ne le fixait pas moins d'un air mauvais. Un terrible adversaire, qui avait vécu son jugement dernier comme tous les hommes. Peut être comme Dreack en ce moment. Mais dans tout jugement, la parole doit aussi revenir à la défense. Ganondorf se pencha à nouveau vers le mage. Toute ironie l'avait déserté. Il ne restait plus qu'une dureté de roc, le genre qu'on forge par une vie entière entre un sable ardent et un soleil de plomb. Le genre qui ne connaît nulle pitié.

« Donne moi une raison de ne pas prendre ta vie. »

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Dreack


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[ Après avoir perdu 3 fois mon texte T.T , je peux enfin le mettre /o/ ]

Il était difficile de jauger des êtres aussi grand que le Seigneur du Désert. Il n'était pas dans ses habitudes d'être confronté à de tel torrent de puissance. Depuis des années, Dreack s'était contenté de n'affronter que ce qu'il pouvait vaincre et dont le profit était suffisant pour prendre des risques. C'est pour ces raisons qu'ils restaient loin des batailles mené par le Trone, préférant agir à l'arrière, à l'abri derrière ses enchantements. La ruse, la duperie, la manipulation et la magie, tels étaient ses armes. Il avait de l'admiration pour le Lion. Après tout, n'était-il pas le plus grand sorcier d'Hyrule ? Et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de le haïr également. Pour ce qu'il était tout simplement en existant. Un maitre incontesté, craint et respecté par ses ennemis comme par ses alliés. Cette jalousie et cette haine avaient alimentés les ambitions de Dreack. Et aujourd'hui, il lui tendait un artefact que l'Horreur du Clan convoitait ardemment.

Mais soudain, son seigneur lui retira son don. Il lui tourna le dos avant de l'abreuver de parole. Sensible aux changements magiques, Dreack senti que la présence qu'il attribuait à l'idole était plus oppressante. Peut être était-elle courroucé que ces deux êtres qui n'avaient rien à faire dans ces lieux s'échange des cadeaux qu'ils ne méritent pas à ses yeux ? Il sentit des auras s'agiter dans le sanctuaire. Était-ce une épreuve ? L'Elu de Din était-il en train de le tester pour voir si il méritait de poser des yeux sur un tel savoir ?

Le portail se referma, se qui crispa le corps frêle du sorcier. Tout cela ne lui plaisait pas. Il sentait des énergies dans ce lieu. Des énergies qu'il connaissait bien, chargé de haine et de rancœur. Puis le couperet tomba sous le verbe de Ganondorf. Il venait de se trahir.

Dreack ne réagit pas suffisamment vite pour usé de ses pouvoirs contre les ectoplasmes qui l'assaillait. Leurs mains éthérées l'attrapèrent, agrippant aussi fermement qu'une brute de chair et de sang. La caresse de leurs essences laissaient une sensation de froid sur la peau livide du sorcier qui tenta de se débattre comme il pouvait. Sa propre énergie lutta contre celle de ses assaillants mais le Roi des rois avait déjà entreprit de saper ses forces absorbant les siennes. Dreack sentit ses forces le quitter. Ses dents grincèrent quand le Lion posa son doigt sur son front pour relevé son visage alors qu'un faible râle sortait d'entre ses lèvres desséché et gercé.


Maaaitre ...

Mais le Patriarche des Dragmires ne l'écoutait pas. Ici, comme ailleurs, il avait tout les droits. Puis vint la prose sur la Mort du Royaume. Tout ces mots étaient encore une fois la preuve que l'ont sous-estimé ses pouvoirs, même si ils ne pesaient pas lourd face à ceux de son nouveau tortionnaire. Si l'immense majorité des hyliens avaient oublié le destin du prince, il y avait des signes. Des signes imperceptible pour les non-initié, des traces dans des lieux inaccessibles. Et pourtant, il l'avait retrouvé. Il était peut être l'une des dernières personnes à en connaitre l'existence et quand il avait réalisé le potentiel de cette découverte, l'Horreur du Clan avait rapidement réalisé les raisons qui avait amené Ganondorf à l'oblitération totale de Dun Loireag Dragmire.

