III - Les différents Temples d’Hyrule
Si
le culte des Trois déesses de la Création est de très loin le plus installé en Hyrule, il n’est cependant pas le seul. En outre, son application réelle peut varier du tout au tout selon les endroits. Il est, précisions-le, divisé en trois Temples majeurs, lesquels connaissent eux-mêmes leurs propres ramifications (parfois en compétition les unes avec les autres).
La structure religieuse Hylienne est donc typiquement païenne en plus d’être indéniablement polythéiste.
Pour plus de clarté, voici une petite liste (non exhaustive) des Temples et des Sacerdoces qui régissent la vie spirituelle hylienne :
- Le culte des Trois déesses de la Création — le Temple de Din : Le Temple de Din appartient au culte des Trois, le plus répandu en Hyrule. Il réunit l’ensemble des dévots de Din, la déesse de la Force qui de ses bras rougeoyant sculpta jadis le monde. Apparaissant le plus souvent nue ou casquée, Din est régulièrement armée d’une lance, d’un marteau ou d’une épée. Elle est associée à des valeurs de puissance brute, de création, de protection et de combat. Dès lors, elle est souvent considérée comme la déesse des guerriers, de certains artisans, des bâtisseurs et, d’une façon générale, de ceux qui font face à l’adversité. D’aucuns la considèrent aussi comme la Maîtresse des flammes, à qui elle gouverne toujours et sans partage, ainsi que la Dame des ébats.
Trois temples principaux ont été érigés en son nom ; l’un au cœur même de la capitale, un autre à Tarm et le dernier – le plus important de tous – en bordure de Cocorico, au pied du Mont du Péril. La région d’Ordinn porte d’ailleurs son nom. Elle est célébrée plusieurs fois dans l’année, notamment au début de l’été où fêtes, danses et cérémonies sont données en son honneur, ainsi que durant les plus froides nuits de l’hiver pour que sa chaleur inonde le foyer. Des chevaux, des taureaux et des veaux lui sont régulièrement sacrifiés lors de rituels (pour s’assurer la victoire lors d’un affrontement, militaire ou non). Leur sang est généralement répandu sur les braises du feu sacré allumé par les fidèles.Des Trois déesses, elle a la colère la plus franche et aussi la plus courte. Sa rage, dit-on, est destructrice. Plusieurs de ses facettes font l’objet de cultes différents. Ainsi, d’aucuns vénèrent Tariā-Din — aussi appelée Din l’égide. D’autres lui préfèrent Din Rhyfelwr, son incarnation la plus conquérante.
- Le culte des Trois déesses de la Création — le Temple de Nayru : Le Temple de Nayru fait partie du culte des Trois, le plus répandu sur les terres d’Hyrule. Il réunit les dévots de tous les avatars de Nayru, la déesse de la Sagesse dont les mots d’acier ordonnèrent jadis le monde. Mère des sciences, du langage, de la logique comme de la technique et du savoir, elle est la déité des mages, des universitaires et des mathématiciens, mais aussi, plus rarement, des stratèges. On la représente pour l’essentiel dans vêtue des habits de l’intelligence et accompagnée d’un large hibou, reposant sur son poing. Mais elle est aussi associée à des valeurs de compassion et de compréhension. Son intellect n’est pas toujours froid — on la prétend plus capable du pardon qu’aucune autre de ses sœurs.
Moins célébrée que Din ou Farore, Nayru dispose cependant de trois Maisons érigées en son nom, dont deux dans l’Ouest du pays. Le plus important est installé sur les plateaux de Lanelle et est tenu par les sœurs dévouées à la déesse. Un autre fut bâti à Nalm, non loin de la demeure du seigneur local et le dernier trône au centre de la Capitale. Elle est célébrée équitablement toute l’année – c’est-à-dire peu – et, à la différence de Din ou de Farore, il est rare qu’on lui sacrifie les animaux. Les rituels rendus en son hommage sont le plus souvent centrés sur la purification des corps, des pensées ou des lieux ; à l’aide des eaux, sur lesquelles elle règne incontestée, ou de divers encens.
Comme ses sœurs, elle fait l’objet de plusieurs cultes selon ses avatars Havdro’n Nayru, par exemple, est la facette que révèrent les marins à qui elle accorde protection contre les mauvaises eaux ainsi que fructueuse pêche ; tandis que Nayru Tur’l – celle qui impose et qui modifie – est la déité de prédilection des magiciens. Les maîtres artisans vénèrent souvent Incleäd Nayru, la Technique-même, qui est toujours accompagnée de ses outils.
