D'excursions et de rencontres.

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(vide)

L'Hylien s'avança prudemment à travers les ruelles du petit village au pied de la montagne. Prudemment, d'une part, parce qu'il n'était pas à même d'assurer sa propre défense, et qu'il se savait en danger permanent. Peut être plus que bien des Hyruliens, en fait. Ganondorf voulait sa mort, à lui particulièrement, et il était tout sauf en état de l'affronter à nouveau. Pas avant un moment.
D'autre part, parce que chaque pas lui tirait une grimace de douleur, simplement. Il ne pouvait pas accélérer, et c'était à peine s'il tenait debout. Aussi ne pouvait-il qu'avancer pas à pas, dans une lenteur qui forçait en lui le dégoût, la colère et la honte. Quel incapable il était ! Par les Déesses, comment avait-il pu laisser les événements se dérouler de la sorte..? Il se maudissait intérieurement de n'avoir su contrer les desseins du Malin, et se détestait plus encore d'avoir pu passer tant de temps perdu dans la Forêt Kokiri, Domaine du Seigneur Sylvestre, alors que partout en Hyrule, tombaient des hommes et des femmes à l'instar de mouches. Le peuple tout entier subissait les conséquences de son erreur tandis que lui s'octroyait le luxe de gâcher une semaine alité. Une semaine ? Deux ? Par Farore et son esprit bienveillant, il n'en avait pas la moindre idée..! Il n'aurait su dire concrètement combien de jours s'était écoulé depuis l'assaut sur le domaine Lonlon..!

Le jeune homme posa sa main -droite, encore valide, donc- sur le mur en briques grise qui lui fit office de support un instant. Peinant à respirer, encore mal en point -très..!-, il pointa le museau vers le sol, dallage grisâtre, aux allures morbide sous cette pluie battante, qui martelait les toits, les pavés, et meurtrissait son corps encore douloureux, et cuisant partout. On lui avait dispensé des soins, c'est vrai, mais toute la magie et la médecine du monde ne le remettrait pas sur pied en quelques jours. C'était tout simplement contre-nature, et certaines choses ne s'obtenaient que par le temps.
Personne ne pouvait se vanter se sortir indemne d'un affrontement direct contre l'Elu de Din. Moins encore que d'en guérir en quelque espace si miniature.
Il n'échappait pas à la règle, et ce peu importe tous les triangles d'or qui pourraient luire sur sa main, toutes les épées qu'il pourrait tirer d'une stèle de marbre, sauver toutes les princesses du monde et ramasser des centaines de médaillons que rien n'y ferait. Nul ne pouvait s'exclure d'une telle fatalité que celui qui n'affrontait pas le Gérudo.

Le Héros toussa, fortement, à en cracher ses poumons, diraient certains. De sa bouche fuyait bien quelques glaires, mais ce fut rapidement le carmin qui prit l'avantage, venant s'exploser en petite gouttelettes sur le sol, avant d'être dilué par le déluge qui lui tombait dessus.


-Link... Commença la petite fée, inquiète. Elle n'était pas d'accord avec cette virée, mais avait préféré le suivre, s'assurer qu'il ne fasse pas de bêtises. Et manifestement, elle avait échoué. Partir comme ça, en était une en soi ! Que Link veuille rallier des gens à leur cause, certes, mais d'autres auraient tout aussi bien pu le faire pour lui, pensait-elle. Qu'il veuille voir les dégâts et les dommages que subissait le Royaume en raison de sa défaite, elle était bien moins d'accord. Le connaissant, elle considérait presque cela comme du masochisme pur : tout ce qu'il allait faire reviendrait à... Elle préféra ne pas y penser, et de toute façon, tout cela aurait pu attendre qu'il soit remis... Mais monsieur avait préféré n'en faire qu'à sa tête. Comme souvent. Trop souvent, hélas.

Navi virevolta autour de lui un instant, sans que son compagnon ne dise rien, ce qui vint faire croître son inquiétude, et le sentiment qu'elle avait fait une profonde erreur en le laissant filer dans la nuit.
Néanmoins, comment pouvait-elle ressentir une once de colère, face à un Hylien si amoindri ? Le fameux Champion de Farore était méconnaissable. Il n'avait plus grand chose de ce qu'elle lui avait connu. Emmitouflé sous sa lourde cape brune sable, vêtu de pan de tissu à la palefrenier ou garçon de ferme, l'avant bras gauche tout entier recouvert d'une attelle pour éviter que ne bouge son poignet, le mythique bonnet vert -perdu au combat- remplacé par le capuchon de tissu grossier, la lame purificatrice troquée contre un couteau rouillé...
Bref. Jamais elle ne l'avait vu comme ça.

Le reconnaître serait ardu, et en un sens assurait un peu plus sa sécurité. En fait, faudrait-il l'avoir connu de près, pour pouvoir distinguer cette même lueur -héroïque, d'après Ganondorf- briller dans ses deux pupilles bleues, et s'approcher de suffisamment près pour lire les traits de son visage comme ceux de l'Hylien prétendu tombé au Ranch Lonlon.
Il avait entendu, sur la route depuis son lit vert au fond des Bois Perdus, différents ragots sur sa mort, qu'il n'avait eu le coeur de démentir. Et puis, il se devait de rester interdit, secret, anonyme. Quoi de mieux que le silence et la discrétion ? Aussi, jamais ; ô grand jamais, n'avait-il prétendu le contraire.

Le fils-de-Personne laissa sa main glisser sur la pierre mouillée, et d'un signe de tête rassura son amie. Ses yeux parcoururent la ruelle plus vite qu'il ne pourrait jamais aller, il lui semblait, et il s'aperçu qu'il était seul. Jetant sur les deux perles bleues-ciel un suaire noir formé par ses deux paupières, il s'accorda un instant de vide, avant de reprendre sa marche, toujours en silence.

Lentement mais sûrement il progressait vers la place centrale du village qu'il connaissait si bien, et à mesure qu'il avançait, son coeur s'affolait : dans quel état allait-il retrouver ce qu'il avait laissé ? Peut-être tomberait-il nez à nez avec une scène digne de celle qu'il avait vécu à la subite libération de Bongo-Bongo, dans un passé alternatif ? L'angoisse qui saisissait et contractait son palpitant le força indéniablement à forcer la cadence, ignorant tant bien que pis la douleur qui le prenait. Sous cette pluie drue -larmes des Déesses face à tant de massacres..?- il ne pouvait distinguer rien de bien précis.

Quelque fut son soulagement, quand il discerna enfin un puits tout ce qu'il y a de plus normal, des habitants nombreux, et actifs, quoique foncièrement inquiet (comment ne pas le lire sur leurs visages..?), et une vie classique, pour le village d'Impa, malgré les cordes qui tombaient ? Link se prit à soupirer, joyeux en un sens. Restant un instant immobile, pour contempler tout cela, et s'assurer que l'Obscur progressait encore lentement, il finit par se sentir un instant de faiblesse, et s'appuya à nouveau sur un muret de pierre, pour ne pas chuter.


Nabooru rageait, tant et si bien qu'elle en lâcha un juron.

Elle était parfaitement consciente que ça ne servait strictement à rien.
Elle était parfaitement consciente que ça ne changerait en rien les choses actuelles.
Mais ça faisait du bien !

Même si au final, elle se retrouva toujours à ruminer, l'air visiblement agacée. Elle repoussa pour la troisième fois la gérudo qui tentait de soigner sa blessure à l'avant-bras gauche. Cette fois plus fermement :


- Je n'en ai pas besoin ! Va plutôt soigner nos autres soeurs qui sont plus blessées que ça !

La gérudo lâcha un soupir, presque exaspéré. Elle avait beau avoir tenté de raisonner Nabooru, rien à faire.

Pour imposer les faits, Nabooru se releva, et sortit de la pièce d'un pas rapide, parcourant les couloirs de la forteresse gérudo, la mine sombre.

