Le Fléau de Din — Zone 2 : Cimetière

N'est pas mort ce qui à jamais dort

début du printemps - 1 an avant (voir la timeline)



* * *

« Les entends tu, Grand roi ? Le grondement des tambours, le tonnerre éclatant des trompes et les choeurs chantant ta puissance et ta gloire. Ils t'appellent, ils invitent le monde entier à te rejoindre et à mettre un genoux en terre devant toi. Ils proclament ta force et prédisent ton triomphe. Les entends tu, Ganondorf ? Jamais n'a existé plus belle harmonie, car c'est de ta légende qu'il s'agit. Et donc, de la notre. »

Le Lion écouta et entendit. Les tambours qui faisaient vrombir la terre et les coeurs. Les trompes qui tonnaient, clair et fort. Les choeurs divins dont une voix, particulière et unique à ses oreilles, ressortait. Assis en tailleur dans une pièce parfaitement close, uniquement éclairée par un feu sans foyer, Ganondorf entendait tout cela, et il souriait. Pour une fois, le démon parlait vrai : cette musique frôlait la perfection, et il était heureux de l'entendre enfin. Il était temps. Prenant une longue inspiration, il aspira un long et fin volute de fumée d'encens, qui parcouru son corps et le replongea dans un état étrange, à mi chemin entre le sommeil et la pleine conscience. Sauf que le gérudo ne se reposait pas plus qu'il ne laissait les rêves l'envahir. Ce moment était tout entier dédié à le préparer au mieux à ce qui allait advenir, si Din se tenait toujours à ses côtés.
Au coeur de la Forteresse du désert, Ganondorf profitait de ses derniers instants de calme et de sérénité. Depuis plusieurs mois, il avait reposé son corps et son esprit, afin d'apaiser les blessures infligées par ses ennemis, dans la bataille féroce qu'il avait mené. Sa main passa sur son épaule, où seule une fine cicatrice témoignait encore du passage rapide mais terrible de la lame d'Excalibur. La lame sacrée l'avait caressé en quelques endroits mais son repos avait porté ses fruits : plus que jamais, le Lion se sentait prêt à rugir et à chasser ses proies sans aucune retenue ni pitié.


« Amusant. Souvent, j'en viens à douter que tu es bien celui que la destinée à choisi... Et en cet instant, je n'ai plus qu'une seule certitude ; le destin ne s'est pas trompé. Tel que je te vois à présent, la plus haute montagne ne saurait t'arrêter, Dragmire. »

Le visage de Ganondorf se déforma en un rictus mauvais, tandis que ses yeux s'ouvraient pour embrasser les ténèbres autour de lui. La flamme qui l'enveloppait vacilla, puis s'éleva haut en grondant. S'étant relevé, il lui commanda de lui ouvrir la voie, d'un geste empreint de pouvoir, et déclara au démon, avant de traverser la porte ardente,

« Nous verrons bien si toutes les montagnes sont prêtes à plier devant moi. »

La voie le mena en quelques instants à destination. Ganondorf ressentit brusquement une immense châleur, ainsi que les tendres contacts de ses flammes qui l'entouraient avec bienveillance et loyauté, jusqu'à ce que l'air froid de son monde ne s'impose à lui. Un courant d'air nocturne soufflait dans sa grande salle, lorsqu'il apparut aux yeux de tous, devant son trône. Tous l'attendaient, au garde à vous, avec une maîtrise exemplaire.
Il y avait là son élite. Une part de ses meilleurs gérudos, sélectionnées par Aveil pour leurs qualités de combattantes, leur indépendance au combat et leur fidélité. Le Lion les connaissait et les estimait toutes, sans exception. La dite Aveil n'était pas parmi elle, puisqu'il l'avait chargé de la défense de la forteresse, pendant son absence... Il leva la main ouverte, en roi saluant ses troupes. Celles ci répondirent en frappant de leur lance sur le sol, d'un unique mouvement synchronisé. La sensation pure du pouvoir lui parcouru l'échine sous la forme d'un frisson de plaisir. Rien ne plaisait plus à Ganondorf que de profiter de ces instants où sa majesté s'exprimait concrètement. C'était le lot de tous les hommes de pouvoir, la drogue des Rois.
Parmi cette troupe, au premier rang, se dressaient ses plus fidèles, ses enfants. Malgré l'absence de certains, déjà sur place, le gérudo éprouvait une fierté qui tenait plus à celle du père que celle du chef de guerre, tandis qu'il observait les meilleurs des siens, prêts à se lance dans la bataille. Le clan était une meute de Lions, il était temps de le rappeler à tous.

Sans mot dire, le Seigneur du Désert descendit les marches de son trône et prit ses armes des mains de plusieurs servantes qui s'étaient approchées. Il se ceintura du fourreau de sa longue épée, glissa son bras dans les courroies d'un bouclier d'acier noir orné d'argent et prit dans son autre main une lance d'argent plus grande que lui. Enfin, il se baissa pour laisser une des gérudo enfiler un casque à cimier rouge, noir comme le reste de son armure. Celle ci n'était pas aussi lourde qu'il avait l'habitude d'en porter, mais après tout, pour cette bataille, la vitesse comptait plus que tout.
Enfin paré pour l'affrontement, Ganondorf Dragmire s'approcha de ses enfants, et leur adressa à tous et chacun un sourire plein de complicité malsaine. Ils savaient dans quoi leur roi les engageait, et pourtant la peur n'était visible sur aucun visage, et ne faisait trembler aucun bras. Alors, derrière lui apparut un étrange point noir, comme trou dans la trame du monde. Puis, le point s'étendit, élargissant le trou jusqu'à être encadré par deux colonnes de la grande salle. Le portail fut parcouru par un éclair, puis un second et finalement il s'ouvrit. Alors, la pique du Lion s'abattit sur le sol, aussitôt suivie de toutes ses filles, et la voix puissante du gérudo s'éleva.


« Souvenez vous de ce jour, mes enfants, car il sera à vous, pour l'éternité ! Et que le Fléau de Din leur fasse regretter de s'être opposé au Grand Roi ! »

Une clameur univoque lui répondit, à laquelle il répondit par un profond et terrifiant rugissement. Puis, sans rien ajouter d'inutile, Ganondorf se retourna et franchit le portail.

Quelques instants plus tard, il se trouvait dans le cimetière de Cocorico. La nuit était tombée et la lune restait masquée par un voile de nuage épais. Les cieux étaient avec lui. Le Lion s'avança d'un pas, tandis que derrière lui, sa troupe l'avait suivit et allait se ranger de par et d'autre du portail. Il eut alors un sourire particulier pour celles qui l'attendaient.


« Félicitations mes filles. Swann, Prêtresse, est il temps de déchaîner notre colère ? »

La réponse n'avait pas vraiment de sens, et la question avait plus valeur de plaisanterie. Si le portail s'était ouvert, Ganondorf savait bien que ça n'était pas en vain. Et de toute manière, aucune difficulté n'aurait pu lui faire renoncer à cette bataille. Il avait beaucoup trop attendu pour supporter d'attendre une nuit de plus. Autour de lui, la troupe avait presque finie de s'amasser. Tous n'attendaient plus qu'une chose.

« Mes enfants, vous connaissez vos ordres. Que la chasse commence ! »

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



Dreack


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Dreack observât avec les yeux émerveillés d'un enfant le travail qu'il venait d'accomplir. Son excitation se traduisit par un frisson fugace mais terriblement doux. Il n'y avait pas de plus grande satisfaction pour le Sorcier Noir que d'observer les énergies chaotique et anarchique s’entrechoquer dans un vortex de puissance brute. Si prononcer un mot n'était pas une telle torture, Dreack aurait certainement hurler sa joie à travers tout le cimeterre. Il état temps pour lui de finaliser l'ouverture du portail. Il prit une grande inspiration avant de tendre ses bras et ses doigts vers la boule d’énergie violette. Des éclairs crépitants sortir du bout de ses doigts et vinrent frapper de plein fouet le vortex. Alors qu'il sentit son pouvoir magique se vidé, il entendit le vortex émettre un vrombissement semblable à un nuage de frelon. Ses mains tremblaient et la puissance déchainé calcina sa capuche et son foulard. La magie noire agitait son visage de tic et ses dents se crispèrent. Pendant un court instant, Dreack pensait que tout ceci allait le tuer mais l'exaltation qu'il en tirait renforcait son orgueil, ce qui le poussa à vider ses forces dans le rituel.

Le sol se mit légèrement à trembler. La terre se craquela jusqu'à ce qu'une fumée grise s'en échappe, comme un geyser d'eau chaude sous pression prêt à exploser. Tournoyant comme un danse-feu, le miasme s'eleva dans les airs et forma une arche autour de du vortex d’énergie avant de se dissiper lentement, laissant apparaitre des pierres noires luisantes d'une aura mauve. La boule de magie commença à se déformé, s'étalant dans la totalité de l'arche. Dreack tomba un genou au sol, mais son regard était fixé sur le portail. La vue d'une telle puissance déchainé esquissa un sourire sur ce visage d'ordinaire impassible. Le souffle court, il regarda le magnifique portail qu'il venait d'ouvrir, ne faisant même pas attention aux personnes qu'il l'avait rejoint.

La première chose à émerger du portail fut le bouclier du Seigneur du Malin, frappé aux armoiries de sa maison suivit de Ganondorf Dragmire lui même. Alors que le reste de sa suite sortait du passage, les deux autres personnes qui l'avait rejoint s'avancèrent, laissant le Sorcier Noirn agenouillé dans la boue et la poussière de tombe. Dreack tenta de se concentrer, il avait user la quasi-totalité de sa force dans l'accomplissement de ce rituel et avait besoin de se reposer. De plus, obséquieux au possible, il ne voulait et surtout estimer ne pas avoir à interférer avec les nobles de sa maison.

Il resta là, essoufflé, tentant de reprendre un peu de ses forces pour ne serait-ce que se relever.


