- Vieille Dame Étrange a écrit:
- La vielle femme se retourna, au détour de la ruelle, comme pour s'assurer que personne ne la suivait. Personne, à première vue, mais le rayon de lune qui illuminait tout un pan de la maisonnée derrière laquelle elle envisageait de se cacher suffit à démasquer le petit coquin qui l'avait suivi. Un gamin, haut comme trois pommes et large comme s'il en avait avalé une quarantaine dans la minute qui s'était écoulée. « M'dame... » grommela-t-il, avant de relever ses petites mains boudinées vers son gros visage horrifié et son immense bouche grande ouverte.
« Allez, débarrasse le plancher ! » Lâcha-t-elle en guise de réponse, tandis qu'elle secouait sa main comme un vieux prunier, pour lui signifiait de s'éloigner. Pas un seul être, pas la moindre entité du ciel ou d'en-dessous, ne devait savoir ce qu'elle s'apprêtait à faire.
Elle déposa alors son panier d'osier, non s'en s'être à nouveau assurée qu'elle était bien seule, et ouvrit la main qu'elle gardait fermée depuis des années. Les vers luisaient, d'un blanc visqueux, et commençaient déjà à mordre ses doigts bien maigres et osseux. « Tout doux, mes chéris, il est bientôt l'heure de diner... ~ » postillonna-elle, sans même chercher à retenir les glaviots qui fuyaient ses mâchoires édentées. « Ne sont-ils pas beau, mes bébés ? » susurra-t-elle, la voix presque chantante, alors que son dos craquait atrocement tandis qu'elle se baissaient vers la corbeille.
De sa main libre, elle releva le tissu blanc, et laissa voir les sublimes pommes qui s'entassaient majestueusement dans le cabas d'osier. « Mangez, mes tout beaux ! Mangez ! » Hurla-t-elle, à la limite de l'hystérie, tandis que les vers se ruaient sur les fruits, non sans laisser de larges trainées de sang et d'entrailles entre les doigts de la pauvre vieillarde. Certains avaient déjà commencé à s'entre-dévorer, sans même attendre le plat que leur avait concocté leur si aimable Grand-Ma, mais les perdants n'étaient pas les plus malchanceux. A peine les vers avaient-ils rejoints les pommes que l'abdomen des gloutons se fendaient et laissait sortir les victimes les unes après les autres. Le gourmand agonisait, avant d'être à son tour dévoré pour mieux renaitre.
Bientôt, certaines pommes accueillirent les vers, et la vieille femme se frotta vigoureusement les paluches, contenant difficilement un rire mesquin et éraillé. « Ca n'était que l'entrée... ~ » Glissa-t-elle enfin, avant de rabattre le tissu sur la corbeille, et de s'en aller. Les voyageurs étaient nombreux, ces temps-ci ; et ils avaient faim.
Vous êtes nombreux à avoir goûté les délicieuses pommes de cette charmante vieille femme, et grand bien vous en a pris : vous voila happé dans la tourmente et le malheur qui sévit sur la petite bourgade
d'Harthenfield !
Laissez moi donc vous conter une comptine, mes petits. Et souvenez-vous de ne plus jamais accepter l'offre d'une
vieille sorcière aigrie et rongée par une rancoeur sempiternelle... —
Il y a bien longtemps, dans un village non loin de la frontière bordant le nord-ouest du Royaume, vivait une
sublime jeune fille, aimée de tous les hommes, enfants et garçons. On la savait douce, belle et gentille, d'une naïveté aussi mignonne que faire se peut, et tout ce genre de qualités qu'ont les héroïnes de contes de fées. On savait aussi qu'une enfant, jalouse de sa beauté et de son succès, ne la supportait tout simplement pas.
Aussi, quand la
Belle se brisa le cou, le village dans son deuil et sa tristesse devint fou : tous les habitants d'Harthenfield se lancèrent dans une chasse au sorcière jusqu'à ce que tout devienne limpide. Ce ne pouvait être qu'elle ; la
Jalouse, qui avait tué la
Belle. La pauvre enfant, alors âgée de dix ans fut pendue haut et cours, après avoir expié un crime sous la torture, et le meurtre de ses proches.
Et bien que cette histoire ne soit qu'une fable que l'on raconte siècle après siècle depuis près d'un millénaire,
Harthenfield vit dorénavant dans la peur. Dans la peur, et la folie.
Préparez les haches, les pioches et les torches ! —
A l'occasion d'Halloween, Llanistar et moi même (avec la coopération de la Princesse pour tout ce qui relève des graphismes et du codes) avons décidé de vous proposer un évent pas tout à fait comme les autres.
Pour tout ceux qui ont connu le Jeu de l'Oie, animé par Galastop et moi même, il faut savoir que l'idée part d'une même base : ré-adapter des jeux de sociétés de la vie réelle sur HJ. Néanmoins, j'ai vite eu le sentiment que le Jeu de l'Oie ne laissait pas assez de place aux joueurs. Voici donc un contenu plus interactif adapté d'un autre jeu de société :
Les Loups-Garous de Thiercelieux.
Les Nuits d'Harthenfield, puisqu'il s'agit du nom de l'Event, se présentera donc de façon relativement similaire (mais librement adaptée) que ce célèbre jeu de société.
Voici donc les choses indispensables à savoir :
Les pommes distribuées par la vieille femme sont infectées, et les manger contamine irrémédiablement le glouton qui s'est rué dessus.Néanmoins, il existe encore des pommes saines, à l'heure ou la vieille femme commence à donner les fruits. La population d'Harthenfield (représentée par les joueurs, vous) est donc scindée en deux parties : les gens encore sains, et les infectés.
