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Orgueil & Magie

[ Hors timeline ]

Swann

Championne d'Aegis

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(vide)

Sa marche était lente, ses pas légers. C'était à peine si elle laissait une trace sur le manteau de neige qu'avait revêtis le royaume, qui était pourtant bien épais en ce moment. Si elle n'avait pas envie de se faire remarquer, c'était globalement réussi. Pas un son ne s'échappait d'elle. Le vent froid lui soufflait les flocons dans le dos, ce qui provoqua parfois quelques frissons désagréable chez elle. Mais pas la moindre plainte ne venait. Elle était trop décidé pour cela, trop concentré. Impatiente, aussi, certes.
Personne ne l'avait remarqué, la tempête aidant. Swann s'était aussi dissimulée sous une cape blanche, tout à fait banale et la rendant presque invisible dans cet environnement hivernal. Sans mal, elle parvint à rejoindre le village de Cocorico, dont elle chercha immédiatement ses repères afin de si situer. Il n'y avait pas un chat, dehors ; tous avaient déserté les allées pour se réchauffer, au chaud. En parlant de chat, le sien était absent, cette fois. Non seulement cela aurait donné une indication beaucoup trop évidente pour les soldats, mais en plus le guépard n'était pas habitué à de pareilles températures. Aussi l'avait-elle laissé au Désert, bien au chaud. L'un de ces rares endroits en Hyrule à ne pas connaître l'hiver.

Elle s'engagea d'un pas plus rapide dans l'allée principale, avant de bifurquer sur sa droite à la première occasion qui se présentait. La demeure qu'elle voulait visiter était tout, sauf anodine. A l'intérieur devait se trouver des réponses à certaines de ces questions, devenues pour elle beaucoup trop insistantes pour ne pas satisfaire sa curiosité. Il était normal, après tout, de chercher à comprendre davantage son corps. Surtout lorsque celui-ci revêtait une marque dont elle ignorait tout.
Ce fameux tatouage - XII - qu'elle arborait sur son omoplate gauche, oui. Si autrefois, elle ne s'était pas intéressée à elle, les récents évènements l'avaient amené à s'y pencher plus sérieusement. Toutefois, ses premières recherches ne s'étaient clairement pas montré très concluantes. Aucun livre ne relatait l'existence de pareil marque, aucun vieil homme n'avait vu aussi étrange signe. Celle à qui elle rendait visite était son dernier espoir, si l'on omettait son frère, qui devait également s'être renseigné sur la chose de son côté. Elle ne pouvait néanmoins attendre son hypothétique retour.

Elle arriva enfin devant la fameuse bicoque. Le Cygne Noir s'arrêta devant quelques instants ; si elle était décidé à découvrir la vérité, elle l'était moins à rencontrer cette vieille femme. Néanmoins, le froid lui gelant les os et la neige humidifiant sa cape eurent vite fait de la décider à donner trois coups lent et forts sur la porte en vieux bois.


Les trois coups que portèrent la demoiselle toute de blanc enveloppée firent doucement grincer le fer oxydé qui servait de gonds à cette vieille planche de bois rognée et tuée par les âges. La porte n'avait pas été fermée correctement, elle n'était néanmoins pas véritablement ouverte : simplement entrebâillée. L'intérieur semblait mort, tout à fait mort. On dit que certains endroits dorment, mais celui-ci n'avait pas ce privilège-là. L'ébène robe de Dame-la-Faucheuse avait empli tout l'espace, s'était enroulée sur tous les misérables mètres de ce misérable bâtiment, serpent violent qui broyait les quelques rares onces de vie qui auraient pu avoir encore trouvé refuge dans la masure de la Pernicieuse.

Pas la moindre lumière ne filtrait, par aucune des ouvertures. De la porte, du trous dans le plafond, ou de l'esseulée fenêtre, rien ne perçait les Ténèbres qui s'étaient doucement installées au fur et à mesure des Temps.


"Hrrrrrr..." Rien, hormis un son, parfois. Partiellement inaudible, remarquablement incompréhensible. Ce genre de grognement entrecoupé de jurons étouffés et accompagné d'une respiration aussi sifflantes que rauque raisonnait à intervalles parfaitement irréguliers dans ce linceul endeuillé qu'était la bicoque de la Sorcière. On eut dit une bête. Une bête malade, un animal atteint de rage. La porte grinça un peu plus à chaque coup qu'on lui imposait. Elle chantait un ode brutal et sanglant. Le genre d'air qui pousse n'importe qui – n'importe quoi ? – à s'arrêter dans ce qu'il fait. « Arr... Hrrrr... » Reprit la forme voutée, dont on ne devinait qu'un dos à la colonne vertébrale brisée et à la chaire craquelée par une tension top forte. De longs cheveux gris, détachés, tombaient en encadrant un visage qui se dessinait doucement, sous l'impulsion de ces yeux de vairons. L'un d'un rouge presque trop écarlate, l'autre d'un or sans doute trop reluisant. L'étrange silhouette jetait son regard au loin, vers la seule et unique entrée de sa petite échoppe, qu'elle ne pouvait de toute façon pas même apercevoir. Peut être, jadis, avait-elle disposé du don de voir a travers les corps et les bois, mais dorénavant, l'imposant comptoir-bureau qui servait aussi de lit (et de table de torture) à un chat à la robe de feu lui bloquait toute vue vers l'avant.