Blanche


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    La nuit s’annonçait longue. Recroquevillée dans un caveau funéraire, Blanche parcourait de ses doigts les noms des défunts inscrits dans la pierre. Elle les savait par cœur, savait l’histoire de cette famille respectée mais dont la lignée était éteinte depuis un moment déjà avec Càel. La fille de l’Ouest avait toujours aimé le cimetière de Cocorico, contrairement à beaucoup de gens. Peut-être était-ce la présence des esprits ou encore le calme qui régnait en ce lieu ? Elle ne pouvait mettre son doigt dessus. Au plus profond d’elle, cependant, Blanche ressentait les mêmes émotions que la forêt qui l’avait accueillie après sa fuite de l’Empire. Ce caveau, aussi vieux que les fondations du village même, était comme une maison pour la sorcière. Et puis, d’ici, elle était capable de veillée sur la tombe de Brielle. Elle avait posés quelques fourrures pour se tenir au chaud contre la pierre, empilés quelques bouquins sur divers sujets et posée une lanterne non loin d’elle. Jamais n’avait-elle essayé d’en faire un lieu plus qu’habitable : la sauvageonne respectait les morts.

    Malgré la chaleur et ses yeux qui pesaient, sa tête restait bruyante, incapable de taire les mots et les images. Le sommeil ne la trouvait point. Elle soupira, ramenant les fourrures jusqu’à son nez, respirant l’odeur réconfortante qu’elles dégageaient. Elle se sentit trembler, soudainement. Elle eut cru greloter de froid, mais à bien y songer, il s’agissait de la terre. Quelque chose se passait au dessus d’elle, d’une grande ampleur. La sorcière aux cheveux de jais se releva, sentant les vibrations devenir de plus en plus évidente. La poussière tombait du plafond du caveau. Le rythme lui rappelait les armées d’Asvald, lorsqu’elle avait fait la guerre chez elle. Gardant tout de même une fourrure sur ses épaules, ses pas la menèrent rapidement jusqu’à la porte du caveau qu’elle entrouvrît doucement, assez pour voir ce qui se passait à l’extérieur : des femmes et quelques hommes armés marchaient en direction du village. D’où venait-ils ? Le cimetière n’était qu’un cul de sac.

    Intriguée mais loin d’être folle, Blanche attendit que le silence retombe, ne laissant qu’un vrombissement atténué emplir l’atmosphère du cimetière. La jeune femme s’extirpa de sa cachette, arc en main, se fondant dans les ténèbres et les ombres des escaliers, sortant la tête, juste à temps pour apercevoir une masse violette disparaitre. Le vrombissement n’était plus. Il n’y avait, maintenant, que les cris des villageois et cette odeur métallique dans l’air. La sombre nuit était maintenant éclairée par les flammes qui dévoraient les maisons de Cocorico. Blanche marcha entre les tombes, en direction de cette masse violette, les yeux cependant rivés vers le village brulant. De mauvais souvenirs, ceux qu’elle tentait de chasser, lui venaient tant bien que mal. La fille des montagnes de l’Ouest fit volteface. Ses yeux s’arrêtèrent sur une silhouette, agenouillée, au côté de ce qu’elle avait vu disparaitre.

    Elle avait monter les escaliers et pour atteindre le dernier palier au fond du cimetière d’un pas lent, se plantant là où la masse violette et lumineuse avait disparue, sans cacher sa présence à l’inconnu. Il y avait des résidus de magie à cet endroit. Une magie bien sombre, comme la sienne, comme celle de Tianra. Elle l’associa sans problème à cet homme, agenouillé au sol : les résidus de magie lui collaient à la peau et empestaient l’air. Il était faible.


    « Qu’as-tu fait, hefhah ? » murmura-t-elle assez fort pour que l’inconnu l’entende.

    Qu’avait-il fait ? Qu’avait-il déclenché ? Une guerre, sans aucun doute, mais quoi exactement. Que se passait-il ? Des innocents se feraient massacrer, se faisaient massacrer. Qu’est-ce qu’il tirerait de toute cette violence ?


Fei Fong Wong


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Du coin de l’œil, je vis une vive lumière rouge. Il n'en fallut pas plus pour que j'esquive instinctivement le bâton enflammé. Je n'avais pas de temps à perdre. Il me fallait arriver dans ce cimetière, et ce, au plus vite. Je n'avais pas souvent fait confiance à mon intuition jusque là, mais pour une fois, j'avais décidé de la suivre sans réfléchir. Et elle m'intimait d'aller dans le cimetière. Il y avait comme quelque chose de mystique qui empêchait mon esprit d'agir raisonnablement. L'appel du destin, peut-être ?

Je continuai ma route sans lancer un seul regard à celui qui avait tenté vainement de m'atteindre. Encore quelques pas, et j'étais enfin arrivé. Je m'arrêtai quelques instants, observant tout autour de moi. Rien d'anormal... Je passai le portail du cimetière, puis remarquai soudain une silhouette au centre du cimetière. Elle haletait, agenouillée par terre, le corps entièrement caché par des vêtements noirs et visage par une capuche. Elle ne semblait pas m'avoir encore remarqué, aussi en profitai-je en me cachant derrière une haute pierre tombale.

Mon esprit avait le dessus sur mon instinct, qui me disait d'attaquer. Non, je ne devais pas mourir bêtement. Je ne pouvais me le permettre. Et cette chose noire... Je sentais en elle une énergie que ne possédait pas des humains normaux, et encore moins ces monstres de Stalfos. Cette chose était différente. Bien trop différente pour que je ne parvienne à la vaincre en sortant indemne. Mon esprit avait raison. Pas d'actes irréfléchis... Et puis, Citan m'avait prévenu de faire attention, je n'allais quand même pas lui désobéir !

Adossé contre la tombe, je me risquai à laisser dépasser ma tête afin d'observer la situation. La chose en noir était toujours au sol, essoufflée. Épuisée, peut-être avais-je une petite chance ? Je réfléchis longuement, tiraillé par l'hésitation. Mais une voix féminine me sortit de mes réflexions :


« Qu'as-tu fait, hefhah ? »

Ce n'était pas la silhouette qui avait parlé ainsi, la voix venait de plus loin. J'en cherchai la provenance quelques instants puis je trouvai enfin. Une femme aux longs cheveux noirs, portant un arc à la main. Je ne pus m'empêcher de lâcher un juron. Elle ne savait pas à qui elle avait à faire ! Elle risquait sa vie et moi... je restais derrière cette tombe. Je devais me décider, et vite. Si je m'alliais à cette femme, peut-être...

« Ho toi, fais attention ! Il est pas comme les autres ! », criai-je en sortant de ma cachette.

Il n'était plus temps de reculer désormais. Les choses étaient simples désormais. Si cette silhouette drapée de noir était liée à l'attaque du village... ou bien encore au chevalier noir de mon rêve... Alors il me fallait l'arrêter, et ce, par tous les moyens.


Dreack


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Un râle long et rauque sortit de sa gorge, comme si il venait de rendre son dernier soupir. Alors que les derniers effectifs des Dragmires s'extirpait du portail, le Sorcier Noir restait agenouillé dans la terre qui tremblait à présent sous le pas régulier et puissant des Gérudos. Aillant surestimé ses capacités, il n'avait même plus la force de se relever. Aucune des guerrières, ivres du carnage à venir, n'avaient daigné accorder son aide, ni même un regard, à celui qui avait permis une partie du succès de cette attaque. Il ne s'attendait pas bien sûr à des compliments venant de la part d'une caste qu'il méprisait plus que tout : après tout, tant que le guerrier était à porté de son adversaire, peu importe comment et grâce à qui il en était arrivé là. Mais tout cela n'était pas grave, il survivrait.

Alors que la dernière Gérudo rejoignait le pillage de Cocorico, Dreack se retrouva seul devant le portail qui perdait à présent en intensité. Les pierres commencèrent à luir de moins en moins fort alors que l'énergie noir se dispersait dans l'air du soir. La tête du Sorcier Noir se releva pour observer le vortex en train de s'effondrer sur lui même. Le bourdonnement perdit en intensité et le regard vitreux de Dreack admirer les vestiges des puissances terribles qu'il avait déchainés. Réduit à l'état d’énergie volatile, la Magie Noir imbiberait ses lieux pendant longtemps.

Un nouveau frisson lui parcourut l'échine. Loin d'avoir les sens aussi aiguisé que certains combattants d'Hyrule, Dreack pouvait néanmoins compté sur sa réceptivité à la magie lorsqu'elle était présente et son sourcil se haussât. Il était évident que les soldats de la Couronne ne tarderait pas à investir les lieux, mais la présence qu'il sentait s'approcher de lui était très différente de celle des mages de pacotille de l'Elu de la Sagesse et de ses laquais en armure. Il inspira une grande bouffée d'air fétide, laissant par la même occasion insuffler dans son corps les résidus de Magie Noir. Peu importe qui s'approchait de lui, il sentait une énergie familière s'en dégager.

Alors que la Sauvageonne lui adressait la parole, Dreack resta la tête basse. Ses dents se crispèrent devant tant d’incompréhension. Son visage se releva doucement alors que ses yeux vitreux se posèrent sur la mendiante qui se tenait à présent là où avait résidé son œuvre. Une étrangère manifestement. Ils pullulaient en ce moment sur la terre des Déesses. Mais au contraire de tout ces barbares, il sentait que celle-ci avait quelque chose de différent. Gardant un visage impassible, il se releva en chancelant, ses forces ne lui étaient pas totalement revenue. Il regarda l'arche à présent éteinte avant de retourner son regard sur l'étrangère, la respiration était lente, bruyante et sifflante.

Une nouvelle voix vint rompre le silence du cimeterre. Focalisé sur la jeune femme, Dreack n'avait même pas fait attention au jeune homme qui s'était glissé entre les tombes. C'est alors qu'il se mit à rire. Un rire faible, entrecouper de quintes de toux, comme si il était à deux doigts de s'étouffer.


- C'est tout ?

Un nouveau ricanement entrecoupé de toux ponctua sa phrase. Si il en avait la capacité, il aurait éclaté de rire devant la situation.

