De l'histoire d'une bourse vide et de l'histoire des cartes.

RP Libre.

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Héros du Temps

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(vide)

Il déboucla sa ceinture, baissa ses frusques militaires et soulagea sa vessie contre un mur un peu à l'abri des regards, mais sans trop s'en soucier. De toute façon, qui ne pissait pas sur les murs du Nez-Rouge ? L'auberge appartenait à NuttyK, (bien qu'il n'en soit pas le patron, il avait employé quelqu'un pour cela) dont on entendait plus souvent du mal que du bien en réalité. Pisser sur ses murs, c'était comme lui pisser dessus quelque part. Le fraichement fait soldat aimait l'idée. Il se souvenait de la fois ou le goblinoïde l'avait attrapé par la peau du cou parce qu'il n'avait pas fait l'appoint et avait rogné quelques rubis. Connard de riche, pensait-il.

Absorbé dans des rêves de Goblins trempé de son urine alcoolisée, il ne faisait pas attention à qui pouvait passer proche, qui pouvait pousser une porte et entrer dans la taverne alors qu'approchait sévèrement le couvre-feu. L'Général Rusadir aurait sûrement voulu qu'il retourne au travail, mais là il ne pouvait pas. Puis, quel mal ça pouvait faire si quelques péons allaient boire une cervoise ou deux avant de retourner voir la femme ? Les temps étaient trop sombres pour qu'il interdise a quelques ouvriers fatigués et lassés de leurs épouses de s'accorder un peu de bibine par soir. Au pire y'aurait une bagare. Et après ? Il pourrait intervenir et aurait mis les mêmes péons au frais, il serait récompensé. Tout bénéfices pour lui, en définitive.

Il ne nota donc bien évidement pas cette main marquée d'une oblongue cicatrice blanche se poser sur le bois ébréché de la porte. Pire il s'en foutait.

Link manqua de s'arrêter avant d'entrer dans la chaleureuse enceinte du bâtiment. La lune brillait bien plus haut, sans ce sourire qui l'avait tant effrayé, plus jeune. L'autrefois-Champion de Farore jeta un bref regard sur sa main mutilée. Il se revoyait presque dans les Snowlands de Jake le Jarl. Non. Le froid n'était pas là. La neige n'était pas là. Edelwine ne chantait pas à l'intérieur, Jared ne buvait pas sa première corne à l'intérieur. Les morts n'étaient pas là. Il entra, laissant le passé et ses fantômes derrière lui, quoique persuadé d'entendre la voix de la jolie blonde lui chanter cette chanson qu'elle aimait tout particulièrement. Voyages, horizons, libertés et chasse prenaient le pas sur batailles, devoir, honneur et amours dans cet air qui lui revenait avec une force qu'il ne lui connaissait pas.

Le Fils-de-Personne renifla. Il avait le sentiment qu'il les trouverait là, Jared et elle en train de danser. Il sentit ses doigts trembler, légèrement. Plus que jamais il ne voulait pas affronter l'image qui lui déchirait les yeux. Tournant le dos à l'ensemble des gens présents, il ferma la porte, effrayé à l'idée de les revoir. Et une fois la porte fermée, il réalisa qu'il ne savait même pas pourquoi il était là. Il l'avait dit à l'armurier plus tôt : il était sans le sou. Qu'espérait-il ? Qu'on lui ferait l'aumône d'une assiette pour faire passer l'acre goût des oranges de Belle ? Il n'en savait rien.

Ses doigts s'accrochèrent – discrètement – à nouveau au morceau de fer noir qui faisait office d'anse à l'entrée du Nez-Rouge. Par la barbe de Darunia, que faisait-il là ?! Il avait peut être plus urgent à faire que cela non ? Quelque entité dont il ignorait tout à rechercher, une promesse à tenir, ne serait-ce que cela. La peste soient ces pieds qui le menaient il ne savait où. « If you don't keep your feet, there's no knowing where you might be swept off to. », lui avait-on dit autrefois, avant qu'il ne quitte la Forêt. Rien de plus vrai, en vérité. Et sa forêt lui manquait. Il s'y sentait particulièrement attiré, soudainement.

La porte lui tapa dans le dos, l'Hylien réalisa qu'il encombrait l'unique gorge dont disposait la petite échoppe. Prestement il se décala sur la gauche, avant que n'entre le soldat qu'il avait croisé un instant plus tôt.
« L'couvre-feu approche, Aithne. J'sais bien qu'eul Nut'K on l'embête pas, c'la dit faudrait penser à fermer. »

Un nouvel élement qui lui était sorti de la tête. Jamais, de mémoire d'Hylien, un couvre-feu n'avait été instauré. Il pouvait bien se tromper, mais c'était là fait pour lequel il aurait mis sa main à couper sans hésiter. Il resta silencieux, et se fit discret, regrettant la cape qu'il avait laissé à Light avant son combat sur le parvis de la demeure du Gérudo. De même, il lui semblait que son ami avait aussi en sa possession le Monocle de Vérité. Il espérait que le Phénix s'en était sorti indemne, mais comme pour l'état de Malon, il n'avait pas la moindre certitude. Son coeur se serra encore une fois. Tous ceux dont il se rapprochait lui semblaient condamnés. Que l'on s'en prenne à lui, soit. Il avait plus de mal à ce que l'on s'en prenne à ses (rares) proches.

Subtil mélange de découragement et de colère qui faisait briller ses yeux de givre. Il s'avança, jonglant entre les tables, les rires gras et autres sifflements concernant la danseuse Gérudo remarquablement mise à nue. Bientôt arrivé devant le comptoir, il chercha les yeux du dénommé Aithne. Feu, en langage plus courant, ne put-il s'empêcher de penser. « Tavernier, lança-t-il, la voix forte et claire, le regard glacial, je n'ai pas le moindre argent mais ne viens pas consommer. J'aimerais savoir si tu m'accorderais le droit de consulter ta carte en détail. »

Direct, franc et sans détour. Du menton, il designa la carte clouée au mur Ouest de l'auberge. Ses yeux quittèrent l'homme l'espace d'un bref instant pour mieux y revenir. Le tavernier était chauve mais portait de larges favoris qui lui donnaient une allure austère. Pour autant sur son visage semblait s'être gravé un air d'incompréhension. « Pardon ?! » S'enquit-il simplement. A l'évidence, c'était la première fois qu'on lui posait pareille question. Des gamins qui voulaient consommer sans payer, il en croisait à la pelle, sans doute. « J'ai besoin de ta carte. Je resterais non loin, tu n'as rien à craindre. » Lâcha Link, soucieux de le mettre à l'aise.

Il n'eut pas besoin de se faire répéter la chose deux fois. Les établissements de NuttyK tenaient leurs cartes à jour avec une précision qui faisait souvent rager les cartographes qu'il avait été amené à rencontrer. Bien entendu, il ne s'agissait pas de changement radical de la géographie Hylienne, mais il pourrait y voir s'il s'était passé quelque chose de particulier, un endroit à éviter, quoique ce soit qui se rapporte à de "l'événementiel" in facto.

Installé sur la table la plus à l'Ouest, le vagabond avait eu le droit de dégrafer le parchemin qui représentait le Royaume. Quelques rapides informations avant de s'en aller, dans les ombres de la nuit.


Swann

Cygne Noir

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(vide)

Quelques jours seulement avaient passé depuis sa trouvaille. L'animal, d'ordinaire si fier et sauvage, s'était mué en un parfait compagnon. C'était simple : il le suivait, un peu partout où Swann voyageait. Il avait perdu de son agressivité envers la race humaine ; une bonne chose pour tout le monde. Il n'en restait pas moins méfiant envers tout nouveau visage qui s'approchait de trop près et qui portait son attention sur lui.
Il avait regagné de sa superbe, également, grâce aux soins et la nourriture que lui donnait régulièrement la jeune femme. Il réclamait bien souvent, tant et si bien qu'elle dû trouver de nouveaux élèves pour pouvoir s'en sortir. Il était certain que si elle n'avait pas la chance d'être pourvu de cette rentrée d'argent régulière, elle n'aurait d'autre choix que de le nourrir beaucoup plus rarement. Pas un problème en soi, mais cela aurait ralenti son difficile rétablissement. Quant à sa patte, il pouvait l'utiliser pour marcher de nouveau sans trop de problème. C'était surtout lors des courses qu'elle lui faisait défaut.

Le guépard n'était normalement pas un animal domestique, mais le Cygne Noir était devenu comme une nouvelle mère pour le jeune animal. Elle s'était renseigné : il était encore très jeune, et donc inexpérimenté dans de nombreux domaines, dont un fondamental. La chasse. La traque des proies. C'était fort heureusement un domaine dans lequel l'ex-assassin excellait... Elle l’entraînerait, pour sûr, une fois rétabli. En attendant, il lui fallait acheter des kilos de viande à foison pour satisfaire son féroce appétit.
Les deux inséparables se dirigeaient vers l'auberge de NuttyK, où Swann retrouvait régulièrement un ami chasseur, ce brave Jaris Odéon. Un pseudonyme, puisque lui aussi était un ancien criminel. Seatah n'était pas encore pleinement habitué à son nouvel environnement urbain. Pas à pas, il suivait sa "mère", la tête basse, comme soucieux de ne pas se faire remarquer dans la nuit. Il semblait croire que cela fonctionnait, mais l'on pouvait en juger du contraire aux vues des multiples regards se tournant vers l'inhabituel animal à la robe tacheté. Rien de plus normal.

Ils y étaient arrivés. Selon les recommandations antérieures du tavernier, elle attacha un bout de ficelle au cou du gros matou. Le premier cité, qui déjà n'admettait pas d'animaux dans l'établissement, l'avait menacé en effet de plus pouvoir l'accepter avec "la bête" - c'était là ses mots - si elle ne faisait pas quelque chose pour veiller à la sécurité des clients. Entièrement confiant en elle, le guépard se laissa faire ; peut-être savait-il que sans cela, il n'aurait pas droit à son dîner ? En tous les cas, l'étrange duo entra à l'intérieur de l'enseigne.
« Ah, Swann ! » lança d'emblée le tavernier en voyant la jeune femme arriver. « Ton ami est là-bas, ma grande » annonça-t-il en pointant du doigt une table où se trouvait assis un homme d'une quarantaine d'années, bien bâti, à la barbe touffu et aux rides fortement accentué par une forte consommation d'alcool. D'un geste de main pour le remercier, elle rejoignit bien vite Jaris, qui l'accueillit avec un franc sourire.

" Ah ! Te voila enfin ! J'allais partir, t'as bien d'la chance. "
" Bonsoir ", commença-t-elle en lui renvoyant un rictus sympathique. " Excuse-moi pour le retard, Seatah était un peu nerveux en partant. "
" Sûr qu'il sentait son morceau d'chair fraîche arriver au Bourg, haha ! "

L'imposant homme attrapa d'une solide poigne un gros paquet, qu'il ouvrit, laissant voir une imposante pièce de viande. Il la jeta au sol, s'exclamant : « Tiens mon beau, régale-toi ! ». La suite ne fut qu'un brève échange de banalité au bout duquel le solide gaillard dû se retirer, non sans finir sa chope de bière d'une traite, qu'il avait laissé au trois-quart pleine.
Tandis que le félin déchiquetait son épais morceau avec un malin plaisir, Swann l'attacha au pied de la table puis s'en alla au comptoir, pour s'y accouder et commander une boisson. Un verre de rhum, pour le coup. Elle y avait pris goût, à ce qu'elle définissait dorénavant comme un succulent breuvage.

