Foi brisée, rêves éparpillés ... Allons, buvons! A votre Santé!!

[RP Libre, 1er voir 2eme post pour Llani]

[ Hors timeline ]


"Allons ma mignonne, tu me ressers?
- Hey les gars qui joue aux cartes?
- TAVERNIER J'AI SOIF!
"

L'oreille affûtée se tends, la nuque se plie. L'enfant de foi écoute. Le visage caché dans les replis de son manteau. Bleu, de velours, aux nuances changeantes comme celles de l'eau. Les yeux clos. De toutes façons elle n'a pas besoin de les ouvrir. A ses cotés, son bâton, blanc. Elle en a a nouveau besoin, elle a perdu cette confiance, celle de se lâcher, d'explorer ce qui lui est inconnu. La bouche est fermée, plissée en une moue indéchiffrable. Tristesse? Dégoût? Recueillement? Non surement pas!

Les mains se referment sur la coupe de vin chaud, les jointures blanchissent a force de serrer. Elle sait qu'elle risque de le briser. Et au fond qu'importe? Elle est faible et sans force, sans poids dans ce monde vaste. Simplement une marionnette au bout des ficelles d'un Pontife malsain et imbus de lui même. Un homme aussi aveugle qu'elle. Flora secoue la tête, porte les mains a son front, se pince les oreilles, qu'elle a en pointe comme tout les Hyliens.
Dans le verre, le vin est devenu froid. Aussi froid que le cœur de la jeune femme. Figé, comme son âme. Flora redresse la tête et écoute.

La porte grince, des pas s'approchent d'elle. Elle a fait parvenir des messages. Elle espère que c'est pour elle que vient le visiteur. Depuis Cocorico elle ne songe qu'a rencontrer un homme, CET homme. La Prêtresse de Nayru place de grands espoirs en celui qu'on nomme le Général.

Le banc grince juste en face d'elle. La jeune femme perçoit le bruit sec des coudes de quelqu'un qui se pose sur le bois. "Qui etes vous?" demande Flora Del Carmen, ses doigts se resserrant a nouveau sur sa coupe de vin, pour ne pas montrer qu'elles tremblent. Stressée, angoissée, a l'idée d’être a nouveau enfermée, la jeune femme s'est pourtant comportée en modèle ces dernières semaines. Même a Cocorico elle a eu soins de paraitre la pour les gens, rassurer, mener les prières. Elle se mords la lèvre inférieure. Elle attends.


[Rp en simultané avec celui de Link a la Chapelle du Temple du Temps. ^^
Priorité pour Llani mais si vous voulez jouer je vous en empeche pas :) ]

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



Laurent


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(vide)



Foi brisée, rêves éparpillés...

Allons, buvons ! A votre santé !








Une soirée comme les autres. Enfin… On pouvait difficilement savoir si elle était tristement semblable aux précédentes, ou tout simplement tellement différente à chaque fois que cela en devenait lassant. Il l’attendait. Encore, toujours. Il avait l’impression de ne faire que ça. Attendre. Attendre pour cet homme aimé de le voir et de le rejoindre enfin. Attendre de pouvoir faire ses preuves, de ne plus laisser croire qu’il n’était qu’un enfant, un jeune homme n’ayant pas grandi, n’ayant jamais été face à la « dure réalité » comme certains autres. Attendre de voir ses rêves se réaliser. Le plus souvent, c’était pour lui comme une course qu’il ne pourrait jamais gagner. Comme si le but à atteindre se laissait doucement frôler, aussi doux qu’un voile d’une vierge, d’une sainte, puis s’échappait en riant, disparaissant dans la nuit.

Il poussa la porte, poussant un soupir. Aussitôt, les effluves d’alcool lui perçaient le cartilage du nez. Pas ce soir, qu’il s’était dit. Il s’était souvent fait remonter les bretelles, tant par sa sœur que par son bien-aimé. Sa consommation était loin d’être modérée, et ça avait été un sujet de dispute fréquent chez lui. Pour ça au moins tenait-il de son père, sans doute la seule chose chez lui qu’il avait eue. Sa force ? Sa virilité ? Sa capacité à protéger ses proches ? Non. Les Déesses, et le magnifique jeu du hasard, avaient décidé que tout ce qui pourrait le rapprocher de ce que l’on pouvait appeler « un homme, un vrai » se retrouverait dans sa sœur. Alma était un buffle, il ne cesserait jamais de le répéter.

