Hyrule's Journey

Zangetsu avait été nommé sous peu garde. Il pouvait donc circuler librement à l'intérieur du château royal. Il avait été d'abord impressionné. Les nécromanth avaient une architecture très différente des Hyliens, préférant les tours aux enceintes impénétrables. Le château était un très bel exemple de la deuxième catégorie. Le guerrier appréciait également le calme ambiant. Exepté quelques nobles un peu bruyants, le silence était total. Il traversa quelques pièces avant de trouver un escalier qui descendait...toujours plus profond. L'obscurité s'accentua au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dans ce qu'il devina comme étant les oubliettes. Il ne marcha pas très longtemps avant d'en voir la fin. Mais il ne vit pas des cachots ni des instruments de tortures.

*Il n'y a que moi pour trouver ce genre de salle au hasard.



Il s'agissait d'une tombe. Zangetsu acheva sa descente et avança dans la crypte. Tout était sombre et indiquait la nostalgie. Il se rappela son passé...tout celà lui paraissait s'être produit il y a une éternité. Enfin, il arriva devant la tombe et il leva les yeux vers le vitrail.



La beauté de la femme lui transperca le coeur. Il savait qu'il avait déjà vu, aimé et vécu avec elle. Il resta là, pantois. Incapable de se rappeler où et quand. Il s'assit et aurait pu rester là longtemps si il n'avait pas entendu puis vu Dun derrière lui. Visiblement, il était étrange et se cachait le visage entre ses mains.

Dun? Quelque chose ne va pas?

Dun était là, dans l’obscurité, à fixer Zangetsu qui était pénétré dans les catacombes du Château. A vrai dire, la plupart des personnes présentes dans le palais ignoraient leurs présences, et le jeune homme lui-même ne les connaissait pas jusqu’à maintenant. Toutefois, ce n’était pas réellement les lieux qui l’attiraient, mais plutôt les personnes qui y étaient.
Ainsi, lorsque Zangetsu se retourna et aperçu le Chancelier, ce dernier ne répondit pas tout de suite. Il avait placé sa main contre le visage, et restait immobile, à le fixer.

« Rien… Si, tout va bien… »

Ces paroles furent prononcées après quelques secondes de silence insoutenable. Le jeune homme retira alors sa main, et dévisagea l’homme qui était en face de lui. La pénombre qui les entourait cachait encore quelque peu son visage. On pouvait tout de même voir que Dun souriait, d’un sourire chaleureux et franc.

« En réalité, j’espérais pouvoir surprendre un individu normal en ces lieux, mais à ce que je vois ; vous ne l’êtes pas. En réalité, vous vous rapprochez bien plus d’un de ces peuples de l’ombre… Et même plus ? »

Son regard changea alors, qu’il prononçait cette dernière phrase, il était en effet plus malicieux qu’à l’habitude.

« En réalité, dans cette ambiance macabre, nous avons l’air de démons, qui se réunissent, cachés de tous, amusant n’est-ce pas ? »

A vrai dire, de tout son discours, le jeune homme n’avait pas dit la raison pour laquelle il cherchait un individu normal. Mais après tout, peut-être avait-il découvert une chose bien plus précieuse ?

Zangetsu s'était détendu en voyant Dun tel qu'il le connaissait. Le voyant sourir, il sourit à son tour et aux paroles de Dun, il se rendit compte qu'il y voyait bien mieux que son ami. Il se raidit. Encore une fois, un frisson lui avait parcourut l'échine. Exactement comme l'autre fois. Il avait presque entendut la voix de Dun pénétrer son esprit. Il repoussa cette idée mais c'est alors qu'il entendit la deuxième phrase, lourde de sens:

« En réalité, dans cette ambiance macabre, nous avons l’air de démons, qui se réunissent, cachés de tous, amusant n’est-ce pas ? »

Si Dun avait vu dans le noir et si Zangetsu ne s'était pas controlé. Le chancelier aurait vu l'espace d'un instant, des yeux rouges remplacer les noirs habituels. Zangetsu était pétrifié par ce qu'il venait d'entendre. Voyant que Dun plaisantait, il se détendit un peu et il s'efforca de répondre sur le ton le plus neutre possible.

-Je suis originaire des plaines au nord des montagnes gelées, du pays des Nécromanths. Nous cultivons un intéret certain pour les ombres c'est vrai. Et c'est vrai, en d'autre circonstance, je pourrais surement rire. Dites, sauriez vous de qui il s'agit sur ce vitrail? Je pense qu'il représente la troisième reine hylienne à avoir porté le nom de Zelda mais je n'en suis pas sur.

