Le lièvre et la louve

[Libre. Premier post pour Keith Lyne]

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Lanre


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(vide)

Il renifla, en passant sur ses cheveux son éternel capuchon de fourrure blanche. S'il avait connu bruine plus froide, il savait aussi qu'il n'y avait rien de mieux que l'orage pour frigorifier un homme. Fut-il habitué à lutter contre les excès de l'Hiver, ou simplement du mauvais temps. Il avait beau avoir trouvé refuge sous quelques grands arbres d'un sous-bois, ses cheveux lui collaient déjà les tempes — poissées par la pluie. Du bout de ses doigts, découverts par les gantelets qu'il avait retaillé de sorte à ne pas mourir de chaud quand le soleil décidait de se montrer, dégoulinaient les mêmes torrents qui humectaient sa gueule de baroudeur ; balafrée et pleine de boue. Surpris alors qu'il s'essayait à la chasse, il avait du se rapatrier en hâte, relativement à l'abris sous les feuillages de doyens tels qu'il en existait par-delà les mers, vers chez lui. La paume de sa main rencontra l'écorce trempée d'un chêne en fin de vie, et il grogna de mécontentement, pestant contre sa maladresse comme contre son incapacité à interpréter des signaux qui, ailleurs, lui auraient pourtant semblé évidents.

Le paria se releva tant bien que mal. Non content d'avoir compris l'ampleur de l'averse quand tonnait le premier éclair, il s'était foulé la cheville en poursuivant une pauvre hase aussi effrayée que leste. Avec elle, c'était son souper qui s'était envolé. Il s'avança plus avant dans les bois, à la recherche du cabanon qu'il avait pu dégoter quelques jours auparavant. Où il avait laissé sa sacoche, le canif d'os de Blanche et les maigres restes de ses provisions. A sa ceinture pendait toujours la lanière de cuir qui lui servait de fronde, quelques cailloux pesant au fond de son poing en guise de munitions. Au moins pourrait-il se réjouir autour du quart d'un de ces fromages ronds qu'il avait pu troquer contre quelque-uns des services qu'il était capable de rendre en comptant sur sa maigre connaissance de la langue. Pas grand chose, bien évidemment, mais suffisamment pour ne pas avoir à voler son pain de certains jours. Mais de certains jours seulement.

D'un coup d'épaule sec, il enfonça la porte déjà mal-en-point. La cabane était dans un état désastreux déjà avant qu'il ne décide de s'y établir. La toiture était pratiquement inexistante sur près de l'intégralité de la maison. Ca et là, le plancher avait disparu et la verdure qui avait poussé lui faisait penser à un incendie. Il n'avait pas encore fouillé le tas de poussière, mais il ne s'attendait à trouver les restes d'un imprudent. Carbonisé, réduit en cendres ou tout simplement brûlé. Ca ne serait guère que le troisième cadavre qu'il trouverait. Les deux femmes qu'il avait découvert lors de sa première exploration de la cave étaient mortes d'une cause qu'il ne parvenait pas véritablement à identifier (il n'y avait pas passé tant de temps, établir la vérité sur ce feu lui semblait loin d'être indispensable). S'il avait été dans une situation similaire, sans doute aurait-il demandé à ce que sa compagne et leur enfant se mettent en sécurité pendant qu'il tâchait d'empêcher la propagation des flammes dans la masure. Sans doute.

Le bois craqua, avant de céder définitivement. Il n'avait pas pour ambition de s'établir ici, ni même d'y rester quelques jours de plus. Simplement d'y prendre un dernier repas et d'y passer une dernière nuit. L'étranger s'engouffra, enjambant nonchalamment les débris, à la recherche de ses maigres possessions.  Les rares effets personnels qui lui restaient et qui... Sa main se ferma sur la besace avant que ses jointures ne palissent. Un voleur l'avait détroussé de ce trop-peu dont il espérait jouir une dernière fois. Dans un grognement, il s'arracha au mobilier calciné sur lequel reposait son fromage, jadis. Non seulement, il devrait trouver le moyen de reprendre le trou béant qui ouvrait son sac sur le monde, mais en plus il allait devoir chasser en boitillant comme un jeune faon. Par la barbe des défunts, il en avait assez de cette journée.

Il soupira en passant le baluchon autour de son torse, puis en passant son couteau à sa ceinture, avant de s'extirper à la bicoque. Sitôt dehors, la pluie le repris. Une fois de plus il grogna son mécontentement, s'appuyant sur le premier arbre venu. Doucement il progressa, de centenaires en troncs et d'arbustes en doyens, jusqu'à percevoir une silhouette entre les géants d'écorce. Sans pouvoir dire s'il s'agissait d'un homme, d'une femme ou de quoique ce soit d'autre, comme décrivaient certains simples d'esprit qui rodaient à la métropole. Ses doigts glissèrent jusqu'à sa fronde, qu'il chargea aussi vite qu'il avait su se l'approprier, alors qu'il s'accroupissait en tâchant de rester aussi silencieux qu'il ne l'avait appris au fur et à mesure de ses chasses. Prudemment, il commença à ronger la distance, et petit à petit la silhouette s'effaça pour laisser place à un véritable campement. Feu et tente de cuir, quelques proies pendues et étalées ; à portée de main. Ses lèvres s'étirèrent en un demi sourire, masqué par l'obscurité comme par la fourrure qui poissait ses cheveux et ses tempes, dorénavant.

Le vaurien contourna le camp, veillant bien à ne se faire ni voir, ni entendre. S'il voulait avaler un morceau ce soir, il était indispensable de repartir sans la moindre pointe de flèche au plus profond de la gorge. Et s'il était envisageable de repartir les mains couvertes d'un sang d'homme, il préférait l'éviter — dans la mesure du possible. Bientôt il gagna le flanc Ouest du bivouac, où restaient suspendus les corps de deux lièvres et d'un faisan. Rien qu'à les voir, le trappeur raté - ce soir, c'était indiscutable - qu'il était salivait déjà. Des jours et des jours qu'il n'avait pu se mettre autre chose qu'un vieux fromage rance sous la dent. Quand ses doigts caressèrent la fourrure petit mammifère, il se repaissait presque dès-à-présent. Et la douleur de sa cheville comme envolée (ses pensées ailleurs, il avait cessé d'y faire attention), il tira un coup sec, décrochant l'animal sans plus de respect. C'est quand sonna la corde, qu'il comprit son erreur. Le chasseur avait accroché quelques osselets à son dispositif, qui tintaient clair. Un piège visant à attraper plus grosse proie ou protéger sa prise le temps d'une brève absence. Il pesta, conscient qu'il ne pourrait tenter de le prendre de vitesse. Les quelques flèches fichées dans la terre trempée attestaient de ses moyens. La peste que cette journée.

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Keith Lyne


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(vide)

Son bras tira un peu plus sur la flèche et tendit la corde jusqu’à ce qu’elle sente l’arc lui résister. Elle patienta un instant, le temps de bien ajuster son tir. Là au bout de sa ligne de trajectoire un lièvre semblait ne pas se douter de ce qu’il attendait. Elle le vit frémir, à peine pourtant, et elle comprit qu’il avait d’autres tracas qui seraient bientôt les siens. Elle s’apprêtait à l’en libérer avant toute autre chose et préféra ne pas attendre qu’il prenne la poudre d’escampette. Elle lâcha sa flèche qui fila jusqu’à l’animal pour se ficher dans sa fourrure. Ce fut court et efficace. Elle put sortir de sa cachette sans tarder pour récupérer la fourrure et la viande qu’elle venait de s’octroyer.