Comme tout le monde, elle avait eu vent de l'attaque du Ranch. Ganondorf avait frappé, et fort. Et très intelligemment, en plus.
Link avait des alliés. Les 7 Sages. Ceux-là même qui avaient scellé le Seigneur noir. Ils avaient donc toutes les bonnes raisons de rappliquer, pour venir en renfort.

Mais Nabooru n'avait pas pu être sur ce champ de bataille, à son grand regret. Et elle avait honte. Car dans sa tête, elle se disait qu'elle avait trahi le Héros du Temps, lui, et les autres Sages.

Afin d'éviter les renforts, Ganondorf n'avait pas seulement envoyé des troupes au Ranch. En tout cas, concernant Nabooru, elle avait eu affaire à une redoutable attaque de stalfos au même moment...étant du coup face à un dilemne qu'elle avait encore du mal à digérer, fière comme elle était : soit elle restait ici à mener les troupes gérudos afin que le reste de la tribu (celle contre Ganon, donc...) ne soit massacrée, au risque d'avoir la mort du Héros sur la conscience, soit...eh bien qu'elle aille prêter main forte à Link, mais au détriment de son peuple.

Elle avait donc choisi, hélas bien rapidement car étant sur l'état de fait, sans avoir eu le temps de peser le pour et le contre.
Elle avait rapidement choisi de protéger son peuple, en espérant que les autres Sages ne soient pas tombés dans le même piège qu'elle. Et malgré leur force, trois gérudos avaient perdu la vie.

Et les gérudos avaient une façon de vivre un peu particulière. En effet, elles ne vivaient pas vraiment individuellement, elles avaient tout en commun, formant comme une grande famille. Oui, bon, celle-là, c'était le côté "famille qui a trahi ses matriarches et leur frère". Mis à part ce détail, hein...

Voilà pourquoi elle n'avait pas été là, lors de cette bataille importante. Bataille que Ganondorf avait gagné, avec sa plus grande qualité selon elle : son côté stratège.

Oui, Nabooru détestait le Seigneur du Malin pour tout ce qu'il lui avait fait subir, mais ça ne l'avait pas empêchée de l'admirer, cet homme, autrefois. Ni de lui reconnaître ses qualités. Intelligent et fort. Deux qualités indispensables pour des ambitions comme la conquête. Ce qu'il avait.

Nabooru lâcha un soupir, et s'affala sur une chaise par-là dans la prochaine pièce qu'elle rencontra. Sa stratégie à elle avait été moins bonne, elle avait perdu trois gérudos. Sur ce plan-là, Ganondorf la dépassait.
Pendant un instant, des flashs du passé lui revinrent, sans qu'elle puisse l'expliquer.

C'était ceux de l'époque où elle était encore du même statut que les autres jeunes filles gérudos. Le bas du visage encore voilé, elle faisait, comme les autres, danser sa lame dangereusement mais avec tout autant de précision. Les deux sorcières regardait tout le groupe d'un oeil critique. Avant d'ordonner l'arrêt de la démonstration de toutes. Puis elles l'avaient choisies, elle, lui ordonnant de venir les accompagner.
A ce moment-là, Nabooru s'était sentie très fière. Depuis son plus jeune âge, comme toutes les autres, elle avait...admiré Ganondorf, ce garçon, plutôt jeune homme par rapport à elle qui était encore bien jeune à ce moment-là, dont le regard brillait différemment, qui avait cette lueur qui imposait le respect.
Cet unique garçon de la tribu, qui deviendrait un jour leur roi. Ce garçon intouchable, et tellement idéalisé.

Elle avait été présentée devant lui, enfin à découvert. Elle était devenue son bras droit. Pendant les premiers temps, elle avait été très fière de le servir. Fière d'avoir vu ses efforts enfin récompensés, tous ces efforts qu'elle n'avait fait que pour pouvoir l'approcher, le connaître mieux, afin de s'en faire une idée plus précise de lui, plutôt que de se fier à cet idéal.
Elle avait admiré sa force de caractère, sa force tout court, son habileté, son intelligence, oh oui, les premiers temps, elle l'avait beaucoup admiré.

Mais plus les mois passaient, et plus les choses s'assombrirent. Elle se rendait compte qu'elle était de plus en plus contre les idées de Ganondorf, bien que dans les premiers temps, elle avait tout gardé pour elle. Et quand il énonça l'idée de conquérir Hyrule, en proposant un plan odieux pour la famille royale afin d'accéder à la puissance des déesses...là, Nabooru avait répliqué.

Ce fut à partir de là que tout dégénéra. Elle luttait contre lui, contre les jumelles, et peu à peu, les gérudos se divisaient en deux. Nabooru n'était évidemment pas consciente encore du pouvoir de Sage qui résidait en elle à cette époque-là.
Bref, elle n'avait jamais réussi à raisonner Ganondorf. Il alla jusqu'à l'en humilier, et elle, pour se venger, était partie au Temple de l'esprit duquel il avait fait son domaine avec les jumelles, pour leur bazarder tous leurs projets. Ce fut à cette époque-là qu'elle rencontra Link, alors qu'il n'était encore tout gringalet.

Se rappeler son regard à ce moment-là parvint à la faire légèrement sourire. Ce gamin avait toujours eu du cran.

Elle se releva vivement. Bon, ça n'allait pas être en restant ainsi que les choses allaient s'arranger ! Cette fois, elle serait sur le champ de bataille, face à Ganondorf. Mais elle ne voulait plus de mortes derrière elle. Alors elle ordonna...de renforcer la garde sur la frontière de la vallée. Et de ne laisser personne passer, en tout cas, quiconque n'avait pas l'autorisation de passer, comme cette autorisation qui avait été donnée au Héros jadis.
Elle n'aimait pas ça, mais on n'était jamais trop prudent. Elle ordonna toutefois à ce que les gardes n'executent pas directement les éventuels prisonniers. Qu'elles s'en occupent, plutôt, en attendant son retour, pour qu'elle puisse les juger.

Et les libérer, ou pas, tout dépendait de ce qu'ils étaient. Parce que si du coup, elle attrapait un sbire de Ganon...

C'était au cas où. Elle n'aimait pas ça, mais vu les circonstances...

Ceci dit, elle se recouvrit d'une cape de voyage et monta sur son cheval, qu'elle talonna. La bête s'élança au grand galop vers la vallée.


Nabooru parvint ainsi à la plaine, et deux heures plus tard, elle put voir le Ranch en ruine. Elle espérait que les fermiers allaient bien. Elle s'était un petit peu prise d'affection pour la jeune Malon, il y avait de ça quelques temps. Et se sentit mal de nouveau. Elle les avait tous trahi...

Elle continua son chemin. Quelques heures plus tard, elle parvint à Cocorico. Attachant sa monture à l'arbre de l'entrée, tout en lui flattant l'encôlure, elle finit par longer les allées du village. Ici résidait Impa, l'une des Sages, et qui plus est, protectrice de la princesse Zelda. Sûrement pourrait-elle lui en dire plus en détail sur l'état de la situation.

Ce fut ainsi qu'elle arriva vers la place centrale, regardant un peu de partout, cherchant des indices sur la personne qu'elle voulait retrouver. Ou éventuellement quelqu'un d'autre de concerné dans l'affaire.

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(vide)

« Accusé, vous êtes priez de vous lever. L'office va pouvoir débuter. »
Les hommes, tous vêtus de cette longue robe cérémonielle posaient sur lui un regard brûlant, tant de mépris, que de haine, de colère ou de honte. Les quelques témoins qui assistaient au procès le dardaient eux aussi, et il sentait peser sur sa nuque leur yeux, lourd d'un sentiment qu'il ne parvenait pas lui même à décrire. La boule qui nouait son estomac n'était en rien due au stress, à la peur ou quoique ce soit s'en rapprochant. Que le verdict tombe, il l'attendait.
Après tout, n'était-il pas coupable de ce que l'on lui reprochait ? De ce dont on l'accusait ? Nulle utilité que de se voiler la face ; il lui fallait assumer les conséquences de ce qu'il avait fait.
Son front moite collait ses cheveux humides sur ses tempes, et la fièvre le gagnait lentement, mécanisme de défense contre cette toux qui lui lacérait les poumons de l'intérieur.
Malgré toute sa détermination, ce consul réuni autour de lui, dans cette immense salle de tribunal, il ne se sentait pas bien. Il se sentait même mal. Il avait échoué.