Il se retourna, s'efforcant de se convaincre du naturel des propos du chancelier mais même le visage de la défunte ne l'aidait pas.

Dun aimait bien cette ambiance, les alentours étaient d’ailleurs si calmes, si reposants… La compagnie des morts était donc à ce point préférable à celle des vivants ? Eux qui ne faisaient que brailler à longueur de journée en voulant qu’on les aide… Toutefois, le Chancelier revint bien vite à la réalité lorsque Zangetsu lui répondit. Ainsi donc, ce dernier venait de Terres ténébreuses ? Dun ne connaissait pas vraiment ces dernières, mais il était aisé de deviner que le soleil ne devait pas vraiment être apprécié en ces lieux.
S’adossant contre un mur, et passant les mains derrière son dos, le jeune homme fit mine de réfléchir ; comme s’il cherchait à mettre en corrélation certains faits. Mais avant même d’arriver au bout de sa réflexion, le Garde Royal lui posa à nouveau une question.

« Hum… »

S’approchant du mur orné du vitrail, le jeune homme posa sa main dessus. Et regarda le visage de la Reine. Cette dernière était très belle, et Dun se demandait si la Zelda qu’il connaissait deviendrait un jour comme elle. Toutefois, alors qu’il tournait le dos à Zangetsu, le jeune homme parla.

« Oui, je pense aussi que c’est le cas. Les Reines d’Hyrule ont toujours été honorées, même après leurs morts. Pourtant, je pense que l’on devrait détruire toutes ces représentations. Après tout, les personnes n’ont plus d’utilité une fois morte. Et puis… Il y en aura de plus en plus… n’est-ce pas… ? »



Dans l’obscurité, pendant un instant, on aurait pu croire que le visage de Dun avait changé. Qu’il souriait et que du sang coulait par les yeux ainsi que la bouche… Toutefois, dans l’instant d’après, on voyait que son visage était normal, et que le jeune homme attendait tout simplement la réponse de Zangetsu en souriant comme tant d’autres.

Zangetsu se souvint...il se souvint de sa rencontre avec son dieu. Il était blessé, mercenaire dans une guerre dont il ne savait presque rien. A l'époque, il était inexperimenté et impulsif. Il avait été le premier à foncer sur les lignes ennemis. Le plus courageux disaient ses hommes. Le plus fou disaient les autres. Et les autres avaient décidé de le laisser là. Il enrageait. Essayant de se trainer jusqu'à un adversaire pour récupérer des forces en prenant une part de nourriture aux loups et aux autres charognards, il buta contre une pierre et retomba. Sa blessure à la poitrine l'empécha de respirer pendant quelques secondes. Il allait abandonner mais son coeur voulait la mort de ses adversaires. Et c'est alors que son dieu, Abaddon est venu à lui. Sous la forme d'un ange aux ailles noires.

-Je t'observe depuis longtemps...tu es fort en ton coeur. Mon nom est Abaddon et je suis le dieu du sang et de la peur Je t'offre deux choses: La puissance et la possibilité de te venger si tu accepte de devenir le gardien de la peur. Je te le promet, tu as peur en ce moment et c'est normal. Si tu te join à moi, tu n'auras plus jamais peur, tu ne seras plus jamais faible.

Abaddon s'était trompé. Zangetsu avait peur. Il avait l'impression de se trouver fâce à un véritable élu de son dieu. Il avait très bien ressentit le changement dans sa voix et avait vu avec le coeur le visage de Dun. Il ne savait plus quoi faire. Soudain, sur un coup de tête. Il dégaina son sabre et s'éloigna en un saut. La lame brillait rouge et semblait trembler tandis que la main de Zangetsu restait ferme.

Cette épée a un pouvoir spécial. Elle détecte le danger à des kilomètres à la ronde et elle ne se trompe jamais! Tu es étrange Dun. C'est bien toi et pourtant, tu es si différent...comme si tu était un...mais bien sur!

*Mon sang! Il en a absorbé un peu lorsque Nasimka m'a attaqué.*(si vous voulez garder un peu de surprise ne lisez pas ca. [spoiler]Le sang d'un démon! Le sang d'Abaddon lui même! Voilà pourquoi il me terrifie à ce point! Ce simple contact a influencé son esprit et à augmenter son influence sur moi.[/spoiler] Mais alors, il pourrait même apprendre tout mes secrets si il en prend conscience.