Elle posa une de ses mains griffues sur le sol humide, avant d'humer l'air presque fébrilement. Son faciès n'avait rien de celui d'un homme. Ou du moins... Si. Il évoquait celui d'un être humain. Le genre d'humain qui n'a plus que la peau sur les os. Ceux dont toute la chair, le bonheur, la joie et le rire ont disparu. Une voix brisée aux sonorités d'horloge cassée et au même tintement que celui d'une chaîne rouillée, mais qui fut autrefois féminine, à l'évidence, s'éleva en un simple mot. Une syllabe si courte, et qui semblait pourtant si ardue à prononcer. Trois lettres qui la retenaient encore à sa condition de frêle et vieille dame.
« ... Q.. — Qui... ..? Arrr...[/color] »

Le lambeau qui pendait, coincé entre ses gencives mises à nues il y a bien des siècles chuta au sol avec le bruit spongieux que peut avoir la viande quand elle tombe dans une marre de sang. La créature renifla avec une force à s'en désosser le nez, qu'elle avait bien long. Ses ongles se mirent à labourer le plancher avec véhémence à la recherche des derniers restes. Le bois hurla sa douleur tandis que le vermeil qui le recouvrait venait marquer un peu plus le monstre. « Rrrr... — Rrr... — Rrrrreviens moi... — Arrrrr... —[/b] »

Une nouvelle odeur. Une nouvelle fragrance. Un nouveau parfum. Les yeux de la Pernicieuse se déportèrent à nouveau vers la porte, dont elle ne pouvait voir que l'extrémité haute. Et elle distingua un visage. Un beau visage ! Si jeune, et si joli ! Si mignon, mais si triste, à l'intérieur.

"Hrrrr... — Aarrrr... —" Lança-t-Elle, simplement, abandonnant la recherche du morceau de son repas. Ses doigts s'agrippèrent au parquet miteux, et la Sorcière se traîna. Elle tira son corps de cul-de-jatte en faisant chanter les boiseries endolories. Le sang laissait derrière Elle une traînée morbide, sur les deux mètres trente qui séparaient cette arrière boutique (connue d'elle seule) de son lieu de travail. Ses gémissements gagnaient en amplitude à chaque mouvement, alors qu'elle avançait centimètre par centimètre. Les chairs déchiquetées de ses jambes lui arrachaient des cris autant qu'elles ne savaient lui remplir la panse. Elle se hissa finalement sur la chaise, cachant ses membres inférieurs malmenés. La Pernicieuse claqua des doigts, et un nombre restreint de petites flammes violettes illuminèrent la pièce, dansantes et aériennes. Un sourire sur lequel trônait encore le carmin du sang illumina son visage. Les festivités allaient pouvoir commencer.

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Swann

Championne d'Aegis

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(vide)

L'assassin se surprit à entre-ouvrir malgré elle la porte de la maison. Elle devait être mal fermée. Cependant, avant de s'avancer un tant soit plus, elle laissa ses yeux contempler les obscures ténèbres que renfermaient cette demeure. Elle avait entendu des histoires, à propos de cette sorcière, mais n'y avait pas accordé plus d'importance que ça. En vingt-sept années de vie, elle n'avait pas une seule fois cherché à connaître la Pernicieuse et s'était contenté des ragots et des rumeurs. Quelque chose qu'elle disait bien plus qu'insuffisant pour connaître la personne ; elle doutait beaucoup de la crédibilité de tout ce qui avait pu parvenir à ses oreilles. Aussi, voir cette obscurité malsaine comme unique accompagnement de cette femme la plongeait tout de suite dans une série de question interminable.
Il faisait trop froid pour rester plus longtemps dehors, aussi s'avança-t-elle - avec prudence - avant de se stopper presque immédiatement en entendant de drôle de sons émaner de l'intérieur. Swann n'avait pas encore de frisson, mais ça ne saurait tardé. Après cette nouvelle hésitation de courte durée, elle passa la tête à travers l'ouverture de la porte. Timide ? Non. Juste prudente... S'il y avait un point sur lequel elle ne pouvait - voulait ? - se permettre de douter était bien les capacités de la sorcière et ce qu'elle pourrait lui faire en cas de colère soudaine. La nouvelle dragmire ne voulait pas déranger. Après tout, elle était là parce qu'il s'agissait de son dernier recours, non ?

Le spectacle était difficilement visible dans l'obscurité ; on dit parfois que le simple fait d'entendre les sons sans pouvoir en apercevoir la provenance fait travailler l'imagination, celle-ci pouvant se révéler bien plus intimidante que la réalité. C'était effectivement le cas de la jeune Villarreal, qui doutait être bien accueillit en entendant des bruits visqueux par dizaine. C'était comme une sorte de chair déchiquetée ou quelque chose dans le genre. Elle n'aurait su trop dire de quoi il s'agissait, et ses yeux la trahissait à son plus grand regret. Et malgré leur impuissance, ils restaient impassible. Ce regard froid comme l'hiver qu'elle arborait, qui mêlait non pas brutalité et colère - des sentiments qu'elle avait appris à enfouir au plus profond d'elle-même - mais haine et souffrance.
Elle pu enfin distinguer une forme, derrière le comptoir. En entendant les malheureux gémissements de celle-ci, Swann décida de faire plus d'un pas dans la boutique et s'avança, le tout en fermant délicatement la porte de sorte que lumière et fraîcheur du vent n'y rentre plus. Lorsque les lumières violettes vinrent enfin briser les ténèbres (quoique...) l'assassin s'était déjà avancé de quelques mètres pour faire face à une vieille dame qu'elle redoutait tout particulièrement. Néanmoins, elle ne lui montrerait en rien ses craintes. Car aussi soudainement que ces flammèches se mirent à danser autours des deux femmes, la raison de sa venue lui revint en mémoire, avec elle sa soif de vérité et de compréhension.

