Hyrule's Journey

La jeune fille se baladait dans les rues, cherchant des badauds à escroquer. Elle espérait tomber sur un riche, si riche qu'il laisserait des rubis derrière lui.
Cette pensée lui arracha un sourire carnassier. Il n'y avait que des voleurs sans le sous dans la rue qu'elle arpentait. L'adolescente rejoignit la place et s'assit sur la fontaine, regardant le temps passer.
Une jeune fille passa près d'elle.

"Bien le bonsoir, demoiselle. Que faites-vous ici par cette heure si tardive ?" l'interpella-t-elle.

La nuit était tombé sur le royaume. Le ciel montrait sa voûte céleste et toutes ses étoiles. Je ne pouvais pas m'empêcher de les admirer pendant que je mangeais dans ce restaurent de pleine air. Je fêtais, en ma seule compagnie, mon premier petit boulot accompli. Oui, c'était grâce à l'arrestation d'un voleur que j'ai pu manger un bon repas. Sans rancune mon gars. Après avoir déposé quelques rubis, qui semblait être la monnaie dans ce royaume, je partis prendre l'air. Cela faisait même pas trois jours que je suis arrivée ici et il fallait dire que j'avais pris mes marques assez rapidement. Je connaissais par exemple quelques légendes d'Hyrule ou encore des informations sur les races peuplant le pays.

Alors que je marchais près de la fontaine, tout d'un coup, une jeune fille m'interpella. Au début, je l'ignorais, croyant qu'elle parlait à une autre personne. Mais je m'arrêtai et me retournai, voyant qui s'agissait de moi. Vu qu'il n'y avait presque personne au alentour. Je m'approchai d'elle et je lui répondis :

"Euh ... Bonsoir, et toi, pourquoi tu m'interpelles comme ça ?"

Je ne comprenais pas pourquoi elle voulait me parler. Peut être parce que elle se sentait seule. A vu d'oeil, on dirait que c'était encore une simple adolescente. Où sont ses parents, pour lui apprendre la conduite ? Ils ne pouvaient pas laisser une jeune fille toute seule, en pleine nuit. Qui sait quel odieux personne pourrait surgir de l'ombre pour la prendre. En pensant à ça, je regardais partout pour voir s'il n'y avait pas de suspect. Heureusement que non. Autant engager la conversation avec elle, je n'avais rien d'autre à faire pour ce soir.

"Je rentres simplement chez moi et toi ? C'est plutôt à moi de te poser cette question, jeune fille."

Je ne voulais pas faire l'adulte qui donnait une leçon à un enfant. Mais j'avais peur pour elle. A moins qu'elle savait très bien se défendre, dotée d'une magie très puissante. Je ne pouvais pas ressentir la puissance magique d'une autre personne. Ou peut être était ce un piège, digne des plus grands illusionnistes, dans le seul but de me kidnapper. Non, je pensais un peu trop. La peur du nouveau monde m'envahissait. La surprise, le mystère, la découverte. Je connaissais assez bien Hyrule mais j'étais comme une touriste...

L'adolescente esquissa un sourire. La demoiselle devant elle semblait un peu inquiète.

"Venez vous asseoir ici. Vous avez le temps, n'est-ce-pas ?"

Elle fixa l'inconnue de ses yeux brillants, mais vides. La demoiselle n'était pas d'ici, c'était sûr.

"Vous n'êtes pas d'ici, n'ai-je pas raison ?"

Quoi qu'il en soit, elle voulait taper la conversation. Je n'avais aucune idée de ces ambitions ou de son objectif mais elle voulait parler avec moi. On dirait une petite fille qui rencontrait un inconnu et qui commençait à le questionner sur le sens de la vie et de son existence. Par conséquent, je décidai de m'asseoir à coté de cette petite fille, qui avait des yeux étranges. Elle avait remarquer que je n'étais pas d'ici. Comment, pourquoi et surtout, comment ? J'avais des habitudes étrangers à ce royaume, ou une tenue qui ne s'accordait pas ? Je ne faisais que marcher avant de la rencontrer, rien de plus.

"Oui ... Comment vous saviez ça ?"

Elle commençait à me faire peur. Déjà avec son regard, la jeune fille avait quelque chose de mystérieux. Et puis en plus, elle ne faisait que répondre à mes questions avec d'autres questions. Comme si elle les esquivait, pour éviter quelque chose. Des réponses trop gênantes ou bien sa véritable motivation. Je devrais rester sur mes gardes.

"Petite fille, quel est ton nom ? Et pourquoi tu veux me parler ?"

Moi aussi j'ai plein de question, et on ne pourras pas s'en sortir si on se pose mutuellement des questions !

L'adolescente la scrutait de plus en plus. Au bout d'un moment, elle répondit à la jeune femme.