« Messer Link, fils-de-Personne, vous êtes reconnu coupable, et tenu pour responsable des maux frappant le Royaume des Déesses. Vous êtes tenu pour responsable de la destruction et l'annihilation partielle du bourg d'Hyrule, le massacre et l'opprobre jetée sur le Temple sacré, l'incinération totale et complète du Ranch...

L'accusé ferma les yeux, en proie à une fièvre plus forte. Il n'écoutait plus ce juge qui l'accablait de fait réels, il savait déjà. Ca et là, sur ses joues, il sentait l'eau courir.

***

Link s'appuya plus fort sur le bloc de pierre qui le soutenait, et raffermit sa prise. Le granuleux de la roche, qu'il percevait sous ses doigts avait la qualité indéniable de le rassurer, pour une raison presque inconnue. Au moins tenait-elle encore là, elle et le village Cocorico.
L'Hylien renifla, peu élégamment, et se détacha du muret, poussant un petit coup pour se donner l'impulsion (hélas nécessaire) qui lui permettrait de tenir sur ses pieds. Lentement, il rouvrit les yeux sur un monde réel, loin de ses délires fiévreux, quoiqu'en parti réels : représentations directes et frappantes, fenêtres vers son âme (pour peu qu'on l'on puisse parler d'âme en l'occasion..!) et son état, sa conscience.
Il était bel et bien coupable, et aucun procès ne s'était tenu en dehors des frontières de son crâne, c'était tout comme.
Sur ses épaules reposaient la culpabilité, la responsabilité, les conséquences des assauts du Malin. Echec cuisant, qui viendrait vraisemblablement entacher l'honneur de n'importe quel guerrier. Mais là n'était pas son problème. Il avait failli à protéger ce à quoi il tenait tant.

D'un geste rapide -peut être un peu trop- et maladroit, il essuya les deux larmes timides qui roulaient sur son visage, et se tint debout, droit. Il n'avait plus le droit d'échouer de toute façon, et n'aurait jamais du l'avoir.
Ses yeux encore embués, dévisagèrent un bref instant chacun des individus qu'il pouvait apercevoir, sans en reconnaître aucun. Qu'espérait-il, après tout ? Tomber miraculeusement sur une Impa participant à la protection du village, ou un Darunia descendu de la Montagne du Péril ? Peut être bien, en fait.

Navi posée sur son épaule, la fée était cachée sous la cape sablée, mais pouvait voir (dans les très grandes lignes, uniquement) au travers des mailles usées, et ce fut elle qui crut distinguer la rousse un peu plus loin.

-Link..! Murmurait-elle à son oreille, tout en jetant à nouveau un oeil, pour confirmer ce qu'elle avait cru voir. «Regarde ! Ne dirais-t-on pas Nabooru, là bas ? » Tout en chuchotant ces quelques mots, la petite fée indiquait une direction, tentant de rester la plus discrète que faire se peut.

L'Hylien déporta son regard vers la direction pointée par son amie et en arriva au même constat qu'elle : la Gérudo arpentait bel et bien les chemins de la place centrale.
Link se remis sur pied du mieux qu'il put, et se lança à la suite de la jolie femme à la peau matte.
Mais, lent comme un escargot boiteux, il fut bien vite en marge, et distancé par la farouche. Accélérant autant que possible, et déterminé à ne pas l'interpeller par son nom afin de ne les faire remarquer, ni elle ni lui.

Une chance pour l'Elu de Farore, la jeune femme qui l'intéressait finit par s'arrêter -presque subitement- non loin du puits dans lequel il avait trouvé le Monocle de Vérité (monocle qu'il avait toujours d'ailleurs !)
Le Héros leva son bras droit et agrippa celui du Sage, par derrière. Il serra assez pour la tirer vers lui, encore affaibli comme il était. Toujours méconnaissable, il ignorait bien qu'elle pourrait être la réaction de la Gérudo, qu'il savait assez impulsive pour lui décrocher un coup avant de se retourner. Aussi, pour éviter de subir les effets d'un dégât collatéral, il chuchota à son tour, la voix enrouée de n'avoir plus parler pendant tous ces jours.


"Nabooru."


Allons bon ! Où était donc la Sage ?

Rien à faire, Nabooru ne parvenait pas à récolter des indices quant à sa localisation. Parce que la Sheikah était la perosnne la mieux placée pour en savoir sur la situation d'Hyrule. Reliée à la princesse, reliée aux Sages, au Héros, et Sheikah de surcroît. Et le peuple de l'ombre était redouté pour leurs dons d'observation...étant capables de se dissimuler dans la nature, et de vous observer/attaquer sans même que vous vous rendiez compte. Pas pour rien qu'ils étaient les protecteurs de la famille royale, ceux-là.

Seul un sheikah pouvait en débusquer un autre, ou au moins en percevoir la présence.

Mais rien. Les villageois dont elle épiait les conversations ne faisaient que relater leurs craintes, ce qu'ils pourraient faire pour s'en sortir si jamais le village était attaqué.
Bon. Elle voulait bien être patiente. Depuis qu'elle avait été nommée bras droit, elle avait dû apprendre cette qualité. Qui ne faisait pas vraiment parti d'elle. Sa patience avait donc pas mal de limites.
Et ces limites furent assez vite franchies.

Lâchant un soupir exaspéré, elle allait carrément intercepter un villageois pour lui poser directement la question pour tenter d'avoir les renseignements qu'elle voulait, parce que sérieusement, la méthode "Sheikah" qui consistait à espionner discrètement, non, ce n'était vraiment pas son truc. Son truc à elle, c'était plutôt l'action.
Alors elle ferait certes une très mauvaise "Ombre". Mais quand les choses bougeaient, là, pas de soucis pour la gérudo.

Ce fut juste à ce moment-là qu'elle sentit quelqu'un l'attraper par le bras. Sursautant légèrement car n'ayant rien senti venir, sûrement à cause du climat pas trop trop clément, elle se retourna vivement, et reconnu avec surprise...Link. Qu'elle n'avait pas reconnu de loin.

Fallait dire qu'ils ne se connaissaient pas tant que ça. Une brève fois quand il était enfant, et que la dernière chose qu'elle lui avait ordonné à cette époque-là était de fuir, pour ne pas qu'il se fasse capturer par les sorcières...qui s'en prenaient à elle à ce moment-là.
Puis en face à face, sept ans plus tard, son corps à elle bien affaibli, si bien qu'une fois libérée, elle en était tombée à genoux. Avant de se faire frapper de nouveau par les jumelles.
Les fois suivantes ? Une brève fois au Sanctuaire.

Ensuite, quasiment plus.

Donc de là à le reconnaître de loin comme ça sans son épée ni le reste...elle n'avait pas trop fait attention, du coup.

Il était blessé, était pâle. Nabooru conclut donc avec déception qu'il n'avait pas dû être aidé par les autres Sages. Qui avaient dû être piégés comme elle, dans ce cas. Elle avait tant espéré le contraire ! Bien que connaissant Ganondorf, cette vérité ne l'étonnerait pas...

Mais ça ne changeait rien aux faits. Elle se sentait honteuse face à lui, à ce guerrier qui lui avait pourtant sauvé la vie. Et même plus que ça ! Grâce à lui, elle avait pu peu à peu ouvrir les frontières du désert, et augmenter ainsi le niveau de vie de certaines femmes de son peuple qui avaient du mal depuis la montée de Ganondorf.
Toutes ces personnes qu'elle avait vu souffrir à sa montée, raison pour laquelle elle avait fini par se rebeller contre lui, car voyant qu'il ne s'en préoccupait pas du tout...
Et qu'il préférait les laisser mourir, qu'il préférait conquérir d'autres peuples, et notamment celui qui faisait barrage entre lui et la Triforce Sacrée. Nabooru avait été choquée, et horrifiée par cette perspective. Ce fait qu'il voulait prendre le pouvoir, au détriment de son propre peuple, quelque part, du moins, une certaine partie.
En gros, la façon de diriger, ils n'en avaient jamais eu la même conception.

