Tournoi d’Aegis – 1er tour – Swann face à Aelderick

EVENT RP - Seuls les deux noms cités peuvent poster

[ Hors timeline ]

Withered


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(vide)

Vous vous engouffrez dans une des ruelles sombres du boug. En apparence elle n’a rien de spécial, et c’est peut-être pour ça qu’elle n’a jamais été remarquée. Pourtant, vous continuez votre périple, vous enfonçant entre deux boutiques, dans une impasse. Mais seulement pour celui qui ne connait pas son secret : votre guide actionne une pierre sur le sol, et tout à coup, un pan de mur se décale légèrement. L’air qui s’y échappe est glacial, et sent le renfermé. Vous suivez à contre cœur celui qui vous conduit, et vous vous glissez dans le maigre espace. Il fait plus noir qua dans un four dans ce tunnel, et vous n’avancez qu’en vous repérant au bruit des pas de celui qui vous précède. Et puis, sans prévenir, au détour d’un nouveau virage, la lumière.

Elle n’est pas vive. Elle n’est pas chaleureuse. Elle émane de quelques flammes fragiles, et de puissantes torches. L’ambiance est chaude, presque étouffante. La foule est déjà dense, la rumeur bouillonne. Les rubis commencent dores et déjà à passer de main en main, les noms des participants de cette année sont repérables parmi les conversations. Vous vous approchez. Vous êtes bluffé.

L’arène se dresse devant vous. Qui pourrait croire qu’un tel espace se tient sous les pavés du bourg ? Des gradins bâtis dans la pierre, et au centre, le terrain. Isolé par un faussé des spectateurs, les seuls moyens d’y  entrer sont les ponts de corde qui pointent à chaque extrémité. Les combattants, dès lors qu’ils rentrent dans le ring, sont livrés à eux même. Ils ne font plus qu’un avec le monde du duel de la nuit.
[ Inspiration pour le terrain, que tout le monde est la même chose en tête : http://2.bp.blogspot.com/-00qJdfDSuNw/T8ywVBhDc-I/AAAAAAAAAc8/mRSCwTFq30g/s1600/pro-bending_arena8iltl.png    Sauf qu’évidemment c’est moins moderne et sans eau ! L'arène reste aussi de taille raisonnable, puisqu'elle est secrète et sous le bourg... ] S’ils doivent emprunter une arme, elles se trouvent avant leur entrée sur le terrain, mais en piteux état : rouillées, délabrées, elles ne peuvent que dépanner si un combattant étourdi a oublié la sienne…

Cette année encore, les plus féroces des spectateurs grognent : pourquoi ne pas mettre à mort les plus faibles ? Mais le monde de la nuit est beaucoup trop soudé pour mettre un terme à la vie d’un de ses guerriers. Face aux gardes et au pouvoir, la solidarité est leur unique force, et le tournoi d’Aegis le meilleur exemple.

La rumeur gronde de plus belle. Les deux combattants vont bientôt entrer en scène. L’un commence déjà à faire parler de lui par ses multiples méfaits. La seconde laisse planer le mystère, mais les hypothèses fusent. Les spectateurs retiennent leur souffle, et les derniers paris sont fait.  Il ne reste plus que le combat ! Celui qui fera KO (ou adversaire qui reste au sol), poussera l'autre à l'abandon, ou sortie d'arène sera déclaré vainqueur !

[ Rappel des règles :
Le tournoi se déroulera par duel. Chaque combattant postera sa version du combat en totalité. Il devra donc faire interagir son personnage et celui de son adversaire, qu’il devra respecter au mieux grâce aux fiches.

Il est donc interdit de tuer le personnage d’en face, pour des raisons RP comme HRP.

On évitera bien sur les tacles dans les posts, qui visent le joueur plus que le personnage.

Une règle qui appartient plus au bon sens, on évitera de faire de son personnage un superman. Mais il faudra aussi trouver l’équilibre avec trop de blessures car le tournoi se déroule sur quelques nuits seulement, sans pause de récupération.

Il n’y a pas de longueur minimum comme maximum.

Dès l’instant où le post de début du duel sera posté (par l’organisation), les deux participants disposeront d’une semaine pour y répondre (sauf exception, si l’organisation est prévenue etc). Il n’y a pas d’ordre pour poster, mais si au bout de 7 jours l’un des deux combattants n’a pas répondu, il sera disqualifié. Si aucun combattant ne poste, le duel se soldera par un match nul et la disqualification des deux joueurs.
Ici donc, vous avez jusqu’au dimanche 21 inclus pour poster !

Les résultats seront postés dans ce topic. Les juges noteront les participants selon une grille de notation (cohérence du post, respect des personnages, originalité, ressenti global etc), mais seul le résultat final sera communiqué. Si un des joueurs n’est pas d’accord avec le jugement, je l’inviterais à venir me voir, et UNIQUEMENT moi. S’il y a bien une chose que je ne laisserais pas passer, c’est harcèlement des juges suite à un désaccord. Sachez que dans tous les cas, les membres du jury n'ont pas l'obligation de discuter de leur jugement avec un participant, et que le détail des notes de chaque jury ne sera jamais communiqué.



Bon courage à vous deux ! ]


Aedelrik


Inventaire

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(vide)

Le Cygne et le Goupil,
Une fable sans morale.




