Posté le 17/03/2013 21:48
[ Comme précisé par PdN, ce RP est un flashback (qui se passe pour ma part avant la tentative d’assassinat de Zelda par Swann), et il faut donc faire attention à la cohérence quant aux informations dont il y serait fait mention. Pour la même raison, il est déterminé que Zelda rentrera bel et bien en bon état au château quelques heures plus tard. Toutefois, il est libre et ouvert à tous, donc n’hésitez pas à rejoindre ! :3 ]
La Princesse n’en revenait toujours pas de ce qu’elle était en train de faire alors qu’elle parcourait le petit sentier qui serpentait jusqu’à la Place du marché. Au fil de ses pas, elle sentait l’air frais qui l’entourait, et elle entendait la clameur du bourg qui se rapprochait. Une liberté qu’elle ne s’était plus accordée depuis longtemps, et même plus généralement, elle s’était peu souvent accordée une sortie qui ne soit pas officielle. Petite parce qu’on l’en empêchait, plus grande parce qu’elle était bonne élève. C’était sans doute son éducation, qui l’avait cloitrée au château. C’était ainsi qu’on lui avait appris à servir son peuple, enfermée entre quatre murs, à chercher des solutions à leurs problèmes, et à ordonner l’application de ces solutions. Si elle contevenait à ces enseignements, elle avait l’impression de manquer à son devoir. Dès qu’elle s’autorisait un quelconque amusement, et une petite pause dans ses tâches, il lui semblait devenir égoïste vis-à-vis du royaume.
Sans doute était-il encore trop tôt pour qu’elle prenne du recul sur des idées si bien ancrées dans son esprit, et c’est pourquoi elle ne pouvait s’empêcher de ressentir un soupçon de culpabilité à chaque pas. Pourtant, ce dernier ne pouvait pas effacer son enthousiasme grandissant. C’était les Terres qu’elle aimait tant, ces gens qu’elle voulait tant protéger, les voilà qui apparaissaient sous ses yeux. La vue qu’elle avait depuis le château était magnifique, personne n’en aurait déconvenu, et pourtant elle ne valait pas un regard jeté sur place.
Elle aurait voulu mille yeux pour pouvoir tout voir à la fois. Elle connaissait cette place, elle y avait même joué enfant, quand la vigilance des gardes relâchée lui avait permis de s’éclipser, malgré les risques pour une petite fille. Pourtant cet endroit était en perpétuel mouvement et il y avait toujours masse à découvrir. Son regard se promena sur la foule. Inconsciemment elle aurait rêvé d’y déceler la présence d’une personne en particulier. Il n’en fut rien, bien évidemment, et elle s’y attendait assez pour ne pas être vraiment déçue. C’eut été une folle coincidence. À la place, elle observa donc avec émerveillement la vie qui régnait sur la place, et les habitants qui s’y activaient, ne sachant où donner de la tête, ni si la prêtresse qui l’accompagnait leur avait choisi une destination.
Elle ne saurait sans doute pas ce qui était initialement prévu, mais eut une réponse à sa question avec l’arrivée d’un enfant qui se jeta littéralement sur la prêtresse. Ses paroles l’inquiétèrent grandement, peu habituée qu’elle était à faire face à ce genre de détresse et à la panique du jeune garçon, mais le calme de la femme de foi était contagieux, aussi se tint-elle silencieuse pendant que cette dernière demandait de plus amples informations à l’enfant. La jeune femme semblait rodée et familiarisée aux urgences de la sorte, ce qui rassurait la princesse qui suivit cette dernière, guidées toutes deux par l’enfant à travers les rues.
À mesure qu’ils avançaient, le paysage changeait, et les maisons devenaient plus modestes, les gens de toute évidence moins richement parés. Ils n’étaient pas négligés, ils n’étaient pas tristes, elle voyait bien qu’ils faisaient contre mauvaise fortune bon coeur, mais que leurs moyens étaient limités. Des gens dignes qui rencontraient malgré tout des conditions difficiles. Ce quartier ne figurait pas dans ses souvenirs, et elle s’en voulu de n’avoir jamais eu réelle connaissance de son existence et de son état. Était-il dû aux conditions actuelles d’un royaume en guerre, ou le mal était-il plus ancien et plus profond ? Elle regretta de ne pas avoir emporté de richesses avec elle. Mais elle n’était pas naïve, elle savait aussi que le problème n’aurait été que temporairement et partiellement réglé même si ç’avait été le cas.
