Invité
Posté le 16/03/2011 23:41
Voilà une éternité qu'il ne s'était plus senti comme ça. Ce fut en tout cas son impression. Donc, plus l'habitude, mais à la limite, redécouvrir ce genre de chose, ça ne dérangeait absolument pas. C'était même...agréable. Sûr que ça changeait radicalement de la vie quotidienne qu'il menait généralement !
Erinyes verrouilla la demeure, et il la suivit ensuite, simplement.
Voilà un bon moment qu'il ne s'était plus attardé dans Cocorico. Surtout pour éviter de croiser les Sheikah qu'il connaissait, en fait. Avec ce qui était arrivé, ça avait beau faire un petit moment, ça le hantait toujours, même aujourd'hui encore.
Mais n'étant pas de sombre humeur aujourd'hui, il préféra ne pas y repenser. De toute façon, ça ne servait à rien, d'y repenser, ça ne changerait pas ce qui était arrivé. Il ne pouvait...qu'avancer...avec ses propres pouvoirs. Sûr que s'il avait le pouvoir de remonter le temps, il aurait pu rattraper ce qui était arrivé, et il n'en serait pas là aujourd'hui.
Quoiqu'au final, s'il en avait eu le pouvoir, peut-être qu'il n'aurait jamais rencontré Erinyes, pour la peine. Enfin, si, peut-être, mais dans d'autres circonstances, et peut-être pas au même point qu'aujourd'hui.
Car il serait peut-être devenu un guerrier de l'ombre. "Peut-être", parce que vu comment on le voyait alors qu'il n'avait rien fait pour à la base, on lui aurait peut-être refusé quand même. Ou pas, s'il avait pu avoir une occasion de prouver sa valeur.
Comme quoi, la vie était parfois bien aléatoire. Il pouvait arriver des tas et des tas de chose, influent sur la façon d'agir de tout le monde pour la suite, et au final, il arrivait ce qui arrivait, un peu à la manière d'un jeu de hasard...où on tombait parfois bien, ou parfois mal. A des moments, le destin se jouait bien des gens...
Tout en marchant, cet endroit lui rappelait décidément bien des souvenirs. Des bons, des mauvais, des neutres. Un petit peu normal, vu qu'il avait passé quelques temps ici enfant, de temps en temps, quand sa mère s'occupait des villageois, comme un bon nombre de Sheikah, vu qu'ils étaient les gardiens de ce village, et notamment aussi, des morts.
Inuyasha n'ayant jamais eu de père (enfin...si, évidemment, mais jamais connu, et de toute façon, vu l'être que c'était, il n'en avait jamais eu aucune envie. Si jamais un jour il le croisait, il aurait plutôt une très forte envie de lui exploser la figure, oui !), pas même un adoptif vu que chacun redoutait que le projet de son père démon puisse effectivement s'accomplir...bah petit, elle l'emmenait avec elle, forcément.
Du coup, chaque fois, il en avait profité. Et forcément, il avait eu droit au "ne sors pas du village" et au "ne t'approche pas du puits", il avait été tenté de le faire...comme pas mal de gamins, suffisait de dire un interdit pour que les téméraires puissent se demander la raison et tester. Bon, pour accéder au Mont du Péril, ça n'avait pas trop fonctionné, vu que l'entrée était surveillé par un garde hylien.
Gamin, Inuyasha s'était du coup donné pour défi d'essayer de passer le garde, vu que, forcément, celui-ci l'avait intercepté quand il avait voulu y passer pour la première fois. Il avait tenté. Imaginé toutes sortes de plans possibles. Tous avaient échoué.
Puis était venu la sortie vers la Plaine. Là, ça avait plutôt fonctionné, même s'il ne s'était pas trop éloigné. Sauf que pour le coup, comme un imbécile, il s'était pris le piège d'un chasseur.
Puis la curiosité l'avait amené au puits. Où il y avait glissé, et s'était retrouvé au milieu des effrois. Là, ça avait été dangereux, par contre. Et il n'avait plus tenté d'y retourner après, car il n'avait pas été sourd par la suite...suite à cette expérience où, gamin, ben il n'avait rien pu faire et ça avait failli virer au drame, cette fois.