- C'est tout .. Ce que la Couronne ... A à m'envoyer ?

Il se tenait un peu plus droit sur ses jambes et fit glisser son regard sur la femme et le jeune homme. Absorbant petit à petit les énergies qui gravitaient autour de lui, Dreack sentait sa puissance revenir lentement mais sûrement.

- Une mendiante ...

La voix rauque résonna plusieurs fois dans le cimeterre semblant venir de tout les cotés voir même des tombes elle-même. Le Sorcier Noir croisa les bras, laissant l’énergie de la Magie Noir entré en lui et parcourir son corps.

- Et un paysan ...

La phrase fut ponctué par un rire sinistre alors qu'un voile d'obscurité tombait sur le cimeterre. Une brume grisâtre commença à recouvrir le sol qui devint plus boueux. Deux moucherons avaient marchés dans la toile de Dreack, et il était temps de se repaitre de leurs esprits.

L'air sembla devenir beaucoup plus lourd tout à coup, comme si chaque bouffée d'air était une vapeur empoisonnées. La lumière de l'astre de la nuit projetait sur les quelques arbres présent, des ombres malignes, donnant des airs maléfiques aux troncs de ceux-ci. Un vent léger mais glacial se faufila aux travers des tombes venant mordre les parties découvertes des protagonistes. Mais surtout, le Sorcier Noir se retrouva comme drapé d'un manteau fait ombre, recouvrant tout son corps, ne laissant que son visage blafard.

Son regards se tourna vers la mendiante, ses yeux laiteux rivés dans les siens. Un sifflement s'échappa entre les doigts de la jeune femme. L'arc qu'elle tenait en main avait disparut, remplacé par un crotale qui tournait à présent sa tête vers elle, tout crochets dehors. Les yeux du reptile brillait d'une lumière surnaturelle alors que le poison perlait au bout de ses crochets.

Puis il tourna légèrement sa tête vers le jeune homme, l'observant du coin de l’œil. Celui-ci se dirigeait vers lui avant que son pied ne s'enfonce dans la boue. Celle-ci sembla aspirer le jeune homme pour l'ensevelir en dégageant une odeur nauséabonde. Des mains spectrales vinrent agrippé ses vêtements pour le tirer plus rapidement et l’étouffé en remplissant ses poumons de boue.


[spoiler="Combat"]Vous voila dans l'arène du Sorcier Noir. Je vous explique rapidement le principe de combat de Dreack :
- Je pars du principe que si beaucoup de gens entrainent leurs corps, peu entraine leurs esprits. Par ce fait, Dreack est capable de s’insinuer dans votre esprit et combat le votre avec le sien. Ceci est donc plus un combat de volonté que physique.
- Vos attributs spéciaux ( Amulette / arme magique, équipement ) sont toujours présent bien qu'il ne puisse pas être renforcé par vos esprits.
- Tout ce que subissent vos persos ne sont que des illusions que Dreack impose à vos esprits.
- Si l'illusion n'est pas physiquement réelle, vos esprits pensent que si. En gros, si vous vous faites mordre par une illusion, vous n'avez pas réellement de trace de morsure mais la douleur elle, est bien réelle. ( Pour ceux qui connaissent, je part du même principe que la Matrice dans Matrix )
- Comme le corps, l'esprit à ses limites.
- Évidement, pendant la canalisation de ces illusions, Dreack ne peut pas vous atteindre physiquement. J'entends par là que si vous êtes en train de combattre ses illusions, il peut pas se rabouler avec une dague et vous éventrez. FOPAPOUCER.
- Je prévois le combat en trois temps : l'illusion que vous combattez en ce moment, une autre par la suite avant d'affronter Dreack lui même. Si vous arrivez à triompher des trois sortilèges, Dreack est vaincu.
- Bien que Dreack n'ai pas recouvrer l'intégralité de ses pouvoirs, il n'en reste pas moins dangereux. Je n'ai rien contre le fait que vous battiez ses illusions mais j'aimerais néanmoins pas qu'elles ne soient vaincu trop simplement ;)
- Vous combattez séparément. Aucun combattant ne peut rejoindre l'autre jusqu'au combat contre Dreack lui-même où vous pourrez unir vos forces et massacrer Vold ... Le Sorcier Noir.

Si tout cela vous pose problème, je vous invite à me MP.
[/spoiler]


Blanche


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(vide)

    L’inconnu ne répondit point à sa question. Elle avait seulement droit à une respiration sifflante et des quintes de toux. Peut-être devrait-elle l’aider à s’étouffer, d’ailleurs. Blanche n’avait point rajouter mots, continuant de fixer le pauvre sorcier – elle était prête à le parier qu’il en était un. Il arriva par planter son regard dans le sien. Blafard. Comme celui de certain animaux qu’elle avait croisé. Ou de gens malade. Aucunes émotions ne s’étaient lu sur son visage : les horreurs du monde, elle les avaient déjà vu, déjà imaginés, déjà rêvés. Elle arqua simplement un sourcil afin de l’encourager plutôt à répondre à sa question.

    « Ho toi, fais attention ! Il n’est pas comme les autres ! »

    Blanche avait détourné la tête en direction de la voix portante, ses yeux d’un bleu violet le foudroyant. Elle voyait bien qu’il n’était pas comme les autres. Elle même n’était pas comme les autres. Certes, elle était loin d’approuver les gestes qu’avait pu porter l’homme agenouillé encapuchonné, mais elle n’était certainement pas non plus une sauvage prête à lui arracher la tête avant d’avoir compris ce qui se passait. Malgré les quelconques avertissements du garçon qui avait pénétré dans le cimetière, Blanche ne bougea pas d’un poil.

    L’inconnu s’était relevé lorsqu’elle avait à nouveau posé ses yeux sur lui. Il ricanait, mentionnant quelques mots difficilement perceptibles. La couronne ? Elle était loin d’être pour la couronne et d’être un de ses membres. Cette dernière n’avait jamais rien fait pour elle et ses quelques membres corrompus devaient être remaniés avant qu’elle ne daigne regarder de leur côté.

    Sa voix devint encore plus rauque, créant un écho qu’elle n’avait jamais expérimenté dans le cimetière. Bien que Blanche n’avait toujours pas bougé, comme si arbre elle était devenue, la sorcière sentait l’atmosphère autour d’elle se métamorphoser, l’air devenant lourd, presque difficile à respirer alors que les ombres des différents éléments du paysage semblaient danser et rire avec l’assaillant. Elle sentit quelques choses de chaud et de rude entre ses doigts, loin de la texture qu’avait son arc.

    En baissant les yeux, quelle ne fut sa surprise que de découvrir un serpent, un crotale tout particulièrement. Bien que la majorité de ses espèces préféraient les morsures sèches quand il se défendait contre des cibles bien plus grandes qu’eux, celui qu’elle possédait entre les mains faisait partie de la minorité : ses dents luisantes de venin le confirmait. Sa queue vibrait, créant un bruit de crécelle. Si elle ne savait pas réfléchir avant d’agir, Blanche l’aurait jeté tout de suite au sol avant de lui écraser la tête à l’aide d’une roche.


    « … je vois. » fit-elle simplement en saisissant un peu plus le crotale surnaturel dans sa main. L’inconnu voulait jouer à ce jeu. Il était surprenant, elle devait bien lui donner ça : après l’effort qu’il avait sembler déployer, il était toujours capable de jouer le jeu. Un sourire lui barra le visage et ses lèvres frémissaient, retenant de dévoiler toutes ses dents en un sourire carnassier. Du pouce, elle caressa le corps longitudinal du serpent et dans un geste de folie, la sorcière passa le reptile autour de sa cuisse dénudée. L’animal serra son corps.

    « Je sais à quoi tu joues Vulsosin. Laisse moi jouer avec toi. »

    Si Blanche avait voulu, l’illusion, le sort dont elle était maintenant éprise se serait brisé facilement. L’homme était faible. Cependant, dans une situation où il n’aurait pas été dans cet état, le jeu aurait été plus difficile. En acceptant l’image, en acceptant le contrôle qu’il exerçait sur elle …

    « Je te laisse avoir le contrôle mon ami : parce que si tu perds, c’est moi qui te contrôlerai. »

    Pas physiquement, bien sûr, mais mentalement, comme il le faisait sur elle et sur cet idiot derrière les tombes. Mais elle se fichait de lui, tout ce qui comptait en ce moment, c’était elle et ce crotale fixé à sa jambe comme un enfant au jupon de sa mère. D’ailleurs, l’animal ne tarda à planter ses crochets dans sa chair. Il n’y eut qu’un froncement de sourcil pour témoigner de la douleur réelle. Un gout de menthe lui vint en bouche pour se changer en un gout plus complexe, métallique. Blanche leva le menton au ciel, inspirant du mieux qu’elle pouvait : le poison de l’animal imaginaire faisait des « miracles », si elle pouvait dire.

    Les effets du poison arrivèrent rapidement : Blanche se pencha par l’avant, vomissant. La jeune femme s’était mise à vomir d’abord un liquide qui rappelait le sang opaque et épais, il fut bien vite remplacé par de petits êtres longs et minces, gigotant au sol, éclaboussant les mollets de la femme. Les crotales se mouvaient avec aisance dans la direction de l’inconnu au teint laiteux et à la cape d’ombre alors que la jeune femme se relevait, essuyant sa bouche d’un revers de main alors que du sang commençait doucement à couler de son nez.


Fei Fong Wong


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Un rire presque inaudible suivi de toussotements mit un terme à un silence lourd. Ne cessant pas de rire, la silhouette aux pouvoirs inhumains se redressa légèrement et, après avoir jeté un coup d’œil à la femme, me regarda. Si je n'avais pas fait de rêves, s'il n'y avait eu ni de chevalier noir du nom de Grahf, ni de lac de sang, ni de Weltall... sans doute aurai-je fui. Je n'étais qu'un simple villageois dont la plus grande preuve de courage fut d'explorer le cimetière de nuit il y a des années pour voir si oui ou non ce « Fossoyeur » que me décrivait mes amis existait bel et bien. Et finalement, je n'eus le temps que d'entendre un seul bruit que j'avais déjà détalé... Je n'étais pas de ces guerriers intrépides qui ne reculaient devant rien. Non... Mais aujourd'hui... Je ne pouvais me permettre de reculer, ni de fuir. Même si les yeux de l'homme encapuchonné me terrifiaient, ainsi que son teint livide, je décidai de rester. Et de combattre.

