Dans la jungle de la Ville

RP libre, premier post pour Lenneth

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Aalis


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(vide)

Aalis flânait dans les rues de la Citadelle, s’amusant à regarder son ombre, qui en cette heure tardive s’allongeait, s’allongeait sur les pavés. Il était bien rare qu’elle soit seule, sans son ami Luka, mais ce soir, lorsque Jennia l’avait entrainé avec elle pour une course, elle n’avait pas eu envie de partir avec eux. Quelques fois, il était reposant de se trouver un peu seule avec soi-même, même lorsqu’on aimait de tout cœur ses compagnons…
Mais que faire ? A quoi donc occuper sa soirée ? Elle n’avait même pas pensé à prendre son luth avec elle, pour récolter quelques rubis en jouant dans les tavernes de la capitale. Dans sa poche, ce qui restait des recettes de leur dernière représentation, sûrement de quoi se payer une choppe ou de donner quelques choses aux artistes itinérants, si elle peinait à se trouver une distraction. Aalis se dit que décidemment, elle n’était plus vraiment habituée à la solitude.


« Hé m’dame, m’dame, pardon ! »

Un gamin la bouscula sur son passage, en se faisant courir après par un marchand vociférant. Elle fit un pas de côté, pour éviter de se faire renverser par l’homme qui le suivait, tout en ne pouvant pas s’empêcher de sourire un peu. Elle porta toutefois la main à sa bourse : elle avait eu cet âge, elle avait grandi dans les mêmes conditions, et elle savait qu’une bousculade était rarement innocente. La forme des pierres sous ses doigts la rassura : pris dans sa course, le petit voleur n’avait pas eu le temps de dépouiller une nouvelle victime. Elle regarda autour d’elle. Il est vrai qu’à cette heure, les rues de la Citadelle s’ouvraient aux fêtards du soir, et la place était animée comme jamais. Un lieu propice aux petits rapts de ce genre… Elle se demanda si c’était le genre d’animation qu’elle avait envie de partager, ce soir : toute seule, c’était pas si drôle que ça.

Elle se dirigea alors vers une ruelle qui débouchait sur la place. Dans ce genre de rues, beaucoup de tavernes et petits commerces bordaient le chemin… Elle trouverait bien quelques braves gars avec qui sympathiser autour d’une bonne tablée. De la tablée qu’elle pourrait se payer. Ayant pris cette décision, sa mélancolie se dissipa quelque peu. Depuis quand, elle, la grande Aalis, se trouvait à ce point dépendante d’une seule personne ? Elle n’avait besoin de personne, personne pour s’amuser ! Ce fut presque en chantonnant, un sourire satisfait aux lèvres, qu’elle s’aventura dans la ruelle…

… Et s’arrêta net, après quelque pas. Devant elle, une mégère et un pauvre type se balançaient des insultes à qui mieux mieux, et c’était à qui avait la plus grosse voix et les joues les plus rouges. Elle ne comprit pas tout de suite l’objet de la dispute, mais l’ambiance avait l’air de s’échauffer à une vitesse folle, et les deux protagonistes semblaient à deux doigts d’en venir aux mains. Autour d’eux, des vautours tournoyaient, l’air ravis, et s’échangeaient des paris en souriant d’un air couillon. Pour la bonne ambiance, on repassera… Bah. Y’avait bien moyen de passer derrière l’attroupement, pour voir ce qu’elle pourrait trouver plus loin, non ? Non. Déjà la femme, tous crocs dehors, se jetait sur l’homme, sous les hourras joyeux de la foule en délire. Certains commençaient à chanter, apostropher les combattants, voire à donner un petit coup par ci, par là pour avantager leur favori. Elle ferait mieux de faire demi-tour, si elle ne voulait pas se trouver impliquée dans une bagarre stupide.

Sa mauvaise humeur était revenue, mais c’était plus de l’agacement que de la tristesse, à présent. Elle sortit de la ruelle, en maugréant et en trainant les pieds, lorsqu’une jeune femme passa d’un air pressé à côté d’elle, s’apprêtant à emprunter ladite ruelle. Mauvaise idée. Le groupe prenait la largeur du passage, et il était impossible de passer sans se prendre un gnon au passage. Elle la prit par le bras pour l’interrompre dans sa route.


