La Dixième étape de l'Archerie-Le rapport de cause à effet

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Dun Loireag Dragmire


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Des pas qui raisonnent, un homme qui marche silencieusement dans l’obscurité, suivit d’une autre personne. Ces deux hommes ne se parlent pas, car ce n’est pas nécessaire et il ne se dégage d’eux aucun sentiment de sympathie. Fort heureusement à cette heure tardive, les seules personnes à encore être dans les couloirs sont les jeunes servantes du palais, et même en apercevant Dun en compagnies d’un inconnu, elles ne s’inquiètent pas. Le jeune homme n’a en effet jamais été cruel avec elles comme l’étaient les nobles. Et alors que certains arrachaient les yeux de servantes ayant fait une erreur, le jeune Prince ne voulait même pas qu’elles l’aident à s’habiller sans doute par embarras. C’est pourquoi il pouvait fréquemment s’éclipser discrètement du château sans être inquiété car elles le couvraient toujours. De plus, il ramenait à chaque fois des friandises de ses escapades, ce qui lui garantissait de toujours avoir des personnes pour lui dire si la voie était libre dans ces moments-là.
Et c’est pourquoi aujourd’hui, alors qu’il n’était pas supposé être présent, Folon pouvait maintenant marcher sans inquiétude dans ces couloirs. Le Huitième avait en effet été emmené ici par Dun, celui-ci lui ayant demandé de le suivre afin de lui faire une proposition.


« Ça y est… Nous y sommes. »

Cognant à la porte, une jeune femme vint rapidement ouvrir cette dernière après s’être assuré de l’identité des visiteurs par la fente. Dun s’était alors empressé d’entrer en faisant signe au Mage de le suivre. Là, ils entrèrent dans une pièce où des hommes et des femmes étaient à table pour manger leur repas du soir. Il régnait dans ce lieu une atmosphère de détente qui se manifestait par les rires chaleureux des personnes alors que l’une d’entre elles racontait les derniers potins de la ville.
Silencieusement, Dun alla s’asseoir en bout de table, et prit une assiette dans laquelle il versa une lampée de soupe à l’oignon. Prenant du pain et s’asseyant, le jeune homme commenta ce geste :


« Je n’aime pas manger lors des repas royaux, mais lorsqu’on y manque un repas, nous n’avons plus le droit de manger jusqu’à la fois suivante. Donc je viens ici lorsque je n’ai pas pu rentrer à temps… Ils sont tous gentils, ne t’en fais pas. Cette pièce est faite pour les serviteurs, et personne -pas même les Gardes- n’y entrent. »

Le mot d’ordre était lâché, en effet si les Gardes ne venaient pas ici, cela voulait dire qu’ils pourraient parler tranquillement. Cette pièce était sans doute l’un des derniers refuges que le Mage-Guerrier avait de ses rôles de Prince et de Chancelier. C’était la première fois depuis une éternité que Dun n’avait pas affichée une expression de douceur sur son visage, et lui-même avait oublié ce qu’était se détendre pendant une soirée. Et, alors qu’il avait commencé à manger de sa soupe, et que des personnes entraient en le donnant une tape dans le dos. L’ex-voyageur parla entre deux toussotements:

« E-Eh bien! *tousse* Je ne t’ai pas fait venir ici pour manger de la soupe avec moi, ne t’inquiète pas. En réalité *tousse*, j’ai besoin de toi pour accomplir une tâche, et tu es le seul du groupe à avoir les compétences pour cela. Bien sûr, cela ne serait pas gratuit ne t’en fais pas… »

Plongeant la main dans sa sacoche qu’il avait posé à côté de lui, le jeune homme en sortit alors un parchemin qu’il tendit à Folon en murmurant ‘Ceci est une avance…’. On pouvait alors voir sur ce dernier un dessin d’un jeune homme aux allures sombres et dont le nom était écrit à côté : « Oswald le ténébreux ». Et dès que ce dernier fut montré au grand jour, on put entendre dans toute la pièce des :

« Kyaaaaah, une estampe d’Oswald! J’en voudrais une, quelle chance…! »

… Et oui, cet homme semblait avoir un très grand succès parmi les jeunes filles de notre époque…

[Prochaine rep réservée à Folon ^^]


