Posté le 20/12/2015 02:34
[HRP]Désolé du retard ! J'espère que le post va te plaire ; étant donné que je me permet pas mal de trucs, si tu trouve à y redire, hésite pas à me MP. J'espère que tu vas aimer ![/HRP]
Ganondorf savait, pourtant, qu'ils ne supportaient pas les inconnus. Il en avait déjà fait l'expérience, mais il se devait d'amener là Dreack. Non pas que ce dernier pouvait lui être utile en ce lieu : un roi n'est jamais menacé en son royaume. Seulement, il ne désirait presque aucun risque ; éviter de mettre en danger une de ses lionnes, par exemple. Il avait donné le change suffisamment longtemps à présent. Le renard était entré dans la cage. Néanmoins, le Lion fit durer son petit jeu un peu plus longtemps.
L'objection que le mage noir venait de lui opposer le conforta dans son idée. Le pensait il aveugle, ou idiot ? Sans doute ne pouvait il pas s'imaginer combien de fois le gérudo avait subit la morsure de la trahison, son goût âpre qui reste en bouche et ne s'estompe jamais vraiment. Cependant, Ganondorf joua la vexation, replia son bras tendu qui offrait le parchemin à son sbire, et fit une moue agacée. De fait, il ne faisait qu'à moitié semblant de ne pas apprécier la contradiction. Mais déjà, une première aura s'esquissait déjà, dans un coin de la grande salle. le Lion masqua au mieux un léger sourire mauvais, et se retourna vers l'autel, Dreack dans son dos. Alors, il déclara, sur un ton pensif,
« Un domaine que tu maîtrises... Hum. Tu t'avères être plein de talents. »
Le mage noir pouvait il déjà comprendre, saisir le danger ? Il fallait bien connaître le roi du désert pour cela, car son ironie tenait à peu de choses ; une légère inflexion, un rictus furtif, un doigt tremblant camouflée à l'intérieur d'une cape. Il poursuivit, neutre, « Les personnes talentueuses sont souvent de précieux atouts. Mais il est des gens qui les dépassent en utilité... » Cette fois, les auras étaient plus nombreuses. Elles approchaient de partout ; sans tenir compte des murs, du sol, du plafond, en bref des limites du monde matériel. Ganondorf les connaissait bien, il savait les écouter. Il reconnaissait leurs plaintes chargées de haine et de peine. Une détresse et une colère infinies qui les rendaient infiniment dangereuses. C'est alors qu'il ferma le portail de sortie, en y pensant. De ce monde, il était le maître. Alors, il acheva sa phrase, d'une voix grave, et tranchante, « ... les gens loyaux. »
Alors, les esprits fondirent sur le mage, entravant qui une jambe, qui un bras, qui une main. Ganondorf se retourna, le visage dur, pour observer des dizaines d'âmes scellées lui obéissant saisir leur victime et s'efforcer de l'immobiliser. Le Lion, quand à lui, de ses deux mains ouvertes, sapait la magie du sorcier, absorbait ses forces, abusait de ses pouvoirs dans ce monde où toutes les règles jouaient en sa faveur, pour la simple et bonne raison qu'il les avait toutes écrites. Et lorsqu'il put s'avancer vers un Dreack inoffensif, il lui posa un doigt sur le front, le força à le fixer dans les yeux et murmura, sa colère à peine contenue,
« Faut il que tu sois fier, pour avoir pensé me duper. » Après la bataille du village, le Lion n'avait que des doutes mais à présent, ses présomptions avaient fortement gagné en crédibilité. »
« La mort du royaume, hein ? Tu as un peu vite oublié la règle à propos de ça : Damnation Memoriae. L'oubli. Total. Personne n'était sensé savoir. Ceux qui l'ont su l'ont effacé de leur mémoire ou ils ont eux même disparus. Et voilà que l'art maudit du prince dégénéré refait surface... »
Son ongle s'était enfoncé dans la chair à mesure qu'il parlait, et que son ironie malsaine devenait plus flagrante. Au fond de lui, il commençait à réaliser à quel point sa volonté avait été trahie, bafouée. Que Link ait parlé du livre à ses alliés, ça n'avait rien d'extravagant. Mais si Dreack en avait apprit l'existence... Ganondorf se demanda, une fois de plus, ce qui pouvait bien se dire dans son dos. Puis, soudain, il se releva, dans un mouvement étudié qui fit claquer sa cape et le redressa de toute sa grandeur. Avec précaution, il reposa le parchemin scellé sur l'autel et poursuivit,
« Tu le désire, n'est-ce pas ? Ce savoir si puissant ? Inutile de nier après avoir tenté de me tromper. Un idiot aurait pu croire ta sincérité, et moi même j'ai bien failli le faire, surtout quand tu as parlé de détruire tes ex-ravisseurs. Mais tu n'aurais pas dû me demander cela. Il caressa de la paume la texture fatiguée du parchemin. Je te savais plein de haine envers moi. Envers le monde. Mais j'avais gardé des doutes jusque là. »
En se retournant, Ganondorf constata que l'une des âmes damnées ne se contentait pas de garder prise, mais cherchait à pénétrer dans le crâne et l'esprit de Dreack. D'un unique mais puissant cri, il remit l'ombre à sa place, résistant à la tentation de la détruire. « Attachantes, n'est-ce pas ? » Dit il au mage, en désignant ses bourreaux. « Elles savent servir avec ardeur, mais pour certaines, le caractère de leur ancienne vie a un peu rejailli sur leur éternel tourment. A une époque, je pouvais toutes les nommer. A présent, ma mémoire s'estompe un peu. Cela fait si longtemps que je les ai tuées...
Le Lion avait déclara cela sur le ton d'une conversation banale, comme un vieillard évoque ses amours d'entant ou un voyageur retraité ses voyages autour du monde. Mais oui, il reconnaissait effectivement la plupart de ces visages. L'un d'eux, tout en train d'obéir, ne le fixait pas moins d'un air mauvais. Un terrible adversaire, qui avait vécu son jugement dernier comme tous les hommes. Peut être comme Dreack en ce moment. Mais dans tout jugement, la parole doit aussi revenir à la défense. Ganondorf se pencha à nouveau vers le mage. Toute ironie l'avait déserté. Il ne restait plus qu'une dureté de roc, le genre qu'on forge par une vie entière entre un sable ardent et un soleil de plomb. Le genre qui ne connaît nulle pitié.
« Donne moi une raison de ne pas prendre ta vie. »
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