Ceci avait été la raison de sa rébellion. ça n'avait pas seulement été juste un coup de tête. Nabooru avait mesuré les conséquences dès le départ. Bon, elle avait certes perdu la première bataille, mais elle s'était quand même battue pour ça.

Link n'avait pas hésité à venir à son secours, et par extension, son peuple. Nabooru se sentait bien ingrate, pour le coup. Et là, ce fut si fort que ça lui fut difficile de le dissimuler.
Car du coup, elle explosa, à sa manière :


- Non, mais t'as pas honte de te montrer ainsi devant moi, gamin ?! Regarde dans quel état tu es !

"Gamin", "gamin"...plus tellement maintenant. Mais depuis sept ans, depuis la première fois qu'elle l'avait rencontré, elle l'avait appelé ainsi, et n'était jamais parvenue à se défaire de ce surnom. Pas méchant, loin de là !
Même si elle se disait qu'elle devrait quand même réussir un jour à l'appeler "Héros du Temps", ou par son prénom.

Elle le prit par les épaules et l'obligea à s'asseoir au bord du puits, demeurant silencieuse par la suite pendant un moment.

Elle allait assumer. Les gérudos n'étaient pas des lâches, et Nabooru était fière. Et fuir ses responsabilités, pour elle, ça revenait à être lâche. Et il n'était pas question qu'elle tombe là-dedans. Même si ça faisait mal.

Alors elle se lança, cette fois plus calmement, mais le ton...sombre :


- Gamin...euh Link...je suis profondément désolée. De ne pas avoir été là quand il le fallait. Bien que ces paroles n'arrangeront pas les choses...j'ai honte de moi. Tu m'as tant aidée par le passé, et voilà qu'en retour, je t'ai abandonné au pire moment, au lieu de te prêter main forte.

Bon...ça n'avait pas été sans raison non-plus, mais le dire là pour elle sonnerait un peu comme une excuse mal placée, comme cherchant à se dérober. Ce qu'elle refusait.
Elle ne savait pas comment Link le prendrait. Au fond d'elle, elle se disait qu'elle l'avait trahi bien malgré-elle, mais comment dire qu'elle n'avait pas eu le choix ?
Dans les deux cas, elle perdait...elle ne voulait pas lui briser sa confiance, et pourtant...

Bref, elle s'en voulait. Beaucoup. Et ce même si elle n'avait pas eu le choix, car étant restée pour protéger la forteresse sous peine d'en voir toutes les habitantes exterminées...

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L'Hylien baissa la tête, sans rien ajouter. Il n'avait de toute façon jamais été très porté sur la conversation, pas forcément à l'aise en compagnie de beaux-parleurs, et savait bien que son incapacité-là représentait une de ses faiblesses. Il n'avait rien d'un orateur, et bien peu du leader charismatique que l'on pourrait espérer qu'il soit.
Toutefois il releva les yeux vers ceux –dorés– de la Gérudo. Non. Non, non, non et non, il n'avait pas honte. Du moins pas la même honte que celle dont elle parlait. Honte de son état ? Pas le moins du monde. C'était de l'état du Ranch dont il avait honte, et la vie de Malon –comme des autres garçons et filles de fermes, bien entendu– pour la(les)quelle(s) il était inquiet avant tout autre chose.
Affrontant le regard de la Gérudo, et la connaissant, il ne fut pas surpris d'y déceler ce mélange de remords, de culpabilité sous-jacente et d'inquiétude. Subtile dosage qui donnait résultat à une pareille réaction, peut être un prévisible, de la part de la belle Dame des dunes.

Le gamin en question –n'était-ce pas un de ses surnoms, après tout ?– laissa la Sage l'asseoir. Ou du moins n'y opposa pas de résistance, et quand bien même l'aurait-il fait qu'elle l'aurait assis tout de même. Il n'était plus en état de lutter, et n'avait aucun intérêt à gâcher le peu d'énergie qu'il avait pu recouvrer pour une futilité pareille.

Le jeune homme dévie néanmoins le regard dès lors qu'elle aborde la question de son absence au ranch. Il n'en savait en fait rien, ignorant précisément tout de qui était là ou non. L'on lui avait dit que Conan et ses Chevaliers étaient présents. L'on lui avait dit qu'il avait été sauvé par Galastop, l'ancien mercenaire. L'on lui avait dit qu'il devait mener les hommes, et devenir l'incarnation de cet Espoir qui dépérissait.
Mais lui même n'avait pu voir que Ganondorf. De toute la bataille pour l'exploitation Lonlon, le détenteur du Fragment du Courage n'avait pu que constater l'avancée de son ennemi et sa marche en retraite forcée.
Il serra le poing, pris de colère contre lui même. Encore. Toujours.
Au fur et à mesure que son amie parlait, il le délia, néanmoins, et presque inconsciemment, laissa sa main valide glisser vers l'une (la seule ?) des poches qu'offrait le tissu qu'il portait.

Ses doigts rencontrèrent bien vite le petit bijoux en or massif. Les trois triangles d'or, symbolisés sur cette petite boucle d'oreille qu'il n'avait jamais connu ailleurs que portée par Zelda. Ce petit emblème, cette petite allégorie qu'elle lui offrait à défaut de pouvoir être avec lui physiquement. Ces pensées l'apaisèrent rapidement, et ses doigts se fermèrent sur l'or.

Link était bien loin, très loin d'en vouloir à Nabooru. Il en était à des lieux tout simplement. Rien de tout ce dont elle pouvait effrayée n'envahissait le jeune Hylien. Ni la petite Fée, par ailleurs.
Cela n'empêcha pas un blanc de s'installer, alors qu'il réfléchissait. Il avait l'habitude que les événements suivent un rythme tout aussi soutenu que celui-ci, et avait donc capacité à agir dans l'urgence, et à prendre les bonnes décisions. Du moins, les bonnes décisions le concernant lui, et les actes qu'il aurait à mener. Pas pour diriger des troupes, quand bien même celles-ci pouvaient lui vouer une confiance sans faille.
Cette même confiance l'effrayait, même. –Qui a dit que le Courage était l'absence pure et simple de la peur ?– Il était faillible, et venait de le montrer, en beauté.


"Nabooru," commença-t-il, toujours sans affronter son regard. Il avait deux choses importantes à lui dire, peut être trois même. Malgré la cape, et le capuchon qu'il portait, il fut pris d'un frisson, et plus par réflexe qu'autre chose, s'enroula plus encore dans celle-ci ; à l'instar d'un nourrisson se recroquevillant en position foetale. Il y avait un peu de ça, en effet. «Nabooru, j'ai besoin de toi.»

Le restant de héros releva la tête et chercha le regard de son interlocutrice. Dans ces yeux dansaient quelques protagonistes que l'on lui connaissait bien souvent, et c'était ce regard qui jamais ne l'abandonnerait. Ganondorf pouvait bien lui arracher un bras, lui briser le nez, ou faire de lui un unijambiste, qu'encore et toujours subsisterait ce regard. Ce regard de Héros.

"L'assaut de Ganondorf nous aura permis, ou aura permis à ceux qui restaient sceptiques, de se prendre conscience de la situation. Il est de retour et à appris de ses erreurs." Il lui fallut un bref instant pour chercher et trouver ses mots. «J'aimerais... J'aimerais te demander de m'accompagner. D'accompagner Hyrule, et ses gens libres qui luttent contre l'Obscur. A vrai dire, je ne doute pas de ta réponse, mais... » à nouveau, il était confronté à sa plus grosse faiblesse. Un léger blanc prit le temps de se poser, mais il secoua la tête, et reprit. «J'aimerais aussi que tu saches que tu n'as pas à avoir honte. Une Gérudo ne devrait pas connaître ce ressenti, n'est-ce pas..?»

