Posté le 31/07/2012 14:47
L'une de ces vieilles phrases toute faite et bien ancrée dans le vocabulaire du peuple d'Hyrule, prétendait que le pays natal était toujours cher au cœur de l'exilé. Seulement, lorsqu'on observait Dorian Paracelse parcourir les allées bruyantes de ce qui fut autrefois la ville où il résidait, on pouvait fortement douter de cette maxime… Ou bien était-il l'exception qui confirmait la règle, cela restait à débattre. Quoi qu'il en soit, le résultat était le même, il ne semblait pas des plus ravi d'être de retour aux alentours de la citadelle d'Hyrule. Trop de mauvais souvenirs s'y trouvaient pour lui peut-être, son père emprisonné, sa jeunesse délinquante et futile… À moins qu'il est tout simplement "mal vieillit" comme diraient certains, avec le temps, il y avait des gens qui devenait aigri et supportait moins de chose et il lui arrivait parfois de se dire que c'était son cas. Tous les citadins pressés et les enfants qui le bousculaient en jouant n'arrangeaient pas sa vision du lieu en tout cas et c'est pourquoi ont le voyaient marcher avec l'air bougon au milieu des étals du marché. Quel grand bonheur cela était de vivre dans le désert où l'on ne croisait pas âme qui vive, ou alors des âmes tourmentés et perdus dans le piège infâme qu'était ce lieu bien entendu. Aussi étrange que cela puisse paraître, ou aussi étrange que Dorian puisse l'être lui-même, il préférait très largement sa vie là-bas à l'ancienne qu'il avait vécu ici-même. Elle lui correspondait mieux tout simplement. Mais ce n'était pas non plus une raison pour vivre en hermite à longueur de temps et parfois, il fallait bien qu'il se fasse violence et sorte de sa tanière. Seulement voilà, tout comme les bêtes sauvages qui somnolaient dans leurs cavernes pendant la saison la plus froide, le rouquin sortait rarement de chez lui d'humeur joyeuse.
De toute manière, qu'était-ce donc une humeur joyeuse chez lui ? Au mieux, un calme imperturbable dont personne ne saurait troubler la sérénité et au pire, l'irrépressible envie d'en faire voir de toutes les couleurs à son entourage. Alors peut-être valait-il mieux qu'il soit d'humeur ronchon, personne n'avait à s'en plaindre après tout. Il ne faisait que passer dans cette ville et ne comptait pas y faire de vieux os. Tournant à droite à un croisement, le sorcier échappa bien vite au tumulte du marché pour se retrouver dans une allée moins fréquenté à cette heure où le soleil commençait doucement à descendre dans le ciel pour aller disparaître derrière quelques montagnes lointaines. D'un pas tranquille, glissant comme une ombre sur le pavé, Dorian parcourut en silence la distance qui le séparait de sa destination, le temple du temps. L'édifice était comme dans son souvenir, assez sobre mais majestueux, imposant sa grandeur dans la citadelle. La respectabilité des lieux y faisait toujours régner un calme sans égal, ce qui n'était pas pour déplaire à l'unique visiteur de cette fin d'après-midi qui monta les marches et ouvrit la porte massive du temple. Une fois à l'intérieur, il la referma en essayant de ne pas trop la faire grincer, ce qui était compliqué compte tenu de la taille de la dite porte, puis il contempla la beauté immaculé du lieu qui paraissait totalement vide. Il n'y avait jamais grand monde ici de toute manière, à croire que les hylliens n'avaient que faire de la religion et de tous ce qui s'y rapprochait, alors qu'on pourrait croire qu'en ces temps troublés il y aurait au contraire une influence vers celle-ci. En même temps, avec l'une des trois prêtresses alliée à Ganondorf, on pouvait comprendre que les gens se méfient de la religion…
Mais peu importe, puisque Dorian n'apprécier pas la foule, il n'allait pas se plaindre que l'endroit soit désert. Il traversa donc le temple et s'avança droit vers l'autel, balayant au passage du regard les vitraux qui baignaient les lieux d'une faible lueur, signe qu'au dehors, le jour commençait à baisser. En reportant son attention vers l'autel, le rouquin put observer les inscriptions qui y étaient gravées, mais lorsqu'il se pencha pour les voir de plus près, un bruit résonna tout à coup derrière lui. Par reflex, Dorian se tourna vivement dans la direction d'où il venait et saisit le poignard à sa ceinture, sans pour autant le sortir. Aux aguets, il chercha un instant ce qui avait déclenché ce bruit avant d'apercevoir sur le sol les morceaux brisés d'une amphore, juste au-dessous du piédestal où elle devait se trouver quelques secondes plus tôt. Au milieu de ces débris se tenait un énorme chat gris, visiblement coupable du méfait, qui s'enfuit à toute vitesse une fois découvert. Ce qui fit pester le sorcier dans sa barbe, fâché d'avoir été dérangé pour si peu, tandis qu'il lâchait sa prise sur le poignard.
" – Maudite bestiole qui s'immisce même dans un lieu saint ! " Lâcha-t-il avec humeur, d'une voix sec mais pas si forte que cela. Même un asocial comme lui n'élevait pas la voix dans un lieu sacré.
[hrp/ Ce rp n'est pas privé, mais laissez la priorité au sage des lieux ;) /hrp]