Elle siffla après son cheval pour le charger de ce qui serait le dernier fruit de sa chasse. La jeune femme était tout aussi consciente que feu le lièvre de ce qui se préparait, et elle avait bien vu les plaines se vider petit à petit et sentait l’humidité qui encombrait l’air. Elle aperçu un renard qui filait dans sa tanière un peu plus loin. Les animaux qui parsemaient les environs avaient des terriers, mais elle non, et comme si une bonne douche n’était pas suffisante, elle savait que la nuit n’allait pas tarder à tomber. Elle espérait éviter de passer à nouveau la nuit dans une grotte, au moins cette nuit. Elle savait qu’elle n’était pas à très longue distance d’un village. Quant bien même elle n’aurait pas connu la géographie de ce royaume, elle l’aurait deviné en entendant les aboiements de chiens au loin, mais elle connaissait très bien la Citadelle d'Hyrule, même si sa dernière visite remontait à un bout de temps. Ce serait parfait pour passer la nuit et vendre ce qu’elle avait récolté.

C'était sans compter la frousse des gens de la Citadelle qui n'avaient jamais vu d'un bon oeil les créatures qui parcouraient la plaine une fois la nuit tombée. Elle eut beau arriver alors que le soleil commençait à peine à décliner, elle trouva le pont-levis relevé. Elle savait qu'il ne valait pas la peine de crier après les gardes et que le passage ne s'ouvrirait plus avant le matin, du moins pas pour la pauvre chasseuse qu'elle était. Elle se contenta donc de pester contre l'extrême prudence des habitants de la Citadelle hylienne tout en faisant demi-tour à la recherche d'un endroit où poser son campement, de préférence avant la pluie.

C'est finalement pour un petit bosquet, dans l'une de ces forêts qui bordaient la grande plaine d'Hyrule, qu'elle s'installa. Les arbres limiteraient la pluie, assez pour que son feu tienne bon et qu'elle soit tenue au chaud, et sa tente pourrait résister au reste. Ca ne valait pas une chambre d'auberge, mais elle avait connu moins confortable et au moins elle serait tranquille. La guerre rendait sans doute la chasse plus risquée, et ça irait sans doute en empirant, mais elle s'en tirait pas trop mal pour l'instant. Ceux qui pouvaient payer mettaient toujours le prix pour de la bonne viande et des fourrures de qualité, et elle pouvait en céder aux autres à plus bas prix tout en restant dans ses frais. Réchauffée, bien au sec et repue, elle trouva le sommeil assez rapidement malgré le tonnerre qui grondait au loin.

La nuit était avancée quand elle finit par s'éveiller, prise d'une envie pressante. Elle s'éloigna de son camp, bien obligée de faire face à la pluie. Elle se consola en sachant que son feu ne s'était pas éteint et qu'elle pourrait sécher dès qu'elle ferait demi-tour. Une fois soulagée, elle se pressait de retourner se coucher quand un bruit sonna à son oreille. Ce n'était pas la première fois qu'elle faisait face à des voleurs, hommes ou bêtes, et elle était bien décidée à ne pas se laisser faire sans réagir, elle prenait toujours ses précautions. Elle tira doucement l'arc qui ne la quittait presque jamais et encocha une flèche tout en se dirigeant rapidement vers sa cible, humaine à première vue. Elle était assez proche du camp pour l'atteindre rapidement, et il put sentir la flèche contre son cou avant même qu'elle n'ait pris le temps de le détailler du regard. Elle était sûre de pouvoir ne pas le rater même à plus grande distance, mais elle tenait à ce qu'il soit aussi certain qu'elle d'être à sa merci.

C'est seulement une fois toute proche de lui qu'elle observa son voleur plus attentivement. C'était sans doute sa plus belle prise de la journée, mais aussi la plus dangereuse, les hommes étaient imprévisibles. Les chapardeurs auxquels elle avait affaire avaient rarement une telle carrure, c'était plutôt des gamins désespérés et affamés par la guerre. Surtout pour sauter aussi peu précautionneusement sur son butin de chasse. En général elle les renvoyait avec un petit quelque chose à manger, non sans une bonne correction, mais elle s'imaginait mal donner la fessée à celui-là.

"Depuis quand est-ce qu'un grand gaillard comme toi en est réduit au vol ?"

Elle restait toutefois alerte, de peur qu'il ne soit pas seul. Les bandits qu'elle avait pu croiser l'étaient rarement, et si elle pensait qu'ils n'en étaient pas encore réduit à se rabattre sur ses possessions à elle au lieu des beaux convois du château et des voyageurs bien plus riches, elle n'en avait aucune certitude.


Pyrope


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(vide)

"Les affaires [...], c'est l'argent des autres."
Alexandre Dumas

L'argent des autres. A défaut d'en avoir soi-même, on dépouillait en permanence son prochain. Dire qu'enfant, on nous apprend que voler, c'est mal. Pourtant, n'est-ce pas ce que l'on fait dès l'âge adulte ? Celui qui peut s'en sortir en écrasant les autres ne se gêne jamais. Les bien-pensants s'efforcent à la générosité, en vain. Car il y aura toujours un vautour qui rôde pour tout prendre.

Ce vautour avait, en l'occurrence, de longs cheveux d'argent plaqués sur le visage à cause de l'eau s'abattant et glissant le long de son corps. Ses yeux rouges se portaient sur chaque ombre qu'elle percevait, et ses jambes fatiguées la portait à peine à travers la Plaine. Là, elle aurait espéré que Theora se manifeste. Mais le fantôme restait désespérément silencieux et immobile dans son améthyste. Bien sûr, puisqu'il n'agissait que lorsque Wakusei était en danger de mort. Et apparemment, elle ne l'était pas.

Enfin, pas encore en tout cas. Car dans la nuit noire et l'orage qui s'abattait juste au-dessus d'elle, elle commençait à croire que les Déesses la punissait pour la première fois de sa vie. Jamais cela ne serait arrivé si ce type saoul n'en avait pas décidé autrement. Elle avait essayé, une fois de trop, d'extorquer un peu d'argent à un quarantenaire bien imbibé, à l'aide de son physique avantageux et en comptant sur le nombre de pintes ingurgitées, sans succès. L'homme s'était montré agressif, même violent, et elle avait dû fuir, car cet idiot parvenait à courir droit, même éméché.

Mais si elle avait su, elle se serait inquiété avant tous ces événements. Perdue au milieu de nulle part, c'était difficile pour elle de se repérer. Elle n'était pas comme ces pouilleux de paysans ou ces chasseurs plein de crasse, qui arrivaient à savoir où ils étaient rien qu'en voyant un arbre, ou une plante... Pour elle, c'était juste de la végétation tout ce qu'il y avait de plus normal.

Soudain, la Belle sembla percevoir du mouvement et du bruit. Rien de rassurant. Pourtant, elle s'en approchait par pur réflexe. Une voix, plutôt féminine, atteint ses oreilles malgré la pluie battante. Deux silhouettes humaines se trouvaient là, dans une sorte de campement où rayonnait un feu dont la chaleur, bien que lointaine, parvenait déjà sur ses membres glacés. Encore quelques mètres... Plus beaucoup... Et alors qu'elle était sans doute à portée de vue, ses jambes lâchèrent, et un cri de surprise lui échappa. Elle n'était pas faite pour les longues traversées sauvages ! Et maintenant, trempée et au sol, il lui sembla que ce n'était vraiment pas une bonne soirée.

[Je me permet de m'incruster, il est tard, c'est pas de grande beauté, mais bon, j'espère que ça ne vous dérange pas !]


Roshu Aaron


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Toutes ses journées commençaient à être insignifiant à ses yeux. Quand était ce la dernière fois qu'il était autant excité ? Ressentir le frisson de l'aventure le manquait. Peut-être qu'un jour, il devait aller dans ses fameux temples, pour retrouver cette sensation d'aventure, d'adrenaline.Durant ces derniers jours, il restait chez lui à se tourner les pouces, ou il se promenait dans la Place du Marché. Quelque chose avait disparu en lui. Lorsqu'il se tenait devant le tableau des requêtes, le jeune garçon pouvait lire les diverses affiches, comme une demande en mariage, un cas très étonnant ou des avis de recherches. Il ne prêta plus attention à ces derniers. Le sorcier de feu était lassé de continuer une longue quête. Arrêter des criminels en ne voulant pas de battre, en tentant d'être pacifique, était une mauvaise idée dans ce monde. Impossible de ne pas recourir à la force brute. Il,

Pour l'heure, il n'était pas quesion d'aller se battre contre une horde d'ennemi histoire d'être en forme pour combattre. Roshu avait besoin de se ressourcer un peu, dans les plaines par exemple. Il n'y a rien de tel que l'air pur de la Plaine d'Hyrule pour se détendre quelques temps. Et puis, pour faire une pierre, deux coups, il pouvait sortir son cheval qu'il avait acheté il y a quelques mois et qu'il l'avait laissé dans le Ranch. C'était le début de l'après midi, après avoir mangé de la bonne viande dans son restaurent préféré, il était prêt pour sa petite promenade. Comme à son habitude, il était équipé de sa veste noire et blanche et de son unique baguette. Il salua les deux gardes à l'entrée de la citadelle avant de franchir le seuil du pont levis.