Puis-ce que j'ais une part de responsabilité dans ton état, je n'ais plus qu'à réparer mes erreurs!

Il allait attaquer lorsqu'il sentit que une force le forcait à baisser son sabre. C'était l'âme de la défunte. Zangetsu fur surpris de voir le même visage empreint d'une bonté infinie qu celui de l'actuelle princesse Zelda. Pris par des sentiments plus forts que sa raison, il lui communiqua sa réponse.

*Entendu, je trouverais un autre moyen que le combat pour le ramener.*

Alors que Dun attendait la réponse, et que celle-ci se faisait attendre, il put constater que Zangetsu n’était pas dans son état normal. Il semblait avoir peur et tremblait même.. Qu’est-ce que cela voulait dire ? S’approchant, en essayant de voir le visage du Garde, le jeune homme ne s’attendait certainement pas à ce que ce dernier réagisse aussi violemment qu’en sortant son sabre. Par réflexe, Dun pu faire un pas en arrière et éviter le tranchant, et Zangetsu en fit de même, tout en gardant l’arme levée.
L’ex-mercenaire, lui, ne comprenait pas ; pourquoi réagissait-il comme cela ? Avait-il dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Pourtant, il n’avait fait que dire son avis sur la sépulture et les monuments aux morts… Déglutissant difficilement, Dun ne dit mot tant que Zangetsu le tenait en Garde, et alors que ce dernier semblait ‘parler’ avec la représentation murale, il rengaina son arme.

« Mais enfin, que s’est-il passé… ? »

Sous le coup de l’émotion, ses jambes ne le supportèrent plus, et il tomba toutes forces coupées. Le jeune homme ne s’attendait vraiment pas à ça, pourtant, avant même qu’il ne puisse dire un seul mot, quelque chose d’inattendu se déroula :

Garde : « Que se passe-t-il ici ?! »

Une patrouille de Gardes, qui faisaient sans doute une ronde dans le palais venait de descendre les escaliers. Celui qui avait parlé était vraisemblablement le capitaine, et il ne semblait pas de bonne humeur. Le soldat avait en effet pu voir que deux personnes étaient sur le point de se battre, et qu’ils étaient Chancelier et Garde Royal. En telle situation, le Chancelier était normalement l’offensé, mais Dun fit un geste de la main et prit la parole.

« Non… Ne vous inquiétez pas, il ne s’est rien passé, une ombre nous a juste surprise. »

Renvoyant les Gardes de là où ils venaient, le Chancelier attendit d’être seul pour parler à Zangetsu avec son même sourire habituel.

« Que s’est-il passé ? Vous ai-je offensé ? »

Les gardes arrivèrent à point nommé. Zangetsu avait faiblit. Il était incapable de dire se qui pouvait se passer quand il était tombé. L'âme de Zelda lui avait soutiré toutes ses forces. Quand Dun les renvoya et qu'il lui posa la question. Zangtsu trouva la situation tellement drôle qu'il éclata de rire. Un rire presque fou. Il dut se contenir pour masquer ses yeux rouges. Le changement entre sa frayeur et son hilarité en était presque inquiétant. Il put se contenir en glissa quelques mots d'une voix doucereuse et sifflante.

-Rien. Le manque de sommeil, je suppose. Il se trouve que je dors très mal et que je risque d'aoir des nuits assez agitée pendant quelques temps.

*En réalité, tu viens de me terrifier comme jamais et maintenant, tu as un bel air concilliant. Il y a de quoi rire.*

-Dun, cacherais tu des choses à tout le monde?

Zangetsu était toujours à genoux. Ses pensées se bousculaient dans tout les sens. Il ne rendait même pas compte qu'il oubliait de vouvoyer son supérieur. Il le regarda dans les yeux et vit une grande incompréhension dans ses yeux.

*Irkh !*

Dun sursauta quand Zangetsu éclata de rire juste devant lui, et recula d’un pas sans s’en rendre compte. Avait-il dit quelque chose d’hilarant maintenant ? Décidemment, il devait dire des choses bizarres sans s’en rendre compte ; à l’avenir il devra faire attention à ne pas le faire en public. Pourtant, le fait que le Garde puisse rire à son tour détendit l’atmosphère, et l’explication qu’il fournit au Chancelier rassura ce dernier. Il n’avait pas dit quelque chose de blessant en fin de compte.
Pourtant, la phrase qui suivit laissa un blanc de quelques secondes. Période durant laquelle Dun ferma les yeux et répondit spontanément.