" Tu sembles inquiet ", avoua Swann au tavernier, entre deux gorgées.
" J'dirais perplexe, plutôt. "
" Qu'est-ce qui t'arrive ? "
" Hmm... "

L'homme austère lâcha un regard sombre en direction du mur Ouest, tout en essuyant le même verre qu'il tenait dans les mains depuis plus d'une minute. C'était un peu ce qui avait mis la puce à l'oreille de la jeune femme, outre son comportement un moins festif qu'à l'accoutumé. Elle jeta un rapide coup d'oeil à son tour, pour y découvrir un homme seul, en train d'étudier une carte avec une attention toute particulière. Aucune consommation à sa table. Il ne devait pas être là depuis bien longtemps.
« Il a demandé à voir la carte sans détour. Je sais pas pourquoi, il me laisse une drôle d'impression », expliqua le tavernier, avant de s'enfermer dans le silence. Il n'avait pas envie de s'étaler, car il lui fallait maintenant se préparer pour la fermeture du Nez-Rouge. mais il fut soulagé, aussi, lorsque Swann lâcha deux rubis sur le comptoir avant de partir à la rencontre du garçon. Si elle s'occupait de ce cas étrange, il n'avait plus à se focaliser dessus.

Elle trouvait l'homme un peu paranoïaque pour le coup. Cependant, cela lui faisait plaisir de lui rendre ce petit service et de détacher son attention sur ce garçon à la chevelure blonde. Son verre à moitié rempli dans la main, elle se dirigeait d'un pas nonchalant jusqu'à ce monsieur. Les yeux rivés sur lui, elle arriva de côté et posa délicatement son verre sur la table pour signaler sa présence sans trop se montrer abrupte. « Excuse-moi, garçon », fit-elle dans son sourire habituellement franc, mais qui là sentait le réchauffé à cause d'un certain manque de spontanéité, « Ça... ça ne te dérange pas si je jette un oeil à la carte, deux minutes ? Il faut vraiment que j'y vois plus clair avant de partir d'ici ». Dans un sens, elle disait vrai, mais il fallait être dans sa tête pour le savoir (bande de privilégiés que vous êtes !). Elle avait effectivement besoin d'observer de plus près la Forêt Kokiri avant de s'y aventurer pour une affaire spéciale. Une affaire d'Ambré...


Eckard Falskord


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(vide)

"La nuit s'noircit d'un poil plus, l'couvre feu approche !" s'exclama haut et fort un homme en armure, hallebarde en main, devant la fontaine de la place. D'un age avancé semblait-il, mais peu assuré dans ses paroles. Était-il encore l'un de ces nouveaux gardes recrutés par la princesse ou bien ce récent promu général, par pur désespoir ? L'ensemble de la garde avait bien perdu de son éclat. Peut-être était-ce dû à la perte des meilleurs éléments de l'armée hylienne lors de la bataille du désert, survenue quelques semaines avant l'arrivée du blondinet dans le coeur du pays. "L'couvre feu 'proche, jeunes gens !" clamait-il toujours plus fort, faisant par la même sursauter le Londëyantien qui était rentré de justesse au bourg, alors que le pont-levis se redressait pour clôturer la journée. La chance l'accompagnait. Toujours dépourvu d'un logis et refusant inexorablement les nombreuses propositions d'hébergement des Gerudos (ce qu'il trouvait toujours bien plus étrange malgré un "second" service qu'il leur eut rendu -si toutefois fusse-t-il possible de parler d'un service-). Le jeune homme préférait largement trouver refuge et dormir dans une ruelle du bourg plutôt que dans une plaine infestée de monstres, et d'autant plus à la nuit tombée. Son chemin pour parvenir jusqu'ici ne fut pas sans embûches, d'ailleurs.

"Ferm'donc ta yeule, foutu garde ! T'nous les brise !" hurla un homme d'age avancé, barbu, maigre et en haillons. Un mendiant, tout au plus. Idée saugrenue de sa part, car le garde en question s'avança vers lui d'un pas brusque et lui envoya un poing dans la mâchoire. L'homme fit un vol-plané jusqu'au mur près duquel il n'était pas -plus- très loin. Une longue plainte résonna ensuite dans la place après quoi le chevalier grommela dans sa barbe, s'en retournant à son poste. La rixe eut bien failli empirer si le vieil homme avait continué sa provocation. Quoiqu'un coup comme celui qu'il venait de manger aurait put aisément le tuer.
Le jeune blond avait regardé la scène de loin, la main sur le pommeau de Sverdsol, tremblante. Il s'était apprêté à courir au secours du vieillard, mais ses jambes s'arrêtèrent quand il vit qu'un garde lui avait infligé cette attaque. Le garçon ne pouvait rien y faire, ou bien il allait aux devants de nombreux problèmes, lui aussi. Il ne se contenta que de serrer les dents, laissant aussi échapper une petite onomatopée de mécontentement.
"Pff."

Endë se dirigea alors vers une des tavernes du bourg. Les gens s'y pressaient en voyant arriver l'heure du couvre-feu. La plèbe souhaitant oublier ses problèmes, ceux-ci devenus plus nombreux que jamais ; rien ne faisait plus plaisir qu'un verre réchauffant. Une dizaine de personnes se précipitèrent pour entrer avant le guerrier non-aguerri. Celui-ci n'avait récemment bu que de l'eau et du vin lors de son séjour chez les Gerudos, d'où il revenait. Et il désirait se désaltérer calmement d'une toute autre saveur dont lui-même n'aura connaissance qu'après être définitivement entré.
Un monde fou déambulait ici. Toutes les tables étaient déjà bombées de personnes, surchargées pour certaines et beaucoup buvaient debout. Lui qui désirait se reposer après une longue journée de marche, c'était d'ores et déjà peine perdue. Le garçon marcha jusqu'au comptoir, lui aussi bien occupé. Le patron n'allait pas être libre avant un bon moment, aussi le blondinet se fit-il une place, accoudé au bar, patient.
Cinq bonnes minutes durèrent, pendant lesquelles du monde se fit servir, pendant lesquelles il commença à somnoler, toujours accoudé, sa main retenant sa tête de plus en plus lourde, de même que ses paupières. Le pauvre était exténué et allait s'endormir au coeur du boucan infernal de la taverne...


"Hoé réveilles-toi monsieur !"

Le Londëyantien sursauta, ouvrant grand les yeux. On lui avait tapoté sur l'épaule. Derrière le comptoir se tenait une jeune fille d'environ seize ans, si ce n'était moins. Une rouquine aux cheveux mi-longs retenus en arrière par un bandeau pourpre à motifs en forme de fleurs. Son cou était décoré d'un foulard rouge et ses vêtements brun-blanc aux amples manches laissaient paraître deux frêles épaules. Ses grands yeux marrons regardaient innocemment le garçon encore surpris qu'on l'ait réveillé. "Ne me regarde pas avec ces yeux-là, le blond ! Je sais ce que tu penses : une femme qui sert de l'alcool ? Impensable !
- N... non, je...
- C'est pas grave. T'es mignon donc je te pardonne, hihi. Je m'appelle Ariela et suis la fille du patron. Je travaille ici lorsqu'il y a trop de monde, ça me fait un peu d'argent de poche. Tu veux boire quelque chose ?

Endë regarda autour de lui pour voir les nombreux breuvages qu'on servait dans cette taverne. Il vit des chopes de ce liquide brunâtre et mousseux et se rappela de la seule et unique fois qu'il en eut bu. Le garçon ne souhaitait pas réitérer l'expérience car cela n'avait pas fait bon ménage avec lui. Puis il distingua une caisse remplie de bouteilles derrière Ariela. Cette boîte en bois était munie du symbole du ranch Lon Lon, à savoir, une tête de vache. Cela l'interpella immédiatement, se remémorant de la belle Malon et de son fainéant de père. Un petit sourire se dessina sur le visage du blond et il designa du doigt ces gros flacons. "Je voudrais deux bouteilles." annonça-t-il. Après quoi Ariela lui annonça le prix qu'il paya sans plus attendre. Endë savait bien que les employés du ranch produisaient du lait, et il allait enfin avoir l'occasion d'en goûter. Les deux exemplaires en mains le rafraîchissaient déjà beaucoup avant même de les boire. Mais le garçon souhaitait avant tout s'asseoir, ce qui allait s'annoncer être une tâche ardue. Le guerrier traversa la grande pièce de long en large, plusieurs fois. Jusqu'à trouver une table où deux personnes se trouvaient. Un jeune homme aussi blond que lui et Swann, une femme qu'il avait déjà rencontrée dans une auberge de la ville. Étonnant, il avait re-pensé à elle tout en commandant à boire, justement ! Le blondinet était heureux de la revoir après tout ce temps.

Leur table ne comportait plus qu'une place encore libre, par chance. Mais Endë n'osa pas encore s'asseoir, voulant s'assurer qu'il avait vu juste en reconnaissant Swann, car celle-ci semblait concentrée sur la lecture d'une carte. L'homme d'or et de blanc resta donc planté là comme un piquet, avec ses deux bouteilles en main, attendant qu'on le remarque.


Sen Hime


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La petite auberge était décidément bien remplie, et Sen ne cessait ses allers et retours d'un côté à l'autre de la salle, prenant garde à lever son plateau bien haut pour ne bousculer personne. Une fois de plus, elle se trouvait au milieu de toute cette agitation, et elle allait devoir y rester encore plusieurs heures. La peste soit du nouveau Général, et de ce maudit couvre-feu ! Comme si ses affaires n’avaient pas déjà été rendues assez difficiles par une surveillance accrue. Dire qu’elle avait servi ce chien, elle avait même pris part à sa table ! Si elle avait su à ce moment ce qu’il allait devenir et combien il allait lui compliquer la vie… Eh bien… Qu’aurait-elle fait ? Elle soupira devant son impuissance. Le supprimer ? Plus facile à dire qu’à faire, les temps étaient déjà durs à ce moment-là, et quand bien même elle se serait rapprochée plus de l’homme, elle doutait bien avoir pu faire quoique ce soit pour empêcher ce désastre. Il fallait s’investir beaucoup pour obtenir tant d’ascendant sur un homme, et il suffisait de bien peu pour perdre cette emprise, or il était bien hors de question qu’elle s’emprisonne de la sorte avec le moindre mâle.
Elle devrait trouver une autre solution, mais plus le temps passait, et plus elle allongeait ses horaires de serveuse qui grignotaient son temps libre. Voilà pourquoi elle était obligée de travailler là certains soirs. Avec le couvre-feu, elle ne pouvait plus travailler tard au Village Cocorico et rentrer ensuite chez elle à la Place du marché, ce qui lui laissait trois choix : braver le couvre feu, mais elle n’avait aucunement l’intention de se rompre le cou en escaladant le pont-levis et ne souhaitait pas attirer l’attention des représentants de la Loi sur elle ; payer une chambre à l’auberge de NuttyK, mais elle n’avait pas l’envie d’y perdre une part de son salaire alors qu’elle se trouvait obligée de tant travailler pour mettre des rubis de côté ; travailler dans cet établissement, choix qu’elle avait finalement fait par dépit. Elle travaillait toujours pour le même grand patron, même si c’était de façon moins directe, et cela lui permettait d’étendre ses horaires la nuit malgré le couvre-feu. Comme si elle avait voulu les étendre… Elle jeta un coup d’œil sur la salle alors qu’elle la parcourait pour aller déposer le contenu du plateau à une table quelconque au fond.


