Posté le 14/09/2007 12:35
Une activité anormale régnait dans la bibliothèque ce jour-là, et les fenêtres éclairées par la lueur des bougies dévoilaient des ombres inquiétantes. Pourtant, il ne s’agissait en réalité que de Dun qui s’affairait à la préparation d’un sac, tout simplement. Quelques mois s’étaient écoulés depuis la mésaventure du village Cocorico, et le Chancelier avait enfin pu déchiffrer le treizième tome qu’il y avait découvert. Avec ce dernier, la collection de Natheim Kuroi était enfin complète, et il lui avait révélé tous ses secrets. Pourtant, à l’instar d’être heureux d’avoir terminé la traduction de ce qu’il convoitait, le visage soucieux de Dun indiquait le contraire.
Oui, il avait enfin presque atteint son but, oui il savait maintenant où aller pour l’accomplir, et oui il allait le faire. Mais contrairement à avant, il était maintenant Chancelier, et partir ainsi sans ne rien dire à personne pesait légèrement sur sa conscience. Hésitant, il avait faillit rédiger une lettre d’adieu, mais Dun s’était aussitôt dit que cela allait envenimer les choses. Après tout, il avait utilisé la bibliothèque comme bon lui semblait, et il ne pouvait maintenant plus rester. C’est pourquoi, après avoir refermé son sac, et s’être dirigé vers la sortie, le jeune homme se retourna une dernière fois pour graver l’image de la Bibliothèque dans sa mémoire : Les 13 tomes de l’auteur posés et rangés proprement sur la table principale, et le crépitement des notes qu’il avait écrit dans la cheminée. Personne ne serait ainsi en mesure d’utiliser ses recherches à moins de tout recommencer. Il y avait aussi ce décret sur les objets maudits qu’il aurait dû étudier le lendemain, mais ce n’était maintenant pas le plus grand de ses soucis.
« Ce fut court… Mais ce fut plaisant, au moins… »
Il préféra se taire, de peur de laisser sa détermination se fracasser sur le sol, et quitta la pièce. Dehors, le paysage lui semblait de verre : Pas un souffle de vent ne venait bousculer les feuilles qui avaient l’air de profiter elles-mêmes de la fraîcheur de la nuit. Le Château était lui aussi somnolant, puisque la majorité des fenêtres étaient éteintes, et celles qui diffusaient toujours de la lumière étaient de personnes ne s’étant pas encore couchées malgré l’heure tardive.
Ici, donc cœur se serra encore plus, car il y avait dans cette place une personne qu’il aurait aimé voir une dernière fois avant de partir. Mais hélas, même ce désir ne pouvait être satisfait, ne sachant pas vraiment quoi lui dire. C’est pourquoi il avait choisit de partir à la nuit tombée, alors que les activités du château se terminaient, pour ne pas se faire repérer par les Gardes. Marchant quelques minutes dans les Jardins Intérieurs, Dun arriva enfin à la sortie, là, il sortit un papier sur lequel il avait inscrit des notes.
« Bon… Espérons que les services de ce groupe soient aussi bons qu’on le dit. Apparemment, il ne viendra peut-être pas, mais elle m’attend sans doute déjà à l’entrée du désert… »
Il commençait à parler avec lui-même, mauvaise habitude qu’il avait prit lorsqu’il était un mercenaire. Elle revenait maintenant puisque le Chancelier était partit seul, tout comme deux ans auparavant.