Posté le 01/12/2011 17:06
Link demeura bien silencieux, pendant un moment, en proie à des pensées que Nabooru ne pouvait certainement pas voir. Un peu gênée, elle ajouta toutefois, de sa manière habituelle : donc du style parfaitement assurée :
- Ouais, bon, allez...si je gère bien, je crois que je peux en rameuter un peu plus...
Ce qu'elle avait annoncé n'était qu'une estimation, après tout, peut-être qu'elle pourrait effectivement en amener plus. Mais elle tenait à assurer quand même ses arrières, et donc protéger la forteresse. Surtout si Ganondorf attaquait de nouveau. Nabooru n'avait pas envie de voir ce qui restait du peuple gérudo massacré comme ça avait failli être le cas. Elle vérifierait donc, et testerait celles qu'elle laisserait à la forteresse.
Et n'amènerait ici que les plus fortes. Tout en laissant deux ou trois à la forteresse pour garder la vallée en son absence.
Le silence de Link lui faisait croire qu'il était déçu. Bon, ça pouvait se comprendre un peu. Mais le peuple gérudo n'était effectivement pas du tout en surnombre...contrairement aux Hylliens, il suffisait de voir la Place du Marché sans cesse bondée pour ça ! Le peuple gérudo n'était pratiquement composé que de femmes, alors fallait le dire, assurer la descendance, c'était un peu difficile...
Les gérudos ne se foulaient donc pas beaucoup, certaines amadouaient des hommes hyliens pour régler le problème.
Nabooru avait eu la chance d'avoir connu son père. Un homme plutôt grand, et bel épéiste plutôt doué dans le maniement de l'épée. Grand, blond, yeux bleus, corps bien dessiné et athlétique. Tout le contraire de sa mère, parfaite gérudo : rousse, yeux dorés, peau bronzée.
Généralement, les gérudos, du moins à l'époque, lâchaient ensuite les hyliens et élevaient seules leur fille. ça n'avait pas été le cas de Nabooru, d'où sa chance, en fait. Ses parents avaient réellement été amoureux l'un de l'autre, contrairement aux autres. Leur fille était tout simplement le fruit de leur amour. Pas pour faire bouche-trou.
Son père avait relevé les épreuves mortels des gérudos pour pouvoir se faire accepter parmi ce peuple, et ainsi de pouvoir rester auprès de sa femme et de sa fille.
Nabooru n'avait connu que la vallée jusqu'à l'âge adulte. Elle avait appris le maniement du sabre, mais aussi les valeurs de son père. Ce qui avait déjà effectué une différence par rapport aux autres.
Nabooru n'avait sérieusement pas du tout à se plaindre de l'enfance qu'elle avait eue. Certes dans la culture particulière des gérudos, mais elle avait vécu parfaitement heureuse dans cette période-là. "Elle fut" car lorsqu'elle attrapa seize ans...sa mère avait mystérieusement disparu, et son père était parti à sa recherche, en ordonnant à Nabooru de rester à la vallée.
Elle avait obéit. Mais n'avait pas vu l'hylien revenir. Elle lui avait donc désobéi. Elle avait saisit son arme et était partie en direction du désert hanté, là où ses parents avaient disparu...
Elle avait bien été surprise. Et choquée. Son père était allongé, ensanglanté en train de se faire dévorer par les créatures du désert...tombé dans un piège, car elle avait l'habitude de le voir se battre, et oui, il était très fort. Elle avait eu très mal ce jour-là. Nabooru n'avait donc pas réfléchi, elle avait foncé, pour le sauver.
Mais il était trop tard, malheureusement. Son père était bien trop gravement blessé pour pouvoir survivre. Avant de mourir, il avait dit à sa fille d'être prudente...vis-à-vis des matriarches gérudo.
Au début, Nabooru n'avait pas compris, car à l'époque, elle admirait Ganondorf encore, et donc par extension, respectait les jumelles aussi. Sauf qu'elle ne voyait pas le complot, comme les autres, qui se tramait derrière...
Puis il lui avait sourit, après lui avoir dit qu'il l'aimait, et était parti, mort. Nabooru d'habitude si fière, ce jour-là, elle n'avait pas réussi à retenir ses larmes de douleur.
Plus tard, elle découvrit que sa mère n'avait pas connu mieux, malheureusement. Elle avait elle aussi découvert le complot que préparait les sorcières et Ganondorf, elle s'était faite attraper, et...châtiée. Au point d'aller rejoindre son mari.
