Une seconde chance

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Hennerick Sombrechute


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Une nouvelle fois, l'aube se levait et les premiers rayons de soleil se reflétaient déjà sur l'immensité des terres du royaume d'Hyrule . S'en était étonnant car depuis son propre trépas, Hennerick Sombrechute n'avait pas encore remarqué de réels changements dans le paysage. A vrai dire, c'était compréhensible car il pouvait bien sentir qu'une bonne partie de sa mémoire avait été comme... retirée depuis son réveil qui fut plutôt brutal. L'homme errant ne savait pas encore dans quelle situation il se trouvait ; il ne savait pas pourquoi il avait été enlevé ou envoyé dans un coin reculé de ses terres, à la frontière des plaines et du désert. En fait, il ne savait rien de ce qu'il faisait ici, au beau milieu de nul part. Les seules choses dont cet individu arrivait à se remémorer pour le moment étaient de vagues souvenirs d'une bataille dans laquelle il livrait un combat acharné pour défendre ses terres et ses valeurs. Ensuite, plus rien. Il y avait comme un trou noir, vous savez ? Le même trou noir que ses ivrognes enfermés dans leurs tavernes ont lorsqu'ils abusent sur le nombre de verres... ou de bouteilles pour certain.

« Je n'y comprends plus rien... » soliloquait-il avant de se surprendre lui même.

Quelque chose n'allait pas. Alors qu'il se parlait à lui même, ce voyageur isolé venait tout juste de se rendre compte qu'il n'arrivait même plus à bouger ses lèvres alors qu'il usait de sa voix. Pourtant, il n'avait aucune difficulté à s'exprimer oralement ou prononcer ce qu'il voulait et ce malgré le fait qu'il ne sentait même plus la présence de ses lèvres et... de sa langue aussi maintenant qu'il y réfléchissait. Voila qui était quelque peu inquiétant en y repensant. Surtout quand les explications n'arrivaient pas toutes seules. Comment se faisait-il que des sensations aussi naturelles aient pu disparaître ainsi du jour au lendemain ? C'était à ne plus rien y comprendre et pourtant, l'homme dont il était question n'a jamais souffert du moindre problème de paralysie. S'interrogeant alors sur son propre cas, l'ancien Chevalier empruntait instinctivement la route menant à la citadelle alors que les cliquetis de son armure se répétaient en même temps que ses mouvements de marche réguliers. Désormais pauvre et sans le sous, le réanimé ne tardait pas à faire une pause au bord de la rivière la plus proche. S'il voulait continuer sa marche jusqu'à la capitale, il lui fallait au moins de l'eau, sans quoi il ne s'imaginait pas tenir bien longtemps.

*La route est encore longue et un petit rafraîchissement me ferait le plus grand bien.* pensait-il alors qu'il s'approchait du bord de l'eau.

Face au bord de de la rive, le grand homme s’accroupissait comme il le pouvait avec cette armure lourde qui limitait quelque peu ses déplacements. Après quelques difficultés de mouvements qui le poussait à l'incompréhension la plus totale, celui-ci décidait finalement de ne poser que son genoux droit au niveau du sol pour gagner du temps. Décidément, quelque chose n'allait vraiment pas chez lui. D'abord, certaines sensations lui manquaient et maintenant ses articulations n'agissaient plus exactement comme il le désirait. C'était tout simplement comme si son corps n'était plus le même. Chose qui d'ailleurs fut révélée lorsque le mort vivant avait doucement retiré son casque afin de le poser au sol. Il était suffisamment près de la rive pour l'entrevoir. De quoi ? Mais son visage bien sur ! Ou... du moins ce qu'il restait de son visage. A sa grande surprise, le squelette n'arrivait même plus à être surpris par ce qu'il découvrait. La disparition de son faciès était pour lui quelque chose d'inconcevable et pourtant il était là, devant les faits ainsi que la triste réalité. Sa chevelure dont la couleur était semblable au ciel nocturne avait disparue, ses yeux azurs... partis. Son nez fin aussi, ses oreilles, pareil ! Son visage tout entier s'était volatilisé pour laisser place à un horrible crâne illuminé de deux faibles lueurs écarlates.

« Non, enfin ce... c'est impossible ! Je... » n'arrivant plus à mâcher ses mots, il finissait donc par se taire.