Il lui fallut un certain temps avant d'entamer la discussion - elle ne savait pas du tout de quelle manière s'y prendre. « Je... Je suis honorer d'enfin vous rencontrer, Dame Sorcière », commença-t-elle de son ton si doux maintenant, sans éclat de vie ou si peu. « Je me nomme Swann Villarreal et... », courte hésitation, elle cherchait le mot adéquat. « ... je viens quémander votre aide et vos connaissances. »[/color]
Elle laissa sa longue cape blanche tomber sur le sol, dévoilant du même coup son bras droit brisé et maintenu par un foulard le temps que la fracture ne se comble. Mais là n'était point la question, aussi la jeune femme sortit un couteau presque immédiatement avec le concours de sa main gauche. D'un geste brusque, elle passa son bras dans le dos et perça un trou dans le fin tissu noir qui la recouvrait, au niveau de l'omoplate gauche. Une fois cela fais, elle se retourna et tira sur le tissu de façon à ce que la marque maudite, ce tatouage, ne soit enfin visible à l'étrange vieille femme, dont le physique ne la préoccupait pas d'ailleurs, au passage.

" Voyez plutôt cette marque. Elle a été apposée ici il y a une quinzaine d'années, comme à tant d'autre, notamment mon frère. Nous en sommes les derniers porteurs, cependant... " Elle soupira de dépit, puis reprit : " Nous n'avons jamais su à quoi elle pouvait servir. Dans la forme, il ne s'agit que d'un nombre mais... Cette chose a un pouvoir. Et elle me fait mal... Je veux savoir ce que c'est. "

Et maintenant qu'elle avait finis son speech, la crainte la reprit. Elle y était allé de manière assez directe ; elle ne voulait en aucun cas la froisser pourtant. Mais plus que la peur de la sorcière elle-même, il s'agissait surtout de ce qu'elle allait lui révéler... ou non.


Honorée ? Cette petite peste ?! Comme si quelqu'un trouvait un quelconque honneur à rencontrer la vieille peau qu'elle était. Menteuse qu'elle était, et la Pernicieuse n'avait aucune affection pour tout ces crétins. Moins encore que pour les autres. Elle préférait de loin les niais honnêtes que les menteurs intelligents. Ca n'était même pas pour d'affligeante question de morale, non, non. Elle se fichait bien de la morale, des principes et des valeurs — autant que les Hyliens ne le faisaient. Elle n'aimait pas les menteurs parce qu'elle même avait eu le malheur d'être honnête un jour.

"Sais-tu, mon enfant,[/color] commença-t-elle, passant la langue sur des lèvres qui n'existait plus mais qui goûtait encore le sang, qu'il est bien mal élevé de mentir ?[/color]"

Ses yeux n'avaient plus comportés de pupilles depuis tant de temps, que l'on pouvait sans doute dire que depuis le Néant, Hyrule n'avait pas connu de regard plus noir. Non pas que celui du Malin fut joyeux, ou que celui d'Esprits semblable Celui-à-l'Oeil ne fut pas sanglant, mais l'entièreté du sien était dépourvu d'autre chose que l'ébène. Ce même regard transperçait les yeux bruns de cette écervelée qui espérait l'abuser.

Elle passa le bras sur ce qui faisait office de bouche. Des restes morts depuis aussi longtemps qu'elle n'avait plus de regard. L'essentiel du sang qui maculait encore le bas de son faciès s'en trouva aspiré par le tissu sale qu'elle portait. Un cheveux poivre et sel vint barrer son visage à la verticale.
« Tais-toi, tu veux ? Je ne te demande pas ton nom, petite sotte. » Si la Pernicieuse avait voulu en savoir plus sur cette enfant, elle n'aurait de toute façon pas eu besoin de faire appel à sa langue sournoise. Humer l'air était amplement suffisant. Elle avait... Cette même capacité qu'avaient les Fées que de flairer la couleur des êtres. Et son nez ne la trompait point. Jamais ! Une seule fois ? Nenni. Une fois, elle avait eu le malheur de ne point s'en remettre à lui. Mais celui qui l'avait trahi ça n'était pas cette oblongue capsule qui lui servait tant d'écritoire que de boites à ciseaux, mais bien son coeur. Cet organe si sensible et si palpitant... Qu'elle se serait volontiers arraché, si... Bah ! Qu'importe le passé.

Elle souffla doucement, et toutes les bougies s'enflammèrent. Les flammes d'hier devinrent les brasiers d'aujourd'hui, et ils firent prisonnier la jeune femme.
« Je... N'aime... Pas... Les... FOURBES ! » Hurla-t-elle, avec cette voix qu'on avait entendu gémir, soupirer et tousser, plus tôt. Quand elle écarta les mâchoires, et malgré le noir, on distinguait sans mal sa bave luir sur ses dents polies par la chair et le sang. « Fourbes... Fourbes... Fourbes... Fourbes vous êtes, toi et les tiens ! »

La Pernicieuse posa sa main sur le rebord de bois, écaillé et entaillé par les griffes (et les ongles) d'Hélios, lorsqu'elle s'en prenait à ce pauvre animal. « Dis moi, petite menteuse... Combien as-tu tué avant de rater ton coup ? Qu'est-ce qui a fait trembler ta main ? Le remord ? La culpabilité ? Ou cette faiblesse intrinsèque à votre race de lâches et sournois meurtriers ? » Ses doigts s'étaient déportés et pointaient dorénavant la demoiselle. Son index s'étira jusqu'à parcourir sans mal les quatre-vingt dix centimètres qui le séparait des barreaux de flammes violettes. L'un se brisa pour laisser avancer l'ongle-qui-se-faisait-griffe. La kératine se posa juste au dessus de l'oeil droit de l'Hylienne. La Sorcière commença avec lenteur l'incision.