"Je ne suis plus une enfant. Ne m'appelez plus "Petite fille". Et surtout, ne me considérez pas comme tel."

Elle sourit, dévoilant ses petites canines. La jeune fille sentait la peur de le demoiselle, ce qui fit briller ses yeux plus qu'ils ne le sont. Elle se rapprocha, comme pour créer un sentiment de malaise.

"Je sais que vous ne venez pas d'ici car je ne vous ai jamais vu."

Melancholia détailla la jeune femme du mieux qu'elle pût, dans le noir. Cette demoiselle était plutôt agréable à regarder, des traits fins, de longs cheveux... Elle était sans aucun doute une des plus belles femmes qu'elle eut à rencontrer.

"Mon prénom est Melancholia. Je désire vous parler, mais cela ne s'explique pas. Maintenant, j'aimerai avoir votre nom."

On sentait bien qu'il n'y avait aucune émotion dans ces phrases.

On dirait que l'avoir appelé Petite fille l'avait contrarié et par conséquent, elle voulait me faire plus peur. Je devrai me calmer un peu et relativisé que cette adolescente voulait simplement me parler. Je l'espère. Elle n'arrêtait pas de me regarder avec des yeux vides. J'étais en train de réfléchir à comment elle pouvait avoir des yeux comme cela. Je n'en avait jamais vu à Lunastra. Et maintenant, elle essayait de gagner du terrain. Calme toi, Aria. C'est juste une petite fille qui voulait parler avec moi.

"... Ça tient d'une logique imparable. Je m'appelle Aria. Je viens d'arriver ici il y a 3 jours."

Je passai ma main derrière ma tête. Je ne risquai rien de toute façon avec elle, encore heureuse. Vu que je n'avais rien à faire ce soir, autant faire connaissance avec les citoyens de ce royaume. Ma quête allait être longue, je n'allais plus retourner chez moi avant un long moment, malheureusement. Assise sur le bord de la fontaine, je fixai le visage de Melancholia, j'affrontais ma peur en la regardant droit dans les yeux. On dirait un jeu de regard, où le premier qui détournait les yeux avait perdu.

"En fait, c'est quoi ses yeux tous noirs ? Tu possèdes un don special ? J'en avais jamais vu ici..."

L'adolescente balança sa tête sur le côté, un sourire étrange aux lèvres. Elle ferma un œil, puis l'autre, avant de les rouvrir et de répondre :

"Mes yeux ne sont pas noirs, mais bleus foncés. Peu de gens font la différence. Et ce n'est pas un don spécial. C'est ma nature."

Elle fixa intensément son interlocutrice.

"On dirait que vous avez peur."

"Aaahh ! C'est ta nature ... C'est tout nouveau pour moi ce genre de cas !"

Je me retrouvais avec une fille qui avait des propriétés bien étrange, qui me dépassait. Je n'étais pas une experte en la matière mais là, si on me balançait dans un monde avec des magies bizarre, il va falloir que je me renseigne très rapidement dans les bibliothèques ou sur le terrain. J'avais entendu dire qu'il y avait une zone dans la plaine d'Hyrule où il y avait beaucoup de personne qui s'affrontaient. Il faut que j'aille fait un tour là bas. Dans le pire des cas, je pouvais me défouler sur les scélérats que peuplaient ces terres.

"C'est une situation nouvelle pour moi. Bien sûr que j'ai peur mais c'est cette peur qui me maintien en vie."

Le vent soufflait à travers mes cheveux, qui les font flotter dans l'air. La température baissa petit à petit au fur et à mesure qu'on progressait dans la nuit. Elle continuait quand même à me regarder avec beaucoup d'insistance. Pour la faire réveiller, je claquai les doigts devant ses yeux. Et quand je claquai, je faisais apparaître de petit éclair sur mes doigts. Je ne voulais pas l'attaquer mais c'était pour la faire réagir parce que j'avais une impression étrange quand ses orbes bleus marines m'observaient.

"Tu es une personne bien étrange ... C'est pas un mal mais tu attises ma curiosité..."

Elle se lécha les lèvres quand elle vit l'éclair jaillir des doigts d'Aria. L'adolescente attrapa la main de la demoiselle d'une main et la caressa de l'autre, toujours en la fixant.

"La curiosité est un bien vilain défaut, dit-on."

L'adolescente se balança, toujours en fixant l'étrangère et en tenant sa mains.

"Mais c'est aussi une grande qualité."

Maintenant elle prit ma main et commença à la caresser. Je trouvais la situation bien étrange mais je me laissais faire. Elle devait trouver ma magie intrigante. Et puis elle semblait inoffensif, laissons la tranquillement. On dirait un enfant et sa mère ou un couple. La comparaison était étrange, je ferais mieux d'oublier tout ça.