Sa stupeur n'aura pas durée longtemps. Comme si toutes ses prochaines émotions étaient vouées à s'éteindre, la sombre nature de ce Stalfos l'obligeait à rompre la structure même de ses sentiments humains. Sa surprise face à la vérité avait été comme annulée, en fait, il avait déjà réussit à l'accepter. Oui, il avait juste accepté ce qui lui était arrivé et ce, sans broncher. Il s'est juste... adapté à la nouvelle situation. Bien évidemment, aucun être vivant doué de conscience ne serait capable de faire preuve de calme en se retrouvant confronté à cela mais c'était justement pour cela que lui, il en était capable. N'était plus considérable comme étant un être « vivant », Hennerick avait cessé aussi bien physiquement et mentalement d'être « humain ». Son apparence était devenue celle d'un monstre et c'était un fait. Son aspect mental aussi a beaucoup été touché. L'absence d'émotion lui laissait une vague sensation de vide au beau milieu de sa cage thoracique et pourtant il s'y était déjà fait ; pour lui c'était comme si cela devait finir par arriver bien qu'il ne s'y était pas préparé.

« Est-ce que je deviens fou ? » marmonnait-il alors qu'il ramassait son casque traînant sur l'herbe.

Toute cette histoire était bien difficile à comprendre, surtout quand on ne possédait pas toutes les pièces du puzzle. Tandis qu'il cherchait à recouvrer sa mémoire ou du moins une brève partie de celle-ci, le monstre qui venait tout juste de prendre conscience de ce qu'il était, se relevait en replaçant délicatement son casque et ce de manière à cacher l'intégralité de son crâne. Continuant ainsi sa route en abandonnant l'idée d'étancher sa soif qui, au final, était devenue plus fictive qu'autre chose car les besoins en eau, en nourriture ou encore en repos étaient devenus quelque chose de complètement optionnels pour ne pas dire obsolète. La vie avait quitté son corps et ce il y a bien longtemps, seule une puissante magie noire dont l'origine était encore inconnue l'animait et ce fut en éliminant un à un les nécromanciens qui, quelques heures plus tôt, ont tenté de manipuler sa dépouille non sans en payer les conséquences de leur propres vies. Enfin, même si les étranges circonstances de son réveil l'aidait plus ou moins à déterminer comment il était devenu ainsi, il ne connaissait absolument rien du royaume d'Hyrule d’aujourd’hui. En plus de 150 ans d'absence, le monde a bien du changé et c'était bien pour en avoir le cœur que le chevalier noir s'est dirigé vers la grande citadelle qui lui paraissait aussi loin de part la distance qui l'en séparait mais surtout à cause du peu qu'il de souvenirs qui lui en restait.


Flora Del Carmen


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Elle tira doucement sur les rênes. Son petit ane gris trottait joyeusement. Ses petites oreilles dressées il avait l'air heureux. Il suivait la jeune femme depuis quelques jours deja. Flora avait repris ses anciennes habitudes et avait fugué. Quittant sa retraite paisible, pour se lancer sur les routes d'Hyrule.


Le petit animal la suivait docilement dans cette aventure. Elle l'avait baptisé Hiver-Laurant. Il était chargé de ses vivres et de son petit matériel de survie. Flora apprenait a la dure, allant parfois jusqu’à s’énerver sur des choses simples comme allumer un feu. Alors parfois elle jetais sa pierre et préférait s'enrouler dans une couverture.

Cette vie simple lui plaisait beaucoup, ravivait des souvenirs heureux. Une autre vie. Souvent, Flora observait les étoiles, essayant de deviner les formes et les esquisses des constellations. Assise genoux contre sa poitrine, sa couverture lui couvrant les épaules. Elle pouvait rester des heures le nez en l'air, a observer, et découvrir les milliers de petites lueurs, tout la haut.

L'ex-prêtresse de Nayru mena cette vie durant de longues semaines. Troquant ses récoltes contre rubis ou ce qui lui faisaient défaut. Elle avait pris un peu de couleur. Sa peau, toujours pale semblait moins maladive. Son corps fin s'etait renforcé et avait acquis une musculature sèche. Elle avait gagné en endurance. Seuls ses yeux bleus gardaient leur aspect irréel. Comme deux tourbillons d'Eau et de Magie.