« Je répondrai à cette question quand toi, tu me diras ce que tu caches aux autres ? »

Il avait employé un ton de malice, et la situation actuelle ne semblait pas le déranger le moins du monde. C’était juste une conversation dans… une crypte… devant une tombe… tout ce qu’il y avait de plus normal en somme.

La question ne l'avait pas surpris outre mesure. Il s'y attendait. Dans ce genre de situation, c'était du donnant- donnant. Il se releva.

Dun! Chancelier d'Hyrule! Tu as exprimé ton désir de connaître mon secret et je pense que tu en es digne. Tu as mérité le droit de savoir. Sache que rien de ce que tu as appris ne pourra sortir d'ici.

Il s'apercut avec satisfaction que sa voix avait retrouvé son calme habituel. Il murmura quelques mots. Des énergies telluriques convergèrent vers lui. Il s'éleva à quelques mètres du sol. Une lumière rouge lui sortit des yeux de la bouche, éclairant la cypte. Puis de grandes ailles jaillirent de son dos. Des ailles de plumes noires caractéristiques des démons. Il retomba sur le sol. La lumière arréta de sortir de ses yeux. Il regarda le chancelier dans les yeux.

-Je suis un démon! Maintenant, à ton tour!

Lorsque Zangetsu répondit à Dun, en lui disant qu’il acceptait de livrer son secret, ce dernier ne s’attendait pas à ce qu’il y ait autant de mouvement, encore mieux qu’un spectacle avec lumières et sons. Ainsi, le Garde était un démon ? Le mercenaire comprenait maintenant mieux les réactions qu’il avait pu avoir contre lui, et l’impression que le jeune homme avait eu quand ils étaient entrés dans cette crypte.
Mais, par la suite, le soldat demanda à ce que le Chancelier révèle son secret. Et, prenant son inspiration, ce dernier baissa la tête avant de la relever fièrement.

« Moi, Dun, Chancelier de ces terres, je suis…. Un humain ! »

Après cette déclaration unique et à laquelle personne ne s’attendait, le jeune homme avait bien conscience que cela pouvait laisser n’importe qui sur sa faim. Pourtant, que pouvait-il dire d’autre ? C’était la vérité, et il ne voulait pas mentir.

« … Et on peut aussi m’appeler Jack, le joyeux luron, à choisir. »

Faisant un sourire amusé et gêné en même temps, Dun posa sa main sur sa hanche et parla cette fois-ci plus sérieusement. Se grattant la joue en prenant un visage enjoué, il se rappela en effet tout ce qui faisait qu’il était ici.

« Je suis désolé, je n’ai pas d’origine aussi impressionnante que les vôtres, je suis juste un voyageur qui a décidé de s’établir à Hyrule pour… diverses raisons. »

Zangetsu sourit de toutes ses dents. Comme à chaque transformation, le confiance l'avait remplit comme de l'eau dans un verre. Les première réponses ne le satisfèrent pas. Soit Dun ne savait rien de son autre personnalité, soit il se moquait de lui soit il était stupide. Dun optait pour la deuxième solution. Sur ton ton doucereux et avec un regard perçant, il répliqua.

Certaines choses...ca m'intéresse. Et sache que ca ne sert à rien de me cacher des choses. Apprend simplement que si je dois rentrer dans ton esprit, ca ne se fera pas sans mal pour toi!

Le ton s'était fait beaucoup plus dur. Il mit la main sur un artefact dans son manteau. Une simple pression et l'energi serait libérée.

*...*

Dun vit bien que Zangetsu était un peu différent d’avant, et il se dit que la transformation en Démon devait augmenter de beaucoup ses pouvoirs s’il réagissait ainsi. Reculant d’un pas, il prit un air qui se voulait rassurant et parla au Garde :

« Cela vous intéresse ? Mais ne vous inquiétez pas, ce n’est que d’ordre personnel, je tiens juste à voir ce qu’il adviendra de certaines personnes ici présentes ; par simple curiosité. »

Toutefois, la seconde partie du discours de Zangetsu avait marqué l’attention de Dun, et ce dernier regarda le démon dans les yeux, avec toujours autant de malice. Il posa ensuite le doigt sur sa tempe et déclara assez ouvertement :

« Oh, mais je ne doute pas que vous puissiez entrer dans mon esprit… mais tout le problème serait d’en sortir, héhéhé… »

Cette fois-ci, il n’y avait plus de respect dans sa voix, et le même ton froid venait d’être utilisé. Par ailleurs, on pouvait voir dans ses yeux un malsain, très malsain, désir de jouer…

Zangetsu écouta la réponse et frissona, non plus de peur mais d'exitation. D'un geste vif, il sortir le crane et planta sa dague dedans. En percutant le sol, il se brisa. Une énergie verte fut relachée. Zangetsu la saisit et l'envoya vers Dun. Elle traversa son crane.