Je sentis au fil du temps qui passait que l'homme en noir paraissait de plus en plus revigoré. Il reprenait des forces, lentement mais sûrement, et sa voix rauque semblait envahir le cimetière. Une voix des plus effrayantes, mais qui n'arriva pas à me persuader de fuir.


« Une mendiante... Et un paysan... »

Une brume venue de nulle part s'éleva peu à peu dans le cimetière et, soudain, je sentis mes pieds s'enfoncer dans quelque chose. Je baissai la tête vers le sol, qui n'était plus qu'un vaste terrain boueux. Ce n'était pas bon. Mon ennemi était puissant, s'il pouvait ainsi contrôler la nature. Mes arts martiaux risquaient d'être bien inutiles...

D'un coup, il fit froid dans le cimetière. Un froid qui n'appartenait pas à l'hiver, bien peu agressif cette année. Non, encore un coup du Sorcier. Je serrai les dents, tentant un pas dans la boue, en vain. Effaré, je découvris des mains immatérielles agrippant mes vêtements, m'entraînant encore plus bas dans la boue. Je n'allais tout de même pas finir étouffé dans toute cette vase... !

Je poussai un juron, me débattant afin de retirer ses mains qui s’agrippaient à ma peau, à mes vêtements, à mes cheveux, comme des sangsues. Mais plus je bougeais, plus les mains semblaient exercer une plus forte pression vers le sol. Désormais, la boue avait fini de recouvrir mon bassin. Je devais faire quelque chose, et vite. Malgré toute la force physique que je pouvais déployer, les mains ne bougeaient pas d'un pouce. Je serrai les dents et tentai un brusque mouvement vers l'avant, avant que les mains ne me ramènent en arrière. Tout ce que je faisais était inutile et accélérait le processus de ce piège mortel. Alors je fermai les yeux, et me laissai faire.

Je revoyais le colosse de cinq mètres se dressant devant moi. Son regard était illuminé d'une vive lueur rouge. Je m'avançai de quelques pas et levai ma main vers lui. J'y étais presque. Puis Grahf apparut devant moi, me barrant la route vers Weltall. Il ne voulait pas que je m'approche. Alors je baissai les yeux, et regardai ce qui me recouvrait le corps jusqu'à la poitrine. Du sang. Un lac de sang.

Je revins alors à la réalité. Les mains étaient toujours sur moi mais, au lieu de vouloir me noyer dans de la boue, c'était dans du sang. Je compris alors que tout n'était qu'une vulgaire illusion. Je m'étais bien fait berné. Je cessai toute résistance physique et laissai les mains spectrales plonger ma tête dans le sang. Le sang n'était pas bien différent de l'eau dans un sens, et il y était tout aussi facile d'y nager. Je me contentai de retenir ma respiration, tout en attendant. Les mains se retirèrent tout doucement de mon corps, me laissant ainsi libre de mes mouvements. Si elles avaient été pourvues d'une conscience, sans doute auraient-elles pensé m'avoir enfoui dans de la boue, et donc seraient parties au bout d'un moment, sachant de toutes façons que je ne pourrais m'extirper de toute cette vase. Mais dans mon esprit, le sang avait pris la place de la boue et, ainsi, je pus m'en sortir bien facilement.

Néanmoins, bien des mètres me séparaient encore de mon ennemi et je savais que je ne pouvais pas l'atteindre rapidement, car je voyais toujours un lac de sang tout autour de moi. Mes mouvements y étaient trop fortement ralentis pour que je ne le prenne par surprise... Alors j'attendis. J'étais prêt à faire face à mille illusions si cela me permettait de me rapprocher de lui.


Dreack


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Briser leurs volontés n'étaient finalement une chose aussi aisé. L'esprit de la mendiante était bien plus puissant qu'il ne le pensait. Il était rare que Dreack rencontre autant de résistance. Sa connaissance des arts noirs ainsi que sa faiblesse actuelle devaient certainement l'aidé dans son combat. Mais elle plierait comme tout les autres.

Il aurait cru que l'esprit du paysan serait brisé beaucoup facilement. Décidément, personne n'était décidé à tomber rapidement ce soir. Si seulement quelques laquais des Dragmires avaient daigné rester auprès du portail, le Sorcier Noir aurait plus facilement vaincu ses pitoyables adversaires. Maintenir son enchantement lui coutait plus d’énergie qu'il ne le pensait. Malgré l'absorption passive des énergies arcanique, le Sorcier Noir savait très bien qu'il ne pouvait pas user de sa Magie Noir sous peine de voir ses forces le quitter rapidement. Il devait rapidement briser leurs volontés avant que les réserves qu'il constituait ne s'épuise.


Illusion de Blanche :

Dreack reconnaissait cette forme de Magie Noir. La douleur était certes un catalyseur plus qu'efficace dans l'élaboration des maléfices mais elle était beaucoup plus dangereuse aussi. Les globes blanc du Sorcier fixèrent les petits crotales qui lui foncer dessus. Il s'attendait à mieux venant d'une consœur, mais si elle usait vraiment de cette méthode, elle devait certainement garder des forces pour plus tard. Les doigts osseux de Dreack se levèrent vers les serpents avant que ceux si ne soit foudroyer par des éclairs noirs et que sa main ne rejoigne le manteau d'obscurité d'où elle était venue.

Une longue expiration se fit entendre et au clignement des yeux de la mendiante, le lieu avait totalement changé. Le cimeterre avait disparut au profit d'une grande place pavé. Un crépuscule éclairait de ses rayons orangé un échafaud silencieux où se balançaient plusieurs corps. Un corbeau aux yeux blancs était perché au dessus du gibet et fixait Blanche avant d'ouvrir son bec.


- Tu as abandonné ... Tes amis ...

Une à une, les cordes qui retenaient les cadavres se rompirent, laissant les corps atterrir lourdement sur le bois vermoulu de l'estrade. Quelques secondes après, les corps se relevèrent avec peine. Certains avaient le visage marqué par les coups de bec des charognards mais seul l'un d'entre eux avait gardé son visage parfaitement intacte. Ses yeux fixaient Blanche avec un air déçu.

Le corbeau croassât à nouveau avant de se mettre à voleter au dessus de la potence. Il atterrit sur la tête d'un très jeune enfant, assis sur une caisse près de l’échafaud, enfonçant ses serres dans son crâne, laissant glisser des filets de sang sur son visage juvénile. L'enfant regardait les mercenaires réanimé avant de poser à son tour ses yeux sur la jeune femme. Il se mit à chouiner.


- Il n'y a que la Mort et la Peine ... Dans ton sillage ...

Le corbeau tourna sa tête vers les mercenaires dont certains, malgré leurs absence de peau ou d'yeux, fixait haineusement la mendiante. Une fumée épaisse recouvrit leurs mains, se matérialisant ensuite sous la forme d'armes au métal noir. Ils descendirent de l’échafaud en gardant leur attention sur la jeune femme avant qu'un l'un d'entre ne la charge, son cimeterre brandit pour lui administrer une attaque verticale pendant que les autres tentaient de l'encercler.

- Lâche ! Tu aurais pu faire quelque chose !


Illusion de Fei Fong Wong :

Le sang se mit soudainement à bouillir. De grosse bulles se formèrent avant de remonter vers la surface pour s'y éclater. Le niveaux de l'eau était en train de baisser jusqu'à totalement disparaitre, absorbé par la terre qui venait de prendre un teint rougeâtre en se craquelant. Les tombes avaient laissé leurs places à des blocs de roche. A l'horizon, le soleil était en train de coucher. Dans ce désert aride, seul un arbre, probablement mort depuis longtemps se dressait.

Puis le sol se mit à vibrer, faisant trembler les rochers autour de Fei Fong. Puis il se mirent à rouler vers l'arbre mort en s'entrechoquant, tentant d'écraser le villageois dans leurs courses. Une fois arrivé à leur destination final, il s'empilèrent de façon grossière jusqu'à ce que la terre rende le liquide qu'elle avait absorbé. Le sang s'insinua dans les jointures et se coagula rapidement pour renforcer les liens entre les roches. Lentement, le monstre de pierre se releva laissant voir son visage grossièrement taillé, ce qui lui servait d'yeux étant constitué de fumée grise et opaque. Le colosse était très grand, dépassant largement les deux mètres. Son attention était fixé sur le jeune homme alors qu'il arracha l'arbre mort pour s'en faire un gourdin. D'un pas lent mais fort, il s'approcha du jeune homme.


- Tu es ... Faible ...

D'un mouvement beaucoup plus rapide que sa démarche, le colosse abattit son gourdin de fortune vers le jeune homme en ricanant.

- Ton courage ... T'abandonnera.


Blanche


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    Blanche tenait toujours debout et vit les serpents sortis de ses entrailles foudroyés. Elle peina un sourire, reniflant, empêchant le sang de couler, bien qu’elle le sentait glisser le long de sa trachée. Elle mourrait étouffé dans son sang. À peine avait-il cligné des yeux que la scène se métamorphosa. La place du marché : elle pourrait reconnaitre ce foutu estrade parmi des centaines. Oh, ce qu’il était allé loin en elle, dans les remords qu’elle s’était longtemps attribué et qu’elle s’attribuait encore aujourd’hui. Un corbeau vint se percher sur l’une des poutres. Cet oiseau que Blanche chérissait plus que tout s’était transformé en messager de la mort. Pire encore, il s’était doué d’une voix. Ce fut le son des cordes, claquantes, et les bruits lourds et la terre qui tremblait qui ramena son attention ailleurs.