Il tenta une touche d'humour, pour lui faire comprendre qu'il ne lui en voulait pas. Il ne connaissait pas ses raisons, mais celle-ci pouvaient être multiple. Ne serait-ce que la simple distance entre la Vallée, et le Domaine Lonlon. Pensant à cela, il pensa à Malon, à Talon, à Epona, et à tous les autres. Son petit sourire s'effaça immédiatement, et l'inquiétude revint très vite, exprimée involontairement par le ton.

"Et Malon..? Et les autres ?" S'enquit-il, dès lors.


Bon, au moins, c'était dit. Elle pourrait comprendre qu'il lui en veuille. Mais elle ne voulait pas fuir. C'était un mot banni de son langage, ça. Alors autant assumer ses erreurs. Ce coup-ci, Ganondorf avait gagné, intelligemment et en beauté, elle devait l'admettre.

Elle lui tenait une profonde rancune pour l'avoir ainsi séquestrée pendant 7 longues années où elle avait fini par y perdre son âme, à force, mais ça ne l'avait jamais empêchée de reconnaître ses qualités. Stratège. Intelligent. Puissant. Il avait tout d'un conquérant, il fallait le dire. Il aurait pu faire un bon roi, si seulement il ne comptait pas dans ses défauts...l'ambition et l'avarice. Pas pour l'or, l'or ne l'intéressait pas. C'était le pouvoir des déesses, plutôt, c'était beaucoup plus intéressant.
S'il n'avait pas cette terrible ambition, sûrement qu'Hyrule n'en serait pas là aujourd'hui.

Link demeura silencieux pendant un moment qui lui parut presque interminable. Fallait dire que déjà, la patience ne faisait pas vraiment parti des qualités de Nabooru, et encore moins après ces 7 années prisonnière, sa conscience à la merci des sorcières. Elle ne tenait plus à attendre aussi longtemps, ça, c'était clair et net.
Ceci avait de très grandes chances de ne jamais arriver de nouveau. Mais n'empêche que ça l'avait marquée. Qui ne le serait pas dans un cas pareil ?
Et du coup...le peu de patience qu'elle avait déjà avait encore plus de limite qu'auparavant. Et ça, les gérudos de la vallée qui étaient sous ses ordres l'avaient très vite capté. Dès qu'elle donnait un ordre, il était aussitôt exécuté, sans perdre de temps.

Elle avait d'ailleurs confiance en celles qui restaient, elle s'était déjà absentée ainsi, laissant aux gérudos la garde de la forteresse. Elles se débrouilleraient. Déjà rien que par fierté.


"Nabooru, j'ai besoin de toi."

Ne s'attendant pas vraiment à ces mots, elle releva le regard vers lui, légèrement interrogateur. Il ne la blâmait pas ? Pourtant, il en avait toutes les raisons...
Elle se rappela alors une chose : leur façon de voir les choses n'était pas la même du tout. La plupart des gérudos rendaient toujours les coups qu'on leur donnait, en bien comme en mal. Il était même parfaitement logique d'en vouloir à mort à quelqu'un qui vous avait fait une sale crasse.
Withered en était une exemple. Elle ne cessait d'en vouloir à Nabooru. Qui elle-même ne cessait pas d'en vouloir à Ganondorf et aux sorcières jumelles. Qui en voulaient à mort à Zelda et Link principalement. Accessoirement les Sages aussi, par extension.
Les raisons étaient différentes, certes. Mais le degré de rancune était le même, pratiquement. Ils avaient beau avoir des objectifs différents, ils réagissaient plus ou moins pareil. Des gérudos, quoi. Le type de personne qu'il ne valait mieux ne pas trop titiller.

Les hyliens semblaient différents, eux. Preuve là, Nabooru aurait trouvé ça presque parfaitement normal que Link lui en tienne rigueur. Mais il n'en était rien. Au contraire, il trouvait encore le moyen de lui demander de l'aide !
Ce qu'elle n'allait certainement pas refuser. Elle avait toujours eu une dette envers lui, après tout.


"L'assaut de Ganondorf nous aura permis, ou aura permis à ceux qui restaient sceptiques, de se prendre conscience de la situation. Il est de retour et à appris de ses erreurs."

- Quoi, tu ne t'en rends compte que maintenant ?

ne put-elle s'empêcher de dire, bien à sa façon. Enfin, en même temps...Link avait certes déjà affronté Ganondorf par le passé, mais ça ne signifiait pas qu'il le "connaissait"...disons plus personnellement. Du coup, elle regretta un peu ses paroles, pourtant pas faites pour blesser. Juste que c'était dans sa nature d'être ainsi.
Juste pour dire un "ça ne me surprend pas". Car oui, cette déclaration ne la surprenait pas du tout. Elle avait côtoyé suffisamment longtemps Ganondorf par le passé qu'elle connaissait cet aspect-là de sa personnalité. Il tentait une chose, rageait quand il échouait, au point d'en souhaiter la mort à ceux qui l'avaient vaincu, les maudire. Puis revenait à la charge avec une attaque plus dangereuse encore, plus calculée.

C'était ainsi qu'il était monté en puissance. Hyrule n'avait pas affaire avec un homme de bas étage, loin de là.


"«J'aimerais... J'aimerais te demander de m'accompagner. D'accompagner Hyrule, et ses gens libres qui luttent contre l'Obscur. A vrai dire, je ne doute pas de ta réponse, mais... »

Nabooru le regarda, attendant la suite. Bien sûr qu'elle ne refuserait pas. Elle était de leur côté, ça, il n'y avait pas de doute à se faire là-dessus, même si avec certaines de ses manières, on pouvait en douter. Mais ce n'était pas parce qu'elle avait côtoyé personnellement Ganondorf par le passé, et qu'elle admettait encore ses qualités aujourd'hui, qu'elle se rangeait de son côté.
Bien au contraire. Elle voulait lui faire payer pour toutes les souffrances qu'il avait causé aux gérudos, qu'il lui avait causé aussi. Cette fois, elle ne se ferait pas avoir.
Tout simplement parce qu'elle ne serait pas seule, cette fois.


«J'aimerais aussi que tu saches que tu n'as pas à avoir honte. Une Gérudo ne devrait pas connaître ce ressenti, n'est-ce pas..?»

Petite perche tendue. Qui parvint à lui tirer un sourire légèrement amusé, répliquant simplement :

- Hélas, comme tu peux le constater, ça arrive de temps en temps.

Sa voix s'était un peu radoucie, du coup. Elle l'aimait bien, ce "petit" gars. Depuis qu'il lui avait sauvé la vie, il avait gagné son respect. Même si le terme de "petit" n'était plus du tout approprié. Un gamin, ça grandissait. Sauf si ledit gamin était un kokiri. Link était un hylien, il n'avait donc pas échappé à cette fatalité. Comme elle. Comme les autres.
Mais bon, en fait, ce qui avait fait que c'était resté, c'était le fait que la première fois, elle l'avait rencontré...gamin, et "de suite" après, parfaitement adulte. N'étant plus elle-même pendant sept ans, n'ayant même plus conscience de sa propre existence, tellement, pour elle, le temps ne s'était pas écoulé, alors forcément, ça choquait. Même si elle l'avait reconnu de suite, ce jour-là où il l'avait libérée. La transaction enfant à adulte n'avait pas pu se faire.
Alors le terme de "gamin" était resté. Sans le penser le moins du monde, toutefois.

Elle se releva simplement, déclarant alors :


- Au nom de la vallée, mon sabre dansera à tes côtés. Et cette fois, il n'y aura pas de stalfos pour l'en empêcher !