"Je suis dans un nouveau monde, autant faire le plus de découverte possible dans cet endroit inconnu"

Puis tout d'un coup, j'entendis un bruit derrière moi. Par réflexe, je lâcha la main de Melancholia et agrippai Furinkazen derrière mon dos, et je fis volte face. C'était les bruits de pas d'un chat, qui me miaulait. J'était vraiment tendu on dirait, à croire que chaque bruit pouvait être suspect. Je relâchai la tension et me tournai vers la jeune fille

"Désolé, j'ai les nerfs d'acier et les réflexes de soldat me reviennent immédiatement."

Quand je pense qu'il y a quelques jours, j'étais encore à Lunastra, à préparé des missions avec mes collègues soldats. Ici, je ne pense pas en devenir un, imaginez si une guerre éclatait entre les deux royaumes, dans quels camps je serais. Mais il y avait vraiment peu de chance, on est une nation pacifique.

L'adolescente trouvait la jeune demoiselle très rapide. En même temps, Aria était soldate, alors c'était assez normal.

"Je comprends... Vous avez l'air sur vos gardes, prête à bondir au moindre bruit. Voulez-vous un massage pour vous détendre ?"

Elle se lécha les lèvres et sauta du rebord pour se placer derrière la jeune femme. Elle mit ses mains sur son dos.

"Dites de suite si cela vous embête ou si je vous blesse."

Cette dernière phrase tranchait avec les autres car elle avait un ton suave, un tantinet provocateur.

Je trouve la situation vraiment étrange. Une inconnue qui me proposait un massage. On venait à peine de se rencontrer. Je suis tombée sur la bonne personne on dirait. Enfin un massage ne fait de mal à personne. Et il fallait dire que j'était vraiment stressé ces derniers temps. Je recherchai deux personnes dans ce royaume et je n'avais pas fait de pause, sauf pour ce soir. Autant que je me relâche un moment.

"Pourquoi pas. Et puis non, tu ne m'embêtes pas, je trouve juste la situation ... Nouvelle."

Comment réagiriez vous si on vous proposait un massage gratuitement ? Il n'y avait pas de mauvaise intention derrière, je l'espère. Dans un monde inconnu, le danger était partout pour moi. Mais là j'ai décidé de faire abstraction. Et pendant ce massage, les problèmes se dissipèrent un par un.

"Dis moi, Melancholia, pourquoi tu fais tout ça pour moi ? On vient à peine de se rencontrer ..."

L'adolescente commença à lui masser les épaules.

"Tout ça ? Parce que."

Elle commença à masser plus fort et la pinça, sans faire vraiment exprès.

"Oups, désolée."

Et une autre explication plus vague, au final je ne connaissais toujours pas ces intentions. Elles paraissent bonnes mais il y avait toujours une raison à une action. Ce n'est pas parce qu'on fait quelque chose qu'il n'y a pas de raison derrière tous ça. Mais j'arrêtai de tenter de trouver un sens. Cette sensation était agréable, jusqu'à ce que je ressente une douleur, un pincement au niveau de mon épaule. Je me mordis la lèvre et me retournai alors.

"Ne t’inquiète pas pour ça, je suis résistante. Un pincement ne me fait pas de mal"

Après quelques minutes, je me levai et m'étirai. Cette petite séance m'a permis d'être moins stressé et de souffler. Je ne devais pas être sous tension tous le temps, c'est mauvais pour mon coeur. Avant, j'étais plus insouciante, j'ignorais tous les aléas de la vie. Mais depuis la mort de mon père, je ne pouvais plus reprendre cette vie. Tout était différent. Je ne vivais plus dans cette fantaisie, je suis ancrée dans cette réalité sombre. Il faut bien que je laisse tomber mon masque de temps en temps.

"Dis, Melancholia. Merci pour ça. Si tu as envie de quoi que ce soit, tu me le dis !"

Un service donné, un service à rendre. L'échange équivalent. Les autres me respectent, à mon tour de les respecter. C'était un honneur.

La jeune fille passa un doigt sur sa lèvre inférieure puis esquissa un sourire étrange, animant une lueur dans ses yeux toute aussi étrange.

"En échange, la moitié du contenu de votre bourse..."

Elle tendit la main.

"...Votre amitié et votre silence."

Je ne pensais pas que ça allait prendre une tournure encore plus étrange. Mais là, c'était osée. Je n'allais quand même donner la moitié de ma bourse pour un massage. J'avais dépensé quelques rubis pour le restaurent et la plupart de mon argent était à la maison, en sécurité. Là sur moi, il me restait plus qu'une petite bourse. C'était quand même gonflé de réclamer mon amitié et mon silence. Le silence s'achetait, je veux bien. Certainement pas l 'amitié. Une amitié achetée ne valait rien du tout, c'était que du vent. Enfin, je n'avais qu'une parole à tenir. Je sortis donc ma bourse, pris une poignée de rubis et le tendis vers sa main.