    Même si leurs visages étaient déjà grignotés par les oiseaux, Blanche pouvait mettre un nom sur chaque d’eux : Luan, Gale, Vivien, Càel et le plus beau d’entre tous, celui de Brielle. Elle sentit son cœur se tordre, à les revoir. Et l’enfant, le garçon. Elle ne le connaissait pas, mais ses traits lui rappelait clairement ceux de sa douce amie, bien que le bambin en question ne devait qu’avoir pas plus deux ans. Elle détourna du regard lorsque le corbeau vint se rassasier sur lui, se préoccupant plutôt de ses anciens amis qui se rapprochaient dangereusement, leurs membres supérieurs transformés en armes aux lames noires. Blanche s’était laissée tomber à genoux sur le pavé de la place. Elle commençait à perdre la sensibilité de ses pieds et de ses tibias.

    La mendiante connaissait ses anciens amis. Jamais ne lui en auraient-ils voulu de la sorte. Il aurait été si facile de trainée Blanche dans leur décente aux enfers. Au contraire, ils avaient sauvé sa propre vie. Les yeux fermés, la tête baissée, la jeune femme avait tout de même vu l’ombre de la lame de Brielle s’élever dans les airs, caressant la pleine lune qui n’éclairait rien.


    « Zu'u los krosis, fahdon. » avait-elle murmuré doucement, sentant un début de lame s’enfoncer dans son épaule, la forçant un instant à grincer des dents avant que le temps ne semble se stopper. Elle avait demandé pardon. Ses morts auraient accepté cette excuse. Elle les connaissait beaucoup trop bien.

    Si certains des cadavres s’étaient effondrés telles des poupées désarticulées au sol, accrochant ses longs cheveux noirs ou encore ses pauvres vêtements de toiles et de fourrure, d’autres s’étaient seulement figés dans le temps. La respiration de Blanche était haletante et la pauvre peinait à combattre encore une fois le venin du serpent qui avait disparu de sa cuisse ainsi que son épaule déchirée. Agenouillée au sol, elle avait longtemps regardé son sang coulé sur le pavé. La mendiante releva les yeux vers le cadavre au visage toujours intact. Brielle. Puis soudainement, la tête de cette dernière se tourna dans un angle impossible en direction du mécréant avant que son corps ne suive le même mouvement.

    Un clignement de yeux : une longue chevelure rousse.
    Un clignement de yeux : ses orbites enfoncés retrouvèrent une teinte saphir.
    Un clignement de yeux : une robe de fermière vêtit son maigre corps.
    Un clignement de yeux : la lame en métal noir s’était changé en un bouquet de fleurs sauvages.
    Un clignement de yeux et la rouquine, la flamboyante fille du ranch, se trouvait à quelques pouces du sorcier, emportant avec elle un parfum de fruits sauvages et de jasmin.


    « Qu’as-tu fais ? À mes terres, ma famille, mes amis ... » Sa voix se voulait douce, intriguée, mais une profonde note attristée se lisait tout au fond de sa gorge. Son visage aux joues creuses commençait à se décomposer, laissant entrevoir des larves sur un pan de son visage.

    « Pourquoi m’avoir quittée ? avait-elle dit en posant une main douce, blanchâtre et cadavérique sur la joue du sorcier, tout en approchant son visage du sien, prête à livrer un dernier baiser. La place du marché avait été lentement remplacée par le ranch, qui s’était mis à bruler à nouveau de milles feux. Les cheveux de la rouquine prirent feux, les flammes dansèrent, dévorant la gueule du sorcier. Ses maigres mains, recélant encore une puissance assurée, s’étaient agrippées à lui, alors que la gueule de la rouquine s’était ouverte, criant comme une banshee, prête à manger sa chair.


Fei Fong Wong


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L'air glacial laissa soudainement place à un climat chaud et aride. Une nouvelle illusion. Je fermai les yeux et respirai longuement. J'étais prêt à l'affronter. Le sang commença peu à peu à s'évaporer et la terre à se fissurer, tandis qu'un coucher de soleil remplaçait la nuit noire. Je regardai tout autour de moi. Je me trouvais dans un désert sans sable, mais à la terre complètement asséchée. Il semblait s'étendre à l'infini et, à part un arbre mort, je ne voyais rien d'autre à des mètres à la ronde que le sol craquelé. Était-ce cela, l'illusion ? Non... quelque chose se préparait encore.

Une vive douleur à l'épaule me surprit et me fit tituber. Devant moi, un rocher roulait jusqu'à l'arbre, soulevant derrière lui un nuage de poussière. Je me retournai rapidement pour découvrir avec effarement une multitude de rochers prêts à me foncer dessus. D'un saut, j'en esquivai un, avant de me prendre de plein fouet un deuxième. Je tombai à genoux, tout en me tenant les côtes. Quelques gouttes de sang coulèrent le long de mon menton, mais je n'avais pas les temps de les essuyer. D'une roulade, j'évitai une autre roche puis je me décidai et courus le plus vite possible afin de m'éloigner des autres obstacles qui ne demandaient qu'à m'écraser. J'étais hors de danger, pour l'instant, mais à quel prix ? Mes côtes brisées et l'amère saveur du sang dans ma bouche me donnaient l'impression que tout ceci était loin d'être qu'une vulgaire illusion...

Je tentai de reprendre mon souffle quand un grondement attira mon attention vers l'endroit où se trouvait l'arbre.


« C'est pas possible... »

Haut d'environ deux mètres, même bien plus, un monstre de pierre se dressait loin devant moi. En guise d'armes, il portait l'arbre qui trônait autrefois au centre du désert. De ses orbites vides sortait de la fumée grise.Il me considéra longuement avant de faire quelques pas en ma direction, laissant dans son sillage un nuage de poussière. Plus il se rapprochait de moi, plus je sentais mes jambes fléchir et ma vigueur m'abandonner. Le golem de pierre m'effrayait. Mais soudain me revint en mémoire mon rêve. Et je repris le contrôle de mon corps. Ce colosse n'était rien comparé à celui que j'avais rencontré dans mon rêve. Il n'était rien comparé à Weltall. Et si j'avais pu m'avancer sans peur devant un géant de plus de six mètres dans un rêve, en quoi un géant qui ne faisait même pas la moitié de sa taille pouvait m'effrayer dans une illusion ? Car oui, tout cela n'était qu'une illusion, comme la boue et les mains spectrales. Désormais, j'en avais la certitude.

Le monstre se mit alors au pas de course et fonça en ma direction, brandissant son arme de fortune. Je l'attendis. À chaque seconde, la distance qui nous séparait se raccourcissait. Puis, quand il m'eut enfin à sa portée, il abattit son gourdin, que j'esquivai d'un saut vers la gauche. Mais l'illusion était bien plus rapide que je ne le pensais et, à peine son arme avait-elle touché qu'il lui fit décrire un large arc de cercle en direction de mes côtes. Je roulai par terre sur cinq mètres, tout en hurlant de douleur. Encore mes côtes...

Mais le colosse ne m'offrait aucun temps mort, et je dus me vite me relever pour esquiver une nouvelle attaque. Malgré la douleur qui me tiraillait, je faisais de mon mieux pour éviter attaque sur attaque. Je n'avais pas le temps de créer ma propre illusion afin de vaincre le géant. Peut-être le Sorcier s'était-il méfié de moi, après m'avoir vu changer la boue en sang...

Le monstre abattit une nouvelle fois son arme, dont la moitié sauta dans un craquement. Le sol avait eu raison de l'arbre. Quand je vis mon adversaire semblant déstabilisé, je sus que c'était le moment d'attaquer. Je courus en sa direction, sautai, et frappai de toutes mes forces son corps. J'entendis les os de ma main se briser et je tombai une nouvelle fois par terre dans un long cri de douleur. Pendant un instant, j'avais cru pouvoir fissurer la pierre mais... c'était impossible. Je n'en avais pas la force. Je n'avais pas le Pouvoir.

Tout mon corps criait de douleur, et je ne pouvais dénombrer tous les os brisés. Je soupirai longuement, couché de dos sur cette terre aride qui me brûlait la peau des bras. Le monstre s'avança vers moi, lentement mais sûrement, prêt à m'achever. Il avait abandonné l'arbre qui lui avait servi d'arme, auquel il avait préféré son propre poing. Je fermai les yeux et respirai longuement. Qu'il me tue. Oui, peut-être c'était cela... Il fallait qu'il me tue ! Je rouvris les yeux et vit le poing de pierre arriver droit sur ma tête.

Une extrême douleur, puis j'étais revenu au cimetière, comme si je m'étais réveillé en sursaut d'un cauchemar. Une illusion n'était que ce qu'elle était : une illusion. Elle pouvait donner l'illusion d'une mort, mais ne pouvait tuer quiconque. Je me relevai sans la moindre douleur et sans la moindre goutte de sang dans ma bouche. Désormais, il n'y avait plus aucun lac de sang qui me séparait de l'homme en noir, qui semblait aux prises avec la femme aux yeux bleus. Il ne semblait porter pas la moindre attention à mon égard. C'était le moment parfait pour attaquer.

Je fis un pas, puis un deuxième, et enfin un dernier avant de m'écrouler de tout mon long. En un éclair, mon esprit avait ré-entendu le bruit de mes os se brisant, revu le poing de pierre fuser pour m'écraser la tête, ressenti de nouveau la douleur de la mort... Terrifiante... La mort était bien trop terrifiante pour que mon esprit ne me laisse l'affronter encore une fois. Je souhaitais plus que tout au monde me relever, mais quelque chose m'empêchait d'agir. Comme si un quelconque subconscient avait pris l'avantage sur ma conscience...


« Pourquoi... maintenant... »


Dreack


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L’hallucination avait fait son office. Bien que brave, l'esprit du villageois n'avait pas put supporter les sévices que Dreack lui avait infligé. Le Sorcier Noir savait très bien qu'un combat dans les règles contre celui-ci se serait soldé par une imminente défaite. L'agilité du jeune homme aurait à un moment où un autre percé ses défenses, surtout dans son état et couplé aux capacités redoutable de son autre adversaire. Il était plus simple de s'attaquer à son esprit plutôt que son corps. Un de ses adversaires était sur le carreau pour le moment. Il ne se relèverait pas de sitôt, et c'était tant mieux car la Mendiante était un adversaire bien plus coriace que ce à quoi le Sorcier Noir s'attendait ...

