Le long des rues pavées

[Privé ; Aurore & Salacia]

[ Hors timeline ]

Pyrope


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L’heure était matinale, et le vent frais marquant l’approche du nouveau Cycle soufflait dans les rues et sur la Place. Pourtant, cela ne décourageait pas les quelques marchants s’y trouvant. Ils montaient leurs stands et, déjà, de nombreux clients affluaient, férus de nouvelles trouvailles plus ou moins rares, et surtout de prix chinés en ces temps difficiles. Salacia, lui, n’avait pas vraiment ce problème. Déjà, son grand-père ne lui laissait jamais s’occuper des comptes, mais surtout, le vieux pêcheur était un homme plutôt chanceux et parvenait à vivre en grande partie de ce qu’il attrapait dans les eaux du Lac ou de la Rivière. De nombreuses fois, il avait cependant failli pêcher un Zora ou deux, et ce peuple commençait à en avoir ras-le-bol de le trouver sur les rives, mais l’ancien ne semblait pas s’en inquiéter.

"- Tiens ! Le voilà, ton argent !"

La vendeuse lui jeta presque une petite bourse à moitié percée, remplie d’à peine quelques dizaines de rubis. Le vieillard qui était sa seule famille lui avait demandé de rapporter une marchandise achetée la veille à son magasin, car elle n’était pas aussi performante que prévu. Sans doute du vieux matériel de pêche trop usé pour pouvoir être réutilisé. Le jeune garçon baissa les yeux alors que la commerçante lui sommait de déguerpir d’un regard. D’ailleurs, de nombreuses autres personnes le regardaient de travers, leurs observations s’attardant sur ses oreilles, sa queue, et, pour les plus pervers, les tatouages à ses cuisses. Réprimant au mieux ses tremblements, il tourna les talons, partant en courant. Tous les mêmes. Déjà que les étrangers comme lui n’étaient pas très bien vus en Hyrule, alors les étrangers quasiment maudits comme lui, c’était pire. Pourtant, il avait grandi dans ces terres. Et sa propre mère était une Hylienne. Mais son cas était particulier… Trop particulier pour qu’on ne s’en soucie plus qu’en mal.

"- Ah !"

Ne regardant pas où il allait, perdu dans ses pensées, il venait de percuter quelqu’un. Oh non… Cette personne allait sans doute lui en vouloir. Ca allait très mal se finir… Pourquoi fallait-il toujours qu’il se passe quelque chose… ?!


Aurore


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Une faible lueur perçait mes volets. « Le jour va déjà poindre » me dis-je. J’avais entrepris la veille d’aller faire un tour sur la place du marché, à l’heure où il n’y avait pas encore foule, afin de voir si je pouvais dégoter une corde pour ma vielle. J’avais en effet malencontreusement cassé l’une de ses dernières lors de mes essais pour me remettre à cet instrument dont j’étais censée savoir jouer.
Je descendis les escaliers grinçants de l’auberge, prenant au passage un petit pain chaud qui sortait du four. Mordant dedans à pleine dent, je m’engouffrais dans la ruelle vide menant à la place.
J’espérais que mon achat soit peu onéreux, si les choses continuaient ainsi, je devrais me trouver un travail pour pouvoir survivre, et pourquoi pas, acquérir une modeste demeure plutôt que de croupir à l’auberge.
J’arrivais à la hauteur des étals et commençait à perdre mes yeux dans les divers objets proposés. Pour le moment rien ne correspondait à ma recherche. J’avançais, les yeux toujours vers les stands lorsque je fus heurtée de plein fouet.

Mes yeux quittèrent instinctivement une étrange lampe en forme de coupelle pour se poser sur l’inconnu. Et quel inconnu ! Je n’en avais jamais vu de semblable.
Je n’aurais su dire s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme à première vue. De longs cheveux blancs reposaient sur ses épaules peu larges, affublées de ce qu’on aurait pu qualifier d’oreilles de chat. Le tain matte, le corps parsemé de divers tatouages et une tenue des plus légères en ce début de Cycle maussade.
Prenant conscience du saisissement qui devait se lire sur les traits de mon visage, je décidais d’arborer un sourire.

« Pardonnez-moi, je ne regardais pas où j’allais… » dis-je poliment.


Pyrope


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Il leva ses grands yeux bleus vers la femme qu’il avait percutée, s’attendant à ce qu’elle ne soit pas de très bonne humeur. Personne n’aurait aimé être à sa place. On ne voulait pas de toucher, sauf certains hommes des plus pervers – et souvent saouls – qui s’amusaient à parfois le frôler, ou plus… Pourtant, il écarquilla les yeux. Non… ? Elle était gentille ? Elle s’excusait même à sa place ? …

"- N…Non, c’est ma faute… !" dit-il, se relevant en frottant ses vêtements.