Ce matin la elle enfila l’étoffe légère de son sari et noua sa ceinture de cuir autour de sa taille. Elle s'approcha des cendres de son camps de fortune et du bout de ses bottes de voyage elle recouvrit la cendre de terre. Elle avait l'habitude de se vêtir de bleu et l'Enfant de Nayru ne comptait pas l'abandonner. Son visage aux traits fins se fit un peu plus soucieux alors qu'elle ouvrit sa gourde pour y boire. Seule une petite goutte roula sur sa langue.

Flora soupira, elle se tourna vers son compagnon muet.
"Va falloir qu'on trouve a boire mon Grand, sinon ça va être problématique." Lui grattant les naseaux en réfléchissant, Flora jetait un œil a droite et a gauche. "Vient on va aller par la." Là, c’était un petit bosquet discret. Les arbres étaient haut, pourtant et Flora eu bien du mal a discerner leur cime, même en portant une main sur son front pour protéger ses yeux.

Le duo marcha encore de longues heures avant de parvenir a un étang. Là, Flora s'agenouilla prêt de l'onde translucide. Elle examina son visage durant de longues minutes, ses yeux s'attardant sur les cicatrices discrètes des écailles qu'elle avait un jour porté. Les petits points clairs qui ornaient ses pommettes comme autant de rappels de sa solitude. Elle soupira encore et remplit son outre quand ...

« Est-ce que je deviens fou ? » Elle tourna vivement la tete a la recherche de celui qui avait parlé. Elle allait lui répondre que le monde lui même était fou quand elle le vit, son visage, son armure. Flora se senti devenir livide et elle recula. Son cœur battait a tout rompre et elle claqua une fois dans ses mains pour faire fuir Hiver-Laurant.


Hennerick Sombrechute


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Hormis les fous et les inconscients, personne en ce bas monde n'aurait eut la folle idée que de s'approcher d'un mort vivant. Tout du moins, pas sans être prêt à en subir les conséquences. De ses propres yeux, Flora a pu constater l'abomination qu'était devenue cet étranger en même temps que celui-ci qui était tout justement en train de découvrir son tout nouveau visage... ou ce qu'il en restait pour être précis. Plus de chair, plus de sang, plus d'émotion, plus de vie... plus rien. De ce qu'était cet homme, il n'en restait plus qu'un pantin constitué de magie et d'os. Le fait que celui-ci soit pleinement conscient de ce qu'il est et de qui il a été il y a des décennies, s'avérait être quelque chose de vraiment inattendue pour lui comme pour ses invocateurs. Ce simple fait tenait déjà du miracle mais pour combien de temps encore ? Rien ne garantissait que le lien magique qui reliait la création à ses « maîtres » allait être maintenu éternellement et même si ces hommes farouches n'étaient plus capables de rompre le sort dans leur état actuel, le vétéran craignait tout de même que l'unique fil qui reliait son âme au monde des vivants, ne le lâche à tout moment.

*J'ai beau regarder encore et encore mon propre reflet à la surface de l'eau que je peine  toujours à y croire. Suis-je réellement devenue une telle... chose ? J'ai beau y réfléchir, essayer de penser que cela n'est rien d'autre qu'un mauvais rêve et pourtant rien y fait. Bien au contraire, j'ai l'impression d'avoir été tiré d'un très long sommeil ; je me sens bien plus réveillé que je ne l'ai jamais été. *

Incapable de discerner la moindre once d'humanité dans son propre reflet, le stalfos en armure se décida finalement de se relever pour remettre son casque. Il valait mieux pour lui de cacher au monde entier le monstre qu'il était devenu. Imaginez un peu ce qu'il adviendrait de lui si quelqu'un apprenait son statut actuel ? Une véritable chasse à l'homme pourrait être lancée et bien que ce guerrier ne craignait guère l'adversité, il voulait à tout prix éviter de s'en prendre aux glorieux défenseur des terres qu'il a lui même protégé de son vivant. Tandis qu'il allait s'en aller vers une destination qui lui était encore incertaine, ses mouvements et le bruit répété des cliquetis de son armure fut momentanément coupé par un son qui brisa le silence régnant dans ce bosquet. Un son de claquement résonnait dans ce bosquet. Instinctivement, le voyageur savait que quelque part aux alentours, il y avait quelqu'un ou quelque chose qui l'épiait. Brandissant une lame royale aussi ancienne qu'émoussée, celui s'était vivement retournée vers la provenance de ce son avant d'apercevoir un petit âne gris qui galopait à toute vitesse dans une direction opposée à la sienne, révélant ainsi la position de celle qui fut prêtresse autrefois.