Observer les clients autour d’elle était une bien maigre consolation. Les informations devenaient bien moins intéressantes dès lors qu’elle n’avait plus la possibilité d’exécuter tranquillement ses activités habituelles. Toutefois, on ne perd pas si facilement une habitude acquise depuis le plus jeune âge, et elle ne pouvait supporter l’idée d’ignorer peut-être des éléments déterminants. Aussi continuait-elle machinalement à laisser traîner son regard et ses oreilles tout autour d’elle, ce qui lui permettait de se distraire un peu pendant la soirée, et lui permettait de garder son calme. Du moins… Quand il y avait de l’action. L’auberge était plus modeste que celle de NuttyK, et sous une atmosphère plus chaleureuse elle accueillait pour beaucoup des habitués. Moins tapageuse, mais aussi moins prestigieuse que son homologue du Village Cocorico, le Nez-Rouge pouvait néanmoins se targuer d’être un endroit où il faisait bon vivre. Il y avait bien sûr toujours des voyageurs et autres gens de passage, mais elle n’était jamais sûre de trouver chaque soir de quoi mériter son attention.

Elle interrompit son geste au moment de poser le verre sur la table, les yeux fixés sur la porte d’entrée.

« Hey, Sen, tu rêvasses ma jolie ? ~ »

Elle retint une expression agacée et reprit prestement son geste avec un sourire d’excuse. Comme elle exécrait que les gens la connaissent ainsi. C’était une preuve de plus qu’elle passait là trop de temps, même si elle avait encore le luxe de ne pas être là chaque soir. Combien de temps l’aurait-elle encore… ? Elle reprit son plateau sous le bras et retourna au comptoir avec, évitant ainsi poliment toute conversation. Ses yeux retournèrent toutefois fixer ce qui avait attiré son attention un peu plus tôt. Un énorme chat dont les dents semblaient elles aussi adaptées à sa grande taille venait de faire son entrée aux côtés d’une jeune femme. Elle ne doutait pas qu’il possède des griffes du même acabit. En réalité ce ne devait pas être un chat, ou il avait subit quelque transformation, mais elle n’avait jamais vu pareil animal. Sen s’en étonna au vu de la politique du patron concernant les bêtes dans son établissement, mais ce dernier ne dit mot sur ce sujet. Elle se fit néanmoins la remarque qu’elle n’aurait pas voulu contrarier la bête en question, et choisit de laisser la tâche à qui d’autre le souhaiterait de faire à la demoiselle une éventuelle remarque sur son compagnon à la mâchoire bien fournie.

Ne souhaitant pas approcher de trop près l’animal si elle pouvait l’éviter, elle avait renoncé à essayer d’en savoir plus ce dernier. Les gens assis ailleurs dans la salle n’avaient pas l’air d’en savoir beaucoup plus qu’elle, et elle avait entendu des débats à certaines tables pour tenter de découvrir son identité. Sans grand succès d’ailleurs, car malgré un nombre incalculable de noms étranges cités ils n’avaient pas réussi à se mettre d’accord.
Occupée à remplir un verre au comptoir, elle releva les yeux en direction du patron quand un jeune homme blond vint l’interpeler pour lui demander à décrocher la carte du mur. Curieux. Elle aurait bien voulu aller s’enquérir de ce que le jeune homme cherchait, mais ç’aurait sans doute été mal vu par le patron, elle ne pouvait guère prétendre vouloir lui proposer innocemment à boire alors qu’elle avait pu entendre distinctement qu’il ne souhaitait rien. Quel ennui ! Le gros défaut des gens seuls et sobres, c’est qu’ils ne parlent pas, et ne révèlent pas leurs secrets !


Dépitée, elle reprit le travail, gardant toutefois un œil à la table où l’étrange client s’était installé, mais tout ce qu’elle pouvait voir, c’était un jeune homme penché sur une carte. Ne pouvait-il donc pas être plus démonstratif ? Il y avait tellement de probabilités pour qu’il ait l’air si intéressé par cette carte au point d’en négliger la boisson, dont certaines possibilités pleinement intéressantes… Voilà ce qui occupa son esprit dans les instants qui suivirent.

Elle s’arrêta un instant dans son travail en voyant la fille du patron qui discutait avec un client, un jeune homme, blond lui aussi, qui semblait avoir été tiré de ses rêveries. Amusée, elle observa un instant discrètement la scène, faisant mine de réajuster sa tenue. Elle ne savait pas si la jeune fille était tout simplement imprudente à s’exposer si ouvertement aux hommes, ou bien moins prude que ne le pensait son père, mais heureusement pour elle, l’homme sembla bien plus intéressé par le lait qu’elle lui vendit que par ses charmes. Se remettant à la tâche, elle alla prendre une nouvelle commande. De retour pour servir les clients en question elle remarqua qu’à présent le jeune-homme-à-la-carte n’était plus seul. Il avait été rejoint par la jeune-femme-au-chat-massif et le jeune homme qu’elle avait observé un peu avant avec la fille du patron. Elle se dit qu’elle n’avait aucune raison de ne pas saisir sa propre chance d’en apprendre plus maintenant qu’un certain temps s’était écoulé. Elle marcha résolument jusqu’à la table, décidée à proposer poliment ses services à l’homme.

En arrivant face à lui, elle entreprit de le détailler plus minutieusement qu’elle ne l’avait fait jusque là. Elle n’arrivait toutefois pas à déterminer sa position. Il n’avait pas les manières d’un noble, mais indéniablement, il avait des vêtements des plus luxueux, et elle aurait mis la main à couper que ce qu’elle apercevait briller à son oreille à travers ses cheveux était une boucle d’oreille en or, et pas des plus modestes. Nul attirail de marchand pourtant. Lorsqu’elle aperçut ses yeux bleus glacés et leur air résolu, elle comprit ce qui avait déstabilisé le patron. Les deux autres jeunes gens étant déjà servis, elle se concentra sur celui qui n’avait jusque là pas bu une goutte. D’un ton emprunt de prévenance, elle prit la parole, comme si elle s’adressait à un érudit borné refusant de lever la tête de ses études.

« Ne souhaitez-vous toujours rien à boire, Messire ? Cela vous ferait le plus grand bien. Ou un renseignement peut-être ? Si vous avez besoin d’un guide à Hyrule je peux me targuer de connaître la région comme ma poche. »

Un sourire des plus innocents et chaleureux accueillait cette proposition.


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Héros du Temps

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Le bruit se fit dans la salle et il déporta son attention le temps d'un regard. Ce bref coup d'oeil lui apporta autant d'informations qu'il n'en avait besoin. Sans être un habitué des tavernes, il savait que de coutume pouvait éclater quelque rixe au pretexte souvent bien simplet. Il ne désirait pas être mêlé à ça, cependant, il lui fallait rester a minima attentif à ce qui pouvait se passer concrètement autour de lui, sans quoi... Un coup était bien vite arrivé, il le savait d'expérience.

Rien ne lui semblait annoncer une dispute, néanmoins. Un guépard effrayait les quelques ripailleurs qu'accueillait le Nez-Rouge d'Aithne. Pas grand chose de surprenant, en vérité : rares étaient les Hyliens à avoir pu rencontrer ce genre d'animal tout à fait étranger au Royaume. Si vite renseigné qu'il fut, si vite retourné à sa carte. Le lac d'Hylia était barré d'une grosse croix rouge dont il n'ignorait pas un instant le sens. Sans avoir été là, l'affrontement qui s'y était donné était l'une des seules choses qu'il savait sans doute mieux que quiconque — depuis plusieurs semaines, déjà.
Une seconde croix (d'un trait plus fin et d'une couleur moins prononcée, moins saturée) trônait fièrement sur la Grand-Place-aux-pieds-du-Castel. Flora ; qu'il avait rencontré quelques heures auparavant ; lui avait narré les récents événements qui avait pu frapper le Temple du Temps, mais... Triste intuition que celle qui le mettait sur la raide pente du doute. Quand bien même la Cathédrale et la Foi tenaient de ce côté sacré si cher à ses frères, le blond était prêt à parier sa main que la Capitale s'était faite théâtre d'autres sinistres.

Devant ses yeux aux reflets boréals, l'Hylien posa deux pavois de tissus et de chair. C'était ainsi, à chaque fois qu'il s'éloignait. Comme si les Déesses s'amusaient à tourmenter ce qu'il aimait, pour qu'il y revint le plus prestement possible. A défaut de pouvoir offrir une quelconque bourse, à défaut de financer l'entraînement de troupes pour protéger le Royaume, l'Enfant des Bois avait offert aux terres d'Hyrule son coeur, bien des années plutôt. C'est l'apanage des pauvres, dit-on, que d'offrir son coeur. Mais c'est sans doute présent bien plus fort que l'on puisse réaliser — c'était en tout cas la plus belle offrande qu'il avait fait.

Fluette et souriante - d'un sourire surjoué ceci dit - fut la voix qui le tira de derrière les écus qu'il avait jeté sur les deux billes de givre de son regard. Une voix de femme, incontestablement. Jeune. Ses yeux confirmèrent ce que lui disaient ses oreilles (pointues, pour mieux recevoir les messages des Trois — croyaient les Hyliens). Teint plutôt clair, cheveux d'ébènes. Tatouée. Relativement petite, plus qu'il ne l'était en tout cas. Une vingtaine d'années, à l'évidence, et un corps plutôt sec. Non pas avare dans les courbes qui faisaient d'elle une femme, mais musclé et noueux. Les vêtements moulants trahissaient pour qui savait voir une habitude du combat.


"Fais." Glissa-t-il simplement, en tournant le papier à la forte odeur de ranci vers la demoiselle. Le planisphère encombrait la quasi totalité de la table, de telle sorte que pour poser son verre, la jeune femme n'avait eu à disposition qu'un espace particulièrement exigu. Et le silence s'empara de cette conversation naissante qu'il ne nourrissait pas. Il n'avait jamais été de ceux qui alimentent les entretiens. Dans l'attente de récupérer la carte qu'il avait empruntée lui même, il posa les yeux sur l'animal. Maîtresse détaillée, déjà. Le félin se pourléchait les babines, les pattes noyée dans une graisse sanguine qui imbibait un morceau de papier (qu'on devinait être un journal). « Il ne chasse pas ? » s'enquit Link, sur un ton particulièrement naturel. Il n'avait jamais vu pareille bête nourrie et entretenue par l'Homme.

Un nouvel individu s'invita, derrière la guerrière. Nouveau coup d'oeil rapide. Les plaques d'armures en disaient suffisamment pour que le Fils-de-Personne eût besoin de s'attarder. Un guerrier de plus. Le monde avait bien changé depuis la première fois qu'il avait eu à tirer le fer. Une prise de conscience indéniable avait poussé les gens à se donner les moyens de se défendre eux même. Pour autant, la juvénilité se lisait encore sur le faciès du pré-adulte derrière cette femme déjà aguerrie.
« Ton ami ? » Glissa-t-il alors, sans avertissement, ni plus ample précision. Un geste bref (tant du menton que du regard) invitait ce regard d'ambre à se poser sur l'homme dans son dos. Icelui tenait deux bouteilles de lait en provenance du Ranch, qui tirèrent un sourire tant amusé que soulagé a l'ancien Champion de Farore. Si le Ranch produisait encore du lait, c'est qu'elle allait bien.

Le blond poussa un petit soupir, vraiment content. Un énorme poids venait de s'envoler de ses épaules, et cette nouvelle le mettait sincèrement en joie. Malon vivante, plus rien (ou presque) ne pouvait l'atteindre ce soir. La mimique qui étirait ses lèvres si spontanément, les yeux qui retrouvaient l'air rieur qu'avait connu Saria... Son visage s'illuminait sans qu'il n'ait la moindre prise dessus. A nouveau, il était heureux.