Il prit environ 1h30 pour arriver au Ranch à pied. Le jeune homme avait besoin d'une longue promenade pour réfléchir, penser. Remettre en question son existence, sur ce qu'il allait faire plus tard, sur sa mort et sa regénération ... Toujours la tête dans la lune. Il ne remarqua pas le temps passé pendant sa promenade. Lorsqu'il reprit ses esprits, le voilà devant l'enclos des chevaux. Il regarda au alentour, cherchant son cheval. C'était un Mustang au pelage noir assez grand. Le second éclait l'avait acheté à prix fort, c'était un animal sauvage apprivoisé. Une fois qu'il reconnu sa monture, Pyro, le garçon approcha ses deux doigts devant sa bouche pour siffler. L'étalon reconnu le sifflement de son maitre, s'arrêta de galoper et le rejoint aussitôt. Il avait aussi des provisions pour son cheval, s'il avait faim. Parce que la promenade risque d'être assez longue.

Gallyfrey s'approcha de son cheval et grimpa sur sa selle. Il n'avait pas chevauché sa monture depuis un moment, il lui fallait du temps pour retrouver ses anciens reflexes. Il donna un petit coup pour le faire galoper. Une fois à l'exterieur du Ranch, le sorcier de feu décida d'aller en direction de la forêt Kokiri et de faire le tour de la plaine à cheval. Le vent balayait son visage et ses cheveux, cette sensation de vitesse était agréable. Mais elle n'était pas comparable à l'adrenaline ressentit en plein danger. Par contre, pour le jeune garçon aux cheveux blancs, c'était suffisant pour le moment. Petit à petit, il retrouvera le goût à l'aventure et aux sensations fortes. Pendant plusieurs heures, sans compter les petites pauses, il continua sa route à travers la plaine.

Puis la nuit commença à tomber. Il était vers le sud des plaines, juste à coté de l'entrée de la Vallée Gerudo. Il était peut être temps de rentrer. Mais à cet heure ci, le cavalier n'avait pas le temps de rejoindre la citadelle avant que le pont levis se leve. Il se dirigea donc vers le Ranch, peut être que les propriétaires accepteront le sorcier pour la nuit. Quand tout d'un coup, la pluie commença de tomber. Le garçon s'empressa de relever le capuchon de sa veste. Puis d'un autre coup, il ordonna à Pyro de galoper plus rapidement pour aller se loger. L'étendue d'arbre quelques métres plus loin semblait être une bonne idée. Une fois à l'intérieur, à l'abri de la pluie, Gallyfrey enleva sa capuche et avança lentement. C'était un bon endroit pour un campement de fortune. Il continua son chemin dans ce bosquet, ne s'attendant pas à trouver des personnes.

Au loin, le garçon voyait une lueur. Ame qui vive dans les environs ? En tout cas, le cri qu'il venait d'entendre confirmait sa théorie. Il continua en direction de la voix. Le cheval s'arrêta juste devant une jeune femme aux cheveux blonds, au sol.

" Et bah, il y en a du monde ici !"

Disait il en regardant les deux autres personnes près du feu de camp. Des personnes qu'ils n'avaient jamais croisé dans les environs. Le sorcier devait peut être un peu plus sortir de chez lui ... Ce dernier descendit de son cheval et s'approcha de la femme qui était au sol, lui tendant la main.

" Besoin d'un petit coup de main ? "

Par contre, l'un d'entre eux avait son arc en main, le garçon aux cheveux blancs était il arrivé au mauvais moment, en même temps que la personne trempée ? Il emmena son cheval près d'un arbre pour l'attacher, tout près du feu puis sortit de sa sacoche quelques carottes et le donna à sa monture avant de s'approcher du feu.

" Je crois qu'il va falloir arrêter les querelles le temps qu'on passe la nuit ..."


Lanre


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(vide)

Il grinça des dents quand une pointe de fer trouva un chemin jusqu'à sa gorge. Dans un grognement étouffé qui tenait presque du sifflement, il tâcha d'écarter l'alliage de sa chaire. Il savait que se faisant, il offrait une plus grande surface de contact, si son assaillant savait saisir l'occasion. Et les rares à ne pas être capable de le faire devaient se compter sur les doigts d'une main. Sans doute moins. Mais c'était également la seule façon dont il disposait de jauger un peu la menace qui se présentait à lui. Bien sûr, il savait pertinemment qu'il ne s'agirait pas d'un guerrier de plates. Ce qui laissait un nombre presque infini de possibilités. Et s'il allait souvent à l'instinct, il n'était pas un Berserk, ni un Druide. Tout juste un homme chanceux et au fait de ses propres limites. Du moins... Il l'espérait. Car c'était là la pire faiblesse d'un homme que d'ignorer où il ne pourrait aller.

A la lueur des flammes et de la lune, il sut qu'il s'agissait d'une femme avant qu'elle n'ouvre la bouche. Il la laissa s'exprimer, muré dans un silence qui, en l'occasion, le protégeait peut-être mieux que les couches de cuir et de fourrure sous lesquelles il s'abritait. C'était à peine s'il comprenait un traître mot de ce qu'elle disait. Il n'avait que ce minuscule trait de bois, de poussière et de sang pour traduire les intentions de la chasseuse. Il grinça des dents, tâchant de rester si immobile qu'il lui était possible. Ses genoux commençaient à le lancer sérieusement. Son talon glissa de quelques millimètres, soulevant un léger nuage de poussière. Il maintint la position néanmoins. Son regard glissa jusqu'au sol humide, presque boueux tandis que son esprit s'évertuait à dessiner un panel de solutions qui devrait pouvoir lui permettre de se tirer de là. Entre ses doigts la lanière de cuir qu'il n'avait pas encore eu le temps de ranger. Il ragea intérieurement. S'il avait pris le temps de détacher le lièvre, qui sommeillait dans son autre main, en douceur rien de tout ceci ne serait arrivé. Il serait vraisemblablement loin et bientôt repu. La précipitation en avait voulu autrement. `

Ses muscles gainés le firent grincer des dents à nouveau. Progresser accroupi permettait d'être discret, indéniablement, mais ne permettait que peu l’immobilisme. La douleur persistante qui s'étendait de ses genoux sur toute la longueur de ses jambes — particulièrement dans les chevilles — s'imposait à lui presque autant que les conséquences du menu-larcin qu'était le vol d'un souper. Il serra le poing, remontant discrètement sa fronde dans le creux de sa main. S'il frappait ainsi, son coup n'en serait que plus douloureux. Doucement, de l'autre main, il commença à se délester du cadavre qu'il tenait au collet, mais avant qu'il n'ai pu déposer le cadavre, une nouvelle voix s'éleva sur sa droite. Il grogna. Si elles étaient deux, ses chances de s'en tirer avec le ventre plein et sans sourire sous le menton tombaient plus bas encore. Son genoux glissa jusqu'au terreau trempé, bien vite suivi de sa main. Il poussa un léger soupir, étouffé par le son de la pluie battante. Au loin tonna la foudre. Le ciel se déchirait sous les éclairs et le déluge continuait d’inonder les terres.