La fumée envahit la bouche puis la gorge d'Aedelrik en une première inspiration. Une seconde fit descendre les volutes gris jusqu'à ses poumons, et alors seulement il expira, relâchant un mince filet brumeux entre ses lèvres. Le rouquin attendit que la drogue fasse son effet, en silence, les yeux clos. Fumer ce mélange de pavot et d'herbe médicinale était comme un rituel pour lui, depuis des années. En plus du plaisir que cela lui procurait, c'était un bon moyen pour  l'aider à maîtriser cette boule d'angoisse qui le tourmentait toujours avant un combat rude, à l'issue incertaine. Et surtout, le pavot aidait son corps à assimiler les autres drogues qu'il prenait en même temps. Cette fois ci, son choix c'était porté sur un mélange de poudres qu'il avait lui même amené à Hyrule, dans son exil. Un produit potentiellement dangereux, parfois utilisé comme poison, mais que Aedelrik avait appris à utiliser et qui pouvait se révéler très efficace.
Les effets du pavot se manifestèrent et une douce sensation de chaleur lui fit du bien, lui qui sentait ses entrailles glacées par la peur. Refusant de penser à cela, il s'efforça de faire le vide et de se concentrer sur son corps et le bien être dont il prouvait encore profiter. Puis, après quelques minutes, les effets de la plus faible des deux drogues s'affaiblirent et le voleur ne put s'empêcher de repenser à ce qui l'attendait. Il retrouva son ouïe et entendit des coups faible qu'on donnait sur la porte. Reconnaissant le signal convenu avec Frenis, il soupira longuement, et se leva pour quitter la chambre.


« Et ben quand même ! Ca fait dix minutes que je frappe, le combat va bientôt débuter. »

« Laisser ses peurs enfermées entre quatre murs prend du temps, Frenis. Allons, conduis y moi. »

L'Hylien grommela dans sa barbe, bougon, mais s'exécuta. Aedelrik eut un dernier regard pour la pièce d'où il venait et suivit le petit homme d'un pas décidé. Ils sortirent rapidement de l'établissement clandestin, et s'engouffrèrent dans le dédale de ruelles qui constituait le quartier le plus pauvre et crasseux de la ville. L'étranger reconnaissait chaque rue, chaque coin, et pourtant il se félicita d'avoir demandé à son associer de lui servir de guide. Drogué à ce point, il perdait son sens de l'orientation. Néanmoins, les premiers effets lui procuraient d'autres avantages. Le voleur se sentait plus agile, plus rapide. Au milieu de la foule qui déambulait dans l'allée des bouchers, il  esquiva sans difficulté toutes les épaules qui l'auraient bousculé, elles, sans ménagement.
Curieux, Aedelrik scrutait les visages, guettant un regard appuyé ou une expression de surprise. Le voleur se savait inconnu de presque tous, ignoré voir méprisé pour son accent et ses manières d'étranger. Tout le contraire de celui qui serait dans moins d'une heure son adversaire. Il se souvenait encore de la stupeur qui avait saisit ses associés lorsque l'ordre des duels avait été rendu publique. Il avait espéré tomber contre un homme de sa trempe, ou un de ces désespérés qu'on renvoie aisément sur les bancs des gradins. Mais il se retrouvait face à un tout autre type d'adversaire. Le Cygne Noir, la plus terrible main armée de Ganondorf.
Tous ceux qui le supportaient avaient subitement pâli, et certains s'étaient empressés de changer leurs paris. En vérité, Aedelrik ne pouvait leur en vouloir. Il n'était qu'un inconnu qui n'avait jamais montré ses talents aux armes, en face d'une machine à tuer reconnu et crainte. Il aurait fallu être idiot pour miser sur lui. Pourtant, dans un vain espoir, il demanda à Frenis,


« De l'or sur ma tête ? »

« Pas un rubis. La Dragmire a emporté tous les suffrages. Pour eux, tu es déjà vaincu. »

 Ces mots, rudes mais vrais, piquèrent Aedelrik dans son orgueil. Il ne restait donc plus que lui pour croire à sa victoire, pour croire en lui même. Et bien il leur montrerait, à tous. Ce tournoi serait plus qu'une occasion de gagner de l'argent, ça serait la preuve dont les bas fonds d'Hyrule avaient besoin pour voir en l'étranger un leader, un homme de valeur. Et si il fallait pour cela que le renard roux terrasse le cygne noir, qu'il en soit ainsi.
Finalement, ils arrivèrent à la porte masquée de l'arène. Une impasse puante et humide. Un portail digne du palais d'un roi de la nuit. Frénis marqua une pause, son regard interrogateur posé sur son associé et ami.


« Je suppose qu'il est hors de question de faire demi tour ? »

Aedelrik prit un instant pour éliminer le dernier doute qui lui restait encore, puis actionna le mécanisme au sol. Le mur s'écarta alors, laissant échapper la lueur vacillante des torches. Les deux hommes s'engouffrèrent dans l'ouverture, qui se referma derrière eux.
Heureusement, l'entrée en question était un accès réservé aux combattants et non aux spectateurs, et ils purent accéder directement à la salle de préparation, en dessous des gradins. Un rapide coup d'oeil du voleur à travers l'ouverture vers l'arène lui révéla l'ampleur du tournoi : le public était nombreux et semblait déjà agité. L'intuition d'Aedelrik se trouvait confirmée : tout ce que la cité comptait de vermines et de criminels serait présent.


« Alors, tu être prêt ? »

Le voleur aussitôt reconnu cette voix et son accent unique dans ce royaume. Il se retourna pour trouver Lanre, qui marchait vers lui, un sourire ironique aux lèvres. Aedelrik fut réconforté de la présence de son ami, qui ne combattait pourtant pas ce jour là. Bien qu'une victoire des deux hommes puisse les obliger à s'affronter, le rouquin n'en gardait nulle rancune à l'égard de son compagnon et appréciait qu'il ait fait le déplacement.