- Le culte des Trois déesses de la Création — le Temple de Farore : Le Temple de Farore appartient, lui aussi, au culte de Trois — le plus répandu sur le Royaume. Il réunit tous les dévots de Farore, la déesse des Saisons qui, de son souffle, inspira la vie à chaque chose. Cependant Farore est aussi la déesse de la Mort ; celle que nul ne peut éviter et qui récupère toujours son dû. A cet égard, elle est parfois représentée avec une moitié du visage plongé dans l’ombre quand l’autre apparaît nettement plus clair. Souvent nue, elle porte avec elle un rameau ou un crâne, qui peut lui servir de coiffure. Parfois, elle revêt les deux. Si elle n’est pas une guerrière, comme Din, on lui attribue régulièrement l’arc comme arme. Également associée à des valeurs de bravoure, d’innocence ou de renouveau ; elle est la déesse des mères des agriculteurs ou des chasseurs.
On la dit susceptible — rancunière même, et les morts en couche sont généralement attribuées à sa colère. Des Trois, elle est souvent la plus crainte, mais aussi l’une des plus révérées : trois temples ont été érigés en son nom dans l’histoire récente, l’un bâti au cœur même de la Citadelle, un autre plus au sud aux portes de Kazuto et un dernier à Firone ; à l’orée de la grande forêt d’Hyrule. D’aucuns prétendent d’ailleurs que les Bois Perdus ont avalé les restes d’un de ses anciens sanctuaires… Généralement, Farore est fêtée à l’occasion des solstices ainsi qu’au terme de chaque saison. Certains de ces rituels (comme celui survenant la nuit la plus longue de l’année), durant lesquels brebis et taureaux noirs sont souvent offerts en offrande à la déesse, ne peuvent être conduits que par et en en l’unique présence d’une prêtresse. Aucun autre mortel – et moins encore un homme ! – n’est autorisé à y assister. La plupart du temps, de grandes fêtes, précédées de chasse non moins importantes, sont données en son honneur.
Comme toutes les autres divinités, plusieurs de ses aspects font l’objet de plusieurs cultes différents. Farore-Bàs, la déesse de la Mort en est l’incarnation la plus inquiétante. Son clergé est généralement mis à l’écart et c’est à elle que revient la mission de guider les morts de paille comme de fer. Sìol Farore, en revanche, est généralement invoquée par les travailleurs de terre, pour protéger les bêtes et les récoltes.
- Le culte des Dunes — la déesse des Sables : La déesse des Sables, révérée par les tribus Gerudo résidant à l’ouest du Royaume ainsi que par une partie des gens de Lanelle est une divinité originaire du désert. Elle a souvent été diabolisée par les missionnaires Hyliens qui ont tenté d’imposer aux femmes des Dunes le culte des Trois ; quand elle n’était pas rattachée à l’une des déesses de la Création. D’aucuns affirment en effet que sa connexion aux sables, qui s’écoulent parfois comme le temps et s’étendent comme une mer occidentale, en font d’elle une simple incarnation de Nayru. D’autres prétendent qu’elle est un avatar de Din, ainsi qu’en témoigne son aspect guerrier. La vérité, cela va sans dire, est autrement plus complexe.
Chez les Gerudo, la déesse des Sables est aussi appelée ‘Alf-Wahej, du fait des mille visages qu’il lui arrive de revêtir. Parfois, elle porte le faciès d’une humaine délicate et attentionnée. C’est l’un de ceux, dit-on, qu’elle ne montre qu’aux femmes des dunes. En d’autre cas, elle peut avoir la tête d’un serpent, d’un aigle, d’un chat ou d’un chien. Elle porte aussi la coiffe et les écailles du crocodile, celle de la chèvre du désert ou la couronne du scarabée. Chacun de ses aspects est une divinité à part entière, dont les noms exacts peuvent varier de tribu en tribu, bien que leur champ d’actions précis demeurent généralement les mêmes. A bien des égards, la Dame de l’Ouest est à la fois une déesse unique et multiple. Elle gouverne effectivement au sable, mais aussi aux vents, au soleil et à la lune qui, dans la mythologie Gerudo, sont deux de ses avatars les plus habituels. Elle en porte d’ailleurs les disques à tout heure du jour ou de la nuit.La Mère de toute chose constitue un Tout absolu : elle est morte et vivante ; née et à naître. L’une de ses incarnations l’a tuée, jadis, mais elle a depuis ressuscité et guide les morts vers le Grand Sanhédrin où, casquée d’une unique plume, elle jugera alors leurs âmes avant d’accorder vie éternelle ou damnation sans fin. Protectrice des Gerudo et de leurs terres, elle porte souvent au combat un écu de peau et un lance à tête de bronze. Il arrive parfois qu’elle préfère une lame courbe, forgée dans le même métal. Quand il faut défendre le désert, elle apparaît parfois le visage engoncé sous une crinière de lion et plus souvent encore parée de la coiffe d’un oiseau divin.Son culte diffère sensiblement de celui des Trois déesses de la Création et les archives hyliennes ne recensent pas d’autres temples connus que le Colosse du Désert ; construit en des temps immémoriaux. Certains historiens pensent cependant que les anciennes cités Gerudo, aujourd’hui avalées par les sables du silence et de l'oubli, comportaient chacune un sacerdoce dédié à la représentation d’une des incarnations de la déesse. Cela n’empêche pas ses filles de continuer à la célébrer au quotidien, au travers d’offrandes (fruits, richesses, animaux, hommes) et d’observer ses commandements. Dans l’attente du dernier jugement.