Il fit ensuite part de ses inquiétudes pour Malon et pour d'autres personnes. Hélas, elle ne pouvait pas du tout lui répondre. Elle espérait juste que, dans le fond, ils étaient sains et saufs. Elle n'avait rencontré la jeune fermière qu'une fois, mais se souvenait qu'elle avait bien apprécié cette petite. Alors du coup...oui, elle s'inquiétait un peu.

Mais décida de ne pas se laisser envahir par ce genre de chose. S'ils voulaient mettre toutes leurs chance de leur côté...

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Link

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(vide)

Pendant un instant, l'Hylien ne dit plus rien. Un blanc s'installait doucement alors que la Gérudo n'ajoutait pas un mot à son serment. Que dire de plus de toute façon ? Clair, concret, précis. Sans détour. Direct, et sans ambiguïté. Le franc-parler du Désert. Une fois comme toutes les autres, la rousse à la peau brunie par ce Soleil vengeur parlait peu, mais parlait juste.

La nouvelle, intrinsèquement, le réjouissait. Même s'il n'avait nullement douté, à quelque instant que ce fusse de la réponse de son alliée, l'entendre dire avait quelque chose de rassurant.
Et les Déesses savaient qu'Hyrule avait tant besoin de soutien que d'être rassurée.
Néanmoins, il avait du mal à digérer l'absence de réponse précise quand à l'état dans lequel il avait laissé le Ranch, l'état dans lequel il avait laissé Malon, l'état dans lequel il avait laissé tous les Hyruliens sur place.
Il ne disait rien, mais dans son mutisme se trahissait son appréhension. Malgré le silence qui plongeait la conversation dans une activité proche de la dérivée d'une constante, et la très vraisemblable attente d'une réponse de sa part, il ne savait quoi ajouter. Les yeux rivés sur ses bottes, –seuls éléments n'ayant pas changé depuis la dernière rencontre avec Ganondorf..!– la nuque brisée, l'échine courbée, le dos arrondi, et les bras croisés, il renifla, fort. Fort et fort peu élégamment. Mais au point où il en était, c'était le cadet de ses soucis.

Il savait qu'il n'avait nul besoin, et qu'il ne devrait pas s'inquiéter comme il le faisait, pour ces gens-là, et pour elle. Qu'il devait se focaliser sur Hyrule tout entier, et non pas sur quelques fragments de celle-ci. Son coeur battait pour le Royaume, et sa vie comme son épée n'avaient d'autre dessein que d'en assurer la protection, et d'y maintenir la paix.
Sans doute avait-il échoué cette fois. Et sans doute que de penser à une minorité alors qu'une majorité nécessitait cette protection n'était que le signe avant coureur d'autres échecs à venir. Mais le blond ne pouvait tout simplement pas s'en empêcher. Ce serait en somme, lutter contre son essence même.
La main droite, qu'il avait sorti de sa poche, se serra et vint à former un poing. Un poing hermétiquement clos, refermant en son sein une petite boucle d'oreille d'or. C'était là une sorte d'appel inconscient et involontaire au soutien d'une personne qu'il ne souhaitait pas –même pour tous l'amour des Déesses– déranger.
Son autre main, la gauche donc, était venu s'appuyer tant bien que mal s'appuyer sur sa tête, alors qu'il s'égarait dans son propre esprit, à la recherche d'une quelconque réponse. Mais comment apporter une solution à un problème jamais clairement posé ?


"Bien sur que non." Commença-t-il, mettant enfin fin à ce suspens qui lui avait laissé le temps de s'intéresser à ses pensées. «Mais désormais, il n'en sera plus un seul pour nier les faits.»

Et pour cause. Link n'avait aucun doute quand à cette évidence si. Le Seigneur du Malin s'assurerait que son du lui revienne de droit. L'attaque devait engendrer une peur et une crainte incontrôlable à son égard. Il ne laisserait personne se l'accaparer, où lui voler la vedette.

"Combien peux-tu rallier sous notre bannière ?"


Link ne répondit pas immédiatement. Ce fut là que Nabooru put s'apercevoir réellement de tout ce qui le pesait, au point de l'écraser.
Elle ne fit toutefois aucun commentaire là-dessus, comme si elle ne voyait rien. Ou presque, parce que bon, si elle faisait vraiment comme si de rien n'était, elle ne l'aurait pas obligé à s'asseoir ni ne l'aurait légèrement rabroué en pointant justement du doigt son état. A sa manière, mais ça ne signifiait pas qu'elle n'en avait rien à faire, loin de là.

Où était donc passé ce petit garçon au regard d'acier, déterminé à en découdre ? Elle avait l'impression de voir quelqu'un d'autre. Dès qu'elle l'avait rencontré, elle s'était souvenue de son regard, qui l'avait plus marquée, tant il s'était montré déterminé face à elle qui ne l'avait pourtant pas très bien reçu à l'époque...(en même temps, voir un gamin entrer dans un Temple dangereux, fallait dire que oui, c'était surprenant). Pas qu'elle lui souhaitait du mal, juste que ce Temple était habité par les sorcières, qu'il se mettait donc plus en danger qu'autre chose, ici. Sa première réaction avait été donc de l'écarter, mais à sa manière. Avec donc un genre de "Va jouer ailleurs, nabot !" bien à elle.
Au final, ce fut Nabooru qui s'était faite prendre. Quel paradoxe...

Puis il l'avait sauvée, sept ans plus tard. De suite, elle l'avait reconnu. Au regard.

Qui ne lui semblait décidément plus le même qu'aujourd'hui...où était donc cette flamme qu'elle avait tant apprécié chez lui ?
Bah ! Une flamme, ça se rallumait, non ? Eh bien suffirait de faire de même pour Link ! Autrefois, ce fut lui qui se démenait pour sauver tout Hyrule. Cette fois, ça serait ceux qu'il avait sauvé qui lui viendraient en aide ! Ils le lui devait bien !



"Combien peux-tu rallier sous notre bannière ?


Nabooru se mit à réfléchir, avant de répondre. La forteresse devait être gardée, sinon, elle serait prise par Ganondorf et leur peuple recommencerait à souffrir. Car il pourrait très bien recommencer à attaquer les autres coins d'Hyrule.

Même après la prochaine bataille ! En admettant qu'ils sortent victorieux de Ganondorf, ils étaient quand même bien loin de la vallée ! Le temps de revenir, et elle retrouverait la forteresse dans le même état que le Ranch !
Donc, il lui fallait quand même laisser de bonnes combattantes là-bas, pour protéger les habitantes qui ne se battaient pas. Des vieilles femmes et des enfants, souvent.

Elle devait donc laisser quelques meilleures guerrières sur place pour protéger la forteresse pendant son absence. Car de sûr, Nabooru serait au front, cette fois-ci. Et avec elle, les meilleures combattantes gérudo, une partie, du moins, préférant laisser celles qui avaient encore besoin d'expérience sur place, elles risquaient moins de se faire tuer dès le premier combat.

Puis autant mettre toutes leurs chances de leur côté. Elle ne ramènerait donc que les meilleures. Les autres, qui devaient encore apprendre un peu, se feraient de l'expérience sur d'autres dangers mortels. Ganondorf, ce n'était pas pareil, sa puissance était hors du commun. Nabooru ne tenait plus à le sous-estimer comme elle l'avait fait auparavant et qui lui avait valu 7 ans de séquestration tout en se faisant dévorer l'âme, quelque part...donc non-merci, elle avait bien appris la leçon.
Parce qu'elle aussi apprenait de ses erreurs.

Seulement, les guerrières gérudos n'étaient pas toute une patrie non-plus. Du coup, Nabooru allait plutôt privilégier la qualité que la quantité. Tout en laissant malgré-tout de la "qualité" derrière, pour ne pas retrouver la forteresse en cendre dès son retour dans la vallée.

Elle regarda de nouveau Link de ses yeux dorés, lui répondant alors :


- Tu pourras compter sur une quinzaine d'entre nous, en plus de moi-même. Je sais déjà qui précisément emmener avec moi. Où se trouve le point de ralliement ?

