Posté le 06/06/2012 16:09
La nuit fut longue. Le garçon n'avait pas pu trouver le sommeil à cause des grenouilles de la Rivière Zora. Car c'est en ce lieu qu'il avait passé la nuit. Quelle idée ! Ces bestioles insupportables n'ont cessé de croasser jusqu'au lever du jour. Enfin, il était temps de s'en aller et faire quelque chose de la journée. Le pré-adulte longea la rivière vers le nord, sortant ainsi du lieu-dit. Il fallait encore qu'il se familiarise avec le paysage Hylien, toujours trop inconnu pour lui. Chemin faisant, il se remémora les quelques personnes qu'il avait pu rencontrer lors de son arrivée au royaume. Une toute petite dizaine de gens en presque une semaine, ce qui était très peu. Autant de rencontres amicales, que d'autres, dont il allait falloir plutôt se méfier. Reverrait-il un jour tous ses visages à nouveau ? Seul l'avenir le lui dira. Et pour l'heure, le jeune garçon ne s'en préoccupa guère, finalement.
Ses pas le menèrent devant une succession de marches dans la paroi montagneuse, sur sa droite. Affichant un regard interrogateur, le jeune homme observa longuement cet escalier de pierres. Pourquoi rester posté là ? La curiosité lui démangeait affreusement les jambes, c'est pourquoi il se décida à s'engager sur ces marches montantes. Progressivement, Endë gravit les palliers de l'escalier. Ses oreilles pouvaient de plus en plus discerner les sons d'une population. Mais à peine eut-il le temps de finir de grimper, qu'une cocotte surgit violemment sur le visage du garçon.
"Que...? Aaaahhh !"
Ce qui le fit dévaler en sens inverse ce qu'il venait de monter, roulant et heurtant les marches en tout point. Stoppé par la paroi de roche, le blond se releva tant bien que mal, presque assomé et couvert de bleus, de la tête aux pieds. Prenant appui sur le mur, dévisageant la cocotte comme s'il s'agissait-là d'un démon, il se remit sur pieds. Ca allait barder pour ce poulet, très certainement. Endë attrapa le volatile aussi vivement que possible et le mis sous son bras.
Il put donc enfin atteindre le village. Le Village Cocorico d'après le panneau qui était planté à l'entrée. Le garçon porta un nouveau regard à la cocotte dans ses bras après avoir lu le panneau, arcant un sourcil et haussant les épaules.
On sentait une ambiance plutôt étrange. Le blond perçevait une aura glauque et presque oppressante émanant du village. Certainement le puits ou bien le cimetière, un peu plus loin. Découvrant les nombreuses maisons aux toits colorés de rouge et de bleu, le jeunôt traversa le village en long. Il ne mit pas très longtemps à trouver ce qu'il cherchait : le propriétaire de la cocotte échappée qui lui était tombée dessus plus tôt. C'était une femme aux cheveux courts et roux, vêtue d'une sorte de chemisier et d'une robe bleue.
"Oh ! Merci pour avoir retrouvé ma cocotte ! Je suis Anju et je m'occupe de ces braves bêtes, fit-elle en désignant le minuscule enclos derrière elle. Mais c'est la première fois que je te vois ici mon garçon, comment t'appelles-tu ?
- Endë, pour vous servir. Cette poule m'est tombée dessus lorsque je tentais d'entrer dans le village. J'ai pensé un instant qu'il s'agissait-là du gardien des lieux. Après tout il m'est presque arrivé la même chose au village Kokiri...
- Hihi ! Oui elles sont parfois un peu turbulentes, et je m'en excuse. Les cocottes ne veulent pas rester dans leur enclos et parviennent à en sortir assez souvent... Mais puisque tu es là, que dirais-tu de m'aider à les retrouver ? Elles se sont éparpillées dans le village et j'aimerais qu'elles reviennent toutes à leur place.
- Je n'ai rien contre un petit coup de main, ça me réveillera un peu !
- Merci beaucoup ! Il faudrait que tu en retrouve encore quatre dans le village. Ne t'en fais pas, je te récompenserai lorsque tu auras terminé."
À ces mots, le blond parut songeur. La dernière fois qu'une femme lui avait parlé de récompense, il s'était retrouvé dans un lit avec deux magnifiques demoiselles. Ca avait beau être les Gerudos dans le dernier cas, il se demandait si toutes les femmes d'Hyrule remerciaient les hommes de cette façon là. Il se sentit un peu embarrassé et acquiesa, partant en quête des cocottes évadées.