La faim travaillait bien évidemment cette vieille adepte de la magie runique et des noirs sortilèges. On l'avait interrompu en plein pendant son repas, pour venir lui sortir de vulgaires sornettes, et si séculairement elle ne supportait plus les mensonges, cela faisait au moins aussi longtemps qu'elle était victime de sa propre Faim. Celle que le Néant provoquait, celle qui la laissait pour jamais insatisfaite, celle qui la poussait encore et toujours à la recherche de cette corne d'abondance qui n'existait pas. Elle avait faim, et il lui semblait qu'elle n'avait pas mangé depuis des heures.

Sa griffe rencontra l'os, alors qu'elle ignorait les cris, ne sachant pas même dire s'ils explosaient depuis sa propre bouche où s'ils sortaient furieusement des lèvres de celle qu'elle torturait. Un flot de sang coulait depuis la profonde plaie qu'elle avait ouvert. Son ongle se mit à suivre la courbe de l'oeil sur plusieurs centimètres. Elle avait faim, et par les Déesses, tout aide avait un prix.

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Swann

Cygne Noir

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(vide)

La jeune femme de Villarreal se tue, et observa silencieusement la vieille sorcière du village lorsque celle-ci huma l'air. Elle se demandait bien à quoi cela pouvait bien lui servir, avant qu'elle se rappelle que bon nombre de choses qu'elle ferait resteraient sans doute incomprises. Swann n'était pas une adepte de la magie et connaissait encore moins la personne qu'elle avait face à elle ; il était inutile de chercher à comprendre tout cette fois.
La suite fut encore plus étrange et incompréhensible ; les flammes violettes la firent prisonnière sans qu'elle ne puisse tenter la moindre fuite et l'immonde sorcière lui hurla, cracha dessus. Qu'avait bien pu faire le Cygne pour la mettre dans une telle colère ? Elle ne chercha même pas à répondre à cette question. La jolie brune aux yeux ambres était las, presque blasée. Elle ne comprenait pas et ne voulait pas comprendre. La seule chose qui lui importait à cette heure était uniquement sa marque. C'était l'unique raison de sa présence ici, et encore une fois, rien ne la détournerait de cette soif de connaissance quant à ce tatouage qu'arborait son corps depuis plus de quinze ans.

Son regard restait implacable, sûr de lui malgré les flammes. Peut-être même s'était-il durci, lorsqu'on l'avait accusé de mensonge. Là où beaucoup aurait crié à l'aide, Swann restait de marbre. On lui avait un peu parlé de cette femme, et jamais elle ne sombrerait dans la peur face à elle. Du moins, elle essaierait tant bien que mal, et le fait qu'elle ait déjà frôlé la mort une première fois l'y aidait un peu. On aurait pu croire à ce qu'elle défiait la sorcière, mais pas du tout : seul lui importait le pourquoi de sa venue.
Les questions de la pernicieuse lui passèrent bien au-dessus de la tête. Qui était-elle pour la juger ? Elle n'avait aucun compte à lui rendre. De plus, concernant ce malheureux évènement, ce coup raté, elle ne savait rien. Sa main n'avait jamais été aussi sûre que ce jour-là. Rien ne l'avait fais tremblé. Quel remord ? Quelle culpabilité ? Elle avait fais toute sa vie ce pourquoi elle était. Elle était en paix avec elle-même et ses choix, car tout ce qu'elle avait fais jusqu'à maintenant s'inscrivait dans une seule et simple logique : le Bien-Être d'Hyrule. Mais ça, peu de gens étaient à même de le comprendre ; elle ne cherchait aucune approbation quant à ses actes. Et que ceux l'empêchant d'accomplir sa besogne aillent au Diable.

« Qu'est-ce... Ah ! Arg... », gémit-elle lorsque la griffe pénétra sa chair, avant qu'un cri ne retentisse lorsque l'os fut touché. Elle serra les dents de toutes ses forces pour qu'aucun autre ne lui échappe, et son visage se crispa sous la douleur. Elle comprenait de moins en moins bien ce que la sorcière attendait d'elle ; peut-être rien du tout. Peut-être était-ce juste une sorte de jeu, ou on ne sait quoi qui avait avait attrait à la magie. Qu'importe ! De tout ce que lui avait dis la sorcière, rien n'avait attrait à la marque, et ça Swann avait du mal à l'accepter.
« J'pige... quedal... à c'que vous dites ! » Lâcha la brune dans un ultime effort. Il lui était difficile de parler avec la douleur de l'incision qui lui déchirait - elle l'eut cru - la moitié du visage. Son regard n'avait plus rien de dur et d'implacable puisqu'il transpirait la souffrance qu'elle endurait. Mais il ne s'agissait pas que de la douleur du moment. Enfin la peur lui revint, même s'il ne s'agissait probablement pas de celle qui paralyserait tout autre être sur l'instant. Elle craignait simplement de repartir sans la moindre réponse ; or cette vieille peau était son dernier espoir.

