Le profane et la religieuse

Privé : face à face avec Ganondorf.

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Il arrivait. Elle sentait son aura, noire et oppressante, s’approcher peu à peu.
Si noire que le ciel lui-même semblait accompagner sa venue.

Au-dessus de la plaine immense d’Hyrule, de lourds nuages chassaient le soleil et approchaient en venant de la montagne de la mort. Un vent étrangement chaud se levait également. L’herbe et les feuilles des arbres bruissaient de plus en plus, pendant qu’au loin, de la fumée s’élevait du village Cocorico.

Venait-il de brûler la maison d’une famille innocente là-bas ? Qu’en savait-elle. Non, ce qu’elle savait, c’était que des gardes postés au pont-levis du bourg avaient repéré son destrier, noir comme la nuit, se dirigeant vers le village.
Ne pouvant laisser passer l’occasion de lui faire face, elle était alors venue. Ce que tous ces gardes couards et effrayés n’avaient osé faire.

L’atmosphère était maintenant orageuse ; tout le ciel était devenu sombre. Les derniers animaux présents sur la plaine venaient de prendre la fuite pour se terrer ailleurs. Sous terre, là où ils seraient à l’abri du changement d’air, ou de l’homme qui venait.
La prêtresse, elle, ne bougea pas d’un pouce. Pas même lorsqu’elle vit se dessiner, à des centaines de mètres devant elle, la silhouette d’un cheval galopant à toute vitesse dans sa direction.


-Par Farore et par le mauvais sort, murmura-t-elle.

Postée de dos au ranch Lonlon que cet homme avait là aussi détruit par les flammes, elle attendait. Stoïque, immobile telle une statue de chair, seuls sa robe et ses longs cheveux verts sombres volaient au vent.

Et puis, quelques instants plus tard, à une cinquantaine de mètres d’elle, l’homme ralentit la course de son destrier ; il venait de la repérer. Jusqu’à être assez proche pour permettre à la prêtresse de distinguer enfin son visage : le teint basané, les cheveux couleur feu, des épaulières d’un lourd métal noir, et ce bijou en or qu’il portait sur le front…
Aucun doute, c’était lui.


-Ganondorf Dragmire, lança-t-elle à travers le vent qui soufflait sur toute la plaine. Nous nous rencontrons finalement.

Ganondorf avait désormais arrêté sa course pour jauger la prêtresse de ses yeux perçants. Mais concernant la dureté du regard, cette dernière n’était pas en reste et le jaugeait sans ciller. Pas avec la haine stupidement courageuse de ses adversaires habituels, mais avec un mépris qui laissait penser que cette religieuse se considérait réellement supérieure à lui.

-Je suis la prêtresse de Farore nouvellement nommée par le Pontife Calixte de l’Eglise. Et je tenais tout à fait à vous rencontrer… vous, le profane.

Sûre d’elle, assumée dans sa position -autant que dans sa posture restée la même devant son cheval-, on aurait dit que cette femme pouvait presque cracher du venin, tant le regard qu’elle gardait fixée sur le sien était mauvais. Jamais elle ne baisserait ce regard, l’esprit de Farore était avec elle.

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-Ganondorf Dragmire. Nous nous rencontrons finalement.

Le vent soufflait de plus en plus fort autour de lui tandis que le ciel se couvrait d'un manteau dont la noirceur n'avait rien à envier à celui de la nuit. L'aura du Seigneur des ombres et de la flamme envahissait Hyrule, de sa terre à ses yeux, à mesure que grandissait en lui une certaine défiance. Tous les êtres vivants sur la plaine s'enfuyaient à présent sous les coups de sabots de sa monture tandis qu'il fondait sur celle qui concentrait tout son intérêt. Il tira sur les rênes au dernier instant, faisant se cabrer sa monture à quelques pouces d'elle tandis qu'un éclair fendait brutalement les cieux.
Le Roi du Monde observa cette femme qui osait l'apostropher, dont la voix ne trahissait aucune faiblesse et qu'une mise en scène ne suffisait pas à impressionner. Une profonde dureté se peignit sur son visage lorsqu'il capta chez elle plus que de l'imprudence...Une fierté. Une impression de supériorité. Comment osait elle ? Qui était elle pour oser afficher tant d'arrogance devant lui ?