Evidemment, à l'époque, ça n'avait pas été la version qu'avait eue Nabooru pour expliquer sa disparition : elle, elle avait eu plutôt la version style "Accident dans le désert hanté". Nabooru, intelligente malgré-tout, surtout avec la dextérité qu'avait sa mère au maniement des armes, s'était douté qu'il s'agissait d'un mensonge, qu'on lui cachait des choses, mais elle n'avait rien dit à ce moment-là. Elle respectait toujours ses supérieurs, mais en était devenue méfiante. Des sorcières, du moins.
Depuis, elle avait tout fait pour se faire distinguer, et devenir ainsi le bras droit de Ganondorf, qu'elle admirait encore pour sa force et son intelligence. Toutefois sans savoir que cette façon de le voir avait été façonnée par les sorcières pour que chacune lui obéisse.
Nabooru avait été choisie. Elle en avait été fière, oui. Mais si elle l'avait fait, c'était non-seulement pour pouvoir mieux connaître Ganondorf, leur seigneur si puissant, mais aussi...pour découvrir la vérité sur le drame qu'elle avait vécu. Elle avait toujours su qu'elle trouverait les réponses en devenant le bras droit de Ganondorf.
Au début, tout se passa très bien. Jusqu'au jour où le roi du désert parlait de conquête, et que Nabooru, élevée avec des valeurs un peu différentes que celles des gérudos, s'était alors opposée à lui, découvrant le "monstre" qu'il était...tout en découvrant la vérité sur ses parents : ils avaient découvert ce complot, en construction depuis des années. Du moins, la mère de Nabooru l'avait découvert. Seulement, elle, elle était particulière, car portant un pouvoir particulier.
Elle avait été faite prisonnière, pendant des jours, le but ayant été de s'approprier son pouvoir. Le père de Nabooru était parti la libérer. Mais les adversaires actuels de Nabooru l'avaient prévu : ils avaient donc entraîné l'hylien dans une embuscade de monstre du désert, ce qui avait fait qu'il n'avait pas réussi à s'en sortir.
La mère de Nabooru ? Exécutée. Dès que les sorcières et Ganondorf avaient su que Nabooru avait hérité du pouvoir de sa mère, ce même pouvoir qui faisait d'elle la Sage de l'Esprit. Ce que Nabooru ne savait absolument pas à l'époque, et qui avait influé sur le "pourquoi elle devint bras droit"...tout était bon pour s'approprier le pouvoir.
Depuis, Nabooru avait appris à ne plus afficher ses sentiments comme autrefois. Elle ne montrait à l'extérieur que de la pure fierté et son côté serein "même pas peur". Faisant croire qu'elle était infaillible. Dans un monde comme celui-là, elle le devait. Elle avait appris. Et avait ainsi gagné la place de chef.
- Il n'est pas pour nous de point de ralliement précis. Ganondorf frappe partout.
Oh, ça, elle avait bien pu le voir, avec cette dernière attaque à la fois au Ranche et à la forteresse simultanément...et peut-être ailleurs, aussi. Pour cela que Nabooru tenait à assurer ses arrières. Si Ganondorf se pointait, il aurait une sacré surprise...
- Tu pourras vraisemblablement trouver refuge à la place du marché, ou au Bosquet Sacré. Ton statut de Sage devrait t'en ouvrir l'accès, j'en ai certitude.
- Parfait, Monsieur le Héros, j'y serais avec mes compagnes ! Tu ne seras pas déçu.
lui répondit-elle alors bien à sa manière, toujours d'une façon positive, quelque part. Ce qui ne signifiait pas qu'elle prenait la situation à la légère, loin de là. Surtout pas après tout ce qu'elle avait vécu, et vécu auprès de Ganondorf, où il avait pensé pouvoir réellement la convertir, afin de bénéficier du pouvoir qui recelait en elle. Manque de chance, Nabooru avait déjà ses soupçons depuis quelques années auparavant et ne s'était pas vraiment laissée faire...
- Nabooru...Il pleut.
Link s'étit enfin relevé, et lui signifiait cela. Nabooru sembla presque enfin s'en rendre compte. Elle ne pouvait évidemment pas vraiment comprendre l'allusion du Héros car ne lisant pas dans les pensées, mais eut toutefois suffisamment de présence d'esprit pour deviner plus ou moins - en se fiant à l'air nouvellement assurée du Héros du Temps qui lui mit ma puce à l'oreille - qu'il faisait un semblant de comparaison avec la situation actuelle.
Nabooru lui sourit, et lui répondit très franchement, à la fois directement et...à sa métaphore :
- Nous, les gérudos, ne connaissons pas la pluie. Même les nuages n'osent pas recouvrir la vallée. C'est la première fois que je fais connaissance avec, si tu veux tout savoir.
Véridique, car effectivement, toute sa vie, elle n'avait jamais été surprise par ce genre de temps...et aussi pour illustrer que quelque part, il en fallait vraiment beaucoup pour faire reculer le fier peuple des gérudos.
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