Les doléances d'un idiot.

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Franc


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(vide)

[ J'ai lu attentivement le post-it sur les audiences. Je n'ai pas saisi toutes les subtilités du texte, dans le doute, je souhaite écrire ici avant de créer quelque chose directement dans la Salle d'Audience. J'attends donc une autorisation d'un dirigeant pour y accéder ]


Jamais il ne ressemblait tant à une fée qu'aujourd'hui. Il se dégoutait presque, tant on l'aurait confondu avec une petite pucelle des forêts. Non, il n'était pas aussi inutile qu'une femme sans talent, malgré sa juvénile beauté ! Il était fou et était doué dans sa tâche divine. Le soleil scintillait sur sa peau albâtre, cette chaire disgracieuse éblouissait presque les passants. Au loin un château au soleil levant, orange comme un fruit, sucrant les contours de la forteresse d'Hyrule. Ses petits pieds minces, enfonçaient dans des bottes de velours rouges foulèrent le graviers blancs. Un léger chemin en pente menait à la grille. Comment la franchir en ce petit matin ? Ah ! Impossible.

Le bouffon se planta devant le garde dénué d'âme. Il était telle une statue à son poste, sans trace d'humanité. L’Imbécile heureux saisit les grilles et les fit trembler en jouant sa comédie dramatique, larmes de crocodiles à l'appui.


Je viens proposer mes services géniaux de bouffon ! Vous avez des jongleurs, des ménestrels mais poins de fou à vos pieds, Princesse, Prince ! Je veux me plaindre de cette injustice ! Votre Royaume tombera dans la morosité sans mes traits d'esprit tranchants et vifs ! Je veux une audience !

Il tomba à genou, les barreaux de fer toujours dans ses mains gantées de cuir verdâtre. Il était prisonnier de la liberté du peuple. Le fou voulait être le bagnard de la cours royale, l'esclave du rire au service de ses majestés.

Qu'il aille aux cachots, peu importe ! Il pourrait toujours officier sa folie devant ses geôliers et obtenir réunion privée avec la Dame qui dirige.


Luka

Le Changelin

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(vide)

Le soleil se pointait à peine qu'Abigaïl se présentait à la salle de garde, vêtu de sa tunique de fonction. Quelques soldats s'étaient attablés sans empressement avant la patrouille matinale, dont l'hylien ne faisait toutefois pas partie. Il ne s'attarda pas au réfectoire, préférant privilégier le travail avant tout - d'autant plus qu'il avait déjà englouti son repas chez lui avant de partir - et se dirigea sans plus tarder vers le tableau d'affichage où était inscrit toutes les tâches à effectuer dans la journée. Quelques avis de recherche, qu'il balaya du regard sans grande conviction : son tour de garde avait lieu à quatorze heures, il n'aurait pas le temps pour une affaire aussi conséquente en une seule matinée... Il fit quelques pas de côté pour pouvoir déchiffrer les notes plus minimes. Alors qu'il étudiait attentivement le problème de nationalité d'une immigrante tout à fait légitime, son nom lui parvint subitement aux oreilles.

« Abigaïl, c'est toi qui as déposé la demande d'audience d'un certain Fol ? »

Le concerné se tourna vers son collègue, ne cherchant pas à dissimuler son expression ennuyée. Il se doutait bien que la nouvelle allait arriver sous peu : la demande avait été faite la veille et la communication entre la Garde et sa Majesté se portait à merveille - surtout en ces temps de tension non négligeables, où les informations devaient circuler rapidement. Il croisa les bras sur son torse, haussant un sourcil en attente du verdict.

« Oui. Alors ?

- Il l'a. Il est prévu que la Princesse le reçoive avant midi. Ordre des supérieurs, va le cueillir et amène-le jusqu'à son Altesse Royale. »

Au moins savait-il enfin ce qu'il allait faire de sa matinée. Ce n'était pas comme s'ils lui laissaient le choix. Son visage se renfrogne, sans pour autant s'assombrir ; au moins était-ce une bonne nouvelle pour l'individu saugrenu qu'était le Fou. Il tendit la main à son collègue, qui ne tarda pas à lui remettre les lourdes clés du portail d'entrée - accompagné d'un justificatif si les gardes postés devant se montraient réticents quant à la véracité de ses propos. Tournant sans tarder les talons, il se dirigea avec empressement en direction de la porte principale tandis que l'autre garde lui lançait d'une voix d'où perçait un léger amusement :

« Dépêche avant qu'il ne rameute tout le bourg avec ses farces ! »

Le roux lâcha un juron bien senti avant d'accélérer la cadence, sa marche se faisant quasi-militaire tant son dos était tendu. Bon sang, il ne voulait décidément pas savoir ce que l'imbécile de bouffon faisait en ce moment là. Certainement à se pâmer de désespoir devant les grilles du château, en attirant les regards de la populace locale.
Il dévala d'une traite la route sinueuse qui le menait jusqu'à la sortie du domaine royal, sentant à chaque pas effectué les clés métalliques claquer contre sa jambe. Le portail entrait déjà dans son champ de vision, ainsi que l'étrange chose blanchâtre qui secouait le grillage tel un taulard forcené.


