Posté le 16/02/2013 00:15
La princesse hâta le pas alors qu’elle traversait les longs couloirs du château. La journée n’en était encore qu’à son début, mais pour une fois elle avait démarré calmement et avec l’ajout à ça d’une bonne nouvelle, Zelda avait tout pour être de bon humeur. Il y avait à peine quelques minutes que les gardes étaient venus lui annoncer la venue de sa nourrice. Elle ne l’avait plus vue depuis un bon moment, la dernière fois remontant aux Nuits d’Or où elle n’avait guère pu lui parler et où ni l’une ni l’autre ne devait avoir vraiment l’esprit à la fête.
Arrivant à la salle d’audience, elle s’étonna de trouver cette dernière vide. Il lui suffit toutefois d’interroger les gardes et elle eut tôt fait d’apprendre que la Sheikah semblait s’être plutôt dirigée vers les jardins. Elle se demanda un instant pourquoi elle avait fait ce choix, d’autant plus que si l’hiver allait sur sa fin, il n’en était pas moins encore bien présent, et le temps aussi frais qu’on pouvait s’y attendre. Il était néanmoins indéniable que des souvenirs d’une toute autre époque remontaient à son esprit, et elle ne fut pas mécontente de l’endroit choisi. Elle prit le temps d’aller enfiler une épaisse cape pour se tenir chaud avant de reprendre son chemin pour aller accueillir son invitée.
Il ne lui fallut pas chercher longtemps dans les jardins pour la trouver, et un large sourire étira ses lèvres en apercevant la Sheikah qui faisait les cents pas.
« Impa ! »
Cette simple clameur contenait la joie de la princesse, et elle n’eut pas besoin de se faire prier pour s’asseoir à côté de sa nourrice. Encore aujourd’hui, elle la considérait comme une mère, comme celle qu’elle avait perdue alors qu’elle était encore toute petite. Elle n’avait que peu de souvenirs de sa vraie mère, sans doute à cause de son jeune âge quand elle pouvait encore la côtoyer. C’était toutefois des souvenirs heureux, d’une mère chaleureuse et aimante mais tellement souvent absente. Elle n’avait jamais compris, enfant, pourquoi sa mère ne venait pas jouer plus souvent avec elle, et pourquoi elle ne pouvait passer que si peu de temps à ses côtés. Il lui avait fallu le recul des années, et attendre d’avoir elle-même autant de responsabilités et un emploi du temps bien rempli pour comprendre. Sur le moment, elle s’était réfugiée auprès d’Impa, toujours disponible pour elle, et sans qui elle se serait sentie bien seule, et depuis lors la nourrice avait toujours fait office de figure maternelle, apaisante et rassurante.
Laissant de côté les vieux souvenirs, elle en revint au présent pour répondre aux questions qui venaient de lui être posées.
« Ce n’est rien, l’important c’est que tu sois venue ! Je me porte bien, aussi bien que possible en tout cas. Je ne peux pas dire que tout va bien… Tu as vu le Royaume et la population bien mieux que je ne les vois d’ici, mais je sais combien la situation est grave, et je n’ai de cesse de trouver une solution pour que les gens soient en sécurité. Enfin… Au moins je suis bien entourée pour ça, tu connais déjà Cerscastel, et tu as dû ententer parler du Général van Rusadir. »
Elle se savait en sécurité, entourée, et dans un confortable château, là où d’autres avaient plus de mal à survivre chaque jour. Et elle savait aussi que la situation n’était pas forcément à leur avantage, et la guerre loin de s’arrêter tant qu’elle n’aurait pas trouvé un moyen de contrer Ganondorf. Alors même si son moral était remonté, elle était loin de pouvoir prétendre que tout allait bien. Elle souhaita toutefois faire part de la nouvelle qui l’avait si soudainement réjouie et lui avait rendu la force de faire face aux événements.
« Link est rentré. Je me sens si soulagée, si tu savais… Oh il n’a fait que passer au château, comme tu t’en doutes il n’a pas voulu rester plus longtemps pour prendre du repos, mais il est en vie ! En revanche… »
Elle s’arrêta en pleine phrase, hésitante. Si heureuse qu’elle soit du retour de Link, il y avait une ombre au tableau dont elle devait sans doute parler à Impa mais qu’elle craignait d’énoncer à haute voix, elle-même assez peu sûre de tout ce que ça impliquait…