-Je suis la prêtresse de Farore nouvellement nommée par le Pontife Calixte de l’Eglise. Et je tenais tout à fait à vous rencontrer… vous, le profane.

Ganondorf Dragmire sourit enfin, de ce sourire entendu qu'ont les personnes qui connaissent des secrets qu'ignorent beaucoup. Il prit le temps d'observer cette femme, dont le nom lui était toujours inconnu. Une imposante crinière noire aux reflets d'émeraude, une peau de nacre et immaculée, des formes plaisantes au regard et dont le roi ne doutait pas qu'elles étaient agréables au toucher, des yeux verts, une expression assurée et...un charme fascinant. Il descendit de cheval pour se mettre à sa hauteur, quand bien même il la dominait largement par sa taille. Une chose si fragile que cette prêtresse, si aisée à briser. Et pourtant, il devait bien avouer ne pas en avoir envie. Il n'avait vu que des insectes depuis plusieurs jours et voilà que le destin plaçait devant lui une femme au regard qui réveillait son bas ventre.
Il prit sa voix la plus douce et impérieuse avant d'effectuer une révérence parfaite.


-Etait ce de votre fait ou bien le destin, ma dame, qui nous fit nous rencontrer ? Je me plais à croire que les déesses désiraient que je fasse votre connaissance. D'un léger revers de main, il dissipa son aura. En quelques instants, le ciel retrouva sa pureté, le vent s'apaisa et le soleil illumina à nouveau la plaine. Il avait fait cela pour montrer clairement à l'inconnue qu'il restait le plus puissant d'entre eux deux mais aussi parce qu'il se devait de conserver toujours cet équilibre entre l'ombre et la flamme. Mais ne restons donc pas ainsi ! Faisons un bout de chemin ensemble...Et parlons de ce qui nous concerne tous les deux.

Il tendit la main vers elle, paume ouverte vers le haut en une invitation explicite. Sa curiosité était piquée par cette femme et son imprudence qui la poussait à chercher la compagnie du futur Roi du Monde.

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Ganondorf dominait l’oracle de Farore de par sa grande taille, et il aurait fallu une tête de plus à celle-ci pour se mettre au même niveau que ses yeux. Ses tous petits yeux noirs. Etait-ce du désir qu’elle avait cru voir passer dans ces pupilles sans fond ? Son échine en frissonna de dégoût.
Le seigneur du désert parla d’une voix qu’il tenta de rendre douce, mais l’autorité du personnage y transparut malgré tout. Malgré, aussi, sa révérence impeccable.


-Etait ce de votre fait ou bien le destin, ma dame, qui nous fit nous rencontrer ? Je me plais à croire que les déesses désiraient que je fasse votre connaissance.

Il effectua un court revers de la main. Un instant plus tard, les nuages noirs se dissipèrent et les cieux reprirent leur teinte azure habituelle. Le soleil revint même briller sur la plaine. La démonstration de force était ainsi faite.

-Mais ne restons donc pas ainsi ! Faisons un bout de chemin ensemble... proposa-t-il comme si ce qui venait de se passer relevait de la météo habituelle. Et parlons de ce qui nous concerne tous les deux.
-Un bout de chemin ensemble ? se moqua la prêtresse, en observant la main tendue du Gérudo comme si elle allait lui cracher dedans. Vous parlez comme si vous étiez un simple cavalier de passage, et non un seigneur ennemi qui vient juste de mettre le feu au village là-bas.

En effet, loin derrière Ganondorf, de la fumée s’élevait toujours de Cocorico.

-Néanmoins, et même si je ne sais à quoi vous avez mis le feu derrière vous, je ne me montrerai point impolie. Les insultes ont dû pleuvoir sur vous comme il a plu sur Hyrule ces derniers jours, et l’intérêt d’en rajouter m’échappe. En plus de vouloir vous rencontrer, je désire moi aussi vous parler de ce qui nous concerne tous deux. Avec brièveté, mais concision.