« ... »

Un silence de mort régnait à présent, l'un fixait l'autre sans ne décrocher un seul mot. Ils étaient tous les deux là, les voyageurs solitaires, du même coté de la rive. Presque une dizaine de mètre semblait les séparer et malgré cela, l'un avait pas remarqué l'autre jusqu'à ce moment précis. Tandis que la brise soufflait la brume légère qui entourait ce bosquet reculée, aucun des deux n'avait encore lâché le regard sur l'autre. En toute absence d'émotion, Hennerick n'avait aucun mal à garder son sang froid alors qu'il observait longuement cette nouvelle rencontre. Il la regardait de haut en bas puis de bas en haut. Constatant que ce qu'il percevait jusque là était bien réel, celui-ci tentait bien que mal de jauger la situation dans laquelle il était. Cette jeune femme, se trouvant à quelque mètre de lui semblait comme terrorisée. Des visages déformés par la peur, le chevalier en avait vu par millier dans le passé, surtout en période de guerre mais cette fois, il y avait une différence majeure : c'était lui qui imposait la peur dans le cœur de cette inconnue qui semblait perdre ses moyens face à l'abomination qu'elle avait en face d'elle. Son instinct de survie la poussait à reculer face au danger et pour une raison encore inconnue, elle a pris la décision de d'abord sauver son familier plutôt qu'elle même. Était-ce juste un réflexe ou alors privilégiait elle consciemment la vie de l'animal ?

« Vous... vous l'avez vu, n'est-ce pas ?» demandait-il en faisant face à la frayeur de l'inconnue.

Brisant la glace ainsi que le silence régnant, l'homme déchu arrivait finalement à percevoir correctement l'angoisse  croissante au travers des yeux azur de l'inconnue. On pouvait le lire dans son regard ; ses instincts lui criaient de fuir à toute jambe, de courir aussi vite qu'elle pouvait et pourtant elle était encore là. Peut-être était-elle tétanisée mais quoi qu'il en soit, l'expression  de son visage ne mentait pas : elle avait dû voir ce qui se cachait sous le casque d'acier dont la couleur se rapportait à l'ébène ; c'était même certain. De ses mirettes elle avait dû percevoir le visage du mort ambulant qui se cachait dans son armure. Voila qui risquait de lui poser bien des ennuis par la suite. Beaucoup de voyageurs racontaient que le hasard faisait bien les choses mais là, il en était tout autrement. Cette rencontre n'aurait peut-être jamais eut lieu d'être, si la population venait à apprendre ne serait-ce que des rumeurs sur la présence d'un monstre errant dans les plaines, cela poserait bien des ennuis au concerné. Malgré cela, il s'engageait tout de même dans une conversation alors qu'il n’espérait pas vraiment obtenir de réponse dans un tel contexte. La réaction la plus sensée pour la demoiselle devait sans doute être la fuite mais peut-être que celle-ci allait prendre son courage à deux mains pour ne pas laisser la peur l'envahir, qui sait ?


Flora Del Carmen


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Un cri se bloqua dans sa gorge. La peau subitement pale, les yeux exorbités, Flora esquissa un pas vers l'arrière La chose venait de s'avancer vers elle, d'un premier pas hésitant. Flora ne s'en rendait pas compte mais la personne en armure semblait aussi effrayée qu'elle. Ça ne sauta pas aux yeux de l'ancienne infirme qui devait encore apprendre a discerner les émotions, entre autres.

Le silence bourdonnait aux oreilles de l'ancienne aveugle. Il lui semblait que même les oiseaux avaient cessé de chanter. Pourtant il était encore tôt et ils aimaient a faire profiter les hommes de leur orchestre tonitruant d'ordinaire. La jeune femme n'osait pas détourner le regard pour voir si les animaux a plume observaient cette étrange rencontre ou non.