« Autant que l'on peut l'être. Je ferais de mon mieux. »

« Espérons que cela suffise. »

« Je demanderais aux dieux un petit coup de pouce. Parfois, il suffit d'un rien de chance...Et de hasard. »

C'est alors qu'il vit une autre silhouette entrer pour les rejoindre. Il ne fallut pas plus d'un instant à Aedelrik pour reconnaître le Cygne, avec son immuable masque noir et sa démarche souple et gracieuse. Si il n'avait pas eu à l'affronter, le renard l'aurait certainement abordé dans une tentative folle de la séduire... Mais il eut également fallu pour cela qu'elle ne fut pas la tueuse sanguinaire que l'on disait. Or, tout semblait confirmer les horreurs que colportaient les rumeurs.
Avec l'inconscience de l'enfant qui s'amuse à jouer avec le jeu, Aedelrik s'approcha d'elle et lui déclara, en lui tendant une main et avec le sourire,


« Enchanté de rencontrer un si charmant adversaire, cher Cygne. Je me nomme Goupil. »

Rien qu'un banal trait d'humour qui pouvait faire sourire, mais le regard froid et terrible que la femme lui lança en retour, au dessus de son marque de mort, lui fit perdre toute envie d'échanger une parole de plus. D'autant qu'elle l'ignora ensuite avec une superbe à laquelle le voleur n'était plus habitué et qui le vexa suprêmement. Aedelrik revint alors vers Lanre, lui signifiant qu'il pouvait le laisser.
Un assistant des arbitres les prévint alors qu'il ne restait plus que quelques minutes avant le début du combat. Aussitôt, la boule d'angoisse revint tirailler les tripes du renard, qui s'efforça de s'apaiser, du mieux qu'il put. Il s'approcha des râteliers où s'entassaient des armes de tout type et de tout calibre. Faisant l'inventaire de ce qu'il portait déjà sur lui, c'est à dire son arsenal d'atouts variés, des dagues de lancer et de contact, des lames discrètes ainsi qu'un un arc et des flèches disposées dans deux carquois, il décida de le compléter avec une épée courte mais à la lame épaisse et une lance solide à la pointe longue. De l'autre côté de la pièce, Swann regardait avec dédain les armes offertes, et elle semblait avoir une bonne raison pour cela. Aedelrik avait repéré son épée étrange, en os de dragon, et il ne doutait pas qu'elle ne lui réserve quelques surprises.
Finalement, une trompe résonna dans l'enceinte de l'arène et le public fit silence. Seule résonna une voix forte qui était certainement celle du maître du tournoi, tandis que les deux adversaires allaient se placer devant la grille de fer, encore baissée, qui marquait l'entrée du terrain de jeu. Soudain, la voix du Cygne s'éleva, calme et monocorde.


« Essaye de me résister au moins un peu. Je déteste gagner trop facilement. »

Aedelrik ne répondit pas. Tout son être était concentré à rester calme, à conserver son sang froid et la provocation glissa sur lui comme une vague sur un rocher. Il n'entendait que vaguement les vociférations enjouées du maître du tournoi, qui haranguait la foule. C'était signe que la drogue agissait, mais c'était beaucoup trop lent à son goût. S'était il trompé dans les doses ? Le pavot avait il amenuisé les effets ? Le doute s'empara à nouveau de lui mais alors qu'il pensait encore à reculer, la grille s'ouvrit et il entendit la voix appeler, malgré son ouïe engourdie,

« LE CYGNE NOIR CONTRE AEDELRIK ! »

Alors, il avança dans la lumière, en même temps que son ennemie, et il fut libéré de sa peur. Comme le trac d'un acteur s'envole lorsqu'il entre son scène, Aedelrik oublia totalement ses craintes car il n'était plus réellement lui même : il jouait un rôle, celui du guerrier inconnu, du chevalier mystère, de l'étranger dont on ignore tout. Et si le Cygne Noir avait une grande renommée et plus rien à prouver dans l'art du combat, lui attisait la curiosité et l'imagination galopante des spectateurs. Il ignorait, au fond, à qui allait les vivats de la foule, ni même si la foule soutenait l'un des deux combattants ou bien si elle désirait juste du sang versé.
Dans ce dernier cas, ils seraient servis.

Le renard et le cygne avancèrent ensemble sur le pont puis s'écartèrent avant d'arriver au centre de l'arène, chacun choisissant naturellement son côté du terrain. Aedelrik sentit avec satisfaction la pierre solide sous ses pieds, heureux de ne pas combattre sur du sable comme il avait parfois dû le faire, dans le passé. A présent assuré dans ces gestes, il laissa tomber la lance sur le sol et attendit, les bras croisés, que la voix dissonante qu'il n'écoutait plus distinctement ait fini son discours. Et finalement, il entendit :


« TROIS...DEUX...UN... QUE DEBUTE LE TOURNOI ! »

Aussitôt, Aedelrik s'empara de son arc d'une main et sortit de son manteau une sphère d'argile mou. Dans un mouvement rapide et précis, il la jeta vers Swann et, avant même d'attendre qu'elle ne rencontre le sol, il encocha une flèche et tira. Le trait fendit l'air et perça le premier projectile alors que celui ci survolait le Cygne Noir. La tête de la flèche enflamma alors la poudre à l'intérieur de la bombe et un grand écran de fumée enveloppa la Dragmire. Le renard ne perdit pas un instant et tira une flèche qu'il avait choisit dans son second carquois, puis une autre. Il n'eut pas le temps de harceler plus son ennemie, qui jaillit de la fumée, courant à une vitesse impressionnante.
Aedelrik jeta alors son arc, détacha ses carquois, et se saisit de sa lance au sol, juste avant que son adversaire ne soit sur lui. La lame si spéciale de la femme le manqua de peu, au dessus de l'épaule, et elle revint aussitôt à la charge. Le voleur tentait tant bien de mal de conserver un peu de distance entre elle et lui, afin de pouvoir profiter de la portée de son arme, mais le Cygne le pressait au corps à corps, sans le moindre temps mort, cherchant la faille dans sa défense. Rapidement, le renard sut qu'il ne pouvait plus se permettre de reculer et de perdre ainsi plus de terrain, ou il risquait d'être éjecté de l'arène. Alors il amorça un mouvement tournant, tout en continuant de parer, et, quand il vit qu'il pouvait se le permettre, sa parade écarta brusquement l'épée ennemie et il se jeta hors de portée. Après une rapide roulade, il se releva, et là, réussit à maintenir la Dragmire assez loin pour user de son allonge. A chaque fois qu'elle s'approchait trop témérairement, il portait un coup d'estoc vers une faille de sa défense et elle devait reculer. C'est là qu'il put remarquer que sa cuisse gauche était entaillé. Une de ses flèches avait manqué de peu son but, cependant il y voyait là une demi-victoire. En la maintenant ainsi à l'écart, il put capter également l'énervement chez son ennemie. Bien qu'elle n'avait pas conscience du but de son petit manège, la situation paraissait particulièrement insoutenable pour elle. Plus confiant, il lui asséna alors une nouvelle pique, verbale celle là, d'un ton indéniablement moqueur,