Ygdrassyl


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Il était tard ce soir-là, et il faisait sombre, très sombre. Les nuages masquaient l'éclat des astres et même la lueur douceâtre de la Lune. Ne s'étant pas attardés au dehors, Dun et Folon marchaient à l'intérieur du palais. Les couloirs étaient interminables, et chaque fois plus majestueux et luxueux que les précédents. Folon, bien que naturellement décontracté, ne pouvait s'empêcher d'être légèrement anxieux. Les couloirs étaient certes vides mais celà n'empêchait pas un garde où même un Chancelier de se promener dans les parages...Et Folon n'avait pas à pénétrer dans le château, même s'il était accompagné par le Prince. Essayant d'enfouir son stress, Folon s'occupait l'esprit à estimer un prix à tous les bibelots de vâleur qu'il voyait dans le palais. Si le mage guerrier ne l'accompagnait pas, il se serait volontiers servi. Après plusieurs minutes de marches silencieuses, le Prince s'arrêta, frappa à une porte et attendit. Quelques secondes plus tard, une sorte de fente s'ouvrit dans la porte et deux yeux de jeune femme apparurent dans l'ouverture. Apparemment, elle était chargée de vérifier qui voulait entrer. Elle avait du reconnaître Dun car après avoir refermé la petite trappe, elle ouvrit immédiatement la porte.

Les deux hommes entrèrent, et Folon fut soulagé de voir que la jeune femme ne réagissait pas et qu'elle devait avoir l'habitude de recevoir des invités du Prince. Si le château était majestueux, sombre et vide à en être inquiétant, ce n'était pas le cas de cette petite pièce. Lumière orangée, feu ronronnant dans la cheminée, soupière remplie de soupe à l'oignon, cet endroit respirait la convivialité. Folon se sentait dans son élément ici, en effet, la bienséance n'était guère son fort, même s'il savait s'y prendre lorsqu'il était obligé de passer par là. Rassuré par les dires de Dun qui lui assuraient que personne, ni même un garde ne viendrait les déranger, Folon poussa un soupir de soulagement. Tous deux s'approchèrent de la table et le mage guerrier s'assit à une chaise avant de se servir un bol de l'appétissante soupe d'oignon. Il avait l'air détendu et relaxé. Reniflant avec envie les douces vapeurs du potage, Folon s'assit à son tour sur une chaise à proximité. Folon promena son regard autour de la pièce: tout le monde s'amusait, riait de bon coeur, mangeait, se réchauffait auprès du feu, somnolait dans des fauteuils...Un cadre presque idyllique.

Dun semblait apprécié ici car plusieurs personnes entrèrent en lui tapotant le dos. Après avoir avalé quelques gorgées de soupe, Dun s'adressa à Folon tout en farfouillant dans sa sacoche. Apparemment, il avait une sorte de mission pour le Huitième et -le coeur du Sheikah fit un bond- il serait récompensé semblait-il. Avec un sourire aux lèvres il lui tendit un parchemin en murmurant "Ceci est une avance...".Ignorant les cris et autres exclamations des servantes, Folon observa le dessin. Il représentait un guerrier en armure noire, aux allures ténébreuses, qui arborait un air fier. Il avait un charme évidemment. Son nom était annoté à côté: "Oswald le ténébreux." Jetant un regard inquisiteur à Dun, il prit enfin la parole.


"Hem...Joli dessin, vraiment...Oswald le ténébreux? Qui est-ce? A le voir on dirait un serviteur du seigneur du malin. Il roula le parchemin dans sa main avant de continuer. Cette oeuvre à une valeur marchande alors? Comme c'est censé être une avance? S'arrêtant pour reprendre son souffle, il ne laissa néanmoins pas le temps au Prince pour répondre car il reprit aussitôt. Mais...Parles moi plutôt de cette tâche que tu voudrais que j'accomplisse? En attendant, pourrais-je prendre un bol de cette soupe...? Mon ventre crie famine." Termina t'il, l'air un peu gêné.


Dun Loireag Dragmire


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Une petite troupe de filles s’étaient rassemblé autour des deux hommes, mais hélas, le bout de papier que tenait Folon semblait être au centre de leur attention; bien plus que ce dernier et Dun en tout cas… Poussant un soupir en regrettant de ne pas être ce dessin, le jeune Prince vit la mine interloquée du Mage qui regardait son estampe. Posant son visage sur sa main, le jeune homme tourna la tête en poussant un soupir. Des ‘kyaahs’ et des ‘il est si beauuu’ venait d’ici et là alors que le portrait était au centre de toutes les admirations. C’est alors qu’il dévoila l’horrible vérité de cette œuvre:

« On pourrait croire en effet que c’est un serviteur du malin.. Mais c’est un acteur, ses pièces de théâtre sont toujours complètement réservées trois mois à l’avance, bref, c’est l’idole du moment. Quant à son utilisation, regarde plutôt par là… »