Un nouveau pas vers l'arrière pour Flora, un nouveau pas en avant pour l'armure. Une pensée terrifiante dans l'esprit de la jeune fille. "Il vient me chercher. C'est moi que la Mort vient chercher!" Car il ne pouvait s'agir là que d'un ange mortel a l'affut d'une proie. Et quelle meilleure proie, justement, qu'une femme censée etre deja morte?

Les lèvres entrouvertes, Flora hésitait a rejoindre son compagnon poilu. Pourtant elle ne bougeait pas prolongeant ce combat de regard. Bleu magique et sari voletant contre rouge incandescent et cape au vent. Le géant en armure fini par rompre le silence. "Vous ... vous l'avez vu n'est ce pas?" Une question, presque une affirmation. Aucun des deux n’était dupe quant a la réponse. Et de par son attitude rigide, Flora ne pouvait pas prétendre avoir recouvré sa cécité.

Au lieu de quoi, la jeune femme hocha doucement du chef. Oui elle l'avait vu, le visage inquiétant derrière le haume, les yeux brillants de magie, l’âme torturée. Flora savait aussi qu'elle n'avait pas besoin d'ajouter autre chose. Une petite voix au fond d’elle lui soufflait d'hurler, se sauver, enfin tout pour ne pas rester seule avec abomination. Elle regretta, pendant une seconde, l'absence de Link. Elle repoussa fermement le souvenir, tout en se demandant ce qu'il etait advenu du jeune homme.

Une sourde angoisse lui lacerait le ventre, alors que le Stalfoss semblait hésiter a se ruer sur elle. "Qu'est ce que vous êtes?" Flora avait retrouvé sa voix. Une voix de chaton effrayé. Sans s'en rendre compte, la prêtresse déchue se mit a trembler. Ses yeux luisaient de magie a elle aussi, alors elle se demanda si sous sa peau, elle n'avait pas le même visage terrible que l'homme devant elle. Celui d'une morte en sursit. "Vous êtes venu pour m'emporter?" A nouveau cette peur de mourir. Ce refus intrinsèque qui l'avait poussée a brûler son Don, a se couper de Nayru, alors que l'eau s'infiltrait dans ses poumons et la tuait a petit feu.

D'instinct, Flora se décala un peu de coté, mains a demi levées, comme quand elle était mage. Doigts écartés, prêts a remuer pour lancer un sort. Inutile certes, mais rassurant. Le regard d’océan brillait comme mu d'une nouvelle vigueur. Elle ne se laisserait pas emporter, car au fond, Flora ne l'avait jamais vue, cette fameuse mer.


Hennerick Sombrechute


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Toute personne en possession d'un cœur peut être en proie à la terreur. Cette sensation plus que naturelle se reflétait dans le regard de la jeune femme. Ses yeux dont la couleur se rapprochait de l'azur, se montraient très expressif. « Au secours ! Que quelqu'un vienne me sauver ! » ; c'était à croire qu'elle pensait tellement fort que l'on pouvait presque entendre les cris de son esprit résonnant un écho mais tout cela n'était qu'illusion. Oui, sa peur en elle même n'était rien d'autre qu'un mirage qui allait finir par s'éteindre un jour ou l'autre. Tout comme ce chevalier déchu qu'il avait face à elle, elle était maintenant en mesure de comprendre de quelles ignobles façons la mort prenait plaisir à s'acharner sur l'Homme ainsi que toutes choses vivantes. Imaginez-vous un seul instant, démunis de votre chair et de votre sang ; tandis qu'une vaste sensation de vide oppressant comble l'absence de votre cœur, vous demeurez incapable de ressentir une quelconque émotion.... exactement comme si toute la lumière qui illuminait votre psyché venait de s'éteindre tout à coup en ne laissant rien d'autre qu'un vide aliénant, un manque que l'on ne saurait définir par l'usage des mots.