Le mince tissu de voile couvrant ses jambes était légèrement tâché par la terre. Sans doute que plusieurs chevaux étaient passés par ici, car les pavés étaient recouverts de traces dégoulinantes. Le blanc récupéra également sa bourse, la serrant de toutes ses forces, tremblant. Maintenant, on les regardait. C’était tellement dérangeant… !


Aurore


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- "N…Non, c’est ma faute… !" dit-il peu sûr de lui.

Les passants avaient arrêté leurs emplettes pour les dévisager. Avides d’une querelle sans doute… Comme si les méfaits des sbires de celui qu’on appelait Ganondorf ne suffisaient pas. Je n’étais pas en ville depuis longtemps mais j’avais tout de même entendu prononcer ce nom, non sans un tremolo dans la voix de ceux qui osaient. En ces temps hostiles attirer l’attention sur soi n’était sans doute pas une bonne affaire.

« Allons plus loin. » lui dis-je avec un peu de fermeté dans la voix. Non que le jeune homme me dérangeât mais plutôt que les regards voraces m’insupportaient.
Arrivée dans une ruelle moins peuplée, je me rendis compte que son vêtement était tâché.


« Laisse-moi arranger cela. » insistais-je. Mes longs voyages m’avaient rendu insensible à la propreté de mes  propres vêtements, peu m’importait qu’ils soient légèrement tachés tant qu’aucune odeur de fumet ne s’en dégageait. J’avais tout de même conservé un certain savoir-faire, qui venait je ne sais d’où. Je frottais légèrement le vêtement peu épais. C’était comme si le malaise du jeune homme faisait écho en moi, ricochant de part et d’autres de sensations enfuies pour venir faire frissonner l’une d’elle. Peut-être m’étais-je moi-même retrouvée dans ce genre de situation dans le passé…

« Puis-je connaître votre nom jeune homme ? » demandais - je en guise d’introduction à la conversation. Je n’avais en effet pas envie de laisser le jeune homme seul de suite.


Pyrope


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La jeune femme l'emmena plus loin, et étrangement, il lui était bien reconnaissant. Lui qui détestait qu'on le regarde venait de sentir un poids retiré de ses épaules. Il se calma enfin, lâchant un soupire alors que son interlocutrice se mettait à frotter une tâche sur son propre vêtement.

"- M... Merci... Mais ça ira...!"

Le blanc ne voulait pas l'importuner plus longtemps... Finalement, elle lui demanda son nom. Elle avait l'air aimable... Mais il fallait rester méfiant. Car elle était peut-être bien gentille, mais cela pouvait être une façade. Même s'il n'en avait pas du tout l'impression...

"- Je... M'appelle Salacia."

Il resta surpris qu'elle eut deviné son sexe du premier coup. Enfin, sans doute après avoir hésité malgré tout. C'était vrai que son allure complètement féminine créait souvent le doute autour de lui. Bah... Si cela pouvait en dissuader certains, c'était tant mieux. Et lui, même s'il ne se plaisait pas forcément, était heureux d'être comme il était. Il ne voulait pas ressembler à ces montagnes de muscles qu'étaient les autres hommes...


Aurore


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J’avais hésité à dire jeune homme mais si à premières vue les traits féminins du garçon m’avaient dérouté, en revanche l’absence de courbes féminines avait aiguillé mon choix. J’avais tout de même toujours un doute mais le bellâtre ne me contredit pas, m’informant par la même occasion de son prénom :  Salacia. Je commençais à m’interroger sur l’origine de son nom, le jeune homme avait-il des origines non hyliennes ?  Mais je n’eu pas plus le loisir de poursuivre mes réflexions. En effet trois grands gaillards se rapprochaient.

« - Eh, vous là, vous pourriez pas aller faire ça ailleurs ? » hurla le premier.
« - Remarque, c'est p't'êt' notre jour de chance...! Combien tu l'as payé, ma mignonne ? » poursuivit le second.
« - Et surtout, si on participait ? » finit le troisième triomphalement.

Je posais la main sur ma garde et dégainait mon épée. Il y avait bien longtemps que je ne m’en étais pas servi et je ne savais même pas ce que j’allais en faire mais au moins mon geste serais dissuasif. J’avais hésité quelques heures plus tôt à prendre mon épée avec moi, je savais à présent que j’avais bien fait.