« Vous êtes vous endormie, ma dame ? »

Le Cygne ne répondit rien mais le ton du Renard la fit réagir. Elle amorça aussitôt un mouvement que Aedelrik cru anticiper et voulu repousser d'un coup d'estoc. Sitôt sa feinte réussie, l'épéiste masquée se jeta vivement à droite de la lance, sans reculer pour autant. Et, d'un coup de tranche rageur, elle brisa en deux le manche de bois de l'arme. Le rouquin sut qu'il avait commit une erreur et cru un instant qu'elle serait mortelle. Cependant, alors que la lionne envoyait sa lame pénétrer la chair de son bras, il parvint à nouveau à s'esquiver par un bond agile. La Dragmire se jeta à nouveau sur lui, mais il put sortir son épée et une dague.
Pour Aedelrik, ce fut un duel pour la survie qui s'engagea. Pendant de longs instants, il ne fut même pas question de toucher son ennemie, seul comptait le fait de se tirer indemne de ses assauts. Et en cela, il dut admettre avoir sous estimé son adversaire. Parce qu'il s'agissait d'une femme, il n'avait pas cru ces bras fins capable d'une telle force, il n'avait pas prévu une telle rage de vaincre et cela se retournait contre lui. Inlassablement, il paraît les coups, s'efforçait d'ignorer son bras droit où la lame de dragon avait laissé une balafre saignant abondamment. Soudain, il vit une ouverture dans le flanc droit et y projeta sa dague. A l'instant où il allait percer la chair, un uppercut le cueillit et l'envoya au sol, où il lâcha la lame courte. Réagissant par pur instinct, comme un animal sur le point d'être abattu, il traça le symbole de sa rune favorite sur son armure et cria,


« Fyr ! »

Le manteau d'invisibilité l'enveloppa et le Cygne en fut surprise, assez pour lui laisser le temps de rouler en dehors de sa portée et se relever. Essoufflé, envahit par l'adrénaline mais bien moins assuré qu'auparavant, Aedelrik s'efforça de faire le point sur sa situation. Il devait attendre que la drogue fasse effet avant de pouvoir espérer prendre le dessus au corps à corps, mais le mélange semblait encore loin de l'avoir complètement envahit. Si jamais son corps y avait développé une résistance, il était fini. Il y avait bien encore un autre as dans sa manche mais il ne pouvait baser sa stratégie dessus. Jamais il ne pourrait gagner assez de temps...
Soudain, le Renard réalisa qu'il avait perdu le Cygne de vue. Aux abois, il la chercha du regard mais  son ennemie semblait avoir disparue. Alors, il sentit une présence dans son dos. Sans même prendre le temps de réfléchir, il se retourna en donnant une grand coup de taille au hasard. Son épée se heurta à une autre, et tandis que sa propre rune s'effaçait, le manteau d'ombre de son ennemi se dissipa. Il n'était qu'à un pas d'elle, tous deux immobiles, et il put voir la lueur de jouissance dans son regard, une flamme de folie meurtrière. Dés lors, il eu fut certain : elle désirait sa mort, règlement du tournoi ou non. En vérité, elle l'effrayait profondément. Et pourtant Aedelrik ne put s'empêcher de jouer avec la haine qu'elle éprouvait envers lui. Sans qu'elle puisse le voir venir, il cracha au visage, visant les yeux.

Elle s'écarta légèrement, autant surprise qu'outrée, et il en profita. D'un coup de talon brusque, il fit sortir la lame cachée de sa botte gauche et envoya un violent coup de pied dans le mollet de la Dragmire. La lame pénétra sans s'enfoncer profondément mais c'était suffisant pour embraser la colère du Cygne Noir. Avant que le voleur ait pu retrouver son équilibre, elle sortit une carte de sa manche. Le morceau de papier brilla de mille feux et se consuma alors qu'une lame de vent en sortait. Le sort percuta le voleur et le fit voler sur quelques mètres. Le souffle coupé, ce dernier se releva difficilement mais elle ne lui laissa pas un instant de répit, fonça vers lui et le percuta des deux pieds cette fois.

Aedelrik fut éjecté si rapidement et autant tant de force qu'il finit par apercevoir le vide en dessous de lui. Dans une tentative désespérée de rester dans le jeu, il tendit une main et se saisit du bord de l'arène. La prise lui permit de freiner son mouvement, mais même lorsqu'il put agripper sa deuxième main, le poids de son arsenal et de son armure l'entraîna vers le bas. Il s'efforçait de remonter quand l'ombre du Cygne Noir vint le recouvrir. Avec une satisfaction baignée de sadisme, elle se tint dressée fièrement au dessus de lui, et lui dit, d'une voix mielleuse,


« Quel dommage, je m'amusais tellement. Mais la chute paraît inévitable, et qui sait si tu y survivras... »

D'un mouvement sec de sa botte, elle lui écrasa les doigts d'une main. Avec un cri de douleur, il dut lâcher le rebord de l'arène. Elle prit alors son temps, écrasant d'abord un doigt de la seconde, poursuivant son jeu cruel,

« Minable petit enfoiré. »

Sa botte écrasa un second doigt et Aedelrik se sentit prêt de lâcher prise, découragé et fatigué.