Au commencement de l'Event, les sains ignorent tout simplement ce qui se trame. Quant aux infectés... Ils sont pris de douleurs intenses et dépérissent à petit feu. La maladie insufflée par la sorcière les change doucement mais sûrement en une variété d'Effrois particulièrement perverse : il n'y a aucun signe qui permette de les différencier d'un citoyen normal à première vue.L'Event se centre donc sur la lutte entre ces deux groupes, l'un guidé par des instincts primaires (les infectés), l'autre tachant tant bien que mal de survivre (les sains).
C'est bien mignon, mais comment on joue, alors ?
Le jeu se sépare en plusieurs aspects, le plus souvent propres à chacun des groupes. Les infectés et les sains n'auront pas la même manière d'aborder le jeu, et c'est tout à fait normal !
Le premier de ces aspects c'est ce qu'on appellera le Cycle : tous les dimanches soirs, à compter de celui qui vient, l'ensemble des joueurs se réuniront pour une soirée tchat pas tout à fait comme les autres. Elle tiendra lieu de conseil du village où vous prendrez les grandes décisions que vous estimerez les plus sûres, quant à votre avenir.
Dans un deuxième temps, il faut savoir que les Sains seront les plus nombreux, puisqu'ils sont aussi les plus démunis. Les infectés ne crouleront pas sous le nombre, mais ils devront faire face à une population plus importante que la leur.
• Les infectés :
Le jeu débutera par un premier mouvement des infectés, puisqu'aucun des sains n'est au courant de ce qui se trame, avant le premier conseil du village qui se tiendra dimanche prochain. Les Infectés auront l'occasion de tuer un premier citoyen, dont la mort ne sera officielle qu'à partir du premier conseil (laissant ainsi à ce citoyen la possibilité de jouer tout du long de la première semaine/du premier cycle).
Afin de tuer un citoyen, une opération qui ne sera renouvelable qu'une fois par cycle (la période entre chaque conseil du village), les joueurs infectés devront décider ensemble d'une victime commune, et annoncer le nom de celle-ci à Llanistar ou moi même avant la soirée chat qui fera office de conseil de fin de cycle. Le nom de la victime sera alors dévoilé à l'ensemble des joueurs, et ce dernier sera éliminé du jeu.
Un des éléments essentiel du jeu en tant qu'infecté est bien évidemment de garder son statut secret : puisqu'aucun citoyen ne sait véritablement qui est sain de qui ne l'est pas, une certaine chasse aux sorcière ne peut que se mettre en place. Et puisque chaque citoyen ne cherche qu'à se débarrasser de la menace que représente un infecté... Un infecté démasqué est donc un infecté mort.
• Les sains :
Les sains composeront la majeure partie des joueurs et aussi la plus vulnérable des deux : ils ignorent qui est avec eux et qui joue contre eux.
Chaque cycle, le conseil permettra aux sains de prendre une mesure défensive : afin de lutter contre les Infectés qui rongent le village d'Harthenfield, l'ensemble de la population du hameau pourra voter pour faire pendre haut et court un des joueurs qu'ils suspectent d'être un infecté. Une fois le vote terminé, le joueur pendu sera éliminé du jeu, qu'importe qu'il fut un sain ou un infecté.
Le risque pour les sains est donc de pendre l'un des leurs. Néanmoins, si la
vile sorcière a décidé de semer le trouble sur le village, et de se venger, certains croient encore en la bonté de la
Sublime jeune fille. Peut être son esprit daignera-t-il éclaircir votre chemin ?
• Se rendre justice soi même :
Parce que chaque joueur, indépendamment de son statut d'infecté ou de sain, peut décider de prendre les armes pour défendre son village (ou au contraire semer la zizanie...), il est mis à disposition des joueurs la possibilité de se défier entre eux.
Chaque joueur dispose de trois points de vie, lesquels sont tous rechargés après chaque conseil. Le seul moyen de perdre un point de vie est de perdre un défi, et par conséquent, le seul moyen d'éliminer un joueur sans le dévorer ou passer par le conseil, c'est de lui infliger trois défaites en une semaine. (Les défaites peuvent être infligées par différents joueurs)
Néanmoins, faites attention à ne pas consommer vos défis trop vite : si les points de vie sont rechargés toute les semaines, vous ne disposez en revanche que de six défis par mois, en tout et pour tout ! Etant donné qu'aucun statut (infecté ou sain) ne sera attribué avant demain, veillez à ne pas brûler toutes vos ressources avant même d'appartenir à un camp.
(Avis à ceux qui aurait déjà fait mumuse avec les défis : tout a été réinitialisé, pas de craintes à avoir !)
Dernière précision à propos des défis : les stats des joueurs n'entrent pas en compte, et les seules techniques proposées permettent de gagner un défi. Un peu comme un pierre-feuille-ciseau, en somme : il n'y a donc pas de déséquilibre du à l'ancienneté de tel ou tel participant.
• La mort et le conseil :
La mort est définitive et provoque la sortie du jeu pour le joueur qui est touché. Dès lors qu'un joueur meurt, son statut est par ailleurs dévoilé à l'ensemble des joueurs.
Cependant, mourir ne veut pas dire perdre : puisqu'il s'agit d'un jeu opposant deux groupes, c'est le groupe survivant qui remportera l'évent, et pas un unique joueur/une unique joueuse.
Enfin, le conseil se tiendra tous les dimanches soir (nettement plus pratique pour organiser les semaines de jeu) sous la forme d'une soirée tchat. S'il y aura probablement quelques questions et des items à gagner, il faut savoir qu'il ne s'agira pas de l'intérêt essentiel de la soirée. C'est à cette occasion que le nom de la victime des Infectés sera dévoilée, et que les Sains auront la possibilité de riposter.
Je vous souhaite un bon jeu à tous ! Et n'hésitez pas à utiliser ce topic en cas de besoin, c'est fait pour ça ! :P