Un mince filet de sang coula le long de l’arrête de son nez avait qu'une douleur vive ne lui prenne le front. Résister aux assauts des spectre était déjà quelque chose mais affronter en plus la douleur physique était insupportable. En maitre de la mise en scène, le Roi du Desert se releva pour retourner vers le parchemin. Dreack peina à lever les yeux vers lui. Ils sentaient les âmes des suppliciés qui tentait de pénétrer son esprit. Il se sentait comme une forteresse aux murs effrités tentant de résister à l'assaut d'un ennemi en surnombre. L'Horreur du Clan était trop occupé à préservé l’intégrité de son esprit pour faire attention au discours de Ganondorf. Il ne voulait pas finir comme tout ces esprits.Et pourtant, ce fut lui qui chassa ses assaillants. La pression dans son crâne se relâcha mais il était toujours trop faible pour lutter contre de tels force.

Le Maitre des Lieux lui apporta toute l'attention qui lui était du. Comme un juge en plein simili de procès, Ganondorf lui demanda pourquoi il devait épargner sa vie. C'était une excellente question dont Dreack n'avait même pas de réponse. Il y avait longtemps qu'il avait arrêté de vivre. Son existence avait une finalité tellement brutale. Il ne respirait que pour expirer haine, rancœur et vengeance. Des choses qu'il n'aurait peut être jamais l'occasion d'accomplir. Mais pourtant sa volonté de se venger de ce monde était tenace. Malgré le drain de ses réserves, il tenta de garder la tête haute. Il devait lutter. Il n'était plus le sorcier de pacotille qui avait rejoins les rangs du Malin il y a quelques années. Il était le Sorcier Noir, l'Horreur du Clan bon sang ! Le peu de corde vocale qui lui restait vibrait à nouveau.


- Vous avez ... Besoin de moi ...

Ses dents se crispèrent alors qu'il tentait de chasser les esprits qui l'assaillaient. La colère qui bouillait dans son corps était comme une potion ardente qui menaçait de déborder de son contenant.

- Je n'ai ... Aucun égal dans vos ... Rangs ...

Ses doigts osseux se refermèrent dans un craquement sinistre. Ses yeux se remirent à briller faiblement d'une lueur violette teinté de vert.

- La Ruine ... Que je peux apporter ... Est bien plus grande ... Que la meilleure de vos lames ... De votre meilleur guerrière ...

Un esprit lui hurla dessus. Son rugissement sonna fort dans l’Éther de son esprit mais mû d'une colère et d'une haine terrible, elle rebondit sur Dreack qui tourna son visage vers le spectre. Son regard repoussa l'esprit en arrière mais celui-ci ne le lâcha pas. Son visage vibra alors qu'il se retournait vers le Seigneur du Desert. Même si il était le maitre absolu de ces lieux, si celui-ci avait décider de le tuer, l'Horreur du Clan ne se laisserait pas vaincre aussi facilement. Dans un dernier râle, il regarda Ganondorf dans les yeux.

- Vous avez ... Besoin de moi ...


Un instant, Ganondorf envisagea l'idée de lâcher la laisse de ses chiens, et par là, signer la condamnation de Dreack en lettres de sang. Besoin de lui ? Mais de qui Ganondorf Dragmire avait il besoin ? Quel individu s'était donc avéré tant indispensable que le Lion l'avait gardé à ses côtés depuis les prémices de sa guerre ? Aucun. Les uns venaient puis partaient, parfois douloureusement mais toujours, il avançait vers son but. L'impudence de Dreack lui coupa le souffle un instant et l'espace d'une seconde qui dura un millénaire, la colère de Ganondorf faillit abattre sa volonté, et fracasser du même coup la vie fragile du sorcier comme entre deux pierres.