Illusion de Blanche et de Dreack :

Dreack savait parfaitement utilisé les remords et les souffrances de ses victimes pour affaiblir leurs volontés et ainsi leurs portés le coup fatal. L'esprit de la Mendiante était puissant, mais rongé par une culpabilité encore fraîche. Comme un poison vicieux, le Sorcier Noir s'était insinué dans cette brèche béante pour y faire son nid et en tirer un avantage conséquent. Sans doute dans un excès de confiance et d'égo, il ne se serrait jamais douté que la Mendiante retournerai ses propres armes contre lui.

Alors qu'un sourire satisfait se dessinait sur son visage à la vue de la lame d'ombre s'enfonçant dans l'épaule de son adversaire, il sentit soudainement ses pouvoirs comme bloqué. Le charme était comme figé dans le temps alors que le Sorcier observait, visiblement surpris, la tête de la jeune femme faire un demi tour sur elle-même. Il fit un pas en arrière mais alors que ses paupières se fermèrent et s'ouvrent, l'assaillante avait changé d'apparence.

Si Dreack ouvrait plus ses paupières, ses yeux sortiraient de ses orbites. Il sentit son cœur emplit de noirceur se serrait dans sa cage thoracique. Tout son corps se mit à trembler à la vue de cet être que son cœur et son âme désirait plus que tout. Il avait presque oublié à quel point elle était belle, son souvenir entaché par les nuages noirs qui avait envahi son esprit. Sa bouche s'entrouvrit pendant que ses bras pendaient mollement de part et d'autres de son corps. Son nez humât l'odeur exquise qui se dégageait d'elle, qui, si d'ordinaire lui donnait la nausée, semblait apaisé son humeur froide.

Quelle était ce tour ? Etait-il victime d'une illusion lui aussi ? Où était-ce le peu d'humanité qui était enfouis en lui qui ressurgissait ? Les quelques mots qui sortirent des lèvres de la fermière serrèrent encore plus le cœur de Dreack. C'était vrai. Qu'avait-il fait ? Il avait déclenché des forces sans nom. Si il n'était pas les torches qui brulaient à présent Hyrule, il était de ceux qui les avaient conçu. Son regard se baissa et se braquèrent sur ses mains tremblantes avant qu'il ne repose son regard sur celle pour qui il avait tant sacrifié.

Quel horreur ! Ce si doux visage était en train de disparaitre sous ses yeux. Sa peau claire se dessécha, laissant entrevoir des asticots faisant leurs trous dans ses joues. Il sentit la morsure des flammes lui lécher le visage alors que les dalles de la place avait laissé place à de l'herbe desséché. Derrière sa belle qui mourrait à vive allure, une grange s'embrasait sous les cris des animaux livré au brasier ardent. Le ciel était recouvert de la fumée noire de l'incendie qui s'insinuait dans ses narines pour venir lui bruler les poumons. Ce souvenir là par contre était intact. Celui du Ranch Lonlon qui brulait devant ses yeux, son corps et son esprit impuissant devant un tel spectacle.

Des mains froides encerclèrent son visage. Les yeux de Dreack se rouvrir et tombèrent sur ceux de la fugueuse du Ranch. C'était la seule chose qui n'avait pas pourri sur son visage. Ses paroles pénétrèrent dans son crâne comme une aiguille aiguisé. Jamais elle ne l'avait quitté. Nuit et jours, ses pensées étaient pour elle. Tout le pouvoir qu'il avait acquis, tout les sacrifices qu'il avait fait, tout les actes qu'il avait commis n'avait qu'un seul but : celui d'être avec elle. Mais elle était le rêve inaccessible, le joyau insaisissable, son but inatteignable.

Le hurlement de son amour qui lui vrilla les tympans fut comme la cloche qui réveille le monde. Il devait se ressaisir immédiatement si il ne voulait être la victime de ses propres armes. En fouillant aussi profondément dans l'esprit de la Mendiante, Dreack lui avait ouvert une porte dans sa propre psyché. Couplé au fait que la Sorcière semblait canalisé sa magie par la douleur, il devait mettre immédiatement fin au charme si il ne voulait pas donner un avantage significatif à son adversaire.


Fin de l'illusion.

L'éclatement de l'illusion fut aussi soudain que brutal. L'effet était semblable au rompement d'une corde que deux personnes s'efforçaient à tirer chacun de leurs cotés. Le Sorcier noir fit quelques pas en arrière, tenant son crâne douloureux avec sa main. Avachi comme un bossu, il serra les dents, aussi furieux contre lui même que contre son adversaire. Son regard se braqua vers le jeune homme qu'il avait brisé plus tôt. Celui-ci n'avait toujours pas reprit le dessus, c'était au moins ça de gagner.

C'est avec peine que le Sorcier Noir se redressa sur ses jambes en lançant un regard haineux à la jeune femme. Maintenant qu'elle était son adversaire, Dreack pouvait user de la puissance brut de la Magie Noir qu'il l'entourait. Sa respiration était toujours aussi courte et saccadé. A nouveau, sa voix résonnât dans le cimetière.


- Peu de gens ont sût résister ... A mes fantasmagories ...

La paume de sa main se mit à crépiter alors qu'une boule d’énergie obscure aux tons violacé apparut dans sa main. Un son rauque sortit de sa bouche pendant qu'il l'envoyait vers son adversaire.

- Mais la partie est ... Terminé !


Blanche


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    Les flammes envahissaient le ranch. Jamais n’avait-elle vu l’endroit bruler, n’y même si elle avait déjà eu l’occasion d’y poser les pieds. Mais le sorcier avait un grand attachement à cet endroit. À la rouquine, en particulier. Petite fissure s’était perçu en son être. Une fissure de lumière et d’étoile dans le reste de son corps qui n’était que nuit éternelle. Elle n’avait pas hésité à plonger quand elle avait vu ce sourire, ce relâchement dans son être quand la lame s’était abattue sur elle. Et puis les flammes avaient tout dévorées de l’illusion, créant une implosion à sa mort.

    Blanche s’était recroquevillée sur elle, posant ses mains dans la terre et les rochers du cimetière afin de s’empêcher de chavirer sur le dos. L’une d’elle vint caresser le bois de l’arc qu’elle avait fait tomber au sol, agrippant l’objet d’une ferme poigne. L’impulsion s’était calmée, mais l’énergie noire dessiner toujours des filets invisibles dans l’éther de la nuit.

    La belle ouvrit les yeux seulement après avoir inspiré, emplissant son être d’une énergie nouvelle. L’air était si différent, plus léger, frais et revigorait ses sens manipuler lors de l’illusion. Ses membres étaient engourdis, fragilisés, fatigués. Des sensations que le temps chasserait facilement. Elle joua de l’épaule qui avait été fauché dans une dimension qui n’avait de réelle ampleur sur le présent. La jeune femme aux cheveux corbeau releva la tête vers l’inconnu, jetant un bref coup d’œil au jeune homme qui les avait rejoint. Il ne semblait pas avoir eu autant de chance qu’elle. Après tout, seul quelques individus du parti noir pouvaient vraiment comprendre cet art occulte. Peut-être l’aiderait elle. Ou probablement pas : il était peut-être mieux pour lui de rester dans une illusion le temps que la bataille au village ne cesse : il éviterait de se blesser.

    La mendiante croisa à nouveau le sombre regard du sorcier alors que celui-ci s’élevait à nouveau. Après tout ses tours de magie, il était surprenant de le voir toujours capable de se mettre sur ses deux pieds. Il ne tarda pas à laisser sa voix rauque faire de l’écho dans le cimetière, chargeant dans la paume de sa main cadavérique une nouvelle masse d’énergie noire. Blanche resta muette : les actions parlaient toujours plus forts que les mots. Elle laissa néanmoins sa main libre saisir une flèche dans son carquois situé à sa cuisse.

    Ses yeux se fixèrent sur la boule violette que l’ennemi lança vers elle. Toujours agenouillée, elle profita de sa jambe surélevée pour se propulser vers la droite, tournant sur ses genoux à la manière des danseurs du nord, évitant la masse violette qui électrifia – ou chatouilla, elle ne savait quoi penser de la sensation – sa peau nue par endroit. Dans son élan, elle avait tendu la corde de l’arc à son maximum, crispant ses doigts et ses muscles supérieurs, évitant de perdre la flèche déjà installée dans l’arme. Une fois immobilisée, la sauvageonne pris à peine le temps de viser et relâcha la corde, laissant la flèche filer à toute allure sur son ennemi.

    La jeune femme se remit sur ses deux pieds sans perdre un instant, se saisissant à nouveau d’une flèche tout en s’élançant vers l’ennemi. Dans sa course accroupie – qui ressemblait parfois à celle des animaux – la sauvageonne plaça la pointe osseuse de la flèche entre ses jointures, décochant un uppercut visant la mâchoire du sorcier.


Dreack


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La vue du Sorcier commença à se brouiller. Ce soir plus que jamais, il avait repoussé ses limites dans sa maitrise des arcanes noirs. Crée un portail suffisamment puissant pour faire passer une légion de guerrières sanguinaires ainsi que le Seigneur du Malin sans risque n'était déjà pas une chose aisé mais combattre par la suite deux adversaires dont une consœur relevé d'un exploit dont ne se pensait pas encore capable. Malgré l'afflux de Magie Noire, Dreack n'arrivait pas recouvrer ses forces, ses adversaires l'assaillant sans cesse. L'illusion simultané contre ses deux protagonistes avait quasiment épuisé ses dernières réserves et la faiblesse de son trait d'ombre témoignait de ses forces faiblissantes. Le dénouement était proche et pour une fois, Dreack sentait qu'il perdait le contrôle.