Quand le cavalier arriva, il avait déjà amorcé son mouvement. Coinçant la flèche entre son épaule et sa mâchoire, le Ceald brisa la hampe d'un mouvement du bras, non sans se relever brusquement. Du dos il chercha le torse de son assaillante, pour le comprimer tant bien que mal. Ca ne la malmènerait pas tant, mais il comptait là dessus pour s'octroyer les quelques secondes nécessaire à sa survie. Ancrant sa jambe valide dans la terre devenue fange, il pivota, non sans jeter la proie qu'il avait dérobé. Du coude, il tenta un assaut vers le ventre de la demoiselle, espérant lui couper la respiration ou la plier en deux. Sa cheville lui arracha une grimace alors que de la main qui lui restait, il tirait sa dague. Sans un mot, il maudit les Wyrms, An Dr et Vaal'an plus encore. Le trio qui, de son monde, n'avait laissé qu'un goût de mort, de sang et de ravage.

Il n'accorda pas le moindre regard au destrier ou à son palefrenier. Cela ne signifiait pas qu'il ne l'avait pas vu, bien au contraire. Jouant de la pierre qu'il conservait au creux de son poing droit, il força la chasseresse à lâcher son arc. La roche frappa les doigts une fois, puis une autre. Au troisième coup, l'arc était sien. Quand sa paume rencontra le cuir qui bandait le bois, il abandonna son lance-pierre des plus primaires. Pivotant une seconde fois, il récupéra brièvement trois des carreaux qu'il avait remarqué à son arrivée, à quelque pas de l'entrée de la tente. Il lui semblait que la jeune femme avait reculé, mais il n'en était pas sûr.  Bientôt, l’empennage caressa sa joue, trempée de sueur et de boue autant que de pluie. « Hond ! » Intima-t-il à la petite troupe, dans sa langue natale. Sous la pulpe de ses doigts nues, il sentait le bois tendu comme un jouvenceau, à l'aube de sa première nuit. Il savait que les gens d'Hyrule ne comprenaient pas son dialecte, mais il se revoyait traqué comme cela avait si souvent été le cas. Il ne ferma pas l’œil, comme le faisaient certains mauvais tireurs. Au contraire, il avait besoin que le fer qu'il avait pointé sur le cavalier aille au cœur, s'il décochait. Lanre tira un peu plus sur le crin de cheval qui faisait office de corde. Le trait frémissait presque dans sa main, et côtoyait le coutelas d'os que Blanche lui avait offert en d'autres temps. S'ils ne l'écoutaient pas et s'approcher il saurait en abattre au moins un.


Keith Lyne


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(vide)

Elle s'attendait à une réponse, ou à une réaction physique, mais pas à ce long silence. Elle maintint sa position en le voyant baisser la tête, tendue. Qu'est-ce qu'il attendait ? Est-ce qu'il préparait quelque chose ? Est-ce qu'il espérait l'intervention de quelqu'un ? Elle n'avait toujours pas écarté l'hypothèse qu'il ne soit pas seul, et elle essayait à la fois de surveiller ses mouvements et de rester attentive à toute présence qui pourrait se trouver non loin d'eux.

Si cette attente était pesante, elle avait au moins le mérite de lui laisser le temps de détailler l'inconnu malgré cette capuche qui l'empêchait de voir l'arrière de sa tête. Et elle devait s'avouer qu'il était pas mal bâti. En d'autres circonstances elle aurait pu être ravie de le trouver sur son campement par une froide nuit solitaire, mais c'était ce même gabarit qui faisait aussi de lui un danger potentiel plus inquiétant que les jeunes filles ou jeunes garçons désespérés qui s'essayaient habituellement aux mêmes tentatives de vol. Elle préférait ne pas prendre de risque. Mais qu'est-ce qu'elle allait faire de lui s'il ne se décidait pas à se rendre ? Elle n'allait pas passer toute la nuit ainsi tout de même.

"Reste bien sage, ne m'oblige pas à..."

Elle s'arrêta en entendant un bruit, pas loin, et un cri de femme. Une femme seule, ou plusieurs personnes ? De toute évidence vu le silence qui tomba ensuite, le cri n'était pas volontaire.

"Ils sont avec toi ?"

Elle avait murmuré, mais il ne se décidait toujours pas à répondre, et elle se dit qu'elle ne pourrait rien tirer de plus de lui que des grognements. Après tout s'il espérait que ses amis se pointent à son secours, il n'allait pas les dénoncer avant leur arrivée. Elle pesta intérieurement contre le feu qui ne lui permettait pas de voir assez loin autour d'eux pour mesurer l'ampleur de la menace. Elle aurait pu l'utiliser comme otage si elle avait été sûre qu'il s'agissait de ses amis et qu'ils souhaitaient le récupérer plus que lui voler ses possessions, mais même ça elle ne pouvait pas en être sûre.

Elle entendit à nouveau un bruit et elle repéra distinctement des bruits de sabots. Ils ne prenaient même pas la peine d'arriver discrètement ... ? Elle fut plus que surprise en voyant débarquer le cavalier qui de toute évidence trouvait tout naturel de venir s'installer là, aidant au passage à se relever la femme que l'obscurité l'avait empêchée de repérer à terre. Des minces paroles échangées, elle déduit qu'ils n'avaient pas l'air de se connaître, pas plus qu'ils n'avaient l'air hostiles ou de connaître l'homme qu'elle retenait prisonnier. Elle n'y comprenait plus rien, et fulmina quand l'homme eut l'air de sous-entendre que tout le monde allait dormir là et qu'elle devait cesser les hostilités. Depuis quand est-ce que son campement devenait un moulin !? Elle se mit à crier sur l'homme qui s'approchait maintenant du feu.

"Quoi ... !? Mais vous n'êtes pas chez v..."

Elle avait baissé sa garde, et un cri l'empêcha de terminer sa phrase alors qu'elle comprenait son erreur et que sa flèche se brisait, laissant à son captif le loisir de se relever. Elle n'eut pas le temps de réagir avant de prendre tout le poids de l'homme sur sa poitrine et son cri fut stoppé à son tour en même temps que sa respiration. Elle avait été bête de croire qu'il resterait aussi calme, et l'agitation avait tout naturellement attiré son attention. À présent, elle se maudissait de son manque de prudence. Il profita qu'elle était encore sonnée pour pivoter face à elle et lui asséner un nouveau coup au ventre. Elle se plia en deux, peinant à reprendre sa respiration. Est-ce qu'il voulait se venger ? L'avouer lui aurait écorché la langue, mais en l'instant elle n'était pas en position de force, et s'il avait l'intention de la blesser, elle serait bien en mal de parer.

Elle sentit plus qu'elle ne vit la pierre venir frapper sa main. Et si son premier réflexe fut de tenter de resserrer sa poigne sur l'arc, avant même de comprendre les intentions de l'homme, les coups s'enchaînèrent, plus douloureux à chaque fois sur ses doigts déjà meurtris. Elle finit par lâcher prise avec un cri de douleur, et c'est seulement là qu'elle comprit ce qu'il avait cherché à faire. Et réussi. Bien contre son gré, ce furent des yeux presque suppliants qui remontèrent jusqu'à ceux de l'homme, rencontrant un regard déterminé comme elle n'en avait encore jamais vu. Pas celui-là, pas cet arc-là. Mais il n'avait pas l'intention de s'attarder et elle avait à peine croisé son regard qu'il avait déjà changé de direction et qu'il s'était éloigné, récupérant des flèches qui traînaient dans son campement et mettant en joue les nouveaux arrivés. Et alors qu'il s'éloignait avec l'arc, avec SON arc, la laissant là avec les mains aussi vides que douloureuses, peu à peu, son désarroi fit place à de la colère.

Ses poings se serrèrent, et la douleur qu'il lui en coûtait tout comme le sang chaud qui couvrait le dos de sa main ne faisaient qu'accentuer sa rage. Elle avait eu l'occasion de reprendre ses esprits, pestant sur sa faiblesse d'un instant, et elle n'avait pas manqué de voir qu'il s'était déporté en direction du cheval, tout comme il avait préféré mettre en joue le cavalier arrivé tout récemment. Si elle avait encore besoin d'une preuve qu'ils n'étaient pas ensemble, elle l'avait à présent. Mais plus important, il avait l'intention de fuir avec son arc. Et s'il aurait pu partir avec un de ses lapins sans autre conséquence qu'une pluie d'insultes et l'intérêt de ne pas la recroiser à nouveau, il était hors de question qu'elle le laisse repartir avec l'arme qu'il lui avait dérobée. Elle le poursuivrait en enfer s'il le fallait. Mais avant d'en arriver là, elle pouvait encore briser ses espoirs de fuite.