Et aux femmes qui voulaient tous ce dessin, les hommes aussi s’étaient levé tout en sortant des rubis de leurs manches. Non pas qu’ils cherchaient à avoir un souvenir de ce beau gosse, mais plutôt qu’ils se feraient une joie de brûler ce papier en ricanant devant les filles. Eh oui, la jalousie était une des plus belles choses au monde… Faisant un petit rire amusé, le jeune Prince était heureux de pouvoir ce genre d’instants pleins de vie. Quoiqu’il arrive, les femmes iraient tout de même aux côté de leurs amours ce soir, et ces derniers feraient tout d’abord semblant de bouder jusqu’à ce que les caresses de ces dernières fassent craquer leurs cœurs.
Retournant la tête, et servant un bol de soupe à Folon qui disait avoir faim, Dun resta silencieux pendant toute la durée du repas, comme s’il ne voulait pas parler de la mission qu’il comptait lui donner ici. En effet, ce n’était juste qu’une halte afin de se restaurer, et dès que le Mage eut fini de manger, le jeune Prince se releva pour se diriger vers la sortie. Ainsi, après avoir fait un « au revoir » de la main à tout le monde, il emmena le Huitième dans une pièce que lui seul connaissait : Sa chambre d‘étude.
Cette dernière était bien digne d’un Chancelier des Sciences et des Magies, avec des parchemins ou des notes concernant des sorts à breveter. On pouvait même voir une carte postale sur le sol avec écrit dessus :


« Bisous de Termina, je suis ton plus grand fan!
-Kunotso »


Laissons cela de côté toutefois… Et, Dun se dirigea vers son bureau d’où il prit un paquet qui l’avait accompagné durant de nombreux mois depuis son arrivée à Hyrule. Retirant le tissu qui l’entourait, le jeune homme révéla bientôt ce que contenait le colis : Une dague brillant des couleurs de l’arc-en-ciel. La lame était légèrement déformée, et ne semblait pas assez aiguisée pour blesser une personne, mais le l’ex-Chancelier s’empressa d’en parler.

« Cette dague d’Azeroth a été interdite à la vente à Hyrule par le Chancelier qui m‘a précédé, mais il semblait en conserver un exemplaire comme échantillon. Tu ne pourras jamais tuer ou blesser une personne avec, mais elle a une grande valeur marchande. De plus, si elle ne peut blesser les hommes, sa lame peut par contre briser les sorts de l’élément opposé de son propriétaire. »

En effet, si une personne était de l’élément lumière par exemple, une malédiction des ténèbres pouvait être annihilée grâce à cette dague. Toutefois, il fallait bien préciser qu’elle le ‘pouvait’ juste, car le reste dépendait totalement de la puissance magique de son utilisateur qui serait de toute façon épuisé. Et, après avoir exhibé quelques secondes cette lame, Dun la recouvrit à nouveau avec le tissu qui l’avait enveloppé jusque là pour continuer son discours.


« Pour ce que j’aimerais que tu fasses… Sommairement, cela revient à effectuer une greffe d’un œil après avoir arraché l’un des miens. Cette opération est impossible à réaliser à l’aide de la Science, il me faut l’aide de la magie. Et le seul Mage du groupe à part moi… c’est toi. »

Ainsi, les conditions étaient révélées, le but aussi, ainsi que les causes. Toutes les pièces avaient été présentées, et c’était maintenant à Folon de décider. Il fallait pourtant encore préciser une chose.

« Toutefois, aucune magie élémentaire ne permet de le faire. C’est pourquoi, dans le cas d’une réponse positive, je t’enseignerai à utiliser un sort qui sera inutile en combat mais plus que nécessaire pour les soins sur un champ de bataille. »


Ygdrassyl


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Folon était déçu. Bien que ça ne soit qu'une avance, il espérait quelque chose de plus rare. Il espérait secrètement que la récompense finale ne serait pas un agrandissement de cet Appolon ténébreux. Mais alors qu'il poussait un soupir de mécontentement, un cri aigu se fit entendre plus que les autres. Mais qu'avaient donc ces femmes à crier? Il se retourna et s'aperçut que toutes les femmes avaient les yeux rivés sur le papier et que les hommes sortaient leurs bourses. Ne comprenant pas la raison de cette euphorie si soudaine, il se tourna vers le Prince qui lui expliqua qui était l'homme. Un acteur en somme? Et apparemment très apprécié...Et alors qu'il regardait attentivement l'image, un souvenir flou d'une personne sortant de scène lui revint. Elle était vêtue comme Oswald. Il se souvenait aussi vaguement des cris de quelques femmes en furie: "OSWAAAALD! NE PARS PAS! TU ES PRESQUE AUSSI FORT QUE KUNOTSOOO!". Sans pouvoir se l'expliquer, le Sheikah sourit. C'était comme si il avait été ce Kunotso dans une autre vie. Sur cette pensée réconfortante, il se leva, roula l'esquisse de l'acteur dans sa sacoche avant de suivre Dun hors de la salle.