- Le culte de l'Âme — le Panthéon Sheikah : Pour l’essentiel, les rares Sheikah ayant trouvé refuge sur les terres d’Hyrule vénèrent les Trois déesses de la Création. Ils célèbrent aussi Hylia, la déesse Mère, dont le culte s’est pourtant perdu chez toutes les autres races. Cela étant, ces divinités ne sont pas les seules à trouver grâce à leurs yeux ! Les gens d’Impa, qui donnent ce nom à la Doyenne du Clan chargée de les gouverner et de les guider vers l'Éveil, font montre de croyances parmi les plus animistes du Royaume. Ils révèrent les Esprits, mineurs comme essentiels, qui gouvernent aux arbres, aux rivières, aux animaux comme aux minéraux, qu’ils appellent Kami. Chaque vie est le fruit de leur labeur ; qu’il convient d’honorer ainsi qu’il se doit. Chaque domaine, par ailleurs, est aussi celui d’un esprit, que l’on célèbre après avoir passé le Torii — la porte vers le sacrée. Il n’est pas nécessaire de connaître le nom de ces entités divines (qui peuvent être bonnes comme mauvaises, en fonction de leurs humeurs et de l’action humaine), pour leur rendre hommage.
Le culte Sheikah se centre autour de la notion d'Éveil, laquelle peut varier parfois considérablement d’une famille de croyance à une autre. Pour certains, ce stade d’illumination n’est possible qu’à travers la réalisation des Vérités — comprendre le principe de souffrance, qui trouve sa racine dans la frustration, l’insatisfaction, l’attachement, le désir… et concevoir qu’il est possible de s’en défaire. Pour d’autres, l'Éveil ne s’atteint qu’après la découverte de l’éternelle sagesse ; la compréhension de sa place et de son rôle réel dans l’univers, ce qui implique toujours d’aider les autres à, eux aussi, s’élever. Une fois l’éveil atteint, chaque homme et chaque femme peut s’arracher au Cycle de la Haîne, à la prison de l’infinie réincarnation.
Dans tous les cas, la Voie des Dieux s’impose aux Sheikah qui font montre d’une révérence sacrée pour la Nature ; où tout - sans exception, véritablement - est divin. Outre la méditation et les offrandes, qui constituent deux des manières les plus courantes de rendre hommage au sacré, de nombreux rituels de purification peuvent revêtir une importance singulière dans la croyance Sheikah. Ces ablutions, qui visent à chasser les mauvaises émotions précédemment évoquées ; à toucher du doigt le détachement. Il faut alors balayer et nettoyer les lieux en plus de l’ me. C’est d’autant plus important quand la mort a souillé un individu ou un endroit. Régulièrement dans l’année, des fêtes sont données en l’honneur du Sacré, qui permettent l’échange avec les Kami. Pour les apaiser, ou simplement pour leur offrir satisfaction. Les membres du Clan purifient alors l’espace et donnent d’incroyables festins, quitte parfois à faire disette plusieurs mois durant ensuite.
- Le culte de la Montagne — le Temple du Serpent de Feu : De larges peintures tribales et rituelles habillent les murs des cavernes Gorons. Elles dépeignent parfois la cosmologie et les origines du monde telles que vues par les Enfants de la Roche. Plusieurs figures essentielles y sont régulièrement représentées. Le père des Dragons, un gigantesque serpent volant, à la parure rouge comme le sang de la terre et aux écailles de feu en est l’un des personnages les plus importants. Il est, dit-on, l’époux de la Montagne elle-même dont descendent tous les Gorons. C’est de leur union que sont nés ces colosses de pierre, qui révèrent donc les Esprits de Terre et de Feu. Le même sang coule dans leurs veines.