Oh que oui elle savait déjà qui choisir entre les guerrières gérudos à sa disposition ! Vivant ensemble, les femmes gérudos se connaissaient toutes plus ou moins personnellement, ce qui aidait donc largement Nabooru dans le choix qu'elle allait faire, entre celles qu'elle emmènerait, et celles qu'elle laisserait avant de leur venir en aide si jamais elles étaient attaquées.
Ensuite, à priori, il devrait y avoir d'autres alliés qui les rejoindraient.


- Désolée, c'est peu, mais notre nombre est assez limité par rapport à vous autres. En revanche, chacune des femmes que j'emmènerais avec moi peut se farcir largement plusieurs dizaines d'ennemis à la fois ! Faut pas nous sous-estimer. Tu peux donc compter sur moi g...Héros !

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(vide)

A aucun moment, il n'affronta son regard à nouveau, les yeux toujours perdus dans le vague, un peu plus loin que le bout de ses bottes. Alors que son amie et alliée lui répondait, lui se perdait –sans pour autant prêter ses deux oreilles à la jeune femme..!– dans la contemplation d'un brin d'herbe résistant aussi bien que faire se peut à la pluie drue qui s'écroulait sur lui et ses semblables. A peine s'était-il relevé, qu'il était de nouveau plié par une nouvelle goutte, semblable à un véritable raz-de-marée, au vu de sa taille et sa consistance. Mais jamais, ô grand jamais, il ne faiblissait réellement. Une goutte venait le briser ? Très bien. Il n'en restait pas moins prêt, attendant la seconde de pied ferme.
Clairement tout cela n'était que du à la mécanique naturelle. La courbure que subissait le brin d'herbe était la conséquence d'un excès de poids, et son redressement, le résultat de la perte de cet excès. Et quiconque aurait pu préférer cette vision plus véritable, réalité alcaline –fondamentale même !–, il préférait lui y voir la trace d'une détermination sans faille, et d'une volonté à toute épreuve.



« Sois comme le brin d'herbe qui ploie mais jamais ne tombe. Tant que tu ploieras, toujours tu te relèveras. »

Que d'ironie, pour un de ces prétendus héros, sauveur de nations et de princesses, que de se retrouver à se faire enseigner morale et maxime par la modeste tige que celle d'un brin d'herbe, n'est-il pas..? Et bien que le « Garçon » de la Forêt n'eusse jamais été imbu, ou prétentieux, il avait été bien loin de penser qu'il reprendrait courage un jour de pluie, en observant l'herbe, à quelques pas sous ses pieds.

Cette même pluie qui agressait le brin ne s'en prenait pas qu'à lui. Relevant brièvement les yeux, après être resté comme dénué de conscience un instant qu'il ne pouvait dire, il constata que tous et toutes prenaient le chemin de leurs masures, ou d'un quelconque abri, qui les protégerait un tant soi peu. Seuls Nabooru et lui restaient encore immobiles, alors que la pluie martelait sa bure. Mais il n'en avait que faire.
Son poing fermé fila une fois de plus dans la seule poche qu'il avait de cousu sur ce vêtements, et y lâcha le bijou de Zelda, comme ressourcé.
Il glissa ensuite son regard vers ce ciel triste, qui pleurait les larmes d'un avenir sombre, déjà éclairé par un passé noir. Mais nulle nostalgie ne le prit, alors que l'Élu ne pensait plus qu'à percer ces lourds nuages, et faire rejaillir le soleil. Ganondorf avait jeté l'Hiver, il lui écopait de retrouver l'Été, et cela, nul ne l'empêcherait de le faire, il en était persuadé.

La petite fée resta perplexe, et silencieuse (au grand bonheur de certains, pour une fois, dirons nous..!) tout le temps qu'il eu fallut au Héros pour en quelque sorte, reprendre consistance, redevenir ce qu'il avait été –et de surcroît ce qu'il avait devoir d'être.– Elle n'avait aucun don pour lire dans l'esprit de son ami et compagnon, mais elle n'eut aucun mal à saisir le changement qui s'opérait.
Sous la lumière vive et chaude qu'elle dégageait désormais, son visage se teinta d'un sourire.

Le plus surprenant de la discussion était vraisemblablement les temps morts entre les interrogations de Nabooru, et les réponses de Link. Un tel moments s'écoulait, que bien des impatients auraient déjà tourné dos. Tant et si bien que la conversation n'en était pas vraiment une. Plutôt un silence agrémenté çà et là de phrases, comme perdue dans un océan. Une structure lacunaire, somme toute.
Le porteur du Courage se redressa, abandonnant la position presque foetale qu'il avait un instant plus tôt, et réfléchis à la question de Nabooru. Elle lui posait un soucis certain, mais il devait faire avec.
Et pour cause, la question qu'elle se posait se trouvait être celle qu'il ne s'était jamais posée. Un point de ralliement ? Cela lui semblait de fait clair, maintenant, mais peu tentant. Il ne voulait pas d'un ordre fixe, institution figée et enracinée, loin de là. Non, il voulait un groupe à même de se mouvoir, nomade, vif, insaisissable. Une Compagnie Ocre à même d'agir partout à la fois.


"Il n'est pas pour nous de point de ralliement précis. Ganondorf frappe partout." L'Hylien plongea ses yeux bleus et son regard presque incisif dans ceux de la Gérudo. « Tu pourras vraisemblablement trouver refuge à la place du marché, ou au Bosquet Sacré. Ton statut de Sage devrait t'en ouvrir l'accès, j'en ai certitude. »

Car, il fallait toute fois des avants-postes. Tout ordre fantôme que pouvait devenir celui-ci, il n'était simplement pas possible de faire autrement.
S'appuyant sur sa main valide, Link descendit du puits sur lequel il était installé, et s'éloigna de quelques pas, ouvrant la main aux gouttes, et redevable envers le brin, qu'il n'avait pas oublié le moins du monde.


« Sois comme le brin d'herbe qui ploie mais jamais ne tombe. Tant que tu ploieras, toujours tu te relèveras. »

Encore maintenant raisonnait et rebondissait entre les parois de son crâne (amoché, disons-le franchement) la leçon tenue de cet objet en apparence si insignifiant. Et il serait dit que le sauver du Héros eut été un brin d'herbe.

"Nabooru..." Commença-t-il, hésitant, et la voix peu assurée, en comparaison à l'instant précédent. S'il ne pouvait prendre des nouvelles du Ranch, et de Malon, peut être pouvait-il..? Non. Lui même était assez lucide pour savoir que ce n'était pas possible. Pas pour le moment. Aussi, levant à nouveau les yeux au ciel, il termina sur deux mots forts de sens en son intérieur. « Il pleut. »


Link demeura bien silencieux, pendant un moment, en proie à des pensées que Nabooru ne pouvait certainement pas voir. Un peu gênée, elle ajouta toutefois, de sa manière habituelle : donc du style parfaitement assurée :

- Ouais, bon, allez...si je gère bien, je crois que je peux en rameuter un peu plus...

Ce qu'elle avait annoncé n'était qu'une estimation, après tout, peut-être qu'elle pourrait effectivement en amener plus. Mais elle tenait à assurer quand même ses arrières, et donc protéger la forteresse. Surtout si Ganondorf attaquait de nouveau. Nabooru n'avait pas envie de voir ce qui restait du peuple gérudo massacré comme ça avait failli être le cas. Elle vérifierait donc, et testerait celles qu'elle laisserait à la forteresse.
Et n'amènerait ici que les plus fortes. Tout en laissant deux ou trois à la forteresse pour garder la vallée en son absence.

Le silence de Link lui faisait croire qu'il était déçu. Bon, ça pouvait se comprendre un peu. Mais le peuple gérudo n'était effectivement pas du tout en surnombre...contrairement aux Hylliens, il suffisait de voir la Place du Marché sans cesse bondée pour ça ! Le peuple gérudo n'était pratiquement composé que de femmes, alors fallait le dire, assurer la descendance, c'était un peu difficile...
Les gérudos ne se foulaient donc pas beaucoup, certaines amadouaient des hommes hyliens pour régler le problème.