« ...Je veux une audience ! »

Au moins, cela avait le mérite d'être clair. Levant les yeux au ciel d'un air exaspéré - devait-il vraiment se tenir ainsi aux barreaux, des larmes perlant à ses yeux blêmes ? - il fit un signe de la main aux gardes en faction avant de décrocher de sa ceinture le trousseau de clés. Il n'oublia pas de tendre aux sentinelles le document officiel avant d'entreprendre une approche du portail.
Il ne perdit pas de temps à toiser le burlesque personnage, préférant calmer ses crises et satisfaire ses attentes par la parole :


« C'bon, Fou, 'rrête de gueuler. Tu l'as, ton audience. »

Les dents serrées, il ne chercha pas à prêter l'oreille aux babillages agiles du bouffon. Qu'importe, qu'il le remerciât, ou qu'il le louât en lui donnant du "Sire". Il faisait son travail.
Il tourna la clé appropriée dans la serrure, avant de lancer sévèrement :


« Bouge d'là, tu gènes l'passage. »

Il n'attendit même pas que le Fou soit entièrement hors de portée pour pousser les lourdes grilles, les laissant grincer sur leurs battants. Ce n'était plus l'individu singulier à la langue bien pendue qui se tenait devant lui à présent, il en avait conscience : le bouffon devenait invité de Ses Majestés, tout du moins jusqu'à la fin de son entrevue avec eux ; nul doute qu'il parviendrait à se faire engager par la cour royale, bavard comme il était.
Le garde ne laissa pas sa méfiance transparaître, arborant plutôt une expression neutre tandis qu'il s'inclinait en direction de l'homme blafard.


« C'moi qui suis chargé d'vous mener à la salle d'audience. J'vous prie d'me suivre. »


Franc


Inventaire

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(vide)

Au fond du puits du désespoir, pataugeant dans la tristesse, une lumière apparue. Le flamboyant héros de la soldatesque était là. Fol manqua de se coinçait les doigts dans la grille après que son sauveur ait ouvert la porte de l'Espoir. L'étranger loufoque tomba sur ses fesses.

« Ah Sire ! Vous me sauvez des griffes de l’indifférence de ce garde grotesque ! Il pourrait faire un bon fou, dans son genre. »

Il dirigea vers la sentinelle un regard moqueur tout en lui tirant la langue. Cependant, Fol fit la grimace en voyant la mine déconfite de son Héros rouge. Le garde le considéra différemment. Le Fou venait donc d’acquérir un statut d'invité de marque. Il se remit sur pied, leva la tête d'un air faussement hautain puis dévisagea la sentinelle silencieuse.

« Faites place petit garde ! Le Fou Royale entre ! »

Il dépassa ce dernier, abasourdi, sans même attendre qu'Abigail lui montre la voie. Il posa un pied dans le domaine sacré de la Famille Royale. Fol se courba et nettoya sa culotte dégoutante de poussière ocre. Il se caressa les fesses en foudroyant la sentinelle des yeux. Ah ! Qu'il était bon de s'amuser de ce pauvre homme, coincé toute la journée dans ce chemin désert. Il se tourna vers le garde roux et lui ordonna d'un ton inquisiteur.

« Qu'on donne le repas à ce bougre ! Ce noble garde est las de sa tâche stupide, vous l'amènerez dans mes appartements privés ! »

Le Fou avait volontairement pris un accent bourgeois et niais. Toutefois, il reprit son sérieux, du moins ce qu'il considérait comme une attitude normale, envers Abigail.

« Je vous suie Sire ... »

La phrase ne fut même pas terminée que le fou gambadait déjà dans les jardins, cueillant quelques fleurs sublimes.

« ... Le dernier arrivé est un cul terreux ! »

S'exclama t il, joueur, en tirant la langue au gentil rouquin.


Luka

Le Changelin

Inventaire

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(vide)

L'attitude grotesque du Fou - qui se lançait à cœur joie dans une interprétation parodique de quelque grand nobliau vaniteux - ne laissa pas le jeune garde insensible : ses lèvres s'étiraient déjà, contre sa volonté, pour former sur son visage un sourire partagé entre l'amusement et l'incrédulité. C'est qu'il jouait bien son jeu, le bouffon ; l'hylien en aurait presque plaint la sentinelle dubitative, posée en faction en cette matinée claire.
Pour sa part, il était bien rassuré de ne pas s'être engagé dans le guet royal.