" Vous... vous êtes la seule... qui peut m'aider ! " Souffla-t-elle alors qu'elle commençait à peine à s'habituer à la douleur. Ses yeux ne défiaient plus la sorcière ; ils s'étaient défilés, ils la fuyaient, ils se fermaient et se rouvraient à peine alors que le sang giclait de la plaie ouverte. " J'vous en supplie... Dites moi ce que j'ai ! " Renchérit-elle, presque de désespoir. Rien ne la détournerait de son objectif, pas même une blessure douloureuse. Celle-ci n'était rien en comparaison de sa souffrance qu'elle endurait depuis quinze longues années.


En réalité c'était plus par Faim que par réelle colère qu'elle agissait. Depuis toujours, ou presque – un vieux sinistre avait été le commencement de toutes choses qui se rapportaient à sa Faim –, ce manque profond dictait nombre de ses émotions. Et plus le temps passait, moins elle avait eu la force de lutter contre ce dictat — moins elle en avait envie. Elle n'était jamais repue, depuis des siècles, mais elle ne se sentait jamais mieux que quand elle tentait de remplir cette panse à priori infinie. Et aucun en ces terres ne savait quels pouvaient être les délices de la bonne chaire. Sans jeu de mot.

Quand son ventre, aussi anti-naturel qu'il pouvait être, la torturait ainsi elle n'était plus à même de raisonner logiquement. Du moins, elle devenait incapable de suivre une logique commune à celle des Hommes. C'est pourquoi chacun de ses actes serait très certainement incompréhensible à la pauvre demoiselle qu'elle massacrait sauvagement. Du moins ; c'est ainsi qu'Hélios voyait la chose. Le chat grassouillet paressait comme pouvait le faire chaque félin jusqu'à ce que la Pernicieuse ne se mette à hurler. « Créfieux. » Avait-il pensé, de prime abord. Dorénavant, seuls ses yeux se distinguaient dans le noir que leur avait imposé Celle-qu'il-avait-jadis-pris-pour-enseignante. Il avait depuis perdu la parole, l'usage de ses jambes comme de ses bras, tous les plaisirs qu'il avait pu connaître dans une autre vie. En contrepartie, il avait découvert les joies des chasses nocturnes, quand sa « maitresse » ne l'avait pas préalablement éventré. Car il avait aussi acquis un capital vital autrement plus élevé que la moyenne des mortels.

Quand le doigt de la Sorcière s'allongea considérablement, ce qui semblait être un sourire fauve trancha dans le noir. Et quand l'enfant hurla, il sauta sur le comptoir, quittant la poutre sur laquelle il avait établi son domaine, à la cime des combles. Ses petites pattes à coussins se posèrent silencieusement sur le bois, et il s'apprêta à s'installer ronronnant déjà face au spectacle.


"Shhhht.[/color]" C'est un feulement délicat qui s'éleva dans l'air à cet instant, coupant court à tout. En réalité, on aurait pu croire qu'Elle avait purement et simplement mis fin au son, ralentit toute chose. Le temps ne semblait plus s'écouler à la même vitesse, la bicoque avoir changé de fréquence. Plus rien n'était ce qu'il était auparavant.

Rageur fut le coude de la Pernicieuse, quand il percuta avec une violence inouïe la gueule du chat. Le choc brisa l'atmosphère en un craquement sourd, suivi d'un cri animal, de protestation sans doute. Et le tigre miniature passa par l'unique fenêtre, brisant verre et bois qui reliaient les carreaux.
« Tsss...[/color] » Siffla-t-elle, avant de ne retirer son doigt de la chaire tendre de la gamine. La peste ce qu'elle avait faim ! La peste cette idiote qui venait la déranger pendant son repas ! Le seul et unique qu'elle avalerait avant de longues journées.

La Dame-de-Néant avait néanmoins noté le changement dans l'être tout entier de cette damoiselle qui se présentait à elle. Elle n'avait point aimé l'attitude de la jeune femme. Nulle doute que celle-ci dissimulait une fragilité. Le genre de faiblesse qu'un doigt pouvait mettre à nue, apparemment.


"Tu es faible, mon enfant.[/color]" Reprit-elle sur un ton mielleux qui n'appartenait qu'à elle. D'un instant à l'autre, elle avait complètement changé de registre. La prison de flammes se dispersa en même temps qu'un vent léger et agréable ne soufflait par la fenêtre brisée. « Tu l'es trop. Beaucoup trop. Ton obstination te perdra, à n'en point douter.[/color] » Les commissures de ses lèvres s'écartèrent encore un peu plus, alors que ne régnait sur son visage un sourire carnassier. Les yeux noirs de la Sorcière n'étaient plus visibles, dès à présent qu'elle avait jeté un voile dessus, et la lumière revint dans l'échoppe de potion. Ses deux mains se croisaient sur le comptoir comme l'eurent fait celle d'un brave Kokiri demandant une quarantaine de rubis pour un bouclier — ou celles d'un Goron plus vénal proposant un morceau d'étoffe pour cinq cents de ces précieuses petites pierres. Celles d'un commerçant hypocrite prêt à tout pour refouler sa camelote.

La seule ombre à tableau restait très certainement le sang qui les maculait toutes les deux. Le bambin avait le visage déchiré tout autour de l'oeil, tandis qu'au doigt de la Pernicieuse pendait encore les tissus de la malheureuse. Et son visage restait barré par des pans entiers de sang séché ; ses dents encore enduite des restes de sa collation.


"Mais ne soit point trop inquiète... Nous avons tous des failles plus ou moins exploitables par les autres. Ma petite infirmité à moi s'avère être..." Elle s'exprimait dorénavant comme une aimable et aimante vieille femme, les yeux toujours clos, la tête légèrement tirée en arrière, comme si elle humait l'agréable fumet du courant d'air qui rafraichissait progressivement la pièce. Quelques minutes auparavant Elle rampait encore, après s'être empiffrée comme les monstres seuls savent le faire dans les contes pour enfants, et désormais Elle jouait la commerçante on ne peut plus normale.