Ils parcoururent encore quelques couloirs avant d'entrer dans une pièce au caractère plus intime. Il y avait plusieurs étagères remplies de livres et de parchemins, ainsi qu'un grand bureau pour travailler. Apparemment, comme Folon s'en doutait, le mage guerrier était quelqu'un qui aimait se cultiver, c'était le genre de personnes que le mage élémentariste appréciait tout particulièrement. En passant dans la chambre, il aperçut une carte postale sur le sol, avec un message d'un admirateur, un certain Kunotso. En esquissant un sourire, le Sheikah se pencha pour mieux distinguer l'écriture. Avec une joie inexplicable, il sut que ce n'était pas la même écriture que le Kunotso dont il avait entendu parlé, celui-ci était un autre. Enfin, après avoir chassé de sa tête ces douces pensées, il s'approcha du bureau du Prince ou celui-ci était affairé à chercher quelque chose. Il s'empara d'une dague aux lignes courbées et qui reflétait les couleurs de l'Arc-en-ciel. Elle n'avait pas l'air assez aiguisée pour blesser ne serait-ce qu'une souris. Sans attendre, Dun fournit quelques explications.

Cette dague avait été interdite par le prédécesseur du mage. Celle-ci était donc l'unique exemplaire restant...Et déjà que sa valeur marchande devait être phénoménale, une autre qualité attira encore plus l'oeil avisé de Folon. Elle avait le pouvoir de briser n'importe quel enchantement contraire à l'élément de son porteur...Les portes du temple du feu lui seraient désormais ouvertes sans aucunes craintes. Essayant de dissimuler sa joie, il reporta son attention sur Dun qui lui exposait sa future mission.


« Pour ce que j’aimerais que tu fasses… Sommairement, cela revient à effectuer une greffe d’un œil après avoir arraché l’un des miens. Cette opération est impossible à réaliser à l’aide de la Science, il me faut l’aide de la magie. Et le seul Mage du groupe à part moi… c’est toi. »


Une greffe de l'oeil...? Voilà qui était pour le moins étrange. Mais il se tut jusqu'à ce que Dun ait fini. Apparemment, le seul moyen de réaliser cette opération était de conférer au Sheikah le pouvoir d'utiliser -son coeur fit un bond dans sa poitrine- un don magique ancestrale. La magie ancestrale était très puissante et même si ce n'était qu'en sort de soin, connaître celà était toujours utile. Lorsque enfin le Dixième de l'ordre eut fini, Folon prit la parole.

"Hum...J'accepte. A deux conditions seulement. Précisa t'il d'une voix assurée. Premièrement, je veux être déchargé de toutes responsabilités en cas de problème...Au cas ou les choses tourneraient mal, car je ne peux rien promette...Deuxièmement...Pourquoi une greffe de l'oeil?"


Dun Loireag Dragmire


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« Folon… »

Après que le mage ait annoncé ses deux conditions, Dun était resté muet la tête baissée, comme s’il cherchait la meilleure formulation pour lui transmettre exactement ses idées. C’est d’ailleurs en posant la main sur son épaule que le Prince avait prit la parole, avec un sourire narquois sur le visage.

« En cas de problème, tu n’as rien à craindre… N’as-tu toujours pas compris? Officiellement, nous ne nous connaissons pas, tu ne m’as jamais vu, et je ne sais pas qui tu es. C’est aussi simple que ça, ne t’en fais pas pour ce genre de détails. De plus, si tu suis à la lettre tout ce que je vais te dire, tout se passera bien. »

En effet, les chances de réussites de l’opération étaient basses pour le moment, mais Dun allait faire en sorte d’augmenter ces dernières. C’est pourquoi il avait ouvert la porte en adressant un ‘on y va’ à celui à qui il avait confié une mission. Ainsi, tout aussi silencieusement que lorsqu’ils avaient pénétré au château, les deux hommes se dirigèrent vers le jardin intérieur. Personne le les y dérangeraient, puisque les gardes devaient s’occuper des intrus, et non des employés. De plus, il s’agissait des jardin royaux et peu de personnes pouvaient y avoir accès. Ainsi, s’arrêtant au milieu des orangers, Dun repensa à la première fois où il y avait conduit Zelda. Cette fois-là, il lui avait offert une orange coupée à l’aide de la dague d’Azeroth, et son esprit était toutefois aussi torturé qu’avant. Faisant un sourire mauvais, le jeune homme se dit qu’il n’avait pas changé depuis…

« Bien, je vais répondre à ta seconde question. Pour cela, je dois te montrer ma réelle façon de combattre. Mais… tu as tout intérêt à ne jamais le répéter. »