Ils finirent par arriver dans une petite chaumière, où la souveraine dû baisser la tête pour ne pas se cogner. Elle continua de suivre Flora et le petit garçon qui les attiraient jusqu’à une autre pièce. Elle remarqua combien la maison était petite pour une si grande famille. Ces gens manquaient clairement de place, mais ne semblaient pas particulièrement s’en plaindre. Comme si ce n’était pas suffisant, le père se trouvait bel et bien étendu dans un coin, mal en point comme le leur avait indiqué l’enfant. Il semblait même que sa maladie soit assez grave. Rares étaient toutefois les maux trop graves pour la magie, et la princesse se rassura en pensant que l’homme pourrait s’en tirer.
Elle n’osait pas trop intervenir, tout ceci faisait partie du domaine de compétences de la prêtresse, et cette dernière ayant l’habitude de ce genre de situation, elle lui faisait confiance pour gérer la situation à sa manière, sans s’immiscer sans invitation. Elle en reçut cependant une, et la jeune femme lui fit signe d’approcher et de se charger de la guérison, allant jusqu’à lui trouver un nom d’emprunt.
« Bien entendu, Prêtresse. »
Elle n’était que trop heureuse de pouvoir se rendre directement utile, et cela devait se sentir dans sa voix. Elle alla s’agenouiller après de l’homme, glissant la main délicatement contre son torse. Cette dernière se mit à briller d’une douce lumière dorée. Le contact aiderait sa magie à circuler. Elle sentait le mal qui se trouvait en lui, bien ancré certes, mais délogeable. C’était une maladie naturelle, plus facile à chasser que s’il s’était s’agit d’un maléfice puissant. Elle se concentra sur la source de ce mal, projetant sa magie et son énergie pour aider le corps, là où il n’avait pu faire face seul à la maladie qui l’avait saisi par surprise. Doucement, sa magie cibla ce qui s’attaquait au corps de l’homme pour l’en extraire, et l’anéantir au fur et à mesure pour éviter de l’absorber. Cela n’étant pas suffisant, et une fois que le corps eut retrouvé la santé, elle lui donna un petit coup de pouce pour régénérer ce qui avait été abimé. Elle se contentait toutefois de déclencher la guérison, l’accélérer de trop n’aurait pour effet que de les fatiguer tout deux, l’homme et elle. Si la magie est puissante, l’organisme a tout de même besoin de suivre son propre rythme, et il serait plus sain pour lui de prendre le temps de retrouver ses forces par lui-même.
« Vous devriez vous sentir mieux dans quelques jours. Votre corps a besoin de repos, c’est normal après ce qu’il a traversé, mais vous n’êtes plus habité par le mal qui vous rongeait. »
Elle se releva doucement après avoir donné ces conseils à l’homme. La tête lui tournait toujours un peu après une utilisation prolongée de magie, sans doute y avait-elle mis du cœur, mais ce ne fut que temporaire. Se tournant vers la prêtresse, elle espéra qu’elle avait correctement joué son rôle. Si elle avait déjà guéri des guerriers à quelques reprises, elle ne savait pas comment cette dernière s’y prenait généralement.
Elle n’eut pas le temps d’attendre la réaction, sa tête se tourna vers la porte où venait d’apparaître la femme qu’elle n’avait qu’entrevue à son arrivée, trop occupée dans l’autre pièce pour remarquer leur présence jusque là. Cette dernière semblait énervée, et pour le moins débordée. Un bébé dans un bras, accroché à son sein, elle avait été apparemment dérangée en pleine préparation du repas comme l’attestait la spatule encore pleine de bouillon qui trônait dans son autre main et son tablier taché. En plus du jeune garçon qui les avait conduites jusque là, elle remarqua qu’un autre marmot s’accrochait aux jambes de sa mère, semblant lui réclamer son attention, tandis qu’un autre encore l’avait suivie en rampant à terre. Le bruit des cris des enfants, légèrement étouffé jusque là par la différence de pièce lui parvenait maintenant pleinement aux oreilles, elle n’était même pas sûr que les bambins étaient au complet. Elle se demandait comment elle aurait supporté ce surmenage à la place de cette dame, semblant réclamée de toute part entre ses nombreux enfants et l’entretien de la maison. Sans compter ces deux jeunes femmes étrangères qu’elle venait de trouver dans la chambre de son mari.
« Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici !? Laissez mon époux tranquille ! »
Mal à l’aise à l’idée de troubler cette famille, elle espérait que la prêtresse se chargeait de clarifier la situation.