Il en avait fait d'autres, mais sans jamais se mettre en danger, la seule fois avait été le puits, mais en reste...
Disons que n'ayant pas vraiment d'amis à cause des préjugés qu'il subissait pour la raison de son existence, à Cocorico, au moins, il avait pu être tranquille et profiter de quelques instants de calme quand il avait l'occasion d'y aller très jeune. Après tout, il n'avait jamais causé aucun mal. Des "catastrophes" et des bourdes pas très discrets, ça oui. Mais du mal, jamais. Enfin, la différence, c'était que ça n'avait pas déclenché d'hostilités, contrairement à chez lui où le moindre truc, ça devenait une prise de tête pas possible...
Après, en grandissant, ayant eu aussi droit tout de même aux formations Sheikah, et ce peuple s'occupant de ce village qui était en quelques sortes dirigé par Impa, la plus respectée des Sheikah, il s'était plus plié aux règles, et était revenu dans ce village au même titre que les autres, de temps en temps, pour accomplir son devoir exactement comme d'autres, de la même façon qu'eux, et donc, de s'occuper du village, l'apprendre, en tout cas, mais ça, ce fut plus grand.
Mais à force, il y était revenu de moins en moins. Parce que tout était devenu compliqué. D'une part, ses changements. En grandissant, forcément, son corps aussi, et étant à moitié démon, ces changements n'étaient pas passés inaperçus...à tel point qu'on avait cru qu'il allait véritablement se transformer en démon. Fallait dire aussi que ces changements n'avaient pas aidé : en même temps, ayant des éléments physiques démoniaques, forcément, ça avait fait du bruit.
Il y avait eu à cause de ça. Où il avait commencé à se replier sur lui-même et à se barricader derrière des airs de froideur et d'arrogance selon les situations, pour faire face aux gens qui jugeaient sans connaître. Les jeunesSheikah de son âge avec qui il avait grandi, surtout, ayant du coup été à l'origine de nombreuses bagarres.
Puis il s'était dit que le village aurait la même réaction. Du coup, il avait cessé d'y revenir. En tout cas, le moins possible, préférant s'isoler à l'écart de tout le monde, au grand air, vu qu'il avait cette fois les capacités de se défendre avec succès.
Alors après, vu que ça faisait très longtemps, de là à se rappeler les visages qu'il avait pu voir et adresser la parole lorsqu'il venait plus souvent dans sa jeunesse, fallait pas trop y compter.
Quand Erinyes entra dans les magasins, curieux, il jeta un oeil absolument de partout, mais ne toucha à rien, attendant simplement qu'Erinyes finisse ce qu'elle avait à faire.
Parce que d'une, il ne volait plus comme il faisait au début de son exil, de deux, il savait qu'il fallait de toute façon échanger des rubis contre de la marchandise, et il n'en avait pas, et de trois, il n'avait pas vraiment besoin de s'attarder dans ce genre de lieu, vu qu'il avait l'habitude de se débrouiller par lui-même.
Là, ce qui comptait, surtout, c'était de passer un bon moment, pour une fois, et sans prise de tête si possible. Il aimait sa compagnie, il avait l'impression que tous les mauvais moments qu'il avait pu passer autrefois étaient de lointains souvenirs, comme s'ils n'étaient jamais arrivés.
Il ne vivait pas d'une façon "normale", il en avait conscience, mais n'avait pas trop le choix. Il savait que la vie "normale", c'était celle qu'il avait vécue dans son enfance, enfin, sans compter les nombreux heurts, évidemment. Avec Erinyes, il avait l'impression de redécouvrir ce genre de vie. Le fait d'être avec quelqu'un dont on appréciait beaucoup la compagnie. Le fait de pouvoir parler librement en étant compris et écouté. Même s'il pouvait y avoir des désaccords, ça finissait au moins toujours par se résoudre. Sans passer par la force. ça lui était assez inhabituel, mais au final, ça ne le dérangeait pas du tout, bien au contraire.