Il se mettait le doigt dans l'oeil s'il pensait qu'elle resterait sagement les bras croisés en le laissant filer avec son arc. Aussi discrètement que possible pendant qu'il tenait en joue les autres, elle se pencha pour ramasser le lance-pierre qu'il lui avait gentiment laissé. Sommaire certes, mais elle n'allait pas faire la difficile. Elle se mit ensuite à lui hurler dessus, tout autant pour extérioriser sa colère que pour attirer son attention, tout en avançant dans sa direction, volontairement provocante.

"Rends-moi mon arc tout de suite, sale chien ! Rends-le moi immédiatement ou je te jure que tu le regretteras !!"

Même si elle ne connaissait pas les deux autres, ils étaient trois dans la même galère, et elle avait pu voir son voleur boiter en s'éloignant tant bien que mal d'eux. Elle ignorait où il avait trouvé la force qu'il avait utilisée contre elle, mais il lui semblait qu'il n'était pas en si bonne forme qu'elle avait pu le penser au début. Ca leur faisait un avantage. Elle n'avait pas vraiment le temps ni l'occasion de s'accorder avec les deux autres mais elle espérait qu'ils comprendraient où était leur intérêt. Des trois, elle s'estimait la plus à même d'esquiver une flèche, et le lance-pierre qu'elle tenait prêt dans sa main serait certes douloureux à utiliser blessée comme elle l'était, mais elle pourrait toujours le déstabiliser si elle le sentait prêt à tirer. Elle espérait que les autres profitent qu'elle accaparait son attention pour lui couper la retraite. Au moins éloigner le cheval, sans ce maudit canasson à la portée de l'homme, elle était sûre de gagner à la course.


Pyrope


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Les bruits de sabots d'un cheval parvinrent à ses oreilles. Etait-elle si perdue qu'elle en devenait folle ? Dans la nuit et sous la pluie, rien de bien étonnant. Cela lui rappelait ses longues journées de voyage pour venir en Hyrule... Et surtout, pour fuir les villageois enragés qui la poursuivaient. Cela n'était plus qu'un mauvais souvenir, égaré à travers son présent, et les différentes visions du futur et du passé qu'elle avait eues. Toutes plus éloignées les unes que les autres, elles lui avaient indiqué la direction à prendre pendant les jours, et parfois les soirées de marche. De nouvelles opportunités, une nouvelle vie... Pas des plus honnêtes, mais suffisante pour subvenir à ses besoins, et ses envies.

Depuis toujours, la Belle était animée par un profond désir de richesse. Car l'argent achetait tout, palliait à tous les problèmes, forçait le respect, même faussé. Une fois pleine aux as, qui oserait s'attaquer à elle et à ses dons de voyance ? Plus personne ne la qualifierait de corbeau, oiseau de malheur apportant peine à ceux qui l'auraient en vue. Non, plus personne ne se dresserait face à elle, plus personne ne tenterait de la battre de nouveau.

Pourtant, se battre semblait être la seule chose qui poussait les deux personnes dans le campement à se mouvoir sous la pluie battante qui s'écoulait sur eux, trempant arbres, sol, vêtements et visages. Les cheveux de l'argentée étaient d'ailleurs plaqués sur ses joues tant ils étaient gorgés d'eau, lui permettant à peine d'observer la scène face à elle. Une femme, d'apparence assez sauvage - pour elle tout du moins -, menaçait clairement son équivalent masculin dans la pénombre. Acceptant l'aide d'un cavalier - qu'elle ne fut pas surprise de voir, après l'avoir entendu arriver -, elle se releva, péniblement, sa main sur son pendentif d'améthyste. Elle ne savait trop si la naïveté du propriétaire du canasson était ridicule, ou terriblement justifiée. Dans cette situation, plus d'ami ou d'ennemi, juste quatre idiots s'étant laissés prendre par une tempête.

Cela ne semblait cependant pas être l'avis du brigand - toutefois, il avait l'air d'un type un peu rustre, il fallait l'admettre - qui, en à peine une seconde, avait opéré un retournement de situation pour le moins impressionnant. D'ailleurs, la Voyante l'était, impressionnée. Tout autant par la technique, peut-être un peu violente et risquée, que pour l'étrange langage que venait d'utiliser l'homme. Si l'habitante du petit campement n'avait pas l'air de vouloir se plier à la sommation, Wakusei, elle, se résigna et leva ses mains, préférant les laisser en vue.

"- Je n'ai pas envie de mourir si bêtement." souffla-t-elle, plus pour elle-même que pour son voisin cavalier ou l'un des deux acteurs de la scène de combat.

Ce n'était pas vraiment la façon dont elle s'imaginait décéder, en effet. Plutôt mourir que de mourir comme une pauvresse en plein milieu d'une altercation de ce genre - eh oui - ! Cependant, le nouvel individu, dont elle arrivait à distinguer une tignasse rousse malgré l'obscurité, était soudainement beaucoup plus intéressant... Un dialecte particulier pour un gars du coin. Enfin. Il n'était sûrement pas réellement "du coin"... Mais s'il avait été assez paumé pour se retrouver par ici...

Eh bien au moins, ils étaient deux, et c'était toujours rassurant !


Roshu Aaron


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Le voilà dans un drôle de situation. Le jeune garçon semblait interrompre une conversation ou quelque chose de ce genre. En tout cas, pour les deux personnes en face de lui, on dirait qu’ils étaient prêts à s’entretuer. La femme allait exprimer son mécontentement à l’encontre des propos de Roshu. A priori, le sorcier de feu était tombé sur son campement. Mais là n’était pas la question, puisqu’elle a été interrompue par l’étrange personnage qui lui prit son arc. Le cavalier sortit alors sa baguette, effectivement, le comportement de cette personne était dangereux. Et en plus, il avait pris en otage sa monture. Il avait franchi la limite à ne pas traverser !

L’adolescent devait désamorcer cette situation vraiment loufoque. Après tout, il n’était pas dans cette histoire et voilà qu’on essaie de voler son cheval. La personne que le sorcier avait aidée était d’accord pour une chose : ne pas mourir bêtement ici. Il fit un signe de la main droite, pour lui dire de se calmer, en gardant son arme dans sa main gauche. Le jeune homme ne voulait pas l’utiliser pour se battre et attaquer l’opposant. Qui était armé de l’arc et qui  pointait la flèche sur nous. En plus, cette personne n’était pas de ce coin, pour parler dans une langue étrange. Il espérait que cet énergumène comprendrait sa langue. Mais s’il ne comprenait seulement la violence, la situation risquait de se dégénérer.