Abaddon, toi dont l'oeil clair connaît les profonds arsenaux
Où dort enseveli le peuple des métaux, Donne moi la force! Parasite sournois!

Une partie de l'âme du démon glissa sur le lien énergétique et pénétra dans l'âme de Dun. Zangetsu trouverais ce qu'il souhaite. Il commenca à explorer les méandres spirituelles. Il était habitué à ce sort et savait que son corps ne risquait puis-ce que cette fouille de l'âme provoquait une douleur insoutenable. Bien sur, il ne tiendrait pas longtemps mais quand un démon de son rang décidait quelque chose, il ne pouvait pas changer d'avis.

« Tu te sens à ton aise ? »

Une voix forte s’était faite entendre, elle venait de partout et de nulle part en même temps, dans les ténèbres. Pourtant, de derrière Zangetsu apparu soudain une silhouette, qui n’était nulle autre que celle de Dun. Il avait posé cette question comme s’il s’agissait simplement d’une visite de courtoisie dans une maison. Tapant d’une main amicale sur l’épaule du Démon, Dun continua néanmoins à l’avancer comme s’il l’invitait à le suivre, puis se retourna soudain.

« Nous serons plus à l’aise pour parler ici ! »

D’un geste de la main, le jeune homme montra quelque chose derrière lui, un point lumineux, qui bien vite s’étendit pour envahir et repousser les ténèbres. Les deux personnes étaient à présent dans un décor complètement différent : Une plaine enneigée, la pleine lune, et le souffle du vent qui seul, venait perturber le silence établit.
Seules leurs traces de pas étaient visible dans la poudreuse, et, las de marcher, Dun s’arrêta avant de se retourner vers Zangetsu. Bizarrement, il ne semblait pas souffrir du froid.

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« Bien, que désires-tu maintenant ? Tu t’es introduit dans mon esprit, ce qui veut dire que tu as ouvert les hostilités. J’espère juste qu’aucun de nous n’aura à le regretter… héhé… héhéhéhéhé… HAHAHAHAHAHAHA…»

L’écho du rire se fit entendre dans toute la plaine enneigée, et lorsque Dun reprit son calme, il dévisagea le Garde. A ce qu’on lui avait dit, « un démon en plaisante pas » ; pourtant, tout cela n’était qu’un gigantesque jeu pour lui.

Zangetsu était en admiration. Jamais un esprit ne lui avait paru aussi net. Dun devait avoir une intélligence hors du commun. Lorsque Dun se révéla, il ne fut pas étonné outre mesure. Il avait retrouvé le Dn qui le terrifier il y a à peine quelques minutes. Le rire de celui ci l'amusa encore plus et leur deux rire retentir dans la plaine. Puis Dun prononca le début du combat. Le démon s'empara de son épée.

-Tu connais surement les principes d'un combat spirituel. La seule limite est l'imagniation puis-ce que rien n'est matériel. Que le meilleur gagne! Et que les loups se régalent! Le règne sanglant du seigneur des morts! Arcane de mort ancéstrale!!!!

La main du démon percuta le sol, provoquant une violente onde de choc. Soudain, des morts-vivants sortirent de dessous terre. Ceux ci, encore en armure et armes rouillées avancèrent vers Dun.

-Le combat peut vraiment commencer!

Décidemment, Zangetsu semblait prendre plaisir à cette situation lui aussi, et lorsque les deux rires retentirent dans la plaine, on n’aurait pu dire s’il s’agissait de deux frères ou de deux ennemis. Mais, lorsque le guerrier invoqua ses mort-vivants, la réponse était scellée, le combat était maintenant commencé. Un combat spirituel… C’était le premier que ferait Dun, pourtant, il n’avait pas peur en sa confiance.