« Meurs donc, sale rat. »

Ces mots agirent comme un électrochoc. Ils remuèrent le voleur dans ce qu'il lui restait de son plus précieux : son orgueil, sa fierté. Ses émotions ainsi stimulées, la drogue parvint d'un coup au cerveau d'Aedelrik, et le Renard se réveilla. Alors que la botte allait sceller son destin, il traça sur sa tunique la rune de lumière et hurla,

« KAR ! »

Le flash explosa et le Cygne Noir eut un mouvement de recul. Aedelrik balança alors sa main libre au dessus du rebord, saisit la cheville de son ennemi et tira. Se faisant, il la fit chuter au sol en même temps que lui remontait et sauvait sa vie.
Sans prendre le risque de se retrouver dans la même situation en tentant de profiter de son avantage temporaire, il courut jusqu'au centre de l'arène en récupérant au passage sa dague et son épée. Lentement, sa rage clairement apparente, le Cygne Noir se releva et lui envoya un regard digne de son seigneur et maître. Si ses yeux pouvaient tuer, Aedelrik se serait effondré sur place. Dans un esprit de défi, il fit alors craquer ses doigts meurtris mais toujours fonctionnels, à son image en somme. Traçant la rune qui accompagnait sa drogue, il murmura le nom, puis appela son ennemie, d'une voix forte.


« Je t'attends, salope ! »

A ces mots de provocation, le public enfla d'une clameur assourdissante. Qu'ils soient avec lui ou pour la Dragmire, tous semblaient adorer le spectacle qui leur était offert. Elle, s'approchait lentement, la tension meurtrière visible dans chacun de ses gestes. Elle comptait sans doute se jeter à nouveau sur lui, mais cette fois, il la surprit. Ce fut le Renard qui chargea, l'épée en avant, en poussant un hurlement rauque.
Ce fut lui qui la pressa dans ses derniers retranchements, tandis qu'elle paraît avec adresse et précision mais sans cette confiance absolue qui l'avait toujours accompagnée jusque là. Il la toucha à plusieurs occasions, sans jamais prendre un avantage décisif, malgré les effets euphorisants de la drogue. Aedelrik était plus rapide et plus précis que jamais, tandis que le Cygne lui paraissait plus lente, moins souple. Et pourtant, elle parvint à le toucher, une fois, deux fois. La troisième fois, elle perça profondément son flanc.

Le voleur en profita alors pour trancher sa chair là où la flèche avait touché au début du combat, agrandissant la plaie et touchant presque l'artère. Presque. Tandis que la Dragmire et lui s'écartaient l'un de l'autre, et se tournaient autour comme des fauves, il prit conscience qu'elle venait de prendre le dessus. Sa drogue se dissipait et elle venait de le blesser assez profondément pour que la fin du combat l'avantage, elle. Et le pire c'était qu'elle le savait très bien. Sous le masque de mort, sa voix sadique s'éleva à nouveau, tremblante cette fois,


« Et bien connard ? Tu commence à comprendre ? Tu ne gagneras jamais, abandonne ! »

« Cesse un peu de parler et écarte les cuisses si tu veux que je me couche. »

Aedelrik savait qu'il risquait de la rendre folle de rage en la provoquant ainsi mais il avait besoin que la lionne baisse sa garde si il voulait retrouver une chance de victoire. Or, elle lui avait montré peu auparavant que son calme n'était qu'apparent et qu'elle était bien plus sensible à ses mots qu'elle ne l'affichait. Le Renard décida d'en faire sa stratégie. Sa dernière.
Outrée dans sa fierté, la lionne s'immobilisa un instant, se prenant à bondir. Aussitôt, la main du voleur arma son bras et envoya sa dague vers son ennemie. Celle ci esquiva d'un bond sur le côté mais elle ne put éviter la seconde, qui se figea dans sa jambe droite. Avec un cri de rage, elle l'en arracha et la renvoya au lanceur en s'élançant elle même vers lui à la suite.
Ce dernier bondit et, se réceptionnant avec une roulade, relança une nouvelle dague, qui la manqua de peu. Ce faisant, il continua à la provoquer, sa voix de plus en plus moqueuse.


« Peut être que je pourrais te remplacer chez papa Ganondorf quand je t'aurais écrasé. Je suis sur qu'il aimerait mieux mes fesses que les tiennes ! »

Les moqueries sur le seigneur du désert semblèrent fonctionner et le Cygne repartit à l'assaut avec une rage décuplée. Aedelrik esquiva à nouveau, la harcelant de plus belle à coup de dagues et de piques verbales. Au fur et à mesure, il gagna les rieurs du public qui éclatait de rire à chacune de ses nouvelles saillies. La situation sembla sortir la Dragmire de ses gonds. Elle éclatait en insultes que Aedelrik n'écoutait pas. Seuls quelques mots lui parvinrent,

« Mais crève ! Sale enfoiré, crève ! »

Finalement, le voleur envoya sa dernière dague, que le Cygne esquiva. Le public retint son souffle, croyant que, à nouveau forcé au corps à corps, le Renard n'avait plus que peu de chances de l'emporter. Mais alors que son ennemie semblait prête à s'élancer, les lames en avant, sur un voleur épuisé et sanguinolent, elle ne put faire que quelques pas lents et gourds avant de manquer de chuter. Comme prise de nausées, la lionne dut stopper son élan. Les yeux figés par la surprise et l'incompréhension, elle tituba quelques instants, et tomba finalement à genoux, incapable de parler, ni de se relever.