Ou peut être était-ce cette flèche qui venait de se planter dans son épaule ? Le choc fut brutal et étonnamment sans douleur. Ses yeux opaques se rivèrent sur le bois du projectile dans un regard étonné. Mais soudain, son corps fragile se mit à réagir. Une fois l'effet du choc passé, Dreack sentit tout ses nerfs hurler de douleur. Sa main se crispa sur sa la flèche mais dans un sursaut de lucidité, il renonça à retirer le projectile douloureux, de crainte de souffrir plus encore.

Ce ne fut que le cadet de ses soucis lorsque son attention se reporta sur la mendiante. Accroupie comme un animal sauvage, la Sorcière était en train de le charger profitant du fait qu'il était sonné pour lui assener le coup fatal. Comment lui, le Sorcier Noir des Dragmires, avait-il pu être vaincu par une clocharde qui ne prenait même pas conscience de la puissance qui dormait en elle ? Non ! Cela ne se peut ! Il devait trouver une solution et vite !

Ce fut soudain l'éclair de génie qui transcenda sa douleur. Comme si les engrenages de son cerveau venait soudainement de se remettre en marche. Ses yeux se fermèrent et il tenta de se concentrer malgré la douleur horrible qui lui parcourait l'épaule. La jeune femme n'était plus qu'à quelques mètres de lui, il pouvait sentir son odeur infect dans ses narines. Malgré ça, il ne perdit pas sa concentration.

L'uppercut fut brutale mais lorsque la pointe de la flèche pénétra la chair du visage du Sorcier Noir ce ne fut pas du sang qui fut projeté mais une volute de fumée avant que son corps tout entier ne disparaisse dans un nuage de fumée grise. Derrière la jeune femme, le Sorcier réapparut là où le trait d'ombre s'était arrêté, comme si il sortait d'une abime de noirceur. Dreack venait lui aussi de canalisé sa douleur pour utilisé sa magie. Ses yeux se rouvrirent lentement. La douleur était toujours là, tout comme la haine sur son visage. Il regarda la Mendiante, ses yeux emplit de colère et leva son bras ...

Mais il fut soudain figé. Il eut une sensation désagréable dans son ventre qu'il sentit remonter le long de sa gorge. Ses joues se gonflèrent avant que ses lèvres ne crachent un liquide rouge devant lui. Le corps du Sorcier trembla fugacement, devant l'horreur qui se présentait à lui. Il sentit son sang sortir de ses lèvres, couler sur son menton avant de s'écraser dans la terre boueuse à ses pieds. Puis il s'écroula sur le coté. A vouloir toujours repousser ses limites, son corps mortel lui avait rappelé sa condition tout comme le double tranchant de la Magie Noir. Usé de sa douleur avait fini par achever ses réserves.

Son corps glissa sur son dos. Dreack regardait à présent le ciel voilé de nuage qui cachait la plupart des astres. Ses doigts s'enfoncèrent dans la terre, c'était la seule chose que son corps lui permettait. Ça ainsi que ressentir la douleur intense dans son épaule.

Il venait d'être vaincu. Vaincu par une simple mendiante ...


Blanche


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    De la fumée. Encore de la fumée. Blanche sentit son cœur et son estomac se resserrer dans une sensation plus que désagréable lorsque son poing ne frappa que l’air. Le sorcier avait disparut, évitant, d’une certaine manière, le second coup porté – d’ailleurs, elle n’avait pas remarqué si son premier tir avait bel et bien touché sa cible. Elle resta à l’affut et lorsqu’elle flaira un courant d’air - ou magique, elle avait bien de la difficulté à les différencier parfois – derrière elle, la jeune femme tourna la tête, son corps suivant le mouvement, mais beaucoup plus lentement : l’individu la surplombait de toute sa hauteur, un bras levé dans les airs. Voulant esquiver le pire, ses pieds nus ne furent capables de projeter tout son corps dans une direction sécuritaire, glissant sur la terre battue. S’apprêtant à recevoir un coup, touts les membres de la sorcière se contractèrent … inutilement. Le bras du sorcier se stoppa à la moitié de sa course. Alors qu’il tombait sur ses genoux, Blanche se relevait tranquillement, regardant l’homme s’effondrer, crachant son sang. Elle avait eu chaud, plus que chaud, ne sachant ce que cette main levée aurait pu abattre sur elle. Le surmenage avait bien vite rattrapé les limites du corps du malheureux.

    Une fois l’homme sur le dos, la jeune femme à la tresse noire s’était accroupi prêt de lui, penchant la tête pour l’observer, maintenant que tout deux étaient tranquille et que son visage était découvert. Il était curieusement laid. Jamais n’avait-elle vu un visage comme le sien, mais ce qui la frappait encore plus était certainement ses yeux qui brillaient d’une lueur verdâtre qui semblait s’affaiblir lentement. Blanche apposa une main douce sur la joue de l’homme, le forçant en quelque sorte à la regarder. Les ténèbres et la magie se mariaient parfaitement dans cet être. Il fixait les étoiles et c’est seulement à ce moment que Blanche aperçut sa flèche logée dans son épaule. D’un visage impassible, la mendiante avait laissé sa main caresser le visage de l’étrange individu, finissant sa course sur son menton qu’elle essuya vaguement du sang qui le couvrait. Ces mêmes doigts tâchés de carmin quittèrent le faciès du laideron pour se lier au bois de la flèche plantée dans la chair. Blanche la fit tourner dans les chairs d’un trois quart de tour avant de tirer, la délogeant de l’épaule, l’essuyant grassement sur les vêtements de jais de sa victime.

    Le combat était peut-être terminé entre les deux adeptes de magie noire, mais plus loin, les cris et les flammes et les grondements des armes et de créatures se faisaient écho du village. Il n’y avait pas de temps à perdre. Sa main libre vint caresser le bois de la flèche récupérée et ce dernier se mit à onduler. La pointe se transforma en tête de reptile et les plumes au bout de la flèche en queue écailleuse. La flèche devenue vipère atheris – et luisait telle une opale noire – se noua au poignet de sa génitrice. Blanche porta le reptile magique à l’oreille du sorcier. L’animal ne perdit pas de temps à se faufiler par l’orifice de l’oreille, ligotant l’esprit de Dreack quant à l’utilisation de sa magie.

    Blanche s’était relevée, fixant pendant un moment l’homme au bout de ses forces. Elle aurait très bien pu lier ses membres, l’empêchant totalement de fuir le cimetière ou encore de lui crever les yeux à l’aide d’une flèche, mais assez de peine et de tort lui avait été fait : elle en avait déjà fait assez. La mendiante recula de quelques pas avant de faire demi-tour, se dirigeant vers la sortie du cimetière. Quoique ces pas s’arrêtèrent lorsqu’elle croisa le garçon qui l’avait mise en garde au début de l’affrontement. La jeune femme soupira, s’abaissant afin de poser une main sur son front : il s’en sortirait. Mais pour le moment, il était en plein milieu du chemin. Elle traina le garçon, laissant ses jambes frotter contre la terre et le pavé pour le poser entre deux tombes, de manière à ce que les regards le manque si d’autres attaquants venaient à arriver au cimetière. Satisfaite, Blanche repris son chemin, jetant à nouveau un regard vers le sorcier.

    La jeune femme passa le détroit qui menait au village. Ses doigts toujours tâchés du carmin de l’inconnu, Blanche les glissa sur son visage, créant des marques dignes de ses ancêtres, des marques qui invitaient les esprits à se joindre à elle en combat.


[Le serpent sert à empêcher Dreack d’utiliser sa magie, mais temporairement. On peut voir ça comme un engourdissement de ses sens magiques dont TU décides la durée. Ça peut aller d’une semaine à quelques jours voire quelques heures, minutes, secondes. À toi de voir. N'hésites pas à me MP sinon.]


Dreack


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Il était comme un poisson hors de l'eau. Ses yeux fixaient les nuages noirs qui accompagnaient la fumée montante du village sans pouvoir rien faire d'autre. Il fulminait de l’intérieur sans que son corps ne puisse expulser toute la rage qu'il avait en lui. Ses tentatives pour se relever s'étaient tout conclu par de lamentable échecs. Il n'avait même pas réussi à ne bouger ne serait-ce qu'un muscle de son corps, mis a part ses doigts osseux. Mais la douleur de la flèche planté dans ses chairs était elle, vivace. Ses yeux fous bougeaient sans cesse, à la recherche d'une aide providentiel dont il doutait l'existence. C'était le moment parfait pour l'achever et tout ce qu'il avait accompli jusqu'ici disparaitrait. Il serait comme toute ces tombes anonyme recouvertes de mousse et de champignon dont tout le monde à oublier les noms.

Il entendit les pas de la Sorcière à cotés de lui. Il était fini, complétement à sa merci. Comment allez t-elle l'achever ? Allez t-elle lui trancher sa gorge frêle ? Poignarder son cœur pourri ? Ou allez t-elle prendre son temps, lui faire endurer les tourments qu'ils avaient infligé au village ? Il refusait de lui offrir le privilège de voir une once de pitié dans son regard, ses yeux se détournèrent pour regarder dans la direction opposé, au point que ses globes oculaires le faisaient souffrir. Quelque chose de chaud se posa sur sa peau albâtre et glacial. Ce n'était pas une claque sur son visage, encore moins la caresse d'une lame. C'est une chose que le Sorcier Noir n'avait jamais eu depuis des années, quelque chose qu'il avait oublié. Un contact humain. La Sorcière avait poser sa main sur son visage hideux, sans peur, ni même aucun dégout. Elle le forçat à la regarder, ses yeux presque exorbités la fixant avec un air dément qui ne faisait qu'accentuer sa laideur. Si Dreack avait put frissonné, il l'aurait fait. Lui même ne savait que penser de la sensation de la peau de quelqu'un contre la sienne. Lorsque les doigts de la Mendiante glissèrent sur son visage avant d'enlever le sang sur son menton, il sentit ses lèvres trembler. Dans sa tête, elle ne faisait que jouer avec lui pour mieux l'achever. Il était impensable dans son esprit que quelqu'un cherche à le menager, surtout après ce qu'il avait tenté d'infliger à son esprit.

