Posté le 05/06/2012 23:27
Elle ne put s'empêcher de sourire. Sa langue s'était mise en action dès qu'il l'avait reconnue, comme quelques années auparavant. Il était amusant de voir comment il avait évolué, petit garçon timide presque névrosé, en beau parleur presque trop bavard... Elle ne l'interrompit pas, laissant même un blanc tant elle s'attendait à ce qu'il reprenne sans lui laisser en placer une. Sa dernière remarque ne troubla pas son visage, mais elle eut quand même le mérite de la faire réagir intérieurement, sans qu'elle ne dise quoi que ce soit. Oui, le cimetière lui allait bien... Elle l'observa longuement, calmement, le détaillant. Elle remarquait tous les détails qui vinrent amener cette question à ses lèvres :
"Qu'est-ce qu'un beau parleur comme toi vient faire ici ? Tu ne portes rien pour honorer les morts, ni même une arme ou quoi que ce soit. Ta tenue est aussi légère que d'habitude, presque une insulte aux défunts. Alors, pour quoi ou pour qui es-tu venu ?"
Parfois, les sheikahs comme lui l'irritaient. Ils n'avaient rien des parfaits hommes d'ombres, et ainsi ils dégradaient l'image de ce qu'elle était. Mais elle respira lentement, remettant tout ceci loin derrière elle. Elle leva les yeux au ciel pour répondre à ses questions.
"Mon travail se restreint maintenant à la parution du journal, et même quelqu'un comme toi comprendra que cela ne se fait pas en pleine nuit. Nous pouvons discuter, si tu me laisses en placer une."
Elle avait lancé la dernière phrase sur le ton de la plaisanterie, mais elle avait encore du mal avec l'humour, et peu de gens semblaient comprendre ses remarques ironiques et taquines. Pour ça, elle aurait pu en apprendre beaucoup du blond, mais elle n'aurait jamais pensé à l'époque que son chemin aurait quitté le sien avant qu'elle ne meure pour lui. Elle eut une pensée pour les déesses, priant pour le bien de cet homme, avant de se reconcentrer sur Jayt. Elle ne pouvait nier que le jeune homme n'avait rien perdu de sa beauté, mais son comportement avec les femmes ne l'engageait pas vers lui, au contraire. Il était une bonne connaissance en somme, ce très cher cousin germain qu'on aime bien mais dont on survie à l'absence de nouvelles.
Elle alla s'asseoir dans l'herbe, posa son carquois et son arc à côté d'elle, à portée. Elle observait toujours Jayt, curieuse de voir ce qu'il allait faire. Elle en profita pour attacher ses cheveux, libérant ainsi son visage. Il avait surement était plus en contact avec les habitants actuels, et elle se demanda s'il pourrait un jour l'aider à choisir la direction de sa destinée future. Mais elle n'allait rien demander dans l'immédiat, préférant voir s'il avait gagné en maturité ou s'il était resté l'éternel enfant de jadis, incapable de prendre une décision raisonnable ou d'avoir un avis constructif.