Le sourire s'étira littéralement jusqu'à ses oreilles. Les lourdes paupières qu'Elle avait laissé s'effondrer sur les deux trous noirs qui lui servaient de pupilles se relevèrent d'eux mêmes. Deux billes tournaient. Folles. Deux billes blanches, mais qui à chaque tour semblaient se teinter d'un peu plus de nuances de verts, d'un peu plus de doré.
« La bonté.  » Les yeux s'étaient stoppés au moment où sa langue avait claqué. Deux pupilles fendues verticalement, à l'instar de celles des félins. « Il est dur de lutter contre un pêché mignon, petite, aussi ne me tente point trop. Quel est ton prix ?[/b] »

Elle s'évertuait à tuer le rire au plus profond de sa gorge. Celui qui naissait et qu'elle ne voulait en aucun cas entendre sortir.

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Swann

Cygne Noir

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(vide)

Swann fut surprise lorsqu'une bête hideuse - elle se rendit compte que c'était un chat qu'après - sauta sur le comptoir de la Pernicieuse. Elle eut au moins le mérite d'arrêter la scène macabre qui se jouait depuis déjà de trop longues secondes à son goût. La griffe de la vieille femme revînt à la normale ; le sang s'échappa en quantité de la plaie. Comme d'habitude, c'était toujours assez impressionnant à voir mais il n'y avait pas à s'en faire pour autant. Le Cygne avait reçu des blessures plus terribles, la dernière en date étant ce bras qui s'était brisé en mille morceau lorsqu'elle avait sauté de la suite royale. Elle avait souffert ce jour là, vraiment. Elle avait même failli en mourir. En comparaison de qu'on venait de lui faire, c'était bien plus difficile de s'en remettre. Il était juste assez gênant que l'épais filet sanguin ne continue de couler jusqu'au coin droit de ses lèvres, lui laissant par la même occasion l'amer expérience de goûter ce qui de nombreuses fois avait jailli par sa faute.
Elle n'aimait pas le sang ; déjà le voir, ça ne l'enchantait pas. Le sentir dans son gosier était juste insupportable. Une fois libérée de sa cage de feu, elle cracha par terre le trop plein qui lui restait dans la bouche, avant de l'essuyer d'un revers de manche. Elle avait à peine vu le chat s'envoler par l'une des fenêtres lorsque la perfide sorcière lui avait donné un magistral coup de coude. Elle attrapa la cape, qu'elle avait laissé tomber au sol, puis en déchira un bon morceau d'un geste aussi brusque que soudain avant de le plier en quatre et de l'apposer contre la plaie. Avait-elle mal, maintenant ? A peine. Mais elle avait déjà laissé filer assez de sang comme ça pour la journée. Elle en vînt à pester contre la vieille femme, qui reprit d'un ton beaucoup plus conciliant. Comme si rien de tout cela n'était arrivé.

Elle venait de la traiter de faible... « Et ta sœur ? » osa penser Swann, le regard noir fixé sur la vieille peau qu'était cette femme abjecte et repoussante. Elle se garda bien de l'offenser, mais sa colère ne s'effaça pas pour autant. Elle était toute tendue, depuis que la cage s'était refermée sur elle. D'abord par crainte, ensuite par souffrance, enfin par haine. Si sa lame n'avait pas encore rencontré le gosier de la sorcière, c'était bien parce qu'elle en avait besoin. Et puis, qu'avait-elle à tirer d'un excès de colère ? Elle efforçait de ne plus suivre ses états d'âme dorénavant, quand bien même parfois cela était difficile. Après tout, si elle avait dû attendre de se calmer véritablement et de prendre du recul sur chaque situation depuis sa mort, le temps s'en serait allongé au double.
L'obstination. Que savait-elle, la vieille peau, de son obstination ? L'assassin dragmirois n'était pas là pour faire causette, que diable ! Bien sûr, bien évidemment même qu'elle se concentrait essentiellement sur le pourquoi de sa venue en ces lieux en des temps si glaciaux. Sans cela, elle serait morte depuis longtemps. C'était une faiblesse, certes, tout autant qu'elle était une qualité indéniable de la femme aux cheveux ébènes. Une seule pensée, une seule direction à la fois ; pas deux ni trois. Une seule, quand bien même elle oubliait le reste. Elle en était peut-être devenu têtue à force ; parfois cela pouvait virer à l'obsession, aller savoir. Qu'importe ! Tant que cela vous donne une raison d'avancer.

Et d'où était-elle inquiète, d'abord ? Diantre, qu'elle arrête de lui raconter de telles sornettes pour se concentrer sur l'essentielle, elle aussi ! Quelle mise en scène... Elle n'était pas soucieuse, simplement mal à l'aise. Elle appréhendait, comme toute femme intelligente se devait de le faire. Elle n'était pas en terrain connu ; la magie la barbait. Elle n'y comprenait pas grand-chose, et c'était pour ça aussi qu'elle était ici. Alors elle poussa un soupire de soulagement lorsque l'on vînt - enfin - à parler affaire ! Ses mauvaises pensées, qui avaient rempli son esprit avant de posséder son être, qui l'avait rendu haineuse, qui lui avaient tendu tous les nerfs du corps ; elles furent balayer par les tous derniers mots de la Pernicieuse. Enfin, elle redevenait sereine. Même si ça ne l'aidait en rien concernant ce qu'elle devait dire à présent.