Sa voix s’était faite dure et tranchante, pour indiquer qu’il ne plaisantait pas du tout. Si jamais Folon venait à ne pas garder ce secret, non seulement la Nonne le pourchasserait pour trahison, mais Dun le réduirait au silence. Et, en étendant ses mains le long de son corps le jeune Prince se tût pour se concentrer. Et, doucement, tout doucement, le vent qui soufflait jusque là s’arrêta de souffler, pourtant, les feuilles des arbres continuaient à bruisser comme s’il n’avait jamais disparu. Et en murmurant des paroles inaudibles pour une oreille humaine, le jardin se teinta soudainement de rouge.
Les arbres se flétrirent, l’herbe devenait sec, les fruits tombèrent des branches et explosaient en touchant le sol en répandant leur jus sur ce dernier. Toutefois, l’instant d’après, un vent parcouru cet endroit, et les arbres retrouvèrent leur vigueur, les fleurs apparaissaient de partout… Pire, il faisait même jour! Mais tout autour du jardin, la nuit était toujours souveraine, et l’heure n’était pas altérée : Si l’on devait donner une image à ce phénomène, ça aurait été que le jardin était devenu un nouveau monde à part entière. Par ailleurs, l’instigateur de ce phénomène, Dun, prit ensuite la parole même s’il semblait avoir du mal à respirer.


« Sais-tu… ce que sont les illusions? Il s’agit d’informations que l’on envoie directement au cerveau d’une personne, pour altérer ses 5 sens. Ainsi, elle peut croire qu’un dragon cherche à l’attaquer alors qu’il s’agit en fait d’un simple lièvre.
… Mais ce n’est pas le cas ici. Ce que tu as sous les yeux existe bel et bien, on pourrait dire qu’une nouvelle réalité est venue écraser la première. D’autres personnes dans des pays lointains sont devenus maîtres dans cette compétence, et je suis loin d’égaler leur niveau.. S’ils venaient à Hyrule, même le Seigneur Ganondorf ne pourrait rien contre eux; pourtant, ces mêmes personnes se fichent bien d’un pouvoir comme celui de la Triforce. »

En effet, le champ d’action de Dun se limitait à celui du petit bout de verdure qui l’entourait, alors que ceux dont il avait parlé pouvaient altérer la réalité et faire apparaître un château en ruine à la place de l’actuel s’ils le désiraient. Néanmoins, cette petite démonstration sur le jardin ne devait pas bien impressionner, et elle serait sûrement plus utile à un jardinier qu’à un Mage. C’est pourquoi, en tendant le bras l’ex-Chancelier montra l’avantage d’utiliser une telle compétence s’il le fallait. A l’instant où il le fit, un brin d’herbe, un insignifiant petit brin d’herbe qui se trouvait à son pied commença alors à grandir jusqu’à se déposer dans sa paume… sous la forme de l’épée de légende, l’arme du Héros du Temps.
Ce n’était pas une copie, il s’agissait bien de l’épée que maniait Link, pourtant une telle aberration ne pouvait exister à Hyrule… Seulement voilà, cet endroit n’était pas Hyrule, il s’agissait d’un monde à part entière. Le peuple d’un pays oriental appelait ce phénomène « Koryu Kekkaï ». Mais l’instant où il brandit la lame, le jeune homme toussa et cracha un peu de sang. Cela eut pour effet de faire apparaître des fissures sur ce qui les entouraient, et quelques secondes plus tard, la nouvelle réalité avait volé en éclat pour faire apparaître l’ancienne. Tout était de nouveau là : Les orangers, la nuit, et la lune brillant dans le ciel.


« Comme je l’ai dit, je maîtrise très mal cette sorcellerie, je ne suis pas capable de la maintenir plus de quelques minutes. »

Reprenant son souffle pendant d’interminables secondes où il était plus que vulnérable, Dun finit par se relever en essuyant vaguement le filet de sang qui avait débordé de sa bouche. Il sortit alors la dague d’Azeroth et se coupa légèrement le doigt, pour utiliser son fluide vital. Comme contre Earwën, le Prince modela son sang pour en faire un arc pourpre, et une flèche suivit bientôt la réalisation de ce dernier. Ceci fait, le Dixième désigna un oranger à l’autre bout du jardin en guise de cible, et parla à Folon.

« Bien… Tu as vu l’effet que cela peut avoir sur un espace complet, maintenant, comprends qu’on peut aussi appliquer ce phénomène sur une simple arme. Dis-moi, connais-tu les 10 étapes de l’archerie? Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave mais observe bien, je ne les répèterai pas deux fois. »

Ainsi, Dun commença à décrire les étapes tout en les montrant en pratique à l’aide de son arme : la position, la prise de corde, la main d’arc, le bras d’arc, l’armement d’arc, le point d’ancrage, la position de tir, la visée, le lâcher, et…la fin du tir. En arrivant à la fin de cette démonstration, Dun avait alors tiré une flèche qui s’était fichée dans le tronc de l’arbre situé tout au fond. Habituellement, la fin du tir est le fait que l’ont doit fixer sa flèche jusqu’à ce qu’elle ait atteint sa cible pour s’assurer du coup que l’on porte. Mais pour le jeune Prince, c’est une toute autre histoire, histoire qu’il s’empresse d’enseigner à Folon par ailleurs.