"Tu as..." Lança-t-il à l'égard du gamin, avant de n'être coupé par une jolie serveuse qui se présentait à lui. Manifestement désireuse de l'aider – quoiqu'elle eu pût servir de guilde à la jeune femme –, elle lui proposa tant à boire que de le guider là où il désirait aller. Link ne souhaitait que retrouver la rouquine, mais il savait aussi qu'il ne le pourrait pas avant un moment. Il était des choses qui étaient prioritaires sur d'autres et celle-ci faisait hélas parti de ce qui devait attendre. « Je... » Commença-t-il, un brin hésitant quand à la construction de sa phrase. Il avait furieusement souvenir d'une autre proposition de le guider que lui avait fait un homme encapuchonné, à quelques heures de la prise du Temple par Ganondorf et celle qui devait devenir son épouse. « Je n'ai pas de quoi payer ce que tu proposes, Dame-qui-sert. » Aucune condescendance dans ses propos, juste un simple reflet de la réalité. Il n'ajouta rien qui touchait la proposition hors-taverne qu'elle lui avait faite, mais le blond savait que pour beaucoup tout service se monnayait. D'autant qu'il ne voudrait pas mettre en danger une innocente — la connaissance des Landes d'Hylia lui éviterait de la mettre en péril.


Swann

Cygne Noir

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(vide)

Un mot. Un seul. Clair, net et sans détours, voila bien longtemps qu'un homme ne s'était contenté que de ça en voyant le Cygne Noir débarquer. Intriguée par le fait qu'aucun compliment ou moindre surnom débile ne vienne maquiller la parole de ce type, elle ne pu laisser un petit sourire lui échapper, plus discret, comme si elle eut voulu le cacher. Elle n'ajouta rien, satisfaite -presque heureuse !-, et posa son regard sur la carte et plus particulièrement sur l'épaisse masse d'inconnue que représentait la Forêt Kokiri. Elle arqua un sourcil ; aucune indication n'était donnée, aucun chemin ne traversait la masse verte. Si même la carte de NuttyK ne pouvait lui donner le moindre élément, elle était mal barrée.
L'homme porta son attention sur l'animal, et d'une simple question balaya le silence qui s'était installé. Swann, les yeux toujours rivés sur la carte, répondit par amabilité plus qu'autre chose.

" Elle était blessée à une patte, il y a peu. Mais elle sera bientôt en état pour, ça ne fait pas de doute. "

Il n'y avait rien à tirer de cette carte. Et ce jeune homme n'avait rien de louche, si ce n'était son manque de relationnel avec autrui. Mais bon... Les gens solitaires n'étaient pas rares, dans ce genre d'endroit. Les rires et les chants des poivrots ne servaient qu'à attirer l'attention des autres pour mieux les dissimuler. Elle en savait quelque chose...
La jeune Villarreal détourna son attention de la carte dès lors qu'elle eut finis, avant que celle-ci ne se porte sur le nouvel arrivant. Ses yeux ambres ne purent que le reconnaître, tandis que sa main lui faisait signe, l'invitant à se joindre à elle.

" Endë ! Eh bah, tu parles d'une surprise. Reste pas planté là, viens donc ! "

Ce gamin était peut-être ce qu'elle avait rencontré de plus timide en ce monde. Aussi confiant en lui que ne l'était l'enfant - sauf en combat, heureusement ! -, il avait sans cesse cet air un peu niais dont on ne savait jamais à quoi s'en tenir. Mais comme à chaque fois qu'elle rencontrait quelqu'un, Swann ne se permettait aucun jugement, et gardait son tout naturel. Son sourire, qu'elle arborait à présent, était le véritable. Celui qu'elle aurait renvoyé à l'autre blond si elle avait été vers lui spontanément, et non sur service rendu.
Une nouvelle personne s'invita. Une jeune femme cette fois, comme pour rééquilibrer le petit groupe. Une serveuse, qui proposa au jeune blond à boire. Celui-ci refusa sans détours. Il avait un côté franc et direct peut-être un peu agaçant, pour le coup. En fait, il lui rappelait sa propre personne, lorsqu'elle était aussi solitaire. En moins froid, ceci étant.

" Dame-qui-sert a sûrement un prénom, garçon, et ça il ne coûte rien de le lui demander ", dit doucement Swann en déposant quelques rubis sur la table. " Et voila de quoi demander un verre à la charmante serveuse qui s'est déplacée rien que pour toi. Maintenant, excusez-moi, je reviens bientôt. "

Elle attrapa son verre d'une main, déposé sur la table quelques instants plus tôt. Elle se dirigea ensuite vers son pauvre animal, cible de moqueries et de jeu de la part des poivrots du coin. Ceux-ci renversaient allègrement leurs verres sur le félin, et s'approchait régulièrement en tapant du pied pour l'effrayer. Seatah avait encore peur des hommes. Elle n'avait même pas eu le temps de finir son morceau de viande, qui se trouvait maintenant imbibé d'une belle quantité d'alcool. Elle n'osait même pas se défendre, se contentant juste de cracher, de feuler, et de donner quelques coup de pattes dans le vide pour éloigner ceux qui s'approchaient de trop près.
La situation allait dégénérer lorsqu'un homme attrapa une bouteille pour la lui jeter dessus. Néanmoins, son geste s'arrêta en plein élan. Sans comprendre, il se retrouva face contre sol une demi-seconde après. Tous les autres se tournèrent vers l'ex-assassin, refroidis, sans rire. Elle ne leur jeta pas le moindre regard, tandis qu'elle s'avança au devant du petit groupe avant de détacher la laisse du pied de table. Sa réputation était déjà faite dans le coin, encore une fois. Dès les premiers jours elle avait eu affaire face à quelques imbéciles ; tous n'avait pas connu la même chance que celui-ci. Deux d'entre eux, de sacrés salauds, avaient en effet été retrouvé mort à quelques pâtés de maison. Oh ! Il n'y avait pas la moindre preuve qu'elle était dans le coup. Les malfrats rôdaient dans le Bourg, après tout. Mais vous savez, les rumeurs se lancent assez vites, et Swann n'avait jamais essayé de les démentir...
Une fois ces connards bien calmés, elle se dirigea vers la table de l'inconnu blond, le guépard tenu en laisse à ses côtés, qui marchait la tête basse. Comme atteint dans sa fierté, en un sens...


Eckard Falskord


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Le jeunôt n'osait encore ouvrir la bouche. Heureusement que son amie -car il s'avérait que ce fut bien elle- l'avait finalement remarqué ! Aussi s'enquit-elle de l'inviter à s'asseoir, et il ne se fit guère plus prier que cela. Se dirigeant vers la chaise libre en effectuant trois petites enjambées rapides, il s'assit aussitôt. Les yeux d'or du garçon se mirent à fixer la table, ou plutôt la carte la recouvrant. Ce vieux morceau de papier à moitié chiffoné faisant office de nappe ne laissait entrevoir qu'un semblant de "coin" de table, celle-ci paraissant ronde, de prime abord. La table n'accueillait donc que le verre de la charmante jeune femme et ce fut tout. Car l'espace était plutôt restreint, à dire vrai. Swann posa finalement quelques rubis sur la table après s'être adressée à l'autre blond face à elle. Son verre à la main, elle se leva et se dirigea prestement vers un félidé qu'Endë n'avait même pas remarqué en entrant, tant le monde était étouffant ici. Le garçon ne s'attarda guère plus sur l'animal qui n'était pas la source première de son intéressement...

L'homme d'or et de blanc avait hésité un moment avant de poser ses deux bouteilles sur le recoin précédemment occupé. Ce qui hâtisait son attention était cet homme. Il paraissait avoir un age non trop éloigné du sien et presque tout en commun avec lui. La chevelure blonde, un air imperceptible, impénétrable, sensiblement le même faciès... Outre la différence majeure résidant dans leurs yeux respectifs, le Londëyantien avait presque l'impression de se voir dans le reflet de l'oasis où il avait pris l'habitude de s'abreuver, autrefois. L'homme qui fut de glace quelques instants plus tôt s'était mis à sourire. Non. Son visage s'était clairement illuminé, en fait. Après un long moment d'hésitation, Endë se décida enfin à lui adresser la parole.


"Nous n'avons pas été présentés, je crois...? Mon nom est Endë."

Swann ne revenait pas. Et la serveuse attendait toujours auprès du jeune homme. Endë se risqua à jeter un oeil en sa direction, pensant qu'elle allait finir par s'agacer car l'autre ne daigna apparemment pas se saisir des rubis qu'on lui avait plus ou moins offerts afin de se désaltérer.
Hésitant encore, le garçon attendit la réaction de son interlocuteur. S'il refusait toujours de se payer un verre, il lui proposerait l'une de ses bouteilles de lait Lon Lon.


Sen Hime


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La jeune femme ne put s’empêcher de lever un sourcil en entendant la réponse du jeune homme. « Pas de quoi payer » ? Même une simple boisson ? Alors qu’il se promenait avec un vêtement des plus nobles, et qu’elle avait beaucoup de mal à imaginer que ce qui brillait à son oreille puisse être un métal sans valeur ? Se moquait-il d’elle ? Si c’était le cas, elle avait rarement vu si bon comédien. Même elle doutait d’avoir une telle sincérité dans le regard lorsqu’elle servait à son entourage des mensonges plus ou moins farfelus. Il avait beau avoir un air heureux, plus qu’en arrivant d’ailleurs, il n’avait pas l’air de plaisanter. Mais comment cela était-il possible alors ? Divers interprétations plus ou moins réalistes lui passèrent en tête. Après tout ce n’était pas impossible, il pouvait très bien s’être fait dérober sa bourse avant d’arriver, ce qui aurait expliqué qu’il soit un peu perdu et ait besoin d’une carte. Elle avait toutefois connu peu de personnes bien nanties qui aimaient à laisser penser qu’elles étaient miséreuses et sans le sou, et l’auraient si ouvertement avoué sans explications. Exerçait-il quelque art que ce soit pour un riche et influent protecteur ? Elle risquait fort malheureusement de ne pas le savoir, puisqu’il s’en tenait à l’essentiel dans ses échanges. Mais cela pouvait valoir qu’elle garde un œil attentif sur le jeune homme.

Néanmoins, la jeune femme qui se tenait à ses côtés dû prendre la surprise de Sen pour de la vexation, car elle reprit le jeune homme sur sa formulation. La scène tira un sourire à la serveuse qui regarda innocemment l’étranger se voir offrir quelques rubis en plus d’une leçon de politesse. Il ne lui semblait pas malpoli, mais pas particulièrement bavard, or un échange de nom était une bonne base à la conversation et elle se dit que le conseil pourrait toujours lui servir. Sauf si son mutisme était volontaire. Mais avant qu’elle n’ait eu le temps de donner son nom, la jeune femme annonça qu’elle s’éclipsait un instant. Étonnée, elle la suivit des yeux.
Elle remarqua que les clients de l’auberge, non contents de deviner le nom de la bête, s’étaient finalement décidés à approcher la bête. Elle qui avait préféré l’évité par sécurité, s’étonnait que l’animal soit si docile, mais c’est ce qu’ils avaient dû finir remarquer eux aussi. Et sans doute le propre de l’homme était-il de vouloir prouver sa domination sur celui qui lui avait au départ causé une bonne peur. Un instant elle se sentit triste pour l’animal… Mais elle tourna la tête car le second jeune homme blond, qui ne semblait pas si riche que le premier, mais aussi peu bavard et même un peu timide venait de se présenter. La question n’avait pas l’air de lui être particulièrement, mais puisqu’il avait été question de son nom un peu plus tôt, elle prit la permission de répondre, un ton de plaisanterie dans la voix.