Je m’approchais d’eux, pointant ma lame vers en leur sens.

« Déguerpissez si vous ne voulez pas goûter au fer de mon épée… » dis-je le plus froidement du monde.


Pyrope


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Il en restait incrédule. Cette femme... Etait gentille. Oui, il pouvait le dire. Elle était gentille avec lui. Elle s'intéressait à qui il pouvait être, ce qu'il faisait là, bref, tout un tas de petites choses dont personne ne s'était jamais soucié. Et même si, parfois, elle aussi le dévisageait avec insistance, il ne ressentait pas de malveillance dans ses regards appuyés. Peut-être juste de l'incompréhension, voilà tout. Et il ne pouvait pas lui en vouloir pour ça.

Il s'apprêtait à lui demander son nom, mais soudainement, trois hommes s'avancèrent vers eux, le faisant reculer d'un petit pas. Si tout d'abord il les avait pris pour des voleurs, ils s'avéraient plutôt être de véritables pervers en puissance. Le blanc pensa à s'enfuir vivement, en entraînant la jeune femme à ses côtés, mais voilà que celle-ci... Dégainait une épée ?! Elle savait se battre, elle aussi ?! Lui n'avait jamais vraiment su. Mais elle avait l'air tellement confiante en son arme... Et les trois compères semblaient eux aussi confiants : jamais ils ne perdraient contre une "donzelle".

"- Ma... Madame...!"

Il ne voulait surtout pas qu'elle ait des problèmes à cause de lui. Non, surtout pas... Il ne voulait pas causer d'ennuis à l'une des rares personnes gentilles avec lui.


Aurore


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Je voyais que Salacia semblait de moins en moins à l’aise. Il faudrait régler cette histoire au plus vite. Sans doute aurait-il préféré partir mais j’étais bien décidé à donner une leçon à ces badauds. Fuir devant de telles insultes aurait été leur donner raison. Je réfléchis, mon épée toujours pointée vers eux. Même si j’en avais très envie, tuer ses moins que rien ne m’aurait valu que des ennuis, il fallait juste trouver le moyen de les effrayer assez pour les faire partir. De toute façon vu leur état d’ébriété cela ne devrait pas poser trop de problème.

« Tu veux en découdre sale putain ?! » dit celui qui visiblement avait le plus bu. Et il s’avança dégainant une épée de mauvaise facture. Les deux autres le regardant hilares. Son geste était lourd, il fendait l’air sans précision. J’avançais vers lui, évitais ces quelques coups inutiles, à l’évidence je possédais de réels reflexes et je commençais même à croire, que fut un temps j’avais peut être suivi quelques cours d’escrime. J’avançais courbée et le percutais violemment. Il tomba à la renverse. Le pleutre avait tellement bu qu’il était incapable de se relever rapidement. Je profitais de l’occasion, posais un pied sur son épaule afin qu’il reste définitivement au sol et posais mon épée sur sa gorge.
La réaction des deux compères avait été immédiate, passant du rire à des têtes ahuris. Peu courageux ils prirent leur jambes à leur cou, ne cherchant même pas à savoir ce qu’il adviendrait de leur compagnon.  


« Maintenant écoute moi bien espèce d’ordure, plus jamais tu n’importuneras ce garçon, et tu vas aller conseiller à tes amis d’en faire de même, si jamais j’apprends que toi et tes acolytes avaient osé ne serait-ce que ricaner en sa présence vous aurez affaire à moi… »
Je fis glisser ma lame le long de sa joue provoquant ainsi une légère entaille afin qu’il se souvienne de notre conversation une fois qu’il aurait dessaoulé. Je m’éloignais du pleutre, une grimace au visage. Les hommes saouls avaient définitivement une odeur nauséabonde et je n’aurais su la supporter d’avantage. Trébuchant à plusieurs reprises, il s’en allât aussi vite qu’il le put.

Je me tournais vers Salacia.


« Et toi mon garçon, n’as-tu donc jamais appris à te battre ? Si tu veux que les gens te respectent, il ne faut pas les laisser t’importuner ainsi. Ces trois grands gaillards avaient trop bu pour réussir à nous en coller une à tous les deux tu sais. » le sermonnais-je un peu. J’avais pour avis que Salacia n’avait aucunement besoin de pitié mais plutôt qu’on le motive un peu et plus encore de prendre confiance en lui.


