Posté le 16/06/2007 18:21
Après le départ de Zelda dans l’allée du château, Dun s’était affairé à récupérer plusieurs oranges. Il ne savait pas s’il en avait le droit réel, mais après tout, pas vu, pas pris. Se faisant ainsi un petit stock d’agrumes, le jeune homme se mit en direction de la Bibliothèque. Cette journée avait été assez divertissante et lui avait permis de se changer les idées, mais Dun ne devait pas oublier son objectif principal : Etudier les livres découverts. Sitôt son entrée dans la pièce gigantesque contenant ce qui l’intéressait, le jeune homme pu sentir l’odeur de papier mélangé à celui de poussière. Les minces rayons du soleil couchant passant par les rideaux donnaient d’ailleurs un aspect mystique à cette vision. Dun aimait ce genre d’atmosphère, car il se sentait coupé du monde, et avait l’impression que tous les problèmes qui l’attendaient à l’extérieur avaient fini par l’oublier.
S’installant confortablement à sa table, Dun s’arrêta quelques minutes pour réfléchir, il fallait s’y prendre avec méthode. C’est pour cela qu’il commença par… éplucher une orange. Enlevant la peau d’un geste monotone, le jeune homme se souvenait de la raison de son attirance pour ces fruits. Cette même raison eut d’ailleurs pour effet de l’énerver, et c’est ainsi qu’il la jeta de toutes ces forces dans une poubelle située non loin de là. Il n’était plus temps de manger, mais plutôt d’avancer. C’est pourquoi le mercenaire ouvrit dès lors le premier volume et commença à le lire, les lettres étant pour la majorité une succession de chiffres.
*Ca m’aurait étonné… Chaque volume a son propre codage*
Le jeune homme avait en effet déjà traduit les volumes qu’il possédait, et chaque fois, le code en lui-même n’était pas vraiment dur à trouver, mais son application elle, était loin d’être évidente. Néanmoins, l’esprit rendu clair par la sortie, le jeune homme se mit alors à l’ouvrage, plus que déterminé.
______
Mais, quelques heures plus tard, son état d’esprit n’était déjà plus le même. Non seulement les feuilles jonchaient sur le sol entourant la corbeille trop pleine, gribouillées, déchirées, remplies d’ébauches de compréhension ; mais en plus Dun s’était affalé sur le bureau. Cela s’avérait plus difficile que prévu, et même s’il choisissait des passages qui n’étaient pas vraiment énormes –traduire les tomes entiers n’aurait été que folie- la déception était grande.
Ce Natheim Kuroi n’avait pas non plus atteint son but, il en était au même point que Dun, dans la majorité de ses ouvrages. Il en restait deux, mais le jeune homme avait l’impression que s’il n’y découvrait rien, ça serait la fin de tout, et appréhendait donc leur ouverture.
Toutefois, certains volumes avaient été forts intéressants, et c’est pourquoi le jeune homme décida de s’offrir une pause. Travailler trop d’heures à la suite ne servait à rien, et il devait bien se l’avouer à lui-même, qu’il avait envie d’essayer son achat. En effet, Dun n’avait pas dit toute la vérité à la Princesse.
Comme n’importe quel couteau, cette lame pouvait éplucher bien sûr, mais lorsqu’il la prit en main, le jeune homme fit coulisser la manche qui libéra un liquide sur toute la surface des deux lames.
*Shlack*
Du sang remplissait peu à peu le creux de sa main. D’un geste rapide pour escamoter la douleur, Dun s’était légèrement coupé le doigt. En réalité, cette dague ne servait pas au combat ou pour la cueillette des fruits, mais était très utilisé en médecine : Ses lames étaient enduites d’un liquide empêchant la coagulation du sang, et donc une cicatrisation.
Puis, s’approchant d’un pot, le jeune homme prit une des graines d’orange qu’il avait recueilli, et les planta dans la terre, à côté d’une autre plante. Ceci fait, il y laissa couler son sang tout en récitant une phrase qu’il venait de déchiffrer dans les livres. C’est alors que la terre commença à trembloter pour finalement laisser place à un bourgeon…. Bourgeon d’oranges sanguines, quelle ironie du sort.
Un sourire satisfait s’afficha sur le visage de Dun, sa maîtrise était loin d’être parfaite, mais il parvenait à réaliser le minimum requis. Les sorts qu’il avait maîtrisé par le passé étaient loin d’être aussi complets que celui-ci, et il se sentait accompli. Toutefois, ses jambes se firent lourdes, et le jeune homme se traîna jusqu’à sa table pour atteindre des bandages qu’il avait préalablement posé là : L’achat de ce couteau et de ces bandages avaient pour but de ne pas toujours se recouper pour obtenir du sang –ce qui était quand même douloureux !- et de pouvoir continuer ses expériences. En effet, les seuls ingrédients dont il avait besoin étaient juste ce couteau et son propre sang ; cette petite expérience lui avait permit de se calmer un peu, mais l’avait aussi fatigué. Et c’est après avoir fait son bandage qu’il ferma les yeux quelques secondes, pour se remettre de ce qu’il venait d’accomplir.
*Humpf, si faire bourgeonner une graine requiert autant d’efforts..*