« Hin… Tout cela me rappelle le cimetière Cocorico… »

Mais étrangement, le jeune homme ne bougea pas, et commença simplement à marcher vers le mort-vivant le plus proche de lui. Mais plus encore, sa démarche était la même qu’un zombi, lente et désarticulée… En effet, on ne pouvait dire qui de Dun ou de l’invoqué était réellement le défunt. C’était comme si un miroir était placé entre les deux êtres.
Néanmoins, quand ils se rencontrèrent enfin. Le zombi fut le premier à étreindre violemment Dun, avant de le mordre violemment au cou : Il voulait le dévorer. Mais… le Chancelier ouvrit à son tour la bouche, et la referma violemment sur le corps de son adversaire, exactement comme ce dernier. Heureusement pour le jeune homme, son épaule était protégé par une épaulière, et il ne fut pas blessé mortellement… Ce qui ne fut pas le cas pour le pauvre mort-vivant qui tomba à terre, le cou à moitié dévoré.

« Hinhinhin… Sa chair putride était exquise… »

Un morceau de viande tomba de sa bouche, et du sang noirci par le temps coula de ses lèvres ; son regard était mauvais, à tel point qu’il avait dévoré un zombi. Mais, maintenant qu’il avait fait cette expérience, le reste des personnes ici présentes ne l’intéressaient plus.

« L’imagination ? Très bien… Commençons… »

Levant sa main, le jeune homme ouvrit la bouche, et prononça des paroles, qui restèrent néanmoins incompréhensible, elles semblaient venir de l’esprit d’un fou. Pourtant, un nuage noir vint alors se placer au dessus de lui, et des croassements se firent entendre. L’instant d’après, la masse nuageuse s’était dispersée en centaines de corbeaux, tous aux yeux rouges.
Et, en abaissant sa main, Dun donna l’ordre aux oiseaux d’attaquer… Un oiseau, ce n’est rien, dix, non plus, mais quand tout une nuée est présente, cela peut devenir bien pire qu’une tempête. En effet, tous les volatiles se ruèrent sur les mort-vivants, et commencèrent à déchiqueter leurs chairs, pour ne laisser que les os, à moitié brisé. Ceci fait, chaque corbeau disparu dans une nuée noire.

« De simples oiseaux nécessitent beaucoup moins de difficultés à être invoqués, fais attention, ton imagination ne doit pas être épuisée avant la fin du duel, héhé… Mettons un peu de piquent veux-tu ? »

A peine ces mots furent-ils prononcés que la plaine de neige, jusqu’ici calme et silencieuse, se transforma en gigantesque Toundra. La lune qu’on voyait fort bien jusqu’ici fut elle aussi cachée, et plus personne ne pouvait voir l’autre. Malgré tout cela, le zombi que Dun avait dévoré en parti, l’avait blessé lui aussi, et son épaule était maintenant à moitié déchiquetée, le sang coulant abondamment le long de son bras inerte.

*Tch…*

Plus il le combattait, plus Dun semblait contraire à tout les humains que Zangetsu avait connu. Il était allé jusqu'à dévorer un zombi. Même lui ne l'aurait pas fait. Lorsque les corbeaux fondirent sur lui, il détruisit les plus téméraires qui osaient voler prés de lui.

*Il a raison. Je dois aller au plus simple. Vite, quelque chose de simple....oui ca devrais convenir! Et au moins, il n'en mangera pas! Le feu de Balthazar!

Il étendit le bras au dessus du sol et une immense fontaine de feu en jaillit. Zangetsu la fit jaillir de plus en plus haut et rapidement, aussi vite qu'il le put, espérant que l'attaque aurait plus d'effet mais sachant que, le feu n'était pas son élément, ca l'affaiblirait...

Dun s’attendait à beaucoup de choses venant de Zangetsu, mais certainement pas à une telle démonstration de pouvoirs. Restant quelques secondes admiratif, il se ressaisit bien vite et chercha à trouver une solution à cette fontaine. Son bras lui faisait toujours mal, et le jeune homme ne comptait pas se laisser blesser une seconde fois. Tendant ses mains vers l’avant, il cria à Zangetsu, à travers le vent :

« Crois-tu réellement qu’une simple fontaine de feu, même s’ils venaient des enfers, puisse contrer une tempête entière de neige ?! »