Pyrope


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La belle venait de vaincre sans soucis les trois gaillards, qui détalèrent plus vite que leurs ombres. Elle était forte... Belle, forte, intelligente, et tolérante en plus ! Une femme parfaite... Il se surprit à en rougir. Si seulement il pouvait lui ressembler... Ou au moins être ami avec elle. Mais il ne rêvait pas : toute sincère qu'elle pouvait être, jamais elle ne voudrait de lui comme proche.

Le blanc sursauta à la remarque de la jeune femme, ses oreilles se baissant au même rythme que ses yeux.

"- Je... Je ne sais pas me battre... J'ai peur du combat...! Je n'aime pas la violence...!"

Et pourtant, il commençait de plus en plus à y penser. S'il ne pouvait pas se défendre, il n'y aurait pas toujours quelqu'un pour le faire... Et puis, il voulait veiller sur son grand-père, aussi.

"- Oh...!"

D'ailleurs, il repensa à la bourse qu'il serrait toujours dans ses mains. Ah, heureusement, l'argent était toujours là, bien au chaud entre ses doigts fins.

"- Je... Je suis désolé, ma Dame... Je vous attire des problèmes...!" souffla-t-il.


Aurore


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Le jeune homme toujours peu sûr de lui me répondit qu’il ne savait pas se battre et il continua en se confondant en excuses. C’est alors que me vient une idée… Il me fallait un métier car sans revenus la vie risquait de devenir compliquée… Enseigner la maitrise de l’épée me semblait tout à fait dans mes compétences et si le garçon acceptait cela me permettrait d’évaluer mes possibilités d’exercer cette profession. Ce serait comme une sorte d’entrainement, une expérience décisive.

« Si tu es d’accord je te propose quelque chose… Je pourrais t’enseigner le maniement de l’épée si tu le désires… Pour des raisons qui m’incombent cela arrangerait mes affaires et bien sûr je ne te demanderais aucun rubis en échange. Il ne s’agit pas ici de violence ou de provoquer le combat mais juste de bases qui te permettront de te défendre… et peut être de défendre les personnes auxquelles tu tiens. »

Je me tut attendant la réponse.


Pyrope


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Le blanc resta silencieux, au comble de la surprise. Maintenant, elle voulait même lui apprendre à manier l’épée… Qu’elle était douce avec lui, cette femme ! Il l’aimait déjà. Sa méfiance était partie aux oubliettes dès l’instant où elle l’avait défendu. Elle, il la sentait gentille. Très gentille. Peut-être un peu trop, mais il n’avait pas envie de s’en soucier. De plus, son argument lui parut tout naturel. Défendre ceux auxquels on tenait… Cela lui aurait tant fait plaisir mais…

« - J…Je… Je ne sais pas… ! Je devrais peut-être… Y réfléchir d’abord… ! Je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps… »


Aurore


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« - J…Je… Je ne sais pas… ! Je devrais peut-être… Y réfléchir d’abord… ! Je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps… »

Salacia avait eu une réponse tout à fait logique. Il ne me connaissais que depuis peut être une heure et même si j'avais pris sa défense, il est en ce monde des âmes torturées qui semblent vous aider un instant pour mieux vous poignarder après. Aussi sa prudence m'apparaissait normale.
Je réfléchis quelques instants afin de trouver une solution qui n'embarrasse pas le jeune garçon
.

"Eh bien... prends tout le temps qu'il te faudra. Tu n'auras qu'à me faire parvenir un petit mot lorsque tu auras pris ta décision. Je réside à l'auberge qui donne sur la place du marché et je me prénomme Aurore. "

Je lui laissai le temps d'intégrer toutes ces informations puis j'ajoutai:

"Bien, je pense que tu as surement à faire, en tout cas moi j'aimerai finir mes emplettes. D'ailleurs, est ce que par hasard tu saurais où je peux trouver une corde pour ma vièle?"


Pyrope


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Le jeune garçon acquiesça aux dires de la demoiselle. Il réfléchirait, puis reviendrait la chercher… Au fond, il ne savait pas quoi faire. Elle était déjà bien aimable de l’avoir aidé, alors, la déranger à ce point… Cela lui semblait tellement mal. Et pourtant, il avait envie d’accepter son offre, quitte à se rendre ridicule à l’entrainement. Il était si peu doué…

« - Euh… Je pense qu’il doit y avoir une boutique là-bas…! » dit-il afin de la guider, montrant un stand bien particulier en réalité. « Je… Merci, ma Dame. »

Honteux, il se détourna rapidement et partit sans plus un mot. Il l’avait remerciée… Pas uniquement pour l’aide apportée, mais bien parce qu’elle avait bien voulu de lui, même pour quelques heures.

[RP terminé !]