L’oracle de vert vêtue contempla encore le seigneur noir. Elle pouvait clairement ressentir la puissance qu’il avait à sa disposition, oh que oui. Mais il avait volé la puissance de Farore, et c’était bien pour cela qu’elle ne se laisserait pas impressionner. Il était indigne de cette seconde triforce !

-Vous avez dérobé la puissance de la déesse que je vénère. Vous êtes l’élu de Din, et faîtes ce que bon vous semble de cette magie qu’elle vous a accordé – bien que je sois d’avis qu’il ne faille pas verser trop de sang en Hyrule, au risque de l’insulter. Grâce à cette magie, vous avez vaincu le Héros du Temps, et j’accepte cela. S’il est trop faible pour tenir tête au champion de Din, alors il n’est pas digne d’être celui de Farore.

La prêtresse avait conscience que ses paroles devaient bien faire plaisir au maître des voleurs. Mais cela n’allait pas durer.

-Je le suppose mort, alors il faut tourner cette page désastreuse de notre guerre. Et même vif, le seul moyen qu’il puisse regagner ma confiance serait qu’il vous reprenne la Triforce du Courage.
Elle marqua une pause, durant laquelle ses yeux verts sombres se durcirent. J’en viens à la raison de ma venue. Vous n’avez aucun droit d’arborer cette dite Triforce, puisque vous l’avez volée. Volée au champion de ma déesse. Voici pourquoi je vous qualifie de profane.

La prêtresse aurait pu cracher à ses pieds, mais cela aurait été trop indigne d’elle, et trop caricatural. Elle s’entretenait avec un élu des dieux, et ne s’indignait pas comme une paysanne de Cocorico contre un vil seigneur mégalo-pyromane. Elle avait beau le voir comme un hérétique, Ganondorf méritait, pour elle, du respect. Ce respect n’allégeait pourtant pas son courroux envers lui.

-Je suis tout à fait contre l’idée qu’un être de la Terre puisse détenir les trois fragments d’une puissance descendue du Ciel. L’équilibre d’Hyrule, ou peut-être du monde, risquerait d’être anéanti par la faute de votre soif de pouvoir. Car ce qui vous motive à vouloir renverser la princesse de la destinée de son royal trône, c’est davantage la quête du pouvoir que celle de la paix, monseigneur… N’est-il pas ?

Ils le savaient tous deux : posséder la puissance de Din donnait le désir de gagner plus, encore et toujours plus de puissance. Mais en agissant comme il le faisait, Ganondorf s’opposait aux principes religieux de la prêtresse, elle-même soutenue par le Calixte de l’Eglise hylienne.
Mais il existait un potentiel terrain d’entente…


-J’aimerais vous poser une question, poursuivit-t-elle. Connaitriez-vous un certain jeune homme de noir vêtu, physiquement identique au Héros du Temps, à la différence que sa peau est sombre et que ses yeux sont rouges ?

La religieuse se souvenait de cet étrange jumeau de Link, qui était apparu à son regard près de la rivière Zora, lorsqu’elle se préparait à détruire verbalement une autre prêtresse du Temple du Temps qui avait eu le malheur de passer par là. Sans un mot, d’un seul geste, et avant de se transformer en brume, il lui avait fait comprendre sa volonté. Ou peut-être l’avait-elle comprise, parce que la déesse Farore le lui envoyait.
Ce sombre Link voulait être le nouveau Héros du Courage.


-J’ose espérer qu’il n’est pas l’un de vos mignons ?

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Un ennemi. Le mot était lâché, brut et lourd de sous entendus. En une phrase et un ton insolent, la prêtresse fit naître une boule au fond de la gorge du gérudo. A la courtoisie d'un seigneur élu, elle répondait par une provocation, comme si Ganondorf ne prenait déjà pas assez sur lui pour supporter son sourire suffisant et son regard moqueur. Un instant, il envisagea de l'humilier de la pire manière qu'un homme puisse humilier une femme...Puis chassa cette pensée. L'impudente avait du poids auprès du peuple. S'en prendre à elle détruirait tout ce qu'il avait accompli ce jour là. Ainsi, il écouta, le poing serré tremblant sous la rage...Et ne fut pas déçu.

