Posté le 16/09/2012 00:23
D'un geste nerveux, elle caressa son chat. La pauvre bête perdait ses poils par poignées alors que la vieille mégère lui aplatissait la colonne vertébrale. Pauvre Hélios. Oh oui ; pauvre Hélios, qui se devait d'endurer les humeurs bien peu accommodantes de la doyenne du village Cocorico.
"Les Déesses seules le savent, mon petit. Les Déesses seules." Lâcha-t-elle, l'air visiblement inquiète pour l'enfant qui lui faisait face. Pouah. Elle ne supportait pas son odeur. Si naïf, si innocent et bien entendu, si stupide. Une véritable vache à lait qu'elle allait traire jusqu'à l'os, pour peu que cela soit possible. Mais elle devait se retenir de sourire. « Te... Tenez m'dame l'ancienne.. » Gerba-t-il en se pissant dessus, elle en était sûre. Définitivement, elle ne supportait pas ce gosse. Remarque... Elle ne supportait pas les habitants de Cocorico de toute façon. Elle avait une haine séculaire des Hyliens pour des raisons qui ne regardaient qu'elle.
"C'est pour ton bien, mon enfant." Elle renifla. Dans la pénombre des lieux, le teint laiteux de ce petit porc ressortait d'autant plus. Ses lampes bien étranges faisait se refléter à la manière des masques de carnaval les expressions de ce faciès boulimique. D'un geste rapide – sans doute trop au vu de son âge – elle attrapa la bourse pleine à craquer que lui tendait l'enfant, lui griffant le bras au passage. « Tu seras guéri dans les jours à venir. Maintenant, débarrasses moi le plancher. » Ton âcre, voix sèche, expressions froide et austère. L'enfant eu tôt fait de prendre ses jambes à son cou (inexistant sous ce tas de graisse). Il eu fallut qu'elle le pousse pour qu'il roule comme un ballon.
Son cabanon empestait dorénavant l'Hylien. Il empestait de cette odeur incroyablement désagréables aux narines sensibles de la sorcière. Pernicieuse ? Sans doute. C'est ainsi que les Hilwar l'auraient qualifiée, à l'évidence. Pourtant.. Elle n'hésitait pas à rendre des services, à l'inverse des Twinrova par exemple, pour peu que l'Hylien qui se présentait à sa porte soit prêt à mettre la main à la poche. Suffisamment profond dans la poche. Mais pour l'heure il fallait faire disparaître cette odeur qui l'empêchait presque de respirer. En un demi millénaire, la penta séculaire n'avait su s'habituer à ces effluves. Pas depuis qu'elle n'avait fait payé cette famille radine et menteuse.
C'est presque délicatement qu'elle jeta l'animal qui tachait de s'oxygéner, lui aussi, la tache étant rendue plus ardue par la main qui lui martelait le dos, écrasant ses petits poumons. Dès lors que sa caverne – comme elle s'amusait à l'appeler – sentait l'Hylien, sa maîtresse lui faisait souffrir le martyr. Parfois elle arrachait les poils un à un, jusqu'à ce que le client sorte, parfois elle le broyait comme ainsi. Pourtant une vraie complicité était né entre l'animal – qui n'en était pas réellement un – et sa propriétaire. Toutefois, le soulagement était réel, lui aussi quand il put enfin quitter le comptoir, la tête lui tournant encore.
Elle claqua dans ses mains, et le chat fut bien forcé d'ouvrir la bouche si grand qu'il lui était possible. Les deux yeux de la Pernicieuse le fixèrent, d'un regard mauvais. Sa mâchoire se fractura.
Toutes les senteurs se matérialisèrent visuellement sous la forme d'un tourbillon blanchâtre, couleur de lait, adoptant doucement l'apparence porcine de l'enfant présent quelques secondes plus tôt. A nouveau elle claqua dans ses mains, et son ami félin se dressa sur ses pattes arrières, inspirant contre sa volonté, véritable pantin. Le spectre laissé par le garçon peina à passer par l'ouverture qu'offrait Hélios, mais fut finalement avalé.
"Que tu sens mauvais, Hélios.. Mauvais, mauvais mauvais." Répéta-t-elle, sur un ton exaspéré. Le chat ne parvenait pas à retrouver des proportions naturelles, adoptant cette forme de boule qu'avait aussi le gamin. N'importe quel animal de sa stature serait mort en subissant pareille altération de sa forme d'origine. La pression était telle que les organes vitaux de l'animal avait explosé, tous sans la moindre exception, le laissant dans un état visuel atroce. Ses os craquaient encore, alors qu'il continuait de gonfler. « Va donc digérer, et reviens moi par après. » Cracha-t-elle, dégoûtée par l'aspect visuel de son ami. Depuis des années, à chaque fois, il ne parvenait pas à retrouver sa forme initiale immédiatement.
On toqua à la porte. « Va ; j'ai dit. Crève donc ailleurs, et reviens ensuite. » Quand bien même elle aimait l'animal, elle n'appréciait pas d'avoir chez elle sa dépouille. Il reviendrait dans la nuit. Elle claqua des doigts, et la porte s'ouvra, grande, alors qu'aux pieds des arrivants roulait Hélios, cherchant à exaucer les souhaits de la Pernicieuse.
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