Il frappa le pavé de sa lance, comme un cheval qui renâcle et témoigne de son humeur du sabot. Le soldat jeta un oeil à son collègue, inquiet. Il y avait déjà un moment que le Général s'était engouffré dans les souterrains. Ces souterrains qu'il avait toujours consciencieusement évités. On les disait si vieux qu'ils précédaient la dynastie Nohansen Hyrule elle même. Que le père du père du plus anciens des ancêtres de son altesse royale, la Souveraine Zelda n'avait jamais assisté à la construction des fondations même de ces catacombes. Et s'il n'avait que peu d'estime pour l'homme qui avait choisi d'accompagner son supérieur, le fait était qu'il croyait suffisamment en Llanistar van Rusadir pour ne pas souhaiter le retrouver pourrissant, noyé dans des égouts croupis et dévoré par les rats.
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Hé, tu ne crois pas que ça fait un bout de temps qu'ils sont descendus ?" Lança-t-il, du menton, à son camarade. «
Je sais bien que le Général est un homme résistant et qui sait ce qu'il fait... » Il avait placé trop d'espoir en la personne du Nordique pour que celui-ci puisse échouer. Pas de cette façon, ni d'aucune autre, et il était de son devoir de lui faciliter le plus possible la lourde mission qui lui incombait. «
Laisse-y encore un peu d'temps. Ca fait moins d'une demi-heure. » Le premier hocha la tête, acquiesçant. Tout deux reprirent leurs positions, bloquant l'intégralité du quartier aux passants, et barrant la sortie aux riverains. Personne ne devait arpenter ces rues, d'ici le retour de l'Officier supérieur.
Profitant du répit accordé par son camarade et lieutenant, le fantassin retourna examiner le corps, qu'ils avaient préalablement transporté jusqu'à l'entrée des égouts. En se penchant sur la carcasse, puisque c'était là tout ce qu'il restait de son ancien partenaire - bien qu'il n'ait jamais combattu à ses côtés -, l'Hylien réalisa que le bruit n'était plus le même. En vérité... C'était le même, mais amplifié. Comme si la source était dorénavant bien plus proche. «
On dirait que l'eau monte ! Vite ! » Hurla-t-il, avant de se jeter sur la bouche d'égout. Saisissant cette dernière, il l'envoya voler sans le moindre ménagement, tandis que son binôme commençait déjà à tirer l’acolyte du Général. «
Messire Rusadir ! Tenez bon ! » Et bientôt, la main d'acier rejoint celle, de chair, du soldat. Les deux hommes furent ramenés à terre, et fournis en couvertures pour se sécher.
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Vous avez vu quelque chose, messire ?" S'enquit-il, en apportant à son supérieur un peu de vin chaud, réquisitionné chez un marchand non loin. Mais avant qu'il ai eut l'occasion d'en apprendre plus, deux autres des soldats de sa patrouille surgirent. «
Monseigneur, il urgent que vous nous accompagniez. Merek a trouvé quelque chose. »
*
Les deux hommes conduisirent le Général et son compagnon jusque par delà les fortifications de la Ville-Close. Tant et si bien qu'ils finirent par gagner les douves, au pied des murailles qui cernaient la citadelle. Là où Merek les attendait, un étrange ouvrage à la main. «
Un homme et une femme sont morts dans les égouts, monseigneur. Nous avons retrouvé leurs uniformes, peu de temps après que vous soyez entrés dans les souterrains. Leurs uniformes sont juste-là. » D'un geste du menton, il désigna une paire de haillons, déchirés, ensanglantés. Les pièces d'armures avaient subi un sort similaire : tordues, éventrées ou tout simplement trouées de parts en parts. «
Nous avons également retrouvé ceci, dans le plastron de la femme. » Merek tendit l'ouvrage à Llanistar. Bestiaire des créatures les plus effroyables, aux pages tantôt arrachées et aux noms tantôt rayés.
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