Posté le 17/07/2016 11:30
La posture bien assurée, les syllabes bien marquées, pas d’interruption, ni d’hésitation : pour sûr, ce gars-là connaissait sa marchandise et savait en parler. Etrangement, cela rassura la Zora de voir que de bons professionnels parvenaient encore à vivre de ce qu’ils savaient faire. A moins que cette crevette ne traine avec les bandits de bas étage dont elle avait entendu parler. Le trafic allait bon train dans la Capitale, au vu des rumeurs qu’elle avait entendues sur la route.
Peut-être était-ce sur une mise à prix qu’elle avait vu cette bouille juvénile ? Ou peut-être pas… Tout en gardant un calme extérieur, à l’intérieur tout s’agitait en Ruto. Elle détestait sentir que quelque chose lui échappait. Et toute cette réflexion l’avait tant distraite qu’elle avait à peine pu répondre à la question du marchand à propos de son amie, tant et si bien qu’elle se retrouva face à deux objets sans trop vraiment savoir quoi dire.
Elle leva une main qu’elle fit planer sur le premier objet, puis sur le second, puis à nouveau sur le premier… « …protection… » résonnait dans sa tête d’un côté, et « …téléportation… » de l’autre. Un sourire passa sur son visage alors qu’elle imaginait son homonyme apparaître et disparaître dans une pièce comme une petite bulle de savon. Puis c’est un petit rire qui la prit lorsqu’elle imagina le brave garçon se prendre un mur dans son enthousiasme de tester l’objet.
« Evitons donc de causer des dommages à votre jolie boutique, dans ce cas ! » plaisanta-t-elle, la voix encore légèrement secouée par son rire. L’autre lui sourit avant de la relancer. « Alors, vous êtes intéressée ? » Elle fit mine de prendre la bague de protection, pensant que Zelda en aurait bien besoin… Mais d’un autre côté, Ruto savait que la blonde avait une affinité avec la magie, tout comme elle. Quant à se protéger… Ne faisait-elle pas que cela dans son quotidien ?
« La bague pourrait convenir, mais… Bon, je ne vous cacherais pas qu’on me fait souvent des cadeaux. » Ses attitudes de diva gâtée revenaient au galop. « Et parfois, ce qui me manque c’est… Le côté personnel, vous voyez ? » Le marchand affichait un air interdit. Ne voyait-il pas ? Ou bien l’agaçait-elle ? Ou bien attendait-il stoïquement le moment où il pourrait lui offrir son savoir ? « …Toujours est-il que j’aimerais quelque chose qui lui ressemble… Qui nous ressemble. » Nous. Woah. Voilà qu’elle devenait sentimentale.
Mais à quoi pouvait bien ressembler leurs relations ? La Zora ignorait ce que l’Hylienne pensait d’elle, et de son côté, une tempête dans une bouteille serait sans doute le cadeau le plus authentique qu’elle puisse lui apporter. Mais après la tempête, qu’y avait-il ? « Je me demande si… Nous nous sommes disputées il y a peu, et peut-être que quelque chose symbolisant la paix pourrait convenir. Avez-vous ce genre de quelque-chose ? » Nouveau petit sourire pour avoir l’air moins autoritaire. Elle usait souvent de ce sourire pour que ses gardes soient plus enclins à lui obéir. La Zora avait son petit charme, et elle n’hésitait pas à s’en servir.
Un nouveau regard d’ensemble sur la boutique la calma, étonnamment. Elle aimait le bois et la pierre travaillés : il n’y en avait que peu par chez elle. Une étagère pleine de flacons, une autre pleine de statues d’animaux, une plante, une bougie…
Ses pupilles se dilatèrent soudain, en un réflexe de peur. Lions. Feu. Elle se concentra pour ralentir les battements de son cœur. Par les Déesses, ce qu’elle détestait repenser à cette bataille au Mont… Feu. Mage. Elle serra les dents. Mage. Masque qui tombe. Elle fixa le marchand d’un air particulièrement méfiant. Masque qui tombe. Cheveux clairs et marque étrange.
« Oh et… » Il la regarda d’un air interrogateur. « Veillez à ce qu’aucun Dodongo ne sorte de vos armoires. » Le petit sourire revint, plus timide. Aussi ajouta-t-elle : « S’il-vous-plaît. » Elle se souvenait, à présent.
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