Dès lors, il n’est guère compliqué de comprendre la place qu’occupe le culte des Anciens dans la société Goron. Les ancêtres, qui sont les fils de la Montagne et du Serpent ; les enfants de la Terre et des Flammes, rejoignent le Panthéon des Aïeuls quand leurs parents, enfin, les rappellent. Cependant, il importe également de réaliser combien cette représentation de l’origine du monde Goron demeure hylienne dans l’esprit : comme les Gens-de-Pierre eux-mêmes, leurs Déités ne sont pas genrées. La Montagne et le Volcan ne font qu’un, sont tantôt évoqués au féminin, tantôt au masculin. Le Dragon pour sa part, adopte la peau qui lui sied quand il le souhaite. Il en va de même pour Volcania, qui descend lui aussi en droite ligne de ces respectables agnats : cet Esprit parmi les plus sombres du Temple de la Montagne est le plus grand fléau des Gorons, sur qui il a pourtant droit d’aînesse.
Au quotidien, les Gorons ne sont cependant pas de ceux qui multiplient le plus les rites. La religion, quoique intimement intégrée dans leur modes de vie, constitue bien davantage une philosophie d’existence qu’un panel strict d’obligations à respecter ou de croyances à honorer. Exception faite, bien sûr, des derniers adieux à ceux que rappelle la Montagne et dont la dépouille est systématiquement rendue à la terre nourricière ou au Cratère. On prétend alors que le Serpent-Ciel allume pour eux une étoile dans la nuit.
- Le culte des Rivières — le Temple de Jabu-Jabu : Le beau-peuple, ainsi que sont parfois appelés les Zoras, est connu pour sa révérence des Esprits de l’Eau. Nayru est donc évidemment une entité qu’ils vénèrent mais son ajout à leur panthéon est relativement récent ; au moins aux yeux d’un être susceptible de vivre aussi longtemps qu’ils ne le font. Elle ne s’est imposée à eux – sous cette forme plus humaine, en tout cas, notent les historiens – qu’au terme de la guerre d’unification que menèrent les Hyliens aux autres nations du Royaume il y a de cela des siècles.
Auparavant, une autre déesse des eaux, réputée Reine-Mère des Zoras, occupait seule sa place. N’eï–Lū, ainsi qu’elle est encore appelée, partage dorénavant son trône. On dit d’elle qu’elle est l’épouse de Jabu-Jabu, le dieu protecteur du peuple de la Rivière, et que se cachent sous sa robe-méduse tous les œufs à avoir jamais existé comme ceux qui existeront à l’avenir. Elle est fêtée à chaque cycle par les Zoras, quand la Reine s’apprête à mettre bas. En outre, toutes les femmes du Banc lui rendent un hommage quotidien. C’est elle qui est responsable de la pureté des eaux dans lesquelles évoluent ses enfants et de la protection spirituelle de leur domaine. Cependant, ses missions et ses représentations s’amalgament parfois avec celle de la déesse de la Création. Certains artistes Zoras parmi les plus jeunes la dépeignent parfois en humaine, mais dont les jambes ont été remplacées par un corps de poisson.
Jabu-Jabu, le Dieu-Roi du panthéon Zora, est sans doute celui qui reçoit de leur part le plus d’hommages. Les Zoras du Domaine échangent avec lui quotidiennement et les âmes dédiées à son ordre ont pour mission de s’occuper de son bien-être chaque jour que font les déesses. Il leur faut alors le nourrir, le nettoyer et panser ses éventuelles blessures. Il arrive en effet que le Maître des Eaux s’absente dans les profondeurs, là où nulle vie ne saurait persister et où il livre un violent combat contre les créatures surnaturelles habitant les abîmes. Si un jour il devait cesser de défendre les Zoras contre ce Mal intérieur, ils risqueraient de voir Gyorg-Jabu remonter et dévorer son frère avant de s’attaquer à eux en temps voulu. Aussi, pour épauler ce dieu fatigué de milles batailles, plusieurs rituels de purification sont organisés chaque année, lesquels s’accompagnent toujours de grands festins. L’équivalent d’une semaine de chasse pour tout le domaine est alors offerte au grand Jabu-Jabu. C’est lui qui, de ses crocs et de ses épines, protège les rivières et les abysses du domaine Zora contre tout type d’envahisseur.
