Posté le 21/04/2011 10:40
Il arque un sourcil, voyant le point arriver, mais ne se laisse pas divaguer dans de sombres questions. Un coup de rein sur la gauche, et la main serrée du Père passe à quelques centimètres de sa joue. Dès lors, il étend sa jambe, et tente de faucher celle de Galastop. La chute paraît inévitable. Après tout, la chemise ne sera que peu tachée de poussière rouge : le Chef des chasseurs la laisse -volontairement ? Non sans doute pas. Il est marié, et le Nordique in-intéressé par les hommes. Il existe au quel cas tout un petit groupe pour assouvir les pulsions de Cheveux-de-gazon.- sur son torse, dévoilant toute une musculature, rodée à la façon d'une machine.
De guerre.
Hélas, si le Chasseur s'est souvent battu, le barbare en a vu lui aussi. Sa vie n'est tournée que vers elle, guerre vengeresse, guerre protectrice, guerre injuste, ou guerre conquérante. Qu'importe les formes, il flirt avec elle depuis si longtemps déjà. Elle, le combat, la destruction, la mort et les armes font parti intégrante de son être.
C'est en silence qu'il recule légèrement. De son bras nu, il vient essuyer la sueur, qui coule à nouveau en cascade de son front, moite. Bref coup d'oeil à la bouche du monde. Des vapeurs continuent de s'en échapper. Il crache à l'égard du lieu choisi. Stupide ! Se battre sur un endroit pareille révèle de la débilité profonde. Ne serait-ce que pour le risque que cela comporte, mais surtout lorsqu'il s'agit de déterminer un vainqueur. La chaleur pèse trop sur l'affrontement pour ne pas être pris en compte.
Ses yeux se posent à nouveau sur Galastop, les mains toujours vides, désarmé. Et même si l'enfant des plaines enneigées, émissaire sauvage des landes arctiques cuit aussi bien qu'un oeuf sur une plaque de fer sous ses protections, il porte la main à sa hanche.
Ses doigts s'enroulent rapidement mais fermement autour de l'os qui compose la garde du long couteau de chasse. L'attention toute entière d'Osfrid Stigand se concentre maintenant sur son ennemi.
Car il ne s'agit plus d'un simple duel d'honneur, aux yeux du barbare. Il fut un temps, où, chez lui, étaient appliqués ces règles. Il n'a jamais vraiment vu là qu'une raison facile pour éliminer légalement un adversaire politique dérangeant. Et bien qu'il ait été défié à plusieurs reprises, il n'a jamais retenu ses coups, visant inlassablement visage, gorge, torse. Yeux, nez, carotide, pomme d’Adam, poumons, bas ventre. Une masse d'arme encastrée dans le tronc, une lame enfoncée dans la pomme d'Adam. Une hache en travers de la figure.
Je vous l'ai déjà dit. Violence est l'un des maîtres-mots.
Néanmoins, Galastop n'avait rien d'un ennemi politique, loin de là. Certainement qu'il ne comprenait rien à celle-ci, l'esprit trop rivé sur le combat pour pouvoir envisager un autre domaine d'activité. De toute façon, même sur ces terres, Eïvinnd n'avait guère eu le temps de s'adonner à cet art : En exil le jour de la mort de son père, Chef.
Mais ce fait clairement établi ne change rien. Un duel reste un duel. D'honneur ou non, il se fait à mort.
Alors, tentant de faire fi de la chaleur, et s'épongeant une nouvelle fois, le barbare s'élance, tout dégoulinant. Au moins serait-il dur à retenir, n'offrant aucune prise. Les mains glissent sur la sueur.
Sa lame légèrement en retrait, il file, comme une flèche, un rictus de haine sur la face, et un incendie meurtrier dans les yeux. Sourcils froncés, babines relevées, gueule entrouverte, crocs déployés. Dos brisé, mains liées. Elles tiennent fermement la gaine.
Mais alors qu'il s’apprête à frapper l'ennemi au foie, un petit pas sur le côté, puis une roulade l'amènent droit dans son dos. Il envoie son pied dans le coccyx du Garde-Chasseur, et pèse de tout son poids, pour le faire chuter. Il est brillant de sueur, et maculé de poussière rouge. Jusque dans les cheveux. Joli contraste en le bleu habituel, et le bleu parsemé de rouge. Qu'importe.
[Pas de soucis x'D c'est "slateblue", de toute façon, un dérivé du bleu, donc ^^]