« C’est Sen, pour ma part. Et en attendant que l’Homme-qui-n’a-pas-le-Sou nous donne son nom, qu’aimerait-il boire maintenant qu’il a rencontré une âme charitable ? »

Elle n’attendit pas la réponse pour détourner la tête, ayant entendu le bruit caractéristique qui annonce du grabuge dans l’auberge. C’était chose rare dans cet établissement pourtant. Elle regarda sans intervenir la dispute qui s’apprêtait à dégénérer. Ce n’était pas ses affaires, et puis la jeune femme avait l’air de savoir se débrouiller. Lorsque cette dernière revint à table, Sen orienta son regard vers l’animal qui avait été secouru, se décidant à poser du tac au tac les questions qui lui passaient par la tête. Ça ne semblait rien avoir de secret, et elle obtiendrait plus facilement les réponses ainsi. Elle ne fit toutefois aucune remarque directe sur le début de bagarre qui avait eu lieu et qu’elle doutait que le patron apprécie.

« Qu’est-ce donc comme animal … ? Je n’en ai jamais vu de semblable. Je l’aurais cru plus agressif. Et je croyais que le patron ne tolérait pas les bêtes au sein de l’établissement. »


Link

Héros du Temps

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(vide)

Il ne manqua pas de noter ce discret sourire qui passa sur les lèvres de la demoiselle, sans en saisir la teneur. Ce qui n'empêcha pas, cependant, cette même demoiselle de s'enfoncer dans une conversation factice, qu'il prît le parti de ne pas prolonger, sachant pertinemment qu'elle ne mènerait à rien. Il avait appris à le voir, à le reconnaître. Bah ! Qu'importe, sa propre interrogation provenait partiellement (au moins) de la même intention.

A l'évidence, il avait vu juste, même si elle avait laissé la seconde question en l'air. Soit cette jeune brune était particulièrement chaleureuse, soit elle connaissait le blond qui tenait les bouteilles de lait. Et quand l'on connait de quelqu'un son patronyme, il est d'usage de l'avoir déjà rencontré.
Alors qu'elle tournait le dos à la carte pour accueillir ce dénommé Endë, d'un geste rotatif du poignet, il la rabattit à lui. Bref regards. Ses yeux savaient déjà ce qu'il voulait. L'Ouest et les sables. Rien n'indiquait sur le papier que les Gorges de la Vallée Gérudo ne soient bloquées. Il soupira presque de soulagement, mais su garder pour lui son émotion. Mieux qu'il ne l'avait fait quand il avait compris ce que le gamin aux cheveux-d'or avait laissé filtrer. Bien mieux. Et alors qu'il ne se décidait à quitter les lieux aussi prestement que faire se puit, une main déposa précisément sur le Ranch de Malon une petite dizaine de rubis ; bien vite accompagnés d'une leçon de politesse. Si l'Hylien ne dit rien, il n'oublia pas de remarquer qu'elle dérogeait elle même aux conseils qu'elle donnait. Ne l'appelait-elle pas « garçon » depuis tout à l'heure ? Point de quoi s'indigner, ce qu'il n'aurait de toute façon pas fait, certes. Mais point de quoi non plus se permettre pareille exhortation.

Il conserva le silence, à mesure qu'elle ne s'éloignait prendre soin de son animal, malmené par des rires gras. Le blond savait d'expérience qu'on ne trouvait pas de félin semblable sur les Terres de Zelda. Certainement revenait-elle d'un voyage trop long pour se souvenir que la Forêt n'était pas repaire sûr pour les Hyliens. « Un Hylien dans les bois est un Hylien de moins », disait-on. Il avait vérifié cette maxime quand Grog, fils de Mutoh le Charpentier avait fugué dans les Bois Perdus.

Déluge de présentations..! Tant de noms lui tombaient dessus depuis qu'il s'était levé. Llanistar van Rusadir, Général de Zelda Nohansen Hyrule. Puis, Flora del Carmen, Prêtresse de Nayru, et enfin, Endë (enfant &) guerrier Hylien, Sen, serveuse. Longtemps qu'il n'avait pas croisé tant de monde dans la même journée..!


"Je suis Link." Fit-il, simplement, tant à l'égard d'Endë que de Sen, sur une tonalité assez faible. Jamais il n'avait apprécié attirer l'attention sur soi, mais toujours avait-il préféré le faire plutôt que de mentir. Il posa les deux lacs de glace qu'il avait en guise d'yeux sur la somme laissée par la brune, avant de déclarer qu'il ne consommerait rien. Il lui faudrait partir sous peu.

"C'est gentil à elle comme à toi, Sen, mais je n'ai pas soif. J'ai..." Le Fils-de-Personne s'arrêta, laissant mourir sa phrase d'elle même. Il avait à faire, oui, mais quoi ? L'intention de retourner vers le Désert, voir Nabooru. Une sorte de ...

"... Rendez-vous avec une vieille amie." Lâcha-t-il néanmoins, cherchant le regard de la jolie demoiselle. Son regard regard dériva sur la droite, alors qu'il entendait se briser une bouteille sur le sol. Discrètement, sa main empoigna la hampe d'Excalibur. Les rixes étaient chose rare ici, et sans s'inquiéter de ce qui pourrait se passer, mieux valait être prêt.

Link ne fut pas surpris, quand il vit la Femme-au-guépard revenir victorieuse. Sa main gauche revint bien vite (mais naturellement) sur la table, délaissant le contact froid du fer sacré. Quand il aperçut l'animal, bien plus. Il les avait connu comme des teignes, rapides et précis, meurtriers. Celui-là (ou plutôt celle-ci, à en croire sa « propriétaire ») devait être bien mal en point pour se laisser tirer, le cou serré par une laisse et la tête basse de s'être fait malmené de la sorte. Les bêtes n'avaient pas cette sensation qu'ils avaient eux, mais il aurait presque pu dire que l'animal lui semblait humilié.


"Il ne fait pas bon pour un Hylien, de s'aventurer dans la Forêt Kokiri. Même pour qui sait se battre." L'avertit-elle. Epona n'avait jamais daigné passer l'enceinte du domaine Sylvestre – sauf, peut être une fois –, et il n'était de toute façon pas sûr qu'un animal puisse guider dans la même mesure qu'une Fée. « Merci pour ton argent, ajouta le faux-Kokiri ensuite, mais je ne puis rester suffisamment longtemps pour m'en servir. Prends. » Termina l'autrefois Champion de Farore.

Il s'était levé, avait récupéré les quelques rubis verts accompagné de deux rubis bleus. Paume fermée, mais pointée vers le ciel, il tendait le bras vers elle, désireux de rendre ce qui ne lui appartenait pas.


Swann

Championne d'Aegis

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(vide)

L'animal restait derrière l'ex-assassin, la tête tournée vers les poivrots de bar croulant sous les effets de l'alcool, dénués de toute classe. Elle n'osait pas s'approcher de trop près des autres humains, surtout pas après ce qui venait de lui arriver. Swann gardait la fine corde à la main, déjà prête à repartir. Après tout, elle avait eu ce qu'elle voulait, et le tavernier n'allait pas tarder à annoncer la fermeture de l'auberge.

" J'ai un pass spécial... " sourit malicieusement le Cygne, sans davantage entrer dans les détails quant à l'acceptation du félin à l'intérieur de l'établissement. " Et c'est un guépard. Celle-ci est un peu plus... dociles, disons. Elle a peur de l'Homme. "

Là non plus, elle ne chercha pas à allonger le discours, d'autant que le garçon blond l'avait relancé à son tour. D'abord par une affirmation dont elle ne tiendrait pas compte concernant la forêt kokiri et sa dangerosité - elle la prenait presque pour une provocation, alors qu'il s'agissait plus là d'un conseil -, puis il fut question des rubis qu'elle lui avait laissé et qui n'avaient finalement pas servis. Elle soupira de dépit, puis attrapa les trois rubis dans la paume du blond. « Tu es sûr, hein ? Bon ben dans ce cas... » commença-t-elle, avant de placer les trois rubis sur la table et de sourire gentiment à Sen.

" Je voudrais une limonade, s'il-te-plait ! "

Pour une fois qu'elle ne demandait pas un verre d'alcool...
Elle ne s'assit pas à la table malgré sa commande, soucieuse de rester près du guépard. Elle jeta deux-trois regards à chacun des deux blonds, tour à tour, puis, voyant que personne n'avait rien à dire, lança une première question anodine :

" Hem, euh... Tu vas bien, Endë, depuis la dernière fois au Temple ? J'ai pensé qu'il t'était arrivé quelque chose, car quand je suis sortie je ne t'ai pas vu. En même temps il y avait le feu partout tu m'diras... "


Eckard Falskord


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(vide)

La brune était revenue en compagnie de son félidé de compagnie -de bien trop grande taille pour un chat, se disait le Londëyantien- qui semblait plus apeuré qu'autre chose. Du moins, sur ses gardes. L'animal se réfugiait près des jambes de sa maîtresse, seule personne en qui il pouvait avoir confiance. Le trop-gros-chat-pour-en-être-un effectuait une sorte de ronronnement fort de par son ton grave et silencieux à la fois, tout en se frottant aux gambettes de Swann. C'était juste sur la chaise de gauche que se trouvait Endë. Il baissait la tête vers l'animal à sa droite, contemplatif et méfiant. Le garçon avait bien remarqué que ce n'était pas le genre d'animal que l'on adopte, plutôt une créature sauvage, un prédateur, un mangeur de carne fraîche. Comme un automatisme, le blondinet ramena ses membres inférieurs vers le dessous de sa chaise, de peur qu'une gueule acérée ne trouve là un entremet de choix, bien qu'un peu maigre. La brune récupéra ses rubis puis en utilisa une partie pour se prendre à boire, comme désireuse de se débarrasser de cette Sen, si bien qualifiée de "femme qui sert" quelques instants plus tôt.

Encore une fois et comme d'ordinaire, l'orphelin n'exprimait qu'une mine neutre. Son visage détendu, bien qu'encore crispé par un mal de tête abominable dû à un choc au crâne quelques jours auparavant. Il jetait des regards par-ci, par-là. Tantôt au guépard, tantôt à son amie, tantôt à l'autre inconnu. Et Swann lui adressa la parole.


"Le feu..." répéta-t-il. Le feu, il s'en rappelait bien. Une chaleur à le faire transpirer à grosse gouttes, lui qui la supportait d'habitude si bien. Un four, ce Temple du Temps. Certains ont dû y périr, pensa le garçon. Ils y étaient nombreux, que ce soit Dragmires ou autres, tous n'étaient que de simples poulets prêts à être rôtis et dégustés par une Faucheuse avide de plats bien cuits. La question de Swann le mit mal, très mal à l'aise. Comme si quelque chose venait de refaire surface dans son esprit. "Le temple !" en haussant considérablement le ton de sa petite voix. Il s'était brusquement levé de sa chaise sans même le remarquer. Ce qui attira quelques regards vers lui, qui ne s'attardèrent finalement guère plus que cela. Que s'était-il passé, déjà ? Le temple, le feu... et quoi d'autre ? Sa mémoire lui faisait défaut. Il n'y avait plus rien, sinon le feu. Le feu, et rien. La moindre bribe ne souhaitait désespéremment pas revenir à son esprit. "Je... je ne sais plus." dit-il, exaspéré, en se laissant retomber sur sa chaise, tête baissée.