"Tu sais, l'amitié ne s’achète pas avec de l'argent. Et d'ailleurs, mon silence non plus."

Puis je la rangea. J'avais un mauvais pressentiment sur sa véritable nature, si c'était qu'une simple voleuse qui profitai des faiblesses des autres personnes ? Là elle s'était servi de ma gentillesse pour soutirer quelques rubis. J'aurai crier au scandale si c'était toute la bourse. Elle aurait simplement pu me demander des rubis, au lieu de me parler et de tisser de la soi disant amitié. J'avais l'étrange impression de me faire avoir

"Dis moi, serais-tu, par hasard, pas en train de m'escroquer ?"

Je disais ça avec un grand sourire, pour voir comment elle va répondre. Mais j'étais prête à empoigner mon arme et à lui donner une bonne correction.

L'adolescente referma sa main et plaça les rubis dans sa poche. Elle recula assez pour être hors d'atteinte d'une épée standard.

"Que dois-je vous dire ? Ce que vous voulez entendre ou la vérité ?"

La jeune sembla s'effacer dans la pénombre. Seul le son de sa voix sans émotion signalait sa présence.

"Je vous dis la vérité. Oui, je vous escroque. Mais il fait bien vivre, non ? A votre visage, on pourrait lire pourquoi je vous ai parlé au lieu de vous voler directement. Et bien, il est plus simple de s'attirer la confiance de la victime pour la voler. Elle ne crie pas au scandale directement."

Sa voix se fit plus faible, elle devait s'éloigner.

"N'oubliez pas, si vous voulez me voir le balançant au bout d'une corde ou derrière des barreaux, attrapez-moi."

Et voilà donc la triste vérité. C'était tous ce que je voulais entendre. Elle s'était servi de moi pour soutirer quelques rubis. Qu'à cela ne tienne. Elle avouait tous ses méfaits. Je pourrais plus me sentir coupable si j'attaquais l'adolescente.

"Bah voilà ! Au lieu de perdre du temps à bavarder, faut aller droit au but dans la vie !"

Je faisais quelques pas pendant que je parlais, parce que je risquais de m'emporter dans les secondes qui vont suivre. Mais je devait d'abord dire ce que j'avais à dire avant de faire parler les armes et la magie. En tant qu'adulte, je devais lui donner une bonne leçon.

"Tu as choisi l'option la plus facile pour survivre. Pour ça, je te dis bravo, pour ton ignorance et ta stupidité."

Après cette phrase, je m'arrêtai net, la fixant droit dans les yeux. Cette fois, ce n'était plus la peur qui m'envahissait mais la colère. J'avais arrêter de sourire. Mon visage affichait du mépris. Il y avait quelques personnes aux alentours qui étaient curieux à propos du petit spectacle. Et pour finir, avant de me lancer à l'attaque

"Non non, pas besoin de te voir derrière les barreaux... Je peux simplement t'envoyer dans l'autre monde. "

Comme si s’éloigner de moi, elle serait en sécurité. Grossière erreur. J'empoignai Ninrai, mon épée noir et pointai vers elle. Puis me concentrai pour pouvoir balancer un arc électrique vers elle, déchaînant un grand éclair.

L'adolescente esquiva l'éclair de peu et s'enfonça de plus en plus dans la pénombre pour ne pas se faire repérer. Elle prit ses dagues , visa et les lança sur son adversaire. Ses yeux avaient perdus de leur lueur.

"Je sais que je suis ignorante et stupide. Mais me tuer ne sera pas facile."

La jeune fille sortit d'autres projectiles, ajusta son tir et les lança sur la demoiselle à l'épée.

"Aussi, nous devrions faire moins de bruit. Ça va finir par réveiller les riverains."

La voix sans émotion de l'adolescente résonnait sur toute la place, ricochant sur les pavés et les murs.

Le combat avait commencer. Enfin, ça me manquait, de l'action ! Je repérai rapidement les projectiles qu'elle m'avait lancer, de simples dagues, que je contrai en donnant des coups d'épées avec ma lame noire enchantée. Alors comme ça, elle avait quelques armes en plus dans sa manche, je savais que je ne devais pas lui faire confiance. Quelle idiote aussi, j'avais manqué d'attention à propos d'elle, trop mystérieuse, ça cachait forcement quelque chose.

"Je m'en fiche de ces riverains. Tout ce que je veux, c'est m'amuser avec toi."

Je m'envolais vers sa direction, en donnant un coup d'estoc sur la jeune fille. Un combat contre une gamine, je m'en moquai complètement de ce que les gens disent. Dans mon royaume, il y avait un gamin qui pouvait contrôler la lumière et faisait parti des meilleurs combattants. Il y avait de tout dans ce monde. Je gardais une main valide pour pouvoir envoyer quelques décharges, on dirait qu'elle était assez agile à distance.