Puis soudain, ce fut un éclair coloré qui le sortit de ses pensées, jaillissant au coin de ses yeux. Pas violet, comme à son habitude, ni d’une toute autre couleur qui aurait pu lui rappeler l’un de ses proches. Non… Il s’agissait d’un bleu. Un beau bleu, un bleu qui lui faisait penser à l’eau, au ciel, à tout ce qui pouvait être le plus pur et le plus bleu du monde. Son regard vert s’y posa, et la surprise put parfaitement se lire sur son visage. N’était-ce pas la grande Prêtresse servante de Nayru ? Difficile de la rater. Que pouvait-elle bien faire ici ?

Lentement, il s’approcha, et se permit de prendre place, croisant son regard aveugle. Un instant, il se demanda comment pouvait bien être la vie dans le noir total. Comment se repérait-elle ? Ses autres sens étaient-ils plus développés ? La canne blanche à ses côtés devait être bien pratique, mais pouvait-elle l’utiliser tout le temps ? Tant de questions qui n’avaient, au fond, pas leur place dans une possible discussion, ce soir.

« - Qui êtes-vous ?
- Ne vous en faites pas, je ne vous veux pas de mal. »

La voir trembler le peinait. Elle devait être effrayée, mais pourquoi ? En tout cas, il voulait absolument la rassurer, et peut-être que se présenter était la meilleure façon de le faire.

« - Laurent Walder, ma Dame. Je suis… Soldat. Je ne venais pas spécialement pour vous. Comment allez-vous en cette paisible soirée ? »

Il profita qu’elle ne puisse le voir pour baisser légèrement les yeux. Il n’avait de soldat que le nom, et cette soirée n’était en rien paisible. Il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour l’idiot élu de son cœur. Avec lui, les ennuis n’étaient jamais bien loin, et il avait le don de se fourrer dans les problèmes de la façon la plus étrange qui soit à chaque fois. Quant à son propre métier… Il ne préférait même pas y penser.

©Codage by Mr. Chaotik from Never-Utopia


[Merci de m'avoir accepté, petite bleuet. ♥]


"Laurent Walder, ma Dame. Je suis… Soldat. Je ne venais pas spécialement pour vous. Comment allez-vous en cette paisible soirée ?"

La jeune femme penche la tête. Ses yeux qui savent rester expressifs malgré le handicap se font curieux. "Etes vous ici sous les ordres du Général?" Une pointe de deception dans le ton de la Pretresse. Si Rusadir avait choisi de déléguer cette rencontre que pouvait elle faire? Probablement rien de plus que de se montrer polie, de sourire, tout en demandant un nouvel entretien plus tard.

Car ce qu'elle avait a dire a Llanistar etait un poil trop sensible pour qu'elle le confie au premier venu. Sans denigrer les compétences de Laurent. Flora etait tout a fait sure qu'il excellait dans son domaine.

Mais la fille de foi se souvenait avec précision de l'admiration que portait Link a Llanistar. Durant une de leurs errances, le Heros avait meme employé le terme de "Frere de Sang". Et quand Flora avait questionné plus avant, il lui avait expliqué le mélange de leur hémoglobines. Il faut quand meme avoir une sacré confiance en quelqu'un pour un tel acte. Enfin, songea Flora, il faut normalement avoir confiance en quelqu'un pour mélanger n'importe quel flux biologique ... Son visage se fait un peu plus sombre alors qu'elle se perd dans ses mauvais souvenirs.

Puis soudain la porte de la taverne s'ouvre a nouveau. Un silence surpris se fait dans la salle. Le tavernier lui même semble bouche bée, l'aveugle peut l'entendre a l'inspiration étranglée qu'il prend avant de lancé, d'un air coincé :"Gé ... général! Si je m'y attendais! Je vous sert quoi?" Le coeur de la jeune femme se met a battre a tout rompre tandis qu'elle se rend compte qu'elle ne peut plus faire marche arrière. Perdant ainsi la réponse qui est faite au tavernier. Elle sent la couleur quitter son visage, le stress prendre le pas sur la confiance triste qu'elle affichait jusque là.

Des pas, lourds, semblent s'approcher de sa table, Flora est de plus en plus nerveuse. Comment allait elle justifier le déplacement d'un homme aussi important? Simple caprice de none? Peut etre, peut etre pas. ..

[Le prochain post est pour Llani.]