« La dixième étape représente ce dont un être ne peut s’affranchir : la cause et la conséquence. Je m’explique, ici la cause est le fait que j’ai tiré une flèche, et la conséquence est que cette dernière se soit fichée dans l’arbre.
Mais maintenant… Que se passe-t-il si j’inverse ce rapport de force? Si la cause est la flèche plantée dans la cible et la conséquence le fait que j’ai décoché cette derrière? »

C’était bien sûr une chose impossible dans ce monde. Quoiqu’il arrive, les causes et les conséquences resteraient toujours ce qu’elles sont. … Mais Dun ne venait-t-il pas de montrer qu’on pouvait créer d’autres réalités? Sentant que Folon comprenait à présent le lien entre ces deux techniques, le Mage-Guerrier recommença sa démonstration en faisant fi de la dixième étape. Pour cela il créa un monde qui se limitait à son arc et à sa flèche, où le rapport de cause à effet était inversé.
Et c’est alors qu’en l’espace d’une fraction de seconde, la flèche était maintenant à l’autre bout du jardin, alors que Dun n’avait toujours pas décoché cette dernière. C’est en le faisant qu’il montra du doigt l’endroit où l’arme s’était encastrée. On pouvait alors voir que la flèche n’avait pas atteint le tronc, mais s’était plantée dans le mur situé à côté de celui-ci, et c’est en restant sur ce fait que Dun donna l’explication finale :


« Hélas, il est extrêmement dur de concevoir l’idée que la flèche a atteint sa cible avant de l’avoir décoché. Il faut l’avoir visualisé dans ses moindres détails, définie sa structure et sa composition… Bref, je ne suis pas dans la mesure de le faire. A vrai dire, elle aurait très bien pu se ficher dans ton crâne… Et c’est pour cela que j’ai besoin d’un œil qui me permettra de le visualiser. »


Ygdrassyl


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Folon s'attendait à ce que Dun accepte, mais ce fut tout de même un soulagement de l'entendre dire qu'il n'aurait aucune part de responsabilité, et après tout c'était logique, officiellement, ils ne s'étaient jamais rencontrés, officieusement, c'était une autre histoire. Il se passa quelques secondes avant que Dun ne se lève, ouvre une porte, et invite le Sheikah à le suivre d'un geste de main accompagné d'un "On y va". Ils arrivèrent dans une petite cour intérieure charmante. Folon ne l'avait jamais vue, elle était sans doutes réservée à la princesse et à ces intimes. Il y avait plusieurs allées entourées par des parterres de fleurs, d'herbe et surtout, des orangers un peu partout. Les feuilles bruissaient agréablement grâce au vent. Le mage de glace ferma les yeux quelques secondes et prit une profonde respiration: c'était le lieu idéal pour la quiétude et l'apaisement.

Enfin, lorsque les deux compagnons furent arrivés au centre du jardin, le Prince s'arrêta et commença à parler; le moment de l'explication était enfin arrivé et Folon brûlait d'impatience. Apparemment, Dun allait lui montrer sa réelle façon de combattre...Pourtant Folon l'avait déjà vu se battre? Il l'avait même défié au marché lors de l'attaque du Seigneur du Malin. Mais le Sheikah se tut, observant le Dixième de l'ordre avec intérêt. Il avait les paupières fermées, et les bras le long du corps, l'expression de son visage montrait qu'il se concentrait intensément. Et peu à peu, le Huitième de l'ordre commença à percevoir les changements. Le vent s'arrêtait de souffler progressivement et il semblait que l'herbe jaunissait, comme si elle était desséchée. Et il avait raison, car bientôt, ce fut tout le jardin qui commença à perdre de sa vitalité et à se dessécher, à tel point que les fruits s'écrasaient lourdement sur le sol. La peur augmentait en Folon...Et si c'était un piège? Si lui même allait commencer à se dessécher à son tour? Il avait descendu la main, prêt à utiliser son bâton au moindre signe de faiblesse de sa part, mais il n'eut pas besoin de faire quoi que ce soit, car bientôt, les plantes, les arbres, les fleurs, tout repoussa instantanément, et encore plus beau qu'avant, pire il faisait même jour! Alors que la Lune luisait toujours au milieu du ciel assombri par les nuages. Et alors que le Sheikah était totalement désorienté, Dun ouvrit les yeux, et s'expliqua. Il s'agissait donc d'une autre méthode que la technique illusoire? Une autre réalité qui écrasait la première et dont les lois de la physique changeaient? Voilà qui était intéressant, les possibilités semblaient infinies...