« ... »

Hennerick avait sagement décidé de conserver son silence et de rester en place. Tout comme une simple brise de vent aurait pu emporter une feuille d'automne, il aurait suffit d'un seul mouvement pour que son interlocutrice prenne les jambes à son cou. L'observant de haut en bas, comme s'il la jaugeait, celui-ci était en pleine réflexion. Flora, allait-elle réellement prendre la fuite ? Cette suite semblait bien être plus que probable étant donné qu'elle avait déjà entamé un pas en arrière. Les deux regards qui se croisaient parlaient beaucoup d'eux même. Même si l'un d'entre eux n'affichait pas la moindre expression, la communication n'était pas rompue pour autant. Il n'était pas idiot de croire que la mort en personne venait de s'incarner étant donné qu'elle était toujours perçue ainsi par les vieilles légendes ou par les contes que les grands mères racontaient à leurs petits enfants. Un grand squelette tout de noir vêtu dont l'absence des yeux est comblée par deux lueurs rouges... la description était très semblable à ce que beaucoup d'hylien pouvait appeler « la mort en personne » mais Sombrechute n'avait rien avoir avec cette vieille histoire car tout comme Flora, il était lui aussi censé être dans le royaume des morts au moment même ou il l'a rencontrée dans ce lieu isolé.

« Ce que je suis ? En voila une bonne question. » affirmait-il sereinement.

En temps normal, aucun individu ne pourrait être aussi calme dans une telle situation : la voyageuse se retrouvait face à ce qui semblait être un monstre de cauchemars et le revenant quand à lui, se sentait perdu dans un monde qu'il n'a pas foulé depuis plus d'un siècle. Le simple fait de savoir que la vie de ce qu'il est devenu était en mesure de le troubler mais son esprit n'était étrangement pas aussi troublé qu'il était supposé l'être en ce moment précis. Cela n'avait absolument rien d'humain et il le savait très bien, ce mort-vivant n'avait plus qu'à se faire à l'idée de ce qu'il était devenu et de ce qu'il pouvait bien représenter aux yeux de tout individus. C'était clair comme de l'eau de roche à présent, l'ex prêtresse avait bel et bien posé son regard sur quelque chose qu'elle n'aurait jamais du regarder. Le simple fait qu'elle soit au courant de ce qui se cachait derrière cette armure aussi sombre que la nuit, représentait une menace pour lui... et pourtant il n'avait toujours pas agit comme un véritable barbare l'aurait déjà fait. Quoi qu'il en soit, revenons en à la question intéressante : qu'est-ce qu'était vraiment Sombrechute ? Voila bien une question qui méritait réflexion.

« Pour dire vrai, je n'en sais trop rien et nombre de mes souvenirs se sont évaporés au fil du temps... néanmoins, je suis toujours en mesure de me présenter. Mon nom est Hennerick Sombrechute, Pourfendeur des brigands du Nord et ancien Chevalier du royaume d'Hyrule. J'ignore si ce nom signifie encore quelque chose à l'heure actuelle mais soyez sûre d'une chose : je ne suis pas votre ennemi. »

Voici un monologue qui semblait pour le moins rassurant mais l'apparence de cette... chose n'en demeurait toujours pas moins oppressante, loin de là même. Quoi qu'il en soit, le Stalfos avait prit le temps de se présenter auprès de cette étrangère et celui-ci s'attendait à ce que celle-ci en fasse de même en retour. Bien des questions taraudaient son esprit et ce à commencer par l'époque dans laquelle il « vivait » si l'on pouvait encore dire ça. Au meilleur des cas, il lui fallait trouver d'autres individus aptes à le renseigner sur l'époque et ce sans qu'il n'ait à dévoiler son visage. Si ce crâne était en mesure de terrifier une seule personne alors imaginer un peu le mouvement de panique qui se produirait si celui-ci venait à être découvert de nouveau, le résultat n'en serait que plus catastrophique et bien des problèmes en résulterait. Quoi qu'il en soit, Si la situation actuelle pouvait empirer, elle pouvait aussi bien s'améliorer...  il fallait tout du moins l’espérer. Alors que la brune formulait une dernière question, un premier mouvement, peut-être hostile, venait d'être effectué. Préparait-elle quelque chose ? Avait-elle une idée derrière la tête ou cherchait-elle simplement à se défendre de cet éventuel danger ? Si tel était le cas, alors elle avait peut-être raison car Hennerick lui même n'aurait accordé la moindre parcelle de confiance à l'un de ses semblables parmi les morts-vivants. Il était bien l'exception parmi ses abominations et il commençait de petit à petit à entrevoir cette vérité qui ne pouvait lui échapper éternellement.

« Du calme, je ne suis venu chercher personne. » répondait l'ancien sans vraiment saisir le sens de cette question.