Soudain, le temps s’arrêta, et tout se figea devant les hommes… Pourtant, doucement, tout doucement, le vent se remit à souffler, mais cette fois-ci en convergeant vers un point : La colonne de feu. En effet, toutes les bourrasques et la neige se concentrèrent autour de celle-ci et formèrent un axe de tornade, de plus en plus forte. Tant et si bien qu’elle finit par faire quelque chose d’improbable dans la réalité, mais réalisable dans l’imagination : Le feu lui-même finit par geler.
Bien vite, il ne resta qu’un pilier de glace de la forme d’une flamme de plusieurs mètres de haut. La tempête, elle, avait disparu en même temps que l’aboutissement de cette technique, et Dun voyait à nouveau Zangetsu. Il s’approche alors de lui, et s’arrêta à quelques mètres.
Et, du sang qui lui coulait le long du bras, le jeune homme en lança sur le visage de son adversaire.

« Je suis blessé, mais pas toi, tu as donc un avantage incontestable… Désire-tu continuer à combattre ? »

Montrant toutes ses dents en parlant, son visage éclairé par l’extase qu’il éprouvait alors qu’il posait la question à Zangetsu. Il s’était cette fois, placé devant le démon, sans protection apparente et toute garde ouverte, avec le seul ‘plic-ploc’ du sang qui s’écoulait sur le sol.

Si les pouvoirs d'invocation de Zangetsu pouvaient en surprendre beaucoup, c'est lui qui fut abasourdit par la puissance du sort qui avait réussi à geler le feu qui, d'après la légende, sortait de la bouche du dieu de la flamme lui même. Néammoins, il faillit régretter son geste quand le sang toucha la peau du démon, il sembla qu'il avait l'instint de survis qui lui disait de prendre TOUT le sang. Il se contint malgrès tout et répondit à sa question avec une voix qui n'avait plus rien de doucereux.

La seule chose qui m'importe, c'est qui est tu? Est tu vraiment Dun ou une partie de lui? Réponds et j'arrète le combat.

Dun resta immobile un instant, et pendant quelques secondes, on pouvait lire une intense tristesse sur son visage. Bien vite, cette expression disparut, mais Dun le reconnut lui-même, il était triste… Pas triste de devoir se battre, ou devoir cacher quelque chose à Zangetsu, mais triste de devoir le tuer si on en arrivait à un point de non-retour. Pourtant, c’était aussi celui qui lui plaisir, et qui le faisait jubiler. Cette tension qui séparait deux situations, qui faisait qu’on pouvait passer du paradis à l’enfer, c’était merveilleux !
Néanmoins, il finit par répondre tout simplement au jeune homme.

« Je suis moi, et juste moi. Tu sembles penser qu’il y a deux personnalités qui co-existent en mon corps ; mais c’est faux, je ne suis pas un de ces… schizophrènes psychopathes. Mais je suis las de m’expliquer, mieux vaut te le montrer… »

Et, tout en levant sa main, Dun prononça une incantation.

« Je suppose que tu ne le sais pas… Mais je n’utilise pas votre magie, à vous les démons et autres créatures, qui utilisez les éléments. Je préfère utiliser... mon sang. »

A cet instant, le Chancelier se dit que Zangetsu avait déjà dû comprendre : Le fait qu’il soit blessé n’était donc pas un désavantage, mais un avantage, puisqu’il pouvait utiliser son sang. De plus, quand il en avait jeté sur le Garde, ce n’était pas un caprice ou une humiliation de sa part, c’était juste pour préparer son coup. Dès le début, il voulait que cela se passe ainsi.
Il était le seul à utiliser cette forme de magie, pour une raison très simple, c’était lui qui l’avait inventé. Pour cela, le jeune homme avait dû renoncer à son affinité avec le Vent et perdit son élément, mais qu’importe ? La Magie Ancestrale était beaucoup plus intéressante.

« Le sang est la signature de l’être qui est en moi, si je n’étais pas le seul maître de mon corps, je ne pourrais pas l’utiliser. »

Dès lors, des pics de sang se formèrent sur l’épaule de son adversaire, qui lacérèrent cette dernière. Fort heureusement, tout ceci se déroulait dans un esprit, et n’avait aucune répercussion dans la réalité, ce qui voulait dire que les corps physiques de Dun et de Zangetsu n’avaient rien à craindre.
Pourtant, le Chancelier sourit alors mesquinement et s’adressa à Zangetsu.

« Hin hin… Alors, convaincu ? Es-tu déçu d’apprendre que je ne suis pas un être gentil et doux combattant une personnalité mauvaise ? »