-Vous avez dérobé la puissance de la déesse que je vénère. Vous êtes l’élu de Din, et faîtes ce que bon vous semble de cette magie qu’elle vous a accordé – bien que je sois d’avis qu’il ne faille pas verser trop de sang en Hyrule, au risque de l’insulter. Grâce à cette magie, vous avez vaincu le Héros du Temps, et j’accepte cela. S’il est trop faible pour tenir tête au champion de Din, alors il n’est pas digne d’être celui de Farore.

La colère de Ganondorf s'évanouit, remplacée par une profonde curiosité. Ainsi, tout Hyrule n'était pas fermé d'esprit au point qu'il le craignait ? Certains pouvaient être amenés à changer d'avis ? Au fil des années, le roi s'était habitué à voir le peuple le détester tandis qu'il portait aux nues Link, ce héros qui pourtant, n'était pas toujours couronné de succès et qui brillait souvent par son absence. A présent que ce dernier était brisé, peut être mort, voilà qu'enfin une hylienne ne lui disputait pas sa victoire. Il scruta les yeux de la prêtresse, désireux de savoir qui pouvait bien se cacher derrière ce visage beau mais terriblement mystérieux. Quel masque portait elle, cette prêtresse qui se montrait aussi souple d'esprit et lucide ?


-Je le suppose mort, alors il faut tourner cette page désastreuse de notre guerre. Et même vif, le seul moyen qu’il puisse regagner ma confiance serait qu’il vous reprenne la Triforce du Courage.
Elle marqua une pause et il sentit la froideur de la pierre envahir son regard J’en viens à la raison de ma venue. Vous n’avez aucun droit d’arborer cette dite Triforce, puisque vous l’avez volée. Volée au champion de ma déesse. Voici pourquoi je vous qualifie de profane.

Ganondorf eut un sourire. Qu'elle le qualifie de ce qu'elle voulait après tout ! Il saurait se passer de son appui, il l'avait toujours fait. Qui était elle pour venir contester son droit à la puissance divine ? Qui sur Terre pouvait affirmer connaître la vérité des dieux ? Au final ces prêtresses étaient proclamées par des hommes et seule leur qualité de symbole religieux les différenciaient de la masse des insectes...Excepté celle qui avait su embrasser l'élu de sa déesse. Il se demandait bien ce que sa femme penserait de sa semblable, si elles venaient à se rencontrer un jour. Cela serait piquant.

-Je suis tout à fait contre l’idée qu’un être de la Terre puisse détenir les trois fragments d’une puissance descendue du Ciel. L’équilibre d’Hyrule, ou peut-être du monde, risquerait d’être anéanti par la faute de votre soif de pouvoir. Car ce qui vous motive à vouloir renverser la princesse de la destinée de son royal trône, c’est davantage la quête du pouvoir que celle de la paix, monseigneur… N’est-il pas ?

-Din m'a confié sa puissance mais aussi le feu qui brûle en elle. Je tire mon pouvoir et mon ambition de ces flammes et n'ai pas la prétention de m'y opposer. Quand à l'équilibre naturel, c'est une farce. La paix ne peut durer que parce que la force l'y maintient. Pensez vous donc vivre dans un monde rose, ma dame ? Croyez vous vraiment que ce monde vaut la peine qu'on le sauve ? Moi, je veux bâtir un monde meilleur, où régnerait l'ordre et la paix, sous une seule bannière la mienne. Et si il faut en passer par une guerre, une ultime guerre, une guerre Juste...Alors je n'hésiterais pas.

Il ne rétorqua pas et continua sur sa lancée.

-J’aimerais vous poser une question... Connaîtriez-vous un certain jeune homme de noir vêtu, physiquement identique au Héros du Temps, à la différence que sa peau est sombre et que ses yeux sont rouges ? J’ose espérer qu’il n’est pas l’un de vos mignons ?

La première faiblesse dans toutes ses belles phrases. Ganondorf sourit, de cette manière carnassière dont il avait le secret et lui rétorqua sur un ton assez moqueur.

-Un mignon ? Il est bien plus que cela. Il est mon fils. Mais pourquoi cela vous intéresse t'il ? Seriez vous attiré par lui ? Si votre coeur le réclame, je puis l'envoyer à vous ! Néanmoins, si il s'agit d'autre chose...Vous devriez m'en parler.