Lui même en se référençait pas à la mort car il n'était que l'un de ceux qui ont réussit à échapper à ses griffes. Il serait encore difficile aujourd'hui de déterminer s'il s'agissait pour lui d'une malédiction ou d'une bénédiction mais celui-ci n'était pas mécontent d'avoir regagné le monde des vivants et ce malgré cette apparence. Del Carmen, quand à elle, s'accrochait à la vie mais la personne qu'elle avait en face d'elle ne désirait point lui l'ôter. En constatant qu'il n'y avait nul danger autour de lui l'ex défenseur du royaume rangea sa vieille épée dans son fourreau, chose qui devait sans aucun doute rendre nerveuse cette inconnue quelque peu imprudente. Tout comme elle s’apprêtait à le dire quelque instant plus tôt ; le monde entier était devenu fou et pourtant elle voyageait en solitaire avec un âne pour seul compagnie. Ou était-il passé d'ailleurs ? Etait-il simplement capable de retrouver son chemin sans l'aide de sa maîtresse ? N'était-ce plutôt pas de lui qu'il fallait vraiment s’inquiéter ? Après tout, si cet animal était encore tout jeune comme pouvait l'indiquer sa taille alors celui-ci risquait bien de s'aventurer n'importe ou, chose qui n'était vraisemblablement pas de bonne augure pour lui qui pouvait bien être une proie de choix pour cette faune.


Flora Del Carmen


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le Temps semblait s’être arrêté. Son cœur également, et pourtant il pulsait a tout rompre. Flora était tétanisée devant cet être tout droit sorti des Limbes. Mais le mort semblait moins perdu qu'elle et il gardait un ton monocorde, calme et uni.

Cela aurait apaisé la jeune femme en temps normal. Mais pas en cet instant où Flora avait même du mal a seulement comprendre les mots de Sombrechute. Trop de choses se bousculaient dans sa tête. Trop de peur. Trop de regrets. Les yeux bleus de la belle dansaient de l'épée dégainée au visage d'ivoire. Comme pour essayer de saisir une émotion, une trace d’humanité. Flora n’était pas douée pour lire sur les figures. Du moins pas avec ses yeux. Les doigts ça allait mieux. Mais peu de gens se laissaient faire. Ça passait mieux quand elle n'y voyait pas.

D'un coup, Flora se figea. Elle avait vu l'épée bouger. Les paupières de l'ancienne Prêtresse se fermèrent. Elle vida l'air de ses poumons dans une longue expiration. Au final c'était logique. Personne ne peut échapper aux griffes du trépas. Pourtant Flora l'avait déjà fait et par deux fois qui plus est. Il semblait donc normal que le cycle de la vie reprenne violemment ses droits.

Mais ses oreilles perçurent un chuintement vaguement familier. Elle avait déjà entendu cela. Quand elle était aveugle. Un souvenir remonta, chaud et agréable. Une odeur de feu de bois. Le murmure d'un chiffon graissé qui coure sur une lame. Les derniers gloussements après un fou rire. Les muscles endoloris après une longue journée de voyage. La présence rassurante d'amis. Un souvenir que la jeune femme chérissait tendrement. Des jours passés trop vite, qu'elle espérait retrouver. Panser des plaies, demander pardon.
Dans un soupir, Flora rouvrit les yeux pour constater que l'arme avait retrouvé son berceau de cuir.

Un peu rassurée quant a son sort, l'ancienne prêtresse se souvient subitement du petit âne qui lui tenait compagnie quelques minutes plus tot. L'animal placide était assez chargé et pouvait aisément devenir une proie pour un ours ou une meute de loups. "Hiver?" Appela Flora sur un ton inquiet. "Hiver!" La voix de la brune monta d'un ton. "Il a dut avoir peur. Hiiiiverrrr!!" En se détournant de Sombrechute, elle remonta sur ses propres pas pendant quelques mètres avant de s’arrêter. Elle ne savait pas pister. Ni chasser. De toutes façons, Flora ne consommait plus de viande depuis son retour a la vie. Elle ne supportait plus de tuer pour survivre.

Ramassant une branche presque aussi longue qu'elle, la jeune femme inspecta les environs, oreilles aux aguets, dans l'espoir de capter un signe de son petit compagnon de route.