« Tout d’abord, calmer vous. Il est inutile de faire des blessées, voire des morts ici. Pourquoi vous vous battez, hein ? On ne peut pas régler ça en parlant ? »

Il s’approcha du feu et de l’homme avec l’arc. La rousse, par contre, était un peu à cran. Comportement normal, vu qu’on lui avait pris son arme et qu’elle risquait de mourir avec son propre équipement. Mais la colère n’était pas la bonne solution. Si on veut un résultat sans couler une seule goutte de sang, alors la plaidoirie était la seule solution. Ou sinon réussir à neutraliser l’individu par derrière mais le sorcier n’avait pas les capacités et il se doutait bien que personne ici sache le faire. Il continua donc sa tentative de négociation

« Vous n’êtes pas un meurtrier, pas vrai ? Vous n’allez pas décocher cette flèche et nous tuer. Posons nos armes et parlons tranquillement. »

Avec des paroles très calmes et douces, Roshu devait mettre toutes ses chances à ses côtés. Il évitait aussi de lui faire peur sinon, il risquerait de paniquer de tirer sur le groupe. Il illustra ses propos en rangeant aussi sa baguette de sorcier dans sa poche et commença à avancer vers l’étranger. Le second éclat voulait aussi sauver sa monture, qui n’avait rien à voir avec l’histoire. Et il ne voulait pas le voir partir avec une autre personne –il n’y a pas de sous-entendu-. Une fois à sa portée, le négociateur lui tendit la main, en signe de paix :

« Venez, avec cette femme qui vous menace, on peut trouver un arrangement sans faire de mal à qui que ce soit… »


Lanre


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La pluie trempait ses doigts. De grosses gouttes perlaient sur les deux flèches à embout de fer qu'il conservait contre la tranche de l'arc, entre le ventre et le dos. Il retint sa respiration alors que l'empennage du troisième et dernier trait qu'il possédait caressait doucement sa joue humide, soulignant l'une des balafres qui barraient son visage dévoré par une barbe qu'il n'avait plus rasé depuis un moment. Le temps semblait s'être arrêté un instant, tandis que sur son flanc la chasseresse serrait le poing qu'il avait malmené. Peut être lui avait-il cassé quelques doigts. Ca n'avait pas la moindre importance. Devant lui, à une dizaine de pieds seulement, la jeune fille leva les mains vers le ciel dans un geste universel. Au moins comprenait-il cela. Le brasier que la rouquine avait allumé brûlait à quelques centimètres de lui, comme une ligne de rupture entre les deux groupes. Il grinça des dents. Et le cavalier mit pied-à-terre. Enfin.

Des yeux comme de l'alliage, le Ceald suivait les mouvements de ce qui s'avérait n'être qu'un gamin. Il tenait un étrange bout de bois dans sa main, de la même façon qu'on aurait pu tenir une dague, et s'avança doucement. Le cuir sur l'arc grinça alors qu'il stabilisait sa position sans un mot. Garçon ou homme, il n'hésiterait pas à tirer s'il faisait l'erreur de continuer à s'approcher. Ca ne serait pas le premier presque-adulte qu'il arrachait aux bras de la vie. « Draal hin'rah, fear. » Souffla-t-il dans un murmure inaudible, couvert par les hurlements que poussait dorénavant l'étrangère. Son talon s'enfonça un peu plus dans la boue alors qu'il préparait ses appuis. Les cris reprirent, et s'il avait bien compris pourquoi elle vociférait de la sorte – pour le distraire des autres menaces potentielles – il se laissa prendre. Plus par réflexe qu'autre chose, sans doute, mais son regard vira vers la braconnière.

Il ne s'accorda qu'une seconde, mais elle suffit. Le vert-de-gris de ses yeux rencontra d'abord ceux de son hôte. Ils ne parlaient pas la même langue, mais il n'avait pas besoin de plus pour lire la rage qui s'imprimait sur tout son visage, déchirant ses traits il arrive que l'océan fende les vaisseaux. Le feu faisait danser sur elle d'étranges ombres rouge teintées de jaune et d'orange. Le sang sur ses doigts luisait, glissant sur le cuir de sa fronde. Il pesta contre lui même, en silence, réalisant qu'il avait travaillé lui même au danger qui pesait sur lui. Si la situation n'avait pas été aussi urgente, sans doute aurait-il sifflé entre ses dents. Conscient de cette seconde menace, il se concentra de nouveau son attention sur l'enfant. Ils n'étaient séparés que d'un pied à peine, maintenant. Les flammes qui s'élevaient jusqu'à ses genoux, avides et rougeoyantes composaient le seul véritable obstacle entre eux. « Laan hond. Drensil lirah Ifreann », pensa-t-il, en inspirant silencieusement. Au bout de son bras, il ne distinguait plus que la gorge de l'enfant. Il voyait quand la voix légère – encore un peu aiguë, sonnant presque comme celle d'une femme ou d'un adolescent – s'élevait, la pomme d'Adam s'animer, tracer des contours nets dans la chair tendre et pale du cou. Il voyait également les mains du petit s'agiter comme pour le haranguer. Mais il avait cessé d'y faire attention. 

La corde lui ceignait l'index et le majeur. L'enfant s'était défait de cette branche étrange qu'il brandissait comme une arme tout à l'heure, mais lui ne baissa pas son arc. Son pied valide s'avança légèrement. Juste ce dont il aurait besoin pour la suite des événements. Du coin de l'oeil, il n'avait pas manqué de remarquer l'avancée prudente mais certaine de la rousse. Un vrai chat sauvage, celle-là ! Le gamin cessa de bouger et garda la main tendu. L'air siffla.

L'enfant était quasiment à bout portant quand il avait décoché, visant la gorge. Le trait fila rapide et mortel. Si le gamin était chanceux, il lui percerait la nuque et le tuerait sur le coup. Si les Wyrms ne souhaitaient pas lui accorder une mort sereine, le fer lui déchirerait la carotide et son agonie serait douloureuse. Dans un cas comme dans l'autre, il n'avait plus le temps de s'en soucier. Il ancra son pied droit dans la fange prêt à s'en servir comme d'un axe sur lequel s'appuyer. Les phalanges de son poing craquèrent quand il le referma plus encore sur le manche de sa dague et il pivota, cherchant le visage de la belle. Frappant de la tranche il tâcha d'asséner un assaut de taille quelque part au niveau de ces yeux d'émeraudes avec qui il avait déjà croisé le fer. Elle était sans doute trop loin pour qu'il puisse la blesser profondément, mais il ne doutait guère des capacités du coutelas de Blanche : enchanté par la sorcière pour son propre usage, il transformait la moindre plaie en un calvaire pour le blesser. S'il arrivait à fendre sur ne serait-ce que quelques millimètres, la pauvre femme se torderait vraisemblablement de douleur à mesure que l'Hiver s'invitait en elle et que le blizzard battait l'intérieur de son crâne. Sans attendre de savoir s'il avait touché ou non, il jeta son pied dans le brasero et en délogea une large bûche toujours rongé sur les flammes. Jouant du mollet et de la cheville il la projeta tant bien que mal vers son assaillante, dans l'espoir de la ralentir s'il n'avait pas réussi à la toucher. La douleur le lançait. Il grogna, avec la désagréable impression d'avoir un un clou au travers du pied.

Arc en main et coutelas au poing, il envoya son bras vers le faisan. La carcasse était plus haute que le lièvre qu'il avait laissé tombé et il savait que se baisser si bas signerait sans doute son arrêt de mort. Tirant un coup sec, il arracha l'animal aux cordages installés par la trappeuse sans même réaliser qu'une des pattes du volatile était restée dessus. Ca n'était de toute façon pas ce qu'il aurait avalé. Sitôt tint-il la bête qu'il commença à courir. Sur son visage se dessinait un masque de peine, tandis que se traits se déformaient en une grimace masquée par l'obscurité et le capuchon qui recouvrait sa gueule. Plus que sept pieds et ce foutu canasson l'emmènerait loin. Il força l'allure, grognant à nouveau. Il laissait un mort derrière lui, si les dieux avaient été gracieux et une blessée. S'il parvenait à atteindre l'étalon plus rien ne saurait l'arrêter dans l'immédiat.


Keith Lyne


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Elle eut peur un instant que sa tentative désespérée pour récupérer son arc ne se solde par un échec. Le jeune homme s'était avancé imprudemment beaucoup trop près du voleur. Elle n'était pas sûre d'arriver assez près pour l'avoir à portée de tir et l'arrêter avant qu'il ne l'ait abattu. Au delà du fait qu'elle avait véritablement envie de le traiter de tous les noms et d'évacuer sa colère, elle avait espéré obtenir son attention et laisser ainsi le champ libre aux deux autres invités surprises que son campement avait bien malgré elle accueilli. Qu'ils servent au moins à quelque chose. Aussi fut-elle soulagée quand enfin l'homme tourna la tête vers elle et rencontra son regard noir, laissant le champ libre, et la vie sauve, à ses partenaires improvisés.