Et le Prince le démontra en changeant un brin d'herbe en l'épée de légende, l'épée du héros du temps. Chose impossible en la normale, car cette épée était unique...Dans Hyrule. Mais si le mage de glace avait tout bien assimilé, ils se trouvaient dans une sorte de dimension parallèle. Alors qu'il réfléchissait à toute vitesse, Dun toussota et cracha du sang, ce qui eut pour effet de faire apparaître des fissures un peu partout...Et la "nouvelle réalité" explosa. D'après les dires du Dixième, il maîtrisait très mal cette forme de magie...Et était loin d'égaler d'autres mages du même genre. Mais les explications ne s'arrêtèrent pas là. Le Prince avait sorti la dague d'Aezeroth et se coupait le doigt de façon à pouvoir modeler un arc et une flèche avec son propre sang. Il tendit la corde de son arme, et décocha une flèche qui alla se ficher dans un tronc d'arbre au loin.


« La dixième étape représente ce dont un être ne peut s’affranchir : la cause et la conséquence. Je m’explique, ici la cause est le fait que j’ai tiré une flèche, et la conséquence est que cette dernière se soit fichée dans l’arbre.
Mais maintenant… Que se passe-t-il si j’inverse ce rapport de force? Si la cause est la flèche plantée dans la cible et la conséquence le fait que j’ai décoché cette derrière? »


S'en suivit une autre démonstration. Si la cause est la flèche plantée et la conséquence le fait qu'il ait décochée cette dernière? Mais alors cela voudrait dire que...Mais le Sheikah n'eut pas le temps de terminer son raisonnement car il s'aperçut que sans avoir bougé le petit doigt, la flèche était allée se planter dans un mur, près de l'arbre. La bouche grande ouverte, le Huitième était impressionné. Et son envie de maîtriser cette magie ne baissa pas, même lorsque le Prince lui apprit que cette flèche aurait pu se retrouver fichée dans son crâne. Enfin, Dun arriva à ce qu'il voulait: un nouvel oeil pour mieux maîtriser cette magie ancestrale. Sans dire un seul mot, le Sheikah lui tourna le dos et s'avança vers la flèche. Il la touche du bout des doigts et la retira d'un coup sec. Elle était bien réelle... Il la laissa tomber au sol et revint vers le mage guerrier sans dire un seul mot. Enfin lorsqu'il fut à quelques mètres seulement, il ouvrit la bouche.

"Alors...Pour te greffer cet oeil, je devrais avoir recours à cette magie? Je pourrais maîtriser tout ça...? Et faire apparaître une autre réalité moi aussi? Et une chose...Cet oeil...Comment faire pour te greffer un oeil de cette nature? Je n'ai jamais rien entendu qui puisse aider pour une magie comme celle-là..."

Sur ces mots, il se massa la crâne et ferma les yeux. Une envie féroce de mordre Dun était de nouveau apparue. Une envie de lui prendre son savoir et de le retourner contre lui, et de le faire payer. Payer? Mais de quoi? Folon ne le savait pas il, fallait qu'il paye, c'était tout. Et tout à coup, il eut comme l'impression que quelque chose dans son dos le soulevait dans les airs...Des ailes? Il passa rapidement une main dans son dos et tout s'arrêta, plus de mal de crâne, plus de sensation bizarre dans le dos...Et le Sheikah conclut à un rêve, mais il était tout de même étrange que ces rêves se précisent chaque fois plus...


Dun Loireag Dragmire


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Apparemment, Dun avait fait mouche. Car s’il avait sentit des intentions hostiles provenant du Mage quelques secondes auparavant comme s’il était prêt à combattre, mais celui-ci n’en tint plus les instants suivants la démonstration du jeune Prince. Quelques minutes passèrent alors pendant que le jeune homme essayait de reprendre des forces, et que Folon parlait. Apparemment, celui-ci voulait savoir si lui aussi pourrait avoir le contrôle de cette magie. Cela signifiait bien sûr qu’il demandait à Dun de transmettre les secrets de son art. Pourtant ce dernier ne répondit pas tout de suite, laissant un silence glacial s’installer… Ce n’était pas qu’il voulait créer ce genre d’atmosphère, c’était qu’il semblait réfléchir sérieusement à la question.
Mais, alors que la décision semblait prise, l’ex-Chancelier releva les yeux pour fixer le Huitième d’un regard déterminé, montrant qu’il ne reviendrait pas sur sa décision :