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Llanistar van Rusadir


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« Et demain, je vous le dis, vous comparaîtrez au tribunal des trois ! Et sous le regard brûlant de Din, aurez vous la force de relever la tête ?! Devant les accusations sévères de Nayru, aurez vous les mots justes ? Face au sourire plein de bonté de Farore, aurez vous le sentiment de mériter tant de tendresse ? Mes frères, aucun de vous ne peut y prétendre ! Nous sommes mortels, infimes, insignifiants ! Nous ne méritons pas l'attention que les déesses nous portent ! Nous construisons des temples et des châteaux, en croyant y trouver une issue à notre petitesse mais tout cela n'est que vanité et orgueil aussi fautif qu'illusoire ! Rien ne saurait nous élever, car nous sommes poussières. »

« Et bien. Pas très réjouissant. » Murmura sous son manteau Llanistar à l'attention de son second. Ce dernier hocha la tête, visiblement aussi peu convaincu par le sermon du religieux. Néanmoins, tous deux devaient bien admettre se sentir seuls dans cette position. Autour d'eux, sur la place rouge, les teinturiers qui avaient donné leur nom à ce lieu écoutaient tous avec attention, et même certains avec une ferveur qui offrait à un regard extérieur une face assez inquiétante. Le prêtre qui haranguait la foule ne manquait pas de talent, cela allait sans dire, mais le nordique goûtait peu à la moelle de sa morale.
Etait ce parce que le berger avait sommé ses brebis de faire attention à la laine de chacune autour d'elles, de repérer la bête immonde qui ne serait pas immaculée et de la chasser à coup de sabots ? Ou bien parce que, de manière plus franche, il avait récité la longue liste de ceux qui méritaient une telle vindicte, et que les "déviants de chambre à coucher" figuraient en bonne place ? C'est quelque chose d'assister à un discours fielleux, c'en est une autre que de sentir chaque mot s'enfoncer en soi même pour rouvrir des plaies qu'on savait mal cicatrisées.


« Petites gens, ou grands au regard des lois des hommes, tous emprunteront le même chemin, mais la destination ne sera pas la même pour les justes et pour les impies ! Ne laissez pas ceux qui méprisent les déesses vous éloigner du seul passage vers le salut ! Suivez les lois divines, laissez seuls dans leur folie les faux prophètes ! Et rappelez vous qu'en matière d'âme, il n'y aura aucune tricherie possible, aucun traitement de faveur ! Allez en paix ! »

« Alors pour ça, c'est un peu raté. » Tandis que la masse se déliait et que les braves gens s'en retournaient à leurs occupations, le religieux descendit de l'estrade où il s'était perché et resta pour répondre aux attentes de quelques ouailles dans le besoin.
Llanistar resta un instant là, sous la pluie, son capuchon dégoulinant d'eau, à fixer le visage de cet homme qui administrait à présent ses conseils bienveillants, et avait appelé à ficher une fourche dans le ventre de tous les hommes qui avaient eu le malheur de naître comme lui. C'était un véritable mystère, que de voir devant soi le visage de la haine est de ne rien y trouver qu'une effroyable banalité de traits et d'expressions. Le général frissonna sous son manteau, puis reprit sa route, Holon sur les talons.

Ce dernier ne prononçait pas un mot, mais son silence était éloquent. Llanistar n'avait même plus besoin de les entendre pour connaître ses avis ; il lisait dans son bras droit et ami comme sur une page de vélin fraîchement découpée. Holon haïssait la sortie que son général avait décidé. Il la jugeait aussi dangereuse en elle même que sur le long terme. Il connaissait trop le quartier où la rencontre devait avoir lieu pour être serein. Et pour toutes ces raisons, sa présence était une garantie précieuse, que Llanistar estimait. Néanmoins, ses mises en garde n'avait pas découragé le nordique. Et le spectacle auquel il avait assisté ne le confirmait que trop dans son intuition ; Pour conserver un coup d'avance sur les événements, il fallait prendre ce risque. Le risque de rencontrer une personnalité peu recommandée depuis quelques temps.


« Nous y sommes. »

Llanistar releva le menton pour effectivement remarquer un enseigne branlant, énonçant le nom de l'établissement en caractères grossièrement peints : "La chienne en rut", et une représentation assez imagée. C'était bien là. Un taudis bien vulgaire, assez populaire auprès des artisans éreintés par leurs longues journées de travail, et particulièrement évitée par tout ce qui se piquait de raffinement dans cette ville ; ce qui avait l'intérêt d'inclure à la fois les nobles, les bourgeois importants, et les clercs. Le nordique se souvint y avoir bu quelques coups à l'époque où il était encore un étranger à la rue, fraîchement arrivé. Cela lui semblait déjà relever d'une ancienne vie.