Son soulagement fut pourtant de courte durée. Ce furent deux autres paramètres qui mirent à mal son plan et lui rappelèrent pourquoi elle préférait généralement ne compter que sur elle-même. La jeune femme, d'abord, n'avait de toute évidence pas l'intention de les aider de quelque façon que ce fut. En un sens elle pouvait la comprendre. La demoiselle n'avait aucunement l'air d'une guerrière et elle n'avait rien à gagner dans l'histoire. Intervenir revenait à prendre des risques alors qu'aucune de ses possessions n'étaient en jeu. Elle comprit moins le propriétaire du cheval. Elle lui offrait une occasion en or, et il n'en fit rien. Elle le vit même avec horreur se séparer de la seule arme dont il semblait disposer. Il se contenta de parler, comme si les mots pouvaient encore changer quelque chose. C'était inutile ! De toute évidence l'homme ne parlait pas leur langue. Il ne les comprenait pas, et il n'avait pas démontré la moindre intention d'essayer. Et malheureusement pour le jeune garçon, il était loin d'être bête, sitôt qu'il eut jaugé Keith du regard, il reporta son attention sur le gamin qui lui faisait face, à bout portant.

"Idiot ! Bouge !"

Elle n'était pas assez proche pour le pousser d'elle-même. Il avait beau s'être mis seul dans cette situation, elle n'avait pas souhaité cette fin. Mais le trait était à peine parti qu'elle n'avait plus vraiment le temps de se soucier de lui. Déjà l'homme se tournait vers elle alors qu'elle arrivait tout juste presque à sa hauteur. Il ne lui laissa pas le temps de préparer son tir avec la fronde. Elle avait pensé qu'il n'aurait pas le temps de ré-encocher une flèche avant, et encore moins qu'il l'attaquerait au corps à corps à cette distance avec un poignard. Si la lame de ce dernier avait été normale, sans doute aurait-elle seulement senti un picotement. Elle aurait pu se faire la réflexion qu'il avait frappé beaucoup trop vide, de trop loin, et que la plaie restait légère. Mais cette lame n'avait rien de normal, et c'est un hurlement qui s'échappa de sa bouche. En fait elle sentit à peine la bûche brûlante arriver contre son genou et c'est plus par réflexe que consciemment qu'elle l'en éloigna.

Elle n'avait pas bougé ni tenté de suivre son assaillant, tout ce qu'elle avait pu faire, c'était finir son geste et lancer en direction de l'homme la pierre qu'elle avait logée dans sa fronde, après quoi elle avait lâché l'arme pour resserrer les mains sur son visage. Elle ne sut même pas si elle l'avait touché. Ce qu'elle savait, c'était qu'elle crevait de mal et que ça n'avait rien de naturel, comme si la morsure de l'hiver se déchaînait dans sa joue. Elle ne pouvait pas vraiment le voir, mais c'était à peu près ce qui se passait, pour preuve une légère fumée due à la condensation qui s'échappait malgré les doigts couvrant sa joue. Une vraie torture. Elle ne pouvait pas même plus formuler de réelles insultes. Seulement lui hurler sa colère et sa douleur sous forme de cris. Elle avait peine à imaginer qu'il n'ait pas atteint le cheval avant qu'elle arrive à maîtriser cette douleur, du moins en espérant qu'elle s'atténuerait. Si ses deux compagnons improvisés ne faisaient rien, pour peu qu'ils soient encore deux, alors il serait loin. Si une telle chose devait cependant arriver, elle jurait de le retrouver, elle récupèrerait son arc, coûte que coûte, et il paierait pour ça.


Pyrope


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Cette fois, c'était trop pour elle. Elle voulait bien être courageuse, mais il ne fallait pas non plus exagérer ! Ce type était un malade, et celle qu'il avait apparemment attaquée n'avait pas l'air beaucoup mieux - quoiqu'elle le fut sans doute, mais vu leurs allures de sauvageons à tous les deux, difficile de se faire une opinion construite -. Bon, il fallait bien admettre que les temps étaient durs, que les victuailles étaient rares, et que la pluie n'arrangeait pas les esprits tant elle frappait fort sur les têtes, les corps et l'herbe. Mais il y avait tant d'autres façons de gagner sa vie ! ...

D'accord, elle n'était pas un exemple, elle était même bien loin d'en être un. Une voyante de naissance qui arnaquait les gens avec de fausses prédictions, à la limite de la prostitution - quoiqu'elle n'avait jamais rien fait avec l'un de ses clients, en général, elle les dépouillait discrètement avant -. Pas à la portée de tout le monde, et pas forcément très recommandable. Mais ce mec-là avait l'air plutôt fort, bien bâti, et assez débrouillard... De même pour la jeune femme, qui avait quand même réussit à le maîtriser un tant soit peu seule ! Ils avaient des portes ouvertes, même si elles n'étaient pas non plus des plus reluisantes.

A peine l'assaillant avait-il visé l'autre garçon présent que la Belle se détournait déjà. Ah non, elle avait assez vu de sang ! Déjà que ses visions n'étaient pas des plus joyeuses, si en plus elle se retrouvait mêlée à un meurtre, c'était hors de question ! Et puis, s'il était assez motivé pour pouvoir tirer sur quelqu'un comme ça, elle pourrait très bien être la prochaine...

Ne se souciant plus de la scène, Wakusei se retourna vivement et partit à toutes jambes, réprimant un cri tout en serrant son améthyste dans sa main. Même si Theora l'aurait protégée, elle n'était pas convaincu que cela ne soit une bonne idée. Qu'ils s'entre-tuent entre eux, ces pouilleux !


[Sortie relativement naze de Wakusei du RP ! Merci ^^]


Roshu Aaron


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Lui qui croyait qu’être gentil et de persuader une personne de rendre les armes était une partie de plaisir. Parler avec une personne qui ne comprenait pas était une mauvaise idée, à noter quelque part dans un coin du cerveau. Mais c’était une leçon que le jeune sorcier allait retenir toute sa vie. Il voulait simplement être aimable envers cet étranger et non l’appréhender. Malheureusement, tout ce qu’il réussit à avoir, c’est de se prendre une flèche en pleine poire. Le garçon était agile mais à cette distance, il ne pouvait pas l’esquiver, seulement bouger légèrement afin de ne pas prendre de coup fatal. La flèche était trop rapide, pourquoi l’arc ou le projectile n’était pas de mauvaise qualité ? Comme ça, la flèche partit à plusieurs mètres de la cible… Le résultat ne sera pas convainquant mais il évitera une mort certaine.

Gallyfrey fit un pas de côté pour esquivé la flèche, par reflexe. S’il n’avait pas bougé, le coup aurait atteint la gorge et le sorcier de feu serait mort d’une grande hémorragie. Mais il traversa l’épaule droite de la victime. Suite à cette attaque, il tomba au sol en arrière, se mordant les dents à cause de la douleur. Il retira d’un coup sec la flèche qui s’était encastrée dans la chair et posa sa main sur sa blessure pour stopper l’écoulement du sang. Bon sang mais quel sauvage ! On ne pouvait vraiment pas régler avec diplomatie les problèmes de ce royaume ?! Le garçon aux cheveux argentés se retint de ne pas hurler de douleur, cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas blessé de la sorte. Il pouvait s’estimer heureux que ce ne soit pas sa trachée qui n’avait pas été touché.

Il restait spectateur de ce qu’il ce qui arriva, l’homme s’attaque à la jeune femme, qui la blessa. Le blessé au sol mit sa main ensanglantée dans la poche intérieure de sa veste pour prendre son arme. Tant pis pour les diverses infections et pour maintenir le sang, il devait le neutraliser à tout prix. Le second éclat jeta un coup d’œil aux alentours, pour voir que l’autre jeune femme s’était enfuie. Une personne qui n’aimait pas les sensations fortes, ni les combats et la peur bleue d’être blessée. Une civile trouillarde, en somme. Alors le Solarien se concentra d’avantage sur l’agresseur, qui tenta de fuir en prenant avec lui de la nourriture. Il se dirigea vers Pyro. Lorsque Roshu comprit qu’il allait voler sa monture pour prendre la poudre d’escampette, il devait l’empêcher coûte que coûte. C’était à la fois son ami ainsi que plusieurs mois de travail qui allait partir.