« Non. D’une part, ce n’est pas de la magie… ce genre de phénomène se rapproche plus de la sorcellerie qu’autre chose. De plus, tu maîtrise la glace… Ne cours pas après les chimères d’autres personnes et à la place, maîtrise plutôt ce que tu es capable de faire jusqu’à l’excellence. C’est la seule façon d’aider ceux qui seront à tes côtés. »

Dun détestait ces paroles même si c’était tellement vrai… C’était son ami forgeron qui les lui avait prononcé alors qu’il voulait apprendre l’art de la forge, sans grand succès hélas. Mais par la même occasion, le jeune homme avait introduit une nouvelle notion : c’était de la sorcellerie. A vrai dire, la sorcellerie était considérée comme hérétique par les utilisateurs de la magie. Il fallait bien faire ici une différence notoire que beaucoup de monde n’arrivait pas à appliquer : La Magie Noire n’était pas de la sorcellerie, comme le considérait les chasseurs de sorcières. Cet art était considéré comme hérétique car il transgressait les règles de cet univers. Et c’est pourquoi il prit la parole, en essayant de l’expliquer le plus clairement au Huitième.

« La magie est l’art d’utiliser l’énergie de ce monde par le biais de notre corps. Lorsqu’une personne dit ne plus avoir d’énergie en elle, ce n’est pas vrai, cela signifie juste que son corps n’est plus capable de faire office de pont entre le mana du monde et lui-même. Et donc que même si tu utilises la magie pour enflammer une plaine, il n’y aura aucune représailles de cet univers contre toi, car le mana reste dans ce cycle.
La sorcellerie… n’utilise pas le mana de ce monde. Elle consiste plutôt à puiser dans une autre source d’émanation d’énergie, et dans mon cas il s’agit du sang… Ou si tu préfères, de mon énergie vitale. Si cette pratique est considérée comme une hérésie par les utilisateurs de Magie, c’est tout simplement parce qu’elle n’entre pas dans le cycle du monde. Ainsi, si je créé une réalité où la cause et la conséquence sont inversées par la sorcellerie, l’univers lui-même cherchera à le détruire pour préserver son intégrité. Certains appellent ça faire un miracle. »

Ainsi, Dun expliquait qu’il ne combattait pas à l’aide de sorts magiques et autres. A vrai dire, peut-être même que ses capacités en la matière étaient inférieures à la moyenne. Pourtant il avait su utiliser la sorcellerie, et avait persévéré dans cette voix puisqu’il ne savait que cela jusqu’à en faire son art du combat. C’était l’une des raisons pour lesquelles il n’enseignerait jamais ses techniques au Huitième, chacun devait s’exercer dans la seule chose qu’il maîtrisait jusqu’à l’excellence.
Mais, ramassant un caillou, le jeune Prince n’en resta pas là, et le montra à Folon. Il allait maintenant répondre à sa seconde question : comment procéder à la greffe de l’œil.


« …Néanmoins, je vais effectivement t’apprendre une technique qui se rapproche de la mienne, mais qui ne te servira toutefois que dans le milieu médical. Ce qui n’est sûrement pas à négliger sur un champ de bataille. »

Ainsi, en fermant les yeux et en se concentrant à nouveau, l’une des mains de Dun devint soudainement brillante tandis que l’autre tenait le caillou. Et doucement, tout doucement, le jeune homme passa son index imprégné de lumière blafarde sur la surface du galet, jusqu’à ce que ce dernier finisse par se scinder en deux… Toutefois, là où la coupure aurait dû faire apparaître l’intérieur de la roche, il y avait une sorte de couche de lumière âcre. Ni poussière, ni débris, la coupure était nette et parfaite.
Et après avoir fait ce geste, Dun montra bien en évidence les deux partis du caillou qui étaient effectivement séparées, jusqu’à les reposer l’une contre l’autre et y repasser son doigt.
Ce qui se passa ensuite dépassait l’entendement: Le petit rocher était intacte, et aucune trace de coupure n’était observable à la surface.


« Cette magie est proche de la sorcellerie… Elle est toutefois assez simple dans son fonctionnement : Il suffit de faire croire à cet univers que ce rocher n’a pas été coupé, et tu pourras donc le séparer autant de fois que tu le voudras, aucune trace de fragmentions n’y apparaîtra.
Pour faire une greffe, il suffira que tu l’appliques sur le nerf optique de mon œil et sur celui de l’œil artificiel. Mais qu’au lieu de réunifier le nerf naturel, tu places celui de l’artificiel à la place.
Néanmoins, il faut posséder une grande maîtrise du mana… Et c’est ce à quoi nous consacrons la prochaine semaine. Toutefois, je te préviens de suite, cela ne sera pas facile… Pour toi comme pour moi. »

Néanmoins, même s’il avait dit ça, une pointe de sadisme pouvait être sentie dans la voix du Prince.


[HRP: Ce RP est terminé, plus besoin d'y poster ^^]


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