Aedelrik resta interdit quelques instants, puis éclata d'un immense rire de joie et de soulagement. Le poison paralysant qui imprégnait les deux premières flèches avait enfin fait son office. La plaie d'abord peu profonde avait fini par faire entrer le concentré d'une venin d'araignée connue pour immobiliser ses proies avant de les dévorer. En entrant dans une rage violente et incontrôlée, le Cygne Noir venait d'en accélérer la propagation, et donc les effets. Ainsi, elle avait scellé sa défaite. Il lui était désormais impossible de se mouvoir, ni même de parler, et ce pour plusieurs heures. Elle assistait impuissante à son échec. Aedelrik, lui, au bord de l'épuisement, remerciait sa bonne étoile.
Conscient qu'il lui fallait achever le duel, le voleur s'approcha de son ennemie impuissante, sa dague dans sa main. Il vit dans ses yeux magnifique un regard qui n'avait rien perdu de sa force et de sa folie. Il sentit que si il la laissait en état de lui nuire, elle se vengerait un jour ou l'autre. Et pourtant... Il fut incapable de lui faire du mal. Aedelrik n'était pas cruel, ni sadique et la souffrance physique chez les autres lui rappelait trop ses propres souffrances passées. Une faiblesse de plus, sans doute, mais c'était le prix de son humanité. Ainsi, sa voix fut douce et son ton presque désolé lorsqu'il lui dit,


« Je n'oublierais jamais ce combat, ma dame. »

Il prit la main de la lionne, y fit une légère coupure de sa dague et laissa le sang goutter sur la lame. Comme le voulait la tradition, il venait de verser le dernier sang. Alors, il se redressa et envoya d'un coup vif la dague se planter dans un poteau de bois de l'estrade des maîtres du tournoi.

Le public explosa. Les vivats de ses supporteurs se mêlant aux plaintes de ses opposants en un vacarme qui lui parut la plus belle des musiques. Il leva le poing pour y répondre, comme symbole de fierté et de défi. Contre toute attente, il avait gagné.
Alors, il se pencha vers le Cygne et sortit une bombe soporifique, qu'il brisa à sa hauteur. Paralysée, elle ne put s'empêcher d'inhaler le gaz et elle s'endormit, presque paisiblement.

Epuisé, blessé, mais victorieux, Aedelrik quitta l'arène. Le Renard roux avait vaincu le Cygne Noir.
Il était entré en inconnu, il sortait en conquérant.

Je tiens à remercier Swann pour sa très bonne fiche qui m'a donné beaucoup de matière pour ce poste. J'espère avoir rendu justice à son Cygne. Bonne lecture au jury !


Swann

Cygne Noir

Inventaire

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(vide)

Premier combat : La Lionne et le Renard


Malgré qu'elle soit coutumière de ce genre d'endroit, Swann restait stupéfaite.

Elle n'aurait pas pu imaginer qu'une telle arène, aussi grande, puisse se tenir en secret sous le Bourg même. Et surtout, elle n'avait pas souvenir que ce genre d'événement puisse rassembler autant d'hyliens en un même lieu ; les gradins étaient noir de monde. L'effervescence qui se dégageait de ce sombre endroit était presque étouffante. Le stress du premier combat la gagnait, lentement mais sûrement, mais elle le dissimulait habilement derrière son masque. Et son regard ne la trahissait en rien. La jeune femme se devait de l'emporter aujourd'hui, autant pour satisfaire sa propre fierté que pour forcément bien représenter le Trône. Et aussi de subtilement séduire le public du monde de la nuit pour les rassembler sous sa bannière.

« Ça va être à toi, le Cygne. »

La voix qui venait de s'élever était celle de celui l'ayant menée jusqu'ici. La lionne fut titillée qu'il se permette autant de familiarité mais elle avait un autre chat à fouetter. Elle ne fit que le bousculer alors qu'elle le dépassait et s'engageait sur le pont se bois ; il lui sembla qu'à ce moment, la foule se calmait.
Une grande majorité du public rassemblé ne jurait que par le Cygne Noir, un simple nom qui jouissait d'une belle réputation dans ce milieu criminel. Et tous découvrait ce soir son identité, jusqu'à pouvoir poser un nom sur l'assassin qui avait failli tuer la Princesse, quelques lunes auparavant : Swann Dragmire.

Une réputation à défendre, un honneur à protéger et un amour-propre à conserver ; les enjeux de cette nouvelle opposition étaient nombreux, d'où un léger stress. La lionne était néanmoins confiante en ses capacités, et quelque soit son adversaire, elle le détruirait. Elle n'avait pas d'autres alternatives si elle souhaitait voir ses projets aboutir.

Et justement, son ennemi du soir lui apparut.

Il était grand, bien plus qu'elle ne l'était. Le bougre dépassait aisément les six pieds de haut, et son imposante stature ravissait la jeune femme ; car plus son adversaire était grand et moins il saurait faire preuve de rapidité et de souplesse pour l'atteindre. Elle remarqua ensuite l'arc qu'il portait dans son dos, et surtout la masse de fer qu'il tenait entre ses mains. Si elle se prenait le moindre coup d'une telle arme, elle pouvait finir en carpette. Néanmoins, le gaillard portait une armure de cuir qui, bien que légère, ralentirait certainement ses mouvements.

« Je vais te briser les ailes, petit cygne », dit l'homme avec un sourire insolent.

Elle avait presque l'air minable en face, vêtue de sa simple chemise noire, sans armure ni protection. Mais l'habit ne fait pas le moine, disait-on.

Le Cygne Noir entrevoyait une victoire rapide au bout d'un plan de combat déjà établi. Après être entrée dans l'arène et avoir jaugé son adversaire, elle se retourna sans prêter davantage d'attention à cet Aedelrick Foxclaw. Elle se saisit de son épée et trancha net les cordages qui maintenaient le pont accroché ; celui-ci tomba naturellement. Ne restait alors que les deux poteaux de bois, entre lesquels elle tendit un fil de fer, à approximativement dix pouces du sol.

Puis la cloche retentit, signifiant le début du combat.

Comme elle l'avait anticipé, Aedelrick avait profité qu'elle ait le dos tourné pour commencer à s'avancer vers elle. Il s'apprêta à abattre sa masse sur son crâne, mais le Cygne, plus malin, fit un bond sur le fil de fer tendu au préalable. Elle exécuta un salto dans la foulée, juste au-dessus de la tête du voleur, pour passer dans son dos, alors que la masse brisait le sol de l'arène. La foule applaudit ce mouvement aussi spectaculaire que dangereux.