Toujours au sol, il pointa avec sa baguette vers son ennemi puis lança son sort
« Fire Stamp » lui permettant de lancer une lance de feu doré en sa direction, il visa les jambes en particulier. Il ne pas utiliser un sort à grande zone, il pourrait blesser son cheval. Il n’était pas question de boule de feu ou d’explosion. Le sorcier prit soin d’utiliser des sorts monocible. Puis il se releva, avec difficulté, en appuyant sur le sol. Il ne voulait pas appuyer sur son hémorragie, quitte à perdre son bras. L’importance, c’était de mettre la monture en sécurité, la femme aux cheveux rousses aussi, au passage, et d’abattre l’homme sauvage. S’il ne connaissait pas leur langue, il existe un moyen de communication universel que même les plus idiots peuvent comprendre : la violence.

Il jeta un coup d’œil en arrière pour voir dans quel état était l’autre blessé. Son sort avait peut être fait mouche, quoi qu’il en soit, maintenant qu’il était debout, le sorcier de feu pouvait mieux se servir de ses attaques. C’est pourquoi il lança subitement une boule de feu vers les jambes de l’individu.
« On va s’amuser, tu vas voir … » Disait-il en affichant un sourire. Cette situation était relativement dangereuse …


Lanre


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Cinq pieds. Cinq misérables pieds, et l'animal serait sien. Le hurlement qu'avait poussé la chasseresse était clair, de même que devait l'être la glace qui prenait vie sous sa peau et dans ses chaires. Le gamin n'avait pas crié, mais le son mat qu'avait fait la flèche en perçant son épaule l'avait renseigné tout aussi bien. Quant à la gamine, elle avait adopté la seule attitude censée qui soit : désormais elle devait être aussi loin que ses maigres jambes le lui permettaient. S'il se décidait à la pourchassait, il la rattraperait sans mal. Mais s'il avait décidé de l'abattre, il aurait été plus aisé de lui briser la nuque d'un trait. La bête renâcla bruyamment alors que dans son dos crépitaient les flammes du brasero qui l'avait aidé un peu auparavant. Quatre pieds et sa liberté était assurée. Une fois de plus. Il grogna, la douleur irradiant tout du long de sa jambe, mais força la cadence. Ses doigts s'enroulèrent plus fermement sur la gaine de cuir du Coutelas de Blanche, jusqu'à ce que ses phalanges ne blanchissent dangereusement.

En dépit de la pluie dure qui martelait ses tempes, trempait ses fourrures et rossait son être, il avait étrangement chaud. Son mollet était envahi par cette chaleur incomparable aux autres, qu'il ne connaissait que trop bien et qui le brûlait bien plus généreusement tandis qu'il courrait aussi vite qu'il ne pouvait. Pourtant, et quand bien même l'averse et ses carreaux glacés bourdonnaient à ses oreilles, il percevait presque distinctement le crépitement des flammes. Les anciens aurait crié à la folie là où les hommes du Neìdr l'auraient à nouveau prétendu Asarlaì. Sa raison elle même le poussait à ne pas croire ce dont son coeur le défiait de douter. Si toute sa jambe gauche était mis-à-mal par le mal qui partait de sa cheville, le reste de son être n'en subissait pas les foudres et cette tiédeur mielleuse qui le gagnait ne suffisait pas à endormir sa méfiance naturelle. Ses muscles se pliaient pour mieux se tendre ensuite, alors qu'il persistait à accélérer sa course, ignorant la peine. Plus que grogner, c'est un véritable râle que le Ceald poussa quand son regard croisa celui de l'alezan brûlé. Moins de trois pieds les séparaient.

Le cheval rua et le maraudeur se déporta, pivotant sur sa jambe droite. A peine avait-il glissé jusqu'au flanc de l'animal qu'un bâton couleur de feu se ficha dans la terre humide. Sitôt que le sortilège déchira le limon, un nuage de fumée s'éleva du sol. Il ne s'en soucia pas dans l'immédiat, mais sa presque-monture s'excita. Dans ses yeux dansait une panique comme il n'en avait vu que rarement. Lui même avait peur, alors que sa main montait à l'assaut de la bride et des rennes. « Dawel... Dawel..! — » Souffla-t-il à l'étalon, tentant de la calmer. Sa voix était ferme, sans être brusque néanmoins. Il n'avait jamais eu le même talent que Blanche – pas même celui d'Olwen – avec les animaux, mais il avait appris à monter assez tôt pour espérer pouvoir calmer une vieille carne comme celle du gamin. Il répéta la manoeuvre une fois de plus, sans élever la voix cette fois-ci. La pulpe de ses doigts vint caresser la robe noire du destrier, tandis que d'un coup d'oeil il cherchait la longue langue de feu qui disparaissait dans les entrailles boueuses du terreau qu'elle avait frappé. Le gosse n'était pas mort — pas encore. S'il n'avait su lui déchirer la gorge, le bras qu'il gardait pendant et irrigué par le sang aurait pu tirer un sourire à l'Étranger. S'il ne faisait pas face à de ces foutus sorciers.

Il grinça des dents quand l'adolescent leva son morceau de bois et le pointa sur lui, murmurant une incantation dont il ne voulait rien savoir du secret. L'espace d'un instant, le mioche qui se tenait devant lui n'était plus le même. Il ne portait plus aucun des apparats propre au garçon et la branche avait été remplacée par un simple doigt, accusateur. Dans son dos et battue par le vent brillait une large crinière noire aux reflets verdâtres. Il n'avait plus que la peau sur les os. « An Dr... — » Siffla-t-il, mauvais. Avant même que les flammes ne partent de l'arme du sorcier, il s'était arraché à la terre ferme et hissé jusqu'à la selle, après avoir jeté le cadavre du faisan sur la croupe de son nouvel ami. Jouant des talons, Lanre lança la bête au galop, fonçant sur le groupe sans la moindre hésitation. Sans avoir confondu son ennemi d'hier avec celui d'aujourd'hui, la colère qui l'habitait faisait écho à celle qu'il avait du affronter par le passé. A ceci près qu'il avait su se séparer du désarroi et du désespoir qui avaient été les siens.

Sans un mot, il encocha sa dernière flèche. Alignant son torse, ses bras et son champ de vision, il prit le gamin pour cible, une seconde fois. Cette-fois encore, il cala le couteau d'os au creux de son poing, bandant la corde. Quatre pieds le séparaient de sa proie quand il tira. Le trait fendit la pluie dans un bruit sec, filant vers l'Esprit. Dans le même temps, le rouquin jongla, échangeant habilement ses armes de places. Du bras gauche, qui tenait désormais la dague ensorcelée, il frappa d'estoc, cherchant à poignarder l'épaule ou la gorge. Il ignorait s'il avait pu blesser son vis-à-vis : il ne portait aucune armure susceptible de dévier ses assauts, ou d'opposer une certaine résistance mais l'alezan lancé au galop lui avait à peine laissé le temps de frapper. Tandis que sa peine et sa rage se brossaient sur son visage comme un masque immuable et déformant ses traits, il ramena le poignard d'ivoire contre son flanc, une main sur les rennes, avant de le glisser dans la gaine qu'il avait confectionné pour. En quelques instants seulement, Lanre et sa monture avaient gagné assez de vitesse pour que le campement qu'ils avaient ravagé ne soit plus qu'un source lumineuse de plus en plus lointaine. « Kogaan. » Murmura-t-il, levant le nez vers la Lune qui illuminait les cieux, reconnaissant et soulagé. Il s'en tirait mieux que les Wyrms ne l'acceptaient usuellement : ce soir, il avait récupéré un arc, un destrier et le meilleur souper auquel il avait eu droit depuis de longs siècles... Sans avoir à verser de son propre sang. Il ignorait si Snjàr avait décidé d'être clément ou si Cean'Yfle avait simplement souhaité que la chance était avec lui. Comme il ignorait à qui allait ses remerciements.