Posté le 22/06/2013 22:50
La situation avait quelque chose de gênant pour Swann, à cause de toutes choses cachées l'une à l'autre. Elle aurait tellement eu envie de s'ouvrir à sa Sœur, tout lui révéler, en finir avec ces étranges atmosphère ou l'une comme l'autre savait pertinemment qu'elles ne révélaient pas tout ce qui les concernait. C'était gênant, mais elle ne pouvait pas lui dire, pas dans ce genre de contexte. Et puis elle avait peur ; trop de chose à lui dire, en allant de sa nature jusqu'à son amour pour elle, en passant par les dragmires. Elle ne voyait pas comment elle aurait pu aborder toutes ces choses, d'un coup. Tout déballer sur la table ainsi, ça ne lui correspondait pas.
C'était également le souhait de Cécilia si l'on s'en fiait à ses dires, auxquels Swann acquiesça d'un signe de tête discret mais visible. Puis il y eu ce collier, accroché au tour de son coup sur une petite mise en scène amusante de la part de la danseuse qu'elle laissa se dérouler sans bouger, tout en écoutant ses explications dans un silence parfait, seule la musique qui provenait du Temple de l'Ombre parasitant sa belle voix par moment. Elle réfléchissait, se laissant emporter par le son d'une voix qu'elle connaissait à présent par cœur et dont elle voulait paradoxalement en découvrir toutes les nuances au fur et à mesure. Si elle n'était pas aussi douce que sa propre voix - ce qu'elle ignorait, après tout c'était sa voix -, elle était pleine de vivacité et imprégnée de ce qui semblait être une grande gentillesse, ponctuée d'une bonne dose de compassion. Tout ce qu'elle voyait en elle lorsqu'elle la regardait dans les yeux, en somme.
Un soupire plus tard, la voila qu'elle s'était collé à elle pour une étreinte aussi imprévisible que forte en sensation pour l'assassin, toujours silencieux. Un battement plus tard, elle sentit la respiration de la gérudo contre son coup, pénétrant sa chair jusqu'à l'os pour un frisson de bonheur qui la réveilla d'autant. L'impression que son cœur battait à l'unisson avec celui de Cécilia se fit plus grande à mesure qu'elle partageait la chaleur de leur corps. Jusqu'à ce murmure sensuel jusqu'à son oreille droite qui glaça son sang pour quelques micro-seconde, la remplissant de tellement de joie qu'elle en perdu ses mots. Quelque chose dans cette étreinte lui rappela cet instant étrange au Lac Hylia, où le désire avait grandi en elle aussi subitement qu'une nouvelle gêne s'empara d'elle. C'était pareil, ou presque, cette fois la.
Elle ignorait la façon dont l'alchimiste allait interpréter ce silence, mais qu'elle que soit ses pensées, elle était sûrement à cent lieux de se douter de quoique ce soit, et c'était mieux ainsi. Pour au moins la durée de cette excursion au Temple, elle garderait ça pour elle, et puis de toute façon il allait falloir se concentrer sur les danger qui y rôdaient. Rien qu'à cette pensée, cette remise en situation, elle en évacua tout ce qui la parasitait pour ne plus que se projeter sur l'aide qu'elle allait apporter à sa Sœur pour retrouver son amie.
De nouveau, elle acquiesça d'un signe de tête avant que l'ambrée ne s'engage la première dans le Temple. Quelques instants plus tard, la dragmire s'apprêta à la suivre, avant de s'arrêter lorsqu'elle sentit quelque chose la retenir par la jambe, suivit d'un feulement de la fille-guépard. L'inquiétude la gagnait, et comme chaque animal elle se laissait gagner par son instinct. Tout comme Swann, qui en temps normal n'aurait jamais oser franchir les porte de cet endroit ténébreux.
Elle s'accroupit puis sortit une toute petite fiole, avant de saisir délicatement de sa main gauche la tête du guépard et de lui lever le museau. « Tu devras nous aider, là-dedans. Je compte sur toi », dit-elle avant de faire couler deux gouttes sur l'un des yeux, puis deux gouttes sur l'autre, puis de ranger sa fiole. On avait l'habitude de dire que les chats étaient capables d'aussi bien voir de jour comme de nuit, aussi la jeune femme s'était-elle empresser d'acheter cette petite fiole dès qu'elle l'avait trouvé chez une marchande. De la lignée féline également, elle prêtait au guépard les même capacité visuelle que le chat, ce qui pouvait s'avérer utile en pareil endroit. Une fois cela fait, elle entra enfin, et rejoignit sa Sœur de Feu, Esperanza à sa suite.
Elles s'engagèrent sur un long couloir à l'atmosphère oppressante. La jeune femme ne vit pas l'inquiétude dont le visage de son amie faisait preuve à cause de l'obscurité ambiante, mais elle-même n'était pas spécialement touchée par elle. Avoir vécu une bonne parti de sa vie dans les ténèbres ainsi que d'avoir rejoint les rangs de celui qui s'en disait le maître devait faire son effet. Et puis, avoir en elle une partie du pouvoir du Seigneur du Malin aidait sûrement aussi à s'y sentir presque comme à la maison. Outre l'atmosphère, elle craignait tout de cet endroit énigmatique.