Nabooru avait eu la chance d'avoir connu son père. Un homme plutôt grand, et bel épéiste plutôt doué dans le maniement de l'épée. Grand, blond, yeux bleus, corps bien dessiné et athlétique. Tout le contraire de sa mère, parfaite gérudo : rousse, yeux dorés, peau bronzée.
Généralement, les gérudos, du moins à l'époque, lâchaient ensuite les hyliens et élevaient seules leur fille. ça n'avait pas été le cas de Nabooru, d'où sa chance, en fait. Ses parents avaient réellement été amoureux l'un de l'autre, contrairement aux autres. Leur fille était tout simplement le fruit de leur amour. Pas pour faire bouche-trou.
Son père avait relevé les épreuves mortels des gérudos pour pouvoir se faire accepter parmi ce peuple, et ainsi de pouvoir rester auprès de sa femme et de sa fille.
Nabooru n'avait connu que la vallée jusqu'à l'âge adulte. Elle avait appris le maniement du sabre, mais aussi les valeurs de son père. Ce qui avait déjà effectué une différence par rapport aux autres.

Nabooru n'avait sérieusement pas du tout à se plaindre de l'enfance qu'elle avait eue. Certes dans la culture particulière des gérudos, mais elle avait vécu parfaitement heureuse dans cette période-là. "Elle fut" car lorsqu'elle attrapa seize ans...sa mère avait mystérieusement disparu, et son père était parti à sa recherche, en ordonnant à Nabooru de rester à la vallée.
Elle avait obéit. Mais n'avait pas vu l'hylien revenir. Elle lui avait donc désobéi. Elle avait saisit son arme et était partie en direction du désert hanté, là où ses parents avaient disparu...
Elle avait bien été surprise. Et choquée. Son père était allongé, ensanglanté en train de se faire dévorer par les créatures du désert...tombé dans un piège, car elle avait l'habitude de le voir se battre, et oui, il était très fort. Elle avait eu très mal ce jour-là. Nabooru n'avait donc pas réfléchi, elle avait foncé, pour le sauver.
Mais il était trop tard, malheureusement. Son père était bien trop gravement blessé pour pouvoir survivre. Avant de mourir, il avait dit à sa fille d'être prudente...vis-à-vis des matriarches gérudo.
Au début, Nabooru n'avait pas compris, car à l'époque, elle admirait Ganondorf encore, et donc par extension, respectait les jumelles aussi. Sauf qu'elle ne voyait pas le complot, comme les autres, qui se tramait derrière...

Puis il lui avait sourit, après lui avoir dit qu'il l'aimait, et était parti, mort. Nabooru d'habitude si fière, ce jour-là, elle n'avait pas réussi à retenir ses larmes de douleur.

Plus tard, elle découvrit que sa mère n'avait pas connu mieux, malheureusement. Elle avait elle aussi découvert le complot que préparait les sorcières et Ganondorf, elle s'était faite attraper, et...châtiée. Au point d'aller rejoindre son mari.
Evidemment, à l'époque, ça n'avait pas été la version qu'avait eue Nabooru pour expliquer sa disparition : elle, elle avait eu plutôt la version style "Accident dans le désert hanté". Nabooru, intelligente malgré-tout, surtout avec la dextérité qu'avait sa mère au maniement des armes, s'était douté qu'il s'agissait d'un mensonge, qu'on lui cachait des choses, mais elle n'avait rien dit à ce moment-là. Elle respectait toujours ses supérieurs, mais en était devenue méfiante. Des sorcières, du moins.

Depuis, elle avait tout fait pour se faire distinguer, et devenir ainsi le bras droit de Ganondorf, qu'elle admirait encore pour sa force et son intelligence. Toutefois sans savoir que cette façon de le voir avait été façonnée par les sorcières pour que chacune lui obéisse.
Nabooru avait été choisie. Elle en avait été fière, oui. Mais si elle l'avait fait, c'était non-seulement pour pouvoir mieux connaître Ganondorf, leur seigneur si puissant, mais aussi...pour découvrir la vérité sur le drame qu'elle avait vécu. Elle avait toujours su qu'elle trouverait les réponses en devenant le bras droit de Ganondorf.

Au début, tout se passa très bien. Jusqu'au jour où le roi du désert parlait de conquête, et que Nabooru, élevée avec des valeurs un peu différentes que celles des gérudos, s'était alors opposée à lui, découvrant le "monstre" qu'il était...tout en découvrant la vérité sur ses parents : ils avaient découvert ce complot, en construction depuis des années. Du moins, la mère de Nabooru l'avait découvert. Seulement, elle, elle était particulière, car portant un pouvoir particulier.
Elle avait été faite prisonnière, pendant des jours, le but ayant été de s'approprier son pouvoir. Le père de Nabooru était parti la libérer. Mais les adversaires actuels de Nabooru l'avaient prévu : ils avaient donc entraîné l'hylien dans une embuscade de monstre du désert, ce qui avait fait qu'il n'avait pas réussi à s'en sortir.

La mère de Nabooru ? Exécutée. Dès que les sorcières et Ganondorf avaient su que Nabooru avait hérité du pouvoir de sa mère, ce même pouvoir qui faisait d'elle la Sage de l'Esprit. Ce que Nabooru ne savait absolument pas à l'époque, et qui avait influé sur le "pourquoi elle devint bras droit"...tout était bon pour s'approprier le pouvoir.

Depuis, Nabooru avait appris à ne plus afficher ses sentiments comme autrefois. Elle ne montrait à l'extérieur que de la pure fierté et son côté serein "même pas peur". Faisant croire qu'elle était infaillible. Dans un monde comme celui-là, elle le devait. Elle avait appris. Et avait ainsi gagné la place de chef.


- Il n'est pas pour nous de point de ralliement précis. Ganondorf frappe partout.

Oh, ça, elle avait bien pu le voir, avec cette dernière attaque à la fois au Ranche et à la forteresse simultanément...et peut-être ailleurs, aussi. Pour cela que Nabooru tenait à assurer ses arrières. Si Ganondorf se pointait, il aurait une sacré surprise...

- Tu pourras vraisemblablement trouver refuge à la place du marché, ou au Bosquet Sacré. Ton statut de Sage devrait t'en ouvrir l'accès, j'en ai certitude.

- Parfait, Monsieur le Héros, j'y serais avec mes compagnes ! Tu ne seras pas déçu.

lui répondit-elle alors bien à sa manière, toujours d'une façon positive, quelque part. Ce qui ne signifiait pas qu'elle prenait la situation à la légère, loin de là. Surtout pas après tout ce qu'elle avait vécu, et vécu auprès de Ganondorf, où il avait pensé pouvoir réellement la convertir, afin de bénéficier du pouvoir qui recelait en elle. Manque de chance, Nabooru avait déjà ses soupçons depuis quelques années auparavant et ne s'était pas vraiment laissée faire...

- Nabooru...Il pleut.

Link s'étit enfin relevé, et lui signifiait cela. Nabooru sembla presque enfin s'en rendre compte. Elle ne pouvait évidemment pas vraiment comprendre l'allusion du Héros car ne lisant pas dans les pensées, mais eut toutefois suffisamment de présence d'esprit pour deviner plus ou moins - en se fiant à l'air nouvellement assurée du Héros du Temps qui lui mit ma puce à l'oreille - qu'il faisait un semblant de comparaison avec la situation actuelle.

Nabooru lui sourit, et lui répondit très franchement, à la fois directement et...à sa métaphore :


- Nous, les gérudos, ne connaissons pas la pluie. Même les nuages n'osent pas recouvrir la vallée. C'est la première fois que je fais connaissance avec, si tu veux tout savoir.

Véridique, car effectivement, toute sa vie, elle n'avait jamais été surprise par ce genre de temps...et aussi pour illustrer que quelque part, il en fallait vraiment beaucoup pour faire reculer le fier peuple des gérudos.

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