Foxclaw grogna en arrachant sa masse restée coincée entre les planches de bois, puis il se retourna vers l'assassin, les sourcils froncés et le visage fermé. Il n'avait, de toute évidence, pas apprécié ; humilié, il repartit à l'assaut dans la foulée, non sans contenir sa colère. La masse fila à l'horizontal et la dragmire se baissa pour l'éviter. Alors elle décida de contre-attaquer réellement.

Swann lança l'épée-émaille droit dans l'estomac du combattant, qui para. Elle attaqua de nouveau, cette fois à l'épaule, mais la masse vint affronter encore l'émaille de son épée ; et cela continua ainsi pendant un moment. La lame des Larmes du Clan virevoltait en tout sens. A droite, à gauche, en haut, en bas. Elle filait, rapide et précise à la fois. Le public, subjugué, pouvait constater de lui même la grâce et la fluidité qui lui valait son surnom.

Le voleur ne parvenait pas à renverser cette situation et se voyait obligé de reculer sous les assauts incessants. Tant bien que mal, il parvenait à parer chaque attaque, ou du moins il les déviait sur son armure qui amortissait parfaitement les coups. Mais à force d'être ainsi dominé, son pied d'appui se retrouva au bord du précipice. Au bord de la disqualification.

L'assassin le frappa de plein fouet à la jambe, ce qu'il n'aurait pu prévoir. Il posa un genoux à terre ; dans la foulée il éleva sa masse en l'air, à l'horizontal, pour parer de nouveau l'épée qui filait droit sur sa tête. Bloqué au bord du gouffre, il était en bien mauvaise posture. Et il n'aimait pas ça. Voyant que la jeune femme commençait à exécuter un coup de pied puissant qui le pousserait hors du terrain, il se vit contraint de sortir une de ses cartes. Il ne pu se retenir de sourire en coin face à l'évidente surprise qu'il allait provoquer alors.

Swann eut à peine le temps de l'entendre prononcer quelques paroles dans une langue inconnue et de voir son armure scintiller étrangement qu'un grand flash l'aveugla instantanément. Elle perdit aussitôt l'équilibre et toute notion de l'espace qui l'entourait. Le fourbe... ! Elle ne l'avait pas vu venir, et déjà elle s'en voulait. Elle était pourtant si proche d'une victoire rapide... Elle tomba à quatre patte, sur le sol, et tenta de reprendre ses esprits.

Alors que sa vue revenait légèrement, elle aperçut vaguement une silhouette s'approchant d'elle.

Supposant qu'il s'agissait là d'Aedelrick – de qui d'autre aurait-il pu s'agir de toute façon ? – elle se releva aussitôt, les appuis faibles et bancals, et envoya son épée trancher l'air vers cette ombre menaçante. A peine voyante, elle sentit son bras se bloquer en plein élan ; elle ne pouvait plus bouger. Il venait de lui attraper le poignet.

« Faut pas t'exciter comme ça, ma belle », dit-il sans feindre le ricanement qui suivit. « A mon tour. »

Elle reçut un premier coup violent dans l'estomac, qui lui coupa le souffle. Ensuite de quoi elle crut en recevoir un autre dans la tempe ; elle en fut trop sonnée pour comprendre la suite. Elle commençait à tomber, mais elle fut rattrapée, puis soulevée. Puis, pendant de très brèves secondes, elle se sentit flotter dans l'air. Ensuite de quoi elle chuta lourdement sur les planches de l'arène. Là, elle venait de mordre la poussière, et pas qu'un peu.

Aedelrick ne voulait cependant pas en rester là ; avec un grand sourire satisfait, il s'approcha de la jeune femme et la bloqua à terre en posant un genoux sur son dos. Ensuite de quoi il lui attrapa le bras droit et entama une clef de bras pour sceller l'issue de ce combat. Déjà, l'homme exultait. Son regard balayait la foule. Il prolongeait malicieusement son plaisir. Vaincre le Cygne Noir en l'écrasant aussi facilement, c'était probablement ce qu'il aurait pu espérer de plus beau ! Un tel final lui ferait gagner en prestige dans ce monde criminel dont le Cygne était une des figures de proue.
Il tournait tout doucement le bras de sa victime. Toujours un peu plus loin. Et il s’enivrait des encouragements d'une foule en délire.

Derrière son masque, la lionne grimaçait de douleur. Bientôt, son bras allait céder, elle le savait ; elle avait rassemblé ses esprits au bon moment pour s'en rendre compte. Elle essaya de s'extirper de son étreinte une première fois, puis une deuxième, sans y parvenir. Elle allait perdre, et pas que le combat. Sa réputation était en jeu. L'honneur de son clan aussi. Sans compter qu'elle se verrait plus que blesser dans sa propre estime si le combat venait à se terminer sur cette note là. Les conséquences d'une défaite aussi fulgurante seraient dramatiques.

Il était hors de question qu'une telle chose se produise.

Elle ne pouvait pas perdre, alors elle ne perdrait pas. De sa main disponible, la jeune femme alla fouiller dans une poche pour y trouver deux petites boules de métal ; elle les lança au visage d'Aedelrick. Elles explosèrent aussitôt pour libérer le poivre contenu à l'intérieur. Sous le coup de la surprise et pris par une crise d'éternuements, le voleur fut contraint de libérer sa prisonnière, qui roula sur le côté pour s'écarter.

Elle se redressa sur ses deux jambes, puis s'apprêta à repartir au combat. Son bras lui faisait mal... mais elle souhaitait tout de même en finir au plus vite. Hélas... elle avait perdu son épée. Elle n'avait aucune idée du moment où elle avait pu laisser tomber sa lame, sa meilleure protectrice en ce monde ; cela ne lui ressemblait pas. Mais la série de coups que lui avait porté cette raclure avait été sacrément violente...