Lorsqu'il entra dans la pièce, Llanistar fut saisit par les effluves d'alcool qui imbibaient l'air ambiant. De quoi effectivement écoeurer un nez délicat... Et tenter l'éternel amoureux d'eau de vie qu'il resterait sans doute jusqu'à la fin de ses jours. Mais le vin et la bière attendraient. Il avait plus important à faire. Le général promena son regard dans la pièce. Quelques groupes s'étaient formés autour de tables de jeu, et le comptoir était bien occupé. Mais la taverne était loin d'être pleine, et il trouva assez aisément ce qu'il trouvait. Même sous un capuchon, elle ne passait pas inaperçue. Il fut plus gêné de constater qu'elle n'était pas venue seule, mais se refusa à faire demi tour pour ce simple désagrément. Il allait envoyer Holon au bar pour couvrir ses arrières quand un bruit retentit derrière le comptoir. Le tavernier, le regard rivé sur lui, venait de lâcher une chope pleine sur le sol. Et avant qu'il ait le temps de relever le col de son manteau, l'homme déclarait déjà,


« Messire ! Gé...Général Rusadir, quel honneur ! Ah si je m'y attendais ! Je vous sers... »

« Rien pour l'instant, merci. J'ai à faire ici, ne vous dérangez pas. »

Llanistar maudissait déjà la bonne mémoire des visages du patron. D'ici le matin, tout le quartier serait au courant que le général royal était venu s'en vider une dans ce taudis ! Encore que. Valait peut être mieux que cette rumeur circule, plutôt qu'une autre qui serait plus fidèle à la réalité. L'humeur assombrie par cette idée, le nordique s'approcha de la table où était assise la prêtresse. La tignasse rouge se retourna et son visage lui parut familier. Llanistar pensait se rappeler qu'il appartenait à un soldat, peut être un officier, ou du moins quelqu'un qui avait participé à des réunions plus importantes que celles sur le rationnement des régiments ou la confection des uniformes. Mais l'essentiel de son attention était porté sur la prêtresse qui restait silencieuse.
Parvenue devant elle, le général s'autorisa quelques instants de silence, debout devant la table. Il toisait la jeune femme, et peut être aussi qu'il cherchait à la mettre mal à l'aise en payement de l'avoir fait venir enfoncer ces bottes dans cette fosse à purin. Puis, il rompit le silence, toujours froid,


« Bonsoir. Vous m'avez fait demander ? »

Le nordique gardait son esprit fermé, pour l'heure. Il préférait toujours laisser son intuition se faire sa propre idée avant de lire dans les émotions des autres.


Flora tremblait. Le verre dans ses mains dansait presque tout seul. L'aura que dégageait l'imposant général réussissait a impressionner l'aveugle. Elle dut s'y reprendre a plusieurs fois pour reprendre son souffle et répondre d'une voix assurée : "En effet messire, je souhaite vous rencontrer."

Et après un temps de silence elle ajouta : "Mais plutôt en privé."

Quelques minutes plus tard, Flora Del Carmen se tenait au centre d'un bureau de garde voisin. Le général l'avait réquisitionné pour pouvoir mener la discussion discrète que la Déchue demandait. Toujours aussi nerveuse, Flora se tordait les mains. Par où commencer? Elle se rendait bien compte que sa demande était puérile. "C'est ... je m'adresse a vous car ..." Flora se mit a faire les cent pas.

Un sourire pauvre étira les lèvres de la jeune femme." Pardonnez moi, c'est difficile. J'ai refoulé cela trop longtemps, surement." Puis elle fit volte face et prononça : "Je viens vous mettre en garde contre le Pontife. Je le soupçonne de vouloir faire main basse sur la couronne et de corrompre sa Majesté." Ca c'est fait. Enchaîne Flora!

Faisant un pas devant elle, la prêtresse ajouta : "Il m'a kidnappée car mes idées diffèrent des siennes, car je suis "impure" selon ses lois divines. Il m'a fait torturer et .... " Flora secoua la tete. Cette partie du récit était toujours difficile a aborder, même quelques mois plus tard. Renier ce qui s'est passé n'avait fait que cristalliser l'horreur et lui donner forme. Pourtant il lui était interdit d'en parler, car en reconnaissant qu'elle n’était plus vierge, Flora donnait le bâton pour se faire battre. Il était convenu que les Prêtresses se devaient d’être tournée vers le divin, et délaisser les plaisirs humains. Mais là, est ce que ca comptait? Et puis, le Général, il était pas originaire d'Hyrule, est ce que pour lui ça aurait la même importance? Elle pris une inspiration tremblante et lâcha : "N'a pas empêché mon bourreau d'assouvir ses besoins primaux sur ma personne." Voila c'est dit, dans tout sa terrible simplicité. Le silence s’étendit dans la pièce pendant que la prêtresse remontait ses mains sur ses épaules. Elle tremblait et frissonnait comme en plein hiver, malgré les températures douces de cette fin de soirée. "Link a confiance en vous. C'est pour ca que je viens solliciter votre aide."

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