Hélas. Le coup qu'il avait reçu sur l'arrière de la tête -à savoir, un lustre de bien massive taille- eut pour effet cette perte partielle de mémoire. Blessé, il le fut. Mais par miracle, elle n'était pas d'une gravité trop importante. Quelqu'un lui avait porté des soins, mais qui ? La dernière chose dont le blond se souvienne encore, c'était de s'être réveillé à l'ombre d'un arbre de la plaine, puis d'avancer vers le bourg pour enfin se retrouver ici. Endë pensa alors à questionner son amie à ce sujet, mais elle-même ne semblait rien savoir de ce qui s'était passé après "les flammes". Passant sa main dans sa nuque et remontant vers son crâne, le Londëyantien finit par sentir une large croûte de coagulation sanguine dissimulée par sa crinière d'or. Ce qui fit glisser un frisson de plus dans son dos. Il fallait alors que le blond parte à la recherche de ces souvenirs oubliés, en retrouvant toutes les personnes présentes ce jour-là. Mais ce que le garçon ne savait pas encore, c'est qu'il n'avait pas uniquement perdu les réminiscences de ce tragique évènement. Il s'agissait de bien plus que cela...


Sen Hime


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(vide)

« Comme le Héros. »

Elle n’avait pu retenir la remarque en entendant le prénom, même prononcé à voix basse. Il était assez rare pour être noté. Elle laissa traîner un instant un regard inquisiteur sur le jeune homme, mais elle ne posa nulle question à ce propos. À vrai dire, elle ne tirait pas non plus de conclusions. Du Héros, elle avait entendu dire qu’il était mort, et ne s’attendait pas à le croiser dans cette petite auberge, sans le sous et sans même sa propre carte. Pour celui qu’on prétendait ami de la Princesse, ç’aurait été étonnant. Alors, même si elle négligeait les clichés habituels, elle avait du mal à reconnaître celui dont on parlait tant. De toute façon elle finit par détourner les yeux pour accueillir la propriétaire de l’étrange animal qui revenait auprès d’eux.

Il s'agissait donc d'un « Guépard ». Ce nom lui était inconnu. Elle regarda un instant ce dernier qui avait en quelques instants perdu son aura effrayante et sa dignité. Il ne fallait pas se fier aux apparences, et elle se dit que la maîtresse devait être plus redoutable que la bête. Elle n’insista pas pour connaître la raison qui valait à la dame un pass spécial, estimant qu’elle aurait plus de chances d’obtenir une réponse auprès du patron si elle ne voulait pas paraître trop curieuse.
Elle assista aussi à l’échange de rubis qui suivit. Apparemment, même offerte et comme il le lui avait annoncé avant le retour de la jeune femme, le jeune homme ne voulait pas de boisson, et il rendait à sa généreuse donatrice son argent. Sen fut encore plus curieuse de savoir ce qu’il avait de si important à faire. Quel que soit le voyage qu’ils entreprenaient, les gens appréciaient généralement un moment de calme à l’auberge avant de reprendre la route, voire même une bonne nuit de sommeil. Cela ne semblait pas être son cas. Elle se demandait quel genre d’amie valait une chevauchée de nuit le ventre vide et dans l’inconfort. Ou quelle tâche...


Les rubis finirent tout de même par changer encore de main pour atterrir dans la sienne, mais c’était la jeune femme qui passait commande en définitive. Posant un dernier regard sur l’assemblée et les laissant discuter entre eux, elle fit demi-tour pour aller chercher au comptoir ce qu’on lui avait demandé. C’était son travail après tout.

Elle ne mit pas longtemps à arriver au bar, et elle passa la commande au barman. En attendant qu’il lui ramène le verre à poser sur son plateau, elle laissa dériver son regard sur la salle. Il atterrit sur la table qu’elle avait quittée plus tôt, et ses yeux accrochèrent la carte toujours posée sur la table qui ne tarderait pas à retrouver sa place sur le mur. Elle n’avait pas menti en annonçant plus tôt qu’elle connaissait la région comme sa poche. Bien entendu elle n’avait pas pu visiter chaque parcelle de terre, certains endroits étaient particulièrement dangereux ou inaccessibles, et elle ne voyait pas l’intérêt de s’y rendre sans une raison valable. Mais tous les lieux communs ou paisibles qui valaient la peine d’être vus, elle les avait arpentés milles et une fois. Elle avait beau apprécier ces paysages, elle les connaissait par cœur, et elle ne savait plus très bien ce qui la retenait, surtout à présent qu’elle avait des difficultés à exercer son métier de prédilection… Elle entendit le bruit du verre posé sur le plateau et mécaniquement, elle s’en saisit pour re-traverser la salle, geste qui commençait à sérieusement la lasser.

Lorsqu'elle ré-arriva à la table des trois compères, elle avait l’esprit ailleurs. Elle coupa la conversation sans y laisser traîner une oreille pour une fois, posant la boisson sur la table.

« Voici. N’hésitez pas à m’appeler si vous avez encore besoin de mes services. »

Du moins elle ou une autre serveuse. Sur ce, elle s’éloigna, tournant et retournant dans sa tête ses interrogations. Elle avait bien envie de découvrir le monde...

[ Maintenant que tout le monde est servi, à moins que vous n'ayez spécialement besoin de Sen elle se retire du RP, donc elle peut encore intervenir si besoin mais sinon vous pouvez passer mon tour :3 ]


Link

Héros du Temps

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(vide)

Il n'arqua pas le sourcil, mais il n'en était pas moins intrigué. D'une part, le terme de pass lui était inconnu (bien qu'il en comprenne sans mal le sens, contraction évidente du « droit de passage »), mais d'autre part, il ignorait complètement ce qu'elle désignait comme son droit de passage. L'idée lui venait qu'il s'agisse du félin, mais au vu et au su du comportement d'Epona, il doutait sincèrement que cela soit suffisant.
Ses lèvres restèrent toutefois pincées. L'avertissement avait été donné, c'était à elle d'agir en conséquences. Combien d'avertissements n'avait-il lui même pas écouté ? La simple démarche de la jeune fille lui indiquait que ça n'était pas la première épreuve qu'elle rencontrait, ni le premier obstacle qu'elle avait eu à surmonter. Il espérait simplement qu'elle se soit préparée et agisse en connaissance de cause.


"Un proverbe Kokiri est clair sur le sort de ceux qui entrent, néanmoins. Un Hylien perdu dans la Forêt est un Hylien de moins." De vieux souvenirs lui revenaient en mémoire. Des images dont il n'aurait pas été capable de donner les origines, pour certaines. La seule certitude qu'il avait c'est que toutes étaient liées aux Bois Perdus. Toutes — sans la moindre exception. Quand il s'agissait d'un gamin anorexique, le fils de Mutoh, qui poussait des hurlements sauvages en voyant la chair quitter ses doigts, il savait. Quand le fils du charpentier était remplacé par l'Arbre Mojo, il savait encore. Mais quand celui là même laissait tomber de son feuillage un nombre incalculable d'êtres de bois, il ne savait plus. De même, quand la Forêt tout entière se retrouvait noyée sous un déluge torrentiel, et qu'une espèce de Serpent de Mer plus immense encore que le Doyen Sylvestre invoquait une pluie violente et – il lui semblait – purificatrice, il ignorait à nouveau.

Il ferma les yeux le temps de secouer la tête, comme on l'aurait fait en signe de négation. En l'instant il chassait des images venues d'autres temps plus qu'il ne niait quoique ce soit. Sa main se posa sur la table, rencontrant une fois de plus le papier ranci de la mappemonde. Inconsciemment, ses doigts s'étaient arrêtés sur la pointe Sud-Est du Royaume, celle-là même dont ils discutaient. « Au risque de passer pour un donneur de leçon ou un superstitieux, reprit l'Hylien, sois prudente. Ca n'est qu'un simple conseil. »

Link retira sa main de ce qu'il avait presque transformé en un plan de travail. Ses yeux cherchèrent ceux de la demoiselle au teint si métissé. En aucun cas il ne souhaitait la décourager, ou la pousser à abandonner — personne n'avait jamais su le faire à son sujet. Mais il refusait catégoriquement de l'envoyer à une mort certaine comme il l'avait déjà trop souvent fait.
Une voix, plus discrète, coupa net le regard qu'il partageait avec la jolie brune. Il se stoppa un instant, sans que ça ne soit visible pour quelconque être qui fut présent en la pièce. Navi elle même n'aurait sans doute rien décelé. Il se tourna alors, avec une lenteur qu'il n'avait ni voulu ni calculé vers Sen, un peu avant qu'elle ne récupère son argent pour la limonade que commandait l'autre dame.


"Ca n'est pas un héros. Lança l'autrefois Champion de Farore, désavoué à la suite du stratagème de deux félons et de deux princes. Son timbre de voix avait drastiquement chuté, tant et si bien qu'il ne parlait presque que pour lui même. Pas tout à fait, mais presque. Si ce fameux buveur de lait Lonlon, et cette chère amatrice de limonade tenait à entendre ses propos, il leur faudrait impérativement tendre l'oreille. « Ca n'est rien... » L'hésitation fit à nouveau trembler sa voix. « Rien qu'un gamin qui cherche à corriger ses erreurs. » Trancha le Faux-Kokiri finalement, avant de s'éloigner doucement.

"Il est temps pour moi de vous laisser. Passez une bone soirée." Lâcha-t-il, un peu sec, mais sans être désagréable, après s'être retourné. Sans plus un mot ni un regard, il abandonna la table, puis remercia le tenancier d'un bref geste de tête. Bientôt sa main rencontra à nouveau le fer bardé de cuir qui servait d'anse à la vieille porte du Nez-Rouge. C'est à peine si le grincement se fit entendre, dans une cacophonie ambiante pareille. La mi-nuit approchait bien plus vite, avec un coup dans les carreaux.

Alors qu'il s'apprêtait à sortir, un coup d'épaule l'envoya sur sa gauche. Perdant l'équilibre, il glissa sur un sol particulièrement alcoolisé, il envoya d'instinct son bras et sa main s'agripper au rebord d'une large table ronde sur laquelle trônaient un nombre incalculable de chopines pour trois hommes taillés comme de véritables ours, pilosité comprise.


"T'aimes-t'y pas bien être dans eul'passage toi." Cracha le soldat avec un regard aussi noir que la crasse de ses cheveux. « Aithne, faudrait-y pas vérifier c'que tu leur sert ? D'la pissaille à eul'Nutt'K ? 'Tiennent pas d'bout tes clients. 'Zont largement assez picolé, c'l'heure d'fermer. T'as dix minutes. Pas d'disccussion ou c't'eul sergent qui viendra. »

Le blond ne répliqua pas, massant simplement son épaule douloureuse. La ferraille qui recouvrait le corps de la garde avait percuté avec suffisamment de force ses os pour qu'il en tire une légère grimace. Toutefois, il ne manqua pas de rendre le regard a celui dont le torse était frappé de l'aigle doré de Belle, avant de s'engouffrer dans la brèche qu'il avait ouverte.
Le vent frais du soir caressa son visage, chassant les effluves du bar-auberge. Il huma l'air, appréciant ce que Nature savait offrir, avant de concentrer son regard sur l'extérieur.

La lune brillait déjà haut dans un ciel noir d'encre. Seule réelle lumière sur son chemin, pour dire vrai. Le cliquetis des mailles en disait long sur l'état de nuit : le couvre-feu était déjà tombé, les patrouilles avaient déjà commencé.
C'est discrètement, qu'il s'enfila dans une rue, puis s'engagea dans une nouvelle ruelle. Sans hésitation, néanmoins, il traversa une allée, qui de jour aurait été plus bruyante que toute une fanfare Goronne. Et petit à petit, en s'arrêtant, camouflé par l'ombre quand passaient des troupes marquées de l'Emblème Hylien, il rejoint le Pont-Levis. Fermé, bien évidement.