Les mots étaient choisis, le ton courtois mais la menace bien présente dans le regard de braise du Seigneur des ombres de la Flamme. Il attendait une réponse. Et lorsque Ganondorf s'impatientait, mieux valait lui donner satisfaction.

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La religieuse sut qu’elle venait de perdre un point dans la discussion, au moment où le profane sourit de la manière la plus carnassière possible.

-Un mignon ? se moqua le seigneur. Il est bien plus que cela. Il est mon fils. Mais pourquoi cela vous intéresse t'il ? Seriez vous attiré par lui ? Si votre coeur le réclame, je puis l'envoyer à vous ! Néanmoins, si il s'agit d'autre chose...Vous devriez m'en parler.
-Tout d’abord,
se défendit froidement la prêtresse en soutenant le regard incendiaire du Gérudo, apprenez que je suis fortement déçue d’apprendre que cet homme est l’un des vôtres. Mais à y réfléchir, je n’en suis guère étonnée : autrement comment une personne aurait-elle pu être si … noire d’apparence ?

La prêtresse passa une main dans ses longs cheveux verts sombres, et fit une discrète moue des lèvres.

-Cet homme attire mon attention, parce que je le pense capable de remplacer l’ancien champion de Farore en tant qu’Héros du peuple. Il ne pourra sans doute jamais représenter cette déesse que j’honore, en tant qu’élu, mais peut-être au moins les valeurs qu’on lui attribue. Puisqu’il est votre "fils", peut-être pourrait-il apporter un équilibre à votre folie du pouvoir sur ces terres d’Hyrule. Car je puis vous assurer que la paix est mise en danger lorsque la force vient dans le but de la contrôler… et qu’une paix maintenue par la force n’est qu’illusion. Vous le savez malgré tous vos discours soi-disant prononcés pour apaiser, n’est-ce pas ?
ajouta-t-elle avec sa condescendance si agaçante, toute assurée d'être un soldat majeur de l’Église hylienne que Ganondorf n'osait attaquer.

Et puis, en l’occurrence : elle accusait tout simplement le chef Dragmire d’apporter un trouble vain. Un trouble ne pouvant mener qu’à la destruction. Elle voyait sa nature, elle devinait que le désir de paix n’en faisait pas réellement partie, et considérait donc tous ses beaux discours comme de l’hypocrisie. Des discours faits pour tromper, stratégies basses mais intelligentes dans le but de dominer.


-Notre monde n’est pas rose, monseigneur. Il est pourri de toutes parts, et ceux qui le peuplent ne valent souvent pas un clou. Mais je reste convaincue que tant qu’un cataclysme ne s’abattra pas des cieux sur Hyrule, les déesses voudront que notre royaume reste tel qu’il est. Dans votre guerre contre la couronne, vous ne faîtes que leur offrir un triste spectacle.


Elle fit un geste de la tête vers le village Cocorico, où le feu allumé par Ganondorf brûlait toujours. Son regard de vipère revint alors à lui, et elle sut à ce moment que plus que jamais, le seigneur ne désirait qu’une seule chose : briser son maigre cou. Il pouvait même voir ses pupilles se poser sur sa peau dénudée. Rêvait-il de la découvrir ou de l’écorcher ?

-Je ne ferai pas tribune contre vous, car vous restez un roi, mais vous connaissez désormais ma position. J’aurais souhaité, par respect pour nos déesses, qu’Hyrule reste tel que nous l’avons connu. Là où aucun égo ne venait salir son herbe de sang…

A ce moment, l’oracle soutint particulièrement le regard de Ganondorf, avant de pointer un doigt sur sa main décorée de la Triforce. Elle avait des ongles taillés en pointes.

-Et parce que votre désir de conquête est égoïste : le Courage ne se laissera pas posséder. Souvenez-vous de cet avertissement, jusqu’au jour où vous verrez cette Triforce dérobée vous échapper.

Elle fit alors un pas en arrière, tandis que le vent recommençait à souffler dans sa robe et ses beaux cheveux.