Et puis, il y eut un phénomène étrange. Les moins affamées des âmes cessèrent d'étendre leurs griffes sur leur victime. Quand d'ordinaire leur tempérament rebelle et leur appétit les poussait à toujours avancer plus loin dans leur oeuvre de mise à mort, là, elles refluaient presque. Le gérudo s'attarda sur le phénomène, tandis qu'une voix faible et erratique lui parvenait.
Nul égard dans ses rangs ? C'était probable, mais le roi n'avait pas la tête à comparer mentalement ses fidèles. Son attention se portait sur le comportement étrange de ses esclaves. La peur ne comptait pas parmi leurs habitudes et il devenait certain que quelque chose ne tournait pas comme lui le voulait. A mesure que la voix gagnait en ampleur, malgré les tourments que cela semblait provoquer à Dreack, Ganondorf s'efforçait d'affermir son contrôle, de forcer les esprits à revenir à plus de vigueur et d'agressivité. Mais chaque mot semblait desserrer un peu plus l'étreinte autour du sorcier. Et lorsqu'il évoqua la guerrière, sa guerrière, le souvenir de Swann provoqua un soudain accès de rage - ou était ce une autre émotion ? - chez le Lion, qui lâcha une brusque impulsion d'énergie vers les esprits. L'un d'eux, le plus tourmenté, fonça sur le visage de Dreack. Ce qui advint ensuite, la manière dont ce dernier repoussa l'assaut, provoqua un frisson chez Ganondorf. Dans son regard, on pouvait lire cette étincelle de fascination que peu avaient vu auparavant. Une rareté, qui valait beaucoup dans le clan. Un signe, aussi, qu'une décision était prise.
Tout en repoussant les esprits, le Lion se retourna vers la statue qui trônait là. Une vieille amie, qu'il avait quitté depuis longtemps mais dont il appréciait le souvenir immortalisé dans la pierre. La meilleure gardienne jusqu'ici pour le bien le plus précieux - en même temps que le plus grand péril - du gérudo. Lentement, d'une voix lourde de l'ordre qu'elle énonçait, il déclara,


« Ton âme est tordue, Dreack, mais ta langue parle juste. Je te confie ce trésor, à charge pour toi de l'utiliser au mieux pour détruire nos ennemis et abattre les obstacles qui nous séparent encore de notre but ultime. »

Puis, présentant le parchemin à la statue, les bras levés, il récita dans une langue inconnue d'Hyrule et des contrées hors du désert, un langage ancien dont les sons firent comme bouillir l'air et frissonner la roche,

« τηεα γήυλε πον πρώην τελικό ! »

Tout l'édifice trembla, la déesse avec et une aura brillante, aux teintes d'ambre enroba l'artefact. Un instant plus tard, tout revint comme il était auparavant. Vieux, décrépit, oublié. Ganondorf s'imprégna un instant de ce lieu où il n'aurait peut être plus jamais à revenir. Tant s'était joué ici, dans ce temple, sous le regard de la déesse ! Et maintenant, le temps du repos était venu. Alors, d'un geste de la main, le gérudo ouvrit une nouvelle porte vers le monde des vivants, juste derrière Dreack. Et avant de quitter ce lieu, il se planta devant le sorcier et posa une main sur son front, à l'endroit précis où son ongle avait percé la chair. Là, à mesure qu'il parlait, une pierre d'ambre apparue, comme incrustée dans l'os et visible sur le front.

« Ici s'achève notre discorde. Grâce à ce cadeau, je serais avec toi dés qu'il le faudra, et tu bénéficieras de mon pouvoir. Dés lors tu es des miens, car les déesses l'ont voulu ainsi. » De fait, si cet espèce de troisième oeil était une merveille de sorcellerie, Dreack verrait sans doute la menace dans son don si particulier. Ganondorf savait que son pari était risqué, et l'âme du sorcier tordue. Mais ses mots avaient frappé juste. Dans sa guerre, le Lion avait besoin de plus que de lames et de flèches. Et pour prendre la reine en face, il aurait besoin de toutes les pièces de son jeu. « Suis moi. Tu ne veux pas rester seul ici. » Déclara t'il à Dreack Dragmire, avant de passer le portail.