Dix mètres le séparaient de l'immense porte qui fermait désormais la cité aux voyageurs. Plus gênant, le poste de vigie, duquel il se cachait encore. Le Fils-de-Personne se faufila de cachette en cachette jusqu'aux forteresses de pierre grise. Ses doigts tapotèrent silencieusement contre l'énorme mur protecteur, et il souffla un bon coup, avant de ne se lancer à l'ascension des créneaux et des mâchicoulis. La montée fut éprouvante, mais se fit sans mal. Sans prendre le temps de patienter plus, une fois en haut (une autre patrouille pouvait encore passer), il plongea dans les douves. Quelques brasses le menèrent jusqu'à la terre ferme, et séchant son Ocarina, il entama un chant qui le liait depuis toujours à une fidèle amie.

Nabooru l'attendait.


Swann

Championne d'Aegis

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Et il remettait ça. Le même proverbe. Quoiqu'il en dise, Swann avait déjà bien compris la première fois de quoi il retournait. Et ça ne l'empêcherait en rien d'accomplir cette prochaine tâche ; il ne s'agissait pas là d'un choix mais d'un devoir. Mais il était impossible d'en informer ce garçon. Elle haussa donc simplement ses épaules et esquissa un sourire en coin. « Relax, Max. Il en faut beaucoup pour me faire disparaître », dit-elle simplement en guise de réponse. Elle était bien sûr reconnaissante envers cette homme de la prévenir du danger, mais si elle en avait eu peur un jour, elle aurait été la première avertie. Ce n'était pas un proverbe qui allait lui donner des frissons.

Sen revint très vite avec la limonade demandée, avant de se retirer sans s'imposer davantage. Un simple signe de tête suffit pour lui répondre, puis ce fut au tour du garçon de se préparer à s'en aller. Celui-ci changea radicalement d'humeur d'un coup, dès qu'il fut question du Héros du Temps, dont il ne reconnaissait pas le titre que l'on lui donnait. Swann n'était pas douée pour le relationnel, encore bien naïve suite à son manque de contact humain toutes ces années. Néanmoins, elle avait un feeling certain, et lui dire que ce blond avait quelque chose à voir - quoique ce soit - avec le Champion de Farore, cela ne l'aurait en rien étonnée. Il lui était bien sûr impossible de savoir de quoi il retournait ; et au fond, elle n'avait pas à s'en mêler.

" Il y a forcément une raison qui explique ce titre que l'on lui prête. Sur ce, salut à toi ", lâcha Swann avant que le garçon au cheveux blond ne se soit échappé de table.

Ne restait qu'elle et son ami, Endë. Et le guépard, bien entendu. Swann s'échappa quelques secondes de la réalité pour se perdre dans ses pensées. Tout en sirotant sa limonade, elle pensait à son frère, et tout un tas d'autres choses qui avaient plus au moins un rapport avec sa famille. Ses yeux se posèrent une énième fois sur la carte, toujours disposée sur la table, et plus particulièrement sur la frontière nord-est du royaume ; c'était quelque part là-bas que se trouvait son village natal. En y repensant, peut-être qu'y retourner, un de ces jours... Le fait de n'avoir aucun écho de là-bas lui laissait craindre le pire.
« Le temple ! », osa subitement Endë, ce qui tira le Cygne de sa mélancolie. Surprise au début, ses regard s'adoucit en observant le garçon qu'elle avait face à elle. On eut dis un enfant à qui on venait de raconter une terrifiante histoire, sauf qu'il s'agissait là d'un adulte. Du moins, en apparence. L'ancien Numéro XII n'avait aucune idée de la conduite à adopter face à ça. Voir son ami dans cet état la rendait particulièrement confuse du fait de l'avoir lancé sur le sujet du Temple. Elle ignorait que ça l'avait autant affecté.

Le voyant dans cet état, Swann ne savait pas quoi faire. Elle ne le connaissait pas assez, elle n'avait pas les mots pour l'aider. Mais elle était aussi la seule personne à ses côtés... Se remémorant ses propres jours de détresse et de tristesse, elle se souvint de ce que sa mère avait toujours fais en pareil cas. Sa main se porta jusqu'à l'épaule du gamin au cheveux d'or, puis un fin sourire rassurant vint se peindre sur son visage.

" Eh, ça va aller ", commença-t-elle. " Tout ce qui compte c'est que tu sois vivant et en... relative bonne santé. La mémoire te reviendra sans doute, laisse faire le temps. "

Elle retira lentement sa main, puis s'assit à table. Le félin qui l'accompagnait se déplaça à nouveau pour être au plus près de celle qu'il considérait comme sa mère, et s'assit juste à ses côtés, entre elle et l'autre combattant. Par précaution, l'animal gardait ses yeux rivés sur l'homme.
« Jette un oeil rien que dans cette pièce... Beaucoup rêverait de pouvoir oublier et vivre sans soucis, comme avant. C'est pour ça qu'ils viennent boire ici et se retrouvent aux portes de la mort, parfois », soupira le Cygne Noir, avant de prendre une gorgée de sa limonade. « Même moi, je rêve tous les soirs de pouvoir oublier toute cette merde. L'alcool, ça aide pas mal. » Et elle en savait quelque chose, elle-même se mettant de plus en plus à la boisson. Quoiqu'en disaient la plupart des gens, elle considérait plutôt bien l'alcool. Il lui était difficile de passer une bonne journée sans son précieux liquide. Voir sa terre natale mourir à petit feu la mettait terriblement mal à l'aise, étrangement. « Tellement de gens sont tristes, en ce moment... », ajouta-t-elle, assez bas pour comprendre que ce soit davantage pour elle-même, en fait.


Eckard Falskord


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Voyant l'autre homme blond partir dans le même instant, le garçon tira une mine encore plus attristée. Il aurait voulu faire connaissance avec cette personne, aussi. Et la serveuse s'en était retournée à ses affaires, ce qui laissaient le blondinet et la brunette en tête à tête. Le Londëyantien avait beau se creuser la tête, même prêt à employer une foreuse pour effectuer une large excavation dans son cerveau, mais rien n'y faisait. Il ne se souvenait pas. Rien des quelques heures précédant "les flammes" et absolument rien après, jusqu'à son réveil dans la plaine. Endë finit par se dire que sa mémoire finirait par réapparaître toute seule au bout d'un certain temps, ou d'une nuit de sommeil... ce qui bien évidemment, ne sera pas le cas. Le blond releva alors la tête quand son amie plaça sa main sur son épaule. Elle le regardait, essayant de le réconforter, ce qui eut l'effet de faire sourire le garçon, faiblement mais sincèrement. Hélas, il était encore sous le choc de son amnésie partielle.

"Des gens sont tristes... mais c'est à nous, les gens qui s'en rendent compte, de leur venir en aide." dit-il tout en débouchonnant l'une de ses deux bouteilles de lait Lon Lon. "C'est à nous d'aider ceux qui sont dans le besoin. Nous en sommes capables... c'est en tout cas ce que j'aimerais pouvoir faire. Porter service à la population afin que tout le monde puisse sourire." Ses propos étaient bien utopiques. Mais ce rêve d'enfant a toujours vécu en lui et maintenant, c'est plus une voie à suivre qu'autre chose, un objectif, un but, un accomplissement, des convictions, le fil conducteur de son histoire. Le visage d'Endë se mit à nouveau à prendre son air neutre. Ce regard... il avait les yeux complètement vides de tout, comme si une autre personne se tenait là. Son visage gagnait en maturité alors qu'il prononçait ces paroles. Sa main droite -bandée- porta le flacon à ses lèvres et il but trois belles lampées du breuvage du ranch. Un délice. Aussi comprit-il pourquoi le si célèbre lait Lon Lon avait un tel succès auprès des hyliens, et plus particulièrement chez les enfants. La moitié de la première bouteille venait d'être vidée, et la fraîcheur de la boisson lui fit un bien fou. Les yeux ambrés du garçon n'avaient pas changés dans leur définition : à savoir un regard décroché de tout, un regard qui ne jugeait rien, un regard sans la moindre indication déchiffrable, un regard simple, presque morne. Pas le regard d'un enfant, c'est le moins qu'on puisse dire.
La lueur de la détermination brillait dans ses iris et semblait inébranlable. Après tout, ne dit-il pas que la détermination ne plie sous aucun joug ? Là en était l'exemple parfait. Le petit enfant niais et pourtant d'une vingtaine d'années n'existait plus en l'instant. C'était les traits de feu son père qui apparaissaient sur son visage. Un faciès dur et sérieux mais pourtant ampli de bonté. C'est en cet instant qu'on pouvait aisément remarquer le désir du blondinet de se bouger. Son voeu de changer le pays, en bien.


"J'aimerais tant pouvoir faire quelque chose, mais quoi ?"


Swann

Championne d'Aegis

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Le garçon avait retrouvé son calme et sa lucidité. Swann se permit de croire qu'elle avait trouvé les mots justes pour le rassurer, et ça lui fit plaisir. Elle écouta ensuite attentivement ce que le blondinet avait à répondre à ses paroles. Il ne fit pas que ça ; il l'intrigua même. Tant et si bien que le regard du Cygne se fixa sur son interlocuteur pour ne plus le lâcher. Son regard pénétra celui du jeune homme, direct et franc. Peut-être qu'elle avait trouvé là ce qu'il lui fallait. Ou plutôt, ce qu'il fallait à Rédemption d'Ambre : un esprit pur, loyal et surtout sincère. Le timbre de sa voix, son regard, ses gestes. Tout en lui transpirait de vrai. Elle le voyait bien, il ne lui cachait rien. Peut-être un lien commençait à naître entre eux. Elle retrouvait en lui tout ce qu'elle estimait lui manquer pour vivre en accord avec elle-même.

" Suis-moi, si tu veux faire quelque chose ", lâcha l'ambrée en se levant.

Sans un mot de plus, ni même un regard - elle en avait déjà assez vu -, l'ex-assassin retira la laisse de son guépard et s'avança en direction de la sortie de l'auberge. Le temps que le guerrier la rejoigne, elle se demanda si son choix était le bon. Non pas à propos de ses dires ; elle se demandait surtout s'il était sage d'entraîner un de ses amis dans cette histoire. Endë avait ce qu'elle avait toujours voulu, aussi ne voulait-elle pas qu'il change de vision du monde par sa faute. Aussi étrange que cela ne pouvait paraître, elle tenait à ce jeune homme, qu'elle n'avait pourtant vu que deux fois.
Il était inévitable qu'il allait mûrir. La question était de savoir au contact de qui. Galastop était une personne qui saurait le faire progresser, sans aucun doute. Et s'il avait vraiment cette profonde envie d'aider le peuple, alors elle ne pouvait lui refuser cette proposition. Trop rares étaient les gens de son genre pour passer à côté.

Une fois la sortie franchie, elle s'engagea sur la gauche et passa derrière l'auberge. Elle fit ensuite s'asseoir Seatah sur le sol, à un endroit visible depuis la sortie de l'auberge. Et ce, pour deux raisons : la première, donner une indication à Endë sur le chemin à suivre pour la retrouver, la seconde pour ôter l'envie aux gens de se diriger par ici.
Le Cygne Noir attendit patiemment, en surveillant les environs. Personne ne devait être au courant de cette discussion, aussi préférait-elle rester en alerte le temps qu'elle se termine. Aucune présence n'était à signaler, et Swann était en paix avec son environnement. Il n'y avait rien d'hostile, ici. Puis Endë lui apparut enfin, au détour du coin du Nez-Rouge. Etant donné qu'elle s'était caché dans la pénombre la plus noire qu'elle avait pu trouver, elle signala sa position par un léger sifflement. Le premier à y réagir... fut son animal, qui instinctivement la rejoignit.