" Puisque vous abordez enfin la question... " railla subtilement la femme-au-félin, dont le regard vînt balancer d'une potion à l'autre. Puis après un petit moment, elle reprit : " Je serais prête à vous donner ce que bon vous semblera. Faisons ça bien, faisons ça vite ; je commence à avoir un peu faim, pas vous ? "

Il était amusant de constater que le ton employé était particulièrement naturel, bien qu'un poil nonchalant. Aucun sourire ne venait arborer son visage, on eut dis qu'elle ignorait avoir déranger la vieille peau en plein repas, ce qui était pourtant facile de deviner aux lambeaux de chaire coincés entre ses dents. Elle ne se privait pas de cette petite pique, alors que par plusieurs fois elle s'était sentie offensée. Bien entendu, elle aurait pu tout aussi bien tenir sa langue, mais puisqu'en face on ne se privait pas... Qu'importe. C'était dis. Et surtout, le plus important : elle donnerait ce qu'on voudrait d'elle. Elle était au moins vraie dans ses paroles ; l'une de ses rares qualités, bien qu'on ait oser la traiter de menteuse un peu avant. Qu'importe, ça aussi, c'était balayé. Seule la marque et son prix importait dorénavant.


L'enfant ne comprendrait sans doute jamais sa bêtise, mais ça n'était certainement pas à la Pernicieuse de mettre en exergue cette stupidité latente et commune à tous les Hyliens. Elle ne pouvait empêcher ses lèvres de s'élargir plus encore, c'était déjà amplement suffisant — et si cette gamine ne voyait rien, tant pis pour elle. Le contrat était de toute façon acté, le pacte scellé, pesé, emballé, envoyé. Il n'existait plus aucun moyen de revenir dessus. A moins de tuer l'un des deux signataires, mais ce qui est mort ne saurait mourir.

"Mon enfant c'est bien aimable à toi de te soucier de mon appétit, mais il se trouve que je viens de manger..![/b]" Glissa-t-Elle dans un sourire en coin, en ramenant ses mains devant Elle comme l'eu fait un homme d'affaire. Elle avait toujours aussi faim, certes, mais Elle ne se laisserait certainement pas malmener par une sotte aussi magistrale que celle-ci.

Son visage s'était fait plus jovial que jamais. A quiconque ne la connaissait pas – ne serait-ce que de nom – il aurait fallu de veritables efforts sur soi même pour ne pas croire qu'il s'agissait d'une aimable et rigolote petite grand-mère d'une quelconque et inutile fermière. Ses yeux riaient comme autant de bambins lâchés dans les champs tandis que ses lèvres dessinaient quelque sourire esthétiquement parfait ; au point d'en faire oublier les restes de sang et de chair.


"Toi, qui semble si pressée...[/color]" Commença-t-Elle, en levant subitement la main vers le ciel, un doigt pointant les étoiles rendues invisibles. « ... Et qui aime tant à faire la maligne... [/b] » Continua la vieille Sorcière, en traçant une ligne horizontale parfaite. Les lèvres de la petite de Villarreal se tordirent avec violence jusqu'à former une sorte de spirale aux allures de voies lactées. « ... Comprends qu'avant de commencer je t'apprenne les bonnes manières ![/b] »

Le rire malsain de la vielle femme éclata au fond de sa gorge, alors que sa main levée maintenait toujours le sortilège. Cette pression qu'Elle faisait peser sur l'Hylienne lui empêchait toute capacité de mouvement, en plus de laisser un sortilège qui altérerait pour bien longtemps son comportement. Et quand, enfin, la Pernicieuse cessa de s'amuser de la situation, Elle fit faire un demi tour à son doigt. Elle laissa ensuite son bras se torsader par trois fois, puis regarda cette si aimable cliente tourner sur elle même, en proie à des forces contraires. Chaque tour accélérait un peu plus la vitesse de rotation, et Elle le savait suffisamment pour avoir calculé son coup de telle sorte à laisser cette insolente trop sonnée pour qu'elle ai la possibilité de réagir, mais sans porter atteinte à la moindre faculté vitale. Et si elle n'avait pas si faim... Oh, oui, si elle avait mangé... Elle aurait tôt fait de tout lâcher sur son propre abdomen. Petite vengeance puérile en cas de mensonge gentillet et nouveau sourire sur les lèvres de la par trop âgée résidente de cette coquille de noix.

La valse qu'Elle avait commandé finit néanmoins par s'arrêter. L'enfant se trouvait désormais dos à Elle, et si c'était une position peu rassurante (tourner le dos à un ennemi aussi fou qu'Elle ne l'était en aurait effrayé plus d'un...!), c'était un mal nécessaire pour pouvoir comprendre celui qui trônait nonchalamment sur l'omoplate de la pauvre enfant. Une nouvelle fois, Elle laissa son bras s'allonger ostensiblement, jusqu'à toucher ce tatouage. Un ricanement indigné s'échappa de ses lèvres qui s'étaient pourtant pincées. On venait désormais la déranger pour peu d'encre ou d'hénné ? La peste soit cette gamine, qui paierait le prix, et plus encore..!