Elles arrivèrent enfin jusqu'à une étrange salle où Cécilia faillit tomber dans un trou qu'elle n'avait pas vu. Swann les distinguait à peine, ou du moins croyait les voir, mais ce fut plus l'étrange son qu'elle entendit qui focalisa son attention. Dans l'ombre, quelque chose semblait approcher, se déplaçant par de très lents pas dans leur direction. Il lui semblait voir des silhouette de l'autre côté de la pièce, une impression confirmée lorsque Esperanza se mit en position défensive, grognant et feulant dans la même direction.
" Pas de panique ", souffla l'assassin en laissant glisser l'épée-émaille le long de son bras gauche, puis de la saisir avec sa main, " ils sont à distance raisonnable. "
En vérité, elle n'en savait trop rien, mais elle les croyait assez éloignés pour prendre le temps de trouver une échappatoire en toute tranquillité. Elle siffla son animal, qui quitta aussitôt sa posture pour se mettre en marche. De leur côté, sur la droite, se trouvait un long couloir de nouveau, mais celui-ci sans aucune menace visible. Le guépard s'y engagea le premier, le pas tranquille. Puis il actionna un sorte de bouton au sol, au bout de quelques mètres, ce qui activa un piège. Un balancier, qui sortit du mur, auquel était accroché une immense lame, et qui se dirigea vers le mur opposé à grande vitesse. Pour n'importe quel humain, c'eut été mortel... mais Esperanza avait la chance inouïe d'être un animal pas trop gros, et la lame lui frôla le dos. Aussitôt elle couru à toute allure dans le couloir, activant quelques pièges par-ci par-là. Parfois était-ce le même genre de pièges, parfois c'était une scie circulaire qui apparaissait à hauteur de taille pour découper à l'horizontale, ou encore un lance-flamme collé au plafond qui crachait une gerbe de feu.
Avec sa vitesse surhumaine, Esperanza était passée, mais en aucun cas les Sœurs de Feu ne pouvait tenter de passer de la sorte. Les boutons au sol était très bien dissimulés, mais en avoir activé quelques uns avait permis d'en révéler certains. Au sol, il y avait de petites dalles étalé sur tout le long et étroit couloir. A raison de deux sur la largeur, il y en avait une pour le pied droit, et l'autre pour la gauche. Il allait falloir se montrer prudent, avancer lentement et vérifier que chaque dalle ne cachait pas un bouton et donc un piège. « Passe la première », dit Swann calmement avant de s'écarter du chemin. « Rejoint Esperanza, moi je m'assure que les ennuis ne nous suivent pas de trop près. »
Alors que la gérudo s'engageait dans le couloir à tatillon afin de ne pas déclencher de pièges, la Belle de Villarreal s'écarta de quelques pas sur la gauche avant d'observer de nouveau cette grande pièce, tout en gardant un œil prudent de posé sur les effrois qui continuait de s'approcher dangereusement. Lorsqu'ils se firent davantage visibles, la jeune femme s'arma de couteaux de lancer, qu'elle tenta de leur envoyer dans la tête. Mais avec un visibilité proche du néant... très peu atteignirent leur cible. L'un des monstres fut touché à la tête et tomba dans un trou, sans que le bruit de son corps s'écrsant ne puisse être entendu. Un autre fut blesser à la jambe, mais le dernier n'eut rien et continua de progresser dans sa direction.
Il ne lui restait plus qu'un couteau, qu'elle lança. Il rata sa cible et se planta dans un mur. Mais sans qu'elle ne puisse le voir, elle venait d'activer un autre bouton, et l'effroi qui était tout proche d'elle, presque a portée de cri, se retrouva comme aspiré par le sol. Il tomba en poussant un cri de terreur, sous les yeux incrédule de la jeune Villarreal, qui s'engagea alors dans l'étrange passage. Alors qu'elle avançait quelques mètres derrière Cécilia, des cliquetis se firent entendre entre les murs. Alors qu'elle avait passé les premières dalles avec succès, le premier piège se déclencha deux mètres derrière elle. Elle ne comprit pas, mais bientôt ce fut au tour du deuxième piège. Ils se déclenchaient tout seul, les uns à la suite des autres, sous son regard presque paniqué. Il leur restait encore du chemin, un peu moins pour la gérudo mais... les pièges se rapprochaient. Il fallait accélérer la cadence, ce que Swann fit.
Mais elle en déclencha finalement un, par mégarde. Ce n'était pas une lame, ni du feu ou quoi d'autre ; c'était un trou, qui se dévoila juste sous ses pieds. « Cécilia ! » ne pu-t-elle que lancé, dénue. Elle fut aspiré, et disparut dans les ténèbres avant de tomber dans une nouvelle et obscure salle.