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Dreack


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Il est des âmes si sombre que même les esprits les plus brillants ne peuvent sauver. Des êtres enfoncés dans une nuit si noire, que leurs yeux sont aveuglé à la moindre lueur d'espoir. Aucun des ectoplasmes présent dans ce lieu interdit n'avait touché d'aussi près les vraies ténèbres. Si les laquais spectraux de Ganondorf éprouvaient une colère et une haine terrible envers leur geôlier, elle n'était rien comparaison de celle qui habitait dans les tréfonds du Sorcier car elle n'était pas dirigé à l'encontre d'une seule personne mais d'un monde tout entier.
C'était grâce à ces noirs impulsions qu'il arrivait à tenir en respect les fantômes et leur maitre. Bien évidement, si il avait eu encore une fois l'ensemble de ses forces, il aurait offert au Seigneur du Desert, un duel digne de ce nom. Mais pour l'heure, Dreack semblait surtout lutter pour sa survie.

Puis les griffes des sbires du Malin se desserrent. L'Horreur du Clan sentait la pression sur son crâne et son corps s'évanouir peu à peu au fur et à mesure que le maitre du chenil rappelait ses chiens. Ses genoux frappèrent violemment le sol du temple suivit par ses mains. Un toux terrible le frappa pendant qu'une sensation de nausée lui remontait le long de la gorge. Ganondorf Dragmire l'avait finalement épargné. Il avait vu dans le sorcier, un atout dont il aurait été stupide de se passer. Dreack releva lentement la tête alors qu'une bave fétide s'écoulait de ses lèvres usées. Il regarda l'Elu de Din devant la statue de la Déesse tentant de reprendre sa respiration.

Le sol gronda sous ses genoux et sous ses mains alors qu'Il récitait les mots de puissance. L’énergie qui envahit le sanctuaire fit vibrer le corps frêle de l'Horreur du Clan. La puissance que le Roi Sorcier venait de déclencher dépassait de loin de ses compétences. Elle était de l'ordre du Divin ce qui écarquilla ses yeux, aveuglé par l'afflux d’énergie qui s'échappait du parchemin. Groggy par les forces déchainés, Dreack ne fut réveiller que lorsqu'il sentit la main puissante de son Maitre sur son front. Il n'était pas au bout de ses surprises car rapidement, il sentit quelque chose s'enfoncer dans son front. La douleur n'était rien tant la douce caresse de la puissance dont lui faisait don le Seigneur de Desert était importante. Le Sorcier Noir sentit immédiatement l’énergie arcanique parcourir son corps. C'était comme recevoir la faveur de la plus belle et la plus doué des courtisanes jusqu'à la fin de ses jours. Il pouvait sentir tellement de puissance parcourir ses veines qu'il crut que son sang avait été remplacé par de la magie pure. Jamais il n'avait connue une telle félicité.
Et pourtant, il savait que ce don n'était pas sans conséquence. Il sentait à nouveau la présence écrasante de Ganondorf sur lui comme si il avait posé un collier d'esclave sur son cou. Mais le Sorcier Noir estima que cela en valait la peine. Galvanisé par sa nouvelle puissance, Dreack Dragmire se releva sans effort, porté par sa propre puissance et traversa le portail après son Maitre.

A nouveau, ils se retrouvèrent dans les salles chaudes de la Forteresse Gerudo. Non pas dans le couloir qu'ils avaient emprunté mais dans la salle du Trône sous le regard étonné de la favorite du Lion. Combien de temps ils étaient partit ? Impossible à dire mais au vu des traits de la belle, très peu de temps. Le Sorcier Noir passa sa main devant son visage qui se voila à nouveau d'un brouillard grisâtre où une nouvelle lueur brillait à présent. Ses mains allèrent se cacher dans ses manches et il baissa légèrement la tête en direction de son Seigneur en signe de respect et de remerciement. Les morts étaient inutiles à présent, seuls ses actes seraient digne d’intérêt. Son corps commença à s'évaporer formant une fumée grise épaisse sur le sol. Comme des rats pris par la panique, elle se sépara en plusieurs volutes qui partir rapidement vers les ombres de la salle.

Quelques secondes plus tard, la présence de Dreack Dragmire s'était évanouie.


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