Parce que bon, s'il pouvait éviter la prise de tête qu'il avait faite il y avait longtemps à présent, que Conan lui avait rappelé au Mont du Péril en faisant référence au moment passé au Lac Hylia, ce jour-là, oui, Inuyasha s'était particulièrement énervé. Tout simplement parce qu'il y avait eu un dialogue de sourd entre les trois présents ce jour-là. Et non-seulement ça, mais en plus, il avait beau avoir tenté d'expliquer les choses, certes à sa manière, mais expliqué quand même, personne n'y avait prêté attention, lui envoyant même carrément des vents. En tout cas, c'était comme ça qu'Inuyasha l'avait pris. Et pas forcément à tord...il n'avait pas été tout blanc dans l'histoire non-plus, mais il n'avait pas tous les tords non-plus. Et ce jour-là, il n'avait pas du tout apprécié cette attitude qu'il avait subie. Alors il leur avait balancé clairement le fond de sa pensée, sans se gêner sur les mots (après tout, pourquoi ferait-il attention quand on se fichait de lui, hein ?), avant de s'éloigner, très loin, pour éviter de déclencher une bataille qui se serait mal terminée.
Et il était parti loin. En utilisant évidemment les raccourcis d'Hyrule. Car il était parti jusqu'au Mont du Péril. Où, énervé, il s'était ensuite retrouvé malgré-lui mêlé à un tournoi Goron, où il avait relevé le défi, et gagné, obtenant pour la peine le droit de faire parti de leur clan. Pas qu'il l'ait forcément voulu, mais il s'était occupé à autre chose, essayant d'oublier, et cette lutte goronne avait bien aidé. Il ne s'était pas soucié des conséquences. De toute façon, ces conséquences ne lui étaient pas gênantes...
Quand Erinyes sortit, il suivit, simplement, appréciant chacun de ces instants. Oui, pour une fois, il ne cherchait pas à s'isoler, loin de là. Il profitait même pleinement de ce début de journée où il redécouvrait ce qu'était "l'agréable". ça lui faisait bizarre, car ayant perdu l'habitude de ce genre de chose depuis fort longtemps, mais il ne se braqua pas contre ça, bien au contraire. Puis avec elle...il avait un petit peu appris qu'il pouvait être franc sans se soucier de ce qu'elle pourrait penser. C'était bête et simple, il s'agissait tout simplement de la confiance. Chose qu'il n'accordait plus vraiment depuis son exil, pour l'obtenir, il fallait souvent le convaincre, et au fil du temps, il en accordait, selon les personnes dont il s'agissait. Et Erinyes avait gagné la totalité de sa confiance, pas seulement une partie. Chose plutôt rare de la part de l'hybride. Mais quelque part...quand il était avec elle, là, avec tout ce qu'ils s'étaient dit...une part de lui voulait y croire de nouveau. Croire en une personne de confiance.
"Bon... Que préfères-tu ? Prendre le temps de manger ici, ou se restaurer sur la route ?"
Question parfaitement banale, mais qu'il n'avait pourtant pas l'hbaitude de vraiment entendre. Du coup, pas encore habitué à ce genre de chose, il fut forcément légèrement surpris, mais cette fois, petite amélioration, aucun trouble, aucune gêne, ni embarras, rien du tout. Car il lui répondit simplement, très franchement :
- ça m'est complètement égal. Quand tu vis comme moi, tu ne te poses pas vraiment ce genre de question. Alors c'est à ta convenance. Mais si tu ne veux pas que la prêtresse s'inquiète, mieux vaut ne pas traîner.
Il n'imposait rien, elle avait demandé son avis, il le lui avait donné, simplement.
Cela semblait tellement banal, mais pour lui, ça ne l'était pas, vu qu'il n'était pas habitué à ce genre de situation pourtant très simple. Et le fait qu'il se rendait compte qu'il était plus franc avec elle directement, sans passer par d'autres mots ou autres comme d'habitude, tout simplement à cause de sa confiance en elle qui avait joué, il se surprit à apprécier...ça lui changeait radicalement des "prépare-toi à mourir" qu'il avait souvent l'habitude d'entendre. Et il n'allait certainement pas s'en plaindre, bien au contraire ! Car ça faisait du bien, de se poser, pour une fois, et d'avoir cette impression de...profiter de la vie, oui, ça devait être ça.