« Oublie-le, c'vaudrait mieux pour toi. », marmonna-t-il comme en guise d'excuse tout en passant à côté de son compagnon d'armes.

Il leva les yeux au ciel en apercevant les gestes burlesques de l'homme blafard, mais ne tarda pas à refermer le grillage tandis que le fou s'évertuait à tourner en dérision le factionnaire tout comme la bourgeoisie. Il raccrocha le trousseau à sa ceinture, avant de se tourner de nouveau vers l'individu excentrique...

Celui-ci s'était déjà évaporé.


« ... Le dernier arrivé est un cul terreux ! »

Sur le coup, le garde ne sut s'il devait en rire ou en pleurer. Il ne perdit pas de temps à détailler de son regard incrédule la situation plus que cocasse ; il se contenta d'avancer d'un pas preste vers l'invité royal, à deux doigts de pointer sur lui un index accusateur.

« Bordel, mais- Lâche les fleurs, fou ! C'propriété royale. »

L'hylien avait l'impression fugace de s'occuper d'un gosse turbulent et hyperactif, alors que l'étranger devait être plus âgé que lui... Il en avait même laissé tomber le vouvoiement.
Sans essayer de se faire discret, il se dépêcha de le dépasser afin d'ouvrir la voie. Il se doutait bien qu'ils allaient entamer une course jusqu'au château, étant donné l'attitude enfantine de l'invité... Il espérait juste que celui-ci ne finisse pas dans les douves, n'ayant absolument pas envie de se retrouver obligé de le repêcher.

La montée ne fut en aucun cas trop rude - même si cela ne l'empêcha pas de lancer des regards attentifs au bouffon, de temps à autre. Après tout, malgré sa constitution de danseur, rien n'indiquait chez lui une quelconque résistance à la chaleur. Le roux se demanda plus d'une fois comment une peau si livide pouvait survivre face aux rayons solaires.

Il les fit entrer par la porte principale du château, tentant d'ignorer les regards intrigués qui se déposaient sur eux, et retint un soupir exaspéré. Raison pour laquelle il préférait toujours passer par la porte de service : le château allait plonger en effervescence, après cette première entrevue. Il n'y avait - tout du moins, pas à la connaissance du garde - jamais eu présence de bouffon royal dans la cour d'Hyrule.

Nul doute que le Fou allait s'en délecter, pour les temps à venir.




[ HRP : Tu peux légitimement poster dans la salle d'audience à présent, Fol. Bonne continuation ! ]


Franc


Inventaire

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(vide)

Prit la main dans le sac par la vue aiguisée du Roux, Fol échappa un rire crispé et penaud. Il se mit rapidement à quatre patte dans l'herbe, grattant le sol de ses gants verts.

Z'inquietez pas p'tit gars, j'vais r'parer tout ça en un clin d'oeil, parole d'fou, j'ai la main qu'est verte 'savez ?

Fol creusa et replanta les fleurs jaunes qu'il avait arrachées. Il savait pertinemment qu'elle ne repousserait jamais, mais cette mascarade ne serait découverte que quelques jours plus tard, laissant au fou le temps nécessaire pour échafauder un alibi en béton. Il se releva, fier, soulagé en nettoyant ses braies turquoises. Il découvrit avec amusement que le garde rouge pressait le pas, il avait acceptez le jeu. Ce à quoi le bouffon réagit immédiatement en trempant ses fesses dans la terre fraichement retournée par ses soins auparavant.

Ne vous fatiguez pas à courir, c'est moi le cul - terreux.


Dit il en pointant le bas de son dos. Il rejoignit alors le garde royale. Les jardins étaient somptueux. Les pierres blanches immaculées qui constituaient les murailles étaient d'une grande pureté. Le château se devait sans doute de refléter l'âme de sa locataire. Il ne put s’empêcher de sourire. Les deux nouveaux amis passèrent la grande porte, devant des soldats royaux aux habits très nobles. Fol tapota l'épaule de son compagnon, avec affection.

Vous pouvez disposez, Garde. Merci pour la protection.


Il s'était exprimé avec énormément de sérieux, tel un invité important. Il donna un coup de coude, brisant son étrange attitude et lui envoya un clin d'oeil.

Vous m'avez sauvé du joug de ces soldats intolérants à mon égard.


Il reboutonna son pourpoint en lambeau et pénétra à l’intérieur du Château d'Hyrule, émerveillé.




[ Je te remercie beaucoup de t'être prêté au jeu, Abigail. Sans toi, cela aurait été plutôt compliqué ! Merci. ]