Jabu-Jabu, cependant, n’est pas l’unique divinité que, révérencieusement, vénèrent les Zoras. Ils accordent aussi leur foi aux deux baleines-nuages que sont le Poisson-Rêve, qui les aide à naviguer dans les eaux troubles de la nuit et Levias, pour qui le ciel est la plus grande des mers. Ces entités historiques ne sont pas sans évoquer les flots du temps et ceux de l’oubli qui, tous, trouvent grâce aux yeux du peuple marin ; à qui certains prêtent une mémoire sans pareil capable – dit-on – de remonter le temps.
Ces Temples principaux
ne représentent évidemment pas l’ensemble des fois d’Hyrule. De nombreux autres panthéons et sacerdoces plus régionaux jonchent également les provinces du Royaume. Ainsi, il n’est pas rare de voir les gens de Nalm adresser des offrandes à
Zephos ou Cyclos ; les deux Dieux-Grenouilles qui, dit-on, gouvernent aux vents et aux tempêtes dans la région. De la même façon, les échevins du vieux marquisat de Firone rendent régulièrement hommage aux
trois Dames des Bois, des figures anciennes – et que d’aucuns pourraient qualifier de pernicieuses – qui ont fait des marais de Moruge leur domaine. Le culte qui leur est rendu s’étendait jadis à tout Hyrule ; mais les sacrifices corporels qu’il implique ont permis aux frères des ordres de la Création d’aisément le diaboliser jusqu’à le faire théoriquement interdire. La Forêt Ancestrale, affirment les rumeurs, abrite aussi sont lot d’anciens dieux. Sous sa cime s’affrontent
le Père de tous les Arbres et
la Reine des Araignées, deux puissantes entités à qui tous les chasseurs des environs paient tribut. N’oublions pas non plus les déités plus ambiguës que peuvent être
Oni ou
l’Homme du Puits, que révèrent certains. Enfin, d’anciennes figures saintes ont aussi droit à des cultes dans certaines régions. D’illustre héros des temps passés, pour ne citer qu’eux, auraient trouvé comment marquer les cieux de leurs propres constellations.
En pratique, tous ces panthéons cohabitent et il n’est pas rare de voir un croyant observer plusieurs de leurs rites selon ses besoins du moment ou en fonction de la figure à laquelle il a choisi de s’adresser. Vénérer les Dames des Bois ou N’eï-Lū n’est donc pas nécessairement incompatible avec le respect du culte des Trois (quand bien même celui-ci condamne théoriquement l’une des deux autres foi évoquées).
Pour l’essentiel, c’est ce dernier qui rythme la vie sociale et spirituelle d’une majorité des Hyliens.
On prête aux maîtres des Temples un poids particulier dans la communauté, mais il n’est pas pour autant comparable à celui d’un seigneur. En pratique,
ils ont autorité sur le Temple qu’ils doivent gérer et dans certains cas très spécifiques ils peuvent être propriétaires d’un terrain. Si celui-ci est habité, il leur faut alors l’administrer ainsi que le ferait un suzerain. Parce qu’ils sont déjà les vassaux des dieux, ils ne sont les obligés d’aucun autre seigneur dans ce genre de situations.
Ce sont
les détenteurs de toute autorité sur la théologie d’Hyrule, dont ils sont à la fois les théoriciens, les universitaires et les gardiens. S’ils ne sont pas les seuls à pouvoir ordonner la pratique de rites, de célébrations ou de fêtes populaires (le maître ou la maîtresse de maison y est aussi autorisé, au moins en privé, de même que le seigneur peut le décider à l’échelle de son fief), ils sont les garants du savoir divin. C’est eux qui communiquent la volonté des déités, qui connaissent leurs codes. D’aucuns les appellent parfois
Les Savants.
Il importe, par ailleurs, de rappeler que si des personnages non-croyants peuvent théoriquement exister, ils sont rares… et dans l’erreur. Les dieux et les déesses existent dans ce contexte ; quand bien même d’aucuns pourraient argumenter que l’interprétation qu’en font les mortels n’est pas la bonne. Sentez-vous libre de jouer quelqu’un qui n’a pas la foi, mais sans perdre de vue que nos éventuelles considérations actuelles sont aussi le fruit de l’évolution de nos sociétés. En clair, comme pour la question du système politique (royauté/féodalité vs démocratie), les peuples d’Hyrule n’ont simplement pas la même grille de lecture du monde que celle dont peut profiter un joueur ou une joueuse du XXIème siècle ;)
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