Les doigts de la jeune femme quittèrent son visage. La trace chaude de leur passage s’estompa au contact de l'air froid. Elle ne le fixait plus, mais le Sorcier Noir lui, la fixait. Ses yeux était river sur son visage, tentant de lire sur celui-ci ses intentions. Mais le contrecoup qu'il avait encaisser était si terrible que même son cerveau n'arrivait plus à raisonner correctement. Et pourtant, il analysa l'horrible douleur qui lui parcourra l'épaule. La Sorcière venait d'arracher la flèche de son épaule d'un mouvement expert. Le visage de Dreack se crispa, comme si soudainement les muscles de son visage était de nouveau fonctionnel mais uniquement pour afficher sa douleur, une douleur horrible, qui ne fut que le cadet de ses soucis compte tenu de ce qui arriva ensuite.

Alors qu'il était focalisé sur sa douleur physique, Dreack ne vit pas venir le second tour de la Mendiante. Bien sûr qu'il sentit le serpent s'infiltrer dans son oreille mais son effet plus vicieux était pire que la douleur fugace qu'il avait ressenti. Il avait l'impression à présent d'être privé de tout ses sens, comme un pantin pathétique qu'on aurait abandonné sur le sol d'un atelier. Il ne sentait plus l'air froid sur sa peau, ni même le poids de ses vêtements. Les bruits du village en flamme avaient été remplacé par un son aigu et sans fin. Le gout du sang dans sa bouche n'avait plus de saveur et l'odeur fétide du cimetière était devenu insipide. Une voile grisâtre s'était abattu sur ses yeux et pire encore, il ne ressentait plus la magie en lui. Quel était donc encore ce maléfice ? Comment cette Mendiante maitrisait-elle des enchantements aussi puissant ?

Il ne sentit pas la pluie qui commençait à s'abattre sur lui, il était là, allongé sur le sol boueux, comme un cadavre. Et pourtant, ses yeux bougeait toujours, même si il ne voyait rien. Combien de temps allait-il rester ici ? Dans la boue et la pluie, privé de ses sens, à la merci du monde ? Peut être pas bien longtemps, puisque même si le Sorcier ne les entendaient et ressentaient pas, deux personnes s'approchaient de lui.


[ Dreack est totalement à la merci de celui qui l'attrapera ! ]


Aria Fezerion


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Une relation de confiance venait de se créer, j’ai l’impression. Vu qu’elle retirait ce foulard qui recouvrait son visage, elle devait avoir une bonne raison de le cacher. Une sorte de justicière masquée ? La garde ne devait pas aimer les gens qui veulent faire justice. Normal, c’est pareil dans mon royaume. Je devais capturer un groupuscule qui voulait tuer tous les criminels du royaume. Sauf que moi, je m’en contrefoutais. Ils pouvaient s’occuper de tous ses hors-la-loi, ça me faciliterai la tâche. Puis souvent, ils avaient des méthodes quelque peu extrêmes que je saluais.

Puis soudain, elle voulait que je l’accompagne en direction du cimetière. Ça ne pouvait pas mieux tomber, je voulais aller à cet endroit depuis un moment. Sauf qu’elle était particulièrement amochée, et s’il y avait des ennemis qui nous attendaient là-bas ? Je pouvais parfaitement la défendre, j’étais encore apte au combat. Je la pris sous mon aile, sur le cheval, tentant de le maintenir du mieux que je pouvais. Derrière moi, il y avait ces guerrières du désert qui s’approchait dangereusement. Elles ne pouvaient pas me rattraper si j’étais sur mon cheval. Je me retournais, affichant un grand sourire.

« Allez voir ailleurs si j’y suis ! »

Et je filais à toute allure en direction du cimetière grâce à ma monture. Sans encombre, pour une fois ! Cette force invisible qui m’empêchait de sortir du village avait disparu ! Je me retrouvai enfin à l’intérieur du lieu obscur. Il y avait une ambiance lugubre qui se dégageait de ces lieux. Un endroit parfait pour faire un petit piquenique. D’ailleurs, la pluie fit son apparition. On empilait tous les clichés du cimetière, c’est dingue. Il manquerait plus que des esprits errants nous fassent des « bouhs » depuis leur tombe.

Selon la jeune femme, il y avait quelque chose à faire. D’autres ennemis à tuer. Je voyais quelques clampins qui trainaient encore dans les parages. J’avançais avec ma monture et la guerrière blessée à l’intérieur de ces terres. Au loin, je pouvais voir une personne à terre, complétement mal en point. Difficile de voir si c’était un allié ou non. Je m’approchais donc de lui, arme en poing, on ne sait jamais. Mais il était complétement amoché, il ne pourrait pas faire un pas de plus ou lancer des sorts. Je me tournais vers la miss.

« On l’emporte avec nous ? »


Cecilia Iole Mentina


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Montant une nouvelle fois sur le cheval, l'ambrée se contenta simplement de regarder autour d'elle si tout était en train de s'arranger. Les gerudos ennemies étaient bien moins nombreuses qu'au début et les rares qui tentaient de les arrêter étaient très vite semées. Sa nouvelle alliée avait l'air de bien s'amuser mais la situation était bien catastrophique. Derrière elles se trouvaient toujours cet énorme monstre qui continuait de ravager le village et elle n'avait pas encore assez de forces pour tenter quoi que ce soit. De toute façon, ce n'était pas le principal pour le moment, il y avait des mouvements suspects dans le cimetière et Cecilia avait décidé d'aller voir ça de plus près. Il ne restait plus qu'à espérer que le plus gros des troupes des dragmires ne s'y trouvent pas et que ce qu'ils avaient déjà affronté n'était que le début. Si jamais un autre assaut était prévu sur le village, il serait impossible aux ambrés de le défendre du mieux possible : tous ceux présents dans le village étaient épuisés et ceux au mont n'avaient toujours pas donné de nouvelles. Elle espérait que tout allait bien des deux côtés.

La pluie avait fini par se mêler à l'ambiance dans cette partie de Cocorico. Toute sa tenue commençait à absorber les gouttes une fois qu'elles frôlaient le tissu. Ne tenant pas compte de ce détail, l'alchimiste se mit à mouvoir son bras droit afin de voir si les effets de sa potion fonctionnaient. Elle avait quasiment acquis toute son endurance comme si elle commençait à peine ne combat, sauf que celle-ci allait s'estomper progressivement au fur et à mesure que le temps passait. Le temps était donc son allié le plus précieux et elle devait l'utiliser à bon escient. Restant à l’affût de n'importe quelle embuscade ou piège, la jeune femme regarda autour d'elle pendant que son alliée s'occupait de guider le cheval. Tout était calme, ce qui n'était pas trop mal. Et pourtant, c'était beaucoup trop calme à son goût, surtout après tout ce qui s'était déchaîné sur le village.

Il y avait une silhouette au loin, allongée sur le sol. Était-ce un ennemi ou un allié ? Elle en avait aucune idée car c'était bien la première fois qu'elle le voyait. Son alliée avait stoppé l'étalon afin de s'approcher, arme à la main. Prenant une grande inspiration, la gerudo posa un pied puis l'autre sur le sol. Elle regarda brièvement autour d'elle et fit un pas doucement. Plus aucune difficulté pour marcher, elle pouvait se mouvoir sans aucune aide et cela allait grandement lui faciliter la tâche. S'approchant des deux inconnus, elle fronça de plus en plus les sourcils au fur et à mesure que la distance entre eux diminua. Il y avait une aura noire qui entourait l'homme qui se trouvait au sol, une aura qui ne la rassurait pas du tout. Une pensée lui traversa la tête, provoquant un frisson dans chacun de ses membres : étrangement, cet homme lui faisait penser à cette sorcière aux cheveux blancs qu'elle avait déjà croisé à la forteresse Gerudo, une dragmire. Il y avait des chances qu'il soit dans le même camp, elle devait donc le considérer comme un ennemi tant qu'elle n'en était pas sûre.


"Il est préférable de le sortir de là. On ne sait pas ce qu'il peut encore arriver dans cet endroit…"

De cette manière, elle pourrait vérifier son identité dans un endroit bien plus calme et plus sûr. Avec le cheval, elles pourraient facilement le transporter ailleurs mais il ne fallait pas oublier que cet homme était potentiellement un ennemi ou potentiellement un allié, même si la première option était la plus probable. Regardant autour d'elle, elle finit par poser son regard sur la jeune femme tout en pointant du doigt le blessé.

"Ne le quitte pas des yeux."

Le transporter de cette manière pouvait être dangereux, il fallait qu'elle trouve quelque chose pour l'attacher et être sûre qu'il ne tente pas de l'attaquer dans le pire des cas. L'ambrée s'éloigna des deux protagonistes et commença à chercher autour d'elle. Il y avait une petite cabane au loin, peut-être qu'il y aurait tout le matériel dont elle a besoin à l'intérieur. Forçant la serrure, elle fouilla un peu dans la bâtisse et finit par trouver quelques cordes qui avaient l'air en bon état. Laissant échapper un petit sourire, elle retourna dans le cimetière pour y rejoindre son alliée ainsi que le blessé. Une fois à ses côtés, elle se mit à genoux afin de regarder l'état dans lequel ce jeune homme se trouvait. Ses blessures n'étaient pas bien graves, à part cette plaie assez profonde qu'il avait dans l'épaule. Quelque chose l'avait blessé, sans compter cette étrange sensation qui la perturbait depuis le début. Dans tous les cas, il n'allait pas se vider de son sang dans les minutes à venir, elle pouvait le transporter jusqu'à une planque que les ambrés avaient en dehors du village.

Expliquant à son alliée ses doutes, elle lia les mains et les pieds du suspect avec la corde qu'elle avait trouvé dans la cabane avant de lui demander de l'aider à le hisser sur le cheval, histoire qu'il soit plus facile à transporter. Une fois la tâche terminée, les deux femmes se dirigèrent vers l'entrée du cimetière afin de rejoindre le village, lieu de passage nécessaire pour rejoindre la plaine d'Hyrule.