« Je serais vous, je ne passerais pas par là. Y’a une scène de ménage en cours. »


Eorah Vif-Argent


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Elle errait ça et la dans la citée. Le cœur encore perdu d'avoir retrouvé son amant et son mari, l’âme totalement égarée, a compter ses plaies et ses cicatrices. Elle ne savait pas trop si elle voulait faire table rase du passé, se forger un nouvel avenir. Ou sombrer dans les souvenirs tendres et osés. Peut être que cela aurait du bon, de se trouver un nouveau compagnon ?

Enfin voilà a quoi Lenneth occupait son esprit. Des enfants des rues couraient a droite et a gauche, s’appelant et riant, comme seuls eux pouvaient le faire. Bientôt, certains seraient appelés par leurs parents et iront se coucher, les autres se blottiront dans un lit boueux. Et bien que les petits s'amusaient a lui courir dans les jambes, la Sheikah devait faire attention a ne pas leur marcher dessus et surveiller sa bourse en même temps.

D'ailleurs elle surprit une petite main, pas trop innocente, s'aventurer près de ses rubis. Vive elle l'avait attrapée bien sur, et une tape sur les fesses avait réussit a faire déguerpir le voleur. Il y avait de l'ambiance ce soir. Lenneth fronça les sourcils et se glissa dans un recoin sombre et laissa passer un groupe d'homme, a l'armure rutilante. Des soldats. Même pas moyen de se promener tranquillement le soir ?

Bon autant prendre les chemins détournés. Lenneth sortit de son coin et retourna dans la grand'rue.
Elle tourna a droite, puis a gauche. Et encore a gauche.
Son épaule droite percuta celle d'une autre femme. Laquelle la suivi dans son mouvement et l'attrapa par le bras.

« Je serais vous, je ne passerais pas par là. Y’a une scène de ménage en cours. »

Pff encore des enquiquineurs. Lenneth regarda dans la rue et effectivement elle put constater qu'un homme frappait durement sa femme. Celle ci etait a genoux au sol et tentait de se protéger le visage de ses bras. Le sang de la Sheikah ne fit qu'un tour. Lenneth se dégagea de la poigne de l'inconnue pour dégainer une dague. Se placer en défense au dessus de la femme ne lui prit que le temps d'inspirer lentement. Lever la dague et se préparer au choc, une expiration.

Mais elle ne fut pas prête au hurlement de douleur, ni au bruit atroce de la chair qui se déchire au contact de l'acier de la lame. Ni au chuintement que suivit quand elle retira l'arme de son fourreau sanglant. La main ne traîna pas au sol, mais était juste bonne a être amputée maintenant.

Sauf que manque de pot, la capuche de Len' avait glissé. Ses cheveux d'argent voletaient au vent, libre de tout liens. Depuis Astre elle ne les attachaient plus du tout. Un cri fusa : VIF ARGENT !
Suivit par le pas précipité de la garde. « Que se passe-t-il ici ? »
L'homme qui avait parlé était un soldat aux tempes grises. Une cicatrice lui barrait la joue droite, un peu comme une réplique de celle qui marquait Lenneth. Un coup d’œil lui suffit pour comprendre l'essentiel de la scène. Son regard gris se porta sur la Sheikah. Il secoua la tête.

« Je suis navré Vif-Argent, même si vous vouliez aider, vous êtes toujours recherchée. Suivez nous. »

Lenneth baissa la tête, signe de respect. « Navrée, je me livrerais a la justice quand ce sera l'heure. »
Une noix Mojo apparut dans sa main, et un éclair suivit de prêt. Le temps que tous retrouvent leurs esprits, Len' avait disparut a l'angle d'une maison.

« Saloperie, ou est cette garce ? Ramenez la moi ! »
tels furent les ordres donnés.


Aalis


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Vif Argent. Il lui semblait avoir lu ce nom sur quelques avis de recherche, même si elle n’y avait prêté qu’une attention réduite. C’était son frère, le chasseur de prime, pas elle. Toutefois, elle n’avait pas remarqué que lors du combat de couple, l’homme avait fini par prendre l’avantage sur sa femme, qui l’avait attaquée la première. Et elle ne pouvait que saluer le geste de l’inconnue : se jeter au cœur de la bagarre pour prendre la défense du plus faible lorsque les forces étaient trop inégalement réparties, voilà une belle action qu’elle-même ne pouvait que soutenir. Foutre-Din, et elle allait se retrouver en difficultés à cause de ça ! Voilà qui était bien trop injuste, par les Déesses ! Elle ne pouvait rester là, sans rien faire, à observer une justicière se laisser prendre par de tels goujats !