« Elle est là. »

La ton d'Aedelrick avait radicalement changé ; finis les moqueries, place au sérieux. Il avait les yeux écarlates lorsqu'il montra l'épée-émail à sa propriétaire ; elle gisait à même ses bottes. D'un coup de pied, il la poussa dans le fossé, au grand dam de la dragmire.

Cette dernière l'observa ramasser sa masse, qu'il avait dû poser au préalable lors de sa prise au sol. La lionne ne savait pas encore comment elle allait pouvoir s'en sortir ; à mains nues, face à un adversaire qui possédait encore toutes ses armes, elle allait en baver. Il se permit le luxe de retirer un renfort de métal qu'il portait sur l'épaulière droite de son armure, sûrement pour gagner en mobilité ; la pièce chuta sur le sol dans un silence religieux. Depuis plusieurs instants, la foule retenait son souffle devant ce combat à rebondissements.

L'homme fonça sur Swann au pas de course avec la ferme intention d'en finir. Devant l'arme lourde et puissante de son ennemi, la jeune femme n'eut d'autre choix que de jouer l'esquive. Rapide, agile, sûre d'elle ; il ne pouvait pas l'atteindre avec une telle tactique. S'il y parvenait, c'en était définitivement fini tant le maigre corps de la lionne ne le supporterait pas.

Elle crut voir une bonne occasion se présenter lorsqu'un coup donné par Aedelrick lui sembla moins maîtrisé. Elle attrapa alors un couteau qu'elle dissimulait dans son dos et bondit en avant pour frapper l'aisselle droite, là où l'armure lui laissait une ouverture intéressante ; le voleur grogna sous la douleur et en lâcha la masse par terre. Le voilà qu'il se retrouvait également désarmé, exactement ce qu'elle recherchait ! Ce qu'elle vit beaucoup moins venir, ce fut la lame cachée sous la manche que le combattant lui révéla. Prise au dépourvu, il réussit à lui entailler le bras droit avant qu'elle n'ait le temps de reculer.

« Fils de... ! » Jura Swann derrière son masque, irritée par les tactiques fourbes qu'employait son adversaire.

Elle s'écarta aussi loin qu'il lui fut possible – de peur de rencaisser une terrible contre-attaque – et bientôt une trentaine de pieds séparaient les deux guerriers. Une grosse erreur, puisque la lionne vit Aedelrick se saisir de son arc, et préparer un premier tir. Elle allait pour lancer le couteau qu'elle tenait dans sa main droite, mais son bras se figea inexplicablement. La flèche fila, mais elle manqua de justesse sa cible ; Fort heureusement, les bombes à poivre devaient faire perdre en précision au voleur.

Mais pourquoi diable ne parvenait-elle pas à bouger son bras droit ?

« C'est le venin du serpent », susurra le vicieux personnage.

C'en était trop. Foxclaw avait abusé de sa patience, et avec de tels atouts dans ses manches, il apparaissait comme le favori légitime de cette fin de combat, pour peu qu'il n'ait encore d'autres cordes à son arc. La dragmire, elle, n'avait plus grand chose en réserve... ni aucune arme pour se défendre. Rapidement, elle analysa le terrain, jugeant de ce qui pouvait lui rapporter la victoire. La lionne n'avait plus qu'un moyen pour le surprendre dorénavant : sa magie. Et il n'était pas question de se rater ; car avec son arc, il allait forcément la toucher d'un moment à l'autre. Elle réfléchit intensément... puis trouva un maigre espoir de l'emporter.

Elle exécuta aussitôt le plan qu'elle avait en tête.

Le Cygne Noir attrapa d'abord un couteau de lancer avec sa main gauche, qu'elle lança sur Foxclaw. Il l'évita d'une roulade sur sa gauche ; elle recommença pour le contraindre à rééditer le même mouvement. Et finalement, il se retrouva exactement là où il fallait.

« La lionne a perdu de son mordant ! » S'exclama un Aedelrick en pleine confiance.
« La lionne t'emmerde ! »

Swann dévoila son dernier atout : une carte en papier. Décontenancé par une telle... arme, Aedelrick en rit et banda son arc pour un tir fatidique. Dans la foulée, Swann lança son attaque ; une bulle d'air surpuissante qui repoussa le malfaiteur jusqu'au bord du précipice. Ç’aurait pu en rester là... si la jeune femme n'avait pas habilement obligé le voleur à se déplacer juste devant le fil de fer qu'elle avait tendu entre deux poteaux avant même le début du combat !

Fatalement, ce qui devait arriver arriva ; Foxclaw se prit les pieds dans le fil de fer, perdit l'équilibre et chuta lourdement en arrière, sans encore se rendre compte de ce qui était en train de lui arriver. Il s'écrasa deux ou trois mètres plus bas, dans l'ombrageux fossé.

La foule, silencieuse jusque là, entra en transe.

Swann ne se rendait pas tout à fais compte de l'engouement qu'elle suscitait ; elle était à peine sortie de son combat, et il avait heureusement bien tourné pour elle. En restant concentrée, elle était parvenue à vaincre un adversaire de qualité, mais hélas pour lui, bien trop confiant. Son souffle était fort derrière le masque ; elle avait tout donné lors de son ultime attaque. Et plus que cela, elle était soulagée après être passé si prêt d'une grosse désillusion.

Elle s'accorda un dernier effort, nécessaire dans son plan de séduction du public. Son bras se leva pour saluer la foule qui l'applaudissait chaleureusement. Mais aucun ne pu voir le sourire qui se dessinait sous son masque.


Withered


Inventaire

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(vide)

Après le vote du jury, le gagnant de ce tour est
SWANN DRAGMIRE!
C'est donc sa version qui sera conservée pour le RP et pour la suite du tournoi, soyez tous attentifs.

Les deux posts étaient de qualité, pour un combat d'ouverture riche en émotions. Merci et bravo à vous deux !


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