Posté le 18/08/2012 17:44
Tsubaki fixait la choppe en mouvement de son interlocutrice sans toutefois réellement la voir. La louve était perdue dans ses pensées lorsque la voix douce de la Sheikah la ramena à la réalité. Ainsi ce Jayt perdait-il assez facilement ses moyens apparemment. C’était une information non négligeable que Tsubaki rangea soigneusement dans un coin de son esprit. La femme solitaire songea que la compagnie de la brune aux yeux bleus était plutôt agréable et qu’il était rare de pouvoir discuter aussi calmement avec un membre du camp adverse.
Enfin, Katrina la pris au dépourvue avec une question un brin philosophique :
"N'avez jamais vous songé que vous vous étiez peut-être trompé de route ? Je veux dire que peut-être qu'au début Ganondorf et son... "clan" ont été là pour vous, mais peut-être qu'avec le temps vous êtes passé à côté d'autre chose d'aussi bien non ? Vous n'avez jamais été curieuse de faire un tour de l'autre côté, ou seulement de vous postez incognito au milieu de la foule, sans attache, sans valeur à défendre ?"
"Ne craignez-vous pas qu'un jour la réalité vous rattrape et que les regrets, les remords vous submergent uniquement parce que vous êtes restée dans une seule voie ?"
La trentenaire n’avait pour ainsi dire jamais réfléchit à tout cela. C’était une femme de passion qui lorsqu’elle s’engageait dans quelle cause que ce soit s’y jetait à corps perdu. La personne qu’elle était n’aurait pu avoir de regrets que du fait de ne pas avoir exploré à fond la voie sur laquelle elle s’était engagée. Tsubaki détestait le changement et il ne lui aurait en aucun cas convenu de changer d’un camp à l’autre. Néanmoins, elle répondit à Katrina en ces termes :
« Il n’y a pas si longtemps de cela, je m’étais retirée dans la forêt en position neutre si l’on peut dire. Ganondorf avait déserté, mon mari m’avait laissée ; j’étais seule encore une fois. La seule personne qui m’ai tendu la main je dois l’avouer, est Conan. Il m’a même proposé de rejoindre les Oiseaux de feu. A cette époque je n’avais ni valeur, ni idéologie à défendre et dans le fond je dois l’avouer, ma vie n’était qu’ennui. De la manière dont je suis faite j’ai besoin de vivre pour un but, pour une grande cause. Mes idéologies rejoignent celles du Seigneur du Malin. Il ne s’agit en aucun cas pour moi d’apporter le chaos à ce monde. Cependant je n’aime pas le monde tel qu’il est en l’état actuel des choses et le Sombre Sire et sa vision du monde, me permettent d’espérer un autre avenir pour Hyrule. »
Elle reprit sa respiration puis poursuivit avec une tristesse non feinte :
« La princesse est trop loin de son peuple. Ganondorf connaît mon nom, et si une attaque personnelle m’était faite je gage qu’il n’hésiterait pas à intervenir. La princesse vous connaît-elle ? Viendrait-elle vous défendre en personne si vous étiez attaquée ? Ou vous laisserait-elle mourir pour un prince déchu qui n’a jamais rien fait pour le peuple ? Je ne peux définitivement pas défendre une femme aussi loin de ses sujets. »
Puis en guise de conclusion concernant son point de vue elle ajouta :
« Mon seul regret sera si j’échoue à amener mon Père sur le trône. »
Enfin elle décida que c’était à son tour de poser des questions :
« Mais peut être est ce plutôt à vous de poser ces questions ? J’ai l’impression que pour l’instant présent vous défendez la couronne plus par tradition que par conviction. Si tel est me cas c’est plutôt vous qui risquez de passer à côté de quelque chose.
D’ailleurs n’avez vous la sensation que l’on vous a caché une partie de la vérité concernant les Enfants et Incarnations de Ganondorf ? Et savez-vous au moins quel genre de personne on vous pousse à défendre ? Une princesse incapable d’être reine, incapable de concevoir un descendant à mettre sur le trône, incapable de choisir un bon mari, qui envoie ses hommes au combat et se faire massacrer mais ne s’excuse pas auprès de son peuple, auprès de ses femmes qu’elle à privé de mari et ses enfants de père pour un caprice personnel. »