A force de vagabonder dans les rues, de jouer avec la Troupe dans les endroits les plus improbables, passer ses nuits et ses jours à déambuler à la recherche d’un endroit où dormir avec son ami Luka, elle connaissait la Citadelle, ses ruelles et son peuple caché mieux que sa poche. Alors, quand le nom de « VIF ARGENT ! » fusa dans l’assistance, et que le garde commençait sa diatribe contre la jeune femme aux cheveux de neige, elle s’était déjà glissée, rapide, furtive comme un rat, dans la foule. Et quand la recherchée lança sa noix mojo pour aveugler le public et pouvoir s’échapper, par chance, elle était hors du champ du flash lumineux, et, encore une fois, sur sa trajectoire. Elle l’attira un peu plus loin, à l’abri des regards, en lui murmurant d’un air pressé :


« Suivez-moi. Je sais où vous pourrez vous cacher. »

Solidarité féminine, Foutre-Din ! Elle ne pouvait pas la laisser dans une telle mouise quand elle l’avait vue agir ainsi. Elle ne savait pas pourquoi Vif-Argent était recherchée, mais elle s’en fichait. Depuis qu’elle vivait ici, et depuis qu’elle était toute petiote, elle avait trop fréquenté les prostituées, les larrons et autres damnés de la société pour s’arrêter de façon superficielle aux simples méfaits accomplis : souvent, il y avait une raison qui poussait les gens à agir de la sorte. Injustice, faim ou simple malchance… Tout était possible, et elle en connaissait de nombreux exemples. Elle-même n’était pas blanche comme neige. Sûr que de là à en avoir la garde à ses trousses… Mais l’urgence n’était pas à ce genre de considérations. Elle avait agi par réflexe, par instinct, et elle ne pouvait pas à présent lâcher la personne à qui elle avait proposé son aide.

« Faites-moi confiance. »

Elle entendait les grognements des gardes derrière elles, et les pas des plus pressés d’entre eux qui s’approchaient dangereusement de leur cachette. Alors elle se faufila vers l’extérieur, prenant pour acquis qu’à présent, la femme la suivrait…
Elle devait trouver Hemma et ses copines. Ca l’étonnerait grandement que les gardes penseraient à suivre cette femme jusqu’aux environs d’un bordel. Avec ses cheveux, de la couleur d’un métal précieux, et ses traits fins, elle semblait avoir un certain rang… même si son vêtement laissait paraître quelques cicatrices bien moches. Noblesse d’épée déchue ? Bah. Qu’importe. Elle emprunta un raccourci, un passage étroit presque invisible à ceux qui ne connaissaient pas son existence. Elle espérait que l’autre était derrière elle.


Eorah Vif-Argent


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(vide)

Suivez-moi. Je sais où vous pourrez vous cacher.

Une voix inconnue dans son dos. L'impulsion qu'elle pouvait la suivre. Lenneth se rua a la suite d'Aalis. Elles se mirent a galoper dans les rues de la cité. Juste derrière les deux femmes, on entendait cliqueter les armures. Les grognements des soldats se rapprochaient. La brune devant elle bifurqua brutalement et Lenneth faillit perdre sa trace. Toutefois elle l’aperçut au moment ou elle entrait dans un bordel a quelques maisons de la. Mince mais ? Que faisait elle ? Pourtant pas le choix. Len' avait sentit les regards en coins de la demoiselle. Elle sentait aussi les questions qui se pressaient a ses lèvres. Bien elle répondrait a celles qui n’était pas dangereuses, mais pour les autres, la Sheikah garderais le silence, résolue et digne.

A bout de souffle Lenneth et Aalis entrèrent dans le bâtiment de joie. La jeune femme se pencha vivement les mains sur les genoux pour rechercher de l'air les poumons a vif. Voila bien longtemps qu'elle n'avait cavalé ainsi.
« Par Nayru ... » souffla la demoiselle aux cheveux d'argent.

Puis se tournant vers la brune, elle repris sa repiration avant de dire le souffle encore cours :
« Merci, vous m'avez tiré d'un mauvais pas ... »