" J'imagine que tu te demandes la raison de tout ce mystère, hein ? Alors écoute bien, car je ne me répéterais pas dix fois. " D'un geste, elle sortit une enveloppe, laquelle contenait le serment d'allégeance à la Compagnie Ocre. " Je suis membre d'un réseau secret, qui se met doucement en place, portant le nom de Rédemption d'Ambre. Peut-être en as-tu entendu parler, déjà. Ce n'est pas impossible... "

Plus de monde qu'il ne le devrait était déjà au courant, en vérité. Les ennemis, principalement. Enfin, vu leur petit nombre, ils auraient du mal à mettre la main sur eux, pour le moment.

" La priorité n'est cependant pas à ma proposition. Je dois savoir à qui je fais face, d'abord. Je ne poserais qu'une simple question, dès lors : jusqu'où es-tu près à aller pour sauver un royaume tel que celui-ci, voué à sa propre perte ? "


Eckard Falskord


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Se levant brusquement, la brune ne manqua pas de faire sursauter le garçon. Lui s'était contenté de la suivre du regard, alors qu'elle venait tout juste de lui demander de la suivre. Endë continuait de la regarder puis se leva finalement, lui aussi, afin de la suivre.
Sortir de la taverne n'était pas chose aisée. Beaucoup d'ivrognes se marchaient dessus, se bousculaient, gémissaient, grognaient... Swann semblait s'être faufilée comme un chat dans tout ce bazar humain. Le Londëyantien, lui, dû forcer quelque peu le passage. Il n'avait pas omis sa dernière bouteille de lait. Brièvement accrochée à sa ceinture par ce qui semblait être un noeud à première vue -et avec de l'imagination-. Quelque peu estomaqué par la première bouteille qu'il eut terminée juste avant de se lever, une légère douleur au ventre faisait son apparition. Il avait bu trop vite. Vieille habitude lorsque l'on a longtemps vécu dans le désert, malgré la conscience que l'on a des rations à faire.
Enfin sorti. À gauche, à droite, la tête blonde tourna pour repérer son amie ou un animal peu commun. Elle s'était engouffrée on ne sait où, mais un sifflement fit dresser l'oreille attentive du garçon. Il remarqua au même instant l'énorme chat s'avancer vers une ruelle plutôt sombre qui contournait l'auberge. C'était là que Swann se trouvait également. Il faisait là assez noir pour ne pas voir le bout de son propre nez. Mais lorsque la brune dissimulée remarqua la présence de son ami près d'elle, celle-ci s'empressa de lui transmettre quelques informations supplémentaires.

Rédemption d'Ambre.

Nous y voilà. Le sujet dont ils allaient tous deux traiter. Et contrairement à ce que le Cygne Noir pouvait présumer, Endë ne savait strictement rien de cette organisation étrange. À moins que son amnésie toute récente le lui ait fait oublier ? Non, il n'en avait réellement jamais entendu parler. Quelque peu perdu, le blondinet ne savait que dire. Pas une seule fois il n'aurait pensé à l'existence d'une telle organisation, et encore moins que son amie en fasse partie. Le garçon tâcha toutefois de ne pas paraître trop surpris. Quelle importance après tout ? Elle ne verrait sûrement pas son expression tellement il faisait noir dans cette venelle.


"Jusqu'où serais-je prêt à aller..." avait-il répété tout en murmurant comme pour s'assurer d'avoir bien entendu. La réponse était pourtant bien simple. "Mes souvenirs me font défaut. Aussi ne me souviens-je pas comment je suis arrivé ici. Mais si je suis parvenu jusque là, c'est qu'il y a une raison. Peut-être que les dieux m'ont guidé jusqu'en cette terre dans un but précis, ou une quelconque autre raison. Aucune idée, à dire vrai..." Si sa mémoire n'avait pas été altérée par le lustre qui lui chuta dessus quelques jours plus tôt, sa réponse serait allée droit au but dès le début. "Je sais une seule chose. J'ai des... convictions. Un voeu à accomplir. Ce désir m'est cher plus que tout au monde, hélas je ne saurais l'expliquer." Endë avait même oublié la promesse faite à ses deux parents. Se souvenait-il seulement encore d'eux ? Cela lui reviendra un jour. Si ses parents n'exerçaient actuellement plus aucune pression sur ses souvenirs, cela pouvait s'avérer être un très bon signe qui lui permettrait de prendre en maturité, de grandir et ce, sans ressasser d'affreux évènements du passé. "Mon but premier n'était pas ce pays. Je souhaitais juste accomplir les objectifs que je m'étais fixé. À savoir, devenir un chevalier au service de la famille royale et servir de juste façon les intérêts de la royauté. Mais... depuis la venue de cet immense loup au lac, tout a changé. Je le voyais détruire la nature. Les fleurs se flétrissaient sous ses pieds, et les oiseaux chutaient sous ses hurlements... C'est alors un magnifique pays que j'ai vu, un pays qui perdait de sa superbe. Puis les flammes dévorantes au temple... je ne me rappelle plus très bien, mais des vies étaient en danger. De nombreuses vies. Ce désir de sauver Hyrule n'a pu que croître après cela. Mais plus qu'un pays, c'est un peuple que je voulais délivrer des griffes omniprésentes du mal." C'était d'une rareté extrême qu'il ait à s'exprimer autant en une seule fois, mais les mots sortaient tous seuls. Comme s'il n'était plus conscient de ce qu'il disait. Les phrases semblaient s'être créées depuis bien longtemps déjà dans sa bouche et n'attendaient plus qu'à se manifester au-dehors, dans les premières oreilles qui voudraient bien écouter. "Jusqu'où serais-je prêt à aller ? Peut-être pas très loin avec un corps aussi frêle que le mien. Mes jambes ne s'arrêteront de marcher que lorsqu'elles giseront à côté du reste de mon corps. Mes bras cesseront de frapper quand ils seront parcourus d'entailles de long en large. Ma détermination ne pliera sous aucun joug, sois-en certaine."

En cet instant, on pouvait voir dans le noir des yeux dorés luir d'une volonté sans faille.


Swann

Cygne Noir

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Il lui en fallut, des mots, pour donner sa réponse. Alors qu'elle n'aurait probablement répondu qu'en une phrase à cette question, Endë avait décidé d'entamer un monologue et d'y exposer fièrement tout le bien qu'il pensait de ce monde. La jeune Villarreal se sentait proche de lui, de par les convictions qu'ils partageaient ; il n'y avait guère que ça comme similitude entre ces deux gens. Swann fut très touché par la sincérité, et l'amour véritable que portait le jeune homme à ce Royaume. Elle ignorait encore si son idée était bonne... après tout, elle n'avait pas envie de mettre en danger son ami. Mais encore une fois, une personne de sa trempe ne se rencontrait pas à tous les coins de rue. La Compagnie avait grand besoin de toute l'aide qu'il pourrait apporter.
« Sois comme le brin d'herbe qui ploie mais jamais ne tombe... » murmura doucement le Cygne, qui plongea alors ses yeux d'ambrée dans ceux du garçon aux cheveux d'or. La pénombre ne la pénalisait pas le moins du monde, c'était son domaine. Elle distingua donc bien cette lueur étrange qu'avait le garçon en lui. Elle en était plus que sûr à présent : il était prédestiné à les rejoindre.

" Prend ceci... " dit Swann d'un ton plus claquant, alors qu'elle tendait l'enveloppe qu'elle avait dans la main à Endë. " Une fois que tu auras lu ces voeux, ton destin sera lié à celui de la Compagnie. C'est avec elle que tu devras mener ta lutte. "

Elle croisa les bras, puis détourna la tête. Etait-elle sûre de son coup ? Non, pas tout à fait. Encore une fois, elle voyait Endë comme un jeune adolescent plus qu'un adulte, malgré son apparence. Et surtout, il s'agissait là de son ami. Elle le considérait presque comme son petit frère, d'un côté... peut-être cherchait-elle un substitut à Eisuke, au fond d'elle-même ? Qu'importe... Elle avait surtout une profonde envie qu'il n'arrive rien à ce blondinet.

" Je... Je voudrais juste ajouter une petite chose... " avoua enfin l'ancien Numéro XII, qui s'était arrêté quelques secondes pour chercher ses mots. " Une fois que tu te seras engagé, un retour en arrière est impossible. Et il ne fait aucun doute que tu côtoieras la mort de très près... Alors, réfléchis bien. "

Le timbre de sa voix était toujours aussi doux, autant qu'une mère aurait pu l'être envers son fils. D'un côté, le Cygne Noir avait peur... Peur de l'avenir d'Endë. La route sur laquelle il s'apprêtait à s'engager serait semé d'embuches, et particulièrement mortelle. Elle attendait maintenant sa réponse avec impatience.


Eckard Falskord


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Le garçon n'avait laissé échapper aucun des mots si importants de la jolie brune. Il prit en compte chaque conseil, chaque avertissement, sans les appréhender. Après tout, il s'attendait à ce qu'on lui dise cela, bien que ce fut la toute première, seule et unique fois que l'on mentionnait devant lui l'existence de la "Rédemption d'Ambre".
Endë n'ajouta rien de plus après les paroles de Swann. "Réfléchis bien"... qu'importe, son choix était fait. Un choix logique, prédestiné même. Le Londëyantien ne se contenta que de conserver son regard plongé dans celui de son amie, un regard qui n'allait plus changer avant longtemps. Un regard bien trop sérieux pour qu'on puisse reconnaître le petit blondinet d'habitude si innocent, si jovial. Il n'en était à présent plus rien. Passées les jubilations, les émerveillements lors des découvertes de paysages ou d'endroits du royaume hylien. Passé le sourire béat sur son visage. Passées les hésitations, passée la timidité. L'amnésie l'avait-il complètement transformé ? Pourtant il ne semblait pas avoir perdu tant de souvenirs que cela, ou bien ceux-ci étaient très localisés dans sa mémoire...

Le jeune guerrier se saisit de la fameuse enveloppe, qu'il ouvrit sans plus attendre. L'obscurité n'était pas trop épaisse et il parvenait déjà à distinguer la couleur ocre du papier, où étaient rédigés des mots d'or qu'il prononça tout en les lisant :


"Dans la froide nuit du Désert, sous la cape de l'Ombre et de la Flamme, s'amassent des dangers. Tandis que l'Obscur croit, voilà que s'ouvrent les portes d'une nouvelle vie. Au coeur des vents gelés et dans les abysses les plus noirs, il faut que brûle un brasero d'or et d'Espoir. Autrefois je fûs un homme, une femme. Jadis un soldat, ou un renégat ; un chevalier ou un paria. Dorénavant je serais l'épée, et l'écu qui protègent le feu qui flambe contre le froid. Dans la vie et dans la mort pour que toujours brille l'espoir du Royaume."

C'était fait. Dès lors, Endë devint membre à part entière de Rédemption d'Ambre, un "Compagnon". Son amie souria ensuite avant de lui souhaiter la bienvenue. Puis celle-ci quitta les lieux avec son animal de compagnie, dans un silence imperturbable.
Le garçon savait que dorénavant, il allait devoir se battre en portant le gonfanon de la Justice. La bannière des hommes libres. Le symbole des rédempteurs. Il ne se faisait aucun soucis concernant les futurs détails et précisions qu'on se devait de lui fournir concernant Rédemption d'Ambre. Quelqu'un viendrait très certainement lui informer de tout cela lors des prochains instants. Le blond repensa à ce qu'il devait s'empresser de faire. À savoir, retrouver son épée ainsi que ses souvenirs, ce qui allait être une dure tâche. Le nouveau Rédempteur se décida à sortir de la ruelle obscure afin de rejoindre rapidement la Grand-Place.

L'heure du couvre-feu était arrivée.