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-Notre monde n’est pas rose, monseigneur. Il est pourri de toutes parts, et ceux qui le peuplent ne valent souvent pas un clou. Mais je reste convaincue que tant qu’un cataclysme ne s’abattra pas des cieux sur Hyrule, les déesses voudront que notre royaume reste tel qu’il est. Dans votre guerre contre la couronne, vous ne faîtes que leur offrir un triste spectacle.


Tsss. Ganondorf eut envie de s'en aller aussitôt qu'elle lui eut dévoilé sa pensée profonde. Cette femme n'était pas seulement insolente, elle le décevait profondément. Parce qu'il avait capté en elle une certain étincelle de folie sauvage, il s'était prit à la penser plus souple que les masses bêlantes, plus aventureuse que ces imbéciles qui n'imaginaient pas d'autre vie que celle de leurs parents ni pour eux ni pour leur descendance. Qu'était il lorsqu'il était né ? Qu'était donc son père avant lui ? Rien. Le roi contesté par d'autres tribus d'un océan de sable sans trône ni couronne. A présent, le nom de Dragmire faisait trembler Hyrule, les ombres et la flamme l'avait choisit pour seigneur. Que des paysans ne le suivent pas, ne comprennent pas l'étendue de sa volonté, il le comprenait...Mais pas une femme si lucide et fine. Elle n'était pas une imbécile, elle se déclarait son ennemie en pleine conscience. Un instant, le temps d'un regard, il envisagea de rompre ce cou si fragile, briser cette nuque blanche et nue... Néanmoins, il n'en tirerait rien, si ce n'est de la haine populaire à son égard. Il se détourna et rejoignit sa monture qui attendait. Elle continua.

-Je ne ferai pas tribune contre vous, car vous restez un roi, mais vous connaissez désormais ma position. J’aurais souhaité, par respect pour nos déesses, qu’Hyrule reste tel que nous l’avons connu. Là où aucun égo ne venait salir son herbe de sang…

Cette fois, Ganondorf ne tint plus. Il s'est trouvé de tous temps des rois dont la colère pouvait tout emporter. Des souverains ordinairement sec qui éclataient de fureurs qui les rendaient si terribles que plus rien ne pouvait s'opposer à eux. Le seigneur Dragmire en était presque à ce point de non retour. Un point où il aurait mit en pièces cette impudente et ses souries de mépris. Le souffle profond, le visage froid et les yeux brûlants, il revint à elle d'un pas rapide et la saisit au menton, fermement mais sans violence.

-Salir par le sang hein...Toutes ces belles paroles, tous ces propos charitables pour du peuple, ne me masquent rien. Il faudrait être un insecte pour ne pas voir la noirceur en vous, femme. Et je n'en suis pas un. Je suis le seigneur des ombres et de la flamme, et je lis en vous. Vous avez tué, souvent. Vous y avez prit du plaisir. Vous avez mit fin à des vies humaines...Et vous venez de faire des leçons de morale ? Une blanche colombe qui cache une corneille aussi noire que la nuit...Une corneille qui devrait apprendre le respect des monarques. Il rejoignit son cheval et monta en selle. Hyrule est déjà souillé. Les Déesses l'ont condamné dés l'instant où elles en ont fait le réceptacle du plus grand trésor du monde. Libre à vous de n'en voir que la surface...Mais si vous en avez le temps, le temple des ombres vous éclairera sur la véritable nature de ce pays. Adieu.

Il commença à partir au trot lorsqu'elle continua, comme si elle n'avait pas entendu ses paroles :

-Parce que votre désir de conquête est égoïste : le Courage ne se laissera pas posséder. Souvenez-vous de cet avertissement, jusqu’au jour où vous verrez cette Triforce dérobée vous échapper.

Ganondorf eut un rire moqueur, et lança son cheval au galop. Il traversa la plaine avec une impression désagréable, comme un mélange de réaction allergique et d'un mauvais pressentiment. Ce ne fut que lorsqu'il parvint au désert qu'il regarda la Triforce sur sa main, qui commençait à être douloureuse. Comme si les mots de la prêtresse l'avait marqué au fer rouge, le fragment du courage le brûlait. Se pouvait il qu'elle ait eu raison ?

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