"Tu es maudite, voilà tout.[/b]" Son timbre était exactement le même que celui que Swann avait employé un instant plus tôt. La Sorcière était allée jusqu'à imiter sa propre voix, de telle sorte que la brune aurait l'impression de parler à un reflet d'elle même. « Ne crois-tu pas que c'est un juste prix à payer, quand, comme toi, on prend la vie des gens, Swann de Villarreal ?[/b] » Le contact physique lui offrait autant d'informations qu'Elle le souhaitait. La Pernicieuse avait – bien évidemment – identifié le mal dont souffrait l'Hylienne, mais souhaitait lui indiquer deux ou trois pistes de raisonnement. « En tant que Cygne Noir, ne t'es-tu jamais posé la question ? Une vie est une vie, douce enfant. Qu'importe a qui elle appartient, mais ça seuls les morts le savent vraiment. Tu comprendras sans doute, Swann. Quand le jour viendra.[/b] » Désagréable impression que celle d'un tête à tête avec sa conscience, plus encore quand celle-ci n'a pas d'autre objectif que de vous mettre le nez dans le plus profond purin. « Pourquoi n'acceptes-tu jamais le prix des choses ? C'est dans ton tempérament, j'imagine. Tu comprendras.[/b] » Les deux mains de la Pernicieuses s'étaient posées sur les deux épaules de la tueuse de Villarreal. Elles commencèrent doucement à caresser cette peau douce mais malmenée, tandis que dans son dos naissait un nouveau sourire carmin.

... Alea Jacta Est ...

Est venue l'heure de choisir un prix pour les informations que la Pernicieuse s'apprête à divulguer. Le corps de Swann a déjà subi deux assauts, le premier consistant en une griffure (profonde) n'aura aucune influence sur l'enchainement à suivre des RPs.
Le second relève du domaine du sortilège. Il peut bien évidemment être inversé et guéri, mais puisque la Sorcière n'a touché mot à ce sujet, il est logique que Swann ne puisse pas la déceler dans l'immédiat. Ce sortilège insidieux et vicieux altèrera légèrement le comportement de Swann, puisqu'il la poussera à être insolente, irrespectueuse et provocante en toutes circonstances. Si cette volonté était absente chez l'Hylienne, c'est le ressenti de la Sorcière qui a joué et cette dernière a voulu retourner contre Swann son propre irrespect.

Comme toujours, Nous invoquerons le hasard et la bonté des Déesses pour désigner le prix que la Pernicieuse fera finalement payer à Swann. Pour désigner le désir de la Vieille de Cocorico, un D2 (Dé à 2 faces) sera lancé, matérialisant les deux issues possibles à cet entretien... Mouvementé.

D2

Si le résultat est 1 :
La Pernicieuse modifie physiquement le bras blessé de Swann. A la place de porter un poids mort, comme depuis la chute de la Suite Royale, Swann verra son membre remplacé par une horreur que peu osent à nommer.
Son nouveau bras sera plus fin et légèrement plus long que l'original. Blanc, flasque (il semblerait qu'il n'ai pas de véritables muscles), parsemé ça et là de taches carmins. Comme le précédent, c'est un bras mort, composé de chairs mortes et taché d'autant de sang que de vies prises par Swann. Et comme ce qui est mort finit irrémédiablement par pourrir, les chairs qui composent ce cadeau de la Pernicieuse seront elles aussi amenées à se décomposer plus encore. Plus le blanc prends le pas sur le rouge des taches, plus ce bras redeviendra un poids.

La donne peut la aussi être inversée, mais puisque le mal est infligé par magie noire, seule une magie blanche particulièrement puissante pourrait rendre à Swann son bras originel. Celui-ci serait encore à soigner.

Pendant tout le temps où Swann disposera de ce bras, elle verra sa force physique augmenter considérablement. Ce membre, aussi atroce qu'il puisse être, est autrement plus puissant qu'aucun membre d'aucune race – il rivalise sans peine avec la force d'un Goron moyen –. En raison de son aspect flasque, il ne peut pas non plus être sujet aux fractures, et puisqu'il est mort, il ne craint pas les entailles. Le seul mal qui puisse être craint est la décomposition. Il peut être camouflé, mais est accompagné d'une odeur malsaine de pourriture.

PS : Après avoir payé le prix, Swann est mise dehors sans moyen de contester.

Si le résultat est 2 :
La Pernicieuse retourne subitement Swann dans un rire aussi cristallin qu'elle n'est malsaine. Son pouce écrase l'oeil droit de l'Hylienne dans une gerbe de sang plus douloureuse que véritablement spectaculaire. Par magie noire, la Pernicieuse remplace alors cet oeil par un nouveau à la pupille plus grise qu'un ciel de tempête.

Swann ne perd aucune acuité visuelle, mais n'en gagne pas plus. En apparence, cet effet se rapproche d'un simple changement de couleur de son oeil droit (d'une manière radicale, il est vrai) accompagné d'une vive douleur ophtalmique qui se calmera dans les heures qui viennent.
Néanmoins, la Pernicieuse s'octroie la possibilité de voir par les yeux de Swann via ce sortilège. Si le RP de Swann n'a pas à être altéré par cette faculté, chaque topic RP auquel elle prendra part sera susceptible de connaître une intervention du Narrateur via la magie de la Pernicieuse.

PS : Après avoir payé le prix, Swann est mise dehors sans moyen de contester.

Fin du RP a écrit:

« Tu es victime de magie noire Sheikah. Cette malediction apposée par le biais de ton tatouage altère l'intégrité de ce que tu es, sera et a été. Elle modifie ton passé depuis sa création et ne cessera qu'à ta mort. Tu n'as pas d'histoire, mon enfant, parce que ton histoire s'efface et se renouvelle sans cesse. » Marmonna la Pernicieuse, tout en caressant avec plus d'insistance les épaules de l'enfant. Le prix il fallait encore payer.

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